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Full text of "Traité des fonctions elliptiques et de leurs applications"

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TKAITÉ 


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FONCTI()^S  ELLIPTIQI  ES 


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APPLICATIONS. 


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TRAITÉ 


I)KS 


FONCTIONS  ELLIPTIQUES 


RT    DE 


LEURS  APPLICATIONS, 


Par  G.-H.  HALPHEN, 

MKMDRE   DK   L'IXSTITUT. 


DEUXIÈME  PARTIE. 

APPLICATIONS  A  LA  MÉCANIQUE,  A  LA  PHYSIQUE,  A  LA  GÉODÉSIE, 
A  LA  GÉOMÉTRIE  ET  AU  CALCUL  INTÉGRAL. 


PARIS, 

GAUTIIIER-VILLARS  ET  FILS,  IMPRLMEUHS-UBRAmES 

DU     BUREAU    DBS    LONGITUDES,     DE    l'ÉCOLE     POLYTECHNIQUE, 

Quai  dcB  Grands- Augustins,  55. 

1888 

(Toas  droits  rôfcrrôit.) 


f* 


~-',r"J(;?  ENGWrFRlNO  I tÇRARV 


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(5^.^,  /li/x»^-*-..^— . 


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2  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Déterminons  trois  angles  ax^  ay^  az  par  les  formules 

(1)  /  cos ûwp  H- *  cos ay  =  Kj c '*  , 

coseu:  —  I  cosav  =  77 e  '" 

Ces  trois  angles  sont  ceux  qu'une  droite  a  fait  avec  trois  axes 
rectangulaires  x^  y^  z.  Effectivement,  nous  pouvons  conclure  de 
leurs  expressions  (i)  les  égalités  suivantes  (t.  I,  p.  191)  : 

cos'  az  =     ■   *^ -^= > 

(2)  /         .                    .             pCt*  —  <*>a)  — P  w 
^  »  COS*  oar  -h  cos'av  =  ^ — — ^—  : 

p(i^  — Wa)  — 6'a' 

cos*  aa?  -f-  cos*  oy  -4-  cos*  az  =  1. 

Ce  mode  de  représentation,  qui  joue  un  rôle  dans  les  applica- 
tions mécaniques,  va  donner  lieu  à  une  étude  approfondie.  Nous 
y  considérerons  (Og  comme  étant  une  quelconque  des  trois  demi- 
périodes,  u  et  V  comme  variables.  Dans  ces  conditions,  nous  de- 
vons d'abord  examiner  la  réalité  des  trois  angles. 

La  première  formule  (a)  montre  d'abord  que  les  racines  e» 
doivent  être  réelles.  Il  s'agit  donc  de  fonctions  elliptiques  à  dis- 
criminant positif.  Les  fonctions  pii^  p(if  —  Wa)  doivent  être 
réelles  aussi  \  les  arguments  t/,  if  sont  donc  ou  réels  ou  purement 
imaginaires,  à  des  demi-périodes  près  (t.  I.  p.  89 ). 

En  posant,  comme  au  Tome  I  (p.  iqS), 

(3)  Ua=o'o>ae-«^-*"«, 

on  peut  écrire  l'expression  (i)  de  cosaz  sous  la  forme 

(4)  cosa<5  =  Ua— z — - — • 

Suivant  la  manière  dont  est  choisie  la  demi-période  (0»,  Uà  a 
toujours  pour  expression 

et  reproduit,  sauf  le  signe  qui  peut  différer,  l'une  des  trois  quan- 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LÀ  ROTATION  DES  CORPS.         3 

lités  U^,  U'*,  U''^  (t.  I,  p.  194),  dont  deux  sont  réelles  et  l'autre 
purement  imaginaire.  Il  est  donc  impossible  que  il  et  (^soient  tous 
deux  réels  ou  tous  deux  purement  imaginaires,  ou  l'un  réel,  Tautre 
purement  imaginaire.   En  effet,  les  fonctions  d^  étant  paires  et  ^ 

étant  impaire,  les  trois  quantités    ^      "    seraient,  toutes  trois,  de 

même  espèce,  ou  réelles  ou  purement  imaginaires;  Tune,  au  moins, 
des  formes  que  pourrait  prendre  le  cosinus  serait  donc  imaginaire. 
Une,  au  moins,  des  deux  fonctions  puj  pv  est  donc  entre  e^  et  e^ 
ou  entre  e^  et  e|.  Supposons  pu  compris  entre  e^  et  e^^ 

Parmi  les  quatre  intervalles  ( — oo,  ^3),  (^3,  ej),  (^2,  ^i),  {e^ ,  -f-oc), 
le  troisième  seul  peut  alors  contenir  pv.  C'est  ce  qu'on  voit  par  la 
première  formule  (2).  Effectivement,  û  pv  est  dans  le  premier  in- 
tervalle, alors  p{v  —  (O3)  est  dans  ce  même  intervalle,  (03  étant  la 
demi-période  purement  imaginaire,  nommée  aussi  o)';  pu  —  e^  est 
positif,  p{v  —  0)3)  —  ^3  négatif;  cos^â^  est  négatif  pour  l'hypo- 
thèse coa=  (03.  Si  pv  est  dans  le  second  intervalle,  p{v  —  Wa)  est 
dans  le  quatrième  et  cos^az  est  négatif  pour  l'hypothèse  Wa  =  Wj. 
Si  pv  est  dans  le  quatrième  intervalle,  p{v  —  C0|)  s'y  trouve  aussi 
et  cos^az  est  négatif  pour  l'hypothèse  coa  =  (Oj.  Ces  différents  cas 
sont  donc  impossibles.  Au  contraire,  s\  pv  est  dans  l'intervalle 
(^a,  ei),  p(^v  —  toi)  et  p{v  —  CO2)  sont  dans  le  premier  intervalle 
et  cos'a.3  est  positif,  inférieur  à  l'unité  pour  (i}a  =  (0|  ou  coa; 
p{y  —  (Os)  est,  dans  l'intervalle  (ea,  e^)y  comme  pv^  et  cos^a.3  est 
encore  positif,  inférieur  à  l'unité  pour  l'hypothèse  (Oa=  W3. 

En.  raisonnant  d'une  manière  toute  semblable  et  renversant 
Tordre  des  intervalles,  on  verra  que,  s\  pu  est  dans  l'intervalle 
(ea,  ei),  pv  est  alors  dans  l'intervalle  (^3,  ^a)* 

En  résumé,  quelle  que  soit  la  demi-période  coa^  si  l'on  prend  pu 
et  pv^  l'un  dans  l'intervalle  (^3,^2)»  l'autre  dans  l'intervalle  (e2î^0> 
l'angle  az^  défini  parla  première  formule  (i),  est  réel. 

Il  est  facile  de  voir  comment  doit  être  maintenant  choisi  G  pour 
la  réalité  des  angles  or,  ay.  Remarquons  d'abord,  pour  les  se- 
condes formules  (1),  une  forme  analogue  à  (4);  c'est  la  suivante  : 

coscw?-4-  icosor  ~  —  GUJ — - — 7 


à 


4  DEUXIÈME  PARTIE.    —    ÀPPLIGAT10Ii(S. 

On  voit  par  là  que  ralléralion  de  «»)«,  au  moyen  de  l'addition  d'une 
période,  peut  modifier  seulement  les  signes  des  seconds  membres. 
Il  sera  donc  permis  de  raisonner  sur  trois  demi-périodes  distinctes, 
prises  à  volonté. 

En  désignant  par  (Du  et  (ù^,  deux  demi-périodes,  Tune  réelle, 
Tautre  purement  imaginaire,  on  aura,  pour  u  et  (^,  les  expressions 

D'après  ce  qui  v\ent d'être  reconnu  pour  la  nature  de  pi/  et  pr, 
on  voit  que  m'  et  v^  peuvent  être  supposés,  l'un  réel,  l'autre  pure- 
ment imaginaire,  comme  tùu  et  w^,  mais  en  ordre  opposé. 

Par  le  théorème  d'addition  des  périodes  dans  la  fonction  (3* 
(t.  I,  p.  182),  on  a 

En  supposant  donc  (Oa  =  co^,  on  aura 

cosax — icosay  (j{u  —  i'' H- <*)«*) 

Les  deux  quantités  coseM?±jfcosaj',  ayant  leur  produit  réel  (2), 
sont  imaginaires  conjuguées  sous  la  seule  condition  que  leur  quo- 
tient ait  pour  valeur  absolue  (module)  l'unité.  Or,  à  l'égard  du 
quotient  des  deux  fonctions  (^,  au  second  membre,  il  en  est  bien 
ainsi;  car  les  arguments  de  ces  fonctions  sont  conjugués  ou  con- 
jugués au  signe  près,  ce  qui  revient  au  même,  puisque  d  est  une 
fonction  impaire.  Il  reste  à  retenir,  dans  l'exposant  de  l'exponen- 
tielle, les  seuls  termes  réels,  qui  sont  aYiaf^'-f-  2yi„m'.  Ainsi,  pour 
la  réalité  des  angles  ax  et  ay^  on  doit  choisir  G  de  telle  sorte  que 

ait  V unité  pour  valeur  absolue. 

A  cause  de  la  symétrie,  cette  conclusion  subsiste  si  l'on  suppose 
(Oa  =  a)„.  Si  enfin  on  suppose  Wa  =  Wn  -|-  (o^,  on  aura 

cosax — icosay  (^{u' — v'-i-'iuiu) 


et  la  même  conclusion  subsiste  encore. 


CHAPITRE  I.  —  FOUfULES  ELUPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS. 


Droites  perpendiculaires. 

Supposons  maintenant  une  seconde  droite  6,  déterminée,  en 
direction,  d'une  manière  analogue,  les  angles  bx^  by^  bz  étant 
définis  par  des  égalités  analogues  à  (i),  où  G  n'est  pas  changé, 
mais  où  coa  est  remplacé  par  (o^. 

Nous  allons  prouver  que  les  droites  a  et*  b  sont  perpendicu- 
laires. Ce  sera  ici  une  application  de  la  décomposition  des  fonc- 
tions de  seconde  espèce  en  éléments  simples,  pour  le  cas  d'un 
pôle  unique,  mais  double  (t.  I,  p.  280). 

Prenons  la  formule  de  décomposition,  savoir  : 

(  a-a,<ra,c^«a -'^P- =- *  (a)-h  (p -^  Ca,  -  Ca,)*(a), 

Soit  d'abord  a^  =  (Oa,  «a  =  w^,  p  =  X^a^  H-  X^a^  =  Yja  -+-  ^o»  Ce 

sera  le  cas  signalé  (t.  I,  p.  280)  où  la  formule  de  décomposition 
se  réduit  à  un  seul  terme. 

Désignons  par  ^(  u)  l'élément  simple  répondant  à  ces  suppo- 
sitions 

(8)  V(i4)  = Ë_gt^«-^-V«. 

Nous  aurons 


(9)  ^      ^     ^ -;i ^  gtiQa-^-V"  =  r(u). 

0^0)0(0^(0^  0**1* 

Faisons,  dans  la  formule  générale  (7),  une  autre  hypothèse  : 
ai  =  (^  —  (Oû,  «2  =  tOfli  —  (;,  p  =  Yjfli  —  "yip-  L'élément  simple  ^(m) 
peut  s'écrire  alors  sous  cette  forme  (t.  I,  p.  188) 

^(w— a)fli-+-(«)«)   ^ 
(^((Oqi — o>o)(ri^ 

= 5-  e<^«-^^?^"  = î ^/  j^) 


6  BBUXifeMB  PARTIE.    —  APPLICATIONS. 

Nous  avons,  en  conséquence, 

(10)  \  (f{v  —  t»>a)cr(p  — (Dû)  <^^u 

\       =-V'(w)-+-[««'-<«>p)-C(^-<«>a)H-^3-^a]V("). 

Échangeons  les  indices  a  et  ^,  puis  ajoutons  la  nouvelle  égalité, 
membre  à  membre,  avec  Tégalité  (lo)^  il  ne  reste  au  second 
membre  que  V(w).  Remplaçons  V(w)  par  son  expression  (9)  et 
nous  aurons  la  relation  suivante  : 

(11)  j  -f-o'(M-t;-+-u>a)or(M-f-(^— a)p)e^^?-^«'"] 

-t-  — 1-- P-  e^^.-^^^«  =  o. 

Il  suffit  de  chasser  les  dénominateurs,  de  diviser  par  rf^  m  rf^ç', 
et  de  multiplier  par  le  facteur  commun  g"^«***«"^P"P  pour  changer 
Pégalité  (11)  en  celle-ci  : 

!(  cos  bx  —  i  cos  bjr)  (  cos  ax-h  i  cos  ajr) 
-h {cosbx  -{-  £ cosby)(cosax --  *  cos aj^ ) -+-2 cos a^  cos 6-5  =  0, 

qui  prouve  la  perpendicularité  des  deux  droites  a  et  6  ;  car  elle  se 
réduit  à 

cos€ix  cosbx-^  cosay  (^osby  -4-  cosa^  cos  6^  =  o. 


Trièdre  trireetangle. 

Dans  l'analyse  précédente,  les  deux  demi-périodes  iOf^,  cop  ont 
été  supposées  distinctes,  à  des  périodes  près.  Sans  cette  supposi- 
tion, les  résultats  seraient  inexacts  ;  les  raisonnements  seraient 
d'ailleurs  sans  valeur,  la  formule  (10)  devenant  illusoire. 

Comme  il  y  a  trois  demi-périodes  distinctes,  on  peut,  par  le 
moyen  des  formules  (i)  représenter  les  angles  que  font  avec  les 


CHAnTRE  I.  —  FOUfULES  KLUPTIQUE8  POUR  LÀ  ROTATION  DES  CORPS.         7 

trois  axes  les  trois  arêtes  d'un  trièdre  trirectangle.  Ainsi,  prenant 
les  formules  (i),  puis  y  changeant  successivement  a  en  b  ou  c^ 
€0a  en  cog  ou  coy,  avec  7|a  en  r\a  ouy\y,  tout  en  conservant  m,  v.  G, 

on  a  une  représentation  des  cosinus  des  neuf  angles  que  font 
entre  eux  deux  systèmes  d^axes  rectangulaires  a,  6,   c,  et 

Xj  y,  «• 

Quand  on  fait  correspondre  deux  à  deux  les  axes  de  chacun  des 

deux  systèmes,  comme  a  avec  x^  b  avec  ^  et  c  avec  z,  on  peut 

rencontrer  deux  cas  différents  :  ou  bien  les  deux  systèmes  sont 

congruents,  c'est-à-dire  qu'on  peut  transporter   l'un    d'eux  de 

telle  sorte  que  les  axes  correspondants  coïncident  en  position  et 

en  sens  ;  ou  bien  cela  est  impossible  et  les  deux  systèmes  sont 

incongruents.  La  distinction  de  ces  deux  cas,  comme  on  le  sait, 

se  fait  au  moyen  de  la  quantité 

(i3)  ^ ^ =  e, 

cosc^ 

ou  d'une  quelconque  des  huit  analogues  obtenues  par  permutation 
circulaire  de  a,  6,  c  ou  de  x^  y^  z.  Ces  neuf  quantités  sont  toutes 
égales  à  -h  I  si  les  axes  sont  congruents,  à  —  i  dans  le  cas  op- 
posé. Ainsi  l'unité  positive  ou  négative  e  est  le  caractère  de  con- 
gruence  des  deux  systèmes  d'axes. 

Cherchons  dans  les  formules  (i)  actuelles  le  caractère  de  con- 
gruence.  A  cet  effet,  après  avoir,  dans  la  relation  (lo),  échangé  a 
et  ^,  comme  précédemment,  retranchons  les  deux  égalités  mem- 
bre à  membre,  au  lieu  de  les  ajouter.  C'est  alors  le  terme  W{u) 
qui  disparait  et  le  terme  suivant  qui  se  conserve.  Transformons 
d'abord  la  quantité  entre  crochets  :  c'est  une  fonction  doublement 
périodique  ordinaire  de  v  ;  exprimons-la  en  produit  de  facteurs, 
ce  qui  est  aisé,  ses  racines  étant  évidentes.  Nous  aurons  ainsi 

Ç(t;  —  u)p)  —  Ç(P  —  u)a)  -+-  tj^  —  tj^ 

^(wa -+- (Do)    (^vdiv — tOor  — a)«) 


8  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

et  il  en  résulte 

(cosbx — icosby){cosax-h  icosay) — {cos ba: -\-  i cosby){cos cur  —  icosby) 

c'a  a'f 

(3'(  W -+- (Ua -r-  (Oft  )  0'(  i; -+- (Dût -t- (Oo  ) 
=  2C^»**^*'P****  — p  P^^-(T^g-^-T^fl)(tf-^-y-^-c^>g-^a)8). 

Comme  il  a  déjà  été  fait  au  tome  I  (p.  iqS),  nous  supposerons, 
pour  la  symétrie,  les  trois  demi-périodes  (o^,  cog,  toy  liées  par  la 

relation 

Sauf  la  première  exponentielle,  le  dernier  membre  est  alors, 
d'après  (i),  2  cosc^,  et  Ton  a 

cosaxcosb}^  —  cosbx  cosay  1    r,atoB-r,pti)« 

(  1 4  ) — '  ^  =6. 

COS CZ  l 

Telle   est    l'expression  du  caractère  de  congruence.  On   sait 
(t.  I,  p.  196)  que  l'exposant  de  e  est  ici  un  multiple  impair  de 

—  On  a  donc 
2 


Sur  la  décomposition  d'une  somme  en  un  produit. 

L'analyse  actuelle  nous  offre,  toute  composée,  une  des  innom- 
brables formules  particulières  que  l'on  peut  déduire  des  méthodes 
générales  de  décomposition.  Nous  la  mentionnons  uniquement 
en  vue  de  l'usage  qui  va  en  être  fait. 

Parmi  les  relations  qui  ont  lieu  entre  les  neuf  cosinus,  prenons 
celle-ci 

\  (cos  CLX-+-  icosay){cosax  —  icoso^)  =  2, 

a 

OÙ  le  signe  sommatoire  indique  qu'on  devra  successivement  rem- 
placer a  par  a,  6,  c.  En  mettant  pour  cosoj;  ih  icosay  l'exprès- 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LÀ  ROTATION  DES  CORPS.        9 

sion  (i)  et  chassant  les  dénominateurs,  on  obtient  la  formule  en 
question 

tù 

et  le  signe  sommatoire  indique  qu'on  doit  mettre  successivement 
^a,  w?,  Wy,  71a,  Tip,  riy  pour  o)  et  t). 

Cette  même  formule  peut  encore  s'écrire  autrement,  si  l'on  y 
met  V  et  v^  au  lieu  de  v  -{-  u  et  (^  —  w, 

(16)       VG'(t'—  a))3'(Pi— 0))  a^(ucTQΫ'+»'i-»w)=:_2  0'«î!-^t-î^  (ft^JIlïl. 
tù 

C'est  un  cas  particulier  d'une  formule  plus  générale  que  nous 
allons  obtenir.  Prenons  la  fonction 

(17)  o(UyVfW)  =        ^, — — ^^ — -— > 

qui,  relativement  à  m,  diffère  seulement  par  la  notation  et  par  un 
facteur  constant  de  la  fonction  doublement  périodique  de  seconde 
espèce  (7)  envisagée  dans  ce  Chapitre.  L'élément  simple  corres- 
pondant ^(i/)  sera 

9(U)= • 

(18)  ç(m,  Vy  w)  =  —  *'(m)  —  [Ç(p  —  w)  -4-  Çw]  *(a). 
Multiplions  les  deux  membres  par  cette  fonction  de  i^j 

(19)  /(t')  =  0'(P-.fV)c*'C«', 

et  l'on  pourra  écrire  la  formule  ainsi 

Soit  A  la  somme  (16);  soit  aussi  S  la  somme  obtenue  en  pre- 
nant successivement  pour  iv  les  trois  demi-périodes  et  multipliant 
chacune  des  fonctions  (p(i/,  \p,  co)  parle  terme  correspondant  de 
A.  On  aura 

(21)  S  =T^(^  —  ^)  G'Ci'i—  w)  o'îwe^^*'"^*'»"**^^  ç( M,  P,  co). 


lO  DEUXIÈME  PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Dans  'celle  somme,  chaque  multiplicaleur  de  ^  a,  relativement 
k  V  et  sauf  un  facteur  indépendant  de  Vy  la  forme  ci-dessus  /(^). 
On  a  donc,  suivant  (20), 

S=-A*'(")-^*(")- 

dv 

Remplaçons  A  par  le  second  membre  (16)  et  nous  aurons 

S  =  ao'» -_  0^  __î  |^4>  ( w)  +  Ç  (^-^^ -+- C  — ^-- j  *(tt)J 

ou,  suivant  (18), 

S  =-2o'«  ___  o't— —  (p  ^w,i,,--_  j  . 

Si  enfin  nous  remplaçons  S  et^  par  leurs  expressions  (17,  ai), 
il  nous  vient,  les  dénominateurs  chassés, 


-lCl>) 


CD 

=  —23' 0^ '  CI  tt \   ^\U )  • 

a  a\  a/\  2/ 

Cette  formule  prend  un  aspect  plus  symétrique  si  Ton  écrit 
w,  Vy  w  au  lieu  de  u,  (^  —  a,  v^^ 

^ — ï— ' 

le  produit,  indiqué  par  II  au  second  membre,  s^applique  aux 
quatre  facteurs  obtenus  par  les  diverses  combinaisons  des  si- 
gnes ±. 

CompoBition  des  trièdres  trirectangles. 

Soient  trois  systèmes  d'axes  rectangulaires  a,  6,  c;  x^^  y^^  z^\ 
X\j  y\^  Z\.  On  donne  les  cosinus  des  angles  que  font  les  axes 
a,  6,  c  avec  les  six  autres  axes,  et  Ton  demande  les  cosinus  des 
angles  que  font  entre  eux  ces  six  autres  axes.  C'est  ce  problème 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELUPTIQUES  POUR  LÀ  ROTATION  DBS  CORPS.       1 1 

que,  pour  abréger,  l'on  désigne  par  le  mot  de  composition  des 
trièdres  trirectangles,  problème  résolu  par  des  formules  élémen- 
taires de  Géométrie  analytique,  mais  qu'il  s'agit  de  résoudre  ex- 
plicitement au  moyen  de  la  représentation  elliptique  précédente. 

On  supposera  les  cosinus  exprimés,  par  les  formules  ci-dessus, 
au  moyen  des  mêmes  fonctions  elliptiques  dans  les  deux  cas,  mais 
avec  des  quantités  Go,  e/o?  ^o  pour  les  axes  x^^y^^  Zq  et  des  quan- 
tités différentes  G| ,  u^j  v^  pour  les  axes  x^j yt,  z^ 

Pour  résoudre  le  problème,  on  cherchera  ici  trois  quantités 
seulement 

COS-»o^l-4-  »COS-»o^l>      COSZiXo-h  icOSZiyof      COS^iZq, 

qui  suffisent  à  déterminer  les  neuf  cosinus.  En  premier  lieu,  les 
conjuguées  des  deux  premières  s'en  déduisent  par  les  relations 

i  (cosjso^i-^  i<^oszoyi)(coszoXi — icos-soj'i) 
^  \      ={cosziXQ-h  icosziyo)(cosziXo—ico9Ziyii)=:i  —  cos'^iZo. 

Quant  aux  autres  cosinus,  ils  se  déterminent  aussi,  sans  ambi- 
guïté, par  la  quadruple  relation  suivante,  où  i  et  y  prennent  à 

volonté  et  séparément  les  valeurs  àz  \J —  i , 

Icosaroa?! -*-  i cosa?o^i  -hy  cos^o^i  -+-  ij  ^osy^yx 
__      (cos^orPi  -4-t'coszoj/'i)(co8Zia:o-t-y  cos^t^o)^ 
ij  —  cos^O'^i 

Ce  défaut  d'ambiguïté  tient  à  ce  que ,  dans  le  cas  actuel ,  les  ca- 
ractères de  congruence  des  deux  systèmes  Xq^  yo^  ^o  et  ^o  j^i,  Zi 
par  rapport  ka^  bj  c  coïncident,  puisqu'ils  dépendent  seulement 
des  demi-périodes.  Les  deux  systèmes  ont  donc  entre  eux  le  ca- 
ractère -H  I .  Dans  le  cas,  au  contraire,  où  l'on  aurait  deux  sys- 
tèmes incongruents ,  il  faudrait,  au  dénominateur  de  la  for- 
mule (24),  remplacer  ij  par  —  ij. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  prouver  ici  la  formule  (24))  qui 
est  une  conséquence  facile  des  relations  analogues  à  la  relation  de 
congruence  (i3). 

D'après  une  formule  élémentaire  de  Géométrie  analytique,  on  a 

(25)  coszorTidb  i cosjspyi  =  ^^cos azo(cosaa?i ±  icosa^i). 


12  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

En  prenant  le  signe  pluSj  nous  aurons,  suivant  les  formules  (i), 

(0 

La  formule  de  sommation  (22)  donne  donc  immédiatement 

Semblablement,  en  prenant  le  signe  moins,  on  trouvera 
(.7)  cos^.^,- icosz,y,=-  /  JJtf 


Semblablement  aussi,  cosz^XQzhicosz^yo  s'obtiendra  par  les 
mêmes  formules,  où  il  suffit  de  transposer  les  indices  o  et  i . 

Par  cet  échange ,  on  retrouve  les  huit  mêmes  facteurs ,  mais 
groupés  différemment;  d'après  la  double  égalité  (28),  ceci  con- 
stitue une  seule  et  même  expression  pour  i  —  cos^^o^^i,  savoir 


sm  z^zi  (o'MoO'ç^oG'aiO'Pi)»!! 


Nous  allons  par  là  arriver  à  l'expression  de  cos.So'^i*  Tout  d'a- 
bord, en  posant 

(28)     p — =  a,    p — ï~~  =  ?»    P i —  =*'    P~^^ —       P' 

on  peut  transformer  l'expression  du  sinus  au  moyen  de  la  formule 
fondamentale  (t.  I,  p.  171)  et  écrire 

En  extrayant  la  racine  carrée,  il  reste  à  fixer  le  signe,  qui  est 
déterminé,  puisqu'on  pourrait  obtenir  aussi  cos^o^^i  P^i*  1^  formule 

cos^0'5i=  ^^cosa^ocosa^j. 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LÀ  ROTATION  DES  CORPS.       l3 

Si  Ton  observe  que  les  deux  systèmes  d'axes  coïncident  moyen- 
nant l'hypothèse  Uo=Ui^  (;o=(?,,  Go=G|,  et  que  cette  hypo- 
thèse rend  a!  et  P'  infinis,  cos^o^t  =  4-  i,  on  voit  qu'il  faut  con- 
clure 

/      X                                        (a~p)(a'-?')-4-(a--3')(a'-?) 
(.9)  cos^o^i= (oc-la-KP-/) 

Le  problème  de  la  composition  des  trièdres  trirectangles  se 
trouve  ainsi  résolue. 

Voici  quelques  transformations  utiles  de  cos^o^^i*  On  a  tout 
d'abord 

(  '-^^^^^^^  =  -^^a-a-)(3-.n^ 

Changeant  les  différences  de  fonctions  p  en  produits  de  fonc- 
tions d  par  la  formule  fondamentale,  on  obtient 

il  faudra,  dans  le  produit  H',  prendre  seulement  les  quatre  fac- 
teurs où  le  nombre  des  signes  moins  est  impair  ou  pair  suivant 
que  le  signe,  au  premier  membre,  sera  plus  ou  moins, 

La  troisième  forme  que  nous  allons  donner  à  cos^o^i»  dissy- 
métrique par  rapport  aux  lettres  u  et  v^  est  celle  qu'on  rencon- 
trera dans  les  applications.  Posons  un  instant 

(3i)  a  =  pa,        a'=pa',        ?  =  pb,        p'=p6', 

d'où  résulte 

(g  — p^)(a^~3)  _  (^(a-^b')(f(a—b')cf(a'-\-b)(ï(a''-'b)  __ 
(a  — a') (^3  — fi')  "  tfCa  +  a')  s-i^a— a')  a'(6 -f-6')  a'(6  —  6')  "     ' 

Envisageons  à  part  le  produit 

(i{a'-\-b  )^  a'—b) 
^(a-ha')<^{a  —  a')^ 


l4  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

fonction  de  a',  doublement  périodique,  que  nous  décomposerons 
en  éléments  simples  ainsi  (t.  I,  p.  ao6)  : 

(i{a'-\-b)(^(a'-b) 
(^ (a -h  a' )  (^ (a  —  a') 

<f(a  —  b)<f(a-\-b) 


<3'2a 


[Ç(a-ha')-+-î(a-a')  — Ç(«-*-*)  — î(«— ^)]- 


Dans  cette  égalité  échangeons  a!  et  6',  puis  divisons  membre 
à  membre  ;  il  viendra 

;(a-i-a')-Hj;(a-a^)-,j;(a-4-6)-i:(a-6) 
~       Ç(a4-6')-HÇ(a  — 6')--Ç(a-H6)-Ç(a-6)' 

Suivant  la  première  égalité  (3o),  on  a 

COSZqZi  =  —  I  —  2  F. 

Chassant  le  dénominateur,  puis  remettant,  conformément  aux 
égalités  (28  et  3i),  pour  a,  a',  6,  6',  leurs  expressions  -  ^       * 


2 


Un  —Ut      ÇQ-h  Vi      Vq  —  Vi 

9  -^ -}  -^ 9  nous  aurons 

222 

2ÇMo-H2Çai  — J^^Ç 

(32)      COSZqZi=. 


^  -  Ilp-t-  UtZt(Vo—Vi)  _^yÇ^  Mp-t-  Ut±(Vn-^V\) 


Angles  d'Euler. 

Lies  angles  d'Euler,  ainsi  nommés  parce  qu'ils  figurent  dans  les 
formules  données  par  Euler  pour  le  changement  des  coordonnées 
rectangulaires,  sont  ceux  que  l'intersection  de  deux  plans,  l'un  des 
nouvelles  coordonnées,  l'autre  des  anciennes,  fait  avec  un  des 
axes  situés  dans  un  de  ces  plans.  On  en  considère  habituellement 
deux,  ceux,  par  exemple,  qui  sont  formés  par  l'intersection  des 
plans  ab  et  xy  avec  les  axes  a  et  x^  et  c'est  par  ces  deux  angles, 
avec  l'angle  cz,  qu'on  détermine  les  huit  angles  ax,  ay,  ....  Il  y 
a  dix-huit  angles  d'Euler,  suivant  la  définition  qu'on  vient  d'en 
donner;  chacun  d'eux  n'est  déterminé  qu'à  un  multiple  près  de 
la  demi-circonférence,  quand  même  on  suppose  les  sens  de  rota- 


CHAPITEB  I.  —  FORMULES  SLLIPTIQUBS  POUR  LÀ  ROTATION  DES  CORPS.       l3 

don  bien  définis,  et  nous  le  supposerons  toujours,  en  prenant 
pour  positifs  les  sens  habituels  de  x  vers  y^  de  y  vers  -2,  de  z 
vers  Xf  de  a  vers  6,  etc.  Effectivement  il  est  impossible  de  pré- 
ciser le  sens  pris  pour  positif  sur  l'intersection  de  deux  plans 
coordonnés.  Toutefois,  neuf  de  ces  angles  peuvent  être  précisés 
(à  des  circonférences  près)  si  l'on  a  précisé  les  neuf  autres.  Il 
suffit  de  convenir  que  le  sens  positif  de  l'intersection  de  deux 
plans,  par  exemple  ab  et  xy^  est  pris  de  la  même  manière  pour 
compter  les  angles  de  cette  intersection  avec  a  et  avec  x. 

On. peut  dénoter  ces  dix-huit  angles  ainsi  (cz,  a),  (cz,  x)^  . . . , 
la  notation  cz  indiquant  qu'il  s'agit  de  l'intersection  des  plans 
perpendiculaires  à  c  et  à  z,  c'est-à-dire  ab  el  xy^  et  la  dernière 
lettre  a  ou  ^  indiquant  l'axe  à  partir  duquel  est  compté  cet  angle. 

Il  est  très  aisé  de  démontrer  les  formules  suivantes  relatives  à 
ces  angles 

(33)    «*«<"» «^  =  ±1 ; y     tf*'i"»*J  =  n:  je -, —• 

sinc^  sincz    ^ 

Dans  ces  formules,  toutes  les  conventions  précédentes  sont  ob- 
servées, et  l'arbitraire  qui  subsiste  dans  le  signe  de  %\tlcz  corres- 
pond à  l'indétermination  des  deux  angles.  Pour  avoir  les  seize 
autres  formules,  il  faut  avoir  soin,  sans  changer  £,  de  permuter 
circulairement  a,  6,  c  ou  x,  y  y  z, 

A  l'égard  des  angles  doubles,  l'indétermination  n'est  plus  que 
de  circonférences  entières,  comme  il  apparaît  dans  les  formules 

(  34  )      e^i^cz,  «)  =  -  ^s  az-H^_cos65  ^         ^^^^^^^  ^,  ^  _  cos  c^ -4- t  cos  cy  ^ 

cos  az  —  i  cos  bz  cos  ex  —  i  cos  cy 

Les  formules  (i),  où  l'axe  z  est  mis  à  part,  ne  font  apparaître 
d'expression  simple  que  pour  les  angles  formés  par  l'intersection 
du  plan  xy  et  des  autres  plans;  ces  angles  sont  au  nombre  de 
six.  Trois  d'entre  eux  sont  immédiatement  donnés  par  les  for- 
mules (i) 

avec  deux  analogues  obtenues  par  le  changement  de  a  en  6  ou  e. 
Les  trois  autres  n'apparaissent  pas  d'abord;  mais  nous  allons  les 


l6  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

trouver,  et  ce  sont  les  formules  de  la  composition  des  trièdres  qui 
les  fourniront. 

Dans  les  formules  (i),  supposons  u  =  wp,  ç  =  (o^,  G  =  e""^»"?. 
Elles  donnent 

cosa5  =  o,        cosaardr  tcoso^  =  I. 

L'axe  a  coïncide  avec  l'axe  x.  Prenons  maintenant  les  formules 
relatives  à  l'axe  6,  changeant,  pour  cela,  a  en  ^  dans  les  for- 
mules (i)^  nous  avons  alors,  d'après  (i4)î 

cos bz  =  0,         cos bx  -f-  i cos by  =  c^Opwa-^aWp  ==  je. 

L'axe  b  coïncide  avec  l'axe  y  ou  avec  son  opposé  en  sens,  sui- 
vant le  signe  de  e  =  ii=  i .  Il  en  résulte  que  l'axe  c  coïncide  avec 
l'axe  z. 

Ces  suppositions,  que  nous  venons  de  faire  pour  w,  s^,  G, 
faisons-les  maintenant  pour  M|,  v^^  Gi,  et  employons  les  for- 
mules (26,  27)  en  y  supprimant  l'indice  zéro.  Nous  aurons 


cosa^-l-»ecos6z  =       — — -— — I  I  <3' > 

cosa^  —  it  cosbz  =  —  — — - — —  I  I  <?' » 

formules  où  l'on  pourra  permuter  a,  6,  c  entre  eux  et,  en  même 
temps,  a,  p,  y.  On  en  déduira  trois  angles  d'Euler  par  des  for- 
mules telles  que  celle-ci 

tf-I ^ 

(  36  )  e«'(«»  «^  =  e-*^««-?  TT ^ — — -  • 

a' ? 


Si  l'on  avait  fait  la  supposition  des  valeurs  particulières  sur  Uqj 
Vq  ,  Gq  et  supprimé  l'indice  i ,  on  aurait  trouvé  de  nouvelles 
formes  pour  cosco?  d~  icoscy  et  les  similaires.  Ces  formes  nou- 
velles se  ramènent  immédiatement  aux  formes  initiales  (i)  par  la 
formule  de  duplication  de  l'argument  dans  la  fonction  (^(t.  I, 
p.  197).  Quant  à  la  forme  nouvelle  de  cosc^  à  déduire  de  (3o), 
elle  présente  de  l'intérêt  en  ce  qu'il  y  figure  seulement  des  fonc- 
tions p  ;  mais  nous  ne  voulons  pas  y  insister. 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LÀ  ROTATION  DES  CORPS.       I7 


Expression  du  produit  cosa^cos6^coscz. 

Si  Ton  prend  cosa^  et  ses  semblables  sous  la  forme  (4),  pour 
les  multiplier  entre  eux,  les  arguments  u  et  v  n'apparaissent  plus 
que  par  les  fonctions  p',  comme  il  résulte  d'une  formule  démon- 
trée au  Tome  I  (p.  196), 

(87)  cosazcosbzcoscz  ^  i  UÎUîUyp'MpV. 

La  quantité  U^  reste  inaltérée  en  valeur  absolue,  mais  peut 
changer  de  signe,  quand  on  modifie  (Oœ  par  l'addition  d'une  pé- 
riode. Si  l'on  prenait,  pour  les  trois  demi-périodes,  o),  co',  co",  le 
produit  des  trois  quantités  U^  serait 


{ei  —  €t){et—  ez){e^-'  ex) 


On  peut  démontrer  sans  diflQculté  qu*on  a,  d'une  manière  gé- 
nérale, 

(38)  UâUjUÎ  =  , : r, 

£  étant  la  même  quantité  ±  i,  qui  est  déjà  intervenue  (i5).  Mais, 
sans  faire  de  démonstration  directe,  nous  pouvons  l'établir  indirec- 
tement par  la  conséquence  qui  nous  importe  ici  et  qui  est  relative 
à  la  formule  (Sy).  Cette  formule  deviendra 

(39)  (Cflt  —  *ft)(^ft  —  ^y)(^r  —  «a)cosa^  cos^^cosc^  =  —  T-.p'wp'p; 

il  j  reste  seulement  jusqu'ici  une  incertitude  sur  le  signe  du  se- 
cond membre,  puisque  la  formule  (38)  n'est  pas  établie. 
Pour  faire  disparaître  cette  incertitude,  supposons 

a  =  (Ug  -t-  a',         ç^  =  (Ua  -f-  v'. 

Ainsi  qu'on  l'a  déjà  vu  au  paragraphe  précédent,  si  u'  et  v^  étaient 
nuls,  cosa^  et  cos6^  seraient  nuls,  et  cosc^  serait  l'unité.  En  sup- 
posant donc  u'  et  s/  infiniment  petits,  on  aura,  pour  la  partie  prin- 
II.  2 


20  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

D'après  les  notations  {4o),  la  quantité  £  (i5)  se  réduit  à 
ce  que  l'on  peut,  suivant  (40»  écrire  ainsi  : 

(44)  tz=z(—i)a-i-b-i-c+i^ 

Il  est  utile  de  noter  ici  les  hypothèses  par  lesquelles  on  amène 
en  coïncidence  les  axes  a,  6,  c  avec  les  axes  x^  y,  z  dans  un  ordre 
quelconque.  Les  voici,  faciles  à  vérifier  sur  les  formules  (42,  43)^ 

(45)  a'=o,        v'=Oy        G'=e     *,        a  =  o,        6  =  1: 

Xy  y^  z  coïncident  dans  cet  ordre  avec  a,  6  et  ec  (c'est-à-dire  le 
sens  positif  ou  négatif  de  c  suivant  que  e  =  di  i)  ; 

LE 

(46)  u'—Oy        i''=(o',        G'=e*,        6  =  0,        c  =  i: 

x^  y^  z  coïncident  dans  cet  ordre  avec  6,  c,  ea  ; 

(4^)     tt'=(u,    p'=o,    G'=e<,    a  =  o,    c=i: 

j?,  j^,  >2  coïncident  dans  cet  ordre  avec  c,  a,  eè. 

On  doit  avoir  soin  d'observer,  dans  les  formules  (4a,  43),  que  U' 

est  une   quantité  purement  imaginaire  et  U''  le  produit  d'une 

lit 
quantité  réelle  par  e*  (t.  I,  p.  i94)« 

Après  avoir  calculé  directement  les  formules  relatives  à  la  droite 

a,  celles  qui  donnent  cosajs  et  cosaj?  zt  i  cosoy,  on  peut  obtenir 

les  autres  par  des  changements  forl  simples  :  pour  passer  de  a  à 

6,  on  échange  co  et  o)'  ainsi  que  u  et  v^  en  observant  de  changer  i 

m 

en  — f,  à  cause  de  la  quantité  tico' —  r\'(ù  =  -7'  V^^  échange  son 

signe  ;  pour  passer  de  6  à  c,  on  change  co'  en  a)'+  o),  sans  changer 
O),  w,  V  '^  u'  se  remplace  alors  par  u' —  w. 

Formules  pour  la  composition  des  trièdres. 

Nous  allons  faire  les  transformations  analogues  dans  les  for- 
mules (26,  27)  de  la  composition  des  trièdres.  Pour  ce  but,  nous 
transformons  d'abord  l'identité  (22). 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS.      21 

Dans  la  formule  de  sommation  (22),  posons 
i>  =  a)fl(  H- ç^',  u  =  a)o-+-tt',  w=zts}y~{-w'         (tOa -H  tOg -h  coy  =  o), 

et  transformons  d'abord  le  premier  membre  par  les  calculs  sui- 
vants : 

et,  de  même, 

Siy  dans  le  terme  de  la  somme  (22) 

on  fait  ces  substitutions,  on  trouve 

produit  où  les  facteurs  séparés  par  un  point  sont,  les  premiers  va- 
riables d'un  terme  à  l'autre,  les  seconds  fixes. 

Pour  le  second  membre  (22),  le  facteur  rf devient 

o •  Le  facteur  d se  transiorme  en  celui-ci  : 

2  2 

(Ufli  -h  (Uq  —  (Uy  -+-  m' -+-  p' —  w' 


=   a  f a)y     I     =  tfOly  s'y  


e     '        * 

2 


Permutant  circulairement  les  lettres  v^  u,  w  et  a,  p,  y,  on  ob- 
tient deux  transformations  analogues. 

Dans  le  produit  des  trois  quantités  analogues,  l'exponentielle 

contient  son    exposant,  —  ( —  v^y  -|-  via  —  tiq)  =  ti^v^',  et  ainsi  des 

autres.  La  transformation  de  l'égalité  (22)  donne  donc  (les  accents 
supprimés) 

/  o'p  s'y  M  G'p  (V  -I-  a*  a  c'a  w  s'y  t'  -+-  a*  IV  cTp  p  0*01 1^ 
(48)         \  «_}_j/_4_n;       V -^  Il — w       u -\- w  —  V       w -^  V  —  u 

I         =  2  tf c'y C'a C'a • 

\  2  "^  2  *  2  P  2 


(49) 


22  DEUXIÈME  PARTIE.    >-   APPLICATIONS. 

Dans  la  somme  ^  cosazo{cosaxi  4-  icosayt),  qui  compose 

a 

cosZo^Ti  +  ï  cos^oj^i  (^5),  employons  pour  chaque  terme  les  ex- 
pressions (42,  43),  avec  des  indices  zéro  et  unpour  distinguer  les 
quantités  afférentes  aux  deux  systèmes  d'axes.  Nous  trouverons 
justement  la  somme  (48)  où  Vq^  m'^,  u\  -f-  v\  remplacent  Vj  w,  w», 
où,  de  plus,  a  =  i,  ^  =  3,  y  =  2;  cette  somme  est  multipliée  par 

le  facteur  commun  G,  up;  mais,  en  outre,  les  termes  ont  des  si- 
gnes différents,  étant  affectés  des  facteurs  respectifs  ( — i)**»"*"*!, 
( —  i)*o+*t,  ( —  i)<^o+<?i+*.  Cette  circonstance  n'introduit  aucune  diffi- 
culté: la  somme  (48)  se  change  en  la  somme  actuelle  si  l'on  prend 

(;==(— i)«.+«i(;;,  M  =  (—!)*.+*.«;,  iv  =  {—iy.+<^i+*{u\-hv\). 

Observons  maintenant  que  ao  +  6o  -+-  ^o  et  «4  -f-  6|  4-  c^  sont  de 
même  parité  (44)^  ^^  posons 

pour  conclure 

COS^O^Ti  -h  ICOS^o^l 

^  u\  -f-  v\  —  iiu'^  —  vp;  ^^ 

2 

^  rf    "'1  "^  ^1  —  t^"0  -^  ^^0  ^    "1 
,    I    X  <T| 03 


=  — flV2Gj 


La  quantité  conjuguée  s'en  déduit  par  le  changement  des  si- 
gnes devant  ç\  et  v^^  le  changement  de  G'^  en  son  inverse  et  la 
multiplication  par  le  facteur  i. 

On  a  vu  précédemment  que  la  quantité  cos^Zo^i  -\-  icoszQy^ 
permet  de  calculer  un  angle  d^Euler  (33).  Prenons,  en  même 
temps,  l'analogue  avec  échange  des  indices  o  et  i,  et  déterminons 
les  deux  angles  (ifo-^M  ^i)>  (^o^i  j  ^0)  de  telle  sorte  qu'ils  se  rap- 
portent à  un  même  sens  de  la  droite  z^z^.  Nous  avons  pour  cela 
les  deux  formules  (33) 

(5o)  { 

g/(ZoZ|,Xo)  =r  —  i ; f—  . 

SlD^O^l 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS.      a3 

Le  facteur  réel 

o^j  u\  c'a  m'o  Cl  v\  Cl  p'o 

ne  change  pas  quand  on  échange  les  indices.  Son  produit  par 
l'inverse  de  sin^o^i  ^  un  signe  arbitraire,  comme  le  sinus  lui- 
même  ;  mais  ce  signe  arbitraire  sera  le  même  pour  les  deux  for- 
mules. Soient  maintenant  Oq  et  0|  les  arguments  des  imaginaires 
G'^  et  G'^  ;  soient  Wi  et  ^o  les  arguments  du  produit  (^(^2^i<^3  au 
numérateur  du  second  membre  (49)  et  du  produit  analogue  avec 
permutation  des  indices  o  et  1 . 

Nous  conclurons  des  deux  formules  (5o)  celles-ci  : 


(5i) 


I    (ZiZqjXq) 


ir 
2 

TU 
2 


X 


—  -  +  Oi  -+- W|  -+-  Ait:, 
4 


7t 


—  7  4-6o-h^'o+  ^*oTî, 

4 


avec  cette  condition 


Ati  -H  Atq  =  un  nombre  pair. 


(52) 


Expression  des  angles  d'Euler. 

En  faisant,  dans  la  formule  (49)?  sur  u\,  i^\,  G\  une  quel- 
conque des  hypothèses  particulières  (45,  469  47)9  ^^  supprimant 
les  indices  zéro,  on  obtient 


I 


n 


cos az -h  i cos oz  =  ( — 1)^-^*2-  ,,.„     - — j- — ?> 
C Ct  — z ^1  — 0^8 >         X  =  (—  i)'*"^^^ 


2 


2 


COS^^-h  (COSC^  =  ( — l)*2 


n. 


U  U'    Cj  m'Ci  (^'C,  (u 


7» 


H 


m'-4-Xç''-+-wo)'       tt'-+-Xp' — fjLU)'      m'  —  Xp'-hïxod'       a'  —  Xv' — jio/ 

C Cj Cl Cj y 

2  2  2  2 


COSCZ-4-  JCOSa-5  =( — i)a+c-hla 


I7C 

UU'    Cs^'Cit^'CaO)' 


n 


^a'-h  fxo)  -|-X(^        a  —  fjLto-f-Xt;   ^  tt  -huLOD—  Xp'       a  —  ji(u —  Xp 

C Cj ^ Cl Cj ; 

2  2  2  2 

X  =  (—  l)<^+»,  |X  =  (—  !)«+». 


24  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

En  rapprochant  ces  dernières  formules  (52)  de  celles  (43)  qui 
donnent  coscx  +  icoscy,  . . .,  et  raisonnant  comme  on  Ta  fait  à 
la  fin  du  dernier  paragraphe,  on  obtient,  sous  la  forme  ci-après, 
les  six  angles  d'Euler. 

Soient 

^uf  fà)  fc  les  arguments  des  imaginaires  11^,  n^,  n^; 

^a,  ^by  ^c  les  arguments  des  imaginaires  (^3(1/'+  v^),  di{u'-\-  v'), 

c^(w'4-i''); 

0  l'argument  de  G'; 


on  a 


I  (cz,a)=       ^a-^àiz, 


h  -^  h'-\-  b  -^  c 


icz,  x)= --1-6-^  ^c-^  h'iz.    (         =  un  nombre  pair; 

24  ' 

{az,b)=      ^  -+-çp^-uA:7c  ,     ,        ,, 

(53)     /  ^  £7t       it       ^       ,  ,,       {         =  un  nombre  pair  ; 

(azjx)  = h-  H-O-r-d;^  "h  k  TZy 

24 


(6Z,  C)=         -  -f-06-+-i>7t, 


p  -+- j»'4-  a  -i-  6  -h  c  -h  I 


e:r       7c       ^       ,  ,       (         =  un  nombre  pair. 

2        4 


Expression  des  cosinus  et  des  angles  par  les  fonctions  ^. 

Les  formules  du  début  (1)  ne  comportaient  aucune  distinction 
entre  les  trois  demi-périodes.  En  nous  préoccupant  de  la  réalité 
des  angles,  nous  avons  dû  mettre  à  part  la  demi-période  com- 
plexe co"  ;  la  symétrie  a  subsisté  entre  les  demi-périodes  o),  o>', 
l'une  réelle,  l'autre  purement  imaginaire,  et  cette  symétrie  s'offre 
encore  dans  les  formules  (42  et  43)  ;  car,  si  l'on  y  échange  w  et  o)', 
1/  et  i^,  a  et  6,  i  et  —  i,  G'  et  son  inverse,  ces  formules  se  repro- 
duisent inaltérées. 

Mais  voici  maintenant  où  chaque  demi-période  va  jouer  un 
rôle  spécial  :  l'emploi  des  fonctions  2r.  Suivant  qu'on  formera 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LÀ  ROTATION  DBS  CORPS.      a5 

ces  fonctions  avec  Tune  ou  Tautre  des  quantités  q  ou  q^ 


q  —  e        ,  q\  =  e 


on  aura  deux  groupes  de  formules.  L'échange  des  périodes  fera 
passer  de  Fun  à  l'autre  des  groupes,  mais  non  d'une  formule  à 
une  autre  formule  d'un  même  groupe.  Voici  ces  formules,  que  l'on 
obtient  par  les  substitutions  données  au  Tome  I  (p.  25i  et  266), 
pour  la  quantité  q^ 


(54) 


v!  s?' 

—  =  u,  —  =  V, 


f  ,       .    I  St.,  u  3r,  V 

;  cosa.s  =  ,  — 1)«  -  -^ — g-— , 
j  '    ï  S7ouSr,\ 

3r,u2r,v 

-  2r j  u  3r-  V 
^0  u  Sr,  V 

cosoxH- icosq/ =  (  — i)«  G  c  — ^ — ^ -t 

coste-H  tcosô^  =  ( — i)*Ge  — ^- — ^^- -y 

coscx -t- tcoscy  =  (  —  iV+iGc  — ë: — ë: -y 

"^  '  STo  u  Sr2  V 

.  *Yïa)u,T, -ilE^i ^^^^^^ 

l  cos  ;;o  ^1  -^  *  cos  iSo  r  1  =  —  ^v  G;  c  %  „  ^1,  gr  v  ^  v 

Dans  cette  dernière  formule,  on  a,  pour  abréger,  omis  les  argu- 
ments de  âs)  3^2)  3^0»  ce  sont  les  mêmes  que  pour  (^2»  ^\i  <^3  res- 
pectivement dans  (49)9  sauf  remplacement  de  u^^  . . .  par  U| ,  ...  ; 
|jL,  V  ont  même  signification  que  dans  (49)* 

Si  l'on  veut  avoir  maintenant  les  formules  analogues  avec  la 
quantité  q^^  on  peut  transformer  les  fonctions  3  directement 
(t.  I,  p.  a64),  ou  encore  échanger  a  et  6,  w  et  cj',  u!  et  ç^',  en 
changeant  le  signe  de  i. 

Par  suite  de  cette  opération,  les  indices  i  et  3  des  fonctions  3 
se  conservent,  les  indices  o  et  2  s'échangent. 


26  DEUXIÈME  PARTIE.    —   ÀPPUGATIONS. 

Les  lettres  u,  v  n'ont  plus  la  même  signification  que  dans  les 
dernières  égalités  (54),  mais  celles-ci 

— ,  =  u,        — ,  =  V. 

2  0)  2  W 


Voici,  par  exemple,  deux  formules  : 

3^1  V  3^30 

)cos  az  =  \^  —  1  ;*♦ 
v-/         .  /« 


(3*  V  3»  u 
f  cosaar-4- icosov  =  ( — i)«G  c  — ^ — ^ • 


Dans  ces  dernières  (55),  v  est  réel  et  u  purement  imaginaire, 
tandis  que  Finverse  a  lieu  dans  les  formules  (54)- 


Expression  des  cosinus  par  des  séries. 

On  peut,  dans  les  formules  qui  précèdent,  développer  les  fonc- 
tions âr  ou  (^  par  les  divers  moyens  donnés  au  Tome  I.  A  titre 
d'exemple,  nous  formerons  ici  les  développements  qui  sont  donnés 
au  Chapitre  XIII  de  ce  Tome  I.  C'est  précisément  pour  déve- 
lopper les  quantités  cosc^r  4-  i  cosay  et  les  analogues,  que  Jacobi 
a  trouvé  les  séries  générales  de  ce  Chapitre  XIII,  relatives  aux 
(onctions  doublement  périodiques  de  seconde  espèce.  En  outre, 
le  même  Chapitre  donne,  pour  les  logarithmes  des  fonctions  d^ 
des  développements  qui  conduisent  à  des  expressions  tout  à  fait 
explicites  des  angles  d'Euler  eux-mêmes. 

Le  développement  des  formules  (42)  qui  donnent  cosaz,  ... 
se  fait  par  les  formules  du  Tome  I,  pages  43i  et  45 1.  Voici  la 
préparation  du  calcul  pour  l'une  d'elles 


cosa^  =  (  —  i)« 


UU'    (^iu'  ta'ip' 


(2  0)     1   \' 


Comme  v^  est  purement  imaginaire,  il  faut  remplacer  les  lignes 
trigonométriques,  dans  le  second  facteur,  par  des  exponentielles 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  BLUPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS. 

réelles.  On  posera 

UTZ 


27 


(56) 

et  l'on  aura 


1V1C 


=  v, 


ab> 


=  u, 


(5-) 


(58) 


cosaz  =  ( —  i)« 

COS^^  =  (  —  l)* 
COSC^  =  ( — l)< 


A(u)A-(V) 
A'(^)      ' 
B(n)B'(\) 

C(u)C(V) 
C'(y)     ' 


T 


A(u)   =  i-^42t 


cos/nu, 


A'(V 


B'(V 


C'(V 


X'(q 


B'iq 


Q\q 


""  i-f-V«  "^^^^     ^^    I -h  y/»      v»     ' 

-  i-hV«  ^^2i^    '^      7^:^  ""v^^ 

"  1-4-V»        ji^     '^       I-+-7'*     v«     ' 


m 


?  "»? 


=  ,  +  42(-i)*I 


L'angle  réel  II  peut  être  quelconque,  maïs  la  quantité  réelle  V 

doit,  pour  la  convergence,  être  comprise  entre  y  et  -•  Ceci  oblige 

à  limiter  s/  entre  —  2  w'  et  2  w',  dans  l'étendue  d'une  double  pé- 
riode ;  mais  on  peut,  sans  restriction,  renfermer  s/  dans  l'étendue 

d'une  période  entre  —  iJ  et  w'  et  supposer  ainsi  V  entre  ^Jq  et  -  -.  • 

Le  développement  des  formules  (43)i  qui  donnent 

cosax-*-  icoso^..., 


28  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

se  fait  au  moyen  des  fonctions  figurées  au  Tableau  de  la  page  4^5 
du  Tome  I.  Voici  la  préparation  du  calcul  pour  l'une  d'elles,  sous 
deux  formes  difi^érentes  : 


(-  0«  - 


YJmV        lit 


-f-e      ^       *  (cosûMc-j- tcoso^) 


^  ["20)  i'S^{u!-^s?')  -^]  /OU)  _i_  _oV_\  i 

it       UU'       o'îtt'o'iP'   ^  J\it      UU'    (i^u\ 


(2(0     I  \* 
V    \}) 

Dans  chaque  forme,  les  deux  dernières  fonctions  ont  déjà  ap- 
paru pour  le  calcul  de  cosaz;  le  premier  facteur,  d'après  le  Ta- 
bleau de  la  page  4^5,  se  trouve  (p.  4^*2)  tel  quel  pour  la  première 
forme,  et  sauf  changement  de  tt  et  ^  en  w  +  w  et  ç^  -j-  w  pour  la 
seconde.  On  obtient  ainsi 

/      cosaar-htcosay  __  A"^(u,  V)A^(V)  _  A'^(u,Y)A(u) 

]       cosbx-^icosby  _  B"(u,V)B^(V)  _  B'^(u,V)B(u) 

I       (— i)*G'e    "       * 

coscx-^icoscy  C"(u,V)C(V)  __  C'v(u,V)G(u) 

ri!^^-*^'"  €"(0)  ""         CUq) 

A-  (u,  V)  =  -p£4yi  + 1*2 î^  (V»  e"""  -  ^^  «-"•"•)  ' 


m-4-/i— 1     mn 


(6o) 


1  — V«  ^^         -    îî^/  I  .  \ 

C"(u,V)  =-  ^2^^  (^" *"'"*"  V^ *""'"')' 

G"(u,  V)  =  i\^i  +  tangtt  +  at^^-  '>~^  ^~ (^V" «"■•'■"-  :^«- '«■'■»]  ; 
71,  /i'  =  1 ,  3,  5,  ...  ;        /n,  /n'  =  2,  4»  ^}  •  •  •  • 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS.      29 

Les  séries  doubles  peuvent  être  remplacées  par  des  séries  sim- 
ples, comme  on  Fa  \u  au  Chapitre  XIII  du  tome  I,  au  moyen  ^u 
groupement  des  termes  par  rapport  à  l'un  des  indices  variables 
/w,  m'y  /i,  n', 

A  peine  est-il  besoin  de  dire  comment  ces  séries  donnent  expli- 
citement les  cosinus.  Si  Ton  pose 

(61)  G'e  ^   "^  *  =e*^, 

on  aura,  par  exemple, 

/  ( —  O^cosoar 

=  X^)  |ri:Vi  <=osÔ'+  *2^^  [v'.cos(e'+  mu)  -  l;cos(e'-  m  u)] 

(62)    { 

( — \)*^cosay 

Pour  obtenir  maintenant  les  développements  analogues  au 
moyen  de  q^  au  lieu  de  y,  il  n'est  pas  besoin  de  recommencer  le 
calcul.  Voici  ce  qu'on  doit  observer  :  si  l'on  met,  dans  les  expres- 
sions (4o),  à  la  place  de 

I  I  I  '  ,        I       t 

^7       ^  y      *a>       *3i»       *q»       -^Qj       Sui      S^^,      *j»,      S^j       M  ,       V 

respectivement 


O)',       (O,      s 


'  '  *  '  t  I 

Ri      *Q»       *a'       *ÛC  —  I»       *^>       — ^V  —  ')       *„»       — Su,       V,       U, 


cOflt  et  (op  s'échangent  ainsi  que  m  et  ^.  Les  droites  a  et  6  s'échan- 
gent donc.  Les  exposants  a,  i,  c  (4i)  se  remplacent  par  6  -t-  r, 
a,  c;  la  quantité  G^  se  remplace  par  iC  (40- 
Si  donc  on  pose 


«M 'te  f 


(63)  e«<»=U,  — -,  =0, 


3o  DEUXIÈME  PARTIE.    --   APPLICATIONS. 

on  obtient 

.       .    B(tî)B'(U) 
cosa^=(-,)a_^_^, 

(64)  ^-^-  =  (-')-^^^S^^' 

A(yi) 

C0SC5  =  (—  I)c___l--Jf, 

^  (yi) 

cosaar-htcosar    __  B^(o,  U)B'(U)  _  B'^(p,  U)B(p) 

cos6a7-f-tcos67  _  A"(o,  U)A^(U)  _  A'^(o,  U)A(o) 

(65)  {  ÎJ^^.rtE""  A'(yi)         "        A'(yi)        ' 

coscar-htcosc^     _  G"(o,U)C(U)  _  C'^(o,  U)C(p) 

(__,)c+lG'c   ^'         * 

Par  l'emploi  de  l'un  ou  l'autre  des  systèmes  (67  et  Sg  ou  64  et 
65),  on  peut,  comme  on  sait,  supposer  q  ou  q^  inférieur  à 
e~^=  0,04321  .... 


Développement  des  angles  d'Euler  en  séries. 

Soit  à  calculer  {<:z^x)  conformément  à  la  formule  (53).  On  a 
pour  cela  besoin  de  i{c^  argument  de  <^(a'+  (^'),  c'est-à-dire 

(6G)  4„=-l.logJfi^. 

^        ^  ^  2t       °  (^(a  — S?  ) 

L'égalité  (36)  de  la  page  4^8  (t.  I)  donne  ainsi 

t.m'p'                   /i  — V*        \        ^^       q"^         I  — V«"«  . 
Wc=-î-: harctanffi TTrCotu)  -Ha  >  — ~ — r  — ttz. —  sinmu. 


Yc 


Hù 


/i  — V*         \  v^        qm^  I  — 

°\i-+-V*  /  .^/n(i  —  qf^)       V 


m 


Cet  arc  i(c  n'est  indéterminé  qu'à  la  circonférence  entière  près, 
non  à  la  demi-circonférence,  comme  l'indiquerait  la  fonction 
arctang,  qui  y  figure.  C'est  qu'en  efiet  cette  fonction  s'y  présente 
comme  l'argument  de  l'imaginaire 


SIQ  -^ =   -. —    — 


=  ~r(i-4-V«)sintt-Hi(i  — V«)cosu)l 


CHAPITRE  I.  —  FOEMULBS  ELLIPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS.      3l 

Ainsi  arctangf v«^^^^)  *  ^^^   cosinus   du   même  signe  que 

sînil  (V  étant  positif).  De  même,  arctang  (  — -yi  tang  tt] ,  qui  va 

apparaître,  a  son  cosinus  du  même  signe  que  cosH. 

Voici  d'abord  les  trois  angles  ^c^  tj^a,  ^4,  exprimés  chacun  de 


deux  manières  : 


wi  =  a,  4>  6,  ...  ; 


(67) 


.'  .j 


^c 


■   arctang  ( ^7^  cotu  1  -t-  a  >  — 7-^- 


m 


Ib) 
1t  T)'  m'  v' 


ICjD 


(1  — y/îi)      v» 


I  — V»'»  . 

sin/nu 


arc  tang  ( rr-cot»)  -\-%y  —-J±—--. 


sin/no; 


m 


sin/nu 


V» 


m 


-î-7— , arc  tang 


(-1)»  çrf    I  — U»'»   . 


/i  — U«  \         V(— i)'fl^r    I— U»*» 


m 


+6 


=  -^-t arctang! rr-  tangu  )  4-  a  >  -^ ^— -,  — :rr — 


(_,)îûr'n      ,  ^yim    . 

^  sinmu 


.'  ,j  .j 


m 
S 


1  — U»'»  . 

sin/no. 


m 


Dans  la  seconde  expression  de  i^ct  le  terme  -  provient  de  ce 
que,  en  intervertissant  vl  et  (^',  on  doit  écrire 


(66a)         ^;,=  _Jog[-^^.j^,-^J=-.log^;^^ 


sauf  un  multiple  de  la  demi-circonférence.  Mais,  si  l'on  suppose 

u'=(o,  v' =  iJ  et,  par  conséquent,    tt  =  tl  =  ->  les  deux  fonc- 

tions  arctang  se  réduisent  à  zéro,  ainsi  que  les  deux  séries  (67); 

les  deux  expressions  {6Q^  66  a)  se  réduisent  à  -.vjw'  et  — h  -•  V^j 

»  a        £ 

quantités  effectivement  égales  entre  elles. 

Le  calcul  des  séries  pour  les  trois  angles  (c5,  a),  {az^  6),  (ôs,  c) 
donne  lieu  à  des  réductions  remarquables.  Pour  les  développer 


32  DBUXIËHB  PÀKTIB.    —   APPLICATIONS. 

avec  clarté,  nous  prendrons  quelques  formules  intermédiaires  en 
développant  les  quatre  fonctions  suivantes  : 


(68)  /  \  I    \\  I 

,,     ,      ,>  I    ,         «'>,(«'+ l'')3'j(«'—t'') 


Avec  les  notalions  actuelles  (56),  les  séries  de  la  page  4^8 
(t.  I)  donnent,  pour  les  fonctions,  les  développements  suivants  : 

/?t  =  '2)  4)  ^1  *  ■  * }        /t  =  I;  3)  5)  .... 

-♦- ^  7. — r^ rris     ^/.^      sin2/nu, 


,(l__y2m)       V5 

/'(a',  p')  =  arc  tang  (  lll__ -,-1—  ) 

V^           ûrî«         I— V^«    . 
+  2  ^  — -i — - — : ir: sina/iu, 

,    ,     ,,       T.rïvCv'         V'          ^'^          1— V*'»   . 
©(m  ,  i;')  =  — î: h  2  >  — T— î — - — :  — ^TFi sinam  u, 


TV     »     /         j^n(i  —  y*")     \*« 


Si  l'on  prend  la  somme  /'(tt',  (^')  +  ?'("',  ^'),  en  réunissant  les 
deux  séries  terme  à  terme,  on  a,  dans  le  coefficient  du  terme  gé- 
néral, la  réduction  suivante  : 


ri«  nn  nn  l  \  .JL.  nn.\  nn 


q^      __q^{\^-  n^^  _     q^ 


I  —  q^^       I  —  y*'*  I  —  q^'^  1  —  ^^ 


Des  réductions  analogues  ont  lieu  dans  les  autres  combinaisons 


2  >  — T-^ .—rrrz sin  a  mu 


CHAPITRE  1.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS.       33 

ci-dessous,  et  l'on  obtient 

;'  /(M',  !>')-+-?'( M',  i>')=  arctang  (i^Z^-^i—) 

V^         ^^  I  — V*«    . 

^^n{\  —  q^)     V"* 

/  I  _  V  \ 

/(a',p')  — ç(m',  p')=  arctangf  — ^  cot2U  j 

(69)   <  ^ 

f'{u\  v')  -  =)'(«',  v')  =  arc  tang  (^  '-^^  -A—) 
•^   ^     '     '       ,  V     >     /  o  y    2V*    sin  2U/ 

—  2  >       ,      :  — T?ï sin2/iu. 

Si  Ton  veut  développer  les  mêmes  quantités  en  employant  y, 
au  lieu  de  </,  il  faut  observer  que  c^i  et  d^  s'échangent.  De  cette 
façon 

s'échange  avec 

/(a',i^')-?("S^') 
tandis  que 

se  reproduit.  Il  en  résulte 

f{u',v')  +  ^'{u',v')=  ^-t-arctangr^^j^  cot2tïj 


i—\}^m    . 


—  2    >    -r-^ ;rT-  — i-rs ■  SID  2  m  0  , 

/(a',  p')—  o  (w',  i'')  =  -  -4- arc  tang  ( — pr^  -; ) 

•'         '     ^       TV     '     /        .^  ^\    2U*    sm2tï/ 

^'^^'  V^         q'I  1  — U*»    . 

^  n(i  —  yî)     U*'»  ' 

/'(m',  p')  — a>'(a',  (;')  =  -  H- arc  tang  (^—^  -r^^\ 

*f     \       ^       /  T    ^       f       ^  2  °\      2U*      S1D20/ 


sin2  nu. 


Les  nouvelles  fonctions  arc  tang  qui  figurent  dans  les  égalités  (6g) 
sont  définies,  à  la  circonférence  près,  par  le  calcul  qui  les  amène, 
IL  3 


34  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

ainsi  qu'il  a  été  expliqué  plus  haut  pour  les  analogues  :  ces  deux 
arcs  ont  leur  cosinus  du  même  signe  que  sinsU.  De  même,  les 
deux  nouveaux  arcs,  qui  figurent  dans  les  relations  (70),  ont  des 
cosinus  du  même  signe  que  sin2tl.  Quant  à  ceux  qui  apparais- 
sent dans  la  deuxième  égalité  (69)  et  dans  la  première  égalité  (70), 
ils  sont  précisés,  comme  plus  haut  (p.  3i  )  Ta  été 


arc 


^^"g(7qrYî^'''")- 


Arrivons  maintenant  au  calcul  des  angles  auxiliaires  (p^,  >pa)  ^b-, 
arguments  des  quantités  imaginaires  n^,  11^,  11^  (^^)*  O'^  ^  d'abord 


^.-/(f^)-KT'¥) 


La  lettre  \  représente  db  i.  Remarquons  que  le  changement  du 
signe  de  ç^' correspond  au  changement  de  Yen  son  inverse.  D'après 
le  sens  précis  de  la  fonction  arc  tang,  on  a 


arc 


/  t  —  V-» !_^^_a^ctan    /'-^'^      '      \ 

°\    2V-*     sin2U/'~  ^\    2  V*    sin2U/ 


On  peut  donc  écrire  plus  simplement 

Une  remarque  semblable  s'applique  aux  deux  autres  formule 
que  nous  allons  composer. 

Pour  ramener  l'argument  de  II^,  à  l'une  des  combinaisons  (69), 
employons  les  formules  d'addition  des  demi-périodes  (l.I,  p.  196) 
ainsi  (*) 


(•)  Le  lecteur  n'aura  garde  de  confondre  ici  les  deux  acceptions  de  la  lettre  U. 
€e  défaut  de  notation  n'a  pu  être  évité. 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS.      35 

Nous  en  concluons 


s*  (a-4-t>±'i)';o'3(w— pqzw')  =  e'^'^"'*'*'^  o'aCa -4- p)  (T  (u  —  v), 


in 


Si  Ton  suppose  ^  purement  Imaginaire,  comme  to'  et  tj',  il  en 
résulte 

f  Argument  de  (^  (u-h  vdota')  c'a  (a  —  pzp  w') 
=  Argument  de  a*  (a  —  p)  0*3(1* -f-  v)j 

i  Argument  de  0*1  (m -h  t'^  w')  a*! (a  —  pipa>') 
i      = -H  Argument  de  a'i(M -f-p)3'j(a — v). 

En  prenant  ensemble  le  premier  et  le  quatrième  facteur  dans 
rirt,  on  peut  écrire 

3* •  ^3 

'2  2 


Si  X  et  |JL,  tous  deux  égaux  à  db  i,  sont  de  signes  opposés, 
appliquons  le  résultat  (71)  et  nous  aurons  à  prendre  Targu- 
ment  de 

o a3 • 


Si,  au  contraire,  X  et  |jl  sont  de  même  signe,  c^est  l'argument  de 

G* 03  

2  2 


qui  s'offre  naturellement.  C'est  donc,  en  une  seule  formule  propre 
aux  deux  cas,  l'argument  de 


36  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

qu'il  faut  prendre.  Considérons  maintenant  les  deux  autres  fac- 
teurs composant  11^ , 

Si  A  et  [JL  sont  de  même  signe,  appliquons  le  résultat  (72);  l'ar- 
gument du  produit  sera 

-TT  ,  w'-HX(i;'-M«)')   _^    W'—  X(p'-f-  (1)') 

h  argument  de  0*1  ^^ 0^2 ^^ ' 

Jk  mê  JL 


Si  X  et  u.  sont  de  signes  opposés,  on  doit  prendre 


Argument  de  <Jt  —  — ■ <^i  ^^ 


Ces  deux  formules  se  réunissent  en  celle-ci  : 


—  fjt(AH-tJL)--+-  argument  de  0*1 ^-^^ afj ■ 

j^  2  2 


L'argument  de  11^  se  trouve  donc  exprimé  par  cette  formule 
unique  : 


?a=—  KX-^fl).^ 


arg.  de  C ^-^^ 0*1 ^-^ <ff ^-^^ s'a ^-^^ 

°  2  2  2  2 


,[_,x.„:./(ï,^')-,(f^)] 


Par  un  calcul  tout  semblable,  on  obtient 


n  =  (î-.)î-v[/(i^,0*.'(^.O] 


Mettant   maintenant  les   développements   trouvés    plus   haut 


CHAPITRE  1.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS.      87 

(69,  70),  nous  avons  les  formules  ci-après 

/w  =  2,  4>  67  •  •  •  î        /i  =  I,  3,  5,  . . . 


(-3) 


(- 


/ 1  __  V*     I    \ 
,)a-4-^iç  =  arctang  ( : —  ) 

i~Vî«   . 

— îT. —  sin/iu 


^  n(i-f-y«) 

r  /f  — U«      I    \ 

-  4-  arctang  ( j- ^ —  ) 

2  °  \    2U      sino/ 


1  — u»«  . 

smno  ; 


:-o*^4?a 


1 +(—!)*+ 

4 


■']  = 


arc  tang 


; 


cot 


") 


fn 


\     = 


■7C 


\    2IJ     coso/ 

\^(— l)   «    q'}  T— U«« 
>, — 7—^ «r  — FT cos/m  ; 


=  — h  arctang 


(«0-«[?6 ^ ^-J  =arctang(^-^  -^-^j 


n-l 


(— 1)  *  7»  1  — v»« 


\^     /l(l—  ÛT" 


v« 


cos/iu 


(i-y") 

= arctang  ( ^    ..rcotp  ) 

2  ^\n-çriLi*         / 


m 


1  — O'fU*'»    . 


Si  l'on  remonte  aux  formules  (53),  on  a  maintenant  les  déve- 
loppements des  six  angles  d'Euler  par  le  moyen  des  angles 
'}cî  ^a,  ^bj  développés  dans  les  égalités  (67)  et  cp^,  cp^,  «p^  dans  les 
égalités  actuelles  (73). 


Formules  de  Cinématique. 

Dans  les  Chapitres  suivants,  on  fera  plusieurs  fois  usage  des 
formules  fondamentales  de  la  Cinématique,  relatives  à  la  rotation 
des  corps  solides.  Nous  allons  les  rappeler. 


38  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Soient  a,  b,  c  des  axes  rectangulaires  et  p^  q,  r  les  composantes 
d^unc  rotation  instantanée  autour  d'une  droite  passant  à  leur  ori- 
gine. Soient  a,  p,  y  les  coordonnées  d'un  point  de  l'espace  et  t  le 
temps.  Par  l'effet  de  la  rotation,  le  point  (a,  p,  y)  se  déplace  et  les 
composantes  de  sa  vitesse  instantanée  sont  les  suivantes  : 

Les  sens  de  rotation  positifs  autour  des  axes  a,  b^  c  sont  ici  sup- 
posés conformes  aux  conventions  habituelles. 

Supposons  maintenant  trois  axes  rectangulaires  ^,y,  z^  de  même 
origine  que  a,  6,  c  et  entraînés  dans  la  rotation.  Prenons  d'abord 
le  point  (a,  3,  y)  sur  l'axe  z  à  distance  unité  de  l'origine;  les  éga- 
lités précédentes  donnent  celles-ci  : 

/  d cos az  . 

=  q  cos cz  —  r  cos  bz, 

at 

,    ,^  f  d cos bz 

(74)  {  — -1 =  r  cosaz —p  cos  cz, 

d cos  cz  , 

-z =p  cos  bz  —  ^  cosa>3. 

En  prenant  le  point  (a,  p,  y)  sur  les  axes  x  ou  y,  on  aurait  des 
égalités  toutes  semblables  où  z  serait  remplacé  par  x  ou  y.  Posons, 
pour  abréger, 

e^  =  COS  ax-h  i  cos  ay,        Xo  =  cos  ax  —  i  cos  ay  ; 

'Jl)  =  cos  bx  ■+■  i  cos  by,        1)1)0  =  cos  bx  —  i  cos  by  ; 

'  G  =  cos  car  -4-  icoscy,         Go  =  cosca?  —  «  cosc^. 

On  déduit  de  ces  égalités,  par  exemple, 

^'^  /-i  1  aXo         _  o  «n 

-■^  =  yG  — rc;l.,         -^  =yGo—  rlftjo 
et,  par  suite, 

(75)  JLo^-X^  =^(Xoe-XCo)  — r(A,ol«»-<.l.lft>o); 

mais  on  a,  suivant  (i3), 

•Vo  ^  —  Xllbo  =  2  i(cos  ax  cos  6^  —  cos  ay  cos  te)  =  a  le  cos  c-5, 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS.      89 

e  étant  le  caractère  zh  i  de  congruence  pour  les  deux  systèmes 
d*axes.  Semblablement,  par  permutation  circulaire, 

OoA>  —  G*^o  =  2  il  cos  bz. 
Au  lieu  de  Fégalité  (75),  on  peut  donc  écrire 

4^0 -TT  — ^~Jr  ~  —  2ie(^  cosôz  4- rcoscz), 

OU  bien,  divisant  par  (A>&\>o==  sin^a^, 

I    d,Xi>  I    cM»o  .    <7  cos6-3 -+- rcoscj 

=- r-     — =—    = 11% 7—1 » 

•^   ai         «,l>o    dt  %\ïi^az 

,   «.  ï   I   d\^  I    c^l)l>o  __         .    rcoscz -h /?  cosas 

I    <f 3  I    c?3o  •   />  cos  az  -\-  q  cos  6^ 

G   c?/         80    ^^  sin*c5 

Les  équations  (74)  et  ces  dernières  (76)  sont  celles  que  nous 
voulions  rappeler  ici.  Dans  ces  dernières,  on  peut  faire  apparaître 
trois  angles  d'Euler  d'après  la  formule  (34),  qui  donne 

d  ,  ^  g  cos  bz -^  r  cos  cz 

-7-  {aZ,  a?)  =  —  £  ^ r-z » 

dt  sin^  az 

d  ,,        .  r  cos  cz -^  p  cos  az 

5?(*^'^)=^-' iiSï^ ' 

d  ,  .  p  cos  az -^  g  cos  bz 

dt  singez 


Représentation  elliptique  d'une  rotation. 

Dans  la  représentation  elliptique  des  cosinus  des  angles  que 
font  entre  eux  les  axes  des  deux  systèmes  a,  6,  c  et  se,  y,  z,  on 
peut  supposer,  pour  les  arguments  u,  v  et  la  quantité  G,  des 
fonctions  arbitraires  du  temps.  On  aura  ainsi  une  rotation  quel- 
conque. Nous  allons  chercher  les  expressions  des  composantes  de 
la  vitesse  de  celte  rotation.  Appliquant  à  cette  recherche  les  for- 
mules de  Cinématique  qui  viennent  d'être  rappelées,  nous  avons 
besoin  d'abord  des  dérivées  de  cos«z,  etc. 

La  formule  (9)  montre  déjà  que  la  dérivée  de  cosa5  par  rap- 
port à  u  est  le  produit  de  cos 6^  coscs  et  d'un  facteur  indépen- 


4o  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

danl  de  w,  et  il  n'y  aurait  pas  de  difficulté  à  trouver,  par  cette 
voie,  ce  facteur.  Mais  voici  un  moyen  plus  rapide. 
La  formule  (2)  nous  donne  (t.  I,  p.  87) 

dcosaz  p' u  p*u(ptf  —  €(,) 

^cos  az -, =  — ; — r =  — - — ^^--r — — -, 

du  p(f  — Wa)  — ea        («a  —  «p)(«a  — «t) 

tandis  que  nous  avons,  d'autre  part  (Sg), 

(e(x  —  ^^)(^a  —  ^y)(^y  —  €  d)  cos  az  cos  bz  cos  cz  =   --p'  up'v. 


Ces  deux   égalités,    divisées  membre   à   membre,   fournissent 
celle-ci  : 

2iecos6>z  cosc^       du      ~~  p'v 

^  '  /  p'v ?'^  y 

La  symétrie,  qui  existe  entre  les  demi-périodes  et  aussi  entre 
les  deux  arguments  «,  {>,  permet  de  conclure  comme  il  suit  : 
Posons 

(„)     ^  A'=:i^-?^'-,       B'=i5-p:iî-,       c'^iî-p^, 

A^^X^^K-^,         ir=B^^  +  B4^.         C'=Ci^  +  C'^, 
<i^  dt  dt  dt  dt  dt 


et  nous  aurons 

ddosaz 


dt 
~di 


=  (B"—  C'')cos6^cosc-5, 


(78)  {   -. =  (G  —  A  )  cosczcosa>s, 


; =  (A  -— B  )cosa>5cosfc>;î. 

dt  ^  ' 

Avant  de  poursuivre,  remarquons  que  ces  équations  attirent  l'at- 
tention sur  les  combinaisons 

A  cos*a^  -T-  B  cos*62  h-  C  cos*c-s 
A'  cos*  az  -f-  B'  cos*  hz  -h  C  cos*  cz^ 


CHAPITRE  I.  —  FORMULES  ELLIPTIQUES  POUR  LA  ROTATION  DES  CORPS.      4' 

qui  doivent  être  indépendantes,  Tune  de  w,  l'autre  de  v.  Effecti- 
vement, d'après  l'expression  (2)  de  cos^aZf  la  première  combi- 
naison peut  s'écrire  ainsi  : 


ce  qui  est  zéro  d'après  une  proposition  élémentaire  d'Algèbre.  Le 
même  résultat  a  lieu  pour  la  seconde  combinaison.  On  a  donc 

(  79 )  A' cos'  az  "-  B' cos*  bz  h-  G" cos*  cz  —  q, 

La  comparaison  des  équations  (78)  avec  les  équations  géné- 
rales (74)  niontre  que  les  rapports  respectifs  de  /?,  ^r,  r  à  cosa^, 
cosèc,  cosc^  diffèrent  de  A",  B",  C  par  une  même  quantité  p,  en 
sorte  qu'on  a 

(80)  7>  =  (A''-+- p)coso>3,        <7  =  (B"-!-- p)cos6z,         r=  (G'-t- p)cosc^. 

Cette  quantité  p  a  une  signification  bien  simple  ;  c'est  la  com- 
posante de  la  rotation  sur  l'axe  z  ;  car,  d'après  (79),  on  a 

(81)  p  =/?  cosa>5  4- y  cos6>5 -r- rcoscw. 

Il  s'agit  de  trouver  p.  Pour  ce  but,  prenons  l'une  quelconque 
des  équations  (76),  la  première  par  exemple.  Son  premier  mem- 
bre s'obtient  immédiatement  par  la  différentiation  logarithmique 
dans  l'expression  (i)  de  Jlo  et  Jl>o  • 

1    diX>         I     d'X)^        1  dG 

X  '5/       Xi    dt    ~~  G  ~dr 

(Si)  {        4--^[Ç(M-Hi'— Wa)  — Ç(m  — ^'  — Wa)] 

-^  [Ç(P  H-  a  —  Wa)  —  ^{v  —  u  —  toa)]. 

Son  second  membre,  d'après  (81),  peut  s'écrire 


sm 


cos  az  .   /  A  cos*a.5  \ 

=  —  lizl   p ; 1 

*az  \         I — cos*  as/ 


/f'î  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

D'après  l'expression  (2)  de  cos^az  et  celle  (77)  de  A',  on  a 

A'cos^az     _  «s       p'u  pu  —  ««         P(^  —  ^ol)  —  ^a 

i  —  cos*az  ~  1   pu  —  eg^  p{ç  —  Wa)  —  eoi  p{v  —  Wa)  —  pu 

__  iz  p'u 

~   1   p{v  —  {jiaL)  —  pu 

Cette  fonction  de  v^  décomposée  en  éléments  simples,  prend  la 
forme  (t.  I,  p.  i38) 

Le   même  calcul  étant  répété  avec  échange  de  u  et  v^  on  ob- 
tient 

Ce  sont  justement  les  deux  derniers  termes  du  second  membre 
(S'a)  qui  sont  ici  mis  en  évidence,  de  sorte  qu'il  reste 

,  o« ,  \   dG  .         ^   du      ^    dv 

(le  là  l'inconnue  p 

.  oi\  .   /  i   dG       ^    du       ^    dv\ 

par  où,  avec  les  formules  (80),  le  problème  proposé  se  trouve  ré- 
solu. 


CHAPITRE   II.    —    LES   MOUYEMBNTS   A    LA   POINSOT.  43 


CHAPITRE  IL 


LES  MOUVEMENTS  A  LA  POINSOT  (•) 


Mouvements  à  la  Poinsot.  —  Rotalion  d'un  corps  qui  n'est  soumis  à  aucune 
force.  —  Éléments  géométriques  du  mouvement  à  la  Poinsot.  —  Représentation 
des  mouvements  à  la  Poinsot  par  des  fonctions  elliptiques.  --  Distinction  des 
divers  cas  relativement  à  la  base.  —  Sur  la  période  du  mouvement.  —  Déter- 
mination des  éléments  géométriques  et  des  éléments  elliptiques  les  uns  par  les 
autres.  —  Équations  de  Therpolbodie.  —  Angle  sous-tendu  par  un  arc  complet 
de  rherpolhodie.  —  Points  d'inflexion  de  l'herpolhodie.  —  Diverses  formes  de 
Therpolhodie.  —  Développements  en  séries  pour  les  divers  cléments  d'un  mou- 
vement à  la  Poinsot.  —  Résumé  de  la  représentation  d'un  mouvement  à  la 
Poinsot  par  des  séries.  —  Cas  particuliers.  —  Composition  d'un  mouvement  h 
la  Poinsot  avec  une  rotation  uniforme  autour  de  la  perpendiculaire  au  plan 
roulant.  —  Définition  des  mouvements  à  la  Poinsot  concordants.  —  Relations 
entre  les  éléments  variables  de  deux  mouvements  concordants.  —  Sur  un  cas 
particulier  de  la  concordance.  —  Herpolbodies  fermées  et  berpolbodics  algé- 
briques. 


Mouvements  à  la  Poinsot. 

Nous  appellerons  moui^ement  à  la  Poinsot  une  rotalion  con- 
tinue dont,  à  chaque  instant,  les  composantes  sur  trois  axes  fixes 
sont  dans  des  rapports  constants  avec  les  coordonnées  d'un  point 
mobile  dans  Tespace,  mais  invariable  dans  la  figure  en  rotation. 

Comment  cette  définition  se  rattache  immédiatement  à  celle  qu'a 
donnée  Poinsot  pour  la  rotation  des  corps  solides  qui  ne  sont 
soumis  à  aucune  force,  c'est  ce  qu'on  va  d'abord  faire  voir. 

(  '  )  Auteurs  à  consulter  :  Poissot,  Théorie  nouvelle  de  la  rotation  des  corps 
(Journal  de  Math.,  i"  série,  t.  XVI;  i85i).  —  Jacobi,  Sur  la  rotation  d'un  corps 
(Journal  de  Crelle,  t.  XXXIX,  iS'ig,  et  Œuvres  complètes,  t.  II).  —  Somovf, 
Journal  de  Crelle,  t.  XLII.  —  Brill,  Annali  di  Afatematica,  série  II,  t.  III.  — 
SiACci,  Memorie  délia  Societa  italiana  délie  Scienze,  série  III,  t.  III.  —  Hermite, 
Sur  quelques  applications  des  fonctions  elliptiques.  Paris,  Gautbier-Villars; 
i885.  —  WiLHELM  Hess,  Das  Rollen  einer  Flâche  zweiten  Grades  auf  einer  in- 
'variabeln  Ebene.  Tbèse,  Munich:  1880. 


44  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Quant  à  la  manière  dont  celte  définition  ramène  aussitôt  l'étude 
de  ces  mouvements  aux  matières  du  Chapitre  précédent,  c'est  ce 
qu'on  exposera  un  peu  plus  loin. 

Rotation  d'un  corps  solide  qui  n'est  soumis  à  aucune  force. 

Soient  —,  ^,  —  les  moments  d'inertie  du  corps  solide  autour 

de  ses  trois  axes  principaux,  axes  «,  6,  c;  soient  /?,  q^  r  les  com- 
posantes, prises  sur  ces  axes,  de  la  rolation  instantanée,  changée 
de  sens.  Les  équations  différentielles  du  mouvement,  connues  de- 
puis Euler,  sont  les  suivantes  : 

\    dr         /  I  ■  I  \ 

c2  dl    ''"  [TT^^T^)^^' 

Les  sens  de  rotation  sont  supposés  ici  les  mêmes  que  dans  le 
Chapitre  I  (p.  38).  Les  lettres/?,  q^  r,  d'après  la  convention  faite, 
peuvent  être  considérées  comme  les  composantes  de  la  rotation 
relative  de  l'espace  par  rapport  au  corps  supposé  fixe.  Si  l'on  sup- 
pose trouvées  ces  composantes  en  fonction  du  temps,  pour  avoir 
ensuite  les  cosinus  des  angles  que  a,  6,  c  font  avec  une  droite  z 
arbitraire,  fixe  dans  l'espace,  on  emploiera  les  équations  (I,  y^).  Ce 
sont  des  équations  différentielles  et  linéaires.  Il  est  clair  que  l'on 
peut  prendre,  pour  les  trois  cosinus,  trois  quantités  proportion- 
nelles à  celles  qui  forment  un  système  quelconque  de  solutions; 
par  ce  moyen,  en  effet,  on  choisit  la  droite  z  dans  l'espace.  Or  la 
comparaison  des  équations  actuelles  (i)  et  des  équations  dont 
nous  venons  de  parler  (I,  j4)  fournit  le  système  de  solutions  sui- 
vant : 

,    .  a^  co^az         h^cosbz        c^  coscz 

(2)  ^ ~ —     =  const. 

p  q  r 

La  rotation  relative  de  l'espace  par  rapport  à  un  corps  solide 
qui  n'est  soumis  à  aucune  force  extérieure  est  donc  un  mouvement 


COAPITRE   II.    —    LES   MOUVEMENTS   A    LA   POL^SOT.  4^ 

à  la  Poinsot,  tel  qu'il  vient  d'être  défini.  Effectivement,  a^,  b^^  c'^ 
sont  des  constantes,  et  les  trois  cosinus  sont  les  coordonnées,  par 
rapport  aux  axes  «,  6,  c,  d'un  point  fixe  dans  le  système  d'axes 

La  proposition  inverse  n'est  pas  exacte  sans  restriction  *  un 
mouvement  à  la  Poinsot  n'est  pas  toujours  la  rotation  relative  de 
l'espace  par  rapport  à  un  corps  solide  qui  n'est  soumis  à  aucune 
force.  En  effet,  les  moments  d'inertie,  non  seulement  sont  positifs, 
mais  encore  soumis  à  une  condition  d'inégalité  très  connue,  con- 
sistant en  ce  que  les  trois  quantités,  telles  que  -^  -+-  7^ j'  soient 

positives.  En  d'autres  termes,  a^,  b'-^  &^  sont  les  carrés  des  axes 
d'un  ellipsoïde,  et  cet  ellipsoïde  est  soumis  encore  à  des  restric- 
tions, sans  quoi  il  ne  pourrait  être  ellipsoïde  d'inertie. 


Éléments  géométriques  da  mouvement  à  la  Poinsot. 

Dans  l'étude  des  mouvements  à  la  Poinsot,  nous  continuerons 
à  figurer  par  les  égalités  (2)  la  proportionnalité  des  cosinus  aux 
composantes  de  la  rotation;  mais  il  sera  entendu  que  a^,  b^^  c^  se- 
ront des  quantités  réelles  quelconques,  positives  ou  négatives. 
Toutefois,  l'une  au  moins  pourra  être  censée  positive;  car  il  suffil 
de  changer  le  sens  de  l'axe  z  pour  changer  les  signes  de  ces  quan- 
tités. Ainsi  a^,  6^,  c^  seront  les  carrés  des  axes  d'une  surface  du 
second  degré  à  centre  et  réelle,  ayant  pour  équation 

Cette  surface,  qui  est  fixe  dans  le  mouvement  considéré,  sera 
dite  la  base  du  mouvement  à  la  Poinsot,  et  nous  allons  reconnaître 
son  rôle. 

Deux  intégrales  immédiates  des  équations  (i)  font  connaître  que 
les  deux  quantités 


p*       g*       r« 

m                1                  ma          ^^^^ 

a«       6«       c« 

a*       6*       c* 

sont  constantes.   En  désignant  par  h  et  n  deux  longueurs,  on 


46  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

pourra  poser 


-h 

7' 

1 

1 

P^ 

1 

"6* 

-+- 

r:r 

I 

a^ 

/*>A* 

Si,  en  outre,  on  prend  Iroîs  longueurs  a\  b\  d  proportionnelles 
à  /?,  q,  r, 

a'       //       c' 

on  aura,  au  lieu  des  égalités  précédentes,  celles-ci  : 

a^        ^2       £!!  - 
a^  "^  '6*  "^  c»  "■  '* 

(  a>  "■"  ^*         c*  ~  A»  ' 

dont  la  première  nous  apprend  que  a',  b\  d  sont  les  coordonnées 
d'un  point  variable  sur  la  base  du  mouvement,  et  la  seconde  que 
le  plan  tangent  de  la  base  en  ce  point  est  à  une  distance  constante  h 
du  centre  de  la  base. 

Les  équations  (2,  3,  4)  nous  donnent  ensuite 

ha'  ,         hb'  hd 

(j)  cosa^=— r-,  cos6;;  =  -7—>  cosc-s  =  — r-> 

^    '  a'  o*  c* 

et  font  voir  que  Taxe  z  est  constamment  perpendiculaire  à  ce  plan 
tangent. 

Voici  donc  la  conclusion  : 

Si  un  plan  roule  sur  une  surface  du  second  degré  en  restant  à 
une  distance  fixe  du  centre,  et  avec  une  vitesse  de  rotation  con- 
stamment proportionnelle  à  la  distance  du  centre  au  point  de  con- 
tact, sa  rotation  constitue,  de  la  manière  la  plus  générale,  un  mou- 
vement à  la  Poinsot. 


Représentation  des  mouvements  à  la  Poinsot 
par  des  fonctions  elliptiques. 

Les  formules    du  Chapitre  I  nous    offrent  immédiatement   la 
représentation  des  mouvements  à  la  Poinsot.  Si  l'on  suppose,  en 


CHAPITRE  II.    —   LES  MOUVEMENTS   A    LA   POINSOT.  4? 

effet,  l'un  des  arguments  w,  i^  constant,  Tautre  variant  proportion- 
nellement au  temps;  si,  en  outre,  on  prend  pour  G  une  exponen- 
tielle dont  Texposant  soit  une  fonction  linéaire  du  temps,  alors  les 
quantités  p.  A",  B",  G"  (I,  84,  77)  sont  des  constantes,  et  (1,  80) 
/?,  q,  r  ont,  avec  cosa:;,  cos  bz^  cosc2  respectivement,  des  rap- 
ports constants. 

Soit  un  mouvement  à  la  Poinsot  ainsi  représenté,  cherchons 
l'expression  elliptique  des  constantes  géométriques. 

En  premier  lieu,  nous  avons  (I,  81) 

(6)       p  =pcosa^  -f-  q  cosos  -1-  rcoscz  =  — (  — r-+--7-r  -+-—):=  -. 

Les  rapports  de/>,  q^  r  aux  trois  cosinus  sont  les  suivants  : 

p       _  a^  q       _  b^  r  c' 

cosa^        nh  cos6z        nh  cosc^  ~  nh 

Ges  rapports  doivent  reproduire  (I,  80)  les  quantités  A"4-  p,  13"+  0, 
G'-h  p.  On  a  donc 

/z>  h^  r^ 

Ainsi  se  trouvent  exprimées  sans  difficulté  les  quantités  -  *  —7» 

—7t  -T  >  seuls  éléments  géométriques  que  l'homogénéité  permette 
de  déterminer.  Voici  les  expressions  explicites  obtenues  en  rem- 
plaçant A",  B",  C"  par  leurs  expressions  actuelles.  La  constante  -.- 
sera  représentée  par  -  • 


(6) 


'         dt        n* 


^  =  i!l^(X  +  Ç.);         G^ke-^ir'-'^')\ 


_     ith 

n         n 

fit fit    ^     tejx  p'ç; 


(-) 


nh 

2/1 

P 

V  — 

«a 

b^ 

^-A» 

iz[i 

pV 

nh 

2.n 

P 

V  — 

*P 

c' 

—  h^ 

itii 

p'p 

nh  2/1   pp  —  Cy 


48  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Nous  supposerons,  comme  dans  les  développements  formés  au 
Chapitre  I,  u  à  partie  variable  réelle,  en  sorte  que  [jl  soil  une  lon- 
gueur réelle  comme  /i,  el  tout  à  fait  arbitraire. 

Il  s'agit  maintenant  de  trouver  inversement  les  éléments  elHp- 

tiques,  étant  donnés  -,  —7»  —r^  — r  • 
^  n     nn     nh     nh 

Multipliant  trois  à  trois  ou  deux  à  deux  les  équations  (7)  membre 
à  membre,  on  obtient 


'1  \n  )      i 


(8) 


-  (?)■<«,- 


?^)' 


Ces  équations  déterminent,  en  fonction   des  données  et  de  l'ar- 
bitraire-»  les  trois  racines  ea,  ep,  e^  (dont  la  somme  est  nulle), 

ainsi  que  jx'  et  p\\  L'argument  v  est  ainsi  défini,  à  une  période 
près.  U  reste  encore  à  déterminer  l'argument  variable  u  en  fonc- 
tion des  éléments  géométriques  variables  du  mouvement. 
Tirons  d'abord  une  conséquence  des  équations  (8),  savoir 

avec  deux  similaires.  Multipliant  membre  à  membre  les  trois  pa- 
reilles égalités  et  tenant  compte  de  la  première  (8),  on  conclut 

(^)  ^^OL—  e^){e^-'  e^(ey—  Col) 

.^2  /l'A'  i 

Cette  équation,  rapprochée  de  cette  autre,  trouvée  précédem- 
ment (I,  39), 

cos  az  cos  bz  cos  cz  (CoL —  ^a^^^S""  ^y)(^y — ^a)  = —  l^'^^  ' 


CHAPITRE  II.    —   LES  MOUVBMEÏfTS  A   LA   POINSOT.  ^9 

donne 

(II) , ,,      cosazcosbz  coscz  =  -  l  —  ]  p  u. 

On  a,  (l'autre  part  (I,  2,  et  t.  I,  p.  87), 

(pu—eaL){pi^  —  eai) 
cos*  az  =  -f ',    T^ 

et,  par  conséquent,  d'après  (8)  et  (9), 

('^)  J^. ^«^'«^  =  [^)  (^a-  pa), 

avec  deux  similaires.  Par  ces  égalités  (11)  cl  (12)  se  trouve  déter- 
miné l'argument  u  à  des  périodes  près. 

Il  y  a  cependant  une  observation  à  faire  encore  sur  la  détermi- 
nation des  arguments  ?/,  ç.  Dans  la  formule  (12)  apparaît  le  carré 
seulement  de  cos^a^jCn  sorte  que  le  choix  de  u  par  cette  formule 
et  la  précédente  (11)  n'assure  pas  de  trouver,  pour  les  trois 
cosinus  de  az,  bz^  cz,  les  mômes  valeurs  que  par  les  for- 
mules (I,  i)  primitives,  mais  seulement  les  mêmes  valeurs  au 
signe  près.  D'ailleurs,  quand  les  signes  de  deux  cosinus  sont  fixés, 
la  formule  (11)  assure  le  signe  du  troisième  en  conformité  avec 
les  formules  primitives.  D'après  ce  qu'on  a  vu  au  Chapitre  1 
(p.  19),  on  change  à  volonté  les  signes  d'un  des  cosinus  en  ajou- 
tant k  u -\- {^  une  période  210,  et  le  signe  d'un  autre  cosinus  en 
ajoutant  encore  k  u -{- i>  une  période  20)',  Donc,  en  résumé,  u 
et  V  sont  déterminés  chacun  à  des  périodes  près,  mais  leur  somme 
à  une  double  période  près.  Sur  ce  point  de  détail,  on  gagnera  en 
précision  et  en  clarté  si  l'on  fixe  les  indices  a,  p,  y,  et  c'est  ce  que 
nous  allons  faire  en  nous  conformant  au  choix  déjà  fait  dans  le 
Chapitre  I  (p.  19). 

Distinction  des  divers  cas  relativement  à  la  base. 

Nous  supposons,  comme  au  Chapitre  I  (p.  19),  a^:^  i,  jî  .-  3, 
-"^  =  2.  L'argument  i'  est  purement  imaginaire,  à  une  demi-période 
réelle  près,  en  sorte  que  p^f  est  entre  €2  et  ej. 

IL  4 


5o  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

La  distinction  des  cas  est  fondée  sur  le  signe  de  la  quantité 
(6,  10) 

i^Y-^'P^      V-        i         i        ^ï^  '^  (a«-^^t)(6«— c«)(c»-a«) 

En  supposant  d^abord  données  les  formules  elliptiques,  pre- 
nons la  seconde  expression  de  cette  quantité.  Si  Ton  a  égard  auiL 
grandeurs  et  aux  signes  des  dénominateurs  (7),  à  savoir 

pi'  —  Cs  >  pp  —  c,  >  o  >  pp  —  Cl, 
on  reconnaît  que  : 

I**  Si  — r-^  ^  >  o,  li  en  resuite 

c*  >  6»  >  A«  >  a*  ; 
2®  Si  — r^  ^  <r  o,  il  en  résulte 

Par  la  troisième  expression  de  it^hp'v^  on  voit  que  son  signe, 
le  même  que  celui  de  (a^ — b^){b^ — c^){c^ — a^)y  est  bien, 
comme  on  vient  de  le  trouver,  plus  dans  le  premier  cas,  moins 
dans  le  second. 

Si  l'on  se  place  au  point  de  vue  opposé,  supposant  donnée  la 
figure  géométrique,  on  devra  dénommer  b^  le  carré  moyen  des 
demi-axes  5  cela  étant,  le  carré  h^  de  la  distance  du  plan  roulant 
au  centre  est  compris  entre  b^  et  l'un  des  carrés  des  demi-axes  ex- 
trêmes; c'est  ce  dernier  qu'on  désignera  par  a^,  La  distinction  des 
deux  cas  dépend  ensuite  du  signe  de  (a^ —  b^){b^ — c^)  (c^ — a^). 
Il  y  correspond  une  distinction  géométrique  dont  nous  allons 
dire  un  mot. 

On  appelle  polhodie  le  lieu  du  point  de  contact  du  plan  rou- 
lant, sur  la  base.  C'est  une  courbe  du  quatrième  degré,  formée 
de  deux  anneaux  ou  roues  symétriques  par  rapport  au  centre,  et 
il  suffit  de  considérer  une  de  ces  roues  qui  a,  elle-même,  pour 
axe  de  symétrie  ou  essieu  un  axe  de  la  surface  base. 

Dans  le  premier  cas,  c^^  b^^  h'^>  a'^y  b^  et  c^,  supérieurs 
à  h^,  sont  positifs,  a^  peut  être  positif  ou  négatif.  La  base  est  un 
ellipsoïde  ou  un  hyperboloïde  à  une  nappe.  Si  c'est  un  ellipsoïde. 


CHAPITRB   II.    —    LES   MOUVEXENTS   À    LÀ   POINSOT.  5l 

la  distance  du  centre  au  plan  roulant  est  moindre  que  le  demi-axe 
moyen,  et  la  polhodie  a  pour  essieu  le  petit  axe.  Si  c'est  un  hyper- 
boloïde,  la  polhodie  a  pour  essieu  Taxe  non  transverse  ;  elle  ne 
traverse  pas  l'ellipse  de  gorge. 

Dans  le  second  cas,  c^<C  6^<  A^<^a*'*,  la  base  peut  être  ellip- 
soïde, hyperboloïde  à  une  nappe  ou  hyperboloïde  à  deux  nappes. 
Si  c'est  un  ellipsoïde,  la  polhodie  a  pour  essieu  le  grand  axe  ;  si 
c'est  un  hyperboloïde  à  une  nappe,  la  polhodie  a  pour  essieu  le 
grand  axe  de  l'ellipse  de  gorge.  Au  cas  de  l'hyperboloïde  à  deux 
nappes,  l'essieu  est  nécessairement  l'axe  transverse. 

En  résumé,  le  choix  des  indices  a=i,p  =  3,Y=2a  pour 
effet  d'affecter  la  lettre  b  à  l'axe  moyen  et  la  lettre  a  à  l'axe  qui 
est  l'essieu  de  la  polhodie.  Dans  ce  qui  va  suivre,  nous  nous  con- 
formerons à  ce  choix  des  indices. 


Sur  la  période  du  mouvement. 

Prenons  les  formules  (42)  du  Chapitre  1,  en  y  supposant  l'argu- 
ment réel  1/'  variable.  Sa  variation  est  proportionnelle  au  temps; 
nous  pouvons,  d'ailleurs,  sans  restriction,  la  borner  dans  l'étendue 

d'une  période,  de  zéro  à  210.  Nous  pouvons  aussi  supposer  -r 

compris  entre  zéro  et  — r--  Dans  ces  conditions,  — t->  (iiv\  d^v^ 

sont  des  quantités  positives,  d^v  est  positif  ou  négatif  en  même 

temps  que  — -. —  •  De  même,  (^2  "'?  <^3  w'  sont  toujours  positifs,  du^ 

va  de  zéro  à  zéro  en  passant  par  des  valeurs  positives  et  d^  u!  a  le 
même  signe  que  (10  —  u'). 

Pendant  que  u!  varie  de  zéro  à  2o>,  cosbz  va  de  zéro  à  zéro  en 
passant  par  des  valeurs  toutes  de  même  signe  que  ( —  1)*,  cosa^ 
conserve  toujours  le  signe  de  ( — i)**  et  cosc-s  prend  d'abord  des 
valeurs,  soit  de  même  signe  que  ( —  i)^,  soit  de  signe  opposé,  sui- 
vant la  grandeur  de  v'^  puis  devient  nul  pour  w'=  10  et  prend  en- 
suile  des  valeurs  de  signes  opposés.  La  droite  ;;,  partant  du  plan 
perpendiculaire  à  b,  exécule  ainsi  une  demi-révolution  autour  de 
Taxe  a  et  se  trouve,  à  la  fin,  dans  une  position  symétrique,  par  rap- 
port à  cet  axe,  de  celle  qu'elle  occupait  d'abord. 


5a  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Pour  la  suite  du  mouvement,  il  faut  faire  repasser  vl  par  les 
mêmes  valeurs,  mais  Sa  est  augmenté  d'une  unité;  donc  (1,4') 
les  quantités  ( —  i)*  et  ( — i)*^  changent  leurs  signes  et  Taxe  z  re- 
passe par  des  positions  symétriques  des  précédentes  par  rapport 
à  l'axe  a.  Quand  l'argument  u  s'est  augmenté  de  4^?  la  position 
initiale  de  l'axe  z  est  reprise.  Ainsi  4^  est  la  période  du  mouve- 
ment de  l'axe  s.  La  période  de  temps  est  4w-*  Bien  entendu,  le 

mouvement  des  autres  axes  x^y^  dont  il  sera  parlé  plus  loin,  n'est 
pas  périodique. 

Pour  préciser  les  arguments  w  et  i'  de  la  manière  la  plus  com- 
plète, c'est-à-dire  à  une  double  période  près,  la  considération  de 
cosaz  et  co%bz  suffit  donc.  Ayant  pris  les  mêmes  notations  qu'au 

Chapitre  l®""  (I,  4o)  et  supposant  v!  compris  entre  zéro  et  210,  -r 

compris  entre  zéro  et  -V->  on  voit  que  toujours  cosac  a  le  signe 
de  ( —  1)^,  et  Q,o%bz  le  signe  de  ( —  1)*. 


Détermination  des  éléments  géométriques  et  des  éléments 

elliptiques  les  uns  par  les  autres. 

La  première  question  à  résoudre  est  celle-ci  :  Etant  données  les 
demi-périodes  (o^,  (op,  toy,  la  quantité  G,  les  arguments  w,  *'  et  le 

rapport  constant  !-=:--,   déterminer  les  éléments  géométriques 

du  mouvement  à  la  Poinsot,  défini  par  les  formules,  et  la  position 
de  la  figure  mobile  qui  correspond  à  l'argument  u. 

Pour  résoudre  cette  question,  prenons  une  longueur  à  volonté  /i, 
positive  ou  négative,  et  par  les  formules  ((),  -j),  déterminons  A, 
a^,  t-,  C-.  Nous  avons  ainsi  la  surface  base  du  mouvement;  soient 
a^  b^  c  ses  axes  dans  des  sens  ad  libitum.  Par  rapport  à  ces  axes, 
la  situation  actuelle  des  axes  mobiles  ^,  j%  z  est  donnée  par  les 
formules  (I,  i).  Le  diamètre  conjugué  des  plans  perpendiculaires 
il  z  est  Taxe  de  la  rotation  instantanée,  et  cette  rotation  est  entiè- 
rement déterminée  par  ce  fait  que  sa  projection  sur  :;  est-  (p.  47)' 

La  deuxième  question  à  résoudre  est  inverse  :  Etant  donnés  les 
nombres  (~)M~)'(~)''es  axes  a,  bj  c  en  direction,  la  posi- 


CHAPITRE  II.    —    LES   MOUYEMENTS   A   LA   POINSOT.  53 

lion  actuelle  des  axes  mobiles  x^  r,  z  et  la  projection  p  de  la  ro- 
tation instantanée  sur  z^  trouver  les  formules  elliptiques.  Pour 
résoudre  cette  question,  rappelons-nous  que  h=.nç.  Choisissons 
donc  les  lettres  «,  6,  c,  de  telle  sorte  que  p  soit  compris  entre 

(  -  J   et  (  -  j  >  ce  qui  sera  toujours  possible,  sans  quoi  les  données 

seraient  incompatibles  avec  un  mouvement  à  la  Poinsot.  Prenons 

ad  libitum  -  et  déterminons  par  les  formules  (8,9,  11,   la)  les 

racines  e^  e^^  ^3,  puis  les  arguments  u  et  v^  tous  deux  à  des  pé- 
riodes près,  par  exemple  et  provisoirement,  u  —  w' entre  zéro  et  2  cj  ^ 

— : —  entre  zéro  et  — :-•  De  cette  manière  les  formules  (1,42)  don- 
nent, pour  cosa;;,  cosbz^  des  quantités  ayant  les  mêmes  signes 
respectivement  que  ( —  1 Y  et  ( —  1  )*.  Mais  ces  cosinus  sont  donnés, 
et  ont,  par  conséquent,  des  signes  connus.  On  devra  donc  prendre 
( —  i)**  et  ( —  i)*  des  mêmes  signes  respectifs  que  les  cosinus  donnés 
cosaj,  cosbz.  Par  là,  si  Ton  a  déjà  choisi  les  deux  périodes  cj^ 
wp,  qui  doivent  différer  de  w  et  10'  par  des  périodes  seulement,  on 
détermine  5^ H-  ^^  et  Su  +  s^^  c'est-à-dire  la  somme  {u'\-  v)  à  une 
double  période  près.  Quant  aux  demi-périodes  lOa»  ^bj  elles  doi- 
vent satisfaire  à  la  condition  que  ( —  1  )«+*+<?+<  reproduise  le  carac- 
tère de  congruence  dz  i  des  axes  donnés,  c'est-à-dire( —  i^a+^^+i  =:£. 
On  pourra,  par  exemple,  prendre 


tO,  =  (0,  (jig  ~  £w' 


'» 


et  ajouter  à  l'un  des  arguments  provisoires  u  el  v\di  période  iiù'  si 
cosa>3  est  positif,  et  la  période  2 10  si  cosbz  est  positif. 

L'argument  v  étant  fixé,  la  formule  (6)  donne  le  coefficient  X. 
La  grandeur  actuelle  de  G  est  donnée  par  l'une  des  quantités 
cosaxilz  ecoso^,  et,  puisque  u  est  choisi,  on  en  déduit  la  quan- 
tité Ar. 

Équations  de  llierpoUiodie. 

Si  Ton  considère  le  mouvement  relatif  de  la  base  par  rapport  au 
plan  roulant,  qu'on  envisage  ainsi  la  surface  comme  roulant  sur 
ce  plan  supposé  fixe,  le  lieu  du  point  de  contact  est,  dans  ce  plan, 
une  courbe,  généralement  transcendante,  nommée  herpolhodie. 


54  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

A  ce  point  de  vue,  les  axes  x^y^  z  sont  censés  fixes  et  les  axes 
a,  6,  \c  mobiles.  Nous  envisagerons  alors  les  axes  x^  y  comme 
ayant  leur  origine  dans  le  plan,  au  pied  de  la  perpendiculaire 
menée  du  centre.  Soient,  par  rapport  à  ces  axes,  x^, y^  les  coor- 
données du  point  de  contact,  point  qui  engendre  rherpolhodie,  et 
dont  les  coordonnées  sont  a\  b\  d  par  rapport  aux  axes  a,  6,  c. 
Nous  avons 

^i-*-  (Xi  =  2a'(cosaa7-+-  icoso^), 

ce  qu'on  peut  écrire,  d'après  (5), 

— _-  —  cosa2(cosajr  h-  i  coso^), 


car  la  somme  Scosaz(cosû:x-h  ^cosa^)  est  nulle.    Substituant, 
T 


pour  — 7 —  et  ses  semblables,  les  expressions  (7),  nous  obtenons 


(i3)  Xi-^  lyx  =  — -  y  — cos az {cos ax -\-  icosay). 

Écrivant  le  produit  cosax;(cosaj:-|- icosûy^)  sous  la  forme 
suivante  (I,  i) 

-^  cos  az  (  cos  ax  -+-  /  cos  ay  ) 

nous  avons  une  fonction  doublement  périodique  de  seconde  espèce 
(t.  I,  Chap.VlI),  dont  la  décomposition,  par  rapport  à  ?/,  se  fait,  au 

moyen  de  l'élément  simple  -4: — - — 1  et  donne  le  résultat  suivant: 

Observons  d'abord  que  la  somme  des  trois  quantités  c^^coge"^**» 
est  nulle  (t.  I,  p.  194)-  H  ^^  résulte  que,  en  transportant  cette  ex- 
pression dans  la  formule  (i3),  on  voit  disparaître  la  dérivée  de 
l'élément  simple.  D'autre  part,  on  a 

1  'X 


CHAPITRE  II.    —   LES  MOUVEMENTS  A  LA   POINSOT.  55 

L'élément  simple,  dans  la  somme  (i3),  est  donc  multiplié  parp'^ 
et  par  la  somme 

Ceci  n^esl  autre  que  la  décomposition  en  éléments  simples  de  la 
fonction —y  quia  les  trois  racines  simples  coa,  avec  les  résidus 

= — ,  et  devient  nulle  avec  i^.  Il  reste  donc  la  formule  bien  simple 

Comme  d'ailleurs  le  changement  de  ç^  en  —  ç^  et  de  G  en  ^  équi- 
vaut, dans  les  formules  initiales  (I,  i),  au  changement  de  i  en  —  i, 
on  a  en  même  temps 

/ex  .  .        I    Cf(u  —  V) 

d'où,  multipliant  membre  à  membre,  on  obtient  le  carré  du  rayon 
vecteur  sous  la  forme 

(i6)  ar}  -4-^î  =  fi«     ^     ^2uJç =  I^*(P^-P"). 

Pour  mettre  les  formules  (i4)i  (i5)  sous  forme  explicitement 
réelle,  supposons  d'abord  w  =  to'-j-  m',  r  =  a>  4-  ç^' ;  il  vient  ainsi 

c'est-à-dire,  en  supposant  tO|^  =  o  et  co»,  =  o  dans  l'expression  de  G^ 

(I,4i), 

(.7)  ^.  +  ,^.=._.eKG^^^A__2. 

Mais,  d'après  la  marche  suivie  pour  parvenir  à  a:i-\-iyiy  on  re- 
connaît que  cette  formule  est  générale,  quels  que  soient  u  et  i\  On 
a  de  même 

(18)  :,,.,,j.^^^,^^^__—^. 

La  quantité  fixe  pr  est  comprise  entre  e2et  Ci ,  tandis  que  la  quan- 


56  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPUCATIONS. 

tilé  variable  pw  oscille  entre  e^  et  ^2-  Le  carré  du  rayon  vecteur  (16) 
passe  périodiquement  par  la  suite  des  valeurs  comprises  entre  le 
minimum  Y'^{pv  —  ^2)  ^^  le  maximum  Y-'iP^  —  ^3)1  obtenus  tous 
deux  au  passage  de  u  par  une  demi-période.  Soit  w  une  de  ces 
demi-périodes  ;  si  l'on  donne  à  u  Tune  ou  l'autre  des  valeurs  w  ih  //, 
on  obtient  une  seule  et  même  valeur  de  x^^-\-  y^^. 
L'angle  polaire  y^  se  déduit  de  la  relation 

î/y  _  ^1  -^  t>i  _     Pî  ^("-^^) . 
d'où  l'on  conclut  (6) 

ou  encore  (t.  I,  p.  i38) 

(19a)  -/'- = »-   --• — ^^ 

du  (X         2*  pp — pu 

Cette  dérivée,  elle  aussi,  prend  une  seule  et  même  valeur,  si 
l'on  y  met,  pour  11^  Tune  ou  l'autre  des  quantités  G>  ±  u".  On  con- 
clut de  là  que  l'herpoUiodie  a  pour  axe  de  symétrie  chacun  des 
rayons  vecteurs  maxima  et  chacun  des  rayons  vecteurs  minima. 
Elle  se  reproduit  ainsi  périodiquement,  quant  à  la  grandeur  et  au 
temps,  par  arcs  successifs.  Un  arc  complet  est  décrit  pendant  que 
u  varie  dans  l'étendue  d'une  période  ato  ;  il  est  compris,  par 
exemple,  entre  deux  rayons  vecteurs  minima  successifs.  L'arc  qui 
répond  à  une  période  du  mouvement  de  l'axe  z  est  double. 


Angle  sous-tendu  par  un  arc  complet  de  llierpolhodie. 

L'expression  (i4)  de  x^  +  iy^  fait  voir  que,  par  l'addition   de 
2  0)  à  l'argument  u,  x^  -\-  iy^  se  reproduit  multiplié  par 

/  ^         iZh      \ 

e  \  |A     /. 

L'angle  sous-tendu  par  un  arc  complet  de  l'herpolhodie  est  donc 


CHAPITRE  II.    —    LES  MOUVEMENTS   A   LA   POINSOT.  67 

(i>-|-  -{r^v  —  wÇç'),  sauf  un  multiple  de  2:1.  Celte  indéter- 

mînation  est  nécessaire  et  résulte  elle-même  de  l'indétermination 
de  V.  Pour  la  faire  disparaître,  recourons  à  l'intégration  dans  la 
formule  (19).  Soit  y^  l'angle  compris  entre  un  rayon  maximum  et 
le  rajon  minimum  voisin,  obtenus  en  faisant  varier  successive- 
ment 1/ depuis (25^ -j-  i)c»)'H-2  5|4C»)jusqu'à(25^-j-  i)c»)'4-(2  5«-i-  i)a>. 
Si  l'on  fait  aller  u  jusqu'à  (25^ -|- i)to'4- (25^  4- 2)(i>,  on  aura 
Tangle  2'^o  sous-tendu  par  Tare  complet.  Ainsi,  d'après  (19), 


0 


t?j  =  {l5u-T-  l)w'-l-25„(i>—  V=  {1S',^  —  25^-+-  l)(o'-r-  (25a—  25»,  —  l)w—  v' , 


W      .     .     0)' 


upposons,  ce  qui  est  permis,  -r  compris  entre r  et  H — ;- 

Nous  aurons  alors  (t.  I,  p.  201) 

I        Ç(w'h-  Vi)du'  =  2r^{Vl  H-  (o)  —  (25'|,  -4-2  5;,  -J-i)*::, 


0 

,Î11 


(JO) 


Ç(m'-t-  v^)du'  =  2T,(Pi  -h  (o)  —  (25'^  -7  25'»,  -T-  i)i~: 

27o  =    -  2  ( F-  -  ;^'  )  O)  H-  -^ ; —  25^7: 

=  —  2( h-,  ÇPJWH . 25^71, 

V    (X  t         /  l 


formule  où  l'on  suppose  essentiellement 

(a.)  --.-< . <j. 

Dans  un  paragraphe  précédent,  il  a  été  dit  que  le  mouvement 
à  la  Poinsot  n'est  pas  périodique  par  rapport  aux  axes  x^  y»  Dans 
ce  mouvement,  le  rayon  vecteur  de  riierpolhodie  reprend,  à  la  fin 


58  DEUXIÈME  PARTIE.    — -   APPLICATIONS. 

d'une  période,  la  position  qu'il  avait  au  début  de  celte  période. 
Il  est  dès  lors  visible  que  la  rotation  relative  4Xo  est  produite  par 
le  mouvement  des  axes  x^  y.  Ainsi,  dans  le  mouvement  à  la  Poin- 
sot,  les  axes  x^  y  tournent  périodiquement  autour  de  l'axe  z  d'un 
angle  qui  est,  en  valeur  absolue,  4Xo'  ^  "^  multiple  près  de  la  cir- 
conférence. 

Nous  aurons  tout  à  l'heure,  en  étudiant  la  forme  de  l'herpol- 

hodie,  à  employer  les  valeurs  de  -~  aux  sommets  de  la  courbe. 

La  comparaison  des  égalités  (19a,  7)  nous  donne  à  cet  égard 
les  résultats  suivants 

\du/i  |iA'  \duj%  \kh  \du)i  \Lh 

où  (  ^  -  )    désigne  la  valeur  de  -^  pour  pu  =  Cr-  La  première  de 

ces  quantités,  celle  d'indice  i,  ne  joue  aucun  rôle  ici;  les  deux 
autres  sont  relatives  aux  sommets. 


Points  d'inflexion  de  llierpolliodie. 

Soit  posé,  pour  abréger, 

^i-+-*ri  =  X,        a:,  —  i>,  =  Y, 

les  accents  servant  à  dénoter  les  dérivées  prises  par  rapport  à  u. 
Le  signe  de  T  décide  le  sens  de  la  convexité  en  chaque  point  ; 
l'évanouissement  de  T  correspond  aux  points  d'inflexion.  Pour 
calculer  T,  considérons  les  deux  fonctions 

—il  h  '         ^/  \ 

A/     — 77-"  leu  0'(W  —  V)       y 

Ye    |A       =  ~-f.  -1 -e^"", 

dont  chacune  satisfait  à  l'équation  difl^érentielle  (t.  T,  p.  235) 


CHAPITRE  II.    —   LES   MOUYEMENTS   A   LA   POINSOT.  5g 

Soit,  pour  abréger,  ^ 

(23)  —  =-  m, 

on  aura,  en  substiluant  dans  Téquation  diiTérentielle, 

X'=  2miX'-^{ipu-^pv  -{-  /n*)X, 
Y"  =  —  amt Y'-+- (2p  w  4- p(> -4- m*)  Y, 

X'  Y'        I  /X'       Y'\ 

(a4)  T  =  — 2/n^  Y  "^  ^7^^''""^''^  "^ '^"Mx  "~  Y/' 

D^autre  part, 

X'  .       I  p'u  —  pV 

X  2  pa  —  pv 

Y'  .       I  p'w-hpV 

-rr    =  —  mi  H 9 

Y  2  pu  —  pv 

x;  Y'  ^  I      p-»u     _  /   ._  i     pv    y 

X    Y        4  (pw— po)»      \  2  pu—pv) 

p*  W  -4-  p  (>  p  M  H-  p*  t»  —  V  ^j  H-  ''li  P't' 

""  pw  —  p^' 

X'       Y'  .  pV  .É^y 

-rp-  —  ^   =  2/ni î^ =21-/^' 

X         Y  pu — pv  au 

X'  Y'       X'        Y' 
En  substituant  y  "y  ^^  Y  —  T  ^^^^  '^  second  membre  (24)  et 

réduisant  au  dénominateur  commun,  on  voit  disparaître,  dans  le 
numérateur,  le  carré  depw.  Ce  numérateur  devient  linéaire  en 
pu;  une  seule  valeur  de  pw  le  fait  évanouir.  11  s'agit  de  recon- 
naître si  cette  valeur  de  p  e^  est  comprise,  comme  il  convient,  entre  62 
et  ej.  A  cet  effet,  on  prendra  les  valeurs  de  T  pour  pu  =  62  et  pour 
pu  =  ^3,  et  l'on  examinera  si  ces  valeurs  ont  un  même  signe  ou 
des  signes  opposés.  Quand  on  prend  ainsi,  pour  e/,  une  demi- 
période,  p'u  est  nul  et  Ton  a 

X'  ___Y'  _  .dx 
\  ~       \  "^  du 

en  sorte  que,  pour  u  =  coa,  il  vient  (24) 


m 


(25) 


6o  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Les  tr^is  quantités  telles  que  T»  s'expriment  fort  élégamment, 
au  moyen  des  axes  de  la  base,  par  le  calcul  suivant  (8,  23) 

_^  (^,1 -_  A»)(a«  — A*)  — (6«  —  A»)(c«  —  A»)] 

_  g«6«c«  /  I I i\       aa«       A» 

~    H>A>     \a»        6*       l^J  ~^  ~^        [JL> 

_  a8  6«c«  /  I 1 _L\  ,         ^ 

D'autre  part,  d'après  les  égalités  (22)  et  (aS),  on  a 

(X«  fl     \du/u  =  tù^  \du/u=(ù^ 

Nous  tirons  donc  de  (2$)  le  résultat  suivant: 


26, 


(dy\         a%b^c^  /  i  i  i  \ 

*^  \du/oL        fJt'^^    \«'        ^*        cV 


Revenant  à  Ta,  nous  concluons,  avec  l'aide  des  égalités  (22), 


T,= 


T  -  -     '-^y^  (  '--   '   -L\ 

aî^^c»  /  I    _  j i\ 

'  \x^h^    \b'*-        c2        aV' 

^~         '    IJL3A3    Vo*        â2        6V  ' 

C'est  T2  et  T3  qui  serviront  a  l'examen  des  cas  où  les  points  d'in- 
flexion existent. 

Jîien  que  cela  ne  soit  pas  nécessaire,  nous  ajoutons  ici  le  calcul 
complet  de  T,  dont  le  résultat  est  très  élégant.  En  écrivant  T  sous 
la  forme 


T=T'-4- 


pu  —  p^ 


on  déterminera  aisément  T'  et  T"  au  moyen  des  suppositions 
pu  =  Coi,  qui  donnent  pour  T  les  valeurs  connues  Ta.  Soit  mainte- 
nant R2=a:^4-J'î  le  carré  du  rayon  vecteur  de  l'herpolhodie  ; 
c'est,  à  un  facteur  constant  près  (16),  le  dénominateur  pu  —  pt'. 


CHAPITRE  II.    —   LES  MOUVEMENTS   A   LA   POINSOT.  6j 

En  chassant  ce  dénominateur,  puis  revenant  à  la  variable  tj  au 
lieu  de  u,  on  trouve  Gnalement 

dt     cU^  dt     dt^ 

Ainsi,  le  carré  du  rayon  vecteur  d'un  point  d'inflexion,  quand 
il  existe,  a  pour  expression 

I         I        I 

âJ  "^  i»  "^  ^        (a«—  A«)(^*—  A«)(c»—  A») 


I  I  I         '2  h* 

«ï  "^  6«  "^  ^  ~"  « 


Rappelons  encore,  d'après  (i6,  8),  que  les  carrés  des  rayons 
vecteurs  maxima  et  minima  sont  respectivement 


Diverses  formes  de  rherpolhodie. 

C'est  uniquement  dans  le  cas  où  b'^  et  c-  sont  de  signes  oppo- 
sés que  -J^  ne  conserve  pas  un  signe  invariable  tout  le  long  de  la 

courbe,  comme  on  le  voit  par  les  égalités  (22).  Ce  cas  se  présente 
seulement  si  l'on  a  (p.  5o) 

En  ce  cas,  il  est  visible  que  T2  et  T3  ont  tous  deux  le  signe  de  t. 

Suivant  que  yo  a  le  signe  de  (7^)    ou   le  signe  opposé,  la 

courbe  présente  la  forme  représentée  par  la/ig.  i  ou  la  Jlg^.  j, 
offrant,  si  on  la  prolonge,  une  boucle  dont  le  point  double  est  sur 
les  rayons  minima  ou  maxima. 

Ces   deux  cas    peuvent    se   présenter.    Supposons,    en   effet, 

^      ^. — ^  infiniment  petit  positif,  de  sorte  que  ^-7-  soit  infiniment 


62  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

petit  négatif  (t.  I,  p.  43).  Les  expressions  (7)  de  b^  et  c*,  étant 
écrites  ainsi 


6*  =  u*  /w  (  m  H .  — ) 

\  atpp  — 63/ 

c*  z=  u}  m  {  m  '^ ;  — ) 


m  =:  — 9 


donnent  lieu  à  l'observation  suivante.  Les  deux  quantités 


j 


I  p  V  \  p  V 


2«pi»  —  «3  'Ài  pv  —  et 


sont  négatives  :  la  première  infiniment  petite,  la  seconde  infini- 
ment grande.  Si  l'on  donne  donc  à  m  une  valeur  positive  quel- 

Fig.  I.  Fig  2. 


conque,  b^  sera  effectivement  positif  et  c^  négatif.  D'autre  part, 
l'expression  (20)  de  yo  devient 

I  TT 

Xo=  mta  H — ;  [t)  (o)  —  10')  —  a)(7)  —  t)')]  =  mto • 

On  peut  donc  prendre  à  volonté  m  positif  de  manière  à  assigner  à 
y©  un  signe   arbitraire,  tandis  que  (^)  = '^^  71  (26)  est    une 

quantité  positive. 

Ainsi,  les  deux  cas  représentés  par  \esjig.  1  et  2  s'offrent  effec- 
tivement quand  la  base  est  un  hyperboloïde  à  une  nappe  et  que 
l'essieu  de  la  polhodie  est  le  grand  axe  de  l'ellipse  de  gorge. 

Ces  deux  cas  exceptés,  l'herpolhodle  affecte  nécessairement 
une  des  formes  représentées  par  \cs  Jîg,  3  et  4»  suivant  qu'elle  a 
ou  non  des  points  d'inflexion  (*). 


(')  Les  formes  représentées  par  \csfig.  i,  2,  3,  4   se  modifient  profondément, 


CHAPITRE  II.    —    LES   MOUVEMENTS   A   LA   POINSOT.  63 

Au  cas  de  Thyperboloïde  à  une  nappe,  où  Ton  doit  avoir 

c»  >  6»  >  /t«  >  o  >  a», 
si  l'on  fait  a^= — a'^,  on  reconnaît  que  — ejx'A'Tj  a  le  signe 

fig.  3.  Fig.  4. 


moins,  tandis  que  —  ejx'/i'Ta  a  le  signe  de  ^ j ti»  Ainsi, 

quand  la  base  est  un  hyperboloïde  à  une  nappe 


I»        r,î        Ç« 
a 


'«  ^  6«        o«    ~  ' 


et  que  l'essieu  de  la  polhodie  est  Taxe  non  transverse,  la  condi- 
tion pour  l'existence  des  points  d'inflexion  est 

Au  cas  de  l'hyperboloïde  à  deux  nappes,  b^  et  c^  doivent  être 
négatifs;  soient  6*= — 6'^,  c^  =  —  c'^  et  6'^-<c'2.Les  deux  quan- 
tités —  ejx' A'Tj  et  —  £[x'/i'T2  ont,  la  première,  toujours  le  signe 

plus;  la  seconde,  le  signe  de  -j  -i — 75  —  pj-  Ainsi,  quand  la  base 

est  un  hyperboloïde  à  deux  nappes 

11  _- !ii  _  ?!  -  . 
aï       1,'t       c'»  "   ' 


quant  à  l'apparence,  si  l'angle  /a  sittcint  une  ou  plusieurs  circonférences.  La 
courbe  fait  alors  une  ou  plusieurs  circonvolutions  entre  deux  sommets  consécutifs. 
Cet  angle  /,  peut  acquérir  une  valeur  quelconque,  comme  on  vient  de  le  voir  et 
comme  on  le  reconnaîtra  aussi  plus  loin  au  moyen  de  son  développement  en 
série  (37).  La  courbe  peut  se  fermer,  ce  qui  arrive  lorsque  x„  est  commensurable 

3VCC  1». 


64  DEUXIÈME   PARTIE.  —    APPLICATIONS. 

la  condition  pour  Texistence  des  points  d^inflexion  est 

~.-?i-î5ï<o        (6'«<c'.). 

Au  cas  de  rdlipsoïde,  si  Ton  diC^>b^>h^>  a^,  les  deux  quan- 
tités —  ejx'/i^Ts  et  —  e(x3A3T2  sont  toutes  deux  négatives;  mais, 
si  Ton  a  c^  <  6^  <^  A^  <C  «^,  la  première  est  négative  ;  la  seconde  a 

le  même  signe  que  — j  —  t^-  Donc,  quand   la   base  est  un 

ellipsoïde  et  que  la  polhodie  a  pour  essieu  le  petit  axe,  Therpolbodie 
n'a  pas  de  points  d'intlexion  ;  si  la  polhodie  a  pour  essieu  le  grand 
axe,  la  condition  pour  Texistence  des  points  d'inflexion  (c  étant  le 
demi-petit  axe)  est 


c 


'         '         *  >^ 


On  a   rappelé  (p.  45)  que,  dans  un  ellipsoïde  d'inertie,  cette 

quantité  —^ — ■  ^  est,  au  contraire,  toujours  négative.  Ainsi, 

rherpolhodie  qui  répond  au  mouvement  d'un  corps  solide  en  l'ab- 
sence de  toute  force  extérieure,  celle  que  Poinsot  a  considérée 
seule,  n'a  jamais  de  point  d'inflexion  (*). 

Développements  en  séries  pour  les  divers  éléments 
d'un  mouvement  à  la  Poinsot. 

Les  développements  en  séries  qui  ont  été  formes  dans  le  Cha- 
pitre I  s'appliquent  aux  mouvements  à  la  Poinsot,  pourvu  qu'on 
y  suppose  les  angles  0  et  U  variant  proportionnellement  au  temps. 
Nous  avons  à  y  joindre  les  développements  propres  à  représenter 
les  éléments  nouveaux,  axes  de  la  surface  base,  éléments  de  l'hcr- 
polhodie,  puis  à  mettre  tous  ces  développements  sous  les  formes 
extérieures  les  mieux  appropriées  à  Tobjet  considéré. 

Nous  considérerons  tout  d'abord  l'angle  yo- 


(•)  L'étude  des  points  d'inflexion  de  rherpolhodie  a  été  faite,  pour  la  première 
fois,  par  M.  W.  Hess  dans  la  thèse  citée  au  début  do  ce  Chapitre.  Le  fait  que 
cette  courbe,  dans  le  cas  du  mouvement  des  corps,  n'a  jamais  de  point  d'inflexion 
ofl're  cette  particularité  historique  que  Poinsot,  dans  une  des  planches  jointes  à 
son  célèbre  Mémoire,  représente  l'herpolhodie  comme  une  courbe  sinueuse.  Ce  fait 
a  été  trouvé  aussi  par  M.  de  Sparre  {Comptes  rendus  de  i8Si);  luais  la  priorité 
appartient  à  M.  lless. 


CHAPITRE  II.    —   LES   aiOUVEllE:<ITS  A   LA   POINSOT.  65 

Employant  les  mêmes  notatioDS  qu'au  Chapitre!  (p.  19,  2^,  29), 
nous  avons  (t.  I,  p.  42^) 


m 


(^7)     \      """  o  .-i-Vî""^Zu    ,_^//»         V^i"  }       m  =  a,  4,  6,  .. 


m 


=  HH-air— ,    >^     ^'    ...Sin/no. 

Supposant  f''  entre  — tu'  et  tu',  c'est-à-dire  V  entre  y/^  et  /=> 
tl  entre et  ->  nous  concluons,  d'après  la  formule  (20),  le  dé- 

A 

veloppement   de    yoH-e-co.  C'est    j)récisément  ce    développe- 
ra 

ment  (27). 

Au  Chapitre  I,  on  a  désigné  par  B  l'argument  de  la  quantité 
G'.  D'après  la  composition  de  G'  en  fonction  de  G  (I,  4')  et 
la  nature  actuelle  (6)  de  G,  on  voit  que  0  est  une  fonction  linéaire 

de  u'.  Soit  arg.  de  G'=  6  =  9|  +  60  ~ 

Soit  tj/  l'argument  de  l'imaginaire  (3'2(w'+  ^').  La  formule  (17) 
nous  donne 

car  l'angle  y^  est  l'argument  de  j:,  +  /j',,  et,  de  plus,  on  doit  s'en 

souvenir,  les  arguments  de  U,  U',  C  sont  o,  7?  7* 

L'argument  <!^  de  (^2  {u'-\-  i^')  se  calcule  par  la  formule  (89)  du 
Tome  I,  p.  428,  comme  il  a  été  fait  au  Chapitre  I  (p.  3i)  pour 
les  analogues  ^aj  ^^»  ^c  - 


m     m 


U/ —. —  =  2  >   =  -  — :r- sin  m  u 

(•28)  V        /    ; 


m       m 


= UO-t-2^  '' 


De  là  se  conclut  l'angle  y.  Donnant  à  u!  les  deux  valeurs  o  et 
II.  '  5 


(29) 


66  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

(t),  par  conséquent  à  U  les  valeurs  0,-9  on  conclut,  par  différence, 
l'angle  y©  exprimé  ainsi 


C'est  Tangle  y©?  bien  nettement  caractérisé  par  une  signification 
géométrique,  qu'il  convient  d'introduire  dans  les  formules,  et  Ton 
écrira  l'expression  de  y  sous  la  forme 

Dans  cette  formule,  ç  est  un  angle  arbitraire  dont  le  change- 
ment se  rapporte  au  changement  qu'on  peut  faire  sur  la  direction 

des  axes  x,y.  Il  diffère  de  0|  par  l'angle  -•  L'angle  8',  qui  figure 

dans  les  formules  (62)  du  Chapitre  I,  n'est  autre  que 


.'  ^  _      „  ..'-.f 


6'=o-t-yo-  =oH —  y  o«  =  0  -+-  --  ■+-  -^ —  • 

Pour  développer  les  coordonnées  x^^j^  d'un  point  de  Ther- 
polhodie,  d'après  la  formule  (17),  on  emploiera  les  développe- 
ments du  Tome  I,  Chap.  XIII  (p.  4^2). 

On  trouve  ainsi 

71=1,3,5,   •..;     m  =  2,  4>  6,   .... 

La  présence  du  terme  —  -UO  dans  les  formules  (28,  29)  pro- 
vient de  l'échange  des  périodes,  qui  amène  la  quantité 


ITZUV  'XI 

T  = UO. 


eu  tti  (ùOi  2b)(0  X 

On  retrouvera  ce  même  terme  quand,  appliquant  les  formules 
du  Chapitre  I  pour  cos ax  +  i cos ûy  et  les  analogues,  on  pas- 
sera des  développements  (I,  5g)  composés  avec  q  aux  développe- 
ments (I,  65),  composés  avec  Çt. 


CHAPITRE  II.    —   LES  MOUVEMENTS  A   LA   POINSOT.  67 

Pour  développer  les  carrés  des  axes  d'après  les  égalités  (7),  on 
aura  recours  à  la  décomposition 

(3o)  ^^-^  =Ç(«'-HWa)  — Çi>  — T^a- 

D'après  les  développements  de  la  foncîtion  J^  (t.  I,  p.  4^5  et 
426)  se  souvenant  que  ç>=(i>  +  ç'',  sauf  des  périodes  qui  ne 
jouent  ici  aucun  rôle,  on  trouve 

L  10  J       loLa  I  — V«      ^I— ^m       V'"      J 


(3i) 


m     m 

"m 


Ç((>-hw') ■ >)   h= 7 — r- — 


m 


/7t  =  2,  4»  6}  .... 
Pour  avoir  les  développements  où  figure  y  « ,  au  lieu  deq^on  écrira 

(1)  (U  (0  (O 

Ç(p-4-a)) i 7j  =  Ç/ î : -+-7)  =  Çp' ^- », 

O)  (I)  (OU)' 

_,  fx         ^^  fi.//  /  X         t/(  (>'-+- 10')  if  TZ\  TiO)'  - 

o)^  '  0)  a)\2/o) 

Les  développements  de  la  fonction   2^,  ceux  mêmes  que  nous 
venons  d'employer,  donnent  ainsi  par  l'échange  des  périodes 


m 


sin  /no, 


«  (  Ç  p ^  )  «=  -  H r  >,            „.  su 

^^             '        w          'J        (o        aa>  (o     Jad  i  —  qi 

(Sa)/  2Î 

L^               'w          'Ja)2W  °             o)     Jtad     I  —  q'^ 


m     m 


•fv/  /x         ')*'  /1  *^  27:iV*(— 1)*9 


2  7:1  V*  ( — i)*  q\     . 


68  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Au  moyen  de  ces  séries  (3i)  ou  (82)  on  formera,  d'après  les 
formules  (7,3o),  les  développements  des  carrés  des  axes. 

Résumé  de  la  représentation  d*un  mouvement  à  la  Poinsot 

par  des  séries. 

Nous  allons  réunir  les  développemenls  précédemment  obtenus, 
en  y  faisant  disparaître  toute  trace  des  notations  elliptiques,  de 
sorte  que  cet  ensemble  soit  facilement  intelligible  pour  un  lecteur 
étranger  à  la  théorie  des  fonctions  elliptiques. 

Nous  prendrons 

comme  des  données. 

Les  données  sont  :  1°  trois  nombres  K,  V,  y,  le  premier  K 
quelconque,  et 

2^  Une  longueur  positive  ou  négative  /. 

En  fonction  de  ces  données,  voici  les  développements  des 
constantes  géométriques  : 

A,  distance  du  plan  tangent  au  centre  de  la  surface  base  (dis- 
tance affectée  d'un  signe),  a^,  b'^,  c^,  carrés  des  axes  de  la  sur- 
face base  : 


(33)         ]K('^-iW--i=^*-y ^^—i-Zl 


\A*         /  21-hV*        ^   i-^qP 


— V*/» 


qP        \ip 
71  =  I,  3,  5,  ...  ;        p=  i,  'i,*3, 

Au  lieu  de  ces  développements,  on  peut  en  prendre  d'autres  où 
figure,  au  lieu  de  q,  un  autre  nombre  q^,  également  positif  et 
moindre  que  l'unité,  savoir 

7r« 


(34)  log-i 


CHAPITRE   II.    —    LES   MOUVEMENTS   A   LA   POINSOT.  69 

en  sorte  que  log —  et  log-  ont  tt^  pour  produit.  Dans  ces  nou- 
veaux développements  apparaît,  au  lieu  de  V,  un  angle  V,  savoir 


(35)  o  =  - 


Voici  ces  développements  : 


iog^ 


.lKlogi.(g-.)=-427^.«i"^«'" 
i  K  log  i.  (î;  -  .  )  =  -  I  tang  0  -  a^  j:^!^^^  sin  a/>o; 

En  choisissant,  des  deux  nombres  q,  ^i,  le  plus  petit,  on  est 
assuré  que  ce  nombre  est  inférieur  à  e~'^=  o,o43 — 

Voici  maintenant  le  développement  de  l'angle  yo,  compris, 
dans  l'herpolhodie,  entre  un  rayon  vecteur  minimum  et  le  rayon 
vecteur  maximum  voisin  (27), 


m 


(37) 


0  1 


m 
1 


loff  — 


—  V— ^-^-—sinmu; 

1  Jhd  I  —  q*{* 


m  =  2..  4>  6,  .... 

Nous  arrivons  maintenant  aux  développements  des  éléments 
variables  du  mouvement.  La  variable  indépendante  qui  sert  à  les 
figurer  est  un  angle  tt  proportionnel  au  temps.  Les  lignes  trigo- 
nométriques  de  cet  angle  paraissent  dans  les  développements  où 
Ton  emploie  q.  Dans  les  développements  où  l'on  emploie  y  1 ,  les 
lignes  trigonométriques  disparaissent,  et  la  variable  U  est  repré- 
sentée par  la  quantité  U  ci-après 

TU 


,1  «1  ' 

log-        log  — 


70  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Il  suffira,  comme  on  Texpliquera  plus  loin,  de  faire  varier  U 

entre  —  -  et  -;  de  celle  manière  U  sera  compris  entre  \fq\  et  -r=:- 

Les  axes  de  coordonnées  liés  avec  la  surface  base  sont  dé- 
nommés a,  6,  c  ;  ils  coïncident  avec  les  axes  de  symétrie  dont  les 
carrés  sont  désignés  par  a^,  6^,  c'^\  ils  ont  des  sens  positifs  arbi- 
traires. Les  axes  de  coordonnées  liés  avec  le  plan  roulant  sont 
dénommés  x^yy  z\  le  dernier  z  est  perpendiculaire  à  ce  plan,  les 
deux  autres  lui  sont  parallèles.  Leur  direction  dépend  d'un  angle 
constant  et  arbitraire  cp.  Dans  les  formules  apparaît  un  angle  0', 
qui  varie  proportionnellement  au  temps,  à  savoir 


(39)  6'=cp^^^. 


Les  sens  positifs  des  axes  x^  y,  z  sont  arbitraires  et  on  laisse 
subsister  dans  les  formules  trois  unités  positives  ou  négatives 
( — O**»  ( — 0*>  ( — 0*^*  ^^  caractère  e  de  congruence  des  deux 
systèmes  d'axes  est 

(4o)  £  =  (_l)a-»-6-t-c-i-l. 

Voici  d'abord  les  cosinus  des  angles  de  l'axe  z  avec  a,  6,  c 
(I,  57  et  64),  représentés  par  les  combinaisons  de  neuf  séries 
développées  dans  le  Chapitre  I  (I,  58),  et  qu'il  est  inutile  de 
reproduire  ici  : 

.       .  A(u)A'(V)  B(»)B'(U) 

(-i)acosa^=       A-(^)       =-^       B-(^0     ' 

un                J  r~i^*co86^  -  ^(")B^(V)  _       A(p)A-(U) 
(4i)  ^(~i)  ^o^bz^—^^^^ Â'T?Ô"' 

^       .  C(u)C'(V)  C(D)G'(U) 

Les  cosinus  des  angles  des  axes  x  ^ly  avec  a,  &,  c  sont  donnés 
par  les  combinaisons  cosa^  +  iQ,osay  et  les  analogues.  Chacune 
de  ces  combinaisons  est  développée  de  deux  manières  avec  q  et 
de  deux  manières  avec  q\  ;  les  séries  employées  se  trouvent  au 


CHAPITRE  II.    —   LES  MOUYEMENTS  A  LA   P0IN80T.  71 

Chapitre  I  (I,  60)  : 

(--i)«(cosaa?-t-  £cosay)er-^^' 
^  K''{n,\)\'(\)  ^  A'^(u,  V)A(u) 

(4a)         {  ^'(^>  ~  ^"(^^ 

2fU0  atUD 


_  it    B'^(ti,U)B^(U)_  it     B'^(ti,U)B(p) 

"""  B'(^t)         "^  B'(^0 

Il  est  Inutile   de   transcrire  ici  les  expressions   analogues   de 
cosbx -^  icosby^  coscx  -\-  icoscy^  qu'on  trouve  au  Chapitre  I 

(I,  Sg  et  65),  et  où  l'on  doit  mettre  e'^',  e  ^  '^au  lieu  de 

Hu't^     in  fj'n'v'     lit 

Ce  "  "*■  * ,  G'e  *^'  ^"  . 

A  ce  dernier  groupe  de  formules  sadjoint  naturellement  celle 
qui  donne  les  coordonnées^!,  y^  d'un  point  de  l'herpolhodie  (29) 

= ^-y(-i)~*~?  '  (V'»e"''''H-V-"e-""'') 

(43)    '  '^*       ^ 


31  UT) 


log- 


n  ^  I,  3,  5,  . . .;        m  =  2,  4i^»'-" 

Le  dernier  groupe  de  formules  est  celui  qui  donne  directement 
certains  angles,  déterminés  à  un  multiple  près  de  la  circonférence 
entière  ou  de  la  demi-circonférence  suivant  les  cas.  Dans  ces  for- 
mules apparaît  le  caractère  e  de  congruence  des  axes  (io).  C'est 
d'abord  l'angle  'y^,  angle  polaire  dans  l'herpolhodie  (28) 


m 


(— <7)«      I— V»'»   . 
(44) 


V^C  A/  V  (—7}  I   —   ^ 


;n 


au©  v?    (— 7t    '      I— u»'«   . 


puis  les  angles  d'Euler  (es,  ^),  (a>s,  œ),  (bz,  x),  dans  les  expres- 

4 


sions  desquels  (I,  53  et  67)  0  +  ^^4^  sera  remplacé  par  0'  —  7; 


72  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

enfin  les  angles  (c3,  a),  (as,  />),  {bz,  c)  donnés  sans  modification 
par  les  formules  (l.  5!^  et  ^3). 

Tous  les  développements  où  figurent,  avec  y,  les  lignes  trigo- 
nométriques  de  U,  permettent  de  faire  varier  tl  arbitrairement.  Ils 
font  apparaître  aussi  les  modifications  très  simples  que  subissent 
les  diverses  quantités  quand  on  change  U  en  U  -f-  it.  Par  exemple, 
cosa3  se  reproduit  sans  changement;  cosbz^  coscz  se  repro- 
duisent changés  de  signe;  X\-\-iy%  se  reproduit  multiplié  par 
e^'Xo;  y^  se  reproduit  augmenté  de  2yo,  etc.  En  un  mot,  ces  déve- 
loppements représentent  le  mouvement  dans  toute  la  suite  des 
temps,  mais  ils  mettent  aussi  en  évidence  sa  quasi-périodicité.  Au 
contraire,  les  développements  où  figure,  avec  q^^  la  quantité  U, 
doivent  être  envisagés  pour  des  valeurs  limitées  de  tl;  mais  la 
quasi-périodicité  du  mouvement  laisse  ce  défaut  sans  consé- 
quence. 

Cas  particuliers. 

Poinsot,  dans  son  Mémoire  célèbre,  s'est  arrêté  spécialement 
sur  les  cas  particuliers  qui  n'exigent  pas  l^ emploi  des  trans- 
cendantes elliptiques  (*).  Nous  retrouverons  ici  ces  cas  en  sup- 
posant les  fonctions  elliptiques  dégénérées,  en  supposant  donc 
y  =  o  ou  bien  q^  =  o. 

L'hypothèse  q=^o  entraîne  b''=c^  (33).  La  surface  base  est 
de  révolution;  l'herpolhodîe  est  un  cercle  décrit  d'un  mouvement 
uniforme. 

L'hypothèse  q^=  o  entraîne  />-=  h^  (36).  C'est  le  cas  où  l'une 
des  positions  du  point  de  contact  du  plan  roulant  est  au  sommet 
de  l'axe  moyen  sur  la  surface  base.  Il  faut  alors  prendre  partout 
les  formules  où  figure  </,  et  y  réduire  cette  quantité  à  zéro.  La 

quantité  q  est  l'unité;  log-  est  infiniment  petit,  Klog— estune 

quantité  finie.  La  formule  (37)  montre  que  ^o  est  infini.  Toute 
périodicité  disparaît  ;  l'herpolhodie  fait  une  infinité  de  circonvo- 
lutions autour  de  la  projection  du  centre  sur  le  plan  tangent;  ce 
point  est  asymptotique. 

On  voit  par  là  que,  dans  les  cas  où,  sans  être  nulle,  q^  est  une 


(»)  Journal  de  Math.,  i^  série,  t.  XVI,  p.  298. 


CHAPITRE   11.    —    LES   MOUVEMENTS    A    LA   POINSOT.  78 

quantité  très  petite,  le  mouvement  de  l'axe  z  est  à  longue  période. 
Les  formules  où  figure  q  sont  peu  propres  à  Tétude  du  mouve- 
ment; celles,  au  contraire,  où  figure  qi  y  sont  parfaitement  ap- 
propriées. 


Composition  d'un  mouvement  à  la  Poinsot  avec  une  rotation 
uniforme  autour  de  la  perpendiculaire  au  plan  roulant. 

A  la  première  inspection  des  formules  fondamentales  (I,  i)  du 
Chapitre  I,  on  a  reconnu  que  le  changement  de  la  quantité  G 
équivaut  à  une  rotation  autour  de  Taxe  z.  Si  l'on  remplace,  en 
effet,  G  par  Ge*'^^  en  supposant  les  axes  a,  6,  c  immobiles,  ceci 
revient  à  faire  tourner  le  système  x^  y^  z  autour  de  z  d'un  angle 
égal  à  —  i^. 

Dans  le  mouvement  à  la  Poinsot,  la  quantité  G  est  une  expo- 
nentielle dont  l'exposant  est  du  premier  degré  par  rapport  au 
temps;  si  l'on  change  dans  cet  exposant  le  coefficient  du  terme 
variable,  sans  modifier  en  rien  les  autres  données  elliptiques,  on 
obtient  un  autre  mouvement  à  la  Poinsot  qui  diffère  du  premier 
par  une  rotation  uniforme  autour  de  Taxe  z.  Ainsi  le  résultat  de 
la  composition  d'un  mouvement  à  la  Poinsot  avec  une  telle  rota- 
tion est  un  autre  mouvement  à  la  Poinsot. 

La  partie  variable,  dans  l'exposant  de  l'exponentielle  G,  est  (6) 

Soient  donc  considérés  deux  mouvements,  définis  l'un  et  l'autre 
par  les  mêmes  formules,  sauf  changement  de  G;  si  l'on  distingue 
par  les  indices  o,  i  les  quantités  afférentes  à  ces  deux  mouve- 
ments Mo,  M|,  on  aura  (7) 

.  al  —  hl  _  bl  —  hj  _  cl—hl  _  n^ho 

^^^^  a\^h\  "  b\  —  h\  "  c\  —  h\  ~  TiiA,' 

et  le  mouvement  M|  résulte  de  la  composition  du  mouvement  M© 

avec  une  rotation  uniforme  autour  de  z,  de  vitesse  e  (  — ^ -] 

dans  le  sens  direct. 


74  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Ces  faits  apparaissent  tout  aussi  nettement  dans  les  développe- 
ments du  dernier  paragraphe  ;  on  y  voit  que  les  deux  mouvements 
sont  définis  Tun  et  l'autre  par  les  mêmes  formules,  sauf  change- 
ment de  la  seule  constante  K.  Au  point  de  vue  de  la  Cinématique, 
tout  aussi  bien  que  pour  les  formules,  cette  constante  K  peut  être 
changée  sans  que  le  mouvement  soit  profondément  altéré. 

C'est  pour  cette  raison  que  nous  n'avons  pas  rangé,  dans  le  pa- 
ragraphe précédent,  au  nombre  des  cas  particuliers,  ceux  qui  sont 
caractérisés  par  des  valeurs  particulières  de  la  constante  K.  Il  y  a 
cependant  lieu,  au  point  de  vue  géométrique,  de  signaler  ceux  où 
—  K  est  choisie  égale  à  la  valeur  de  l'une  des  séries  (33).  Si,  par 
exemple,  on  a 

~  I— V*  ~ ^2d  1  —  ^»'*      V»«     ' 

il  en  résulte  rt-  =  o.  La  surface  base  est  aplatie,  se  réduit  à  une 
simple  conique.  En  ce  cas,  on  a  nécessairement  c^>  i^>  A^. Cette 
conique  est  une  ellipse  et  le  point  de  contact  du  plan  roulant  la 
décrit  tout  entière.  Si  —  K  est  égal  à  la  seconde  série  (33),  la 
courbe  est  une  hyperbole  dont  a  est  le  demi-axe  transverse,  et  le 
point  de  contact  du  plan  roulant  décrit  sur  cette  courbe  un  arc 
limité  :  cet  arc,  en  effet,  contient  seulement  les  points  où  la  tan- 
gente de  la  courbe  est  à  une  distance  du  centre  inférieure  à  A.  Si 
enfin  — K  est  égal  à  la  troisième  série  (33),  la  courbe  est  une 
ellipse  \  mais  le  point  de  contact  du  plan  roulant  décrit  sur  la 
courbe  un  arc  limité. 

Ces  cas  particuliers  sont  plus  simples  au  point  de  vue  géomé- 
trique que  le  cas  général,  surtout  si  l'on  envisage  le  plan  comme 
fixe,  la  base  comme  mobile.  On  voit  alors  une  ellipse  ou  une  hy- 
perbole, de  centre  fixe,  rouler  sur  un  plan.  Ce  mouvement,  com- 
biné avec  une  rotation  du  plan  autour  de  la  perpendiculaire  menée 
du  centre  fixe,  peut  donner  une  idée  nette  du  mouvement  le 
plus  général. 

On  vient  de  considérer  simultanément  deux  mouvements  à  la 
Poinsot,  dont  les  éléments  sont  liés  par  trois  relations  (45).  Ceci 
conduit  à  une  généralisation  naturelle  dont  nous  allons  parler. 


CHAPITRE   H.    —    LES   MOUVEMENTS   À   LA   POINSOT.  76 


Définition  des  mouvements  à  la  Poinsot  concordants. 

Soient  dcuxmouveaients  à  la  Poinsot,  que  l'on  considère  simul- 
tanément. Nous  les  dirons  concordants  si  les  fonctions  elliptiques 
qui  y  correspondent  ont  un  même  invariant  absolu  et  si ,  en  outre,  les 
deux  mouvements  sont  isochrones,  ont  une  même  période  de  temps. 

La  concordance,  ainsi  définie,  s'exprime  par  deux  relations 
entre  les  éléments  des  deux  mouvements.  Nous  allons  trouver  ces 
relations. 

Rappelons-nous  qu'un  mouvement  à  la  Poinsot  est  défini  par 

quatre  nombres  (^)',  {^\  (^)',  '^  (p.  Sa). 

Nous  distinguerons  les  deux  mouvements  par  les  indices  o  et  i, 
affectant  toutes  les  lettres  relatives  à  l'un  ou  à  l'autre. 

Dans  les  formules  relatives  à  chacun  d'eux,  figurent  deux  con- 
stantes entièrement  arbitraires,  [jlo,  [JI|,  qui  sont  des  constantes 
d'homogénéité.  Nous  en  pouvons  disposer  de  telle  sorte  que,  pour 
les  fonctions  elliptiques,  l'invariant  étant  unique,  les  racines  ei, 
^2,  ^3  soient,  de  part  et  d'autre,  les  mêmes.  Ainsi,  la  coïncidence 
de  l'invariant  absolu  est  exprimée  si  l'on  dit  que  l'on  peut  choisir 
[1©  et  [X|  de  telle  sorte,  que  les  trois  dilTérences  analogues  à  celle-ci, 

rra.  {al-hl){bl-hl)       (a\-^h\){b\-^h\) 

^^  ^  V-IH  HLÎAJ 

soient  égales  entre  elles.  En  effet,  d'après  les  formules  (8),  ces 
différences  sont,  toutes  trois,  égales  k  pv^  —  pv^. 

D'autre  part,  la  période  du  temps  est,  en  valeur  absolue,  4^  — 
pour  l'un  des  mouvements,  4^0—  pour  l'autre  (p.  5a).  L'isochro- 

nisme  exige  donc  l'égalité  des  rapports  —  >  —  en  valeur  absolue. 

Dans  les  différences  (46)»  on  peut  donc  remplacer  [jlJ,  [jl,  par  /ij, 
/ij.  Dès  lors,  la  concordance  est  exprimée  si  l*on  dit  que  les 
trois  différences  analogues  à  celle-ci, 

sont  égales  entre  elles. 


•;6  DEUXIÈME   PARTIE.    --    APPLICATIONS. 

Au  point  de  vue  de  la  Cinématique,  on  peut  prendre  ces  rela- 
tions pour  définition  de  la  concordance. 


Relations  entre  les  éléments  variables  de  deux  mouTements 

concordants. 


Considérant  deux  mouvements  concordants,  on  doit  chercher 
les  relations  qui  existent  entre  les  positions  des  deux  figures  mo- 
hiles,  prises  en  un  même  instant  quelconque.  Dans  la  solution 
de  cette  question^  il  entre  une  constante  nouvelle  :  on  peut  sup- 
poser, en  effet,  que  Tune  des  figures  occupe  une  quelconque  de 
ses  positions  en  un  instant  initial,  où  l'autre  figure  occupe  une 
position  déterminée.  Cette  supposition  faite,  la  correspondance 
entre  les  positions  des  deux  figures  se  trouve  complètement 
établie. 

Les  deux  figures  mobiles  sont  les  deux  systèmes  d'axes  Xo,  j'o?  -2©; 
^M  y\i  ^\'  Nous  supposerons,  dans  la  notation,  un  seul  système 
d'axes  fixes  a,  6,  c,  comme  si  les  deux  surfaces  bases  avaient  les 
mêmes  plans  de  symétrie. 

Les  différentielles  des  arguments  variables  rfwo,  du\  sont  res- 
pectivement —  dt^  —  dt  (6).  Elles  sont  donc  égales  entre  elles,  en 

valeur  absolue,  comme  i-^,  i^.   La  somme  Wa  =t  Uk  est  donc  con- 

stante.  Il  est  d'ailleurs  indifférent  de  supposer  constante  soit  la 
somme,  soit  la  différence;  car  les  formules  fondamentales  (I,  i) 
restent  inaltérées  si  Ton  change  w,  i%  G  en  —  «/,  —  ç',  —  G.  Pour  la 
symétrie,  nous  supposerons  la  somme  constante,  et  nous  poserons 

(48)  {  ni  no        '' 

Uo-f-  Ui  =  V. 

La  relation  entre  les  éléments  elliptiques  variables  des  deux 
mouvements  est  ainsi  trouvée.  C'est  à  l'addition  des  arguments 
dans  les  fonctions  elliptiques  qu'il  faut  maintenant  demander  les 
relations  entre  les  éléments  géométriques. 


CHAPITRE  II.    —    LES   MOUVEMENTS   A   LA   POINSOT.  77 

Pour  Ce  but,  on  devra  considérer  les  quantités  suivantes  : 

x» p Mo  =  —  n„\hi  2: (aj  —  65) (a J  —  cj)  cos« azo , 

-*pui  =  —  j~-^i:(a*  —  b\)(a]—c\)cos*azi, 
(49)     \  '    ' 


-3 


0  '*0 
2 


P'mj  =       -__  -.(af—  b\)  (^f  —  cj)  (c}  —  a\)cosazi  cos^^i  cosc^i. 

71  j  /ij 


Ces  quantités  ont  efTcctivcnient  la  signification  elliptique  que  la 
notation  leur  attribue,  comme  on  voit  par  les  formules  (ii,  12). 
Ceci  posé  pour  deux  mouvements  concordants,  il  existe  deux 
constantes  T^p^,  '^^p'^t  donnant  lieu  aux  deux  relations  (t.  1, 
p.  3o) 

-r^  p  Mo -4- T»  p V  __  'z^p'itj-h-:^  p'i> 
"z^puçf — i^pv         'Z^puo — T'pp' 

Ces  deux  relations  ne  sont  pas  indépendantes;  les  deux  con- 
stantes T^j)^,  t'jdV  ne  sont  pas  toutes  deux  arbitraires.  Cette  cir- 
constance, on  va  le  voir,  constitue  un  avantage,  et  nous  allons, 
pour  préciser  entièrement,  envisager  encore  d'autres  relations. 

Considérons  Tangle  que  font  entre  eux  les  deux  axes  mobiles 
Zq,  Zf  Son  cosinus  est  donné  par  une  formule  du  Chapitre  I 
(I,  32)  sous  la  forme  suivante,  où  nous  écrivons  p  au  lieu  de 
Wo  -f-  «I  (48)  : 

aÎMo  +  aî;^,—  2^  ; 

(Sa)  cos^o-Si  = 


^e-^^^-^K 


(v^o-H  ^'1  ) 


Par  le  théorème  d'addition  des  fonctions  Ç  (t.  I,  p.  i38),  on  a 
(53)  Çmo  -t-  Çwi  — ît'= 

'  -a     V         1     i         ^  2    pWo  —  pii\ 

Le  second  membre  peut  être  exprimé,  par  le  moyen  des  quan- 


78  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

tités  (49)?  comme  il  suit.  Posons,  suivant  l'égalité  (12), 

.     ^(a;-5;)(a;-o;) 
(54)  "•''• 

f  —  ^^-^ ryxr -cessas,  =z*Çpui—pUo), 

en  observant  que  cette  quantité  variable  A  ne  change  pas  par  le 
changement  des  lettres  a,  6,  c  ;  puis 

„        I  rfaii  — ^»?,)(6?,  — c?,)c?,  — a2) 

N  =  —     — — — -'   , ..         —  cosa^o  cosbzo  cosc^Sq 

A  L  nihi 

(5o)  \  -h  — ■ .. , ,     — ^cosa^i  coso^i  cosc^i 


n]h\ 


=  1 X  ^B^""  J^ 


2        pUo p  Ml 

Désignons  encore  par  A  et  B  les  deux  constantes 


(56) 


L'égalité  (52)  nous  fournit  la  relation 
(57)    A(cosa^ocosa5i  -h  cosbzo  cos^^i-+-  cosc^o  cosc^i)-+-  aN-t-  B=  o. 

En  difierentiant,  nous  allons  avoir  une  nouvelle  relation  conte- 
nant la  seule  constante  A. 

Pour  faire  cette  difiiérentiation,  on  a  d'abord  (48,  54) 

d'où  résulte,  d'après  (53,  55) 


dt  =^- 


On  a,  d'autre  part  (i,  3,  5), 


Jcosa^o       ^11  —  cl        , 

-jl =    7— ^  COSt>^oCOSC-So» 

dt  no  ho 


CHAPITRE   II.    —    LES   MOUVEMENTS   À    LÀ   POINSOT.  79 

et  ainsi  des  autres  analogues.  L'égalilé  (67)  donne  donc,  par  dif- 
férentiation, 


(58) 


2( 


cos ùzq cosczq cosa^] 


/.î ^j 

^0  —  ^0 

CUSC/^O  ^USC^wQ  CU5a^] 

H *_   ,    ^  cos6^i  cosc^i  cosa-3o)  -h  2A  =  o. 


Après  avoir  établi  ces  formules,  envisageons  la  question  im- 
portante de  déterminer  les  positions  correspondantes  des  deux 
figures  mobiles  dans  deux  mouvements  concordants. 

Ce  qui  justifie  l'emploi  des  relations  surabondantes  (5o,  5i,  67, 
58),  c'est  la  nécessité  de  fixer  les  signes  des  cosinus.  On  pourrait 
assurément  y  parvenir  en  suivant  la  variation  de  ces  cosinus  :  on 
devrait,  à  cet  effet,  se  rappeler  seulement  que  cosa^  conserve  un 
signe  invariable,  tandis  que  cosfr^  change  son  signe  quand  l'ar- 
gument u  passe  par  une  période,  et  cos cz  quand  cet  argument 
passe  par  une  demi-période.  Mais,  sauf  des  cas  particuliers  relati- 
vement à  l'argument  v,  on  ne  pourrait  ainsi  tirer  aucune  con- 
clusion. 

Si  l'on  suppose  connues  les  constantes  T^jjt',  t'pV,  A,  B,  on 
peut  déterminer  entièrement  les  cosinus  de  azi,  bzi,  cZi  corres- 
pondant à  des  cosinus  donnés  pour  azo^  bz^,  czq,  Efl'ectivement, 
la  relation  (5i)  donne  T^pwi,  par  conséquent  A  (54)  et  les  carrés 
des  cosinus.  La  relation  (5o)  donne  T^p'wi  et,  par  conséquent, 
N  (55);  puis  l'une  ou  l'autre  des  relations  (67,  58)  permet  de  fixer 
les  signes  des  cosinus  eux-mêmes. 

Il  n'y  a  d'ailleurs  aucun  embarras  pour  choisir  les  constantes 
t'/)(',  T'pV,  A,  B  si  l'on  veut  composer  un  exemple.  Ayant  pris, 
en  effet,  deux  mouvements  à  la  Poinsot  dont  les  données  satisfas- 
sent aux  relations  de  concordance  (47)j  ^^  peut  choisir  à  volonté, 
dans  ces  deux  mouvements,  les  axes  ^o  et  z^  pour  correspondants. 
Les  valeurs  de  A  et  N,  pour  cette  position,  se  trouvent  détermi- 
nées; par  la  relation  (58),  on  en  conclut  A,  puis  B  par  la  rela- 
tion (57)  et,  par  les  relations  (5i,  5o),  t^jjç^,  T^pV. 

On  le  voit  donc,  si  l'on  définit  deux  mouvements  à  la  Poinsot 
concordants  par  la  position  des  deux  figures  mobiles  en  un  même 
instant,  les  constantes  A,  B,  t^jjç^,  -z^p'v  peuvent  être  envisagées 
comme  des  données  ;  de  plus,  pour  chaque  position  ultérieure 


8o  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

d'un  des  axes,  Zq^  par  exemple,  celle  de  l'autre  axe  z^  est  déter- 
minée complètement  par  des  formules  explicites. 

Sur  un  cas  particulier  de  la  concordance. 

Le  cas  particulier  suivant  doit  être  signalé  surtout  à  cause  de 
l'application  qui  en  sera  faite  dans  le  Chapitre  suivant:  c'est  celui 
où  les  deux  arguments  variables  Uq-^  Ui  ont  pour  somme  une  pé- 
riode. Ici  les  cosinus  de  bzo  et  bz^  changent  ensemble  leurs  si- 
gnes, et  de  même  ceux  de  czq  et  czt.  Cette  circonstance  est  mise 
en  évidence  dans  l'égalité  (54),  où  A  est  nul.  Si  l'on  tient  compte 
de  la  convention  d'après  laquelle  b^  est  le  carré  du  demi-axe 
moyen,  c'est-à-dire  6'  compris  entre  a^  et  c^,  on  aura,  en  ne 
considérant  que  des  radicaux  réels  et  positifs, 

I 1 î!_ji_!î îLf  cosa-5o  =  £  — — ^ — ■ —  cosazi , 

/io'*o  Flihi 

fio/io  /Il  Al 

s',  s",  s'"  pourront  indifféremment  être  pris  séparément  égaux  à 
±  I,  sous  la  condition  toutefois  e'c"e"'  =  -f-  i,  exigée  par  les  rela- 
tions (49)' 


Herpolhodies  fermées  et  herpolhodies  algébriques. 

Si  l'angle  y  o  est  commensurable  avec  la  circonférence,  l'herpol- 
hodie  est  une  courbe  fermée.  On  obtient  ce  cas,  en  prenant  con- 
venablement K  dans  la  formule  (3^). 

Si,  en  même  temps,  on  prend  aussi  U  =  yo,  l'herpolhodie  est  une 
courbe  algébrique.  L'expression  (i4)de  x  -{-  iy  est  alors,  en  effet, 
une  de  ces  fonctions  (t.  I,  p.  224),  qui  sont  des  racines  de  poly- 
nômes entiers  en  j3w  et  p'  u,  en  sorte  que  .(a:  -f-  iy)'^  et  (x  —  îy)"^ 
s'expriment  algébriquement  tous  deux  au  moyen  de  pu.  C'est  un 
sujet  sur  lequel  on  reviendra,  à  propos  des  lignes  géodésiques. 


CHAPITRE   lir.  —   ROTATION  D*UN  CORPS   GRAVE   DE   RÉYOLUTIOfC.         8] 


CHAPITRE  III. 


ROTATION  D'UN  CORPS  GRAVE  DE  REVOLUTION,  SUSPENDU  PAR  UN 
POINT  DE  SON  AXE  («)  —  LA  COURBE  ÉLASTIQUE  GAUCHE. 


ÉqualioDs  dilféreatiellcs.  —  laversioa. —  Calcul  de  cosAZ  ±  i  cosBZ.  —  Calcul  de 
cosCX  di  f  cosGY.  —  Expressions  ellipliques  des  constantes  mécaniques.  —  Cas 
particulier  où  Tellipsoïde  d'inertie  est  une  sphère.  —  Expression  des  éléments 
elliptiques  par  les  constantes  mécaniques.  —  Décomposition  de  la  rotation.  — 
Étude  du  théorème  de  Jacobi.  —  Relations  entre  les  deux  mouvements  com- 
posants. —  Les  éléments  du  mouvement  composé,  déduits  des  mouvements 
composants.  —  Propriétés  particulières  des  mouvements  composants  dans  le 
bas  où  Tellipsoïde  d'inertie  est  une  sphère.  —  Les  constantes  des  mouvements 
composants  ,  déduites  de  celles  du  mouvement  composé.  —  Sur  un  cas  parti- 
calier.  —  Mouvement  de  l'axe  du  corps  grave.  —  Mouvement  relatif  de  la  verti- 
cale par  rapport  au  corps.  —  Le  moyen  mouvement  du  plan  vertical  mesuré  dans 
rherpolhodie.  —  Le  mouvement  du  plan  vertical  mesuré  dans  l'herpolhodie.  — 
Expression  des  composantes  de  la  rotation.  —  Expressions  des  constantes  au 
moyen  du  mouvement  initial.  —  Mouvement  pendulaire  :  rotation  du  plan  ver- 
tical. —  Réaction  de  la  tige  du  pendule.  —  Digression  sur  un  cas  de  l'équation 
de  Lamé.  —  Sur  une  distinction  entre  le  pendule  à  tige  et  le  pendule  à  fil.  — 
Représentation  du  mouvement  par  des  séries  :  moyen  mouvement.  —  Mouve- 
ment du  plan  vertical.  —  Développement  des  constantes.  —  La  courbe  élastique 
gauche. 


Équations  différentielles. 

Par  corps  de  résolution,  on  entend  ici  un  solide  dont  rellip- 
soïde  central  d'inertie  est  de  révolution.  On  suppose  fixé  un  point 
de  Taxe  de  révolution;  le  corps,  animé  d*un  mouvement  initial 
quelconque,  est  abandonné  à  Taction  de  la  seule  pesanteur.  Le 


(*)  Auteurs  à  consulter  :  Lagrajcge,  Mécanique  analytique,  3'  édition,  publiée 
par  M.  J.  Bertrand,  t.  II,  p.  333.  —  Tissot,  Thèse  de  Mécanique  {Journal  de 
Math.,  i~  série,  t.  XVII).  —  Jacobi,  Œuvres  complètes^  t.  II.  —  Hermite,  Sur 
quelques  applications  des  fonctions  elliptiques.  —  Darboux,  Cours  de  Méca- 
nique de  M,  Despeyrous,  t.  II.  Paris,  Hermann  ;  i886.  —  Puisecx,  Note  sur  le  mou- 
vement d'un  point  matériel  pesant  sur  une  sphère  {Journal  de  Math,,  i'*  série,. 
t.  VII). 

IL  6 


82  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

problème  qui  consiste  à  trouver  le  mouvement  de  ce  corps  a  été 
ramené  aux  quadratures  elliptiques  par  Lagrange. 

Soient  A,  B,  C  les  axes  rectangulaires,  fixes  dans  le  corps,  ayant 
leur  origine  au  point  de  suspension,  et  le  dernier  C,  passant  par 
le  centre  de  gravité.  Soient  aussi  r:  le  poids  du  corps,  et  c  l'or- 
donnée du  centre  de  gravité,  comptée  suivant  Taxe  C;  soit  enfin  Z 
un  axe  fixe  et  vertical,  dirigé  dans  le  sens  de  la  pesanteur.  Les 
moments  de  la  pesanteur  par  rapport  aux  axes  A  et  B  sont  respec- 
tivement —  TcccosBZ  et  -i-TtccosAZ.  Par  rapport  à  l'axe  C,  le 
moment  est  nul,  puisque  cet  axe  contient  le  centre  de  gravité.  Fai- 
sant, un  instant,  abstraction  de  ce  fait  que  le  corps  est  de  révolu- 
tion, dénotant  par  P,  Q,  R  les  moments  d'inertie  et  par  p,  y,  r  les 
composantes  de  la  rotation  instantanée  autour  de  A,  B,  C,  par  t 
le  temps,  on  aurait  les  équations  différentielles 

P^  =(Q  — R)^r-7rccosBZ, 
Q^  =(R  —  P)r/?H-7cccosAZ, 

Le  corps  élant  de  révolution,  les  deux  moments  d'inertie  P  et  Q 
sont  égaux  entre  eux,  quel  que  soit  le  point  de  suspension  sur 
l'axe  du  corps.  La  dernière  équation  montre  donc  que  r  est  une 
constante. 

Écrivant,  pour  abréger, 

(0  P  =  r'         ir  =  iP» 

on  a  les  équations  différentielles 


(^) 


=  ("-')   /iD-ipcosAZ. 


dq 
'dt 


En  y  joignant  les  équations  cinématiques  (I,  74)?  o^  />,  y,  r  doi- 
vent être  changés  de  signe  pour  représenter  les  composantes  de  la 


CHAPITRE  III.  —  ROTATION  d'uN  CORPS  GRAVE  DE  RÉYOLUTION.    83 

rotation  relative  de  l'espace  par  rapport  au  corps, 

(3)  — -r =<7cosAZ  —  />cosBZ, 

(4  )  — — =  r  cos  BZ  —  q  cos  GZ, 

cl* 

(5)  — -1 —    =jDCOsGZ — rcosAZ, 

on  parvient,  comme  il  suit,  à  Tintégration. 

Multipliant  respectivement  par  p  eX.  q  aux  deux  membres  dans 
les  équations  (2)  et  ajoutant,  on  obtient,  suivant  (3), 

dp  dq        X  f.  rfcosCZ 

et,  par  conséquent, 

(6)  />«-*-  ^«=  P(cosGZ  -4-  y). 

Multipliant  respectivement  par  cosAZ  et  cosBZ  dans  les  équa- 
tions (2),  par/?  et  q  dans  les  équations  (4,  5)  et  ajoutant,  on  ob- 
tient encore,  suivant  (3), 

d  .  K^t   ,  r»^x  <icosGZ 

-5-(/?cosAZ  -t-  q  cosBZ)  =  —  a  — -^ —  , 

d'où  résulte 

(7)  jD  cos  AZ -h  <7  cos  BZ  =  0  —  acosGZ. 

D'après  l'identité 

(/>cosAZ-f-[cosBZ)«4-(<7cosAZ— jDcosBZ)«=(/?«-*-^2)(cos«AZ-+-cos»BZ) 

et  la  relation 

cos»  AZ  H-  cos»  BZ  H-  cos»  GZ  =  i , 

les  équations  (3,  6,  7)  donnent  maintenant 

(8)  /l£^£?y=p(i  — cos»GZ)(cosGZ-t-Y)-(o-acosGZ)». 

On  voit  par  là  que  cosCZ  est  une  fonction  elliptique  du  temps  l. 


84  DJZUXIÈME  PARTIE.   —   APPLICATIOlfS. 


Inversion  • 


Désignant  par  t  une  constante  d'homogénéité,  posons 

4 
(9)  cosCZ=  -^^«(p  — jdm). 

La  constante  p  doit  être  choisie  de  telle  sorte  que  le  polynôme  en 
pu^  transformé  du  polynôme  (8),  manque  du  second  terme  et  les 
invariants  elliptiques  doivent  être  pris  de  telle  sorte  que  le  poly- 
nôme reproduise  p'^w,  à  un  facteur  constant  près. 

On  sera  ainsi  conduit  à  une  identité  de  la  forme  suivante 

\  H-4(pa-f-pai-+-pa,)(j)a  — v)«  =  p'«M, 

où  chaque  facteur  {pu  —  pa)  correspond  à  l'un  des  facteurs  li- 
néaires de  la  première  partie  du  polynôme  (8),  tandis  que 
(pu  —  v)2  correspond  à  (0  —  acosCZ)^. 

Faisant  successivement  w  =  a  et  u  =  ai  dans  Tégalité  (10),  on 
conclut 

(  2/pa-hpai-4-pa,(pa  — v)  =  p'a, 

(11)  J       , 

f  «/pa-4-pai-4-paj(pai  — v)  =  p'ai, 

d*où  résulte 

i(pa^pa,-^pa,)=(^l—-^j; 

donc  (t.  I,  p.  3o) 

a^^±z{a-h  ai). 

Il  était  permis  de  choisir  ad  libitum  les  signes  dans  (i  i);  car  les 
signes  de  a,  ai  sont  arbitraires.  Celui  de  aa  est  arbitraire  aussi. 
Nous  supposerons  donc 

(12)  a -i- «i-h  «1^3  o, 

à  quoi  il  faut  ajouter,  pourv,  cette  expression  qui  reste  inaltérée 
par  réchange  des  indices 


^      '  P  «  —  P  CCl 


CHIPITBB  III.  —  ROTATION  D^UN  CORPS  GRAVE  DE  RÉVOLUTION.         85 

Les  deux  relations  (12,  i3)  suffisent  à  assurer  Texacûtude  de  Ti- 
dentité  (10).  Pour  le  vérifier,  prenons  les  deux  fonctions 

/a    =i(pu  —  pa)(pu  —  pai)(pu'-'pat), 

•^  L  pa  —  pai^*^  ^J  L*^  pa^pai'^  ^J 

Le  premier  facteur  de  /i  i/,  par  construction,  a  les  racines  a  et  ai . 
Comme  la  somme  de  ses  racines  doit  faire  une  période,  la  troi- 
sième racine  est  ^3.  De  même,  le  second  facteur  a  les  racines 
—  a,  — flj ,  — a2'  On  en  conclut  immédiatement  Tégalité 
yw=/j  M,  c'est-à-dire  Tidentité  (10). 

Pour  identifier  le  polynôme  (10)  avec  le  transformé  du  poly- 
nôme (8),  établissons  Tégalité  deux  à  deux  des  racines  des  bi- 
nômes du  premier  degré  correspondant;  posons  ainsi 

4 


(i4) 


4 

—  I  =  pt^p  — p^i), 

->|^Hp-v). 


Nous  avons  de  la  sorte 


I —    cosCZ  =       ^    T*(pw  — pa), 

i -¥-    cosCZ  =  — ^  'c*(pM  — pai), 
(i5)  {  ^ 

•f -T-    cosCZ  =  — 7T   'c*(pM  — paj), 

$— acosCZ=      -7r'f*(P"  —  ^)- 
Il  faudra  poser,  en  outre, 

(.6)  ^^Tp-g-p'a.^ 

t,   pa — pai 

moyennant  quoi  le  polynôme  (8)  reproduit  le  polynôme  (10)  raul- 


86  DEUXIËME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

tiplié  par  le  fadeur  ^07- >  et  Ton  a 


/c?cosCZ\»       4«T«    „ 


Mais,  suivant  (9), 


rfcosCZ  4t5    ,    du 


On  a  donc 

Des  deux  premières  égalités  (i4)  se  conclut 
(.8)  p^pa+pa.^         t?  =  ^'(P«.-P«). 

et  l'expression  (9)  de  cosCZ  devient 

/     X  r^r,       ap//  —  pa  —  pai 

(19)  COsCZm-i- i i î. 

^  pa  —  p  ai 

On  en  tire 

,  pai — pa  c^(a  —  ax)^{a-\- ax)^^u 

I^„             pa  —  pu              (^^ai(f(u  —  a)o'(a-f-a) 
I  —  COSCZ  =  —  2  ^ -—  =  —  2  — .^.     ^^ r— 5-^  • 
P«i — P^             ^(O'  —  ai)3^(a-i-ai)o^a 


Calcul  de  cosAZ  i!=  i  cosBZ. 


Des  relations  (4,  5)  on  tire 

-i-(cosAZ  -^  (cosBZ)  =  i{p  ■+-  t^)cosCZ  —  t>(cos  AZ-h  icosBZ) 

et  des  équations  (3,  «j) 

(cosAZ  —  icosBZ)(/?-h  iq)  =z^  —  acosCZ  -h  i — -z • 

Éliminant /?-|-/gr  et  remplaçant  cos^AZ+cos^BZ  par  i — cos^CZ, 


CHÂPITRB  lU.  —  BOTàTION  d'uN  CORPS  GRAVE  DE  RÉVOLUTION.    87 

Doas  concluons 

-•  Ti  [log(cosAZ-f-icosBZ)  — ^log(i  — cos«CZ)]-f-r 

^       _  cosCZ(5  — acosCZ) 
"  I  —  cos«  CZ 

Décomposant,  par  rapport  à  cosCZ,  le  second  membre  en  frac- 
tions simples,  on  lui  donne  la  forme 

,     .  0  —  a  0  H-  a 

(a2)  a 


2(1  —  cosGZ)       2(1 -h  cosGZ) 

£n  faisant  dans  la  dernière  égalité  (i5)  successivement  u^=a 
et  {/  =  ezi,  puis  remplaçant  v  par  son  expression  (i3),  on  obtient 
des  expressions  elliptiques  de  o  qp  a,  savoir 


3  p  a  —  p  a, 

p  pa  —  pax 

En  y  substituant,  au  lieu  de  a,  l'expression  (i6),  nous  obte- 
nons 

Cl,  d'après  les  expressions  (i5)  de  i  ip  cosCZ, 

I  —  cosGZ        i  pu — pa'  n- cosCZ  i  pw — pai 

Substituons  aussi,  dans  (22),  au  lieu  de  a,  Texpression  (16), 
remplaçons  ^dt  par  du  et  nous  avons,  au  lieu  de  l'égalité  (ai), 
celle-ci 

::7-[log(cosAZ-HicosBZ)  — |log(i  — cos«CZ)] 


p'a-'-p'ai        I        p'a  i        p'ai 

= 1 — 1 —  • 

pa  —  pai        a  pu — pa       1  pu — pai 


88  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

L'intégration  se  fera  parle  moyen   des  formules  (l.  I,  p.  i38) 


pu — pa 


=  —  Ç(t/  -4-  a)-i-  Ç(m  —  a)  -f-aÇa, 


(24)  *     — ^— ' —  =— !;(w  H- ai) -+-!;(?£  — ai) -f-aÇai, 

'  pu — pai 

p'a  —  n'ai  v/  \         r  ^ 

pa  —  pui  1/         ■• 

qui  transforment  le  second  membre  en  celui-ci 

2Ç(a-i-  ai)  —  Ça  —  Çai 

-}[!;(«/  — a)-+- îCt/ —  ai )  — !;(a-4- a)— !;(a -f- ai)l. 


D'autre  part,  les  formules  (ao)  donnent  par  difTérentiation 

(  -  -r-  log(i  —  cos*CZ) 
(25)        I  2  du      ^^  ^ 

(       =î[ï(w  — a)-^î;(w  — ai)-4-!;(w-+-a)-4-|;(a-f-ai)  — 4Ça]. 
11  nous  vient  donc 

-7-  Iog(cosAZ-h  icosBZ)-î 

=  aî;(a-hai)  —  Ça-^  Çai  H-Î(w  —  a)-hî(w  —  ai)  —  aÇa; 

puis,  en  intégrant  et  donnant  à  la  constante  arbitraire  une  forme 
convenable  E, 

ÎcosAZ  -h  icosBZ 
_  •lEo'aa'ai  o'(w  — a)3'(M  —  ai)    [«Ç(rt+«i)-Ç«-Çrti-Yl". 
~~       a'(a  —  ai)a'(a -H  ai)  o'*a 

La  quantité  conjuguée  s'obtient  immédiatement  par  cette  con- 
sidération que  le  produit  doit  donner  i  —  cos^CZ  : 

ÎcosAZ  —  icosBZ 
_      23'ao'aia'(MH- a)3'(a-f-ai)    -[iClrt-Hrtii-Çrt-Çfli-YjM^ 
~       E3'(a  —  a|)3'(a-hai)a'*a 


Calcul  de  cosCX  zh  i  cosCY. 
Soient 

C  =  cosCX  -f- 1  cosCY, 
Go  =  cos  GX  —  I  cos  CY, 


CHAPITRE  III.  —   ROTATION  d'uN  CORPS  GRATE  DE  RÉVOLUTION.         8g 

on  a,  par  les  éléments  de  Cinématique  (I,  76)  (on  suppose  les 
axes  congruents,  donc  e  =  -}-  i ,  et  Ton  change  les  signes  de  p^  q 
par  la  même  raison  qu'au  début  du  Chapitre), 

Co— r-^  —  3  — r^  =  2i(z>cosAZ-i-  q  cosBZ). 
ai  dt  '^  '  ' 

Divisant  par  CS©  =  *  —  cos^CZ  et  remplaçant  le  second  mem- 
bre d'après  (7),  on  obtient 


.  \    d.       ^        0  —  acosCZ  0  —  a  8 -4- a 


lidt     ^©0     "    1  — cos»CZ        2(1  — cosCZ)        2(i-i-cosCZ) 
De  là,  d'après  les  égalités  (17,  28,  24), 


j  5i  ^""H 


^''  p'a  p'ai 


3o       pu — P«      pu — poi 
J  =z  7.X^a  —  2Çai-+-î(M — a) 

^  -t-ï(w-^«i)  —  Xt{u-\-a)  —  Ç(a  —  ai). 

Ajoutant  la  dérivée  logarithmique  (20)  de  i  —  cos*CZ  =  38o  et 
divisant  par  2,  nous  avons  ainsi 

^  logG  =  Ça  —  ïai  -1-  ;(//  —  a)  -f-  ;(  w  -4-  a,)  —  2  Ça. 

L'intégration  donne  maintenant,  si  l'on  met  sous  une  forme 
convenable  la  constante  arbitraire  E|, 

/      \  r-v        •       i-iv  2E1  S'a  s'a!  3'(a  — a)(3'(MH- ai)    ,•     •    . 

(  29  )  COS  ex  -t-  I  COS  CY  = î— '  ^    v^,,,         C«Ca-Ca.'«. 

3^(  a  —  ai  )  3^(a  -1-  aj }  T*  M 
avec  la  quantité  conjuguée 

(  3o)     cosCX  -  .-cosCY  =  ^/^  f  ^»  ^('j.-^  ^)^('^ -1^)  ^-(Ça-Ca.)- 

E,  3'(a  — ai)3'(a-4-a,)3'«a 


Expressions  elliptiques  des  constantes  mécaniques. 

Les  données  comprennent  cinq  constantes  a,  p,  y,  o,  r,  dont 
les  quatre  premières  ont  reçu  des  expressions  elliptiques,  que  nous 


90  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

allons  récapituler  d'après  les  égalités  ci-dessus  (i4,  i6,  i3), 


_  T  p'ai  —  p'a 

a      =   -r    .y 

i   pui  —  pa 


(3i) 


g    _  T  pai-\-pa 
i  pui  —  pa' 

Py  =  2'c*(2pa2  — pa  —  pai)  =  2T*[2p(aH-  ai)  —  pa  —  pai]. 


Au  lieu  des  quatre  constantes  a,  p,  y,  o  apparaissent,  dans  les 
formules,  les  arguments  «,  a,  qui,  avec  les  invariants  des  fonc- 
tions elliptiques,  constituent  quatre  constantes  équivalentes.  La 
constante  d'homogénéité  t  est  ad  libitum. 

Il  s'agit  de  reconnaître  la  nature  des  fonctions  elliptiques,  c'est- 
à-dire  le  signe  de  leur  discriminant,  celle  des  arguments  a,  at  et 
de  l'argument  variable  w. 

Le  polynôme  (8)  doit  nécessairement  être  positif  pour  des  va- 
leurs de  cosCZ  comprises  entre  deux  limites  entre  lesquelles  oscil- 
lera ce  cosinus;  mais  ce  polynôme  est  négatif  pour  cosCZ=iiz  i. 
Les  deux  limites  sont  donc  comprises  entre  —  i  et  -f- 1 ,  et  ce  sont 
deux  racines  du  polynôme.  Les  racines  sont  donc  réelles  et  le  dis- 
criminant est  positif.  La  troisième  racine  est  inférieure  à  —  i  ou 
supérieure  à  -h  i,  suivant  que  p  est  positif  ou  négatif. 

D'après  la  relation  (9),  pu  décroît  quand  cosCZ  croît  si  ^  est 
positif,  ou  croît  avec  cosCZ  si  ^  est  négatif.  La  troisième  racine  du 
polynôme  correspond  donc  toujours  à  pw  =  e,;  les  deux  autres 
correspondent  [aux  valeurs  et  et  e^  de  pu.  Donc  l'argument  w,  di- 
minué d'un  multiple  impair  de  la  demi-période  purement  imagi- 
naire w',  est  réel. 

D'autre  part,  pa  et  pat  correspondent  à  cosCZ  =  z!=i.  L'un 
d'eux  est  entre  e^  et  e<,  l'autre  entre  —  oc  et  ^3.  Les  fonctions  p'a, 
p'ai  sont  purement  imaginaires,  et  les  arguments  sont  l'un  pure- 
ment imaginaire,  l'autre  purement  imaginaire  sauf  une  demi-pé- 
riode réelle  to,  le  tout,  bien  entendu,  sauf  des  périodes. 

Si  l'on  prend  effectivement  de  cette  manière  les  arguments  a 
et  a<,  on  voit,  par  les  formules  (3i),  que  a,  S,  p,  y  seront  réels. 
On  peut  donc  prendre  arbitrairement  les  invariants  des  fonctions 
elliptiques  et  les  arguments  a  et  a^,  ces  derniers  sous  les  formes 
qu'on  vient  de  dire 5  les  formules  représenteront  un  cas  du  pro- 


CHAPITRE  III.  —   ROTATION   d'uX  CORPS   GRAVE   DE   RÉVOLUTION.         91 

bième  mécanique  proposé.  La  cinquième  constante  r  est  arbitraire 
aussi,  mais  astreinte  à  une  condition  d'inégalité.  En  effet,  les  mo- 
ments d'inertie  P  et  R  doivent  satisfaire  à  la  condition  P  >  j  R. 
On  devra  donc  toujours  prendre,  suivant  l'égalité  (i), 


a        2 


Cas  particulier  où  l'ellipsoïde  d'inertie  est  une  sphère. 

La  supposition  de  la  forme  sphérique  pour  l'ellipsoïde  d'inertie 
ne  particularise  pas  le  corps,  mais  le  point  de  suspension.  Sur 
Taxe  d'un  corps  de  révolution,  il  y  a  toujours,  en  effet,  un  point 
pour  lequel  les  moments  d'inertie  sont  égaux  dans  tous  les  sens. 

Cette  même  supposition  altère  d'une  manière  peu  profonde  le 
mouvement  que  nous  étudions.  Par  les  formules  (26)  et  (26 a),  on 
voit,  en  effet,  que  si  l'on  change  seulement  r  sans  altérer  les  autres 
constantes,  ceci  revient  simplement  à  multiplier  cosAZ  -f-  <  cosBZ 
par  un  facteur  de  la  forme  e'*"  :  c'est  donc  simplement  composer 
le  mouvement  avec  une  rotation  uniforme  autour  de  l'axe  C.  On 
peut  donc  réduire  le  mouvement  à  l'ensemble  d'une  telle  rotation 
et  à  un  mouvement  particulier  pour  lequel  r  ait  une  valeur  à  vo- 
lonté, par  exemple  r  =  a,  et  cette  hypothèse ,  d'après  la  rela- 
tion (i),  correspond  àR  =  P,  c'est-à-dire  à  l'égalité  des  moments 
d'inertie  autour  du  point  de  suspension. 

Ce  cas  particulier,  signalé  par  M.  Darboux,  donne  lieu  à  plu- 
sieurs belles  propriétés,  que  nous  mentionnerons  en  leur  lieu.  En 
voici  une  qui  s'offre  tout  d'abord.  L'expression  (3i)de  a  peut  s'é- 
crire ainsi  (t.  I,  p.  i38)  : 

a  =  2^  [;(a -+- ai)— Ça  —  Ça,]. 

Si  l'on  suppose  r  =  a,  l'exposant  de  l'exponentielle,  dans  l'ex- 
pression (26)  décos AZ -f-  tcosBZ,  devient  (î^a -f- î^a<)w.  De  cette 
manière,  l'expression  de  cosAZ -f- rcosBZ  se  déduit  de  celle  de 
cosCX-f- icosCY  par  le  seul  changement  de  a<  en  — «i,  sans 
parler  de  l'échange  insignifiant  des  constantes  Ë,  E4.  Ce  change- 
ment ne  modifie  point  cosCZ.  Il  en  résulte,  pour  ce  cas  parlicu- 


9^  DEUXIÈME  PARTIE.   —   APPLICATIONS. 

lier,  celte  conséquence  cinématique  :  Le  mouvement  relatif  de 
V espace  par  rapport  au  corps  coïncide  avec  le  mouvement  d'un 
corps  grave  suspendu  par  un  point  de  son  axe. 

Pour  ce  second  mouvement,  les  constantes  analogues  à  a,  o,  p,  y 
sont  aisées  à  trouver.  On  voit,  par  les  formules  (3i),  que  a.  S,  ^ 
se  changent  en  —  8,  —  a,  p,  quand  on  change  a^  en  —  a^.  Pour 
la  nouvelle  constante  ^  qui  remplace  y,  on  aura  (3i) 

i(Pr-PY)  =  4p(a-ai)-4p(a-f-«i) 

~  \P«— P«i  /        \P«  — P«i/"~       "c* 
Ainsi,  pour  le  second  mouvement,  voici  les  constantes  : 


(32)  a'  =  -$,        8'= -a,         p'=p,        y'=Y-^ 


P 


On  vérifiera  aisément  que  ces  changements,  apportés  dans  le 
polynôme  (8),  laissent  ce  polynôme  inaltéré. 

Expressions  des  éléments  elliptiques  par  les  constantes 

mécaniques. 

En  vertu  du  théorème  d^addition 

p(a-+-ai)-hpa-+-pa,  =  -  (  î^ î-— )  , 

4\P«i  — P«/ 

on  a,  d'après  (3i), 

(33)  p(a-+-a,)-i-pa-+-|>a,  =  — -— ; 

il  en  résulte  (3i) 

,,,,  (  'C*(pai-+-P«)=  — i(pY-Ha«), 

(  '^'(p«i  — p«)  =  î  P; 

ces  égalités   font  connaître  pa^  et  pa.   On  a  d'ailleurs,   par  les 

égalités  (3i),  les  valeurs  correspondantes  de  la  fonction  p'  déjà 
trouvées  plus  haut, 

/icx                    3    >          .?(ô-a)             ,    ,           .p(o-»-tt) 
(35)  T5pa  =  ti- — j  T'pai=ii-^^ — ; • 

4  4 


CHAPITRB   III.  —   ROTATION  d'uN   CORPS  GRAVE  DE  RÉVOLUTION.         qS 

Nous  aurons  plus  loin  à  faire  usage  des  fonctions  p  etp'  pour  les 
deux  arguments  suivants 

(36)  vi=  —  (en- «1)1        VQ=:a  —  au 

dont  le  premier' n'est  autre  que  aa*  Pour  celui-ci,  on  a  d'abord  la 
relation  (33)  qui  donne  la  fonction  p,  puis  celle-ci,  qui  donne  p', 


Il  en  résulte 


(37) 


apVt  —  p'ui  —  p'a       p'ai  —  p'a 

— ^^^— ^^— — ^^^-^^^^-^^—  *"•"  ^— — ^— ^— ^^-^  • 

ipvi — pai — pa       pai — pa 


\  z^pvi  =  -i-* , 


Pour  l'argument  Tq,  on  a  les  formules 


4  \pai-^pa  J 
^p'vo  —  p'ui-^p'a  __  p'ax-^p'a 
ajJt'o — |>«i  —  P«   ~~   |>ai  —  pa 


et  l'on  en  conclut 


(38) 


x»pVo  =  -  i[8'-ô(pY-ha»)  — ap]. 


Voici  des  combinaisons  qui  seront  utilisées  plus  loin  : 

(39)  4T«(pPi— pPo)=8«— a«, 

(40)  r(apVi—  opVu)  =  2(pPi— pi'o)[T5*— •c*(apt'i-4-pt'o)]' 


Décomposition  de  la  rotation. 

Dans  la  composition  des  trièdres  (p.  10),  supposons 
(40  w,  =  — «o  =  «, 

et  mettons  A,  B,  C  au  lieu  de  Xi^y^^^'z^]  X,  Y,  Z  au  lieu  de 


g4  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

jCoî^o  ^0*  Oiï  a  d'abord  (I,  28,  29)  (la  quantité  désignée,  en  cet 
endroit,  par  a  étant  infinie), 


apM  — p — P  —z — 

cosCZ  =  = =— 

Vû  —  t'i  t'o  ■+-  ^l 

p — z p — - — 


Si  l'on  suppose,  comme  il  vient  d'être  dit, 

Pi  =  — («-i-«i),         Vq  =  a  —  ai 


d'où  résulte 

(42) 

on  obtient 

pa  —  pai 

ce  qui  est  justement  la  formule  (19). 

Prenons  maintenant  l'égalité  (I,  26)  de  la  composition  des  Iriè- 
dres.  Elle  donne  ici 

cosAZ-h  icosBZ  = — - — -—  a* ^  — 3*  (  u-^-^ )  a*!  an 1 

(i^u^Vo(aVx         2  2\  2/\  2/ 

=  — r :^ ^ s'a  s'a!  3'(f4  —  ai)  o'(a  —  a)- 

3'*a3'(a— ai)a'(aH-ai)  *     ^  *^     ^  '^ 

Elle  coïncide  avec  notre  formule  actuelle  (26)  si  l'on  pose 
(43)  Gi  =  EeL  "     *•      ^  •     T  J   . 

11  n'est  pas  nécessaire  de  vérifier  la  coïncidence  des  formules 
donnant,  de  part  et  d'autre,  la  quantité  conjuguée,  puisque,  de 
part  et  d'autre,  on  a,  pour  le  produit  des  conjuguées,  les  quan- 
tités I  —  cos^  CZ,  déjà  reconnues  identiques. 

Dans  la  composition  des  trièdres,  la  quantité  cos  CX  +  i  cos  CY 
se  déduit  de  cos  AZ -h  «  cos  BZ  par  l'échange  des  indices  sur 
G,  a,  V.  Pour  échanger  w,  et  i/o?  V\  et  i^o,  il  faut  ici  changer  u  et 
«en  —  w  et  — a. 

On  aura  donc 


CHAPITRE  III.  —   ROTATION   D*UN  CORPS   GRAVE  DE   RÉVOLUTION.         g5 

C'est  justement  notre  formule  (29),  pourvu  qu'on  prenne 

(44)  G.  =  E.e"="-^-'". 

La  rotation  du  corps  grave  se  trouve  décomposée  en  deux 
autres.  Les  arguments  Ui^Uoj  égaux  à  +  2/,  dans  ces  rotations 
composantes,  sont  proportionnels  au  temps.  De  plus,  les  deux 
quantités  G|,Go  sont  des  exponentielles  du  premier  degré  en 
Wi,  I/o.  Les  deux  rotations  composantes  sont  donc  des  mouve- 
ments à  la  Poinsot.  Nous  sommes  donc  en  possession  de  ce  théo- 
rème, trouvé  par  Jacobi  :  Le  mouvement  d^un  corps  grave  de 
révolution,  suspendu  par  un  point  de  son  axe^  se  décompose 
en  deux  mouvements  à  la  Poinsot. 

L'étude  approfondie  de  cette  décomposition  va  maintenant  nous 
occuper. 

Étude  du  théorème  de  Jacobi.  —  Relations  entre  les  deux 

mouvements  composants. 

Les  deux  mouvements  à  la  Poinsot  sont  concordants  (p.  ^5). 
Entre  les  huit  éléments  de  deux  mouvements  concordants,  il 
existe  deux  relations,  en  sorte  que  leur  ensemble  dépend  de  six 
constantes.  Ici  il  n'en  existe  que  cinq.  Il  j  a  donc  encore  une 
relation  de  plus  entre  les  deux  mouvements  composants.  C'est 
cette  relation  que  nous  allons  rechercher  tout  d'abord. 

Il  suffit  pour  l'obtenir  d'éliminer  a  entre  les  deux  relations 
(39,  4o)*  En  effet,  ces  deux  égalités  contiennent  seulement  des 
éléments  immédiats  des  deux  mouvements  composants  et  la  quan- 
tité 8.  Mais  cette  dernière,  nous  allons  le  reconnaître,  est  aussi  un 
de  ces  éléments  immédiats. 

Dans  l'exponentielle  Gq,  le  coefficient  de  Wo  =  —  u  est  'C^a^  —  "C^a. 
Relativement  au  mouvement  composant,  ce  coefficient  doit  être 
(II,  6) 

—  c.t'o  —  te  —  =  —  l^Vo-h  iz . 

Effectivement,  la  quantité  t  est  ici  la  même  qu'au  Chapitre  II 
(p.  76)  et  l'on  a  (II,  48) 

{^  =  —  1^  =  T. 
/Il  /Iq 


g6  DEUXIÈME  PARTIE*    —   ÀPPUCATIONS. 

La  double  expression  de  Go  donne  donc  Tégalilé 


Çai  —  Ça  =  —  ÇPo  -+-  «  --  - 


OU  bien 


(45)  x^it^o-^-Çai— îa)="--°• 

Les  arguments  Tq,  at, —  a  ayant  zéro  pour  somme^  on  a 


Çt'o-i-ï»!- 

_       ip'a, -^p'a_ 
a  pai  — pa 

a    X 

Par  conséquent, 

(45a) 

8  =  -asJc), 

relation  bien  remarquable  entre  deux  éléments  fondamentaux  du 
mouvement  composé  et  de  l'un  des  mouvements  composants. 

Par  un  calcul  tout  semblable,  on  obtient  -^*    Dans  Texponen- 

tîelle  G|,  le  coefficient  de  Ut  =  u  est 

ir 

aÇfa-hai)  — Ça  —  Çai • 

Il  doit  être,  relativement  au  mouvement  composant, 

.  hi  .   hi  i 

[Il  Fil   X 

Comme  on  a  a  4-  ai  =  —  i^i ,  il  en  résulte 

x(ÇPi-f-;a, -+-î;a)=  M  ^-^  — '*)• 
Mais  on  a 

„         „  „  I  p'ai  — p'a  I  lOL 

apat— |>a  ax 

U  en  résulte  donc 

(46)  a  — ar  =  —  ae— • 

n, 


(*)  Ici,  et  dans  toute  la  suite,  nous  supprimons  l'indice  o  pour  les  éléments 
du  premier  mouvement. 


CHAPITBB  III.  —   ROTATION   D'uN   CORPS   GRAVE   DE   RÉVOLUTION.         97 

Venons  maintenant  à  la  recherche  de  la  relation  entre  les  deux 
mouvements  composants.  Nous  devons,  avons-nous  dit,  éliminer 
a  entre  les  équations  (89,  ^o),  ce  qui  donne 

Pour  abréger  Técriture,  posons  (*) 

(6«-/t«)(cî-/i«) 

z-rz =  a'> 

Pour  la  symétrie,  mettons  encore  une  lettre  h  au  lieu  de  -» 

n 

L'expression  (II,  8)  de  "^  j3('o  pourra  s'écrire  sous  la  forme 

D'après  la  condition  de  concordance  (II,  47)»  chacune  des 
quantités  analogues  à  a^,  b*-*,  c'^,  pour  le  second  mouvement  com- 
posant, diffère  de  sa  correspondante  par  une  même  quantité.  Si 
l'on  pose 

(49)  T^lpi^o— J>i'l)  —  X, 

les  quantités  analogues  à  a^,  b^,  c-,  pour  le  second  mouvement, 
sont  respectivement  a^ 4-  a,  b^ -f-  A,  c-  -\-  A. 

l/expression  (II,  8)  dcT'pVo,  savoir 


i 


,50)  ..'-:4-»=-.s  ,^„„ 


(*)  Le  lecteur  ne  confondra  pas  les  arguments  a,  «,,  employés  précédemment 
et  qui  n'apparaîtront  plus,  avec  les  axes  a,  a,  des  surfnces  du  second  degré. 

II.  7 


98  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

peut  s'écrire  sous  la  forme  suivante 

(Si)  xȣi*=26abc 

i 

el,  de  même, 

T»^  =  ih  2  v/(a«-HX)(b«-i-X)(c*-HX). 

Dans  la  relation  (47)j  substituons  à  T^pt^oi  "^P^n  "'p'^'o? 
T^pV|  les  expressions  (48,  49?  5o,  5i),  et  mettons  aussi,  au  lieu 
de  8,  sa  valeur  (45«),  c'est-à-dire 

0  =  —  2Eh. 

Le  facteur  d'homogénéité  t  disparaît  et  il  reste 

(  (a«-hX){b»-HX)(c«-hX)(h«-4-X) 
/  52  )  ! 

(       =[abch-i-i(a«-i-b*H-c«-hh«)X-i-X»]*. 

C'est  la  relation  demandée;  car  il  n'y  paraît  plus  que  des  éléments 
des  deux  mouvements  composants.  Mais  le  calcul  peut  être  poussé 
beaucoup  plus  loin  et  fournir  explicitement  les  éléments  du  second 
mouvement. 

Tout  d'abord,  l'équation  (62)  offre  une  réduction  notable  par 
la  disparition  des  termes  en  X*,  en  X'  et  du  terme  indépendant  de 
'k.  Après  suppression  du  facteur  X,  elle  se  réduit  au  premier  degrr 

(53)  dX-h4e  =  o, 

avec  ces  expressions  des  coefficients,  symétriques  en  a,  b,  c,  h^ 

d  =  la^—  2  2a*b«-h  8abch, 
e  =  abchSa«— Sa^b^c*. 

Nous  allons  maintenant,  dans  ces  coefficients,  mettre  de  nou- 
veau en  évidence  a*,  6*,  c^,  A,  /?,  en  faisant  apparaître  les  fonc- 
tions symétriques  suivantes  de  a,  6,  c  : 


"=(-S)(-S)('-rO 


CHAPITRE  III.  —    BOTATIOIV  D*UN   CORPS   GRAVE   DE   RÉVOLUTION.         99 

Par  la  comparaison  des  égalités  (5o,  3 1),  nous  avons  déjà 

abc=  (  —  )  53t        h=  -; 
nous  avons  aussi 

«•=ay(-r:)(-s).  -ar- 

Il  en  résulte 

2a»b»c»=(^y  (55  +  5,53); 
par  conséquent, 

e==(^j    *3(*|-i-l  — A-3— *l)- 

Si  Ton  prend  le  polynôme 

?(0  =  S'— *i;*-^-*î;--*3, 


on  a 


e=(^')%,T(.). 


Mais  les  racines   de   tp(^)   sont   connues;  ce  sont  les   quantités 
I  —  Tz;  donc 

(D3a)  6 —  T-j- : • 

De  la  même  manière,  on  obtient 

d  =    (  -  j    (5|  —  4*1  53  -^  853  —  Vl5j-hl). 

Si  Ton  pose 
les  coefficients  de  celle  équation,  d'après  les  racines,  sont 


V        — —      ...... 

n«6«c» 

^»  -                  /.v 

*'  =      /i« 

100  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Mais  la  comparaison  de  ^($)  et  îp(i  —  $)  donne 
Il  en  résulte 

si  —  4*1*3-^-853— 2^1 -M  =  5j' ■î*'i*'3H-4*'3. 

^~  «^^^ 

Des  expressions  de  d,  e,  on  conclut 

n^k^}^ ^ki ^-<«J 

D'après  l'expression  (53)de)v,  la  quantité  analogue  à  G-,  pour 
le  second  mouvement,  est  la  suivante 

=  dL ^^' d-^ej, 

c'est-à-dire 


> 


0< 

égalité  où  ù  désigne  la  racine  carrée,  prise  avec  un  signe  arbi- 
traire, du  numérateur  de  d, 

Posons  encore,  pour  abréger, 

I  a^b^'ha^c^—bic^=  A, 
(56)  <  6*c*-h^*a*--aîc*  =  B, 

11  y  a  trois  égalités  analogues  à  (54).  Multipliant  deux  d'entre 
elles  membre  à  membre  et  divisant  par  la  troisième,  puis  ex- 
trayant la  racine  carrée,  on  obtient  les  trois  équations  suivantes 

.  \Ha\  —  h])  ^  nt(bi^-h'j)  ^  CHc^-JiJ)  _  njh^  ABC 


CHAPITRE  III.  —    ROTATION    d'uN   CORPS   GRAVE   DE   RÉVOLUTION.       101 

Ainsi  est  résolue  la  question  proposée  :  les  trois  relations  (67) 
sont  celles  qui  existent  entre  les  éléments  des  deux  mouvements  ; 
la  double  relation  de  concordance  s'y  trouve  comprise. 


Les  éléments  du  mouvement  composé,  déduits  des  mouvements 

composants. 

Il  s'agit  de  calculer  a,  p,  v^  o,  /•  en  fonction  des  éléments  des 
deux  mouvements  composants. 

Pour  obtenir  a,  nous  calculerons  d'abord  la  quantité  suivante  - 


On  trouve  facilement. 

En  extrayant  la  racine  carrée,  on  en  conclut 

D'après  les  relations  (89,  49)  et  l'expression  {.i^)(i)  de  0,  on  voit  que 
cette  racine  carrée  est  précisément  ±\ol.  Mais  a  peut  être  calculé 
sans  ambiguïté  par  l'égalité  (4o)*  H  reste  donc  à  décider  si  l'ex- 
pression (58)  fournit  7  a  ou  —  ^a. 

Pour  ce  but,  observons  l'expression  de  t^j/ti.  C'est  (II,  8),  à 

cause  de  —  =  T, 
ni         ' 

OU,  d'après  (5o,  07), 

,      VBC 

Faisons,  pour  simplifier  la  vérification,  la  supposition  az=o, 
La  quantité  û  se  réduit  à  riz  i^c*,  soit  û  =  t'b^c^.  Alors  p'^'t  de- 
vient e'p'i'o»    La   quantité   A   s'évanouit  et   l'égalité   (4o)  donne 


102  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


eiir 


a  =  £'o.   Mais    régalilé    (58)    fournil  pour*/ \-\  la  val 

—  s'-  =£s'-  (45  «).  L'expression  (58)  est  donc  celle  de  y  sa.  Con- 
séquemment,  nous  avons 

(59)  a  =  -^[2a»6»c«— (««^»-+-^^*c«~-cîa«)/*«J. 

Pour  calculer  p,  des  équations  (38)  nous  tirerons 

el,  en  remplaçant  o,':*^j3i'o,  '^^p'^o  P^r  leurs  expressions  (45^,  i^ 
et  5o), 

On  reconnaît,  au  second  membre,  le  numérateur  (mj)  de  a,  de 
sorte  qu'il  reste 

(^>  ?=-^- 

Pour  le  calcul  de  Yi  prenons  cette  combinaison  des  équations 
(38  et  39) 

et  concluons 

(61)  / 

Enfin      et  r  sont  connus  par  les  équations  déjà  données  (i-K/ 
et  46) 

(62)  0  =  —  2£  — »         r  =  ia-hÊ--- 
^  /i  '  /ïi 


CHAPITRE  III.  —   ROTATION   D*UN   CORPS   6RAYB  DE   RÉTOLUTION.       Io3 

Un  dernier  calcul  reste  à  faire  pour  exprimer  explicitemenl 
rélémenl  variable  cosCZ  =  cos z^Zt  en  fonction  des  éléments  va- 
riables du  premier  mouvement  composant/ 

Des  équations  (57)  on  tire 

Mais,  suivant  une  identité  facile  à  vérifier,  on  a 
en  sorte  que  les  équations  (67)  conduisent  à  celles-ci 

/g3\  "1       ^1      ^1       ^1       _.       ^1       ^1       _     " 

^     ^  C*(a«— 6«)       A«(6«— c*)       BHc»— a«)        ABC' 

Considérons  maintenant  les  deux  égalités  (II,  1 2  ) 

tH^a  — J)«^)=  ^î^i cos«azo, 

^^^^  j     •/  X       (aî-6î)(«î-cî)        , 

x«(ca— pMi)  =  — i ^^^^^^^ î-cos«a5,. 

Les  deux  premiers  membres  sont  égaux  entre  eux,  puisque  Uo 
et  i/|  diffèrent  seulement  par  le  signe.  Le  rapport  constant  des 
deux  cosinus,  exprimé  par  le  moyen  des  égalités  (63),  devient 
carré  parfait.  Extrayant  les  racines  carrées  et  faisant  ea  =  =b  i ,  on 

en  déduit 

cosazt 


Sa 


cos  azo  il 

De  même  les  rapports  des  cosinus  de  bzi  et  bzo^  de  cZi  et  czo 
seront  e^rr»  tc^^  les  lettres  e  désignant  ±:  i .  Il  en  résulte 

=  7:  (  6a  A  cos*  azo  -h  5^  B  cos*  bzo  -t-  s^  G  cos*  czq  ). 

u 

Cette  expression  de  cos>S|  Zq  doit  reproduire  celle  (9)  de  cos  CZ, 


/ 
^ 


cosCZ  =  |('c*p  — T'pa). 


I04  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

D'après  l'expression  (60)  de  p,  on  en  déduit 

Mettons,  au  second  membre,  pour  les  carrés  des  cosinus,  les 
expressions  (64),  telles  que 

cos*azo  =  z^(ea—p  u)  — ,  — -jr 

*^        (a* — 6')(a*— c') 

et  prenons,  aux  deux  membres,  les  termes  en  ^^pu;  il  reste 

_._  £  V^ ÊoA 

ou  bien 

On  reconnaît  sans  peine  que  cette  identité  a  lieu  si  les  trois  s 
sont  égaux  à  -h  i  et  non  autrement.  Ainsi  nous  avons 

/     cosa^i     _     cos^^i     _     cosc.5|     _  1 

]  A  cos  a Zq  ~~  B  cos6zo  "~  G  cos  czq  ~"  H 
(65)  < 

Nous  avons  vu  (p.  91)  que  les  constantes  sont  astreintes  à  une 
restriction  unique;  -  doit  être  supérieur  à  -•  D'après  (62),  celte 

condition  exige  que  a  et  s—  soient  de  même  signe,  ou  bien  (09) 
que  les  deux  quantités 

(60;  ^  -12,         2a2^2c2  — (a«^»-i-^»c«-+-c*a«)A« 

/<!  n 

aient  un  même  signe.  Cette  restriction  est  la  seule  qui  soit  ici 
imposée;  elle  servira  à  fixer  le  signe  de  Û  si  Ton  s'est  donné  celui 

de^. 
n, 

Il  existe  ici  plusieurs  indéterminations  qui  sont  sans  influence 
sur  le  mouvement  composé. 


CHAPITRE  III.  —  ROTATION  d'lN  CORPS  GHAVE  DE  RÉVOLUTION.   lo5 

En  premier  lieu,  a,  6,  r,  /«,  n  restant  inaltérés,  changeons  0 

en  —  U  et  —  en ^-^  ce  qui  est  conforme  à  la  condition  (Gi)). 

«i  /Il  »  •      -^ 

Le  second  mouvement  n'est  pas  changé  ;  les  sens  seuls  des  axes 
y  sont  modifiés  :  l'axe  z^  a  changé  de  sens.  C'est  donc  aussi  des 
changements  de  sens  dans  les  axes  A,  B,  C,  fixes  dans  le  corps 
grave,  que  Ton  doit  ainsi  trouver.  Effectivement,  c'est  ce  qu'on 
aperçoit  dans  les  formules  du  début,  comme  on  va  le  recon- 
naître. 

D'après  les  formules  (Sg,  Go,  Ci2  et  65),  le  changement  des 

signes  de  û  et  de  —  entraîne  le  même  changement  pour  a,   p,  r 

et  cosCZ,  tandis  que  ^y  et  o  restent  inaltérés  (Gi  et  62).  Remar- 
quons que  les  deux  systèmes  d'axes  A,  B,  C  et  X,  Y,  Z  sont  sup- 
posés congruents.  Avec  le  sens  de  C,  il  faut  donc  aussi  changer 
celui  d'un  autre  axe,  B  par  exemple.  On  doit  donc  changer  en 
même  temps  les  signes  des  composantes  /y,  r,  prises  sur  ces  axes. 
Ces  changements  de  signe  apportés  à  cosCZ,  cosBZ,  a,  p,  r,  y, 
tandis  que  cosAZ,  />,  ^y,  3  restent  inaltérés,  laissent  subsister 
toutes  les  équations  du  début. 

Si,  par  exemple,  on  veut  que  l'axe  C  soit  dirigé  positivement 
du  point  de  suspension  au  centre  de  gravité,  que  ^  soit  positif  par 
conséquent  (i),  on  devra  prendre  Q  négativement. 

En  second  lieu,  la  quantité  z^=z±\  n'a  d'influence  que  sur  la 
comparaison  des  mouvements  composants  avec  les  axes  a,  h,  r, 
lesquels  n*ont  pas  de  rôle  dans  le  mouvement  composé.  Il  esl 
donc  clair  a  priori  qu'on  pourra  prendre,  à  volonté,  l'une  ou 
l'autre  détermination  de  s.  Effectivement,  si  l'on  change  à  la  fois 

les  sifi^nes  de  s,  de  -  et  de  -^  sans  modifier  les  valeurs  absolues, 
^  Il  rix 

toutes  les  constantes  du  mouvement  composant  reslent  inaltérées; 
seuls  les  sens  des  deux  mouvements  composés  sont,  à  la  fois,  ren- 
versés. Si  l'on  changeait  seulement  le  signe  de  s,  ce  changement 
équivaudrait  à  celui  du  sens  d'un  axe  dans  chaque  système,  par 
exemple  le  changement  du  sens  des  axes  A  et  X  avec  un  change- 
ment des  sens  de  rotation. 

On  voit  par  là  que  l'on  ne  restreindrait  nullement  la  généralité 
en  supposant  à  û  et  s  les  signes  que  l'on  voudrait. 

En  résumé,  voici  la  proposition  finale  : 


loG  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Deux  mouK^emcnts  à  la  Poinsot  caractérisés  par  les  con- 

a*    ù^     c*    h  a^     b^     c^     ht 

si  an  tes  — i  >  — r  >  -^  >  -  pour  l  un,  -  !  >  — i  >  -r  >  •—  pour  l  autre,  étant 
/t*    n^    n*    n'  nj     //f     nf     Wj  ' 

liés  par  les  relations  (5-,  65)  et  s^ effectuant  autour  de  deux 
surfaces  du  second  de^rré  dont  les  axes  coïncident  en  position 
rt  en  sens,  a^  A,  c  respectivement  avec  a^^  b^^  c^\ 

Le  mouvement  relatif  des  axes  X| ,  l'i ,  Zx  {axes  mobiles  du  se- 
cond mouvement)  par  rapport  aux  axes  x,  r,  z  (axes  mobiles 
du  premier  mouvement)  est  celui dUin  corps  grave  de  révolution 
suspendu  par  un  point  de  son  axe,  IJaxe  z  est  dirigé  suivant 
la  pesanteur,  Vaxe  r,  est  raxe  du  corps  grave. 

f^es  constantes  a,  ^i,  y^  5,  /•  du  mouvement  du  corps  grave 
sont  données  par  les  égalités  (.k),  Oo,  6i,  62). 


Propriétés   particulières  des  mouvements  composants  dans  le  cas 

où  l'ellipsoïde  d'inertie  est  une  sphère. 

Ce  cas,  dont  îl  a  éU;  question  déjà  (p.  91),  est  caractérisé  par 
la  relation  /•=  a,  d'où  (G2,  09) 

D'après  cette  valeur  de  — »  on  conclut  de  (57) 


/if  Al        /il  \ilnh  ai/iAL2 

On  vérifiera  aisément  rîdenlilo 

AS  -^  (  rt*  —  /*»)iu:  -h  a^il^ .-:  o, 

d'après   laquelle    la    relation    précédente    et   ses    analogues,  de- 
>iennent 

a^  b^  r^  nh 

(iCs  dernières,  comparées  aux  relations  (65),  donnent 

a*  co^oz   ~~    b^cosbz         c*  cas  es    ~  nh 


CHAPITRE  m. —    ROTATION   D'iN   CORPS   GRAVE   DE   RÉVOLUTION.       lO; 

SI  Ton  se  rappelle  maintenant  que r— -  est  la  composante  de 

la  rotation  dans  le  premier  mouvement  à  la  Poinsot,  prise  sur 
Taxe  a,  on  conclut  que,  à  chaque  instant,  dans  les  deux  mou  cé- 
ments composants^  les  rotations  sont  égales  et  contraires.  Cette 
belle  propriété,  découverte  par  M.  Darboux,  a  servi  à  ce  géomètre 
de  point  de  départ  pour  exposer  la  théorie  dont  nous  nous 
occupons. 


I<e8  constantes  des  mouvements  composants,   déduites  de  celles 

du  mouvement  composé. 

Nous  avons  à  résoudre  le  problème   inverse,   qui  consiste  à 
trouver  les  éléments  des  deux  mouvements  à  la  Poinsot  en  fonc- 

h        h 

lion  de  a,  p,  y,  S,  /*•  Déjà  les  deux  quantités  —  >  —  sont  données 
par  les  égalités  (62).  Cherchons  maintenant  les  quantités,  telles  que 

(^l  —  hl  a\  —  h\ 

En  appliquant  les  relations  caractéristiques  (II,  8)  des  deux 
mouvements  composants,  on  a 

/loAo     ^^  ^         ^    '^"'  TT' 

/Il/il  ^  '  iLl 

D'après  l'expression  (9)  de  cosCZ,  les  racines  ^a  correspon- 
dent aux  racines  Ça  ^u  polynôme  (8) 

(68)  F(t)=P(i~$*)(î  +  ï)-(o-at)« 

suivant  la  formule 


Si  Ton  pose 


?«=  ^-^H?  — ^a)- 


on  aura 


I08  UEUXlfeME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

OU  bien,  suivant  (i8,  3^,  38) 

4/         ^Y-t-««-5'\  4/..       Pt\ 

Subsliluant  enfin  à  p'v^  et  j^Vi,  dans  (6^),  leurs  expressions 
(3^,  38),  on  peut  conclure  ainsi  : 

Soient  Zoi,  z^^  Zy  les  racines  de  l'équation 

les  constantes  du  premier  mouvement  à  la  Poinsot  sont  données 
par  les  formules 

S/ïï__/TÎ  /|î A*  Ai  c*  fff  1 

noho  fhho       »"         /îoAo       *       »[    ^  ^'  J 

i  /to  I     ^ 

--  = so  ; 

soient  ^^,  2^,  ;?y  les  racines  de  l'équation 


"[-K-^)]- 


les  constantes  du  second   mouvement  à  la  Poinsot  sont  données 
par  les  formules 

■     /,ï  ^l  ht  Aî  Aî  «î  c« 

(69) 


(  ;;;=-("4-)- 


11  est  entendu  que,  pour  les  racines  des  deux  équations,  les 
indices  a,  p,  y  appartiennent,  de  part  et  d'autre,  à  des  racines 
se  correspondant  suivant  la  condition 


oî~a* 


Le  dernier  membre  (68)  se  déduit  du  dernier  membre  (69)  par 

le  changement  de  a,  p,  y,  3  en  —  0,  ,8,  y  H ^ — ,  —  a,  résultat 

conforme  aux  propriétés  du  mouvement  (p.  92).  Au  cas  r=  at, 


CHAPITRE   111.  —    ROTATION    DL'N   CORPS   GRAVE    DE   RÉVOLUTION.       IO9 

les  expressions  de  —  >  — î-  s'échaDgent  si  Ton  échange  a  et  —  o, 
comme,  en  effet,  on  devait  s'y  attendre. 


Sur  un  cas  particulier. 

On  doit  signaler  à  Inattention  les  cas  où  a  =  ii=  o,  où,  par  con- 
séquent, ±  1  est  racine  du  polynôme  (8).  Ces  cas  appartiennent  à 
deux  espèces  différentes,  suivant  que  cette  racine  ±  i  est  une  de 
celles  qu'atteint  cosCZ  ou  ne  Test  pas.  La  distinction  de  ces  deux 
espèces  se  fait  immédiatement,  comme  on  va  voir. 

Nous  pouvons,  sans  restreindre  la  généralité,  supposer^  positif. 
Supposons  a  =  —  o;  le  polynôme  (8),  qui  devient 

P(i-$'){$  +  V)-o'(n-$)S 

atteint  la  racine  —  i  en  croissant  ou  en  décroissant,  suivant  que 
V  —  I  est  positif  ou  négatif.  Étant  positif  pour  Ç  =  —  oo  et  négatif 
pour  Ç  =-i-oc,  il  a,  dans  le  premier  cas  Y>  ^»  ""^  racine  infé- 
rieure et  une  autre  supérieure  à  —  i  ;  dans  le  second  cas,  y  <[  i  ; 
s'il  était  tout  à  fait  quelconque,  il  pourrait  avoir  ou  bien  deux  ra- 
cines inférieures  à  —  i,  ou  des  racines  supérieures  à  —  i ,  ou  nulle 
autre  racine.  Mais  il  est  astreint  à  cette  condition  de  devenir  positif 
pour  des  valeurs  de  $  comprises  entre  —  i  et  -h  i  j  il  a  donc  deux 
racines  supérieures  à — i,  inférieures  à-j-i.  Ainsi,  dans  le  cas 
Y>  I,  la  racine  —  i  est  une  des  valeurs  extrêmes  de  cosCZ;  dans 
le  cas  Y<  ')  elle  ne  l'est  pas.  Le  cas  limite  y=  i ,  où  la  racine  est 
double,  doit  être  rangé  avec  le  cas  y  >  i  • 

Supposons  maintenant  a=  o,  le  polynôme  (8)  est  alors 

On  doit  remarquer  que  y  est  nécessairement  supérieur  à  — i, 
comme  le  montre  l'égalité  (6)  du  début.  Le  polynôme  atteint  donc 
la  racine  i  en  décroissant.  Il  a  alors  deux  autres  racines  de  part  et 
d^autre  de  —  i .  La  racine  -}- 1  est  une  des  valeurs  extrêmes  de 
cosCZ.  Elle  ne  peut  être  double  si  toutefois  on  laisse  de  côté  le  cas 
singulier,  dénué  d'intérêt,  où,  l'axe  du  corps  restant  vertical,  le 


MO  DEUXIÈME   PARTIE.     —    APPLICATIONS. 

corps  lui-même  tourne  autour  de  cet  axe  d'un  mouvement  uni- 
forme. 

En  résumé,  nous  pouvons  distinguer  trois  cas  particuliers  répon- 
dant à  rhypothèse  a  =  di  o  : 

r*  a  =  —  5,  V  <;  i ,  cas  où  cosGZ  n^atteint  pas  la  valeur  —  i  : 
l'axe  du  corps  ne  passe  pas  sur  la  verticale; 

2°  a  =  —  0,  Y>  I ,  cas  où  cosCZ  atteint  la  valeur  —  i :  Taxe  du 
corps  passe  périodiquement  sur  la  verticale,  le  centre  de  gravité 
au-dessus  du  point  de  suspension; 

3°  a  =  0,  où  cosCZ  atteint  la  valeur  4-  i  :  l'axe  du  corps  passe 
périodiquement  sur  la  verticale,  le  centre  de  gravité  au-dessous 
du  point  de  suspension. 

Dans  l'hypothèse  limite  y  =  i  appartenant  au  second  cas,  la  ra- 
cine —  I  est  double  et  les  fonctions  elliptiques  dégénèrent. 

Il  s'agit  maintenant  de  distinguer  ces  cas  au  point  de  vue  de  la 
nature  qu'aflTectenl,  pour  chacun  d'eux,  les  mouvements  compo- 
sants. On  doit  se  souvenir  que  nous  avons  supposé  ^  positif,  par 
conséquent  (6o)  Q  négatif.  Si  Ton  faisait  la  supposition  inverse,  les 
signes  de  o  et  de  y  devraient  être  intervertis  pour  la  distinction 
des  divers  cas. 

On  a  déjà  vu  (89,  49)  que  la  différence  (a- —  S-)  est  égale  à  4  a, 
en  sorte  que  tous  ces  cas  sont  caractérisés  ensemble  par  la  condi- 
tion 6  =  o  (53)  ou  par  Tune  des  conditions  telles  que  a-  =  o  ou 
A^  — a-i  =  o(53a). 

A  l'égard  de  la  condition  h- —  a'-  =  o,  observons  tout  de  suite 
qu'elle  se  rapporte  au  cas  où  les  fonctions  elliptiques  dégénèrent, 
comme  on  le  sait  parla  théorie  des  mouvements  à  la  Poinsot  (p.  7a), 
délaissant  de  côté  ce  cas, examinons  ceux  où  l'un  des  axes  a  est  nul. 

Pour  le  premier  mouvement  à  la  Poinsot,  où  l'axe  a  est  nul, 
nous  avons  ici  ce  cas  particulier  dont  il  a  déjà  été  parlé  (p.  74)»  et 
où  la  surface  du  second  degré,  aplatie,  se  réduit  à  une  ellipse  ou 
à  une  hyperbole. 

L'hypothèse  a^  =  o  réduit  ù  à  s' b^c^(t'  =±i)^  comme  on  Ta 
déjà  vu  (p.  loi),  et  donne  a  =  s'o.  Le  signe  de  s'  doit  être  pris  de 
telle  sorte  que  û  soit  négatif.  Donc,  au  cas  de  Thyperbolc,  on  a 
£'  =  -I-  I  ;  c'est  donc  le  troisième  cas  ci-dessus,  a  =  o.  Au  con- 
traire, pour  l'ellipse,  on  aura  £'=  —  i,  ce  sera  le  premier  ou  le  se- 
cond cas  ci-dessus,  a  =  —  5. 


CHAPITRE  III.  —    ROTATION    dY'N   CORPS   GRAVE   DE    RÉVOLUTION.       I  I  I 

D'autre  part,  les  égalités  (jj,  65)  deviennent 

a*— h*        b^^h^        ci  —  hi   ■"      '    nh    ' 

cosa^o  cos^Jo  cosrc,, 

Nous  reportant  à  la  théorie  générale  des  mouvements  à  la  Poinsol 
(p.  73,  80),  envisageons  le  mouvement  auxiliaire  défini  par  les 
égalités 

ai—h*"    bi—h*     "    r*— A*    ~    nh  ' 

C'OSrti'  vo9>bz'  cos  cz' 

cos  aZj  i'oabz^j  ro*^cz.% 

qui,  on  le  sait,  diffère  seulement  du  premier  mouvement  |)ar 
une  rotation  uniforme  autour  de  l'axe  -3'.   Supposons,  en  outre, 

n'  iii 

Nous  avons  ici  trois  mouvements  à  la  Poinsot  M,  M,,  M'.  Les 
deux  mouvements  M|  et  M'  ont  pour  base  commune  une  seule  el 
même  surface  du  second  degré.  La  comparaison  des  cosinus  de  a:;i , 
bzi^  cZi  et  de  az'y  bz\  cz'  montre  dès  lors  que  ces  deux  mouve- 
ments sont  symétriques  Tun  de  Tautrc,  soit  par  rapport  à  un  plan 
principal  si  s'=-f- 1,  soit  par  rapport  à  un  axe  principal  si  s'.t^  —  i . 

Ces  deux  modes  de  symétrie  peuvent  être  ramenés  à  un  seul  si,  au 
lieu  d'une  figure,  on  considère  sa  symétrique  par  rapport  au  centre, 
ce  qui  revient  d'ailleurs  à  changer  le  signe  de  s',  à  ne  plus  as- 
treindre p,  par  conséquent,  à  être  toujours  positif.  Si  Ton  prend, 
par  exemple,  dans  les  deux  cas,  la  symétrie  par  rapport  au  plan, 
^  sera  positif  dans  le  cas  de  l'ellipse,  négatif  dans  le  cas  de  l'hy- 
perbole. 

Ainsi,  les  cas  particuliers  du  mouvement  d'un  corps  grave  <le 
révolution  suspendu  par  un  point  de  son  axe  et  pour  lesquels  zt  i 
est  racine  du  polynôme  (8)  en  cosCZ,  s'obtiennent  tous  de  la  ma- 
nière suivante  :  Considérez  un  système  d^axes  X,  Y,  Z  animé 
d^un  mouvement  à  la  Poinsot  autour  d^une  ellipse  ou  dUine 
hyperbole,  et  son  image  X|,  Y,,  Z|  par  rapport  au  plan  de  la 
courbe. 

Par  rapport  à  X,  Y,  Z,  le  mouvement  relatif  de  X|,  Y,,  Z,, 


112  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

composé  avec  une  rotation  uniforme  arbitraire  autour  de '^L^^ 
est  celui  d'un  corps  grave  dans  l'un  quelconque  des  cas  par- 
ticuliers envisagés  y  l'axe  Tj  étant  dirigé  dans  le  sens  de  la 
pesanteur  et  l'axe  Z,  étant  l'axe  du  corps  dirigé  du  point  de 
suspension  vers  le  centre  de  gravité  si  la  base  est  une  hyperbole, 
ou  en  sens  inverse  si  la  base  est  une  ellipse. 

Au  cas  de  Thyperbole,  Taxe  Z  passe  périodiquement  dans  le 
plan  de  cette  courbe*,  par  conséquent  Z|  et  Z  coïncident  périodi- 
quement. Au  cas  de  l'ellipse,  cette  circonstance  se  présente  seu- 
lement si  la  distance  du  plan  tangent  au  centre  est  comprise  entre 
les  longueurs  des  demi-axes  (p.  74)-  C'est  là  ce  qui  distingue  les 
deux  premiers  cas  ci-dessus  (a  =  —  0,  y  <[  1  ou  y  >  i),  comme  on 
le  vérifiera  aisément  par  le  moyen  des  expressions  de  ^  et  Py 
(Go,  61). 

Mouvement  de  Taxe  du  corps  grave. 

Pour  se  faire  une  idée  du  mouvement  qui  anime  Taxe  du  corps 
grave,  on  peut  considérer,  en  premier  lieu,  son  mouvement  dans 
le  plan  vertical  qui  le  contient  et,  en  second  lieu,  la  rotation  de 
ce  plan  vertical. 

Le  mouvement  dans  Je  plan  vertical  est  fort  simple.  Laissons  de 
côté  les  cas  particuliers  dont  on  vient  de  parler,  ceux  où  cosCZ 
acquiert  les  valeurs  1  ou  —  i,  et  qui  exigent,  pour  un  des  argu- 
ments a,  a»,  une  demi-période.  Ces  cas  omis,  on  voit  par  la  for- 
mule (19)  que  Taxe  du  corps  a,  dans  le  plan  vertical,  un  mouve- 
ment périodique,  au  cours  duquel  son  angle  avec  la  verticale  croît 
alternativement  et  décroît  dans  un  intervalle  compris  entre  zéro  et 
la  demi-circonférence.  Pour  préciser,  nous  supposerons  la  direc- 
tion positive  de  Taxe  du  corps  prise  du  point  de  suspension  vers  le 
centre  de  gravité;  ^  sera  positif  (1)  et,  d'après  (3i),  pa^  supérieure 
pa.  Par  conséquent,  le  minimum  de  cosCZ  correspond  k  pu  =  Cij 
le  maximum  h  pu  =  e^.  L'angle  formé  par  les  deux  droites,  diri- 
gées toutes  deux  dans  leurs  sens  positifs,  est  ainsi  minimum  pour 
pu  =  ^3,  maximum  pour  pu-=^  e^* 

Soit  ^  l'angle  que  le  plan  vertical  mobile  fait  avec  l'axe  fixe  X. 

On  a 

rosCX  -f-  f  cosCY 


c^''^  = 


cosCX  —  I  cosGY 


CHAPITRB   III.—-   ROTATION  d'uN  CORPS  GRAVE   DB   RÉVOLUTION.       Il3 

et,  par  conséquent  (27), 

d'^       0  —  a  cos  CZ 


(70) 


dt         I  —  ces*  CZ 


Par  cette  égalité,  on  reconnaît  Texistencc  de  deux  cas  fort  dis- 
tincts au  point  de  vue  de  la  manière  dont  varie  F  angle  ^.  Dans 
Tun  de  ces  cas,  cet  angle  ^  varie  toujours  dans  un  même  sens  : 

c'est  ce  qui  arrive  si  -  n'est  pas  une  des  valeurs  que  puisse  acqué- 


0 


rir  cosCZ.  L'autre  cas  est  inverse  :  si  -  est  compris  dans  le  champ 

des  valeurs  de  cosCZ,  l'angle  ^  ne  varie  pas  toujours  dans  un 
même  sens  et  le  plan  vertical  mobile  a  un  mouvement  oscilla- 
toire. Mais  cette  oscillation  se  conserve-t-elle  dans  le  mouvement 
moyen,  ou  bien,  tout  en  se  reproduisant  périodiquement,  laisse- 
t-elle  subsister  un  mouvement  de  rotation  périodiquement  pro- 
gressif? C'est  pour  répondre  à  cette  question  que  nous  allons  exa- 
miner l'expression  de  -^  en  fonction  elliptique  du  temps.  Quant 

aux  conditions  d'existence  de  ce  mouvement  oscillatoire,  il  suffit 
d'envisager  le  polynôme  (8)  pour  les  reconnaître  sous  la  forme 


(71)  '-7l>^»        P(Y-^-I)>o• 


^b-l) 


En  vue  de  la  discussion  que  nous  avons  à  faire,  examinons  d'a- 
bord les  limites  entre  lesquelles  varie  la  quantité  A  ^  -.  (to^a  —  Yi  a) 
quand  a  est  purement  imaginaire. 

Supposons,  pour  fixer  les  idées,  -  compris  entre  zéro  et .  > 

et  soit  a  =  —  ia'.  On  a 

dX  dX 

(7a)  ^_=^e^  =  ,,pa^... 

Quand  a' croît  de  zéro  à    .  >  pa  croît  constamment  depuis  —  co 

jusqu'à  e^,  La  dérivée  (72)  croît  constamment  aussi  depuis  — 00 

jusqu'à  isiCz  -{-fï»  Mais  cette  valeur  finale  est  négative,  comme  on 

peut  le  prouver  facilement  par  les  moyens  employés  au  Tome  I, 

IL  8 


Il4  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

chap.  IX,  p.  3i5,  comme  on  le  reconnaît  aussi  par  le  dévelop- 
pement 

a>(fa)C3H-T,)  =  — a-»^^^^  (/i  =  i,  3,  5,  ...), 

établi  au  Tome  I,  p.  4o4  !  car  tous  les  termes  du  second  membre 
sont  négatifs,  q  étant  réel  et  positif  quand  le  discriminant  est  posi- 
tif. On  trouve,  au  même  endroit,  la  preuve  que  0)62 -h  7,  est,  au 
contraire,  positif,  ce  que  nous  invoquerons  tout  à  l'heure. 

De  ces  observations  résulte  que  la  dérivée  (72)  est  toujours  né- 
gative; A  est  donc  une  fonction  décroissante.  Son  maximum  est 
la  valeur  initiale  4-00  répondant  à  a  =  o;  son  minimum,  corres- 

pondant  à  a  =  —  a> ,  est  -.  ( —  wr/  4-  r, w')  =  ;  • 

Ainsi,  avec  Thypothcse  —    .  <   .  <;  o,  on  a  A  >  -• 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  considérer  d'autres  valeurs  de  a  ; 
mais,  si  l'on  désirait  le  faire,  la  réponse  serait  immédiaite;  car 
ajouter  à  a  une  période,  c'est  altérer  A  en  y  ajoutant  un  multiple 
de  T.\  changer  le  signe  de  a,  c'est  aussi  changer  celui  de  A. 

Supposant  toujours  -  compris  enlrc r  et  zéro,  prenons  la 

quantité  A'  déduite  de  A  par  le  changement  de  -  en  — -; — •  Ce 

9 

nouvel  argument  étant  compris  entre  zéro  et  -t>  A'  sera  inférieur 

à ^  et  —  A'  sera  supérieur  à  ^»  Donc  A  —  A'  est  supérieur  à  ir. 

Ainsi 


> r  <  -.  <  o. 

I    .     ..  TT      l  <  * 


I 

(7'^)  -[(oÇa  — u>;(rt-hta')-hT,tu']  >  ?:;     i 

(74)  7  (w;«  — Tr.«)>  ^; 

Si  l'on  remplace  wÇ(a  -f-  a>')  par 

u>î(a  —  (I)')  -i-  ar/to  =  to;(a  —  10')  -h  ar.tu' —  tr, 
puis  qu'on  change  a  en  —  a,  on  obtient 

(75)  -  [(uÇa  — wÇ(aH- w')-î-T,c.i']  <o; 


a        (I)' 


o  <  -T  <  -. 
I  .    ^  ri 

(76) 


-.(wïa  — r^a)<—  -;    \ 


CHAPITRE  III. —    ROTATION    d'uN   CORPS   GRAVE   DE   RÉVOLUTION.       Il5 

Formons  deux  inégalités  analogues,  mais  relatives  à  un  argu- 
ment ^1,  tel  que  ai  —  co  soit  purement  imaginaire.  Supposons 

-^.—  compris  entre r  et  zéro,  et  soit  A|  = .(lù^ai  —  tiai). 

•  •  » 

Posons  «1  =  0)  —  ia\  ;  nous  aurons 

Supposons—^  variant  de  zéro  à r;  pat  varie,  toujours  dans 

un  même  sens,  de  Ci   à  Ct^  et  la  dérivée  (77),  d'après  une  re- 
marque  précédente,  est  toujours  négative.  La  fonction   a  donc 

pour  minimum  sa  valeur  finale,  et  Ton  a  Ai  > • 

De   là  se  déduisent,  tout  comme  les  inégalités  ci-dessus,  les 
suivantes  : 

(78)  -7«ai-r,«i)>-  -y  ] 

> .-    < : <  O. 

.  I  [Il 

(79)  — -.[wïai  — wî(ai-4-to')-hT,w'J>— -,     I 


(80)  —  ^(wjai  — r,ai)<  ^-j   1 

> 
(81) :[a)Çai — coÇ(ai-h  to')-HT,aj']  <  o.     \ 


>       o< ._   <  -^. 

l  i 


Les  suppositions  qu'on  vient  de  faire  sur  a  et  a^  sont  permises 
dans  le  problème  actuel  et  ne  restreignent  en  rien  la  généralité. 
Nous  avons,  en  effet,  renfermé  chacun  de  ces  arguments  dans  Tin- 
lervalle  d'une  période^  de  plus,  la  nature  supposée  des  arguments 
a,  a%  est  conforme  à  la  convention  déjà  faite  pax>pa^  c'est- 
à-dire  P  >  o. 

L'égalité  (28)  nous  donne  la  dérivée  de  i/  sous  la  première 
forme 

M       \        p'a  I       p'ai 

au        i  pu  —  pa        i  pu  —  pax 

Les  dénominateurs  pu  —  pa,  pu  —  pax  sont,  le  premier  positif, 
le  second  négatif.  Si  donc  -  p' a  et  -p' a^  sont  de  même  signe,  le 

signe  de  ^  est  certainement  invariable.  Cette  circonstance  se  pré- 


1  l6  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

sente  quand  -:  et  -^. —  sont  de  signes  opposés,  les  arguments 

étant  tous  deux  renfermés  dans  les  limites  ci-dessus.  C'est  ce  qui 
se  voit  immédiatement  au  Tome  I,  p.  4^*  Nous  avons  à  examiner 

maintenant  les  cas  où,  au  contraire,  -  et  -^-^ —  sont  de  même 

signe.  Prenons  la  dérivée  (8a)  pour  u  =  w',  mais  en  nous  servant 
de  la  seconde  forme  (28) 

(83)  ii^=2(i:a  ^^a,)^^{u-a) 

-hÇ(a-+-ai)  — Ç(a-ha)— Ç(a  — a,), 

qui  nous  donne 

Comme  -  et  — Î-. —  sont  de  même  signe,  nous  devons  consi- 
dérer simultanément,  soit  les  inégalités  (78,  79),  soit  les  inéga- 
lités (75,  81),  dont  l'addition  membre  à  membre  amène  la  consé- 
quence suivante,  applicable  aussi  au  cas  où  le  signe  de  -j-^  reste 
invariable  : 

La  quantité  (-t^)         a  le  signe  opposé  à  celui  de  -• 

Considérons  maintenant  l'angle  2'^0)  accroissement  de  ^  cor- 
respondant à  un  accroissement  d'une  période  pour  ;/.  Supposons 
u  —  co'  réel,  ce  qui  n'entraîne  aucune  restriction,  et  désignant 
u  —  w'  par  w',  nous  avons,  d'après  (83), 

[  Ç (  m'  -4-  to'  —  a  )  -+-  Ç(  a  ^-  to' -h  a,  ) 


r 


;(M'-r- a>'-4- a)  —  ;(«'-+- o)'~  a,)]  £/a'. 

Les  intégrales  complètes,    au    second    membre,    se  calculent 
comme  il  a  été  expliqué  au  Tome  1  (p.  201).  Les  coefficients  de  i 

dans  oj' — a,  (o'-hai,  w'-f-a,  w'  —  a^  sont  tous  entre  zéro  et  — -  ; 

pour  chaque  intégrale,  l'entier  analogue  à  celui  qui  est  désigné  par 


CHAPITRE   III. —   ROTATION   D^UN   CORPS   GRAVE   DE   RÉVOLUTION.       II 7 

m  à  Tendroit  cité  est  donc  zéro,  et  nous  obtenons 

(85)  4;,=  J[(Ça-ÇaOco-T)(a-aO]. 

Prenons  les  inégalités  (74,  78)  ou  les  inégalités  (76,  80)  et 
ajoutons-les  membre  à  membre,  pour  conclure  encore  que  tj^o  ^  1^ 

signe  opposé  à  celui  de  -.  • 

Comme  le  second  membre  (8a)  a  une  même  valeur  pour  deux 
valeurs  de  u  également  distantes  et  de  part  et  d^autre  d*une  demi- 
période,  l'accroissement  ^0  correspond  à  un  accroissement  d^une 
demi-période  pour  c/.  Cet  angle ^0 1  ^n  conclusion  finale,  a  toujours  le 

même  signe  que  i-f-)       >  et  ce  signe  est  précisément  celui  de 

Nous  pouvons,  de  plus,  conclure  de  notre  analyse  que  i^Q  ne 
saurait  être  nul,  sauf  le  cas  où,  à  la  fois,  coîja  —  r^a  et  coJ^ai — r^a^ 

atteindraient  tous  deux  leurs  valeurs  limites  ±  -y  où,  par  consé- 
quent, a  et  ai  seraient  tous  deux  des  demi-périodes.  Dans  ce  cas, 

dt 


tout   à  fait  exceptionnel,  fia  et  p^a^    sont  nuls  et  ~  est  nul 

aussi  (82). 

Le  mouvement  du  plan  vertical,  que  nous  avions  en  vue,  donne 
lieu  à  cette  conclusion  :  Le  moyen  mouvement  du  plan  vertical 
contenant  Vaxe  du  corps  n'est  jamais  nul  (sauf  dans  le  cas  par- 
ticulier où  ce  plan  est  absolument  immobile);  la  rotation  moyenne 
a  lieu  dans  un  sens  constant,  qui  est  aussi  celui  dans  lequel  ce 
plan  tourne  effectivement  au  moment  oit  Vaxe  du  corps  fait 
avec  la  verticale  l'angle  minimum.  Cet  angle,  moindre  qu'une 
demi-circonférence,  est,  rappelons-le,  compris  entre  les  deux 
droites  dirigées,  la  première  du  point  de  suspension  au  centre  de 
gravité,  la  seconde  dans  le  sens  de  la  pesanteur. 

La  constante  a  est  exprimée  ainsi  (3i) 

a  =  -. , 

i  pai  —  pa 

son  signe  peut  être  quelconque  quand  ^r-  et  ^—A  sont   de    même 


J  1 8  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

signe.  Mais,  dans  le  cas  opposé,  le  signe  de  a  est  contraire  à  celui 
de  tL_,  contraire,  par  conséquent,  à  celui  ^^  ^77^  =  "7^  ('7)  ^" 

moment  où  CZ  est  minimum. 

C'est  donc  un  caractère  du  mouvement  oscillatoire  que  la  rota- 
tion r  (du  même  signe  que  a)  y  soit  toujours  de  sens  opposé  à 
celui  delà  rotation  moyenne  du  plan  vertical,  tandis  que,  dans  le 
mouvement  non  oscillatoire,  r  peut  avoir  un  sens  quelconque.  Au 
reste,  cette  circonstance  est  évidente  aussi  dans  l'expression  (70) 

de  —•  Soient,  en  effet,  Oo  le  minimum,  6|  le  maximum  de  CZ,  et, 

par  suite,  cosÔq^  cosOi.  Si  le  mouvement  est  oscillatoire,  les  deux 

valeurs  correspondantes  de  -^  doivent  être  de  signe  opposé^  donc 

doit  avoir  le  même  signe  que  t^;  donc  a  doit  avoir  le  signe  op- 
posé. 

Le  fait  remarquable  que  \-t^)        a  toujours  le  même  signe  que 

w-  peut  encore  être  prouvé  par  Tanalj'se  suivante. 

Soit  ('  un  argument  tel  que  a  ou  «i,  c'est-à-dire  pour  lequel  j>i* 
soit  réel,  ainsi  que  ^  ;  considérons  la  fonction 

Supposons,  en  outre,  ^—r-  de  même  signe  que  Ca — pvy  dont  le 

if 

signe  est  invariable,  puisque  pv  est  limité  dans  un  des  intervalles 
( — 00  ,  63)  ou  (^2,  Ci),  Ainsi  /  est  une  quantité  positive.  Nous 
voulons  étudier  sa  variation.  Prenons  sa  dérivée  par  rapport  à  pi'  : 

(86)  ^  =  4-^=-^— i 6/.+  -i^), 

^—T-icoL—pv) 

If 

(  a,  ?.  ï  =  ',  a.  3. 


CHAPITRE   III.—    ROTATION   d'uN   CORPS   GRATE   DE   RÉVOLUTION!.       IIQ 

Les  racines  pr  de  ce  polynôme  du  second  degré  correspondent 
aux  arguments  r,  qui  sont  les  moitiés  de  (o^  (t.  I,  p.  5i).  Ces 
racines  sont  imaginaires  si  ^a  est  la  racine  moyenne,  si  Cai=e2' 
En  ce  cas,  la  dérivée  (86)  est  toujours  négative,  la  fonction  y  tou- 
jours décroissante.  Que  Ton  suppose  donc  pi^  variant,  comme  pa, 
de  —  00  à  é»3,  ou,  comme  p^i ,  de  r^  à  ei ,  y  décroît  constamment 
dans  les  deux  cas,  de  -4-oo  à  zéro.  On  voit  nettement  que  l'on  peut, 
pour  chaque  valeur  de  pa,  choisir  d'une  seule  manière  p^i,  de 
sorte  que  la  quantité 


( 


prenne  telle  valeur  que  Ton  voudra  au-dessous  de /(a)  jusqu'à 

—  QO. 

Supposons  maintenant  ^a=  ^3-  Le  polynôme  (87)  a  deux  ra- 
cines réelles,  correspondant  aux  moitiés  de;  l'argument  (o'. 
L'une  de  ces  racines  est  dans  l'intervalle  ( — 00,  C3),  l'autre  dans 
rinter\'alle  (^2,  r^).  En  ce  cas, /(a)  varie  de  -f-00  à  -|-  00  en  pas- 
sant par  un  minimum,  qui  est  (t.  1,  p.  54), 

2  W^i—  ^3  -4-  /e,  —  «3  )  ; 

y(ai)  varie  de  zéro  à  zéro  en  passant  par  un  maximum,  qui  est 
(ibid.) 

2(v/c,—  ^3— V^e,— e,). 

Donc  (-r^)        a  pour  minimum  4v/^2  —  ^3^  c'est-à-dire  une 

<|uantité  positive   quand  on   a  supposé  ^  de  même    signe  que 

^3  —  P^î  c'est-à-dire  positif.  C'est  ce  qu'on  voulait  établir. 

On  remarquera,  de  plus,  que  (^)         n'est  jamais  nul,  saufsi 

/»j  =  <?,,  sous  réserve,  bien  entendu,  de  ce  cas  singulier  signalé 
plus  haut  où  le  plan  vertical  est  immobile.  Le  cas  ^,=  ^3  n'offre 
aucun  intérêt  :  c'est  celui  où  l'axe  du  corps  reste  immobile  dans 
la  position  verticale,  et  où  le  corps  tourne  autour  de  cet  axe  d'un 
mouvement  uniforme. 


l'iO  DEUXIÈME   PARTIE.   —   APPLICATIONS. 


Mouvement  relatif  de  la  verticale  par  rapport  au  corps. 

Comme  le  précédent,  ce  mouvement  peut  être  caractérisé  par  celui 
de  la  verticale  dans  le  plan  qui  la  contient  avec  Taxe,  et  gar  le  mou- 
vement relatif  de  ce  plan  autour  de  Taxe  du  corps.  Le  mouvement 
de  la  verticale,  caractérisé  par  la  variation  de  l'angle  CZ,  est  le 
mtlme  que  celui  de  Taxe  dans  le  plan  vertical.  Quant  à  la  rotation 
de  plan  autour  de  Taxe  du  corps,  elle  est  caractérisée  par  Faiigle 
ç,  que  fait  ce  plan  avec  Taxe  A,  et  Ton  a  (26) 

cosAZ-4- icosBZ 
cosAZ —  icosBZ 

ffS  — __  cosCZ(5  — gcosCZ)  _  (r  — a)cos»CZ-h  ScosCZ  — r 

(88)   ^^   -      r-h  i_cos»GZ  ""  i-cos»CZ 

Ici  il  y  a  deux  valeurs  de  la  variable  qui  font  évanouir  ^  et,  sui- 
vant le  nature  de  ces  valeurs,  cette  dérivée  peut  être  effectivement 
deux  fois,  une  fois  ou  n'être  jamais  nulle.  Ainsi,  dans  ce  mouve- 
ment relatif,  la  rotation  du  plan  peut  être  oscillatoire  dans  deux 
sens  différents  pendant  rinlervalle  d'une  demi-période. 

Ces  caractères,  qui  rendent  le  mouvement  actuel  différent  de 
celui  qu'on  a  examiné  précédemment,  disparaissent  si  l'on  sup- 
pose r=a.  Nous  savons  déjà  (p.  92)  que,  pour  ce  cas  particu- 
lier, le  mouvement  relatif  a  même  définition  que  le  mouvement 
absolu.  Il  y  a  seulement  lieu  de  remarquer  que  les  deux  mouve- 
ments ne  peuvent  jamais  être  tous  deux  à  la  fois  oscillatoires.  On 
a  reconnu,  en  effet,  la  condition  8^^  a^  (^i)  comme  nécessaire 
pour  que  le  premier  mouvement  soit  oscillatoire.  Le  second  cor- 
respond à  l'échange  de  8^  et  a^  •  il  exige  donc,  pour  être  oscilla- 
toire, la  condition  opposée  8^  <^  ol^.  Quant  au  cas  8^  =  a^,  examiné 
déjà,  il  ne  s'y  présente  pas  d'oscillation. 

Le  mouvement  relatif  du  plan  vertical  par  rapport  au  corps  se 
compose,  comme  on  Ta  vu,  de  ce  mouvement  même  envisagé  pour 
une  valeur  arbitraire  de  /',  et  d'une  rotation  uniforme.  Il  est  aisé 
par  là  de  concevoir  comment,  en  prenant  à  volonté  celte  der- 
nière rotation,  on  peut  faire  disparaître  ou  faire  naître  les  oscilla- 
tions, et  il  n'est  pas  nécessaire  de  s'y  arrêter  davantage. 


CBAPITRB   III.  —   ROTATION  d'uN   CORPS  GRAVE   DE  RÉVOLUTION.       131 


Le  moyen  mouvement  du  plan  vertical  mesuré 

dans  llierpolhodie. 

Reprenons  la  formule  (85)  qui  donne  le  moyen  mouvement  ^q. 
Tenant  compte  de  ce  que  Vq=^  a  —  a^  (36)  et  employant  la  for- 
mule (45)  qui  donne  -  ?  nous  avons 


<j/0  =  -  /  OjÇç^o  —  T,  Po  -H  16  -  W  j  . 


Comparant  avec  la  formule  (II,  20)  qui  donne  Tangle  '^0  d^ns 
rherpolhodie  relative  au  premier  mouvement  composant,  nous 
reconnaissons  de  suite  que  ^0  est  égal  à  —  y 0  ou  à  —  y q  ±  tz 
suivant  la  grandeur  du  coefficient  de  i  dans  Tq*  Cette  coïncidence 
peut  être  expliquée  par  la  nature  même  du  sujet.  Prenons,  en 
effet,  dans  les  mouvements  à  la  Poinsot  composants,  deux  po- 
sitions des  figures,  distantes  d'une  période  de  Fargument.  Pour 
Tune  et  l'autre  de  ces  positions,  le  plan  des  axes  Zq^  z^  a  la  même 
situation  ;  mais  les  axes  Xq,  y^  ont  tourné,  quand  on  passe  de 
l'une  à  l'autre,  d'un  angle  ay©  en  valeur  absolue  (p.  58).  Dans 
le  mouvement  relatif  du  plan  ZqZ^  par  rapport  à  ces  axes,  mou- 
vement qui  est  celui  du  corps  grave,  le  plan  a  donc  tourné,  en 
sens  inverse,  de  l'angle  ayo,  à  un  multiple  près  de  la  circonfé- 
rence. 

A  peine  est-il  besoin  d'ajouter  que  le  moyen  mouvement  re- 
latif du  plan  vertical  par  rapport  au  corps  a  la  même  relation 
avec  l'angle  analogue  à  y©,  mais  se  rapportant  au  second  mouve- 
ment à  la  Poinsot  composant. 

Ces  relations  entre  le  mouvement  du  corps  grave  et  les  herpol- 
hodies  peuvent  être  précisées  bien  davantage  par  l'analyse  qui  va 
suivre. 


Le  mouvement  du  plan  vertical  mesuré  dans  Hierpclhodie. 

L'expression  (29)  de  cosCX  -{-  e  cosCY  est  celle  d'une  fonction 
doublement  périodique  de  seconde  espèce,  qui  se  décompose  en 


122  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

éléments  simples  par  la  formule  suivante  (t.  I,  p.  280) 

C'a  (J'ai  (f^u  du\^  o'^a  —  ai)^u  J 

Remplaçons  //  par  —  Wo(4i),  ci  —  a^  par  Cq  et  î^^i  —  ^^  par 
son  expression  (4^)}  puis  désignons  par  F  une  constante,  et  nous 
aurons 

cosCX  +  tcosCY  =  F^  \=^("o  +  ^'o)  ^-(ç...a  ±)  ,J . 

Cette  fonction,  dont  la  dérivée  ligure  ici  prise  par  rapport  à  w^, 
n'est  autre,  sauf  un  facteur  constant,  que  l'expression  de  Xi  h-  l'yt 
(II,  i4)  relative  à  un  point  quelconque  de  l'herpolhodie  pour  le 

premier  mouvement  à  la  Poinsot.  Le  rapport  — -^  =  tang^  est 

donc  égal  ^-J--'  Par  conséquent,  la  rotation  du  plan  vertical 

contenant  Vaxe  du  corps  est  constamment  égale  à  la  rotation 
de  la  tangente  dans  Vherpolhodie  relative  au  premier  mouve- 
ment à  la  Poinsot  composant. 

Celte  proposition  éclaire  d'un  jour  nouveau  toute  cette  théorie  : 
on  voit  d'abord  que  le  mouvement  oscillatoire  du  plan  vertical 
correspond  aux  points  d'inflexion  de  l'herpolhodie,  et,  en  second 
lieu,  que  l'angle  ^0  est  précisément  égal,  en  valeur  absolue,  à  yo,- 
quand,  dans  l'herpolhodie,  l'angle  y  varie  toujours  dans  un  même 
sens  5  au  contraire,  si  l'angle  y  varie  avec  oscillation,  ^j^o  diffère  de 
yo  par  une  demi-circonférence.  Enfin  le  fait  si  remarquable  que 
la  rotation  moyenne  ^0  est  toujours  de  même  sens  que  la  rotation 
effective  au  moment  où  l'angle  CZ  est  minimum,  ce  fait  se  re- 
trouve ici  tout  naturellement.  En  effet,  le  minimum  de  CZ 
(m  =  w')  correspond  au  maximum  du  rajon  vecteur  dans  l'herpol- 
hodie, et,  d'après  la  forme  de  cette  courbe,  il  est  évident  que  la 
rotation  périodique  de  la  tangente  s'effectue  toujours  dans  le  sens 
même  011  celte  tangente  tourne  effectivement  quand  son  point  de 
contact  passe  en  un  sommet  où  le  rayon  vecteur  est  maximum. 

A  peine  est-il  besoin  d'ajouter  que,  pour  le  cas  où  l'ellipsoïde 
d'inertie  est  une  sphère,  la  même  relation  a  lieu  entre  le  mouve- 
ment relatif  du  plan  vertical  par  rapport  au  corps  et  la  rotation  de 
la  tangente  dans  l'herpolhodie  du  second  mouvement  à  la  Poinsot. 


CHAPITRE  III.  ^  ROTATION  D*CN  CORPS  GRAVE  DE  RÉVOLUTION.   19.3 


Expression  des  composantes  de  la  rotation. 

Dans  les  calculs  du  début,  nous  avons  éliminé,  sans  les  calcu- 
ler, les  composantes  />,  q  de  la  rotation.  On  peut  calculer  p  -f-  iq 
par  Tune  ou  l'autre  des  équations  (p.  86)  entre  lesquelles  on  a 
éliminé  cette  quantité.  Il  est  visible  ainsi  que  p  +  iq  est  une  fonc- 
tion doublement  périodique,  de  seconde  espèce,  a^ant  mêmes 
multiplicateurs  que  cosAZ-f-  ecosBZ.  Mais,  après  celte  observa- 
lion,  on  obtient />  +  iq  par  un  autre  moyen  plus  simple. 

En  employant  pour  a  la  même  expression  qu'a  la  page  91,  on 
obtient,  sous  la  forme  suivante,  l'expression  de  cosAZ  -f- 1  cosBZ, 
analogueàcellequel'on  vient  d'employer  pour  cos ex  4-  tcosCY  : 

/ 

—  -  (  X — /•  I  « 

(cosAZ  H- icosBZ)*»    "^ 

rfa  Lpai  —  pa   (^{a-hai)^u  J 

Les  équations  (2)  donnent,  d'autre  part, 

^(£jtiL>  =  |(a  -  r)(/) -+- ly) -^  î  ^'?(<^ûsAZ -4- i  cosBZ) 
ou,  sous  une  autre  forme  (17), 


(a-  r)« 


De  la  comparaison  résulte 

l3               K               (^(U  —  a  —  (II)     krt4-!;«, -t-^'rt-r)|// 
P  -ir  W  —  -— -, -■  ^L  T  J 

'         ^         1    pax  —  pa    ^(a  -h  ai)^u 

et,  de  même, 

t3  I  ^i  II  -^  a  -^  at)     -l^a  +  T^Ot-i-ll     r)\tt 

p  —  iq  = L     ^_  '    c    I-  ^  J  > 

sans  aucune  constante  à  délerniiner  dans  l'intrgration,  puisque  la 
forme  ainsi  trouvée  est  bien  celle  d'une  fonction  ayant  les  multi- 
plicateurs connus  d'avance.  Sans  que  nous  voulions  y  insister,  on 
ne  manquera  pas  d'observer  que  les  composantes  de  la  rotation 


124  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

sont  proportionnelles  aux  coordonnées  du  point  correspondant 
sur  Vherpolhodie  du  second  mouvement  composant.  De  même, 
dans  le  mouvement  relatif  de  Tespace  par  rapport  au  corps  grave, 
les  composantes  de  la  rotation  sont  proportionnelles  aux  coor- 
données du  point  correspondant  sur  Therpolliodie  du  premier 
mouvement  composant. 

Expression  des  constantes  au  moyen  du  mouvement  initial. 

Pour  compléter  les  notions  que  nous  venons  d'exposer,  nous 
allons  dire  quelques  mots  des  conditions  expérimentales  qui  per- 
mettent de  réaliser  les  divers  cas  du  mouvement.  On  sait  qu'il 
existe,  à  cet  effet,  un  appareil  imaginé  par  M.  Gruey,  et  composé 
d'un  tore  monté  sur  un  axe  autour  duquel  le  tore  peut  recevoir  un 
mouvement  de  rotation.  L'axe  du  tore  est  suspendu  au  moyen 
d'une  suspension  à  la  Cardan.  Nous  appellerons  son  extrémité  la 
pointe  de  l'appareil. 

Nous  supposerons  le  tore  animé  de  la  rotation  r  autour  de  son 
axe  quand  on  vient  à  suspendre  cet  axe  ;  on  donne  à  cet  axe  une 
inclinaison  arbitraire  sur  la  verticale,  inclinaison  qui  peut  être 
supérieure  à  90"  (auquel  cas  l'appareil  a  la  pointe  en  Vair)  et 
on  l'abandonne  en  imprimant  à  la  pointe  une  vitesse  arbitraire  «', 
perpendiculaire  à  l'axe. 

L'impulsion,  par  laquelle  est  communiquée  cette  vitesse,  est 
supposée  donnée  perpendiculairement  à  l'axe  pour  tous  les  points 
du  corps.  On  peut  la  concevoir  comme  une  rotation  dont  l'axe  est 
normal  à  l'axe  de  l'appareil.  Les  composantes  de  cette  rotation 
sur  les  axes  A,  B  du  corps  sont  les  valeurs  initiales  de  /?,  q  \  la 
rotation  r  est  la  constante  désignée  jusqu'à  présent  par  cette 
lettre.  La  constante  a  s'en  déduit  (i)  ;  la  valeur  initiale  de  l'angle 
(VL  est  connue,  enfin  p  est  une  donnée  relative  à  l'appareil.  Nous 
avons  à  trouver  par  là  y  et  S. 

Prenons  pour  unité  la  longueur  de  l'axe.  Les  composantes  de  la 
vitesse  w  de  la  pointe  sur  A,  B,  C  sont  alors  q^  —  />,  o.  On  a  donc  (6) 

(89)  «'«  =  p(cosGZ-4-Y); 

de  là  l'expression  de  py 


CHAPITRE   III.  —    ROTATION    D^L'N   CORPS   GRAVE   DE   RÉVOLUTION.       125 

D'autre  part,  d'après  les  égalités  (7,  70),  nous  avons 

p  cos  AZ  -+-  q  cos  BZ  =  -^  sin*  CZ  =  8  —  a  cos  GZ, 

d'où  résulte 

0  =  ot  cos  CZ  -h  />  cos  AZ  -+-  q  cos  BZ, 

ce  qui  détermine  0. 

Pour  préciser  complètement,  on  peul  choisir  la  position  initiale 
des  axes  et  supposer  B  coïncidant  avec  Y,  en  position  et  en  sens. 
L'axe  C  du  tore  est  alors  situé  dans  le  plan  XZ  et  l'on  peut  sup- 
poser positive  sa  projection  sur  X.  Comme  les  deux  systèmes 
d'axes  doivent  être  congruents,  le  sens  de  l'axe  A  est  alors  fixé.  11 
est  situé  dans  le  plan  XZ,  et  Ton  a 

AZ  =  CZ  -+-  -  )  cos  AZ  =  —  sin  CZ, 

'2 

ce  sinus  étant  positif. 

Il  est  plus  commode  de  considérer,  au  lieu  de  p,  </,  les  compo- 
santes de  w  sur  les  axes  fixes  X,  Y,  Z*,  ces  composantes  sont 

w^=ycosCZ,         ^^y  =  — Pi         ^^z  =  —  ysinCZ. 

L'expression  de  S  devient  ainsi 

0  =  a  cos  GZ  ■+-  IV y  sin  GZ. 

Nous  pouvons  enfin  supposer  l'axe  Y  pris  dans  le  sens  de  la 
composante  Wyy  en  sorte  que  v^y  soit  positif.  La  rotation  actuelle 
du  plan  vertical  contenant  l'axe  est  également  positive.  La  con- 
stante a,  qui  a  le  signe  de  r,  est  positive  ou  négative,  suivant  le 
sens  de  la  rotation  du  tore  autour  de  son  axe. 

Les  données  relatives  à  l'expérience  que  l'on  veut  faire  sont, 
comme  on  voit,  tout  à  fait  claires  et  sont  traduites  par  les  nombres 
a,  iv,  Wy  et  par  l'angle  CZ.  On  peut  s'en  servir  aisément  pour  étu- 
dier le  mouvement  du  corps. 

Cherchons,  par  exemple,  les  conditions  du  mouvement  oscilla- 
toire. Soit  d'abord  a>  o.  La  première  inégalité  (71)  se  réduit  à 
5  <  a,  c'est-à-dire 

(90)  iv_^-<alang}GZ. 


126  DEUXIÈME    PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Quant  à  la  seconde  inégalité  (71),  on  a 


P(v-;)- 


iv*H-  -  (Vy  sinCZ, 


quantité  positive.  La  condition  (90)  est  donc  la  seule  pour  le  cas 
où  la  rotation  du  tore  autour  de  son  axe  est  du  même  sens  que  celle 
du  plan  vertical  autour  de  la  verticale. 

Soit,  en  second  lieu,  a  <C  o.  On  trouve  immédiatement  que  Wy 
doit  être  inférieur  aux  deux  quantités 

p  sin  GZ 

Comme  Wy  est  inférieur  à  iv,  cette  condition  sera  remplie  en  par- 
ticulier si  w  est  moindre  que  les  mêmes  quantités,  c^est-à-dire  si 
Ton  a 

(91)  -acotiCZ>ti^>^''"^^^. 

—  a 

Ces  conditions  exigent  celle-ci  : 

a»  >  2?  singez. 

11  est  à  remarquer  que  les  conditions  (91)  sont  nécessaires  si  l'on 
suppose  (Vj  =  (v,  c'est-à-dire  si  la  vitesse  w  est  horizontale,  si  donc 
on  prend  pour  Tinstant  initial  celui  où  la  pointe  est,  soit  au  plus 
haut,  soit  au  plus  bas.  Mais,  comme  a  est  négatif,  on  peut  être  cer- 
tain que,  les  conditions  (91)  étant  remplies,  la  pointe  sera  au  plus 
bas.  C'est  ce  qui  résulte  de  l'observation  faite  précédemment  (p.  1 1 8) 
sur  le  signe  de  a  dans  le  cas  du  mouvement  oscillatoire. 


Mouvement  pendulaire  :  rotation  du  plan  vertical. 

Un  pendule  conique  est  un  corps  grave  de  révolution  suspendu 
par  un  point  de  son  axe  et  dont  on  suppose  négligeables  les  di- 
mensions dans  les  sens  perpendiculaires  à  cet  axe.  Il  est  donc  ca- 
ractérisé par  la  supposition  que  le  moment  d'inertie  K  autour  de 
cet  axe  est  nul.  Cette  supposition  se  traduit  dans  les  formules  par 
a=  o  (i). 

On  doit  remarquer  que  l'hypothèse  a  =  o  convient  également 


CHAPITRE   III.  —    ROTATION    d'uN   CORPS   GRATE   DE  RÉVOLUTION.       I27 

au  cas  d'un  corps  grave  de  révolution  quelconque,  pourvu  qu^on 
suppose  r  =  o  (i).  Ainsi  un  corps  de  révolution  prend  le  mouve- 
ment pendulaire  quand  la  rotation  constante  autour  de  son  axe 
n'existe  point. 

A  l'égard  des  mouvements  à  la  Poinsot  composants,  l'hypothèse 
a=:o  donne  (09) 

.     .  2         I         I         I 

Telle  est  la  supposition  qu'on  doit  faire  sur  le  premier  mouve- 
ment à  la  Poinsot  pour  obtenir  le  mouvement  pendulaire. 

La  formule  relative  aux  points  d'inflexion   dans    l'herpolhodie 

(p.  61)  montre  que  ^  -^  a  pour  numérateur  une  constanic.  Par 

la  formule  (70),   on  voit  aussi  que  -.J-   a  pour  numérateur  une 

constante,  en  sorte  que  la  rotation  du  plan  vertical  contenant  le 
pendule  se  fait  toujours  dans  un  même  sens;  mais,  en  outre,  la 
rotation  moyenne  ^0?  celle  qui  correspond  à  une  demi-période, 
est  comprise  entre  deux  limites  fixes  :  c'est  ce  que  nous  allons 
établir. 

Des  deux  arguments  a,  a^,  un  seul  est  arbitraire;  car,  en  vertu 
de  la  condition  a  =  o,  on  a(3i) 

(93)  p'ai  =  p'a. 

Posons  ûfi  =  w  -{'ia\j  en  sorte  que  a\  soit  une  variable  réelle, 
et  formons  la  dérivée  de  •%  par  rapport  à  a\.  D'après  (gS),  nous 

avons 

j)*ai  dui  =  p'a  da 

et,  par  suite  (85), 

Remplaçons  p'^  par  6p^  —  ^^2,  et- nous  obtiendrons 

(94)  ^^^^^^  ;i^  =  — [to(6papai-Hi^,)-h6Tj(pa-hpai)]. 
poi  —  pa  aa^ 


128  BBUXIÈMB   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Avec  les  arguments  a,  at  satisfaisant  à  la  relation  (gS),  il  en  existe 
un  troisième  a2,  donnant  aussi 

p'a  =  p'ai  =  p'atj 
et  Ton  a  (t.  I,  p.  1 14) 

(  pa-Hpa,-f-pa,  =  o, 
(qS)  <  . 

{  papai  =  p«a,— t/Ti- 

Soit  posé  pa2  =  ^,  l'égalité  (94)  devient 

pax  —  pa  aa^ 

Les  trois  arguments  a,  ^i,  a^  ont  pour  somme  une  période.  Le 
premier,  a,  est  purement  imaginaire;  le  second,  ai,  est  de  la  forme 
w  -f-  ici\j  avec  a\  réel;  le  troisième,  «2,  est  de  cette  même  forme, 
et,  si  l'on  fait  varier  pat  depuis  ei  jusqu'à  ^2,  pa2  varie  en  sens 
inverse  depuis  ^2  jusqu'à  e|. 

Le  poljnôme  tox^ —  t,j:  —  ji  ff2^  étudié  au  Tome  1  (p.  3i5),  est 
négatif  pour  les  valeurs  extrêmes  x  =  ^2  »  J^  =  ^i .  Il  est  donc  né- 
gatif pour  toutes  les  valeurs  intermédiaires,  c'est-à-dire  ici  toujours 
négatif.  Quant  au  coefficient  de  la  dérivée,  au  premier  membre,  il 

est  négatif^  car  pat  —  pa  et  p"a  sont  positifs.  Donc  -^  est  tou- 
jours positif.  La  fonction  ^0  est  donc  croissante,  comprise,  par 
conséquent,  entre  ses  deux  valeurs  extrêmes.  Supposons  a\  al- 
lant de  zéro  ù  — •  Les  valeurs  extrêmes  correspondantes  sont,  pour 

if 

a,  ai  et  ^q,  les  suivantes  (85) 

ai=o,  e/i=aj,  a= — to'         «Lq  = - 

2 


Ainsi,  quand  -^-. —  est  positif,  on  a 
(96)  ^<'^a<^. 

eu' 

De  même,  si  l'on  supposait  a\  allant  de  zéro  à :  »  on  trouve- 


CHAPITRE  III.  —   ROTATION  d'uN   CORPS   GRAVB   DE   RÉVOLUTION.       laQ 

rait  que  ^o  est  compris  entre et  —  tt.  Ce  cas  ne  diffère  pas  au 

fond  du  précédent;  on  peut  même  en  faire  abstraction  si  Ton  sup- 
pose T  pris  à  volonté,  positif  ou  négatif. 

Les  deux  limites  (96)  entre  lesquelles  ^j^o  reste  toujours  renfermé 
montrent  la  généralité  d^un  phénomène  reconnu  d'abord  par  l'ob- 
servation et  dont  nous  allons  parler. 

Quand  cos  CZ  ne  passe  pas  par  zéro  y  c'est-à-dire  quand  le 
pendule  ne  traverse  pas  le  plan  horizontal  de  suspension,  la  pro- 
jection de  la  trajectoire  de  son  extrémité  sur  un  plan  horizontal 
présente  une  suite  de  sommets,  en  chacun  desquels  le  ra^on  vec- 
teur issu  du  pied  de  la  verticale  est  successivement  maximum 
et  minimum,  en  même  temps  que  l'angle  CZ  lui-même. 

Si  ^0  était  égal  à  -»  la  courbe  serait  un  ovale  avec  deux  axes  de 

symétrie.  Comme  ^0  n'est  pas  égal  à  -9  l'apparence  est  celle  d'un 

ovale  décrit  par  le  point  et  tournant  lui-même.  Mais,  comme  ^0 

est  supérieur  à  -  >  l'ovale  semble  tourner  toujours  dans  le  sens 

même  où  ^extrémité  du  pendule,  en  projection,  décrit  cet 
ovale.  En  outre,  comme  <j^o  est  inférieur  à  tt,  le  moyen  mouve- 
ment de  l'ovale  est  toujours  moindre  que  le  moyen  mouve- 
ment du  point  sur  cette  courbe.  La  première  de  ces  proposi- 
tions a  été  démontrée,  pour  la  première  fois,  par  Puiseux,  en 
1842. 

Réaction  de  la  tige  du  pendule. 

Si  l'on  avait  traité  directement  le  problème  du  pendule,  on 
aurait  considéré  le  mouvement  de  l'extrémité  comme  celui  d'un 
point  pesant,  astreint  à  rester  sur  une  sphère.  En  désignant  par 
X,  Y,  Z  les  coordonnées  de  ce  point,  par  N  la  réaction  normale  à 
la  sphère,  ou  réaction  de  la  tige  ;  par  g  l'accélération  de  la  pesan- 
teur, on  eût  posé  les  équations  suivantes  (supposant  la  longueur 
du  pendule  égale  à  l'unité) 

(97)  rf^  =  '^x.       IF^^^^       SF^^^-^^- 

Calculons  N  par  la  dernière  équation,  en  observant  que  g  est 

II.  9 


l3o  DEUXIEME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

justement  la  valeur  que  prend  ici  la  constante  7  ^  (i) ,  et  que 

Z  coïncide  avec  cosCZ(i9),  la  longueur  de  pendule  étant  prise 
pour  unilé  : 

(98)  J^^pa^-^pa-^pu^_pa,-^^pu^       du  =  .dL 

pa^—pa  pai  —  pa 

Nous  avons  donc  (97) 

du^      1^  Vpai— pa      ^    ^      ^    ) 

Suivant  (qS),  on  a 

(p  ai  —  p  a)«  =  ^î  —  3  p«  ûfj  ; 

comme,  de  plus,  1^' u  =  i2p^ii  —  ^2,  il  vient 

^Z  =  -    -^ — (4p*w  — P*«î) 
et  enfin 

(99)  N  =  3x«(2pa— pa,). 

Nous  envisagerons  un  peu  plus  loin  les  conséquences  méca- 
niques. 

Digression  sur  un  cas  de  Féquation  de  Lamé. 

Les  coordonnées  X,  Y  du  dernier  paragraphe  ne  sont  autres  que 
cosGX  cl  cusCY,  en  sorte  que  les  deux  fonctions  cosCX±z./cosCY 
vérifient  toutes  deux  l'équalion  diflerentielle  linéaire  déduite  de 

(97»  99 ) 

Nous  avons  déjà  parlé  (t.  ï,  p.  'j»35)  d'une  équation  analogue 

d*z 

-^-,=(2pu^pv)z. 

Toutes  deux  sont  comprises  dans  la  forme  commune 

(100)  ^,  =  n(n-hi)(pu-i-^-cLJz, 


CHAPITRE   III.  —   ROTATION   d'uN   CORPS   GRAVE   DE   RÉVOLUTION.       l3l 

OÙ  a  est  une  constante  quelconque  et  n  un  enlier  positif.  Connue 
sous  le  nom  adéquation  de  Lamé,  cette  équation  sera,  en  son  lieu, 
l'objet  d'une  étude  spéciale.  Le  cas  n  =  i  est  celui  que  nous  avons 
rencontré  au  Tome  I;  le  cas  n  =  2  se  rencontre  ici  avec  sa  solu- 
tion, qu'on  peut  présenter  ainsi  ;  La  constante  a  étant  écrite  sous 
la  forme  —  p^a,  soient  a  et  a^  deux  arguments  différents  de 
a^  et  satisfaisant  à  la  condition 

(101)  p'a  =  p'ai  =  p'aj, 

on  a,  pour  V inconnue  z,  dans  Inéquation  (100)  a{>ec  n  =:^  2, 

z  =  G— ^^ — ^ —  e(^«-^«i'w 

Cette  fonction  z  a  deux  déterminations  distinctes,  en  sorte 
qu'elle  fournit  la  solution  complète  :  effectivement  a  et  a^  peu- 
vent y  être  échangés. 

La  solution  devient  explicite  si  Ton  forme  l'équation  du  second 
degré  dont  les  deux  racines  sont  pa^  ctpa.  Soit  désigne  pa^  par 
—  a  ;  cette  équation  est  la  suivante 

ou  bien 

(io3)  55  —  a{  -f-  «î  -  i  ^5  =  o. 

4 

Ainsi,  au  cas  n  =  2,  l'équation  (100)  de  Lamé  a  pour  solu- 
tion la  fonction  z  (102),  dans  laquelle  a  et  a^  sont  choisis  par 
la  condition  quepaetpa^  soient  les  racines  de  Inéquation  (io3) 
et  que  p'a  et  p'a^  aient  un  même  signe. 

Voici  maintenant  une  autre  manière  de  présenter  cette  solution. 
En  posant  ai  —  a  =  (^,  on  écrira,  au  lieu  de  (102), 

X  étant  une  constante  qu'il  faut  trouver.  C'est  la  forme  même 
qui  s'est  offerte  en  un  paragraphe  précédent  (page  122),  pour 
cosCX-f-  icosCY. 


]32  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Pour  obtenir  ç^,  nous  avons  d'abord  (loi) 

pp  -4-  pai  -h  pa  =  (  -  ^—^ ^—  )    =  (  — ^  )  • 

\'ipai^  paj         \pai  —  pa/ 

En  remplaçant  pui  -f-  pa  et  pUt  —  pa  par  la  somme  et  la  diffé- 
rence des  racines  de  l'équation  (io3)  et,  en  outre,  p"a2  par 
—  4  ot'  -<-  5^2  a  —  gsj  on  obtient 

On  a  ensuite  a  par  le  calcul  suivant  (t.  I,  p.  i38) 

v/  \       V  V  I  p'(a  — ai)-+-p'a 

2  p(a  —  cti)  —  pa 

__  £  p'(a'—ai)—'p'ai       __  p'(q  —  aQ-t-p'q  — p'ai  _  __      pV 
2p(a — ai) — pai  :ip{a^a^)  —  pa — pai  apc — a' 

(106)  ^=  '^'^ 


app —  a 


L'équation  de  Lamé  (100),  au  cas  n=  2,  se  résout  par  la 
fonction  (io4),  où  ç  est  un  argument  déterminé  par  l'égalité 
(io5),  puis  X  par  l'égalité  (106). 

Sur  une  distinction  entre  le  pendule  à  tige  et  le  pendule  à  fll. 

Revenons  à  la  réaction  N  (99),  que  nous  avons  appelée  réac- 
tion de  la  tige  du  pendule.  Si  le  pendule  est  formé  par  un  poids 
suspendu  à  un  fil,  N  changé  de  signe  est  la  tension  de  ce  fil.  Le 
poids  ne  reste  sur  la  sphère  que  si  le  fil  est  efl'ectivement  tendu  : 
si  donc  N  est  une  quantité  négative,  il  en  est  toujours  ainsi  aux 
points  les  plus  bas  de  la  course  ;  car  ces  points  correspondent  au 
maximum  de  Z,  c'est-à-dire  à  jjw  =  ^3  :  comme  e^  est  négatif  et 
moindre  que  e^y  minimum  de  pa,,  2^3  est  a  fortiori  moindre 
que  pa^  et  N  est  négatif.  Mais  il  peut  en  être  autrement  aux 
points  les  plus  hauts  si  €2  est  positif.  En  ce  cas,  le  mouvement  du 
pendule,  s'il  est  suspendu  par  un  fil,  ne  suivra  pas  les  lois  mar- 
quées par  les  formules.  En  effet,  au  moment  où  la  tension  devient 


CHAPITRE   III.  —    ROTATION  D'uN   CORPS   GRAYB  DE  RÉVOLUTION.      l33 

nulle,  le  poids  commence  à  tomber  comme  s*il  était  libre,  et  son 
mouvement  suit  dès  lors  une  autre  loi. 

Cette  distinction  physique  entre  les  mouvements  pour  lesquels 
N  change  de  signe  et  ceux  où  N  conserve  un  signe  invariable  cor- 
respond aussi  à  une  distinction  géométrique  entre  les  trajectoires 
de  Fextrémité  du  pendule.  En  effet,  d'après  Téquation  (7),  on  a 

,  dY      ^  dX      ^ 

c'est  l'intégrale  des  aires  ;  puis  on  conclut  de  (97) 

d\  d^X       dX  d^Y 


dt   dt^         dt    dt^ 


=  8N. 


Par  conséquent,  lorsque  la  réaction  devient  nulle,  le  plan  oscu- 
lateur  de  la  trajectoire  est  vertical  ou,  en  d'autres  termes,  la  pro- 
jection horizontale  de  la  trajectoire  présente  une  inflexion. 

La  condition  pour  que  cette  circonstance  ait  lieu  effectivement, 
c'est  que  N  soit  positif  quand  pu  =  62',  c'est  donc  (99) 

(107)  pa,<  2ej. 

Lorsque  cette  condition  est  remplie,  ^(98)  passe  aussi  du  posi- 
tif au  négatif.  En  effet,  pa^  devant  être  supérieur  à  €2^  l'inéga- 
lité (107)  exige  que  €2  soit  positif;  par  conséquent,  — ^  pa2  est 
négatif,  moindre  donc  que  62-  De  plus,  — ^p(i2  étant,  d'après 
(107),  supérieur  à  — ^2,  est,  par  cela  même,  supérieur  à 
e^;  car  —^2=^3-4-^1. 

Ainsi,  dans  le  cas  qui  nous  occupe,  les  points  les  plus  hauts 
sont  au-dessus  du  plan  horizontal  de  suspension.  Les  points  les 
plus  bas,  en  tous  les  cas,  sont  au-dessous  de  ce  plan;  car 
pa2  4-2^3,  moindre  que  e^  —  ^2,  est  toujours  négatif.  Il  est  donc 
possible  de  caractériser  la  condition  (107)  par  les  éléments  du 
mouvement,  relatifs  à  une  position  de  l'extrémité  du  pendule  au- 
dessus  de  l'horizon  de  suspension. 

Le  carré  de  la  vitesse ,  que  l'on  peut  tirer  aussi  des  équa- 
tions (97)  par  l'intégrale  des  forces  vives,  nous  est  fourni  par 

l'égalité  (89) 

«;«=4T«(pa,  — pu), 


l34  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

tandis  que  la  hauteur  H  =:  —  Z,  au-dessus  de  Thorizon  de  suspen- 
sion, est 

pai-^pa  p  ^^    '        ^    ^       g   *^ 

De  là  résulte 

wi — ^H  =  3x*(pa2 —  ipu)  =  —  N. 

Par  conséquent,  si  Vextrémité  du  pendule  est  abandonnée  à 
V action  de  la  pesanteur  à  une  hauteur  H  au-dessus  du  point 
de  suspension  et  avec  une  vitesse  dont  le  carré  soit  moindre 
que  ^H,  la  courbe  décrite  par  la  projection  horizontale  de 
cette  extrémité  présente  des  points  d^ inflexion. 


Représentation  du  mouvement  par  des  séries; 

moyen  mouvement. 

Occupons-nous  d'abord  du  moyen  mouvement  du  plan  vertical 
contenant  l'axe  et  calculons,  à  cet  effet,  les  séries  qui  représentent 
les  deux  angles  auxiliaires  ci-après 

(108)  , 

Pour  le  premier  ^J/'j,,  nous  avons  à  faire  usage  des  séries  mêmes 
qui  ont  été  employées  au  Chapitre  II,  p.  65.  En  posant  donc 


T^a\ 


a,=  a)H-ai,         Ai  =  e  *«»>  ,         n,  = ;, 


2U> 


on  a  immédiatement 


m 


m 


Il  est  bon  d'adjoindre  au  premier  de  ces  développemenls  une 


CHAPITRE  III.  —  ROTATION  d'uN  CORPS  GRAVE  DE  RÉTOLUTION.   l35 

autre  forme  qui  mette  en  évidence  le  cas  particulier  «i  =  ±:(i)', 
savoir 

i  d,' =  i  -  V -il- iziAi!!! 


lTc(<l'|  -4-Ci>') 


20) 


L'argument  «i,  comme  Targument  v  du  Chapitre  II,  est  égal  à 
(0  augmenté  d'une  imaginaire  pure,  en  sorte  qu'on  a  pris  là  les 
séries  mêmes  des  pages  65,  67,  en  mettant  «i  au  lieu  de  v.  Pour 
calculer  tj^'J,,  on  mettra  a  au  lieu  de  v  —  w.  On  obtiendra  de  la 
sorte  les  développements  ci-après 


- —  ira 

A  =  «««,  tt=    ;, 

2U) 


I    I  -+-  A«       ^      q"^       I  — A*'" 


I  .„_        I    I -+- A'       ^      q'^       I- 


^W  j\   /« 


m    m 


2      ^    I  — ^'»  A''«  \  Vî'  / 


m    m 


•1      Ad.    i—q'^         A*"*  ^  ^^  / 

=      — I (  7  cota -H  >  — ^  '  ^  sin  ma  )  • 

D'après  la  formule  (85),  nous  avons 

Les  angles  auxiliaires  ^'^^  Yo  servent  aussi  à  calculer  le  moyen 
mouvement  cpo  apparent  du  plan  vertical  par  rapport  au  corps.  Ef- 
fectivement, la  formule  (88)  peut  s'écrire 

^?  __  ^  cosCZ  —  a 

de  ~  1  —  cos'  GZ  ' 

et  l'on  a  déjà  observé  que  le  changement  de  5,  a  en  — a,  — 8 
équivaut  au  changement  de  ai  en  —  «,.  Soit  donc  t^  le  temps  qui 
correspond  à  la  demi-période  de  l'argument;  on  aura 


l36  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 


Mouvement  du  plan  vertical. 

Pour  développer  en  série  le  mouvement  angulaire  du  plan  ver- 
tical, nous  prendrons  encore  deux  angles  auxiliaires  ^',  Y  • 

i  I  M  ,  . 

\  Tdû  ""^^  -+-!!;("-«  )-tC("-+-«)- 

Afin  de  développer  et  d'intégrer  commodément  ces  formules,  il 
est  opportun  de  mettre  sous  la  forme  ci-après  les  séries  (3i,  33) 
du  Tome  I  (p.  4^5,  426).  Soient 

B  =  e^^,        C  =  €»«»>, 
on  a,  d'après  les  séries  citées, 

;(6~c)-!;(6-4-c)-+-^c 


=  7:77,     arctang 


2;(6  — c-4-(u')  — Ç(6-i-c-*-u)')H — 5  c 

Il  faut  remarquer  que,  dans  la  première,  on  peut  écrire  aussi, 
au  lieu  du  premier  terme,  cet  autre  qui  lui  est  égal, 

-  -jj  I   arctang r 

On  doit  se  souvenir  aussi  que  w,  w'  constituent  un  système  arbi- 
traire de  demi-périodes  primitives.  On  pourra  donc,  dans  ces  for- 
mules, remplacer  w  par  w'  et  w'  par  —  o). 


CHAPITRE  III.  —   ROTATION  D^UN  COUPS   GRAVE  DE  RÉVOLUTION.       iSj 

Prenons  le  premier  membre  (i  ii)  en  y  faisant 

b  =  u'-\-  u}f        c  =:  a\f        a  =  w' -4-  a',       «i  =  w  -4-  ai . 
Ce  premier  membre  devient 

Ç(ï«'-4-  îù  —  a\-\-  co')  —  Ç(  w'-4-  (0  -4-  ai  -h  w')  H-  ~  ai 

271 

=  Ç(a  — ai-4-2cu)  — Ç(a-4-ai)H a'j 

=  Ç(m  —  ai)  —  Ç( w -♦- ai) -4- -5  ai  ; 

d'où  résulte  (108,  109)  que  la  série  (i  1 1)  représente 


i  \  du        0)  / 


Prenons  la  série  (1 10),  en  supposant 

6  =  w'h-(o,         c  =  a'i -h  scu',         e=±i. 

Le  premier  membre  (i  10)  devient 
Ç(w'-Mo  — ai  —  eo)')  — Ç(a'-f-a)  -\- a\  4- sto')  H -{a\-\-zu)') 

=  Ç(a  — ai)H-'2r,  — (i -4- e)T/— j;(it -H  ai) -4- (i  —  e)T)'H ^(ai  -4-eto') 

=  Ç(  a  —  a,  )  —  Ç(  w  -4-  «1  )  H cii .  -  • 

La  série  (1 10)  représente  donc  ainsi 

2  /dY  __  yo-4-j£7r 
i  \  du  o) 

Dans  le  premier  membre  (iii),  après  avoir  remplacé  w  et  w' 
par  (I)'  et  —  w,  posons 

ô  =  u\        c  =  ai  -t-  tu'  ; 
ce  premier  membre  devient 

Ç(m' — ai  —  eu' — (u)  — Ç(a'-4-  ai  -4-u)'—  eu)  h r(«i  -ho)') 

=  Ç(ï«  — ai)—  Ç(w-4-ai)  — 2T)'-f-27)  H f-(ai  -4-  o)') 

=  Ç(i«— a,)-  Ç(a-hai)-h  _i ai -4- 7-3 • 

(1)  iu>u> 


l38  DEUXIÈHE   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Le  second  membre  (i  1 1),  moyennant  l'échange  des  périodes,  re- 
présente alors  (109) 

i  \  du  o)       / 

Enfin,  dans  le  premier  membre  (110),  après  avoir  encore  échangé 
les  périodes,  prenons 

6  ~  w'zb  0),         c  —  a\  -h  tu', 

et  la  série  (i  10)  représentera  encore  la  même  quantité  (i  12). 

Ces  divers  modes  de  développement  sont  ici  considérés  à  la  fois 
pour  mettre  en  évidence  les  cas  particuliers,  comme  on  Ta  d(*jà 
observé  à  propos  de  i/^^  if^. 

De  même,  pour  développer  -^  ?  nous  obtenons  les  résultats  ci- 
après  : 

Supposons  b  =  u\  c  =  a]  la  série  (i  1 1)  représente 

i  \du         u)  / 

Supposons  h  =  u\  c  =  «  -h  eci)',  s  =  d-  1  ;  la  série  (110)  repré- 
sente 

i  \  du  0) 

Enfin,  après  avoir  changé  les  périodes,  si  l'on  suppose  dans  la 
série  (i  10)  6  =  w',  c  =:  ^  -h  w',  cette  série  représente 

i  \  du  tu 

c'est  aussi  la  même  quantité  que  représente  la  série  (1 1 1),  si,  ^près 
l'échange  des  périodes,  on  suppose  b=:  ii'zriit)^  c=:  a  -{-  w'. 
Passant  de  ces  développements  à  leurs  intégrales  et  posant 

u=  —  = -i^ -S  L=e««-,         U=U/âl7=c      »«      . 

•10)  au)  ^  ^ 


CHAPITRE   111.  —   ROTATION   D^UN   CORPS   GRAYE   DE   RÉVOLUTION.       1  Sg 

on  obtient  les  séries  ci-après,  qui  correspondent,  par  ordre,  aux 


séries  ci-dessus  : 


m 


^    '  '      sinmu 


?"'  )       AV 


'm 


m 


=  (  — ^  -+- 1  1  u  -h  arc  tang  (  -t-^ tangu  )  -h  2  >       ,    ^ — =^  — rr 


(_,)î<7m     i  —  A"*'»    . 

'    '  ^^ —  sin  m  u 


m 


_.(y.-a.)_„V   (-?.)'      L-U'%i„„,,. 


m 


11 


tang  1  Tm tangûi  )  -4-  2  >  —  ,'   — rr, sinmai  : 


m 


•y=  — ï-^u-*-  2  >   — — -^ sinmu 

^  r  ^m(i  — ^'«)       A"* 

/2^;        \  /A'«-f-i  \         v»         7'"         I— A'«'«   . 


—  sinmu 


m 


u  -¥-  arc  tang  (  j- tangû  )  -f-  2  >  2_L.  — rr 


m 


m 


— — ^u-hû-+-2  >  -^: —     \n^  — m sin/wû. 

m  =  2,  4,  6,  .... 


Dans  ces  deux  groupes  de  formules,  on  peut  préciser  les  fonc- 
tions arc  tang  en  les  supposant  réduites  à  zéro  en  même  temps  que 
leurs  arguments.  Dans  la  dernière  formule,  il  est  explicitement 

supposé  que  -r  est  compris  entre r  et  -r»  c'est-à-dire  û  entre 

^  et  -  >  sans  quoi  le  second  terme  +  û  devrait  être  remplacé  par 

a  -4- Arit,  l'entier  k  choisi  de  telle  sorte  que  û  -\-  kn  soit  dans  Tin- 

tervalle ^et--  On  se   rend  aisément  compte  de  ces.circon- 

22  ^ 

stances  en  envisageant  la  valeur  particulière  zéro  de  Targument 
variable  H. 


l4o  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Le  mouvement  angulaire  du  plan  vertical  contenant  Taxe  du 
corps  nous  est  connu  par  la  formule  (83) 

Le  mouvement  angulaire  apparent  de  ce  même  plan  par  rapport 
au  corps  est  connu  par  la  formule  analogue 

Les  angles  <j>',  Y  sont  exprimés  en  fonction  du  temps  si  l'on 
suppose  U  dans  un  rapport  constant  et  arbitraire  avec  le  temps  t. 
On  se  rappelle,  d'autre  part,  que  r  est  aussi  une  constante  quel- 
conque, en  sorte  qu'on  en  peut  dire  autant  de  (a  —  r).  Désignons 
par  a'  cette  constante  et  énonçons  le  résultat  suivant  : 

Soient  prises  à  volonté  les  constantes  ^,  A,  Aj,  sous  les  condi- 
tions 

t 

soit  a'  une  constante  quelconque,  U  un  angle  variable  propor- 
tionnel au  temps.  Si  l'on  détermine  des  angles  variables  <}^',  Y  P^^ 
les  séries  ci-dessus,  et  que  Ton  prenne 

les  angles  A  et  ç  représenteront  le  mouvement  angulaire  du  plan 
vertical  contenant  l'axe  d'un  corps  grave  de  révolution  suspendu 
par  un  point  de  cet  axe,  '!^  est  le  mouvement  angulaire  dans  l'es- 
pace, cp  le  mouvement  angulaire  relatif  par  rapport  au  corps. 


Développement  des  constantes. 

Il  reste  à  exprimer  en  fonction  de  q^  A,  A|,  a' les  constantes 
qui  se  sont  offertes  dès  l'abord,  a,  p,  y.  S,  r.  Sans  insister  sur  ces 
nouvelles  formules,  que  l'on  peut  beaucoup  varier,  donnons  seule- 


CHAPITRE   III.  —   ROTATION   D^UN  CORPS   GRATB  DE  RÉTOLUTION.       l4l 

ment  les  suivantes  à  vérifier  aisément  d'après  les  égalités  (3i),  et 
où  figure  le  rapport  constant  -  • 

^  ■kXiJ    \dlogX  dlogXi/' 

''      '^n\tj    [(«/"ogA)»       (rfIogA,)«J' 

88 =_  i  /hv  r  '^^'o  ^  ^f.  1 


r  =  OL  —  a'. 


Considérons  encore  deux  autres  angles  auxiliaires  constants 

<|/y  =  i[(o;(ai— a)  —  T)(ai— a)]. 

Leurs  développements  se  déduisent  de  ceux  de  ^'^  par  le  chan- 
gement de  A^  en  A|  A  ou  -^  : 

^   ""al -h  A}  A»      ^^     *^     I  — </'"        AfA'« 


/n 


>og-         .-^} 


1?  =  '  A'- a;  _  y,      ,.=      g'"      A»'" -A» 
ir        a  A'-hAf        ^^       ''     i  —  y'»       AyA» 


m 

ûi  —  a 


^1 


— j-2^— ^sinm(ûi-a). 


lOff—  ,  y,  2 


Nous  omettons,  pour  abréger,  les  développements  de  ^1  où 
figurerait,  au  lieu  de  A|  A,  l'un  quelconque  des  produits  de  A|, 
A'^,  A',  par  A,  A',  A''.  De  même,  pour  <j^'J  on  pourrait  écrire  neuf 
séries  où  figureraient  les  quotients  de  A| ,  A', ,  A'^  par  A,  A',  A". 

Les  formules  (3i)  qui  donnent  a  et  o  peuvent  s'écrire  ainsi  : 

a  =  2Tt[Çai-*-  l^a—  Ç(ai-4-  a)], 
0  =  2xt[Çai—  Ça  —  î(ai  —  a)]. 


\!\2  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

La  constante  t  est  égale  au  rapport  de  u'  au  temps;  c'est  donc 


-^-  -•  On  en  déduit 


La  courbe  élastique  gauche. 

La  courbe  élastique  gauclic  dont  nous  allons  parler  est  la  figure 
d'équilibre  d'un  ressort  naturellement  cylindrique  et  de  1res  petite 
section,  subissant  l'action  de  forces  extérieures  quelconques  ap- 
pliquées seulement  à  ses  extrémités. 

M.  Rirchhoff  a  montré  (*)  que  la  découverte  de  cette  courbe 
dépend  de  l'intégration  des  mêmes  équations  que  la  découverte 
du  mouvement  d'un  corps  grave  autour  d'un  point  fixe.  La  forme 
de  la  section  du  ressort  joue  ici  le  même  rôle  que,  dans  l'autre 
problème,  la  nature  de  l'ellipsoïde  d'inertie.  Au  corps  grave  de 
révolution  suspendu  par  un  point  de  son  axe  correspond  le  res- 
sort à  section  circulaire.  Ainsi,  d'après  la  belle  proposition  de 
M.  Rirchhoff,  nous  allons  pouvoir  trouver  ici  la  courbe  élastique 
gauche  pour  un  ressort  à  section  circulaire.  Nous  n'emploierons 
pas  le  théorème  de  M.  Rirchhoff,  nous  prendrons  les  équations 
différentielles  de  la  courbe  telles  qu'elles  étaient  connues  aupa- 
ravant, et  nous  ferons  voir  la  concordance  des  résultats  avec  ceux 
qui  sont  relatifs  au  mouvement  du  corps  grave. 

Les  équations  différentielles  (2)  sont  les  suivantes,  où  x,  y^  z 
sont  les  coordonnées  d'un  point  de  la  courbe;  la  variable  indé- 
pendante est  l'arc  de  cette  courbe;  a,  p,  S  sont  des  constantes  : 

x'y"  —  x^y  =  ùz'  —  a. 


(')  Vorlesungen  iiber  mathematische  Physik,  p.  421. 

(")  Voyez  Lagbangë,  Mécanique  analytique  ;  édition  de  M.  J.  Bertrand,  t.  I, 
p.  4oi.  —  H  ERMITE,  Sur  quelques  applications  des  fonctions  elliptiques,  —  Les 
lignes  qui  suivent  sont  textuellement  empruntées  à  ce  dernier  ouvrage  (p.  gS). 


CHAPITRE  III.  —  ROTATION  d'uN  CORPS  GRAVE  DE  RÉVOLUTION.   1^3 

c<  Observons,  en  premier  lieu,  que,  si  on  les  ajoute  après  les 
avoir  muhipliées  respectivement,  d'abord  par  x\  y^  z\  puis  par 
af  ^y^  ;:",  on  obtient 

l{x'  af  -^  y  y^  -^  z  z")  -^  {^{af y  -  xf)  -  %z'  =  o, 

n  Or  la  première  de  ces  relations  donne,  par  la  difTérentiation, 

-i^x'x'-^yy-^ z'z")  -f-  {?{x^y  —  xy)  —  «V  =  o; 
nous  avons  donc,  par  comparaison  avec  la  première, 

x'  x"  -4-  y  y  -\-z'z''=o, 

résultat  conforme  à  Thypothèse  que  Taxe  est  pris  pour  variable 
indépendante  et  qui  est  traduite  par  la  relation 

a7'J-f.y2-h^'2=  I. 

»  Les  deux  équations  peuvent*  donc  être  écrites  ainsi 

\?(xy-x'y)^?.-%z', 

i^{xy-x''y)--^-^oiz\ 

»  Nous  en  déduisons 

\ni^y-xy)z''-{xy-x^y)z']  =  oz^; 

mais  le  premier  membre,  étant  écrit  ainsi 

in(y^''-y^')^-^i-^'---^')ri 

se  réduit  à 

de  sorte  que  nous  avons 

\H^x'-^ry)  =  z\ 

puis,   par  Tintégralion,  en  désignant  par  y  uns  constante  arbi- 
traire, 


l44  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

»  Nous  remplaçons  le  système  des  équations  à  întégrer  par 
celui-ci 

Voici  maintenant  où  va   apparaître  l'identité  de  ce  problème 
avec  celui  qui  nous  a  occupés  dans  le  présent  Chapitre. 
Posons 

X  =  T.p,       J'=ô^>        z'=cosGZ,        a?'  =  —  cosBZ)        y=cosAZ. 

Les  trois  angles  AZ,  BZ,  CZ  sont  ceux  qu'une  droite  Z  fait 
avec  trois  axes  rectangulaires,  comme  il  résulte  de  la  troisième 
équation  différentielle. 

On  a  d'abord 

/>'  =  — iPcosBZ,        ^'=^pcosAZ; 

puis  les  trois  équations  différentielles  qui  subsistent  deviennent, 
par  ordre, 

/>s-4.^î  =  3(cosCZ-f-Y), 
q  cos  AZ  — p  cos  BZ  =  (  cos  GZ  )', 
p  cos  AZ  -h  q  cos  BZ  =  8  —  a  cos  CZ. 

Ce  sont  là  précisément  les  équations  du  mouvement  du  corps 
grave,  numérotées  (a),  (6),  (3),  (7),  et  prises  dans  le  cas 
particulier  r=a.  Ainsi  est  vérifié  le  théorème  de  M.  Kir- 
chhoff. 

L'intégration  est  faite  par  les  formules  établies  précédemment. 
L'argument  u  varie  ici  proportionnellement  à  l'arc  de  la  courbe, 
qui  remplace  le  temps.  On  aura  encore,  pour  obtenir  5,  à  inté- 
grer cosCZ  (19),  ce  qui  donne 

^  =  — — -H  const. 

P«i  — pa 

Quant  à  X  el  y,  d'après  (3i)  et  suivant  l'expression  de/?  zh  iq 


CHAPITBB  111.  —    ROTATION   d'uN  CORPS   GRAVE   DE   RÉVOLUTION.       l45 

(p.  isS),  on  a 

X  -k-  ly  =      -^ e^^^"**^«i  **. 


X  —  ty  = 


.^i ?lîL±.fL±_?iie-(i:a-Hi:a.)«. 


"zEipUi  —  pa)    a'(a-Hai)a'w 


Cette  Courbe,  on  le  voit,  est  tracée  sur  un  cylindre  dont  la 
section  droite  est  une  herpolhodle ;  elle  se  compose  d'une  série 
d^arcs  égaux  dont  les  points  homologues  sont  situés  sur  une 
hélice. 


11.  lO 


l46  DEUXIÈME  PARTIE.    —    APPUGATIONS. 


CHAPITRE  IV. 

MOUVEMENT  D'UN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI, 
EN  L'ABSENCE  DE  FORCE  ACCÉLÉRATRICE  (•). 


Équations  différentielles.  —  Réduction  du  problème  à  une  intégrale  elliptique. 

—  Expression  des  constantes  par  des  fonctions  elliptiques.  —  Expression  des 
variables  par  des  fonctions  elliptiques.  —  Rotation  du  corps  solide.  —  Trans- 
lation du  corps  solide.  —  Notions  générales  sur  le  mouvement  du  corps  solide. 

—  Enumération  des  constantes  ;  homogénéité.  —  Expressions  des  élémeots 
elliptiques  en  fonction  des  données.  —  Sur  un  cas  particulier.  —  Discussion 
des  formules.  —  Décomposition  de  la  rotation.  —  Détermination  des  con- 
stantes par  celles  des  mouvements  composants.  —  Détermination  des  mouve- 
ments composants  au  moyen  du  mouvement  composé.  —  Cas  où  le  corps 
solide  est  de  révolution.  —  Sur  une  propriété  du  mouvement,  relative  à  Thcr- 
polhodie. 


Équations  différentielles. 

Le  mouvement  d'un  corps  solide  dans  un  liquide  indéfini,  en 
l'absence  de  toute  force  accdlëralrice,  est  défini  par  un  système 
d'équations  différentielles  à  six  inconnues  établi  pour  la  première 
fois  par  M.  Kirchhoff. 

Dans  ces  équations,  la  variable  indépendante,  qui  est  le  temps, 
ne  figure  pas  explicitement;  on  a,  de  plus,  trois  intégrales  immé- 
diates et  Ton  connaît  le  dernier  multiplicateur.  Les  principes  du 
Calcul  intégral  nous  enseignent  donc  que  la  connaissance  d^une 
seule  intégrale  nouvelle  conduit  à  la  solution  complète. 

On  connaît  celle  nouvelle  intégrale  dans  trois  cas  particuliers  ; 
l'un  d'eux  conduit  à  des  quadratures  elliptiques.  C'est  de  ce  cas 
que  nous  nous  occuperons  ici.  On  verra  plus  loin  la  définition 
précise  de  ce  cas,  malaisé  à  définir  en  langage  ordinaire,  à  cause 
du  peu   de   connaissance  que  nous   possédons  sur  certains  élé- 


(')  Auteurs  à  consulter  :  Kibciiuoff,  Vorlesungen  iiber  mathematische  Physik : 
Mechanik  (p.  2.36  à  2^17 ).  —  Clebsch,  Ueber  die  Bewegung  eines  Kôrpers  in 
eincr  Fliissigheit  {Mathematische  Annalen,  t.  III,  p.   a38). 


i 


CHàP.  IV.  —  MOUViaUHT  D*UN  CORPS  SOLIDE  DAMS  UN  UQUIDB  INDÉFINI.     i47 

ments  du  problème.  Averlissons  seulement  que  le  cas  où  le  so- 
lide est  homogène  et  de  révolution  est  un  cas  plus  spécial,  con- 
tenu dans  celui  que  nous  envisagerons.  Ce  cas  particulier  a  été 
signalé  par  M.  KirchhofT. 

Voici  les  variables  que,  d^habitude,  dans  ces  problèmes  on 
prend  pour  inconnues. 

On  considère,  dans  Tespace,  trois  axes  rectangulaires  mobiles, 
lesquels  sont  fixes  dans  le  corps.  Les  composantes  de  la  vitesse 
de  l'origine  de  ces  axes,  prises  sur  ces  axes  eux-mêmes,  sont 
trois  des  inconnues  U,  V,  W.  En  second  lieu,  les  composantes  de 
la  rotation  instantanée  du  corps  autour  de  cette  origine  mobile, 
prises  sur  ces  mêmes  axes,  sont  les  trois  autres  inconnues  P,  Q,  R. 

Au  lieu  de  ces  six  variables,  Clebsch  en  a  emplové  d'autres, 
dont  nous  ferons  usage.  La  force  vive  T  du  corps  et  du  liquide^ 
pris  ensemble,  est  une  forme  quadratique,  c'esl-à-dire  un  poly- 
nôme homogène  et  du  second  degré,  composé  avec  les  six  variables 
U,  V,  W,  P,  Q,  R.  Les  dérivées  partielles  de  cette  forme  quadra- 
tique sont  six  fonctions  linéaires  de  ces  mêmes  variables.  Ce  sont 
elles  que  Clebsch  prend  pour  inconnues  ;  nous  les  désignerons, 
comme  Clebsch,  par  les  lettres  X|,  x^j  Xz  ] yi^y-i^yz  • 

dT  dT  dT 

^  dT  dT 

Les  formes  quadratiques  ont  la  propriété  suivante,  bien  facile 
à  démontrer  :  soit  T  une  telle  forme  et  soit  z^,  z^t  ...  un  système 
de  variables  avec  lesquelles  elle  est  composée.  Prenons  pour  nou- 
veau système  de  variables  Z|,  Z2,  . .  . ,  en  posant 

•7        ^T  -i 

00  aura  inversement 

ÔT  . 

Z\  =  -^j-  »  A  =  1 ,  2,  .  .  . , 

En  observant  cette  propriété  si  simple  et  si  remarquable,  Clebsch 
transforme  immédiatement  les  équations  du  problème  actuel.  Ces 
équations  ont  absolument  la  même  forme  extérieure  que  celles 
du  mouvement  d'un  corps  solide  dans  le  vide.  La  force  vive  seule 


l48  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

a  une  expression  différente.  II  y  en  a  trois  de  chacun  des  deux 
types  suivants  (*)  : 

de  dlj  "     d\      ^  d\\  ' 

dt  dP  d\  aW  âq       ^  dR 

Avec  les  variables  de  Clebsch,  ces  équations  s'écriront  ainsi  : 

dri  r)T  ()T 

— j—  —  Xi  -  - — ■    —  J"3  - —  ) 

dt  d>'3  Oy^ 

dvx  àT  dT  ÔT  dT 

Clebsch  change  tous  les  signes  dans  les  seconds  membres;  c^est 
un  détail  sans  importance,  mais  auquel  il  faut  cependant  avoir 
égard.  Ce  changement  équivaut  à  celui  des  signes  de  P,  Q,  R. 
C'est  donc  un  changement  dans  le  sens  convenu  pour  les  rota- 
tions autour  des  axes.  Nous  conserverons  la  forme  employée  par 
Clebsch,  sans  changer  la  convention  habituelle  pour  les  sens  de 
rotation  ;  alors  P,  Q,  R,  données  par  les  égalités 

sont  les  composantes  de  la  rotation  du  corps  changées  de  signes, 
ou,  ce  qui  revient  au  même,  les  composantes  de  la  rotation  rela- 
tive de  l'espace  autour  du  corps. 

Voici  donc  les  équations  que  nous  envisagerons  avec  Clebsch  : 

dry  _       ÔT  ÔT 

j   dx,  àT  dT 

dt  ôy:^  àyi 

dxz  __        i)T  dT 

dt    -""'Oy,       ^»^,' 

dyx  _       àT  i)T  àT  dT 

,„  .    dy^  àT  OT  OT  <>T 

^^  '  '     dt    -=^^  Ox,  -^'  Ox]  -^y^  -Oy]  -y-^dV,  ' 

dy^  _        OT  OT  OT  OT 


(»)  Voyez  l'ouvrage  de  M.  Kirchhoff,  cité  précédemment. 


CHAP.  IV.  —  MOUVEMENT  D^UN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     l49 

Les  trois  intégrales,  communes  à  tous  les  cas,  sont  les  sui- 
vantes : 

(4)  2T  =  const.  =  /, 

(5)  a?} -ha:| -f-ir|  =  const.  = /w, 

(6)  Ti^i  -h  Xtfi  -h  x^yz  =  const.  =  n. 

Le  cas  particulier,  dont  nous  nous  occuperons,  est  celui  dans 
lequel,  par  un  choix  convenable  des  axes,  on  peut  réduire  l'ex- 
pression de  la  force  vive  à  la  forme  spéciale  suivante  : 

Quand  le  corps  est  homogène  et  de  révolution,  les  coefficients 
q  et  q'  sont  nuls.  En  signalant  ce  cas  plus  général  (7),  Clebsch 
se  contente  de  dire  que  l'intégration  se  fait  d'une  manière  toute 
semblable  à  celle  qu'a  employée  M.  Kirchhoff  pour  le  cas  plus 
particulier  où  le  corps  est  de  révolution.  Nous  allons  faire  cette 
intégration,  ramener  ainsi  le  problème  à  des  quadratures  ellip- 
tiques ^  après  quoi,  effectuant  l'inversion,  nous  exprimerons 
toutes  les  inconnues  en  fonction  explicite  du  temps. 

Réduction  du  problème  à  une  intégrale  elliptique. 

Le  second  membre  de  la  dernière  équation  (3)  se  réduit  à 
zéro,  en  sorte  que  j^j  est  une  constante.  C'est  là  l'intégrale  nou- 
velle que  l'on  possède  en  ce  cas. 

L'intégrale  (6)  et  la  troisième  équation  (2)  nous  donnent 

(8)  I   dx, 

A  cause  de  l'identité 

(xij^i  -har,^,)'  -*-(^îJ^i  —^1^1)*  =(37?  -+-^|)(rî  -î-ri)» 

nous  concluons  de  (8) 


t50  DBUXifen   PAETIE.    >-   ÀPPLICATIOm. 

En  second  lieu,  Tintég^ale  (5)  donne 
(lo)  x] -^  xl  =  m  —  xl 

et  l'intégrale  (4),  au  moyen  des  équations  (8),  (g), 

(i  i)  y\  H-7Î  =  ^-^"(mi  —  hxi  —  xl  , 

avec  ces  notations  abrégées 

'  pm  ■+■  iqn  -+■  r'yl  —  / 

mi  = —, y 


.     .  P—P 

\  P  —  P'' 


Les  expressions  (lo)  et  (ii)  étant  substituées  au  second  meni' 
bre  de  (9),  il  en  résulte 


(i3) 


(dx  \* 
—1\    =r(/)'  — /))(?7ii  — Aj?s  — T})(m— arj)— r«(n— ^,ar,)«. 


Comme  >'.,  est  une  constante,  nous  avons  ici  une  équation  dif- 
férentielle 011  les  variables  sont  séparées;  le  temps,  par  consé- 
quent, exprimé  par  une  quadrature  elliptique. 

Expression  des  constances  par  des  fonctioiis  eUiptiques. 

L'inversion,  dans  l'égalité  (i3),  se  fera  par  le  procédé  général 
développé  au  Tome  I  (p.  118).  Considérant  les  deux  invariants  S 
et  5  du  polynôme  (i3)  et  introduisant,  en  outre,  un  facteur  d'ho- 
mogénéité arbitraire  p,  on  prendra,  pour  invariants  des  fonctions 
elliptiques, 

on  déterminera  un  argument  r  constant  (t.  I,  54,  p.  lao),  et  Ton 
posera 

f  3^3  =  —  ^  A -h  p  5, 

(14)  ^,  I  p'u  —  p'v 

[  2   pu  —  pv 


GHàP.  IV.  —  MOUVBXElfT  d'uN  CORPS  SOLIDE  DAIfS  UN  LIQUIDE  UfDÉFIlfl.     l5l 

moyennant  quoi  on  obtiendra 

(i6)  rfa  =  ^^r(p' — p)dt. 

L'argument  1/  varie  proportionnellement  au  temps. 

Par  ce  moyen  l'inversion  est  effectuée,  les  invariants  et  l'argu- 
ment auxiliaire  p  sont  exprimés  en  fonction  des  constantes  don- 
nées. On  -sait  déjà,  par  les  applications  précédentes,  que  Texpres- 
sion  inverse  des  constantes  au  moyen  des  fonctions  elliptiques  est 
nécessaire  et  s'obtient  plus  aisément  par  des  moyens  directs, 
comme  nous  allons  le  faire. 

La  fonction  ^  (i4)  ^  cette  autre  expression  (t.  I,  p.  i38) 

(17)  ^  =  î;(a-+-i^)— Ça  — Çp. 

Soit  a  un  argument  quelconque,  que  nous  mettons  au  lieu  de  i/, 
en  écrivant 

(18)  Za  =  Ç(a  -+-  p)  —  Ça  —  Çp. 

La  différence  (3  —  5^),  considérée  comme  fonction  de  w,  a  les 
pôles  simples  w  =  —  v  etw  =  o  avec  les  résidus  =tz  i ,  les  racines 
i/  =  a  et  11= —  a  —  v\  elle  se  représente  donc  par  le  produit 

U  est  clair  que  tout  binôme  Xa-I-A  s'exprime,  d'après  (i4), 
sous  la  forme  p(« — ^a),  l'argument  a  étant  convenablement 
choisi.  En  désignant  donc  par  a,  6,  a,,  6,  certains  arguments,  on 
aura 

(21)  a?|-H  Aa^t— mi=  ^^{z  —  Za^) {z  —  Zb^). 


l52  DEUXIÈME   PARTIE.    —    ÀPPLIGATlOlfS. 

Nous  aurons  alors,  suivant  (i5), 


I       -  [pw  -  p(u  H-  r)?  -  ^  (^'-  yj'^ 


on  a  posé,  pour  abréger, 


s/r{p'-p) 


Pour  préciser,  nous  supposons  la  quantité  ^^{p'  —  p)  prise 
avec  une  même  détermination  dans  les  égalités  (i6)  et  (aS). 

Le  second  membre  (22)  peut  être  décomposé  en  deux  facteurs 
^  et  ^1,  savoir 


(^4) 


I    4»^  =  pu  -  p(u  -^  V)  4-    ^^,  (^.r3  -  yj 


Si  l'on  substituait  à  -  (x^ j  une  expression  telle  que  z  —  5^, 

on  aurait  là,  pour  ^  et  ^1,  des  décompositions  en  éléments  sim- 
ples, mettant  en  évidence  la  nature  de  ces  fonctions.  Chacune 
d'elles  a  les  doubles  pôles  u  =  o  ei  u  =  —  v,  chacune  d'elles  peut 
se  dixomposer  sous  la  forme 

^  V  ,  /  1 /  (  ^  _^_  p  _^  V  -i-  0  -f-  ai^  =  o). 


Les  huit  arguments  racines  a,  p,  v,  0  de  Tune  et  l'autre  fonc- 
tion 4>,  ^i  reproduisent,  dans  un  certain  ordre,  a,  è,  «i,  6«, 
—  («  H- r),  — (6  +  p'),  — (a,H-r),  — (/>,  4-(^).  C'est  ce  qui 
résulte  de  l'identité  (22). 

La  quantité  Ç(w  4-  ^)  —  s'/  reste  inaltérée  quand  on  change  u 
en  — (w-f-r),  tandis  qu'alors  p(u-\-  i')  —  pu  se  reproduit 
changée  de  signe.  Dans  ce  changcmenl,  ^  et  ^1  s'échangent 
donc.  Si  donc  le  numérateur  de  ^  contient  le  facteur  rf(w  —  a), 
celui  de  ^t  contient  le  facteur  complémentaire  rf(i/ H- a  +  i»). 
Ainsi  le  numérateur  de  ^  contient  un  des  facteurs  du  numérateur 
de  chacune  des  quatre  différences  telles  que  [z  —  5^)  ;  le  numé- 


CHÀP.  IV.  —  MOUV£M£NT  D*UN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     l53 

râleur  de  ^4  contient  les  fadeurs  complémentaires.  Il  n'y  a  d'ail- 
leurs jusqu'ici  aucune  distinction  entre  deux  fadeurs  complé- 
mentaires, et  nous  pouvons  prendre  à  volonté  les  facteurs  du  nu- 
mérateur de  ^,  sans  restreindre  la  généralité.  On  aura  donc, 
en  tenant  compte  de  ce  que  lim(w^^)  =  i  pour  w  =  o, 

__  (^*v  <^(u  —  a)  ^(u  —  ai)<^(u-\-  b-\-  v)'^(U'^-  bi  -h  p) 

~~  a'aa'ai  cr(6-l- i^)a'(6i -f- ç')3'*w  3'*(a-i- i^) 

(a5)      ' 

1        _  a'*i^o'(a  — 6)a'(M  —  6i)a'(a -h  a-t- i^)  3'('M-h  ai  H- p) 

(      *  ~"  (fb^bi  a'(a-h  p)3'(ai  -h  v)(ï^u  :f^{u-hv) 

Mais,  dans  ces  fonctions,  la  somme  des  racines  doit  être  égale 
à  la  somme  des  pôles;  les  arguments  a,  ai,  6,  b^  doivent  donc 
vérifier  la  condition 

(26;  a  +  ai  =  6-+-  6|. 

Une  autre  condition  est  encore  imposée  d'après  les  égalités 
(24).  Les  deux  fonctions  ^  et  4>|  doivent  toutes  deux  avoir 


(u-hvy 


pour  partie  principale,  au  pôle  u=  —  v,  D*après  les  expressions 
(a5),  ceci  fournit  une  équation  unique 

.    _^  o'(a-i- p)o'(ai -+- 1^)  3*6  0*^1  _ 

^  ^' ^  (^{b-hv)  3'(6i-+-  v)  ^acfai  """"'• 

Ces  deux  conditions  (26)  et  (27)  sont  suffisantes  pour  que  ^ 
et  4>4  se  décomposent  en  éléments  simples  sous  la  forme  (24), 
donnent  lieu,  par  conséquent,  à  une  identité  telle  que  l'identité 
(22).  Ce  sont  donc  les  seules  conditions  imposées  à  des  argu- 
ments, d'ailleurs  arbitraires,  a,  «i,  6,  6|,  r,  pour  qu'ils  puissent 
servir  à  exprimer  les  constantes  de  notre  problème. 

Avant  de  poursuivre,  il  est  bon  de  s'arrêter  un  instant  sur  les 
deux  conditions  (26),  (27).  La  première  est  satisfaite  si  l'on 
prend 

iai  =  c  -h  a',         a  =  c  —  a', 
bi=c-hb\        b=c-b\ 


l54  DBUXIÈMB   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

en  sorte  que  a',  6',  c  sont  trois  arguments  arbitraires.  Soit  main- 
tenant 

(29)  i'  =  ip  — c; 

la  relation  (27)  devient 

(^7^)  a'( tv  —  h')  c3'(cv  -f.  6yâ^"(^^^')  a'(c  +  a')  "  ~'' 

elle  peut  se  traduire  par  Tégalité  harmonique 

qui  donne  p(V  en  fonction  de  pa',  p&',  pc. 

Voici  une  conséquence  qui  va  intervenir  tout  à  l'heure.  Consi- 
dérons la  somme  (^a  H- ^* -h  ^«j  4-^*^).  C'est  le  coefficient  du 

terme  en  z^  dans  le  polynôme  en  5,  transformé  de/(j:8).  Cette 
somme  est  donc  nulle  (t.  I,  p.  hq)*  Ainsi,  comme  conséquence, 
des  relations  (a6)  et  (a^),  on  a 

(3l)  Za-^  Zb-\r  Za^-^-  Zt,^—0. 

Revenons  maintenant  aux  égalités  (20)  et  (21)  pour  en  déduire 
les  expressions  des  cocfficienls  en  fonction  des  arguments  intro- 
duits. Remplaçant  x^  par  l'expression  (i4)>  nous  aurons,  d'après 
l'égalité  (20), 

(  32  )  

d'où  résulte 

\   ^Za-^\h-\-yJn\,  p^û  =  {A  — y/m, 

'    '  il  /— 

Nous  aurons  de  niémc,  d'après  (21), 
^3-+-  î-^  —  y/l^'H-zw!  =  ^{z  —  2^1  )  =  {  /*  H-  p-z  —  v/|  A«  -h  m'j, 


^3-^-î  ^  -^  v^i  A«  -f-  mi  =  p(5  —  >s/,,)  =  iA-hp5  4-v/|A» 


//Il 


» 


(34)  

(     i  ^  ^  —  p(-ai -1-^61),  2yl/l-'-+-/ni  =  p(^a,  —  -56,). 


GHàP.  IV.  —  M0UYE9KNT  d'UN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     l55 

Les  deirx  expressions  (33)  et  (34)  de  ^h  concordent,  comme  il 
résuhe  de  l'égaltté  (3i). 

Il  est  bien  entendu  que,  dans  les  égalités  (33),  (34),  on  ne 
doit  attacher  aucun  sens  particulier  à  Tune  ou  Tautre  des  deux 

déterminations  prises  pour   un  des  radicaux,  y//7i  par  exemple, 
qui  peut  aussi  bien  être  positif  que  négatif. 

Décomposant  en  éléments  simples  (t.  I,  p.  228)  la  fonction  ^ 
donnée  sous  la  forme  (aS),  on  y  trouve,  pour  le  coefficient  de 
Pélément  !^i/,  Texpression 

Mais,  d'après  (5i4),  ce  coefficient  doit  être  -•  On  a  donc 

r 
(35)  5  =  p[;(6  -+-  P)  -h  ;(^i  H-  p)  -  Ça  -  Ça,  -  aÇp]. 

La  considération  analogue  de  la  fonction  ^1  donnerait  aussi 
pour  s  cette  autre  expression 

(35a)  s  = -- p[li{a -h  i>)  -t- Ç(a, -+- i^)  — Ç6  -  Ç6i  -  aÇv], 

qui  coïncide  avec  la  précédente  suivant  la  relation  (3i). 

En  faisant  u  =  a  dans  l'expression  (24)  de  ^  et  u  =  b  dans 
celle  de  ^1,    et  observant  que,    d'après  (32),  il  y   correspond 

jTj  =  d:  0w  j  nous  avons 

syfm  =  ip'^\pb  -\-pa  —  p{a-\-v)  —  p(6-l-  p)], 


(^) 


sn 


—  =|pt[p^,_pa.^p(a-h(;)  — p(6-t-p)]. 


Expression  des  variables  par  des  fonctions  elliptiques. 

Pour  la  suite  de  notre  calcul,  nous  aurons  à  décomposer  en 
éléments  simples  la  fonction 

'  x\ —  m. 

faisons  d'abord  cette  décomposition. 


l46  DEUXIÈME  PARTIE.    —    ÀPPUGATIONS. 


CHAPITRE  IV. 

MOUVEMENT  D'UN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI, 
EN  L'ABSENCE  DE  FORCE  ACCÉLÉRATRICE  (»). 


Équations  différentielles.  ~  Réduction  du  problème  à  une  intégrale  elliptique. 

—  Expression  des  constantes  par  des  fonctions  elliptiques.  —  Expression  des 
variables  par  des  fonctions  elliptiques.  —  Rotation  du  corps  solide.  —  Trans- 
lation du  corps  solide.  —  Notions  générales  sur  le  mouvement  du  corps  solide. 

—  Enumération  des  constantes  ;  homogénéité.  —  Expressions  des  éléments 
elliptiques  en  fonction  des  données.  —  Sur  un  cas  particulier.  —  Discussion 
des  formules.  —  Décomposition  de  la  rotation.  —  Détermination  des  con- 
stantes par  celles  des  mouvements  composants.  —  Détermination  des  mouve- 
ments composants  au  moyen  du  mouvement  composé.  —  Cas  où  le  corps 
solide  est  de  révolution.  —  Sur  une  propriété  du  mouvement,  relative  à  Ther- 
polhodie. 


Équations  différentielles. 

Le  mouvement  d^un  corps  solide  dans  un  liquide  indéfini,  en 
Tabsence  de  toute  force  accélératrice,  est  défini  par  un  système 
d'équations  différentielles  à  six  inconnues  établi  pour  la  première 
fois  par  M.  Kirchhoff. 

Dans  ces  équations,  la  variable  indépendante,  qui  est  le  temps, 
ne  figure  pas  explicitement;  on  a,  de  plus,  trois  intégrales  immé- 
diates et  Ton  connaît  le  dernier  multiplicateur.  Les  principes  du 
Calcul  intégral  nous  enseignent  donc  que  la  connaissance  d'une 
seule  intégrale  nouvelle  conduit  à  la  solution  complète. 

On  connaît  cette  nouvelle  intégrale  dans  trois  cas  particuliers  ; 
Tun  d'eux  conduit  à  des  quadratures  elliptiques.  C'est  de  ce  cas 
que  nous  nous  occuperons  ici.  On  verra  plus  loin  la  définition 
précise  de  ce  cas,  malaisé  à  définir  en  langage  ordinaire,  à  cause 
du  peu  de   connaissance  que  nous   possédons  sur  certains  élé- 


(»)  Auteurs  à  consulter  :  KiBcsnopp,  Vorlesungen  ûber  mathematische  Physik : 
Mechanik  (p.  236  à  2/j7).  —  Clebscii,  Ueber  die  Bewegung  eines  Korpers  in 
einer  FlUssigkeit  {Mathematische  Annalen,  t.  III,  p.  238). 


CHAP.  IV.  —  MOUVOttlIT  D*UN  CORPS  SOLIDE  DAMS  ON  UQUIDB  INDÉFIlfl.     if^y 

ments  du  problème.  Averlissons  seulement  que  le  cas  où  le  so- 
lide est  homogène  et  de  révolution  est  un  cas  plus  spécial,  con- 
tenu dans  celui  que  nous  envisagerons.  Ce  cas  particulier  a  été 
signalé  par  M.  KirchhofT. 

Voici  les  variables  que,  d'habitude,  dans  ces  problèmes  on 
prend  pour  inconnues. 

On  considère,  dans  l'espace,  trois  axes  rectangulaires  mobiles, 
lesquels  sont  fixes  dans  le  corps.  Les  composantes  de  la  vitesse 
de  l'origine  de  ces  axes,  prises  sur  ces  axes  eux-mêmes,  sont 
trois  des  inconnues  U,  V,  W.  En  second  lieu,  les  composantes  de 
la  rotation  instantanée  du  corps  autour  de  cette  origine  mobile, 
prises  sur  ces  mêmes  axes,  sont  les  trois  autres  inconnues  P,  Q,  R. 

Au  lieu  de  ces  six  variables,  Clebsch  en  a  employé  d'autres, 
dont  nous  ferons  usage.  La  force  vive  T  du  corps  et  du  liquide^ 
pris  ensemble,  est  une  forme  quadratique,  c'est-à-dire  un  poly- 
nôme homogène  et  du  second  degré,  composé  avec  les  six  variables 
U,  V,  W,  P,  Q,  R.  Les  dérivées  partielles  de  cette  forme  quadra- 
tique sont  six  fonctions  linéaires  de  ces  mêmes  variables.  Ce  sont 
elles  que  Clebsch  prend  pour  inconnues  ;  nous  les  désignerons, 
comme  Clebsch,  par  les  lettres  a:,,  ^Tj,  x^  î  J'iîJKaj^'a  • 

dT  dT  dT 

«rr  àT  dT 

Les  formes  quadratiques  ont  la  propriété  suivante,  bien  facile 
à  démontrer  :  soit  T  une  telle  forme  et  soit  Zi,  z^^  ...  un  système 
de  variables  avec  lesquelles  elle  est  composée.  Prenons  pour  nou- 
veau système  de  variables  Z|,  Z2,  . .  . ,  en  posant 

7  _  ^T  :i  -- 

^X  —  "7~  »  '^  —  I  »  2>  •  •  •  > 

on  aura  inversement 

En  observant  cette  propriété  si  simple  et  si  remarquable,  Clebsch 
transforme  immédiatement  les  équations  du  problème  actuel.  Ces 
équations  ont  absolument  la  même  forme  extérieure  que  celles 
du  mouvement  d'un  corps  solide  dans  le  vide.  La  force  vive  seule 


l48  DEUXIÈME  PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

a  une  expression  différente.  Il  y  en  a  trois  de  chacun  des  deux, 
types  suivants  (*)  : 

dt  dv^"    ày     ^  aw  ' 

dt  aP  dS  aW  <^Q       ^  dK 

Avec  les  variables  de  Clebsch,  ces  équations  s'écriront  ainsi  : 

dt  &y^  ô/i 

dyx  _       dT  dT  dT  dT 

Clebsch  change  tous  les  signes  dans  les  seconds  membres^  c'est 
un  détail  sans  importance,  mais  auquel  il  faut  cependant  avoir 
égard.  Ce  changement  équivaut  à  celui  des  signes  de  P,  Q,  R. 
C'est  donc  un  changement  dans  le  sens  convenu  pour  les  rota- 
tions autour  des  axes.  Nous  conserverons  la  forme  employée  par 
Clebsch,  sans  changer  la  convention  habituelle  pour  les  sens  de 
rotation  ;  alors  P,  Q,  R,  données  par  les  égalités 

(0  p=^,    q=4ï:,    r=4l, 

sont  les  composantes  de  la  rotation  du  corps  changées  de  signes, 
ou,  ce  qui  revient  au  même,  les  composantes  de  la  rotation  rela- 
tive de  l'espace  autour  du  corps. 

Voici  donc  les  équations  que  nous  envisagerons  avec  Clebsch  : 

dx^  _       dT  dT 

.   dx^  ôT  dl 

^    ^  ^     dt  ây3  àyi 

dxi  _        àT^  _       àT 

dt  -^'ày,    ""'ôy,' 

dyi  _        dT  âT  rJT  f)T 

dyi  à'V  OT  ÔT  f)T 

^^^  ^  -dt    =^*  Ox,  -^'  dx\  ^^'  Ty\  ^y^dV,  ' 

dy^  dT  ôT  dT  ôT 

"rfT  ^'^'^  "~''*^ -^^'^  "-^^  ^/ 


(•)  Voyez  l'ouvrage  de  M.  Kirchhoff,  cité  précédemment. 


CHAP.  lY.  —  MOUVEMENT  d'uN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     I^g 

Les  trois  intégrales,  communes  à  tous  les  cas,  sont  les  sui- 
vantes : 

(4)  2T  =  const.  = /, 

(5)  a?f -ha:| -f-rrj  =  const.  =  m, 

(6)  XtjTi  -h  a:j7,  -h  a?37j  =  const.  =  n. 

Le  cas  particulieri  dont  nous  nous  occuperons,  est  celui  dans 
lequel,  par  un  choix  convenable  des  axes,  on  peut  réduire  l'ex- 
pression de  la  force  vive  à  la  forme  spéciale  suivante  : 

.  .  T  =  |/>(a:î-+-a7|)-+-|/>'a7j-h^(xij^i-ha?,j^,) 


Quand  le  corps  est  homogène  et  de  révolution,  les  coefficients 
q  et  q'  sont  nuls.  En  signalant  ce  cas  plus  général  (7),  Clebsch 
se  contente  de  dire  que  l'intégration  se  fait  d'une  manière  toute 
semblable  à  celle  qu'a  employée  M.  KirchhofT  pour  le  cas  plus 
particulier  où  le  corps  est  de  révolution.  Nous  allons  faire  cette 
intégration,  ramener  ainsi  le  problème  à  des  quadratures  ellip- 
tiques ^  après  quoi,  effectuant  l'inversion,  nous  exprimerons 
toutes  les  inconnues  en  fonction  explicite  du  temps. 

Réduction  du  problème  à  une  intégrale  elliptique. 

Le  second  membre  de  la  dernière  équation  (3)  se  réduit  à 
zéro,  en  sorte  que  j^j  est  une  constante.  C'est  là  l'intégrale  nou- 
velle que  l'on  possède  en  ce  cas. 

L'intégrale  (6)  et  la  troisième  équation  (2)  nous  donnent 

1  ^1/1  -i-  ^t^î  =  /i  —  373^3, 
(8)  I    dx, 

A  cause  de  l'identité 

(xij^,  -h  Xijr^y  -4-  {xty^  —^1^1)»  =  (x\  -hxl)(yl  -+- /|), 
nous  concluons  de  (8) 

^^^         7^\dr)  -^('*-^«^«)'  =  (^î-+-^i)W-+--^i)- 


t5o  DEUXIÈMB  PAKTIE.    —   APPLICàTIOKS. 

En  second  lieu,  Pintéçrale  (5)  donne 
(lo)  x\ -h  xl  =  m  —  xl 

et  l'intégrale  (4),  au  moyen  des  équations  (8),  (9), 

(i  i)  y\  -Hji  =  ^-^  (mi  —  hXi  —  xl  , 

avec  ces  notations  abrégées 

/             pm  -+-  2^/1  -t-  r'yl  —  / 
I  ^^  ~ ;:; — 7? ' 

Les  expressions  (10)  et  (1 1)  étant  substituées  au  second  mem- 
bre de  (9),  il  en  résulte 

(l3)  ("^)     ='•(/>'  — />)(^l  —  ^^8  — ^î)(/W—^î)—'^(/l—r8^3)'. 

Comme  ^'3  est  une  constante,  nous  avons  ici  une  équation  dif- 
férentielle où  les  variables  sont  séparées;  le  temps,  par  consé- 
quent, exprimé  par  une  quadrature  elliptique. 


Expression  des  ccmstanies  par  des  fonctioiis  eUiptiques. 

L'inversion,  dans  l'égalité  (i3),  se  fera  par  le  procédé  général 
développé  au  Tome  I  (p.  1 18).  Considérant  les  deux  invariants  S 
et  S  du  polynôme  (i3)  et  introduisant,  en  outre,  un  facteur  d'ho- 
mogénéité arbitraire  p,  on  prendra,  pour  invariants  des  fonctions 
elliptiques, 

on  déterminera  un  argument  (^  constant  (t.  I,  54,  p.  120),  et  Ton 
posera 

lxz=  —  \h-^pz, 

(i-i)  <  •   -.  i  P'"  —  P'^ 

^   "  1  pu  —  pv  ' 


GHàP.  IV.  —  MOUVBHBIVT  D^Ulf  CORPS  SOLIDE  DAlfS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     l5l 

moyennant  quoi  on  obtiendra 

(5)     \  ^•^^^*)~  /'•(/>'  — /'K'^i— ^-^3— ^DC'^  — a?|)  — r«(/i— ^,07,)» 

dxi  I— — ; dx^ 

(i6)  du^  ^^r{p' — p)  dt. 

L^argument  u  varie  proportionnellement  au  temps. 

Par  ce  moyen  l'inversion  est  effectuée,  les  invariants  et  l'argu- 
ment auxiliaire  v  sont  exprimés  en  fonction  des  constantes  don- 
nées. On -sait  déjà,  par  les  applications  précédentes,  que  l'expres- 
sion inverse  des  constantes  au  moyen  des  fonctions  elliptiques  est 
nécessaire  et  s'obtient  plus  aisément  par  des  moyens  directs, 
comme  nous  allons  le  faire. 

La  fonction  z{i^)  a  cette  autre  expression  (t.  I,  p.  i38) 

(17)  ^  =  Ç(aH-p)— Cm  — C(^. 

Soit  a  un  argument  quelconque,  que  nous  mettons  au  lieu  de  £/, 
en  écrivant 

(i8)  ^a  =  C(a-f-p)  — Ça  — Çi^. 

La  différence  (3  —  5^),  considérée  comme  fonction  de  «,  a  les 
pôles  simples  m  =  —  v  etM  =  o  avec  les  résidus  ±  i ,  les  racines 
w  =  a  et  w  =  —  a  —  v\  elle  se  représente  donc  par  le  produit 

__^v^{u  —  a)3'(a  + a-h  i») 

Il  est  clair  que  tout  binôme  ^^34- A  s'exprime,  d'après  (i4)) 
sous  la  forme  p(^ — .s^),  l'argument  a  étant  convenablement 
choisi.  En  désignant  donc  par  a,  6,  ai,  bi  certains  arguments,  on 
aura 

(20)  ^J  — /n=  p*(z— -Sa)(«  — -56), 

(ai)  x\-\-hxi—mx=  p^{s  — Za,){z  —  Zb^). 


l52  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Nous  aurons  alors,  suivant  (i5), 


(^2) 


J  -[pW-pCw-Hi^')?-  ^(^»~7,)    • 


on  a  posé,  pour  abréger, 

(23)  s=iry3 


s/r{p'^p) 


Pour  préciser,  nous  supposons  la  quantité  \/r(p'  —  p)  prise 
avec  une  même  détermination  dans  les  égalités  (16)  et  (23). 

Le  second  membre  (22)  peut  être  décomposé  en  deux  facteurs 
^  et  ^«,  savoir 


(24) 


I  4>i  =  pM-p(w-f-r)-f-  ^^^^^3-^j 


Si  Ton  substituait  à  -  f  ^3 j  une  expression  telle  que  z  —  s^, 

on  aurait  là,  pour  ^  et  ^1,  des  décompositions  en  éléments  sim- 
ples, mettant  en  évidence  la  nature  de  ces  fonctions.  Chacune 
d'elles  a  les  doubles  pôles  «/  =  o  et  w  =  —  r,  chacune  d'elles  peut 
se  décomposer  sous  la  forme 

Les  huit  arguments  racines  a,  ^,  v,  0  de  Tune  et  l'autre  fonc- 
tion ^,  ^1  reproduisent,  dans  un  certain  ordre,  a,  6,  ai,  6«, 
—  (rt-f-i^),  — (è  +  i^),  — (ûT, -f- ^),  — (h^-h^')'  C'est  ce  qui 
résulte  de  Tidentité  (22). 

La  quantité  Ç(w  -h  ^)  —  ^a  reste  inaltérée  quand  on  change  u 
en  — (w4-<')î  tandis  qu'alors  j)(w  +  r)—  pw  se  reproduit 
changée  de  signe.  Dans  ce  changement,  <ï>  el  ^«  s'échangent 
donc.  Si  donc  le  numérateur  de  ^  contient  le  facteur  <i(u  —  a), 
celui  de  ^i  contient  le  facteur  complémentaire  rf(w  H- a  4- i'). 
Ainsi  le  numérateur  de  ^  contient  un  des  facteurs  du  numérateur 
de  chacune  des  quatre  différences  telles  que  [z  —  5^)  :  le  numé- 


CHAP.  IV.  —  MOUVEMENT  D*UN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     l53 

râleur  de  ^^  contient  les  fadeurs  complémentaires.  Il  n'y  a  d'ail- 
leurs jusqu'ici  aucune  distinction  entre  deux  facteurs  complé- 
mentaires, et  nous  pouvons  prendre  à  volonté  les  facteurs  du  nu- 
mérateur de  ^,  sans  restreindre  la  généralité.  On  aura  donc, 
en  tenant  compte  de  ce  que  \im{u^^)  =  i  pour  m  =  o, 


(a5) 


~~  Ca  (J'ai  cr(6H- i'')a'(6i -f- i^)3'*a  3'*(m-+- i') 

.     __  <f*v(^{u  —  b)!^{u  —  bi)^(u-h  a-\-  v)^(u-hai-r-  y) 
*  ~  ^b(^bi  ^{a-h  v):^(ai  -h  v)  i^^u  ^^(^u-h  v) 


Mais,  dans  ces  fonctions,  la  somme  des  racines  doit  être  égale 
à  la  somme  des  pôles;  les  arguments  a,  ai,  b,  b^  doivent  donc 
vérifier  la  condition 

(26;  a -f- ai  =  ô-h  6|. 

Une  autre  condition  est  encore  imposée  d'après  les  égalités 
(24).  Les  deux  fonctions  4>  et  ^1  doivent  toutes  deux  avoir 


(  w  -h  t'  )* 


pour  partie  principale,  au  pôle  w= — i>.  D'après  les  expressions 
(:i5),  ceci  fournit  une  équation  unique 

.  ^.  a'(a -H  p)a'(ai -H  p)  3^6  0*^1  __ 

Ces  deux  conditions  (26)  et  (27)  sont  suffisantes  pour  que  ^ 
et  ^«  se  décomposent  en  éléments  simples  sous  la  forme  (24), 
donnent  lieu,  par  conséquent,  à  une  identité  telle  que  Tidentité 
(22).  Ce  sont  donc  les  seules  conditions  imposées  à  des  argu- 
ments, d'ailleurs  arbitraires,  or,  flr«,  6,  6|,  ç»,  pour  qu'ils  puissent 
servir  à  exprimer  les  constantes  de  notre  problème. 

Avant  de.  poursuivre,  il  est  bon  de  s'arrêter  un  instant  sur  les 
deux  conditions  (26),  (27).  La  première  est  satisfaite  si  l'on 
prend 

(  ai  =  c  -+-  a',         a  =  c  —  a'. 
(•28) 

^  \  b,=c^b\        b=  c  —  b\ 


l54  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

en  sorte  que  a',  fr',  c  sont  trois  arguments  arbitraires.  Soit  main- 
tenant 

(29)  Vz:zW  —  C\ 

la  relation  (27)  devient 

elle  peut  se  traduire  par  Tégalité  harmonique 

qui  donne  pw  en  fonction  de  pa',  p6',  pc. 

Voici  une  conséquence  qui  va  intervenir  tout  à  l'heure.  Consi- 
dérons la  somme  {za -\-  Zb -^^  Za  -\-Zh)»  C'est   le  coefïîcient  du 

terme  en  3'  dans  le  polynôme  en  s,  transformé  de/(x3).  Cette 
somme  est  donc  nulle  (t.  I,  p.  hq)*  Ainsi,  comme  conséquence, 
des  relations  (26)  et  (27),  on  a 

(3l)  -5a -+- -36 -+- -aj  H- -5^1  =0. 

Revenons  maintenant  aux  égalités  (20)  et  (21)  pour  en  déduire 
les  expressions  des  coefficienls  en  fonction  des  arguments  intro- 
duits. Remplaçant  x^  par  l'expression  (i4)>  nous  aurons,  d'après 
l'égalité  (20), 

(3:^)  ;  j 

(  Ti-\-  ^ni  =  ^{z  —  Zb)—  —  -^h-^pz-Jr  ^ni\ 

d'où  résulte 

^    '  il  /— 

Nous  aurons  de  même,  d'après  (21), 

3^3-+-}  A  — v/{A«-H/Wl  =    0{Z  --  3^,  )  =  1  A  -h  p^  —  \JY^^  -*-  '^l» 
a^3  -H  J  /i-f-y/AA^-h/Wi  =  p(-3   — -5a,)  =  1^-4-  p5-+-v/{  A*H-  /^i, 


CHAP.  IV.  —  MOUYISBirr  D*ON  CORPS  SOLIDB  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.    l55 

Les  deux  expressions  (33)  et  (34)  de  ^h  concordent,  comme  il 
résnhe  de  régalité  (3i). 

Il  est  bien  entendu  que,  dans  les  égalités  (33),  (34)^  on  ne 
doit  attacher  aucun  sens  particulier  à  Tune  ou  Tautre  des  deux 

déterminations  prises  pour   un  des  radicaux,  y/m  par  exemple, 
qui  peut  aussi  bien  être  positif  que  négatif. 

Décomposant  en  éléments  simples  (t.  I,  p.  228)  la  fonction  ^ 
donnée  sous  la  forme  (^5),  on  y  trouve,  pour  le  coefficient  de 
l'élément  Çw,  Texpression 

—  Ça  —  Çaj  -h  Ç(6-H  p)h-  Ç(6i  -+-p)  —  2Cp. 
Mais,  d'après  (^4))  c^  coefficient  doit  être  -•  On  a  donc 

(35)  ,  =  p[ Ç(6  H-  O  -H  C(6i  -*-  i.)  -  Ca  -  Cat  -  aÇi^]. 

La  considération  analogue  de  la  fonction  ^1  donnerait  aussi 
pour  s  cette  autre  expression 

(35a)  ,  =  -  p[Ç(a  +  p)  ^  Ç(a,  _h  p)  -  C6  -  C^  -  aÇy], 

qui  coïncide  avec  la  précédente  suivant  la  relation  (3i). 

En  faisant  u  =  a  dans  l'expression  (24)  de  ^  et  m=  6  dans 
celle  de  4>i,    et  observant  que,    d'après  (32),  il  y    correspond 

jTj  =  ±  y/m,  nous  avons 

pb  — p(b  -h  v)  =  -1  ( /m  H ), 

?'  \  73/ 

S)/m^  \p^[pb-\-pa  —  p{a-^v)  —  p{b-^v% 


(36) 


sn 


-.  =  |pî[p6  —  pa -f- p(a  + p)  — p(6 -H  i')]. 


Expression  des  variables  par  des  fonctions  elliptiques. 

Pour  la  suite  de  noire  calcul,  nous  aurons  à  décomposer  en 
éléments  simples  la  fonction 

faisons  d'abord  cette  décomposition. 


l56  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Celte  fonction,  d'après  (i4)  et  (20),  a  les  pôles  a,  — («+  ^)7 
by  —  (6  H-  i^),  dont  il  nous  faut  chercher  les  résidus.  Un  tel  résidu 
est  la  valeur  prise  par 

ff(x\  —  ni)  dxz  %p  pu — p{u-¥-v) 

du  du 

au  pôle  considéré.  Les  pôles  sont,  tous  quatre,  des  racines  de  ^ 
ou  de  4>|,  comme  on  le  voit  d'après  les  égalités  (aS).  Parles  rela- 
tions (24)5  on  voit  donc  que  les  résidus  sont  ±  —  >  suivant  qu'il 
s'agit  de  racines  de  ^  ou  de  ^|.  On  a  donc 

o(u)=  L[^(u  —  a)-ht:{u-\-b-hv)  —  t:{u—b)  —  t:{u-ha-hv)-hD] 

avec  une  constante  D,  qu'il  faut  encore  trouver.  Pour  ce  but,  ob- 
servons que  l'hvpothèse  u  =  o  rend  x  inGni  (i4)  et  donne  ainsi 
ç(o)=  I.  Donc 

(3;)  _ç«^;(.^.)^ç._,„-..).D  =  i;. 

Mettons,  au  second  membre,  pour  25,  la  somme  des  deux  expres- 
sions (35)  et  (35a),  et  nous  obtiendrons 

(37a)  D  =  j;(6,-f-  i^)^-  ;6,-  ï(«iH-  ^)  -  2:«i. 

En  multipliant  «p(w)  par  iry^dt  et  observant  les  relations  (16), 
(28),  nous  avons 

irrz{yzX:^  —  n)  ^^ 
x\  —  m 

=  x[^{u  —  a)  -^'X.iu  -{-  b  -^  v)  ^  X,{u  —  b)  —  X,{u  -^  a  -Jt- v)-^h]du. 

Considérons,  en  second  lieu,  la  demi-différenlielle  de  log(j:J  —  m). 
D'après  (10),  (19)  et  (20),  elle  donne  lieu  à  la  relation 

X\  dxi  -+-  X\  dxx 

x\  -H  x\ 


CHAP.  IV.  —  MOUVBHENT  d'uN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     167 

En  combinant  ces  deux  égalités,  nous  avons  la  suivante,  donl  nous 
allons  avoir  besoin  : 


( 


Xi  dxx  -4-  x%dxi  —  irXi{n  —  x^y^  )  dt 


(38)      '  x\-¥x\ 

[       =  [Ç(a-^a  -H  v)  -f-C( a  —  6)  -  Çw  -  a"  -^  ^)—  i  D|  du. 

Arrivons  maintenant  à  la  première  intégration  que  nous  avons  à 
effectuer.  Pour  ce  but,  formons,  d'après  les  équations  différen- 
tielles (2),  la  quantité 


clx\  dx\ 


=  (ar}  -h  J7|)  -r x^ix^- ^-  a^s   ,—  ) 


En  mettant,  pourT,  son  expression  (7)  et  utilisant  l'intégrale  (6), 
nous  avons 


(39) 


)       xl-hxl  i;^      ^^  -^  x\-\-x\      J 

i  \p       ^   I  x\-^x\ 


On  a  ici  posé,  pour  abréger, 


(io) 

13  =  ^-^ 

ry^  is 


D'après  les  égalités  (38)  et  (Sg),  nous  concluons 

r/log(xi-h  ix%) 

__  Xi  dxi  -+■  Xi  dxf  H-  ï  (  T,  dxi  —  Xidx\) 

et,  en  remplaçant  z  par  son  expression  en  éléments  simples, 

-+-2;(a-f-a-+-i^)-i-;(a  —  6)  —  Ça  —  Ç(a-i-p). 


l58  DBUXlftM«  PARTIE.    —  APPUGÀTIONS. 

Par  une  intégration,  nous  avons  maintenant 


Xi  -h 


égalité  où  K  désigne  une  constante  arbitraire,  et  qu'il  sera  préfé- 
rable d'écrire  ainsi,  en  modifiant  la  constante, 

pour  en  déduire  ensuite  x^  —  ix^*  A  cet  effet,  on  divisera  par 
l'expression  (4»)  la  quantité  x'] -\- x\  =  m — xl^  exprimée  par 
les  égalités  (19),  (20).  On  aura  ainsi 

(42)      X,       lor,-      eL^(«-+-0        J      C(ÔH-i;)3'acj'aa'(a  +  f')  ^ 

Cette  intégration  faite,  nous  trouverons  maintenant  les  deux 
autres  inconnues^!,  y-i  sans  intégration,  par  le  calcul  suivant, 
où  interviennent  les  relations  (8) 

(371  ±  ixt)(yi  z^  iyi)  =  x^y^  -+-  x^y^  ±1  i{xtyx  — ^s^i) 

,    i   dxi 

D'après  (i4)>  ('6)  et  (a3),  ceci  peut  s'écrire  encore 
(xi  zb  ixt)(yi  ip  tj-j)  =  ^  -;—  [p"  -  P("  -^  ^')  =t  ^  f  3:3  —  ^  H . 
Par  conséquent,  suivant  les  relations  (24), 


(43) 


j  ix,  ^  ix,)(y,  -  iy,)  =  -  ^'  *„ 
\  (a:i-t>,)(r,-t-i>î)  =  -i-^'<l>. 


Employant  les  expressions  (20)   de  <ï>  et  ^,,  nous    trouvons 
maintenant  ces  nouvelles  formules,  analogues  à  (4i)  et  (4»)  : 


(4i) 


CHAP.  IV.  —    MOUTBMXNT  O^CHf  CORPS  SOUDE  DANS  UN  UQUIDE  INDÉFINI.     169 

On  retrouve  bien,  en  les  multipliant  membre  à  membre,  l'expres- 
sion (i  1)  dey]  -hyly  comme  il  résulte  des  relations  (21)  et  (23). 

Rotation  du  corps  solide. 

Ici,  comme  au  Chapitre  III,  nous  désignerons  par  X,  Y,  Z  les 
axes  fixes  dans  Tespace  et  par  A,  B,  C  les  axes  fixes  dans  le  corps. 

Les  trois  dérivées  -7 —  sont  les  composantes  de  la  rotation  in- 
stantanée relative  de  l'espace  par  rapport  au  corps  (i).  D'après 
la  théorie  de  la  rotation,  on  a  donc,  en  considérant  la  rotation  re- 
lative de  Taxe  Z(I,  74) 

-7-  cos  AZ  =  -r—  cosGZ r —  cosBZ, 

dt  dyx  àyi 

avec  deux  équations  analogues  obtenues  par  permutation  circu- 
laire des  lettres  A,  B,  C.  Les  coefficients  -r—  sont  maintenant  des 

fonctions  connues  du  temps  t,  en  sorte  que  ces  équations  sont  dilTé- 
rentielles,  linéaires,  sans  second  membre.  Les  inconnues  sont  les 
trois  cosinus.  L'intégration  générale  comporte  trois  arbitraires, 
dont  une  seulement  est  déterminée  par  la  condition  que  la  somme 
des  carrés  des  cosinus  soit  l'unité.  Maison  peut  à  volonté  fixer  les 
deux  autres  en  choisissant  arbitrairement  la  direction  de  l'axe  Z, 
Comparant  alors  les  équations  actuelles  aux  équations  (2),  on 
voit  qu'il  existe  une  solution  où  les  inconnues  sont  proportion- 
nelles à  Xiy  :r„  Xi,  On  peut  donc  prendre,  d'après  (33,  19), 

cosAZ  _  cosBZ  _^  cosCZ  __     i     _  1  _7.  (^a^b^{a-^  v)^(b-\- v) 

Xi      "~     xt      ~"     xz      ~*  ^  ~  9{^a  —  ^b)~  9  <^v(i(a^b)^{a-\'b-^v) 

D'après  les  égalités  (i4)  33,  4^9  4^)9  nous  concluons 
(46)  cosGZ=  2i_3lffLZlf^, 

**a  —  ^b 

!  cosAZ-t- 1  cosBZ 

1  [s'a  J    <f{a^  b)^{a-i-  b-^ç)^u^(u-hv)  ' 

j  cosAZ  —  icosBZ 

f  ^r      ^"       ^.r.l^  3-6  3r(a  -h  p)  3-(^  -h  6  -4-  i^)  g'C^  -  g)  (jP-l)  " 


(45) 


__      af      (ïu        ^^1^  iïb  :^{a -h  i>)^(u-h  b -h  v)^(u  —  a 
~      Ê|_?(w"-i-^        J     <^{^  —  b)  ^{a  -h  b  -h  ç)  ^ u  ^{u  -^  V 


f 


l60  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Soient  maintenant 

S  =  cos  ex  -H  i  cos  CY, 
Go  =  cos  ex  —  icosCY. 

Appliquons  Téquation  cinématique  (I,  76),  en  supposant  les  deux 
systèmes  d^axes  congruents  et  remplaçant  les  composantes  de  la 
rotation  par  leurs  expressions  (i)  et  les  cosinus  de  AZ,  BZ,  CZ  par 
les  quantités  proportionnelles  (45)  j?i,  x^^  ^3.  Nous  avons  ainsi 


dZ i^  dB^ 

dt     Co  ~3r 


=  —  ii  v/m 


=  —  ii  v/ïn  ( 


Xx 

-H  Xf 

àyi 

G 

x\ 

■+-^iy\ 

0- 

x\ 

-^xl 

Par  conséquent, 

I    d<^        I     ^Go 


Pour  décomposer  en  éléments  simples  le  dernier  terme,  on  a 
ici  un  calcul  analogue  à  celui  qui  concernait  précédemment  'f{u). 
Les  résidus  ont  pour  expression 


—  s  yjni 

Xi 

X3 

n 

ri 

dx3 

= 

—  S  J  m 

P 

Xi 

n 

? 

^Av 

u  — 

■p(a-t-  ç 

■)] 

et  il  Taut  y  substituer,   à  la  place  de   u,    successivement  a    et 

—  (ft  +  ç»),  racines  de  4>,  puis  b  et  — (a  4- c),  racines  de  <ï>,. 

Pour  le  premier  et  le  quatrième  pôle,  0:3  est  égal  à  y/m  ;  pour  le 

deuxième  et  le  troisième,  x^  est  égal  à  —  y/m  ;  c'est  ce  qu'on  voit 
par  les  équations  (32).  Les   résidus   sont  donc  successivement 

—  I,  4-1,  — I,  4-1.    En  outre,  la   fonction  s'évanouit  pour  ^3 
infini,  c'est-à-dire  pour  u  =  o.  Donc 


n 


p       xl  —  m 

=  C(a  -h  a  -t-  p)  -4-  Ç( a  +  6  -t- 1;)  —  ^ a  —  a)  —  Ç(a  —  6)  —  D|, 

(48)  D,  =  Ça  -H  Çô  H-  Ç(a  -+-  i^)  h-  Ç(6  -t-  i^). 


fSo) 


GUAP.  IV.  —  MOUVEMENT  d'u.X  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     l6l 

Si  Ton  pose  aussi,  pour  abréger, 
(49)  T  =  ^— ^^-• 


^J'i 


CD  aura,  par  intégration, 


^^o^-  =  —  (  —  -H  Di  )  tt-h  log — 4- j- -'  -4-  consl. 

D*autre  pari,  le  produit  33o  est  égal  à  celui  des  deux  facteurs 
cosAZdz  I  cosBZ.  Prenant  pour  ces  derniers  leurs  expressions 
(4;),  on  a 

,      ^^         ,       3'( // H- a  H- i^)  3'(  1/  —  b)^(u  ^fj-^v)  ^(u  —  a) 
Ioj;Sc;o  =  lop — — — — i  -^  consl. 

De  là  résulte  logS^,  et  enfin  G  et  Go  comme  il  suit,  en  écri- 
vant convenablement  la  constante  d^intégration, 

COsG\ -f- ICOSGY  =  îàEi i-r-r, , ^ ; -€      ^P     '      ^ 

\  E|    a'(a  —  b)<ï{a-r-  b  -h  v)^u^{u  -^  v) 

E,  désigne,  comme  précédemment  E,  une  constante  arbitraire. 

On  sait  (p.  1 1)  que  la  connaissance  de  cosCZ,  cosAZdz  «cosBZ, 
ces  ex  ±  i  cosCY  détermine  entièrement  et  sans  ambiguïté  la  po- 
sition relative  des  deux  systèmes  d^axes,  quand  on  connaît  le  ca- 
ractère de  congruence.  Ici  nous  avons  supposé  les  axes  congruents. 
La  rotation  du  corps  est  donc  actuellement  déterminée. 


Translation  du  corps  solide. 

Il  faut  maintenant  trouver,  en  fonction  du  temps  ou  de  Targu- 
ment  proportionnel  «,  les  coordonnées  X,  Y,  Z  de  Torigine  des 
axes  fixes  dans  le  corps.  Les  deux  premières  coordonnées  sont  don- 
nées explicitement  en  fonction  des  quantités  précédentes;  la  troi- 
H.  n 


102  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

sième  exige  une  intégratîoD.   Pour  les  deux  premières  (*),  on  a 
les  formules 

X  =      —"(fi  cosAY  -f-j^,  cosBY  -i-^sCosGY), 
y  m 

Y  = —  (ji  cosAX-h/j  cosBX-t-^t  cosGX), 

yrn 

(1*011  nous  conclurons  [I,  i3;  t=i  et  éq.  (45)  de  ce  Chap.] 

(X-t-iY)(cosCX— icosGY; 

_     '     rji(cosBZ -r- icosAZ  cosCZ)  1 

"  i/m  L      -+-/!(— cosAZ-+-icosBZ  cosCZ)  —  iyi(i  —  cos*CZ)J 

ou  bien,  d'après  (45), 

(  X  -H  «  Y  )  (  cos  ex  -  i  cos  CY|) 

ou  encore,  suivant  les  relations  (8), 

(X+  eY)(cosCX-  icosCY)=  -^  f-L^  ^  -^  ^Y-^a-Js)],  * 

à  quoi  il  faudra  joindre  Téquation  conjuguée  pour  avoir  X  et  Y. 
Remplaçant  -^  par  son  expression  elliptique,  nous  avons 

I(Xri=iY)(cosCX=picosCY) 

Le  facteur  cosCX  ip  «cosCY  est  une  fonction  doublement  pé- 
riodique de  seconde  espèce,  tandis  que  le  second  membre  est  dou> 
blement  périodique.  Donc  X  ±:  iX  est  doublement  périodique  de 
seconde  espèce.  Les  deux  quantités  conjuguées  cosCX  qp  *  cosCY 
ontdesmultiplicateurs  réciproques, puisque  leur|)roduit  i  —  cos^CZ 
est  doublement  périodique.  Donc  X  +  i\  a  les  mêmes  multiplica- 
teurs que  cosCX  -♦-  «  cosCY.  Nous  allons  décomposer  X  +  i\  en 


(»)  KiRcHHOFP,  Vorlesungen  ûber  mat/iematische  Physik,  p.  a^o.  Au  lieu  de 
X,  Y,  Z,  la  notation,  dans  cet  Ouvrage,  est  a,  ^,  7. 


CHAP.  IV.  —  MOUVEMENT  d'uN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉHNI.     l63 

élëments  simples.  L^élément  simple  type  se  déduit  de  la  forme  (5o) 
de  cosCX  +  icosCY;  c'est 

Les  pôles  de  X  +  îY  sont  w  =  o  et  w  =  —  (^  ;  ce  sont  des  pôles 
simples,  attendu  qu'ils  sont  doubles  au  second  membre  (5 1)  et 

simples  dans  le  facteur  cosCX —  «cosCY.  Leur  résidu  est  ±    "  •■-> 
*  sm 

coefficient  de  pu  et  p{u-^  v)  au  second  membre  (5i),  divisé  par 
le  résidu  de  cosCX —  t  cosCY.  Il  n'y  a  pas  d'autres  pôles,  comme 
on  va  voir. 

Observons  les  valeurs  du  second  membre  (5i)  pour  les  valeurs 
de  u  ci-après  :  a,  —  (a  +  r),  6,  —  (6  -j-  v).  Pour  les  deux  pre- 
mières, on  a  0:3=  y/m;  pour  les  deux  autres,  Xz  =  —  y/m  (32). 

Par  conséquent,  pour  les  deuxpremières,  y/m ~  —  se  confond 

avec  Xti ;   pour  les  dernières,  avec  —  (x^ ]•  D'autre 

part,  suivant  les  égalités  (24?  ^5),   -7(^3 )  est  alors  égal  à 

±  [p  u —  p (m4-  r)] ,  le  signe  plus  convenant  'du  =  aelu  = — (6  H-  i'); 
le  signe  moins,  k  u  =  b  et  u=  —  (a  4-  ^). 

Il  en  résulte,  pour  la  quantité  entre  crochets,  dans  (5i),  les  va- 
leurs suivantes  : 


a  =  a, 

w  =  — (a-4-  v), 
u  •=■  b. 


DM  — n(a-f-i^)zp  —  (xj 1  =  1     r  /  M 

On  voit  par  là  que  le  second  membre  (5i)  s'évanouit  pour  «=  a 
et  1/  =  6  quand  on  prend  le  signe  supérieur;  pour  w  = —  {a-^  v) 
et  1/  =  —  {b  -\-  v)  quand  on  prend  le  signe  inférieur.  Il  en  est  tout 
de  même  pour  cosCX  ip  i  cosCY.  11  s'ensuit  que  X  ±  îY  n'a  que 


f64  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

les  pôles  u  =  o  et  u  =  —  ç.  La  décomposition  en  éléments  simples 
est  donc  la  suivante  : 


(52)   l 


*PV3 


1 


_       (^(a  —  b)^v  r     (i{u  —  a  —  b^v)  ^{u  —  a  —  b)  "1 

""  ^a<ib        \_(^{a-^v)^{b-\-v)'^ii~~  <^a(^b^{U'k-v)\ 


On  remarquera  que  les  seconds  membres,  dans  ces  deux  égalités, 
se  déduisent  l'un  de  l'autre  par  le  changement  du  signe,  accom- 
pagné du  changement  de  a  et  6  en  —  (a  H-  v)^  —  (6  -f-  i').  C'est 
ce  dont  on  se  rend  aisément  compte  par  les  expressions  de 
cosCX  ±  «  cosCY  et  celles  des  constantes. 

La  coordonnée  Z  de  l'origine  des  axes  mobiles  exige  une  qua- 
drature; elle  est  donnée  par  la  formule 


^  =  UcosAZ4-VcosBZh-WcosCZ. 
at 


Par  des  transformations  successives,  cette  formule  devient 


//7  1 

"*        y  m 

=  -j=[(p'  —  p)3Pl-\-{q'—q)yiXi-\-pm-\-qn\ 
y  m 

i 

=  -^[(p'-p){^z-^lhy-^pm-\-qn^^h^p'-p)], 
y  m 

[pm  -^qn^  V«  ^^(P'  —  P)] 


du        iryz  p  ^m 

sp(p'  —P) 


iryz  / 


m 


[pa -i- p(  w -h  p) -h  pi^]. 


CHAP.  lY.  —  aiOUVBMBlilT  D*lI1f  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     l6o 

En  intégrant  et  figurant  par  8  et  0|  les  deux  constantes,  nous 
avons 

(53)  Z  -t-  const.  =8^-f-§ip[Ç(M-4-p)-HÇM— wpp]; 


(54) 


iry^  ^/m         is  ^  m 


Nous  avons,  on  le  voit,  résolu  le  problème  qui  consiste  à  déter- 
miner explicitement,  en  fonction  du  temps,  la  position  du  solide. 

Notions  générales  sur  le  mouvement  du  corps  solide. 

Indépendamment  de  toute  discussion  approfondie  sur  les  for- 
mules que  Ton  vient  d^établir,  on  peut  se  faire  une  idée  sommaire 
du  mouvement  que  ces  formules  représentent. 

Soit  Q  le  rapport  de  l'accroissement   du    temps  à    celui    de 

(55)  0=    ,  =  -. — ,         ^  =  0 — h  constante. 

Nous  supposerons  réelle  la  constante  arbitraire  p.  L^argument  u 
ou,  du  moins,  sa  partie  variable  prend  des  valeurs  soit  réelles, 
soit  purement  imaginaires,  suivant  que  B  est  lui-même  ou  réel  ou 
purement  imaginaire,  suivant  donc  que  (/>' — p)  est  positif  ou  né- 
gatif (r  est  positif,  car  la  force  vive  T  est  nécessairement  repré- 
sentée par  une  /orme  positive). 

Comme  les  invariants  sont  réels,  il  y  a  une  période  déterminée 
À  w,  de  même  espèce,  réelle  ou  imaginaire,  que  les  valeurs  de  l'ac- 
croissement de  u'jïl  y  correspond  une  période  de  temps  /©= • 

r 

Considérons  d'abord  le  mouvement  angulaire  de  l'axe  C  ou 
axe  du  corps.  Le  cosinus  de  l'angle  CZ  (46)  est  une  fonction 
doublement  périodique,  dont  une  période  intervient  seulement. 
L'angle  CZ  reprend  donc  la  même  valeur  à  la  fin  de  chaque  pé- 
riode de  temps. 


]66  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Considérons  maintenant  l'angle  ^  que  le  plan  des  axes  C  et  Z 
fait  avec  l'axe  X.  Cet  angle  est  donné  par  la  formule 

. . ,       cos  ex  -+-  i  cos  CY 
cosGX  —  t  cos  G  Y 

On  voit  par  là  qu'à  chaque  période  de  temps  l'angle  ^  se  repro- 
duit, augmenté  d'une  constante  ^o»  ^^  telle  sorte  que  les  fonc- 
tions doublement  périodiques  de  seconde  espèce  cosGX  ±  i  cosCY 
admettent  les  multiplicateurs  e^'+o  correspondant  à  la  pé- 
riode 2W. 

Ces  deux  angles  GZ  et  ^  définissent  complètement  le  mouve- 
ment angulaire  de  l'axe  C  du  corps.  C'est  un  mouvement  varié, 
mais  qui  coïncide  périodiquement  avec  une  rotation  uniforme, 

de  vitesse  —?  autour  de  l'axe  Z. 

Envisageons  actuellement  le  mouvement  de  l'origine  des  axes 
mobiles  ou  centre  du  corps,  La  coordonnée  Z  est  représentée  par 
une  fonction  (53)  qui  se  reproduit,  à  chaque  période  de  temps, 
augmentée  d'une  constante  Z©.  Les  deux  quantités  X=biY(52) 
se  reproduisent,  multipliées  chacune  par  une  constante;  mais, 
comme  on  l'a  vu,  ces  fonctions  ont  les  mêmes  multiplicateurs  res- 
pectivement que  cosCX  liz  f  cosCY,  c'est-à-dire  e^*+«.  Le  mou- 
vement du  centre  est  varié,  mais  coïncide  périodiquement  avec  un 
mouvement  hélicoïdal  uniforme,  dont  Taxe  est  Z  et  dans  lequel 
au  temps  Iq  correspond  une  progression  Zq,  parallèle  à  l'axe,  et 
une  rotation  ^q  autour  de  cet  axe. 

En  réunissant  les  circonstances  relatives  au  mouvement  angu- 
laire de  l'axe  et  au  mouvement  du  centre,  concluons  que  le  mou- 
vement de  l'axe  lui-même  coïncide  périodiquement  avec  un 
mouvement  hélicoïdal  uniforme,  ou  mieux,  se  compose  de  ce 
mouvement  et  d'un  mouvement  périodique. 

Considérons  enfin  l'angle  cp  que  le  plan  des  axes  C  et  Z  fait  avec 
l'axe  A  du  corps.  Cet  angle  est  donné  par  la  formule 

..        rosAZ -4- icosBZ 

e'*?= • 

cosAZ  —  (cosBZ 

Les  deux  fonctions  cosAZ  db  / cosBZ  ne  sont  pas,  suivant  l'ac- 
ception ordinaire,  doublement  périodiques  de  seconde  espèce, 


GHAP.  IV.  —  MOUTEMEIfT  d'uN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     167 

sauf  si  l'exposant  ^  est  un  nombre  entier.  Mais,  dans  tous  les  cas, 
elles  ont  la  propriété  de  se  reproduire,  à  chaque  période,  multi- 
pliées par  des  facteurs  constants.  L'angle  <p  se  reproduit  donc 
augmenté  d'une  constante  ©o-  Cette  circonstance,  jointe  aux  pré- 
cédentes, permet  de  tirer  la  conclusion  suivante  : 

Le  mouvement  du  solide  se  compose  :  i°  d^un  mouvement  hé- 
licoïdal uniforme  autour  de  l'axe  Z;  a®  d'une  rotation  uni- 
forme (k  vitesse  y)  ciutour  de  l'axe  du  corps;  3**  d^un  mouve- 
ment périodique  (à  période  t^), 

Énumération  des  constantes.  Homogénéité. 

Dans  la  suite  des  calculs  qu'on  vient  de  parcourir,  il  importe  de 
ne  pas  perdre  de  vue  les  constantes  primitives  et  leur  liaison  avec 
celles  qu'on  a  été  conduit  à  mettre  en  leur  place. 

Les  constantes  données  sont  au  nombre  de  dix,  savoir:  i"*  les 
six  coefïicients  de  l'expression  (7)  de  la  force  vive/>,  />',  q^  q\  r,  /•'; 
a"  les  quatre  constantes  d'intégration  /,  m,  n^y^  (4?  5,  6). 

Dans  nos  formules,  on  voit  figurer  implicitement  les  deux  inva- 
riants des  fonctions  elliptiques  et  explicitement  les  trois  argu- 
ments constants  i^,  a,  b.  Les  arguments  ax  et  bx  peuvent  être  omis 
comme  déterminés  par  les  précédents.  Ce  sont  donc  là  cinq  con- 
stantes. 

La  constante  d'homogénéité  p  peut  être  omise  comme  entière- 
ment arbitraire,  ou  bien  l'on  peut  encore  observer  que  les  fonc- 
tions elliptiques  interviennent,  dans  toutes  les  formules,  avec  le 
facteur  p  de  manière  à  respecter  l'homogénéité  :  toutes  les  combi- 
naisons qui  s'offrent  sont,  à  ce  point  de  vue,  du  degré  zéro,  p  et 
chaque  argument  étant  censés  du  degré  i. 

Avec  ces  cinq  constantes  elliptiques,  les  formules  présentent 
cinq  autres  constantes  que  nous  devons  distinguer,  savoir  :  a,  y, 

Nous  allons  reconnaître  que  ce  second  système  de  dix  constantes 
détermine  complètement  et  sans  ambiguïté  le  premier. 

En  premier  lieu,  au  moyen  des  cinq  constantes  elliptiques,  on 

détermine  m,  —  et  les  constantes  auxiliaires  mi,'/i,  5,  par  les  for- 


l68  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

mules  (33y  34?  36),  que  nous  transcrivons  ici  : 


(56) 


5  /m  =  |pJ[p6-+-pa  — p(a-+-p)  — p(6-f-p;]. 


sn 


L^exposant  ^,  qui  figure  dans  les  formules  (47)?  6St  déterminé 
par  les  quantités  précédentes,  puisqu'on  a  (4o) 

(57)  3  =  -A. 

Les  constantes  auxiliaires  mi,  A,  s   sont  liées  aux  constantes 
primitives  par  les  relations  (12,  23) 

/  pm.  -h  a  y  TiH-  r^y\  —  / 

^^  — 7. "7? » 

P—P 

(58)  {     ^=^^^..^3, 


>Jr{p'-p) 


Quant  aux  constantes  que  nous  avons  distinguées  dans  les  for- 
mules, elles  s'expriment  ainsi  (4o,  49?  ^4,.  55)  : 


/•  L  4X3      J        '^        8  %s 


qsJlîx 

6  =  — î^— =  -i- 
^^^^  1  )/r{p'—p)      '^.rs' 

0  =  -L  [;?/n  -f-  <7n  —  rë  A* (/>'—/>)], 
Nous  venons  de  reconnaître  que,  par  les  constantes  elliptiques, 


sont  déterminés  y^,  —  >  mi,  A,  5.  Maintenant,  au  moyen  de  8,, 


CHàP.  IV.  —  MOUVEMENT  o'UN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     169 

sont  déterminés  ^3  et,  par  conséquent,  n.  Au  moyen  de  6  et  y  sont 
ensuite  déterminés  r  et  q^  puis  q^  par  la  relation 

(60)  h  =  iry^{q'-q)^^: 

/•'  au  moyen  de  a,  p  et  //  au  moyen  de  s  et  de  5,  enfin  /  au  moyen 
de  m|. 

Il  est  donc  établi  que  la  connaissance  complète  du  mouvement 
du  corps  entraîne  aussi  la  connaissance  des  constantes  qui  figu- 
rent dans  les  équations  difTérèntielles  et  les  intégrales. 

Il  n'en  serait  pas  de  même  si  l'on  connaissait  seulement  la  ro- 
tation du  corps,  non  sa  translation.  Et  d'abord^  il  est  évident  que 
la  connaissance  de  la  rotation  ne  peut  entraîner  celle  d'aucune 
longueur.  La  rotation  ne  peut  déterminer  donc  que  des  combinai- 
sons de  degré  zéro  entre  les  constantes,  ce  qui  en  réduit  le  nombre 
d'une  unité.  En  outre,  3  et  ô|  n'interviennent  pas  dans  les  for- 
mules de  rotation.  La  rotation  dépend  donc  seulement  de  sept 
constantes,  et  c'est  ce  qu'en  efiet  on  reconnaîtra  plus  loin. 

Il  est  aisé  de  trouver,  à  ce  point  de  vue,  les  degrés  des  diverses 
constantes.  Par  rapport  à  l'unité  de  longueur,  la  force  vive  est 
homogène  et  du  degré  2,  les  vitesses  U,  V,  W  sont  du  degré  i,  les 
vitesses  de  rotation  P,  Q,  R  sont  du  degré  zéro.  Il  en  résulte,  pour 
j?,,  Xa,  X3,  le  degré  i;  pourj,,  ^^2,^3^  le  degré  2;  pour />,/>',  le 
degré  zéro  ;  y,  q' ^  le  degré  —  1  ;  r,  /',  lé  degré  —  2. 

Les  degrés  des  autres  constantes  en  résultent,  savoir  : 

{61)     (  ^'     "^'     ^'     '"''     ^''    Vi      *''     ^^'     ^'     ^''     ^'     "'"'     '^' 
(  2,     !>.,      J,      i,       I,       I,      1,1,1,0,      I,      I,     o. 

Si  les  arguments  elliptiques  sont  considérés  comme  de  simples 
nombres,  p  est  une  longueur. 


Expression  des  éléments  elliptiques  en  fonction  des  données. 

Pour  avoir  plus  de  symétrie  dans  les  formules,  nous  emploie- 
rons, au  lieu  de  /?î,  mi,  /?,  A,  les  notations  suivantes  : 

(62)      7A=v,,  —=',  /m  ^  ,a,  l/iA^-H/ni  =  |i,. 

4  J^3  V    4 


170  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Ces  quantités,  ainsi  que  5,  sont  toutes  des  longueurs.  Par  leur 
emploi,  le  polynôme  (i3)  s'écrit  ainsi 

Si,  pour  faire  disparaître  le  second  terme,  on  pose  x^  =zy  —  V| , 
ce  polynôme  devient 

0'«  -+-  2V,^  H-  vf  —  fJl}  )   (7«  --  2V,^  4-  Vf  —  ÎJ.Î)  -h  5«(/—  V  — Vi)«, 

et  doit  (t.  I,  p.  119)  être  identique  à  cet  autre 
De  la  comparaison  se  tirent  immédiatement 

(    2p«Jll'=      Vi(uî—  (X»)     —  5«(V-|-Vi) 

et  cette  combinaison,  qui  servira  plus  loin, 

(63  a)         pH  lapU'  -  /Tt)  =  i(avî  -^  jx«  -h  [xf  -  5»)» 

_(vî-(x«)(vî-|xî)~5«(v-*-v0'. 

Par  le  théorème  d'addition  (t.  I,  p.  3o)  on  a 

■*  '  '  4\P«  — pi'/ 

donc,  d'après  (33)  et  (63), 

(64)  çi^[pa~hp{a-+-v)\  =  H6(vi -^  ;x)«  —  av}  —  jx»— ji|-h5«| 

=  l  [(2v,  -i-  5|x)  (2v,  -u.  jx)  -+-  5«  —  îxf] ; 

nous  avons  ensuite,  d'après  (36), 

(64  a)  pi[pa—p{a-^ç)]  =  5(.x— v;. 

Par  ces  deux  dernières  relations  sont  connus  pa  et  j)(a  -f-  r). 
D'après  les  mêmes  égalités  (33)  et  (63),  nous  avons  de  même,  en 
changeant  les  signes  devante  et  [jl, 

(65)  1  P'[^^"^^'^^-^^)l=6[(a''i-5[^)(2v,-(x)-f-5î-:xî], 


CBAP.  IV.  —  MOUVBMElfT  d'uN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     I71 

De  ces  relations  (64)  et  (65)  se  concluent  les  suivantes  : 

p*[pa  -+- p(a  -h  v)  -—^pv] 

=  (v,  -h  fji)«  —  î  (2v}  -+-  ^î  -+-  |xî  —  5«)  =  -J(.'^*  —  l^î  -^-  **  -+-  4vi  i-i), 
p*[p6-+-p(6-+-p)  — apt']  =  }  [fJi'— [AÎ  -+-5*  — 4v,|x]. 

Par  le  théorème  d^additlon^  on  a 


__  p'a  —  pV  _  — p'(a-i-p)  —  pV  __  p'a -f- p' (a H- 1')  __  p'a — p'(a-i-v) — ip'v 
pa  —  pv"    p(a-f-p)  —  pp    ""  pa  — p(aH-p)  "~  pa-hp(a-f- w)  —  app 


a-5«  = 


(67) 


Remplaçant  pza  par  [x -f- v,  (33),  on  conclura,  au  moyen  de 
(63)  et  (64  a), 

p«[p'a-+-p'(a -+-(»)]  =  25(îi  — v)([i-h  vi), 
Semblablement,  nous  aurons 

p»[p'6-+-p'(6-+-P)]=       25(v  H-|x)(vi— |X), 

p»[p'6  — p'(6-+-p)]=— 5«(|Jl-t-v)—  |x(fl«— JaJ)  — 4V,|1(V,—  [X). 

Des  calculs  analogues  donnent  les  fonctions  p  et  p'  d'arguments 
ai,  6|,  «1  -i-  r,  6|  +  i\  Voici  les  formules  pour  les  fonctions  p  : 

(66)     ;  P'fP*»~"P(^»  "^^)l  =  *(^»"^^''i   "^'')- 

p«[pai  — p(ai-+-p)]  =  5([Xi— 2v,  — v), 

Nous  aurons  tout  à  l'heure  besoin  de  connaître  aussi  les  fonctions 
p  et  j)'  pour  les  deux  arguments  —  (a  H-  6  -h  t')  et  {a  —  6),  que 
nous  désignerons  par  (^0  et  (^, , 

JLe  calcul  n'offre  aucune  difficulté  parle  moyen  des  formules  pré- 
cédentes, mais  il  contient  des  réductions  remarquables.  On  trouve 
d'abord,  dans  ce  calcul,  les  résultats  suivants  : 

p  p'(b-^  y)  —  p'a  __  I  5v  p  p'(a  -+-  v)~-p'b  _  1   5v 

2  p(^-hp)  —  pa    '' ^       '^    l'-'  2    p(aH-p)  — p^    ~      '         51    (JL  ' 

p  p^q-f-p^^  =  «14-15  Ê  pïa-f-i^)-f-p^(6  4-p)  ^ _  i  , 


2  pa  —  pb        r*      î    »  2    p(a-f- p)  — p(^-i- 1') 


1^2  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

On  a  ensuite 

Sur  un  cas  particulier. 

Les  formules  de  la  rotation  se  simplifient  d'une  manière  remar- 
quable dans  le  cas  particulier  où  Targument  constant  v  est  sup- 
posé nul,  et  nous  allons  nous  arrêter  un  instant  à  ce  cas. 

Par  la  théorie  générale  de  l'inversion,  on  sait  déjà  (t.  I,  p.  i33) 
que  c'est  ici  le  cas  où  le  polynôme  (i3)  se  réduit  au  troisième  de- 
gré, où  l'on  a,  par  conséquent, 

D'après  l'intégrale  (5),  (m  —  xl)  est  une  quantité  positive;  le 
polynôme  (i3)  prend  donc  des  valeurs  positives  pour  des  valeurs 

de  x^  comprises  entre  \/met  — \/m,  tandis  que,  pourjr3  =  zby''//?, 
il  est  négatif.  Ce  polynôme  a  donc  trois  racines  réelles.  Le  dis- 
criminant est  donc  positif. 

L'hypothèse  ç  =  o  rend  infinie  la  fonction  ^(17).  Mais,  si  l'on 
prend  la  différence  de  deux  pareilles  fonctions,  d'arguments  dif- 
férents, on  a 

iim  -= =  lim -^^^ ^ ^^^ ^— =po— pa. 


M^O 


La  formule  (46cr),  qui  donne  cosCZ,  se  réduit  à  celle-ci 

cosCZ  =  -^ — j-^— , 

pa  —  pO 

toute  semblable  à  celle  (111,  19)  qu'on  a  rencontrée  dans  le  mou- 
vement d'un  corps  grave  de  révolution.  Les  deux  formules  coïnci- 
dent entre  elles  si  Ton  remplace  les  arguments  actuels  6  et  a  par 
±  ai  el  zt  a. 

En  cherchant  ainsi  les  formules  de  ce  cas  particulier  comme 
limites  des  formules  propres  au  cas  général,  il  faut  d'abord  faire 


CHàP.  IY.  —  MOUVEMENT  D*UN  CORPS  SOLIDE  OAKS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     178 

en  sorte  que  la  relation  entre  le  temps  et  Targument  variable  u 
soit  composée  en  termes  finis.  Supposant/?'  —  p  infiniment  petit 
du  second  ordre,  il  faudra  donc  supposer  p  infiniment  grand  du 
premier  ordre  (55). 

La  quantité  s  est  ici  infiniment  grande  du  premier  ordre  (58); 
nii  et  h  sont  infiniment  grands  du  second  ordre,  ainsi  que  Vf  el 
(Xi  (62).  En  outre,  jjL|  a  même  partie  principale  que  dzav,,  sui- 
vant le  signe  choisi  devant  le  radical  y/j  A* -h  mj.  Disons  que  la 
partie  principale  de  [Ji|  est  aevi  (e  =  ih  1). 

Dans  les  formules  (63),  les  parties  principales  des  seconds  mem- 
bres sont  alors  2Vj  -+-  [JiJ  ou  6v^  pour  la  première  et  V|  [jl^  ou  4v'î 

pour  la  seconde.  Il  faut  en  conclure  que  -  a  pour  partie  principale 

—  V,  et  que  v  est  infiniment  petit  du  premier  ordre. 

Les  formules  (64,  65)  donnent,  pour  pa  et  p6,  des  expressions 
finies,  à  cause  des  termes  4'^î  —  [J^n  ^O"^  les  parties  principales 
se  détruisent  dans  les  seconds  membres.  Ainsi  la  formule  qui 
donne  cosCZ  a  un  sens  bien  déterminé  dans  ce  cas  limite. 

Quant  aux  arguments  ax  et  6,,  on  voit  par  les  formules  (66) 
que  l'un  d'eux  est  nul;  c'est  6|,  si  [J«.|  =  2V|  ;  c'est,  au  contraire, 
^1,  si  [X|  =  —  2V|.  Celui  des  deux  qui  n'est  pas  nul  est  égal  à 
±:  (a  —  6),  comme  il  résulte  de  la  relation  générale  (26)  entre  les 
quatre  arguments.  Enfin,  la  relation  harmonique  (3o)  est  satis- 
faite par  la  coïncidence  de  trois  éléments. 

Examinons  maintenant  la  limite  des  formules  (5o),  qui  donnent 
cosCX  ±:  I  cosCY.  En  y  remplaçant  D,  et  y  par  leurs  expressions 
(48,  49)î  on  a,  pour  limite  de  ces  formules, 

005  ex  -r-  «  cos  CY  =    2  El  — V; — ; — —^, ,    ,    ^  e'-tÇ«-^<^J«  e-7  ^^  '', 

COsCX— «C0SCY=  — =T-  -37 7-r37 ^,      , ^  ^(Ca  4-2:6:  u     cq^fmit^ 

Si,  au  lieu  de  b  et  a,  on  met  a\  et  —  «,  ces  formules  diffèrent  des 
similaires,  obtenues  au  Chapitre  III  (ill,  29,  3o),  par  le  seul  fac- 
teur c=w/«/f. 

La  limite  des  formules  (47)  se  trouve  d'une  manière  un  peu 
plus  compliquée.  Il  faut,  pour  l'obtenir,  connaître  les  deux  pre- 


174  DEUXIÈMB   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

mîers  termes  du  développement  de  ÎJv'.  Pour  les  avoir  facilement, 
prenons  la  formule  (33) 

2p  p 

En  supposant  v  infiniment  petit,  elle  donne 

p 
On  a  de  même,  par  une  autre  des  formules  (33), 

-y-  =t'(p6  — pa)-h..., 
en  sorte  qu'on  peut  écrire 

—  Çi'=  —  -f- ^-r 1- 

p  p     po — pa 

De  là  résulte  (4o) 

Q^  I  hs(g'—q)  s       /— ,    ,         ^ph-^pa 

4        pry^  P'^^j  ^'pb  —  pa 

p  P^'^jL  ^'pb  —  pa      -^^^  ^y 


la  lettre /désignant,  pour  abréger,  la  quantité  réelle  entre  cro- 
chets. 

£ 

on  a 

p     r       „  tP 


D'autre  part,  en  mettant  —  —  pour  la  partie  principale  de  v, 


/=o  L     ^"     J  ' 


où  il  faut  observer  que  -  est  une  quantité  finie. 


CHAP.  IV.  —  MOUVEHENT  D*UN  CORPS  SOUDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.    176 

Si  Ton  tient  compte  de  Texpression  (3")  donnée  pour  D,  on 
obtient  ainsi  la  limite  des  formules  (47)* 

oos  AZ  -H  .•  cos BZ  =     a E e' '''  '  '^"  ^^  ^^  ^/"  +  «)  ^(" -/)  ^<i:*-C«)«  ,</«, 

r-os AZ  -  .•  cos BZ  =  -  ^  e- '^'  '  '="  ^^/l' ^(^^b)  ^(u-a)    ,::,_ç,,„      ,y, 

E  a'(a  —  b)  ^{a  -r-  b)  a*»  u 

Si  l'on  y  met  encore  a^  et  —  a  au  lieu  de  6  et  a,  on  a  encore 
ici  des  formules  très  semblables  aux  similaires  obtenues  dans  le 
Chapitre  III  (III,  26,  26a).  Mais,  dans  les  équations  actuelles,  la 
première  exponentielle  constitue  cependant  une  différence  bien 
notable.  Cette  exponentielle  disparaît  quand  on  suppose  q  =^  g' 
dans  l'expression  (7)  de  la  force  vive.  L'hypothèse  q=^q*  est  une 
de  celles  que  l'on  peut  faire,  en  effet,  et  elle  répond  à  un  cas  im- 
portant, comme  nous  le  dirons  plus  loin;  mais  il  n'y  a  pas  lieu  de 
la  faire  en  même  temps  que  la  supposition  /?  =  /?'  dont  nous  nous 
occupons  actuellement.  En  effet,  ces  hypothèses,  faites  à  la  fois, 
ont  pour  conséquence  de  réduire  au  second  degré  le  polynôme  (1 3) 
et  de  faire  dégénérer  les  fonctions  elliptiques. 

C'est  donc  seulement  à  Tégard  des  formules  qui  donnent  cosCZ 
cl  cosAXdz  ïcosAY  que  le  rapprochement  avec  les  formules  du 
Chapitre  III  a  de  l'intérêt.  On  conclut  de  ce  rapprochement  que, 
pour  le  cas/?=  />',  la  rotation  de  l'axe  du  corps  et  celle  de  l'axe 
d'un  solide  pesant  de  révolution,  dans  le  vide,  diffèrent  seulement 

par  une  rotation  uniforme  (de  vitesse  yy/m). 

Discussion  des  formules. 

La  discussion  que  nous  allons  faire  a  pour  but  de  préciser  la 
nature  des  constantes  figurant  dans  les  formules,  en  distinguant 
les  divers  cas  qui  peuvent  se  présenter. 

Dans  tous  les  cas,  la  constante  m  est  positive  et  la  variable  x^ 

ne  peut  acquérir  que  des  valeurs  comprises  entre  —  y/m  et  -|-  y/m  ; 
c'est  ce  qui  résulte  de  l'intégrale  (5).  D'autre  part,  la  même  va- 
riable Xi  doit  prendre  des  valeurs  qui  rendent  positif  le  polynôme 

Y{xz)  (i3),  tandis  que  les  valeurs  di  y/m  rendent  ce  polynôme 

négatif.  Il  y  a  donc  toujours^  entre  y/m  et  —  y/m,  au  moins  deux 


176  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

racines  réelles  de  F,  et  c'est  entre  ces  deux  racines  qu'oscille  la 
variable  x^- 

Nous  distinguerons  trois  cas  principaux,  suivant  les  signes  de 
(/>'  —  p)  et  du  discriminant. 

I.  //  —  />>o. 

D'après  l'égalité  (11),  les  valeurs  que  prend  x^  rendent  négatif 
le  polynôme  {x\-{-  hx^  —  m,).  La  constante  r  est,  en  effet,  posi- 
tive comme  coefficient  d'un  carré  dans  Ja  forme  quadratique  posi- 
tive T  (force  vive).  Il  en  est  donc  ici  de  ce  polynôme  comme  de 
(^x\  —  m)  :  ses  racines  sont  réelles  et  comprennent  les  deux  ra- 
cines de  F  entre  lesquelles  oscille  a:.,. 

Le  coefficient  de  j:J,  dans  F,  est  ici  positif.  Le  polynôme  F  est 
négatif  pour  les  valeurs  de  x^  égales  aux  racines  de  {x\  —  m)  el 
de  {x\  -I-  hx^ —  nii).  Donc  F  a  encore  deux  racines  réelles  com- 
prenant entre  elles  les  quatre  racines  des  polynômes  du  second 
degré.  Soient  wc',  x"^  x'"^  x'^  les  racines  de  F;  on  aura  ainsi 

(  ^  A  —  vf^-H  '»h  ;  (  i  A  -f-  v/iA*-+-//i,  ) 

Les  quatre  racines  de  F  étant  réelles,  le  discriminant  est  positif 

et  r  est  réel  (t.  I,  p.  ia3);  en  outre  (t.  I,  p.  129),  u  -{ co' va- 

rie  d'un  multiple  impair  à  un  multiple  pair  de  la  demi-période 
réelle  quand  x^  varie  de  x'"  à  x".  La  relation  précise  entre  t  et  11 
doit  s'écrire 

(69)  ar--to'-^H-f/, 

de  manière  que  l'origine  des  temps  corresponde  k  x^^^  af. 

Les  arguments  a  et  6  correspondent  aux  racines  de  {x\  —  m)\ 
l'une  est  entre  x'  et  x",  l'autre  entre  x'"  et  j?'^.  Ces  arguments  ont 

donc  (t.  I,  p.  lag)  les  formes  suivantes,  si  Ton  suppose  y/m  pris 
positivement  dans  la  formule  (3a), 

(70)  a= 1- la',         b= r-hi-\-ib\ 


CHAP.  IT.  —  MOUVEMENT  d'uN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     I77 

OU  o'  et  fr^  sont  réels.  De  même,  pour  «i  et  6|, 

(71)  ai= h  ia\f         bi  = hto-f-tô".. 

Suivant  (28)  et  (29),  on  aura 

c  = hic,         a  =  i  — i , 

2  2 

V  ,  ,,       Jf\  —  h" 

W  =  H h  IC  ,  0=1  — i . 

2  2 

En  prenant  arbitrairement  les  deux  arguments  purement  imagi- 
naires a' y  b'j  dont  les  fonctions  p  seront  réelles,  puis  c  -\ —  pure- 
ment imaginaire  et  arbitraire,  on  aura,  par  la  relation  harmo- 
nique (3o),  pw  conjugué  de  pc;  d*oii  résulte,  pour  fv,  la  forme 

-  -h  ic",  celle  de  c  étant f-  ic"»  De  là  résultent  ût,  6,  «i  ,  6, ,  ^^ 

sous  les  formes  ci-dessus. 

Les  caractères  que  nous  venons  de  mettre  en  évidence  ne  se 
reproduiront  dans  aucun  autre  cas;  aussi  peut-on  conclure  ainsi  : 
Prenant  des  /onctions  elliptiques  à  discriminant  positif,  s?  réel, 
w,  rt,  6,  «1,  6|  sous  les  formes  (69),  (70),  (71),  avec  les  con- 
stantes oij  '^purement  imaginaires  et  6,  3,  ô|  réelles,  on  aura, 
par  les  formules  trouvées  précédemment,  la  représentation  du 
mouvement  dans  l'un  quelconque  des  cas  ou  p'  —  p  est  positif. 

II. />'  —  p<C^j         A>o. 

Le  polynôme  F,  dans  ce  cas  encore,  a  quatre  racines  réelles. 
Supposons  ces  racines  dénommées,  comme  tout  à  l'heure,  x^,  ^r", 
j/",  ;r"  et  rangées  ainsi  par  ordre  de  grandeur,  mais  dans  l'ordre,  à 
volonté,  croissant  ou  décroissant.  La  variable  x^  reste  comprise 
entre   deux  des  racines  extrêmes,   que  nous  supposons  être  x"^ 

eix'^.  Les  deux  quantités  ±  y/m  sont  l'une  au  delà  de  x'^j  l'autre 
soit  entre  x"  et  x"',  soit  en  deçà  de  x'.  De  là  deux  cas  fort  distincts. 
Dans  le  premier  de  ces  cas,  le  binôme  (m —  xl)  est  négatif  quand 
jr,  est  compris  dans  l'intervalle  (x'j:/'),  intervalle  où  F  est  positif. 
G>mme  (/>' — p)  est  aussi  négatif,  il  faut  que  (/?i|  — hx^  —  xj) 
H.  12 


17^^  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

soît  positif  dans  cet  intervalle,  sans  quoi  le  polynôme  (i3)  F  ne 
pourrait  être  positif.  De  là  résulte  que  les  racines  du  trinôme 
(jcl-{-hXi  —  nii)  sont  réelles  et  comprises,  l'une  entre  af  et  a:"', 
Fautre  en  deçà  de  x'. 

Dans  le  second  cas,  au  contraire,  celui  où  les  deux  quantités 

d=  \^m  comprennent  entre  elles  les  quatre  racines  de  F,  les  racines 
du  trinôme  (Xj-f-A^a  —  /W|)  peuvent  être  imaginaires.  Si  elles 
sont  réelles,  elles  sont  toutes  deux,  soit  entre  a/^  et  j:'",  soit  au  delà 
de  jr'^,  soit  en  deçà  de  a/. 

Nous  allons  facilement  reconnaître  comment  on  peut  choisir  les 
arguments  a,  6,  «i,  6|  pour  que  les  formules  correspondent  à  un 
quelconque.de  ces  cas.  11  suffît,  à  cet  effet,  de  se  reporter  à  la  dis- 
cussion qui  a  été  faite  dans  le  tome  I  (p.  127  à  129). 

En  premier  lieu,  v  est  réel  et  u  est  de  l'une  ou  l'autre  des  deux 
formes 

l  -  '-  +  'p- 

(7a)  «=  .         7=0, 

OÙ  ô'  est  réel. 

Premier  cas.  —  Vune  des  deux  quantités  ±  \Jm  est  dans  Vin- 
ten^alle  {x",  x'^^).  —  En  ce  cas,  l'un  des  arguments  a,  b  est  réel, 
l'autre  égal  à  ±  co',  plus  une  quantité  réelle  ;  il  en  est  tout  de  même 
pour  t7|  et  6|.  Sans  restreindre  la  généralité,  on  peut  supposer 
a-lr- ai  =  6-f-6|  réel.  Alors  les  arguments  auxiliaires  (28,  29)  w 
et  c  sont  réels;  a'  et  b'  sont  l'un  réel,  l'autre  réel  dz  a>'.  On  obtient 
donc  les  formules  propres  à  ce  cas,  en  prenant  les  termes  de  la 
proportion  harmonique  (3o),  de  telle  sorte  que  pw,  pc  et  pa' 
ou  pb'  soient  supérieurs  à  et  et  le  quatrième  compris  entre  ^2 
et  ^3.  L'argument  variable  a  Vune  des  formes  (72);  les  con^ 
slantes  a,  y  sont  réelles. 

Deuxième  cas.  —  Les  deux  quantités  ±  y/m  comprennent 
entre  elles  les  quatre  racines  du  polynôme  F.  —  Les  trois 
arguments  a,  6,  v  sont  alors  réels.  Les  arguments  a^  et  b^  sont 
des  imaginaires  quelconques  sî  les  racines  de  {x\'\-liXz  —  /Wi) 
sont  imaginaires  ;  ils  sont  tous  deux  réels  ou  tous  deux  réels 
±  Cl)',  si  les  racines  de  ce  trinôme  sont  réelles. 

Il  s'agit  de  trouver,  de  la  manière  la  plus  générale,  les  argu- 


CHAP.  IV.  —  MOUVBIKNT  d'uN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     I  79 

ments  a,  b^  a^^  b^^  v  pour  satisfaire  ainsi  aux  conditions (26,  27). 
Posons,  à  cet  effet, 

w'q  — !(      c»'  — r  — a'-+- 6')  =  J(      c-f-a— ^), 
u\  =:-J(— u'-f-c  — a'-f-^')  =  1(— r-i-a   —  b), 
'  ^  '    v^=L(—w  —  c-^a'-\-b')^\{—v  —  a  —  b), 

\   r'i  =  J(      IV-+-C  4-a'-+-^')  =  1(     v-^ai-Jfbx). 

Il  en  résulte 

«;  ^  r'^j  =  — (c  —  ^'  ),         w',  H-  v\  =C'\-b\ 

Uq  —  v\  =— (c-i-a'),         //'i  —  v'o  =  c  —  a\ 

m'o  -h  *''i  =       ^^  -^  b\  u\  -h  Vq  =  —  (w  —  ù'). 

Le  rapport  (^yci)  conserve  donc  la  même  forme  avec  les  argu- 
ments Uqj  u\,  i^Qj  i^',  remplaçant  respectivement  (v,  c,  a',  6',  et 
Ton  a,  entre  les  fonctions  j),  la  relation  analogue  à  (3o), 

Puisque  û,  6,  v  sont  réels,  u'^,  u\j  v'^  sont  réels  aussi.  On  devra 
donc  prendre  pu^^  P^\t  P^o  réels  et  supérieurs  à  ^i,  quelconques 
d'ailleurs.  Le  quatrième  terme  pi'\  en  résulte.  Il  est  réel.  Les 
arguments  at  et  &«  sont  alors  déterminés  par  les  deux  égalités 

ai  —  bi  =  b  —  a,         ai  -h  bi  =  'àv'^  —  v. 

Si  pv\  est  supérieure  ei,  v\  est  réel;  «i  et  6|  sont  réels  aussi.  Si 
pv\  est  entre  62  et  et  ou  inférieur  à  63,  r',  est  purement  imaginaire 
ou  purement  imaginaire  à  une  demi-période  réelle  près;  alors  a^ 
et —  6|  sont  imaginaires  conjugués;  sipr',  est  entre  e^  et  e2,  i^',  est 
réel  sauf  une  demi-période  imaginaire,  et  ai,  b^  sont  réels  ±  to'. 

Les  trois  particularités,  relatives  aux  racines  de 

et  signalées  plus  haut,  se  retrouvent  nettement  :  on  obtient  tes 
formules  propres  au  cas  envisagé  en  supposant  a,  b,  aiy  bt,  v 
déterminés  par  les  arguments  auxiliaires  u^^  //',,  v'^^  v\  (73) 
dont  les  trois  premiers  sont  réels  et  le  quatrième  déterminé  par 
la  relation  (74)-  Les  constantes  6,  0,  0|  sont  purement  imagi- 
naireSy  a  et  y  réels  ;  u  a  la  forme  {j'i)* 


l8o  DEUXIÈME   PARTIE.  —    APPLICATIONS. 

III.   />'  —  /?  <0,  A<0. 

Le  discriminant  étant  négatif,  le  polynôme  F  a  seulement  deux 

racines  réelles  x\  oi\  comprises  entre  les  deux  quantités  ±  yjni. 
Le  trinôme  {x\-^  hx^  —  m^)  a  ses  racines  ou  imaginaires,  ou 
réelles  et  ne  comprenant  pas  x'  et  x"  dans  leur  intervalle. 

On  obtient  les  constantes  propres  à  ce  cas  par  les  mêmes  for- 
mules que  dans  le  dernier  cas;  il  faut  supposer  pw^,  j3w'^,jjç'Jj  supé- 
rieurs àej  :  suivant  que  pç'',,  déterminé  par  l'égalité  (74)»  est  supé- 
rieur ou  inférieur  à  eo,  les  racines  du  trinôme  [x\-^hx^ — //ii) 
sont  réelles  ou  imaginaires. 

Décomposition  de  la  rotation. 

Dans  les  formules  (47,  5o,  46),  changeons  les  notations  comme 
il  suit  : 

/       u  =  —  Uq^  V  =  Ui  -i-  «0, 

6  =  -  \{vo-^Vi-^  Mo-i-  Wi),        a  =  —  l{vo  —  Vi  -+■  Mo-+-  a,), 
Ces  formules  s'écrivent  alors  ainsi  : 


(5* 


cosAZ -f- ecosBZ  — — ^ — - —       I  1 

cosAZ  — «cosBZ  =  —  77— 3 -: — - — -: —  I  1 

cosCX-4-«cosCY=      - — ^^^^      ^  TT 

cosCX-tcosGY  =  -^   ^      ^"^  ^      V     TT«'"''~''°~ 

Go  ^ Uo  ^Vq  (^ Ui  ^Vi  JLl.  à 

aÇwo-l-aCwi  — ^C 


'A 

Wl 

— 

^1 

-h 

Uo 

-4- 

^0 

•À 

Wo 

1 

^'o 

Zh 

Wl 

-b 

i'i 

'À 

Mo 

— 

^0 

-4- 

Wl 

-h 

^'l 

in  1^0==  ^'i 


^ î 2-^ 2 


GHAP.  IT.  —  MOUVEMENT  d'uN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     l8l 

On  reconnaît  là  les  formules  (I,  26, 27,  82)  de  la  composition  des 
trièdres  ;  les  lettres  X,  Y,  Z  remplacent  Xq^  ^©j  Zq  et  A,  B,  C 
remplacent  ^1,^0  ^1-  ^^  plus,  dans  la  composition  des  trièdres, 
les  deux  systèmes  d'axes  sont  congruents  ;  ici  il  en  est  de  même 
pour  X,  Y,  Z  et  A,  B,  C. 

On  est  donc  en  droit  de  conclure  (p.  11)  que  la  figure  com- 
posée des  six  axes  X,  Y,  Z,  A,  B,  C  coïncide  entièrement  avec 
celle  qui  est  composée  de  deux  systèmes  d'axes  définis,  comme 
il  a  été  dit  dans  la  composition  des  trièdres,  par  rapport  à  un 
troisième  système  a,  é,  c  au  moyen  des  arguments  Wo?  ^o  "m  ^'\ 
et  des  quantités  Gq,  Gi,  telles  que  nous  les  donnent  les  formules 
du  Chapitre  I.  Ces  formules  représentent  deux  mouvements  Mo, 
M|,  pour  lesquels  les  éléments  variables  sont  les  arguments  2/07  ^i* 

L'argument  Uq  varie  proportionnellement  au  temps. 

La  quantité  G©  (76)  est  une  exponentielle  du  premier  degré 
par  rapport  à  Uq.  Donc  Mo  est  un  mouvement  à  la  Poinsot.  Il 
n'est  réel  toutefois  que  si  le  discriminant  est  positif,  la  variation 
de  I/o  réelle  et  si  Vq  est  purement  imaginaire  à  un  multiple  impair 
près  de  co.  Ces  conditions  sont  satisfaites  effectivement  dans  un 
cas,  le  premier  de  ceux  qui  ont  été  discutés  plus  haut,  celui  où 
(/>'  —  p)  est  positif.  Dans  le  cas  opposé,  la  décomposition  n'est 
point  réelle,  et  c'est  un  fait  bien  digne  de  remarque,  quoique 
sans  intérêt  cinématique,  que  la  décomposition  d'un  mouvement 
effectif  en  deux  mouvements  imaginaires. 

Nous  avons  donc  à  étudier  la  décomposition  dans  le  seul  cas 
/>'  —  P^o,  Quand  la  constante  ^  est  nulle,  le  second  mouvement 
composant  est  encore  un  mouvement  à  la  Poinsot.  Mais,  en  gé- 
néral, décomposons  Gi  en  deux  facteurs,  dont  l'un  soit  une 
exponentielle  du  premier  degré.  En  ne  prenant  que  ce  dernier 
facteur,  nous  aurions  pour  M{  un  mouvement  à  la  Poinsot,  dans 
lequel  les  axes  Xi,  Yi,  Z|,  différents  de  A,  B,  C,  seraient  les  axes 
mobiles,  liés  au  plan  roulant.  Pour  faire  coïncider  X|,  Y|,  Z| 
avec  A,  B,  C,  il  suffira  ensuite  de  faire  tourner  les  premiers  au- 
tour de  Z|  d'un  angle  ^j  tel  que  e'+  soit  égal  au  facteur  négligé. 

Nous  pouvons  donc  décomposer  la  rotation  actuelle  en  deux 
mouvements  â  la  Poinsot,  en  y  joignant  une  rotation  variée,  mais 
effectuée  toujours  autour  d'une  même  droite.  Cette  décomposi- 
tion, qui  nous  offre  un  théorème  analogue  à  celui  de  Jacobi  sur 


1^2  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

la  rotation  d'un  corps  grave  (p.  95),  va  être  examinée  en  détail. 
Les  éléments  du  premier  mouvement  Mq  sont  entièrement  dé- 
terminés par  les  formules  (70).  Quant  au  second  mouvement  à  la 
Poinsot,  que  nous  appellerons  M, ,  nous  avons  à  choisir,  pour 
lui,  la  quantité  G'^,  exponentielle  du  premier  degré  en  ^/^,  et  nous 
poserons 

en  désignant  par  x  une  quantité  arbitraire. 
La  rotation  ^  est  alors  définie  par  Tégalité 

P    «-X— y 


d'où,  en  différentiant, 


'■^  =  ?[!:(«+«')-!:«-!:'']-+- 


a  —  X  —  5 


du       ^^  -•  p 

ou  bien  (69  et  46) 

'dï  ~~  7Ô  2  '         «Ô 

Ainsi  la  vitesse  de  cette  rotation  est  de  la  forme 

4^  =  McosZ,Z-+-N, 
dt 

et  les  deux  constantes  M,  N  ont  pour  expression 

M  =  -  j^  {Za—Zh), 

Il  est  manifeste  que  les  deux  mouvements  Mo,  M',  concordants 
(p.  75 )  sont  d'ailleurs  tout  à  fait  arbitraires.  Étant  donnés,  ils 
déterminent  les  arguments  a,  6,  v  elles  constantes  y,  x  -h  5.  Si  l'on 
prenait  arbitrairement  M  et  N,  les  constantes  P  et  a  —  x  —  s  se 
trouveraient  par  là  déterminées.  Mais  ^  est  liée  aux  autres  cod- 


CBàP.  lY.  —  MOUVEMENT  D*UN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     l83 

stantes;  de  plus,  on  peul  prendre  N  nul.  On  a  donc  la  proposition 
suivante  : 

Par  rapport  à  des  axes  fixes  a,  6,  c  (axes  de  symétrie  de  deux 
ellipsoïdes  ou  hyperboloïdes),  deux  systèmes  d'axes  X,  Y,  Z  et 
X4,Y«,Z|  sont  animés  de  deux  mouvements  concordants^/  la 
Poinsot.  Un  autre  système  A,  B,  C,  ou  l'axe  C  coïncide  avec 
Z|,  est  animé  autour  de  Z|  d'une  rotation  dont  la  vitesse 
instantanée  est 

d'I 

dl  * 

Si  la  constante  M  est  convenablement  choisie,  le  mouvement 
relatif  de  A,  B,  C  par  rapport  à  X,  Y,  Z  nest  autre  que  la 
rotation  R  d'un  solide  dans  un  liquide,  dans  le  cas  où,  la  force 
vive  ayant  la  forme  (7)  envisagée  ici,  // — p  est  positif. 

Nous  devons  traiter  maintenant  les  deux  questions  suivantes  : 

I**  Trouver  les  constantes  de  la  rotation  R,  c'est-à-dire  les  coef- 
ficients de  la  force  vive,  etc.,  en  supposant  les  deux  mouvements 
composants  donnés  ; 

2°  Inversement,  trouver  les  mouvements  composants,  élant 
données  les  constantes  de  la  rotation  R. 

La  solution  de  ces  deux  questions  doit,  bien  entendu,  être  en- 
tièrement dégagée  des  fonctions  elliptiques. 


Détermination  des  constantes  par   celles  des  mouvements 

composants. 

Dans  ce  premier  problème,  les  données  sont  deux  mouvements 
à  la  Poinsot  concordants  Mo,  M'^. 

Ces  deux  mouvements  sont  définis  séparément  et  la  correspon- 
dance entre  eux  est  établie,  comme  il  a  été  expliqué  au  Chapitre  II 
(p.  79),  au  moyen  d'une  position  donnée  pour  les  deux  systèmes 
d'axes  Xq,  Yq,  Zq  et  X| ,  Y| ,  Z| . 

Les  notations  relatives  à  ces  deux  mouvements  seront  ici  les 
mêmes  qu'au  Chapitre  II  (p.  76  à  79). 

La  quantité  t,  constante  arbitraire  d'homogénéité,  est  liée  à  la 


l84  DEUXIÈaiE  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

quantité  analogue  p,  qui  a  été  employée  ici.  On  a 


dui  __    __  ^w  _  p .  _  p 


Tout  d'abord  les  deux  constantes  A  et  B  (II,  56)  fournissent 
immédiatement  deux  de  nos  inconnues.  On  a,  en  effet  (33) 


A=ê[î(a-^i^)-Ç«-î(^-i-«')-+-î^^]  =  ^(^a— 5^,)  = 


^~m 


Pour  continuer  la  recherche,  employons  les  formules  (63)  à 
(68),  qui  donnent  p^p^,  P'p'^>  p^P^oj  ...  en  fonction  des  cinq 
constantes  jjl,  [X|  ,  v,  V|  ,  5,  dont  nous  reproduisons,  à  l'égard  des 
quatre  premières,  la  signification  (62) 


7^*  =  ^iî        rr=^>        /^i=fA,        l/7^«*-+-'^î  =  î^i 


I  n 

4  J3 


(79)  ^^  ~"  7(A'  — aB«)  +  2(!2T«pPi  -f-T«pp). 


Ce  sont  seulement  les  rapports  de  ces  inconnues  à  6  qui  pourront 
être  déterminés;  deux  d'entre  eux  viennent  d'être  trouvés,  savoir  : 

(78)  -î  =  iA.         ^  =  iB. 

Des  équations  (63),  (68)  on  tire 

\l\  h-  |JL'  —  2VÎ   =  !Hp*(2pPi  -hpc), 

par  conséquent 

{^î  _      ' 
4 

Prenant  ensuite  les  deux  combinaisons  suivantes 

P  {SJ^'V^    -+-  2V,pV)  =  {pV  —  JiVi){\k\  —  {!«), 
p(v,pVi-+-i5p'p)   =(pi'  — pi'iXv-hV,)^, 

on  en  conclut 

(80)  <  ^ 

I    BTÎpV,  -+-  ^  T'pV  =  2(T«pi^  — T«pi^,)n  -f-^M^, 

équation  dont  la  première  donne  ^>  puis  la  seconde  r» 


CHAP.  IV.  —  MOUVEMENT  d'uN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     l85 

Ainsi,   déjà  sont  déterminés  sans  ambiguïté  les   rapports   de 

yfm^hx^  5,  —  à  ô  et  celui  de  W|  à6*« 

Considérons  maintenant  les  deux  exponentielles  Go  et  G^  qui 
achèvent  de  caractériser  les  mouvements  composants.  Elles  ont, 
comme  on  sait  (II,  6),  les  expressions  suivantes 

Gq  =  A'o  tf  >  G  j   =  A'i  c  » 

où  X*09  ^'i  sont  des  constantes  arbitraires,  qui  n^ont  à  jouer  aucun 
rôle.  En  mettant,  pour  w©  et  U\  leurs  expressions  (76)  — u  et 
u  -^  V  y  on  voit  que  le  coefficient  de  a,  dans  Texponentielle  Gq,  est 

.  h 
i 


ho  y  \         I  '  h^  \ 

fJlo  T    \  /lo  / 


tandis  que,  dans  l'exponentielle  G'^  ,  ce  coefficient  est 


-("J;-^^"')=-K'''m'^'^''')= 


c'est  ce  qui  résulte  de  l'égalité  (II,  48) 


/Il  /ij 


D'autre  part,  d'après  (yS)  et  suivant  l'expression  (48)  de  D|,  ce 
coefficient,  dans  Go,  doit  être 

-  (  J -^  î- i>i)  =  -  ^  j  J -^  ^  K« -^  C^ -^  ;(« -^  ^) -^  C(6 -^  i')]  ( ; 

tandis  que,  d'après  (76)  et  suivant  l'expression  (87)  de  D,  le  coef- 
ficient analogue,  dans  G'|,  doit  avoir  pour  expression 

^"-{-D  =  lJ^-f- ![;/.- !:a+Ç(^-4-.)-Ç(a-^.)]j. 
Nous  avons  donc  les  deux  équations  suivantes  : 


j86  deuxième  partie.  —  applications. 

D'après  (70),  les  arguments  a,  b  -{-  {^  et  i^o  ont  zéro  pour  somme, 
et  aussi  les  arguments  b,  a-\-v^  Tq.  Par  le  théorème  d'addition 
des  fonctions  l^  (t.  I,  p.  i38),  on  a  donc,  suivant  (67), 

Nous  avons,  par  conséquent, 

6        2  6fji  /lo 

De  même,  en  considérant  6,  —  a,  i'i,  dont  la  somme  est  nulle, 
et  t  -h  v^,  — (a  -h  r),  t'i,  dont  la  somme  est  nulle  également  (70), 
on  a 

9-  p6 — pa       p  V*^      2  /       x\0       '26/ 

(82)  _!-_      =— es-L. 

\jà  quantité  purement  imaginaire  x,  qui  se  trouve  ainsi  déter- 
minée, n'est  nullement  liée  au  mouvement  résultant,  mais  elle  va 

servir  à  déterminer  ^-  C'est  en  prenant  enfin  les  expressions  (77) 

des  constantes  M,  N,  dernières  données  du  problème,  que  nous 
achevons  la  solution.  Nous  aurons,  en  efllet,  d'après  les  équa- 
tions (78), 


P=^'X' 


A 

g  — X  — 5  _  NA  — MB 
16         ~  A 


Nous  concluons  de  là  d'abord,  [î  devant  être  égal  à :  la 

2  s 

constante  M  doit  être  prise  égale  à 

(83)  M=iAB-. 

^      '  x  s 


HàP.  IT.  —  MOCTEXENT  D*LN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     I  87 

En  second  lieu,  prenant  N  =  o,  nous  avons 

(84)  Ll_ii=_,^_lB.i?, 
'  lO  fil       '1       s 

à  quoi  il  faut  joindre 

(85)  B=— B?. 

Par  les  égalités  (8i,  84)  sont  déterminées  les  constantes  pure- 
ment imaginaires  Xy  ^  en  fonction  des  données  et  de  la  constante 

purement  imaginaire  g*  Cette  dernière  est  fournie  par  Tégalité 
(80).  Les  cinq  constantes  trouvées  en  premier  lieu  et  ces  deux 
dernières  t>  g>  constituent  le  système  de  sept  constantes,  rela- 
tives à  la  rotation,  que  Ton  a  prévu  plus  haut  (p.  169). 

Détermination  des  mouvements  composants  au  moyen 

du  mouvement  composé. 

Des  égalités  (II,  7),  appliquées  successivement  aux  deux  mou- 
vements à  la  Poinsot,  on  conclut,  en  remplaçant  i-^^  ^-^  par  —  -z  cl 

T,  puis  T  par  ^, 

Ecrivons  ces  égalités  sous  la  forme  suivante  : 

/Qi*\  ^0 — ^Or    •/  ^  •/  M  S    P'P'^0 

^    ^^         -7j^^[p'(^«— pt')— pMpt'o— pi')]  =     5  -^' 

et  observons  que  les  trois  quantités  p^(^a — P^)  sont  racines  de 
Téquation 

4(X-+-pV(')3— pVî^X  +  p«p*^)  — P'^3  =  0» 
c'est-à-dire 

4X*-M2p«ppX*H-  p*(l2p*i'  —  ^l)X  -h  p«p'«P  =  O. 


noho 


l88  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

On  a  calculé  plus  haut  (63,  63a)  les  coefficients  de  cette  équa- 
tion, en  sorte  que  Ton  a  immédiatement  Féquation  résolvante 

4X»-h2r'2vî  -H  (Jl»H-  II]  — 5«)X« 
-+-   [1(2  Vf  -^  fX»-i-  fJLÎ  -  5«)«- (vf-  fJl»)  (Vj  -  fx}  )  -  5«(V  -f- V,)«JX 

-+-   7[^l(f^î-[^')  — **(V-+-V,)p=0. 

Remplaçant  p^(pi^o  —  p^)  et  p'pVo  par  leurs  expressions  (68) 
dans  Tégalité  (86)  et  posant,  pour  abréger, 


*  -M?—  1 


Ço  =  ^î-  7  -::?' 


I    5*V» 

4  T' 


nous  concluons  la  détermination  du  mouvement  composant  Mo, 
comme  il  suit. 

Soient  X^,  Xp,  Xy  les  racines  de  l'équation  résolvante,  on  aura 

AS rt'  /|î_/iî  Aî  _  c' 

(Xa-f-ço)  .         =(AQ-f-(;o)      ^    ,         — (\y-4-;o)     ,,    » 


=  7^[^'(''-^?)^4-?('''~'''^""*"^)] 


à  quoi  il  faut  joindre  Tégalilé  (Si) 


Par  un  calcul  tout  pareil  et  en  prenant 


'I  =  v:  —   -  S^ 


on  détermine  le  mouvement  composant  M',  au  moyen  des  égalités 


^-sîfoh^^'-^^»)^^^'-^î>] 


/ii  a —  1  5  -f-  3vi 


En  outre,  la  concordance  des  deux  mouvements  Mo,  M,  comporte 


CHAP.  IV.  —  MOUVEMENT  D  UN  CORPS  SOLIDE  DANS  UN  LIQUIDE  INDÉFINI.     189 

la  détermiDation  des  constantes  A,  B,  'z^pv,  'z^p'v  (II,  56);  voicî 
leurs  expressions  (78,  63)  : 

,  I    ?-V?-+-  tJl«-t-  II?  —  5*  ,     ,  I    v(fji? — piî)  —  ^'(v  4-Vf  ) 

^'P"  =  6  6'     '        '  P  "  ^- 1  9»—^ -• 

Enfin,  la  constante  M  du  troisième  mouvement  est  donnée  par 
l'égalité  (83) 


Cas  où  le  corps  solide  est  de  révolution. 

Quand  le  corps  solide  est  homogène  et  de  révolution  et  dans 
d'autres  cas  encore  (*),  l'expression  de  la  force  vive  peut  être 
mise  sous  la  forme  simple  de  la  somme  des  carrés  U^,  V*,  W^, 
P^,  Q*,  R^  avec  les  mêmes  coefficients  pour  U^  et  V^,  ainsi  que 
pour  P^  et  Q^.  Quand  il  en  est  ainsi,  les  rectangles  disparaissent 
dans  l'expression  (7)  de  la  force  vive  avec  les  variables  x^,  ..., 
j^i,  —  Les  coefficients  y,  q^  sont  nuls,  et,  par  conséquent,  la 
constante  A  =  jV|  (12)  est  nulle  ainsi. que  [î,  ce  qui  fait  dispa- 
raître la  rotation  variée  autour  de  Taxe  Z|.  Ainsi,  dans  le  cas  où 
le  corps  solide  est  de  révolution,  sa  rotation  est  la  résultante  de 
deux  mouvements  à  la  Poinsot. 

Sur  une  propriété  du  mouvement  relative  à  llierpolhodie. 

Reprenons  l'expression  (5o)  de  cosCX  -h  /cosCY  et  décompo- 
sons-la en  éléments  simples.  L'élément  simple  est 

et  Ton  a 

i  cosGX-+-«cosGY 

(•)  Voir  KiRCDHOFF,  Vorlesungen  iiber  mat/iematische  Physik^  p.  a'|3. 


igO  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

D'après  les  égalités  (76),  on  peut  écrire /(a)  sous  la  forme 


Ei/(")  =  -Go 


3*  Mo  ^Vo 


Cesl  justement,  sauf  un  facteur  constant  qui  dépend  de  Tunilé 
de  longueur,  l'expression  de  Xi-i-  iy^  (II,  i4)  dans  Therpolliodie 
relative  au  premier  mouvement  à  la  Poinsot  que  nous  avons  con- 
sidéré. De  même  E|/(w-|-  v)  est  aussi  l'expression  de  J^i-4-ij^i 
dans  la  même  herpolhodie,  mais  prise  pour  un  point  de  cette 
herpolhodie  correspondant  à  une  différence  v  de  l'argument, 
c'est-à-dire  à  une  différence  constante  du  temps. 

Examinons  maintenant  le  facteur  qui  multiplie /((/ -|-  r)  dans 
le  second  membre  (88),  et  considérons  d'abord  l'exponentielle 
que  ce  facteur  contient.  D'après  l'expression  (48)  de  D|,  l'expo- 
sant peut  s'écrire  ainsi 

Les  quantités  ^a  et  — î^(a-+-(')  sont  conjuguées,  ainsi  que  Ç6 
et  —  Ç(6  -f-  i^  —  2(o),  comme  on  voit  par  les  égalités  (70).  L'ex- 
ponentielle a  donc  la  forme  e^i*'e'?,  cp  étant  un  angle  réel. 
D'autre  part,  en  tenant  compte  de  (70),  on  a 


^{a-^- v)^{^b -\- v)       ^{a-\- v)(^{b -Jf  V  —  2ti>) 

_  (^a(^b 


€-^1*'.  c-^'''"*). 


Les  quantités  da  et  —  ^(a  -h  i^)  sont  conjuguées  ainsi  que  db  et 
—  <i{b  4-  i'  —  2<o)  :  ce  facteur  a  donc  la  forme  e"^»*'  e'V,  ^*  étant 
aussi  un  angle  réel. 

Le  facteur  total  envisagé  a  donc  la  forme  e'*,  ^  étant  un  angle 
réel.  De  là  découle  la  conclusion  suivante  : 

Sur  une  herpolhodie,  on  prend  deux  points  M  et  W  qui  va- 
rient ensemble  et  correspondent  à  une  différence  constante  du 
temps.  On  fait  tourner  d^ un  angle  constant,  autour  du  Centre 
O  de  Vherpolhodie,  le  rayon  vecteur  qui  va  de  ce  centre  au 
point  M';  soit  W  V extrémité  du  rayon  vecteur  ainsi  obtenu, 
de  longueur  égale  à  OM'.  La  rotation  de  la  droite  MM*'  repro- 


CBàP.  IV.  —  MODTBXBIIT  D*UN  CORPS  SOLIDE  DANS  l'K  LIQUIDE  INDÉFINI.     IQI 

duit  la  rotation  du  plan  contenant  Vaxe  C  du  corps  et  la 
droite  fixe  Z  de  l^espace,  dans  le  mouvement  dhin  corps  solide 
en  un  liquide,  pour  l'un  quelconque  des  cas  où,  la  force  vive 
ayant  la  forme  (7),  la  différence  {p'  —  p)  est  positive.  Cette 
herpolhodie  appartient  au  premier  mouvement  à  la  Poinsot 
composant  celui  qui  concerne  les  axes  X,  Y,  Z  (p.  i83).  La 
différence  constante  des  temps,  relative  aux  points  M  et  M',  est 
égale  à  la  différence  des  temps  relative  aux  deux  mouvements 
à  la  Poinsot  concordants. 

D'après  la  proposition  de  ia  page  i83,  on  voit  que  c*esl  là,  en 
définitive,  une  propriété  des  mouvements  à  la  Poinsot  concor- 
dants. 

Bien  que  l'angle  dont  on  fait  tourner  le  rayon  OM'  soit  arbi- 
traire, on  reconnaît,  par  ce  qui  précède,  que  cet  angle  s'évanouit 
avec  V.  La  proposition  actuelle  dégénère  de  la  sorte  en  celle  qui 
a  été  établie,  pour  le  cas  (^  =  o,  au  Chapitre  III  (p.  1 22). 


ig^  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


CHAPITRE  V. 


L\  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE   SOUS   PRESSION   NORMALE 

UNIFORME  (»). 


Équation  di(Tércatielle  de  la  courbe.  —  Intégration.  —  Inversion.  —  Nature  des 
arguments.  —  Rayons  maxima  et  minima;  axes  de  symétrie.  —  Points  d^n- 
flexion.  —  Sens  de  la  pression  normale.  —  Sens  de  la  convexité  par  rapport 
au  centre  des  forces  élastiques.  —  Variation  de  l'angle  polaire.  —  Angle  com- 
pris entre  deux  rayons  consécutifs,  l'un  maximum,  l'autre  minimum.  —  Di- 
verses formes  de  la  courbe,  le  discriminant  étant  négatif.  —  Diverses  formes 
de  la  courbe,  le  discriminant  étant  positif.  —  Courbe  élastique  sans  [iression, 
déduite  de  la  précédente.  —  Courbe  élastique  sans  pression  trouvée  directe- 
ment. —  Prisme  droit  chargé  debout.  —  Anneau  comprimé  normalement. 


Équation  différentielle  de  la  courbe. 

Le  problème  dont  nous  allons  nous  occuper  concerne  la  re- 
cherche de  la  figure  d'équilibre  d'une  verge  élastique  dans  le  cas 
suivant  :  i"  la  verge  est  supposée,  dans  son  état  naturel,  de  forme 
circulaire  (ou  droite);  2**  outre  des  forces  ou  couples  quelconques 
agissant  en  ses  extrémités,  dans  le  plan  de  la  fibre  moyenne,  elle 
supporte  une  pression  uniformément  répartie  sur  cette  fibre,  nor- 
male à  cette  courbe  et  dans  son  plan,  et  lui  restant  toujours  nor- 
male dans  les  déformations.  Ce  problème  a  été  traité,  pour  la  pre- 
mière fois,  par  M.  Maurice  Lévy,  suivant  une  méthode  que  nous 
allons  rappeler. 

Considérons  la  courbe  plane  suivant  laquelle  est  fléchie  la  fibre 
moyenne  dans  une  position  d'équilibre  et  suivons  cette  courbe 
dans  un  sens  déterminé.  Si  nous  envisageons  un  point  A  sur  la 
courbe,  le  sens  adopté  pour  suivre  la  courbe  nous  sert  à  distinguer 


(•)  A  consulter  :  Maurice  Lévy,  Sur  un  nouveau  cas  intégrable  du  problème 
de  l'élastique  et  l'une  de  ses  applications  {Comptes  rendus,  t.  XCVII,  p.  69^, 
et  Journal  de  Mathématiques,  3"  série,  t.  X,  p.  i  ).  —  Halphen,  Sur  une  courbe 
élastique  {Journal  de  r École  Polytechnique,  b\*  cahier,  p.  i83). 


CHAPITRE  V.  —  GOURBB  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.       igS 

a  portion  de  la  courbe  en  deçà  du  point  A  et  la  portion  qui  est 
au  delà  de  ce  point. 

La  portion  qui  est  au  delà  du  point  A  exerce,  sur  la  portion  qui 
est  en  deçà,  des  réactions  élastiques.  Ces  réactions  ont  pour  résul- 
tantes :  I®  une  force  F  appliquée  en  A;  2**  un  couple  M.  D'après 
la  théorie  de  l'élasticité,  voici  l'expression  du  couple  M,  nommé 
couple  de  flexion  ou  moment  fléchissant  : 

Les  lettres  E,  I  désignent  deux  constantes  positives,  le  coeffi- 
cient d'élasticité  de  la  substance  et  le  moment  d'inertie  de  la  sec- 
tion droite  autour  de  la  normale  au  pian,  menée  en  A;  p  est  le 
rayon  de  courbure  actuel,  p'  le  rayon  de  courbure  primitif. 

Dans  l'expression  (i),  le  signe  de  p  est  arbitraire;  mais  p'  doit 
être  pris  avec  un  signe  déterminé,  le  même  que  celui  de  p  ou  le 
signe  opposé,  suivant  que  le  sens  primitif  de  la  courbure  est  con- 
servé ou  renversé. 

Toutefois,  le  signe  de  p  est  déterminé  si  l'on  a  choisi  le  sens 
positif  des  moments.  Il  est  naturel  de  choisir,  à  l'égard  des  mo- 
ments, le  même  sens  positif  que  pour  les  rotations  dans  le  plan 
de  la  figure.  Supposons  qu'il  en  soit  ainsi. 

Sur  la  courbe,  nous  avons  déjà  choisi  un  sens  pour  la  décrire. 
Si  nous  confondons  la  courbe  au  point  A  avec  son  cercle  oscula- 
leur,  le  sens  dans  lequel  on  la  décrit  correspond,  sur  ce  cercle,  à 
une  rotation  positive  ou  négative,  dont  le  signe  est  bien  déter- 
miné. 

Ce  dernier  signe  est  justement  celui  qu'il  faut  attribuer  à  p 
dans  l'expression  (i),  d'après  les  conventions  qui  viennent  d'être 
posées. 

En  deçà  du  point  A,  considérons  un  point  Aq  assez  voisin 
pour  que  la  courbure  de  Tare  Ao  A  soit  partout  de  même  sens.  La 
portion  de  la  verge  au  delà  de  Aq  exerce  des  réactions  ayant  des 
résultantes  F©,  Mo  analogues  à  F  et  M.  Par  conséquent,  la  por- 
tion en  deçà  exerce  des  réactions  ayant  pour  résultantes  —  F©  et 
—  Mo.  Si  l'on  envisage  l'arc  AqA  comme  un  solide,  ce  solide 
doit  être  en  équilibre  sous  l'action  de  F,  M,  — Fo,  — Mo  et  de 
la  pression. 

il.  i3 


194  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Une  pression  normale  à  un  arc  de  courbe  et  répartie  uniformé- 
ment sur  la  longueur  de  cet  arc  donne  lieu  à  des  composantes  et 
à  des  moments  qui  ne  dépendent  pas  de  la  forme  de  cet  arc, 
mais  seulement  des  extrémités.  Menons  en  Aq  et  en  A  les  perpen- 
diculaires à  F  et  Foi  soit  O  leur  point  de  rencontre.  Substituons 
le  contour  AqOA  à  l'arc  Ao  A;  soient  r©,  r  les  rayons  OA©  et  OA, 
On  peut  remplacer  la  pression  sur  Tare  par  les  deux  pressions 
pr^^  pr  perpendiculaires  sur  les  deux  rayons  en  leurs  milieux. 
Les  sens  de  ces  pressions  sont  d'ailleurs  déterminés  sans  ambiguïté, 
comme  on  voit  en  déformant  le  contour.  Il  suffit  qu'on  sache  de 
quel  côté  s'exerce  la  pression  sur  l'arc.  On  peut  préciser  d'une 
manière  générale  en  observant  que  la  pression  pr  et  la  pression 
sur  l'arc  ont,  par  rapport  au  point  A,  des  moments  de  même 
signe. 

Les  deux  pressions  pr^^  pr  doivent  ensemble  faire  équilibre  à 

—  Fo  et  F,  qui  leur  sont  respectivement  parallèles.  On  en  conclut 
que  F  est  égale  à  pr  et  dirigée  en  sens  opposé.  De  même  pour 

—  Fo  et  pro* 

Les  forces  F  et  pr  forment  un  couple.  Le  moment  de  ce  couple 
est  zJz  ^pr^i  il  a  le  même  signe  que  le  moment  de  pr  par  rapport 
au  point  A,  le  même  signe  donc  que  le  moment  de  la  pression  sur 
l'arc  AqA  par  rapport  à  ce  même  point  A.  Manifestement,  ce 
signe  résulte,  à  la  fois,  du  sens  de  rotation  sur  la  courbe  en  A  et 
du  sens  de  la  pression  ;  c'est  le  signe  plus,  si  le  sens  de  rotation 
est  positif  et  si  la  pression  est  du  côté  de  la  concavité.  Ainsi  le 
couple  (prj  F)  et  le  couple  M  ont  le  même  signe  quand  la  pres- 
sion est  du  côté  de  la  concavité,  le  signe  opposé  dans  le  cas  con- 
traire. 

Les  quatre  couples  M,  —  Mo,  (/>/',  F),  (pro,  —  F©)  doivent  se 
faire  équilibre;  donc 


M-Mo  '-- !(/>/•» -/>/-!)  =  0. 


hn  posant 

(^) 

^    -  \ 
8E1  ~     ' 

on  conclut  Tégalité 

(3) 

-  =:4A/«-+-2B, 

P 

CHAPITRB  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.       ig5 

dans  laquelle  A  est  une  constante  positive,  B  une  constante  de 
signe  quelconque,  et  dans  laquelle  aussi  le  rayon  de  courbure  p 
est  positif  ou  négatif  suivant  que  la  pression  est  du  côté  de  la 
convexité  ou  de  la  concavité. 

Le  point  O,  origine  des  rayons  vecteurs  r,  a  été  nommé  par 
M.  Maurice  Lévy  centre  des  forces  élastiques. 

Le  cas  où  la  pression  normale  n'existe  point  n'échappe  pas  à 
cette  analyse.  Les  forces  F  et — F©  doivent  se  faire  équilibre; 
elles  sont  égales  et  de  sens  opposé.  La  force  élastique  F  est  donc 
partout  constante  de  grandeur  et  de  sens.  Si  Ton  prend  sa  direc- 
tion pour  celle  de  l'axe  des  y,  le  moment  du  couple  (F,  —  F©)  est 
alors  proportionnel  à  la  différence  des  abscisses  de  Aq  et  A.  On 
conclut  donc  que  la  courbure  est  une  fonction  linéaire  de  l'ab- 
scisse. 

Intégration. 
Dans  l'identité 

-  U'a-'-T-  b'b'){ab'^  ba')  -  (  aa'-  bb'){a'b''-  b'a"), 
prenons 

JT  et^  désignant  les  coordonnées  d*un  point  de  la  courbe  et  s  l'arc 
correspondant;  il  vient 


d^y         d^r  __  [    dr 


(dr  ,     ,^^\  là,x  d>y       dy  d>x\ 
^Th'^^'dl)  \7û  Ih^^di  "ds^J 

ou  bien 


''^(^^-■rt) 


dx  d^y        dy  d^x  '  ^  ds      *'  ds  ]  ... 

ds    dt^        ds    ds^  d{r*) 

Le  premier  membre  représente,  comme  on  sait,  la  courbure. 
Son  signe,  d'après  cette  expression  (4))  est  le  même  que  celui  de 
la  rotation  sur  la  courbe,  au  point  (jt,  y)^  quand  on  suppose  cette 
courl)e  décrite  dans  le  sens  où  s  est  croissant.  En  choisissant  donc 


196  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

ce  sens,  on  peut  prendre  l'expression  (4)  pour  celle  de  la  cour- 
bure telle  que  la  formule  (3)  Texige.  Il  en  résulte 

d'oùy  par  intégration, 

On  a  d'ailleurs 

\fds      -^ ds)  '"'^       i\.ds  J  ' 
il  en  résulte 

(6)  ^^Çy^.^.-(Ar*4-Br'-i-C)«. 

La  dérivée  de  r^  par  rapport  à  s  étant  ainsi  la  racine  carrée  d*un 
polynôme  du  quatrième  degré  en  r^,  nous  concluons  que  r^  est 
une  fonction  elliptique  de  l'arc  s. 

En  désignant  par  0  l'angle  polaire,  on  a,  d'après  (5), 

puis,  à  l'égard  des  quantités 

(8)  c/iog(j7dbi»  =  lÇ-trfe. 

En  désignant  par  a  l'angle  de  la  normale  et  du  rayon  vecteur, 

on  peut  représenter  la  quantité  (5)  par  rcosX,  en  sorte  qu'on  a 

aussi 

î  rcos X  =  A r*  -4-  B  /'*  -i-  C, 

^  r  sin  X  =  y^r*  — (Ar^ -i- Br«-i- C)«. 


Inversion. 

La  forme  du  polynôme  du  quatrième  degré  (6),  comparée  à 
celle  du  polynôme  Y  (t.  I,  p.  118)  qui  a  servi  de  type  pour  l'in- 
version, conduit  à  faire  l'inversion  comme  il  suit  : 


CHAPITRE  V.  —  COURBB  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.       197 

Soil  (en  employant  la  lettre  z,  au  lieu  de  y  comme  au  tome  I, 
p.  118) 

(10)  -3  —  -  L f—; 

^   pu  —  pv 

désignons  par  a  une  longueur  constante  et  positive  et  posons 
(t.  I,  p.  118,  éq.  48  a  et  b) 

(il)  r^  =  gi'ï(^pç  —  pii)\pç  —  p(u-'r-v)]  =  --(p'v  —  2zpV), 


(  19.)     Ar*-HBr'-+-C  =  -(5*  —  ^pv)  ~  ■  [p("  -»-  »')  -^pu  —  ipv]. 

Pour  déterminer  par  là  Â,  B,  C  en  fonction  des  quantités  ellip- 
tiques équivalentes,  on  tirera  z  de  l'équation  (ii),  on  substituera 
dans  Téquation  (12)  et  Ton  identifiera  les  deux  polynômes  en  r^. 
Il  vient  ainsi 

(.3)     A  =  -^,         B=— ^;L,         c=:^\(£4-Y-ip.l 

Cette  expression  de  C  est  à  remarquer  ;  on  y  retrouve  la  fonc- 
tion caractéristique  de  la  multiplication  par  3  (  t.  I,  p.  go,  96, 

«97»  '98) 

(.4)  C=-^M^>. 

•±   p^v 

D'après  les  égalités  (i  i,  12)  et  conformément  à  ce  qui  a  été  dit 
au  tome  P*^  (p.  1 18,  120),  on  a  maintenant 

Donc,  suivant  (6), 
(•5)  dll='P' 


JqB  deuxième   partie.    —    APPLICATIONS. 

De  régalité  (7)  nous  concluons 

d^  _p'i*      p(ii  -h  v)-^ pu  —  aj)P 
50"  ~  17  {pu'-pç)[p{u-¥'i^)  —  pv] 

(»^)  \  r  »  >  -i 

=  ±   r        ■P*'  _:.    __P_L_]. 

L^égalité  (8)  donne  ensuite 

—  \os(x ±1  iy)  =  ^  \P'''-P'''   1   P'(u-^v)±p'vl 
du     °  "^         ''*Li^'*  —  P^        p{u-T-v)  —  pi'J 

et,  d'après   la  formule  d'addition    pour    les    fonctions  s  (t*    1; 
p.  i38) 

-7-  log(a:-hr»=      aïr -h  Ç(m  —  i^)  —  î;(m -H  p), 


du 


-y-  log(x  —  I»  =  —  a;  r  -H  Ç(  M  4-  2P)  —  ;  a. 


D'où,  par  intégration,  en  désignant  par  E  une  constante  arbitraire 
complexe,  dont  la  forme  se  précisera  plus  loin, 

aE   ^( u  —  v)    .  y 
(ï7)  { 

•^  E  3**  i'  0^  M 

égalités  conformes  à  l'expression  (11)  de   r^  ;  car  elles  donnent 
(t.  I,  p.  171) 

X*  -f-  v'  =  a*  — 

=  aî(pp  —  pu)[pi' —  p(M -i- t')]. 
On  en  conclut 

(18)  c«'^=  f^=E»3 ;^— : 

Les  formules  (9)  donnent  les  suivantes  : 

ire^*^    =  oL{pu  — pv) 
re-^^  =  a[p(u-{-  v)  —  pv]. 

Pour  l'expression  du  rayon  de  courbure,  nous  tirons  des  éga- 
lités (12,  1 1) 

4Ar*  4-aB  =  2oiz-j-:  = 7-^. 

a/**  ap  i» 


CHAPITRE  V.  —  COURBB  ELASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.       I99 

D'où,  suivant  (3), 


(ao) 


1             •>.5 

1         p'  M  - 

ap'v   pu 

-r',. 

p            (xp'v 

-pv 

Nature  des  arguments. 

Le  discriminant  A  des  fonctions  elliptiques  peut  ici  être  positif 
OU  négatif.  S*il  est  négatif ,  on  sait  que  l'argument  ç  est  réel  (t.  I, 
p.  122).  Si  le  discriminant  est  positif,  le  polynôme  du  quatrième 
degré  (6)  a  ses  racines  ou  toutes  réelles,  ou  toutes  imaginaires. 
Mais  le  dernier  cas  est  impossible,  car  ce  polynôme  serait  alors 
toujours  négatif,  tandis  qu'au  contraire  r^  doit  prendre  seulement 
des  valeurs  qui  rendent  ce  polynôme  positif.  Si  donc  le  détermi- 
nant est  positif,  les  quatre  racines  sont  réelles,  et  v  est  encore  un 
allument  réel  (t.  I,  p.  i23).  Ainsi  v^  dans  tous  les  cas,  est  un  ar- 
gument réel. 

Si  le  discriminant  est  négatif,  u  -f-  -  doit  être  purement  ima- 

mm 

ginaire   (t.  I,  p.    i3o).  Si  le  discriminant  est  positif,  u -h  -  ou 

bien  u-\-  ^ w  est  purement  imaginaire  (ibid.).  Ces  deux  formes 

ne  sont  distinctes  que  si  on  limite  i^  dans  l'étendue  de  la  période 
réelle.  On  peut  les  réunir,  en  limitant  v  dans  l'étendue  d'uno 
double  période,  et  poser,  t  étant  une  variable  réelle, 

(ai)  u  = \-  i(. 

Les  deux  quantités  u  et  — (wH-  ^)  sont  conjuguées,  en  sorle 

». 
qu'on  voit  bien  apparaître  la  réalité  de  r  (1 1).  La  quantité  -  est  la 

valeur  absolue  (module)  de  pi^  —  pu.  Ou  voit  aussi  que  la  con- 
stante E  (17)  doit  avoir  la  forme  e*'^*^'?,  o  étant  un  angle  réel,  en 
orte  que  les  formules  (17)  deviennent 

22  )  X  z:z  iy  =  ae*'?  — ^ ^ e^^if>>^. 


200  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

L^anglc  arbitraire  cp  se  rapporte  au  choix  de  la  direction  désaxes. 
La  liaison  entre  la  variable  /  et  l'arc  s  est  donnée  par  Tégalité 
(i5),  qui  devient 

(.3)  g  =  apV 

Soit  aco'  la  période  purement  imaginaire.  En  faisant  varier  t  de- 
puis zéro  jusqu^à  — :->  on  obtient  une  portion  de  courbe,  qui  se  rr- 

pète  ensuite  pour  les  autres  valeurs  de  t  ;  car  r^  est  une  Jonction 
périodique. 

On  peut  aussi,  pour  simplifier  la  discussion,  restreindre  le 
champ  de  l'argument  i^.  Le  changement  de  ii,  /,  i'  en  —  w,  —  /, 
—  ç  n'altère  pas  l'expression  de  r^,  il  n'altère  pas  non  plus  les 
formules  (21)  et  (23).  Ainsi  le  champ  de  l'argument  r,  au  lieu 
d'une  double  période,  peut  être  pris  égal  à  une  période  seulement, 
de  zéro  à  2(0.  Au  cas  du  discriminant  négatif,  on  peut  le  res- 
treindre davantage.  La  demi-période  réelle  étant  cos  et  la  demi- 
période  purement  imaginaire  co'^,  on  sait  (t.  I,  p.  ^4)  que  (02  =ii  co'^ 
est  une  période.  Si  Ton  change  donc  m  et  p  en  —  u  et  210^  —  «s 
la  formule  (21)  devient 

r       .             i'       ./     .   w'-\ 
Il  =ns}^ it  —. i^i  f:±—l\' 

•2  -J.         \  i  / 

elle  reste  inaltérée  si  l'on  change  en  même  temps  la  variable  réelle 
/en  —  (t  ±-4)  qui  est  réelle  aussi .  Ainsi ,  pour  le  cas  A  <^  o,  on 
pourra  restreindre  le  champ  de  i^  entre  zéro  et  W2. 

Rayons  mazima  et  minima;  axes  de  symétrie. 

Aux  valeurs  de  tj  multiples  de  -r,  répondent  les  racines  du  po- 
lynôme (6)  (t.  I,  p.  121)  et,  par  suite,  les  maxima  et  minima  de 
r^.  C'est  ce  qu'on  voit  en  prenant  la  dérivée  de  r*.  Pour  distin- 
guer les  maxima  des  minima,  prenons  aussi  la  dérivée  seconde  : 

— ^-^  =  —  a*P  <'  5^  =  =Ï*P  *'  [P(  W  -t-  i')  ~  P  M ], 


du 
du* 


=  2}p'v[p'(U  -'-  V)  —  p'  U]. 


CHAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      9.01 

A  cause  de  iVgalité  ii  =  —  -  H-  //,  il  en  résulte 


7 a*»'  vp' "  9 


(.•>\) 


I^s  deux  quanlllés  p'-  el  j/  (  ^  -f-  coM,  donl  les  arguments  diflY'- 

rent  d'une  deinl-pérîode,  sont  toujours  de  signes  opposés.  En 
conséquence^  les  maxima  et  les  minima  du  rayon  vecteur  sont  al- 
ternés. 

Soit  co  la  demi-période  réelle.  La  première  quantité  (24)  est  po- 
sitive ou  négative,  suivant  que  le  nombre  impair  immédiatement 

inférieur  à  —  est  de  la  forme  4^  -h  i  ou  de  la  forme  An  —  1 . 

Quand  le  discriminant  est  négatif,  nous  avons  restreint  le 
champ  de  ç  entre  zéro  et  lo^.  D'après  cette  convention,  pour 
A  <o,  le  maximum  correspond  à  ^  =  o. 

Pour  les  discriminants  positifs,  il  nous  faut  étendre  le  champ 
de  ç  entre  zéro  et  [20).  Par  cette  convention,  pour  A  >  o,  il  y  a 
deux  cas  à  distinguer  :  v  étant  entre  zéro  et  w,  à  /  =  o  correspond 
le  maximum  ;  c'est,  au  contraire,  le  minimum  si  i^  est  entre  co  et  2(0. 

Si  Ton  prend,  pour  /,  deux  valeurs  symétriquement  placées  par 

rapport  à  un  multiple  de  -.->  r^  prend  une  seule  et  même  valeur. 

Chaque  rayon  vecteur  maximum  ou  minimum  est  donc  un  axe  de 
symétrie. 

Points  d'inflexion. 

Dans  Fexpression  (20)  de  la  courbure,  le  dénominateur  n'est 
jamais  nul  ni  infini,  sauf  un  cas  particulier  dont  nous  parlerons 
plus  loin.  C'est  uniquement  de  Févanouissement  du  numérateur 
(p'u  —  p'v)  que  dépend  l'existence  des  points  d'inflexion. 

L'étude  des  racines  de  l'équation  p'u=^p'v  a  été  faite  au 
tome  I  (p.  iio-ii3);  elle  conduit  à  distinguer  les  cas  suivants  : 

i"  Discriminant  négatif. 


A.     ^,>o,  A'aCo,  _?;^^''''^?-,^3<p'ît,<Ç^/^*- 


n  3* 


5i02  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Il  n^y  a  pas  d' inflexion.  En   effet,  l'équation  p'u  =  p'i'  a  ses 
racines  réelles^  elle  n'a  pas  de  racine  de  la  forme  (21). 

B.  Dans  lout  autre  cas,  le  discriminant  étant  négatif,  ilj'  a  une 
inflexion  entre  deux  rayons  consécutifs ,  Vun  maximum  , 
Vautre  minimum,  LMquation  admet,  en  effet,  une  racine  réelle, 
qui   est   c,  et.  deux   autres   (à  des   périodes   près)   de   la  forme 

-  '-  ±  il. 

•À 
:>."  Discriminant  positif. 

Jl  n'y  a  pas  d'inflexion.  Car  l'équation,  outre  la  racine  r,  en  ad- 
met deux  autres  dont  la  partie  imaginaire  est  une  demi-période 

et  dont  la  partie  réelle  n'est  pas  —  -• 


D.      j)'i  V  > 


Ç/Ç-^.. 


H  y  a  une  inflexion  entre  deux  rayons  consécutifs,  l'un  [maxi- 
mum ^  Vautre  minimum.  Car  l'équation  admet,  outre  la  racine  i*, 

deux  racines  imaginaires  avant  la  forme ii=  it. 

Nous  allons  encore  trouver  une  confirmation  de  ces  résultats 

en    considérant    les    signes    de    la    courbure   pour  u  =  —  -    et 

//  =  —  -  -h  o)'.  Prenons,  à  cet  effet,  les  deux  quantités 


5,-.,.'i, 


î'=^'(? -••'')• 


La  première,  Ço>  est  toujours  positive.  Effectivement,  elle  ne  sau- 
rait être  négative  que  dans  un  cas,  celui  où  la  fonction  p^  a.  deux 
racines  réelles.  Ces  racines  existent  dans  le  seul  cas  A  <<  o,  ^2  >  o. 
gi^  o  (t.  I,  p.  107-109);  on  en  trouve  deux,  ('o>  ^'n  dans  l'inter- 
valle (t,  a>2,  0)2), 

ï  W,  <  l'y  <  t'i  <  Wj. 

Les  arguments  réels  pour  lesquels  la  fonction  j)  est  égale   ù 


CHAPITRE  T.  —  COURB£  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      3o3 

j>i*o  OU  à  pVi  se  succèdent  ainsi  par  ordre  de  grandeur  : 
(a3) 


awi — vij     au>j  —  Vq,     awj-hi^o»     acot-f- i^i 


> 


Au-dessous  de  chaque  intervalle  est  (iguré  le  signe  de  la  fonc- 
tion p". 

Nous  avons  restreint  le  champ  de  i^,  pour  le  cas  A  <  o,  entre 

zéro  et  (02.  Celui  de  -  est  donc  limité  entre  zéro  et  ^(1)2,-   où   la 

fonction  p"  est  positive.  Ainsi,  comme  on  Ta  annoncé,  ço  est  tou- 
jours une  quantité  positive. 

Envisageons  maintenant  ^|.  Soit  d'abord  A  <C  o.  La  demi-pé- 
riode purement  imaginaire  cj!^  ne  diffère  de  la  demi-période  réelle 
CU2  que  par  une  période.  La  quantité  ^i  peut  donc,  ainsi  que  ^o> 
être  considérée  comme  étant  la  valeur  de  p"  pour  un  argument 

réel  — h  <*>a-  Donc,  en  premier  lieu,  si  p"  n'a  pas  de  racine  réelle, 

mm 

c'est-à-dire  si  l'on  n'a  pas  g2>  o,  g^<i  o,  Ç|  est  positive  comme 
Ço.  Dans  le  cas  opposé,  \s  peut  être  une  quantité  négative.  Le 

champ  de  -  -f-  (O2  s'étend  de  o>2  à  f  Wa*  H  comprend,  parmi  les  in- 

tervalles  (25),  celui-ci,  (siWa — <'i,  2(02 — Vq),  où  p"  est  négatif. 
On  aura  donc  ^i  <!  o  au  cas 


1 


c'est-à-dire 

a (Of  —  a  Vi  <  r  <  aJwj  —  1  t'o» 

D'après  les  résultats  établis  au  tome  I  (p.  107),  cette  double  iné- 
galité est  précisément  celle  que  nous  avons  supposée  pour  distin- 
guer le  cas  Â.  Ainsi,  dans  les  cas  ci-dessus,  on  a 

A.  5i<o. 

B.  5,>o. 

Soit  maintenant  A  >-  o.  La  fonction  j/   a    une   racine  i'i    de 
la  forme  a  4-  co',  où  a  est  réel,  et  Ç,  est  négatif  si  j)  f  ^  —  co'j  est 


204  DBUXIÈXB   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

supérieur  à  j)i^|.  Diaprés  la  formule  d^addition  de  la  demi-période, 


on  a 


p(f_co')-p(a-Hco')-(^,-^3)(e,-o/-Y^-^^^ 


d'où  résalle  que  $1  est  négatif  si  p  -  est  inférieur  k  pa.  L'argu- 
ment a  est  compris  entre  zéro  et  ^to  (t.  I,  p.  108).  Dans  le  champ 
(o,  w),  où  est  restreint  ->  ce  sont  les  arguments  supérieurs  à  a 

pour  lesquels  la  fonction  p  est  inférieure  k  pa.  Ainsi,  ^i  sera  né- 
gatif si  V  est  supérieur  à  2  or,  négatif  dans  le  cas  opposé. 

La  supposition  ç»  >  2a  entraîne  celle-ci  p'^  t'  <  p'^  2  a  ;  elle  coïn- 
cide (t.  I,  p.  108)  avec  celle  qui  distingue  le  cas  C.  Nous  avons 
donc,  pour  les  cas  ci-dessus, 

C.  Çi<o. 

D.  Ç,>o. 

La  distinction  de  ces  quatre  cas,  au  lieu  d'être  faite  comme  plus 
haut,  au  moyen  de  p'^c,  peut,  nous  venons  de  le  voir,  être  faite 
plus  simplement  au  moyen  de  pç  ou  de  v,  comme  il  suit  : 


A.  ért>^y        v$'î<o,        2(1),— 2P|<  p<2a),— apo; 

B.  Tous  les  autres  cas. 


3 


En  un  mot,  dans  tous  les  cas,  la  condition  nécessaire  et  suffi- 
sante pour  qu'il  n'y  ait  pas  d'inflexion,  c'est 


^i>o,        P^i><^ 


CHAPITRE  T.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      ao5 

Nous  venons  de  reconnaître  que  la  distinclion  des  divers  cas, 
relativement  au  signe  de  Ç|,  est  la  même  que  relativement  à  Texis- 
tence  des  points  d'inflexion.  En  voici  la  raison.  On  a  (t.  I,  p.  107) 


p'-  -*-p  V        p  - 
p pv        p   - 


D*après  l'expression  (20)  de  la  courbure,  il  en  résulte 


Pour  a  = 

'1 


%p  V p  -        ^ 
^  'À 


Pour  a  =  — 


—    -:■(•> 


f>      ,,■,,■(! -„■) 


x'-(î--) 


Les  dénominateurs  de  —  et  —  sont  de  signes  opposés,  comme 

on  Fa  déjà  observé  à  l'occasion  des  expressions  (24).  H  s*ensuit 
donc  que  les  deux  courbures  sont  de  même  signe  ou  de  signes 
opposés,  suivant  que  ^0  ^t  Ç|  sont  de  signes  opposés  ou  de  même 
signe.  C'est  donc  une  conGrmation  des  résultats  déjà  obtenus. 

On  doit  noter  que  po  est  positif  dans  tous  les  cas,  sauf  un  seul, 
celui  où,  A  étant  positif,  r  est  compris  entre  co  et  2(0.  Ce  cas  doit 
être  classé  dans  la  catégorie  C,  car  2a  est  moindre  que  co.  Il  v 
aura  lieu  de  distinguer  ce  cas,  et  nous  partagerons  la  catégorie  C 
en  deux  autres,  C|,  C^;  de  sorte  que  nous  distinguerons  cinq  cas 
diflerents  : 


A<o. 


B.    Dans  tous  les  autres  cas; 


C|.2a  <  f  <  w; 
A  >  0.  {  Cf.   u)  <  p  <  2(0 ; 
D       p  <  2a; 


po  >  0, 

pi>o. 

Po>o, 

pi<o. 

Po>o, 

pi>o. 

Po<o, 

pi<o. 

Po>o, 

pi<o. 

Sens  de  la  pression  normale. 

Le  signe  plus  de  la  courbure  indique  que  la  pression  normale 
est  du  côté  de  la  convexité.    Donc,  dans  tous  les  cas,  sauf  le 


ao6  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

cas  G2,  la  pression  est  du  côté  de  la  convexité  aux  sommets 
de  rayons  maxima.  Dans  le  cas  C2  (où  la  convexité  ne  change 
jamais  de  sens),  la  pression  est  partout  du  côté  de  la  conca- 
i'ité.  Dans  les  cas  B  et  D,  où  il  se  trouve  des  inflexions,  la  pres- 
sion, aux  sommets  de  rayons  minima,  est  du  côte  de  la  concavité. 


Sens  de  la  convexité  par  rapport  au  centre  des  forces 

élastiques. 

Quelle  que  soit  la  convention  choisie  pour  fixer  le  signe  de  la 
courbure,  pourvu,  bien  entendu,  que  ce  signe  change  au  passage 

par  une  inflexion,  le  sens  de  la  convexité  par  rapport  à  Torigine 

//ft 
dépend  du  signe  affectant  la  quantité  p  --7-' 

Examinons  le  signe  de  -^  aux  sommets.  D'après  (7)  et  (  12),  ce 

signe  coïncide,  pour  u  = >  avec  celui   de  p pç;  pour 

u  =  —  -H-  co',  avec  celui  de  p(  -  -f-  w'j  —  pv» 

L'argument  -  est,  en  tous  les  cas,  compris  entre  zéro  et  co  ;  l'ar- 
gument ç  est  aussi  dans  cet  intervalle,  sauf  le  cas  C2.  Les  grandeurs 
relatives  des  fonctions  p  sont  donc,  pour  ces  deux  arguments,  en 
ordre  inverse  de  celui  des  arguments,  sauf  le  cas  C2  où  il  faut 

comparer  -  à  2(0 —  v.  Par  conséquent,  dans  tous  les  cas,  sauf  Cs, 
on  a  (  -j-  j   >  o  ;  dans  le  cas  C2  on  a  (  -j-  j   >  o ,  si  ^  <  ^  co ,  et 


Au  cas  du  discriminant  positif,  pi — f- wj  est  entre  e^  et<?2> 
tandis  que  pv  est  supérieur  ^^\\  (-j-)   ^^^  négatif. 

Au  cas  du  discriminant  négatif,  on  a  j3  (  -  -h  co'^  j  =  p  (  -  -j-  102  )  ? 
et  il  faut  comparer  entre  eux  les  arguments  r,  20)2  —  (--  -4-  W2)  ; 

'-r-\  est  positif  ou  négatif  en  même  temps 
que  V  —  ô^2- 


GHAPITRB  V.  —  COUEBB  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      207 

La  concavité  est  toujours  tournée  vers  Torigine  en  un  point  où 
le  rayon  vecteur  est  maximum;  la  concavité ,  aux  points  où  le 
rayon  est  minimum,  est  tournée  vers  Porigine  ou  en  sens  opposé 

suivant  que  (•;7-?)    et  (^p)    sont  de  même  signe  ou  de  signes 

opposés. 

Dans  tous  les  cas,  sauf  Cs ,  j9o  et  (  ^  j    sont  positifs  et,  en  même 

temps,  le  rayon  vecteur  est  maximum  pour  ^  =  o.  Donc,  en  ces 
divers  cas,  la  concavité  est  tournée  vers  Torigine  ou  en  sens  op- 
posé, aux  sommets  de  rayons  minima,  suivant  que  {-jT  p)  <'sl 
positif  ou  négatif. 

Dans  le  cas  Cj,  le  rayon  vecteur  maximum  correspond  à  /  =  -r; 

(//ft  \ 
-j-j  •  D'ailleurs,  po  est  négatif.  La  con- 
cavité aux  sommets  de  ravons  minima  est  donc  tournée  vers  Tori- 
gine  si  Von  a  c  ]>  f  (ij;  elle  est  tournée  dans  le  sens  opposé  si  Ton 
a  i'^  5  w. 

L'attention  se  trouve  ici  attirée  sur  les  cas  où  Pargumcnt  r 
atteint  les  valeurs  particulières  |w2(A<;o)  ou  |(o(A^o).  Ce 
sont  les  cas  où  la  constante  C  est  nulle,  comme  il  résulte  de  Tcx- 
pression  (i4) 

{^  =  —  -    — — • 

En  ce  cas,  r^  peut  atteindre  la  valeur  zéro  sans  que  --y-  devienne 
infini  (7).  Cette  valeur,  est  atteinte  en  effet;  car  on  a  : 

Pourp  =  -  (Oj. . .  M  =  ^--T-(Oj;  m  —  v  —  u>2 — u)i  =  — awi*,  pu=pv; 
PouTV  =  ^i» M  =  — -;  M— t'=— 2(o;  pu  =  pv» 

D'après  l'expression  (11)  de  r^ ,  on  voit  qu'effectivement  le 
rayon  vecteur  minimum  est  zéro.  La  courbe  passe  à  l'origine  des 
coordonnées  ou  centre  des  forces  élastiques. 

On  s'explique  bien  alors  le  changement  du  sens  de  la  concavité 
par  rapport  à  l'origine  quand  v  s'altère  un  peu,  de  part  et  d'autre, 
de  cette  valeur  particulière  |  (02  ou  ^  co.  La  courbe  se  modifie  fort 


ao8  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

peu  y  mais  roriglne  se  déplace,  par  rapport  à  cette  courbe,  eu  la 
traversant. 

Ces  cas  où,  comme  on  voit,  pu  —  pv  devient  nul,  mais  en  même 
temps  aussi  p'u  —  p'i^j  sont  les  seuls  où  le  dénominateur  de  la 
courbure  (20)  puisse  s'évanouir.  Nous  exceptons  toutefois  la  sup- 
position v  =  o,  qui  ne  peut  d'ailleurs  être  admise  si  ce  n'est 
comme  une  limite,  et  que  nous  examinerons  en  étudiant  plus  at- 
tentivement la  courbe. 


Variation  de  l'angle  polaire. 

Il  importe,  pour  le  tracé  de  la  courbe,  de  savoir  si  Q  varie  tou- 
jours dans  le  même  sens  ou  présente  des  maxima  et  des  minima. 
Nous  venons  de  reconnaître  qu'aux  deux  extrémités  d'un  arc,  cor- 
respondant à  w  = et  u  =  —  -  4-  co',  ^  a,  suivant  les  cas,  un 

même  signe  ou  des  signes  opposés. 
La  fonction  (12) 

p(u  i-  v)-^ pu  —  2j)r, 

dont  le  signe,  avons-nous  dit,  coïncide  avec  celui  de  -r-  >  a,  aux 

périodes  près,  deux  infinis  doubles  w  -=  o,  u  =  —  v.  La  somme 
de  ses  quatre  racines  doit  reproduire  —  2V,  ce  qui  est  compatible 

avec  l'existence  de  deux  couples  de  racines  conjuguées  —  -  ±  ii. 

C'est  d'ailleurs  aussi  ce  qu'on  voit  par  l'expression 

de  cette  même  fonction  (à  un  facteur  constant  près).  Il  est  clair 
que,  suivant  les  valeurs  des  coefficients,  ce  trinôme  peut  avoir 
deux,  une  ou  n'avoir  aucune  racine  positive  comprise  entre  le 

maximum  et  le  minimum  de  r^.  Ainsi,  sur  l'arc  considéré,  -^  peut 

s'évanouir  ou  deux  fois,  ou  une  seule  fois,  ou  ne  pas  s'éva- 
nouir. 

Les  cas  où  nous  avons  trouvé  des  signes  opposés  pour  (  ^)  et 
(^j-)   sont  ceux  où  -j-  s'évanouit  une  seule  fois. 


CHAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLAISE  SOUS  PRESSION  NORMALE        209 

Dans  les  cas  o\i  (-j-j  el  f  -^  j  ont  un  même  signe,  il  faut  dis- 
cerner si  ^  s^évanouit  deux  fois  ou  ne  s^évanouit  pas.  Dans  ces 

cas,  pour  que  -j-  s'évanouisse  deux  fois,  il  faut  et  il  suffît  que  la 

racine  de  la  dérivée  du  trinôme  (du  second  degré  en  r^)  rende 
ce  trinôme  négatif  et  soit  comprise  entre  les  limites  de  r^. 
D'après  (12),  cette  racine  correspond  à  ^  =  0,  ce  qui  caracté- 
rise les  points  d'inflexion  ;  elle  est  donc  dans  les  limites  de  r^ 
s'il  y  a  inflexion  ;  en  outre,  clic  rend  le  trinôme  négatif  si  pv  est 
positif. 

Pour  les  discriminants  positifs,  le  cas  D  est  le  seul  où  il  y  ait 

inflexion.  On  a  vu  que  (  7- )    est  alors  négatif;  quant  k  (-j-j  y\\ 

est  négatif  sous  la  condition  r  ;>  |  a>.  Mais  cette  condition  est 
incompatible  avec  la  condition  r  <C  aa,  caractéristique  du  cas  D, 

a  étant  inférieur  à  ^  (o.  Ainsi ,  pour  A  >>  o,  -y-  ne  s'évanouit  ja- 
mais plus  d'une  fois  entre  deux  rayons  maxima  et  minima  con- 
sécutifs. 

Si  le  discriminant  est  négatif  et  que  g^  soit  positif,  jjr,  supérieur 
à  621  est  toujours  positif;  car  e^  et  g^  ont  un  même  signe  (t.  I, 
|).  70).  Si  ^3  est  négatif,  j>(^  peut  être  négatif.  Ainsi  le  cas  B  peut 

offrir  des  exemples  où  -y-  s'évanouisse   deux  fols   et  d'aulrcs  où 

^  ne  s'évanouisse  pas.  Si  ^'3  est  positif,  pour  que  -y-  s'évanouisse 

deux  fois,  il  faut  et  il  suffit  (pic  Ton  ail  c  >►  |  oio. 

Si  gz  est  négatif,  ainsi  que  g2,  considérons  la  fonction  à,i(it) 
(t.  I,  p.  96) 

EUe  n'a  qu'une  racine  réelle  pu  qui  corresponde  à  un  argument 
réel;  c'est  p^wj. Elle  est  négative  pour  j)^^  =  o;  donc  j)i|co2  est 

positif.  La  condition  v^'^u)*  ne  suffit  donc  pas  pour  que  -7-  s'éva- 
nouisse deux  fols.  Soit  pb  =■  o,  b  étant  un  argument  réel  qui  est 
compris  entre  ^01)2  et  0)2.  Si  l'on  a  ^w^  <^  r<^  6,  ^  s'évanouit  deux 

II.  i4 


2IO  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

/7ft 

fois;  si  l'on  a^^^  6,  -j-  ne  s'évanouit  pas.  Enfin,  si  l'on  a  ^  <il^2'i 

d^    « .  .  <.  . 

-j-  s  évanouit  une  lois. 
as 

Si,  avec  g^  <C^j  on  a  en  même  temps  g^  >  o,  il  faut  d'abord 

distinguer  ce  qui  est  relatif  au  cas  A.  Observons,  à  cet  effet,  que 

'j(ù2  est  compris  entre  (^o  ^^  ^i  (t«  Ij  p.  109),  par  conséquent  aussi 

entre  20)2 —  2i^i  et  acoo  —  aro.  De  plus,  on  a  {ibid,) 

Par  conséquent,  au  cas  gz<io^  g^^o^   on  conclut  que  -r 

s'évanouit  une  fois  ou  ne  s'évanouit  pas,  suivant  que  v  est  inférieur 
ou  supérieur  à  |  (O2 

En  effet,  si  v^  supérieure  ftoo,  est  inférieur  à  2ti>2  —  ar©,  il 
n'y  a  pas  d'inflexion;  si  v  est  supérieur  à  2  0)|  —  2i^o>  alors  pv  est 

inférieur  à  —  1/ ^'  donc  négatif. 


Angle  compris  entre  deux  rayons  consécutifs,  Fun  maximum, 

l'autre  minimum. 


D'après  la  propriété  que  possède  la  courbe  d'être  symétrique 
par  rapport  à  ses  rayons  maxima  ou  minima,  soit  2^  l'angle  com- 
pris entre  deux  rayons  correspondant  à  des  arguments  qui  dif- 
fèrent d'une  période  :  ^  sera  l'angle  compris  entre  deux  rayons 

consécutifs,  l'un  maximum,  l'autre  minimum.  Nous  prendrons  -^ 

et  zéro  pour  les  valeurs  de  t  qui  correspondent  aux  deux  rayons 
comprenant  l'angle  2»}. 

Comme  X'\'iy  n'est  autre  que  re'^,  la  formule  (22)  nous 
donne 


Aux  deux  limites  de  Tintégralion,  /•  prend  une  seule  et  môme 
valeur.  L'intégrale  est  donc  purement  imaginaire  et  a  pour  va- 


CHAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.       1  (  I 

leur  2{^.  On  a  donc 

tM'  Kl)' 

Nous  avons  ici  deux  intégrales  complètes  de  la  fonction  s^;  on  a 
appris  à  les  calculer  dans  le  tome  I  (p.  200 — 201). 

Soit  d'abord  A<  o,  en  sorte  que  co'  doit  être  remplacé  par  w!,. 

Pour  la  première  intégrale,  la  partie  réelle  -  de  l'argument  est 

comprise  entre  zéro  et  (03,  et  Ton  a 

Pour  la  seconde,  la  partie  réelle est  comprise  soit  entre — co^ 

et  zéro,  soit  entre  —  2(i>|  et  —  toj,  et  l'on  a 


.(■<-"-")■"—■■(-¥'-•■)-!,::;:> 


(    z,     si  i'    .  J  (Oi, 

par  conséquent, 

•  '^r    '  y  '   .        i  O,      si  r  <  î  loj,    I  ^ 

*  (  7:,     SI  p  ;.    î  Wj,    ) 

Supposons  maintenant  un  discriminant  positif.    Pour  la  pre- 
mière intégrale,  on  a 

ÎCiï' 

Pour  la  seconde,  l'argument  réel ;-  peut  être   compris   entre 

—  2ti>  et  zéro  ou  bien  entre  —  4  ^  et  —  2co,  en  sorte  qu'on  a 

r~'  y(      3r        .\    .  .,/      3i'         A       (    T,,     sii<Ja), 

c'o  \       '-*  /  \        '-*  /  3i:,     si  t'>-5(u. 


212  DELX1Ë3IE   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Il  en  résulte 

2         .  .  (  O,       si    P  <  5  (D,    ) 

(28)  4;  =  7:_     (to'CP~i.V)-+-  .  ?  ^>o. 

*  (tt,      SI    i^>fti},    ) 

Dans  les  deux  formules  (27),  (28),  le  changement  brusque  de  ^, 
au  moment  où  v  traverse  la  valeur  limite  |co2  ou  ~co,  s'accorde 
parfaitement  avec  le  changement  qu'on  a  déjà,  pour  le  même 
cas,  observé  (p.  207)  dans  le  sens  de  la  concavité  par  rapport  à 
l'origine.  II  est  dû,  non  à  une  déformation  notable  de  la  courbe, 
mais  a  un  déplacement  de  l'origine  qui,  très  voisine  du  sommet, 
traverse  la  courbe  quand  r  passe  par  la  valeur  limite.  Au  moment 
précis  du  passage,  le  rayon  vecteur  extrême,  au  lieu  d'être  nor- 
mal, devient  tangent.  L'angle  •}  doit  donc  être 

^=^r.—  -J(ai;î;i>  — rr/,)^  -^,     si  p  =  | oij,       A<o; 

Le  calcul  précédent  ne  donne  point  ces  résultats  ;  il  ne  peut  les 
donner,  se  trouvant  en  défaut  pour  ces  cas  :  la  seconde  intégrale 
devient  effectivement  infinie,  comme  cela  doit  être,  puisque  la 
dernière  valeur  de  r  est  nulle.  Pour  trouver  ^  par  un  calcul  di- 
rect, il  faudra  joindre  à  l'égalité  (26)  sa  conjuguée,  La  seconde 
intégrale  sera  remplacée  alors  par  celle-ci 

dont  la  partie  réelle  est  bien  effectivement 


i r/j  V  —  2 t:     ou     ùiT^'ç  —  ai: 


(|uand  on  suppose  un  des  deux  cas  limites.  Par  exemple,   pour 
A  <;o  et  r  ^|(02,  celle  intégrale  devient  (l.  1,  p.  i5i) 


5(<  ) 


ko'. 


r,2  dt  = -.-^  =  2  tr^  j  0)1  —  2  t:. 


CHAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      2! 3 

La  grandeur  et  surtout  le  signe  de  l^angle  ^  constituent  Télé- 
ment  le  plus  important  pour  fixer  la  forme  de  la  courbe.  Exami- 
nons donc  comment  '}  varie  avec  v^  et  prenons  d'abord  le  cas  le 
plus  simple,  A  >>  o. 

La  dérivée  de  ^  (28),  par  rapport  à  v,  est  -(co'pi'-f-r/).  Si  l'on 

fait  varier  r  de  zéro  à  to,  cette  dérivée,  dont  la  première  valeur 
est  +00,  est  constamment  décroissante  comme  pi^.  Sa  dernière 

valeur  est  -(ei  w'+r/). 

Prenons  l'une  ou  l'autre  forme  de  développement  en  série 
(t.  I,  p.  4o4  et  446) 


m 


(n  =  I,  3,  5,  ....         m  =  'i,  4?  6,   . . .). 

Echangeons  les  périodes,  et  nous  aurons  r/to'-j-ei  to'*'^  représenté 
par  ces  mêmes  séries,  où  q  aura  changé  d'acception,  mais  sera 
toujours  réel  et  positif.  Les  séries  ne  contiennent  que  des  termes 
négatifs  ;  on  en  conclut  donc 

-T('-f-ï)<». 

l 

On  voit  donc  que  la  dérivée  de  ♦}  est  toujours  positive  quand  r 
varie  de  zéro  à  w.  De  o)  à  20),  elle  repasse,  comme  pv^  par  les 
mêmes  valeurs.  La  dérivée  est  donc  constamment  positive. 

L'angle  ^  est  une  fonction  discontinue  Ae  v\  sa  partie  continue 
est  toujours  croissante  avec  (^,  puisque  la  dérivée  est  positive;  la 
partie  discontinue  est  non  décroissante.  Donc  ^  est  une  fonction 
toujours  croissante.  Ses  valeurs  extrêmes,  pour  v^  =  o  et  i'  =  2  to, 
sont  — 00  et  4-00.  Pour  (;=  to,  ^  est  nul  à  cause  de  la  relation 

r,ci>' — r/(o=  —  (t.  1,  p.  i5o).  On  le  voit  donc,  le  discriminant 

étant  positif,  ^  est  négatif  quand  v  est  moindre  que  co,  c'est- 
à-dire  dans  les  cas  C|  et  D;  il  est  positif,  au  contraire,  dans  le 
cas  1^2* 

En  ce  cas  C^,  p'v  est  positif;  donc  (2v3)  s  croît  ou  décroît 


2l4  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

comme  /.  Pour  avoir  i>.^,  nous  avons  fait  varier  /  de  — :-  à  zéro; 

11' 
pour  avoir  ^,  nous  ferons  varier  /  de  -r-  à  zéro  :  l'arc  envisagé  est 

donc  décrit  en  faisant  décroître  s.  A  son  point  de  départ  -n  puis- 

^  j  est  négatif  (p.  207),  Tangle  9  est  croissant.  Il  en  ré- 
sulte que  la  variation  totale  de  B  sur  cet  arc  est  de  même  sens 
que  sa  variation  initiale,  détail  important  si  Ton  se  souvient  que 
Tangle  6   peut  alternativement  croître  et  décroître.   Observons 

maintenant  que,  pour  ce  cas  C2,  notre  point  de  départ  (/=  ^  j 

est  un  sommet  à  rayon  maximum.  Ainsi,  quand  on  va  d'un  som- 
met à  rayon  maximum  vers  un  sommet  à  rayon  minimum  contigu, 
la  variation  totale  de  l'angle  polaire  est  du  même  sens  qu'au  dé- 
but de  l'arc.  Voilà  ce  que  nous  trouvons  pour  le  cas  C2,  celui  où 
ç  est  supérieur  à  to. 

Pour  les  autres  cas  C{  et  D,  ceux  où  (^  est  inférieur  à  co,  les  faits 
sont  différents.  L'angle  ^y  qu'on  peut  supposer  obtenu  en  faisant 

varier  /  de  — r-  à  -r>  est  négatif.  D'après  (23),  s  décroît  ou  croît 

en  sens  inverse  de  t;  l'arc  est  donc  décrit  avec  des  valeurs  de  5 

toujours  croissantes;  d'autre  part,  au  début,  la  valeur  de  ^  est  f-j-)  > 

quantité  positive,  et  elle  correspond  à  un  rayon  maximum.  Par 
conséquent,  dans  les  cas  C{  et  D,  quand  on  va  d'un  sommet  à 
rayon  maximum  vers  un  sommet  à  rayon  minimum  contigu,  la 
variation  totale  de  l'angle  polaire  est  de  sens  opposé  à  celui  de  la 
variation  de  Tangle  au  début  de  l'arc. 

Nous  allons  maintenant  examiner  les  cas  où  le  discriminant  est 
négatif,  et  nous  pouvons  observer,  dès  à  présent,  que,  pour  ces 

^  j  et  de  pV  sont  les  mêmes  que  dans  les  cas 

C|  et  D;  de  plus,  le  maximum  du  rayon  vecteur  correspond  aussi 
à  /  =  o.  Par  conséquent,  lorsque  ^  sera  négatif,  la  conclusion  sera 
la  même  que  pour  les  cas  C|  et  D;  lorsque  ^  sera  positif,  elle  sera 
la  même  que  pour  le  cas  C2. 

La  dérivée  de  ^  (27)  est  -{<*^2P^  "^  ^<2)*  Quand  ç  croît  de  zéro 
à  ci)2,  cette  dérivée  est  toujours  croissante  et  sa  dernière  valeur  est 


CBAPITRB  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORHALB.      2l5 

^(wi^a-f-^'a)-  Prenons  le  développement  (t.  I,  p.  44^) 

i{e,«o«  +  r,a.)=,  +  42(-")'^7^ 
(m  =  2,  4»  fij   •  •  •^' 
Dans  cette  formule,  on  a 

10  et  w'  étant  un  couple  de  demi-périodes  primitives,  et  Ci  dé- 
signe po).  Choisissons  les  demi-périodes  primitives  comme  il 
suit  (t.  I,  p.  26g)  : 

(D  =  Oi',  ,  CO'  =  ^  (  0)', (JJj  ). 

Nous  avons  alors,  au  lieu  de  y,  la  quantité 


/7t  /6)J  — 6),\  tlttù 

T (     w'     /        .  "TÔT 


r=  ;e 


Pour  ces  cas  du  discriminant  négatif,  nous  représenterons  ici  par 
g  la  quantité 


pour  laquelle  a  été  employée  la  notation  q''  au  Chapitre  VIII  du 
tome  I  (p*  269). 

Dans  la  série  ci-dessus,  q  doit  donc  être  remplacé  par  iV?* 
D'autre  part,  ptj  n'est  autre  que  62,  puisque  w  =  co^.  La  formule 
s'écrit  donc  ainsi 

Nous  retrouvons  ici  une  série  envisagée  déjà  au  tome  I  (p.  427)' 
Le  premier  membre  est  positif  ou  négatif,  suivant  que  q  est  infé- 
rieur ou  supérieur  à  0,107653. . .  (t.  I,  p.  287).  Il  on  résulte 

(3o)  ^^^î^^^— ^<o,     si  <7<  0,107653..., 

(Si)  fliîil±J^>o,    si  ^> 0,107653.... 


2l6  DEUXIÈME  PARTIE.   —   APPLICATIOXS. 

Dans  le  second  cas  (3i),  la  dérivée  de  à  est  toujours  positive, 
comme  pour  les  discriminants  positifs.  D^ailleurs  la  dernière  va- 
leur de  ^,  pour  r  =  (02,  est  encore  zéro,  à  cause  de  la  relation 

Tj2ti>2  —  ■'i'a^a  ^^  ^'^'  l^onc  •}  est  négatif. 

Dans  le  premier  cas  (3o),  la  dérivée  de  ^^  d'abord  positive, 
décroît  toujours  et  devient  négative.  L^angle  ^  croît  d'abord  de- 
puis —  oc  ;  il  finit  par  atteindre  la  valeur  zéro  en  décroissant.  Il  a 
donc  d'abord  des  valeurs  négatives,  suivies  de  valeurs  positives. 

On  ne  peut  conclure  immédiatement  que  ^  passe  par  la  valeur 
zéro  autrement  que  pour  s^  =  wj,  puisque  »];  est  une  fonction  dis- 
continue. 

En  premier  lieu,  ^  passe  effectivement  par  zéro  si  la  supposition 
r  =  |coa  rend  négative  l'expression  de  cet  angle 

propre  aux  cas  où  ç  surpasse  |(02.  Nous  allons  examiner  sous 
quelle  condition  il  en  est  ainsi. 
Soit  iv  =  iù2  —  i',  on  a 

<^Ç  =  a'((D2  —  w)  =  s'il},  3*2"'^"^"**'; 

d'où  l'on  conclut 

tu',  Çç»  —  pr/,  =  —  o)',  ^-  logs*, iv  -T-  wr/,  -+-  r,, ti}',  —  tq'j  w, 

=  —  (D;  ^^  l0g3',(P  -T-  iVr^\  ^  ITT, 

(32)  <'  =  7-(w;-^-log3'j(v  — ii'r/,j. 

Passons  maintenant  aux  fonctions  2>  suivant  les  formules  du 

tome  I  (p.  269)  en  désignant,  comme  tout  à  l'heure,  par  î^q  la 
quantité  qui  remplace  q.  Il  est  a  propos  d'observer  que  ce  choix, 
pour  les  fonctions  Sr,  est  ici  naturellement  indiqué,  puisque  cette 
quantité  gr*est  inférieure  à  o,  1076. . .  (3o),  et  que  ce  choix  s'im- 
pose,  comme    le  plus   avantageux,   des  que    q    est    inférieur   ù 


-iic 


e   *    =0,2078...  (t.  I,  p.  275).  D'après  les  formules  (09  D)  du 


CHAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      217 

tome  I  (p.  aôg),  nous  aurons,   au  lieu  de  l'égalité  (32),  celle-ci 
i-^-w  d.  -  *  y^{v\i/q)  ,  __   «•    _  <o>  - r 

OÙ  nous  devons  supposer  r  =  -^S  par  conséquent 

O    COj  ' 

En  substituant  dans  l'expression  de  la  fonction  ^3  (t.  I,  p.  2G6), 
nous  avons 

quantité  positive.  En  effet,  la  fonction  ^2^^'  "^  devient  pas  nulle 
dans  le  champ  que  parcourt  (v,  sauf  à  l'extrémité  de  ce  cliani|) 
(«•=0)2).  Elle  conserve  donc,  dans  ce  champ,  un  signe  inva- 
riable, et  il  en  est  de  même  pour  la  fonction  (34),  qui  en  diffii'Te 
par  un  facteur  positif. 
Nous  avons  de  même 

^  — » — -     q^  =1  —  75  — 3^7^  —  73  y... 
(35)   {    '      \Wq 

-+-(— l)     «     {in-h  i)y/      «       -Jrq  ^         ).... 

La  croissance  rapide  des  exposants  permet  d'établir  facilement 
que  cette  série  est  d'abord  négative  quand  q  est  peu  inférieur  à  lu 
limite  (3o),  o,  lo^ôSS 

La  fonction  devient  positive  quand  q  devient  inférieur  à  une 
limite  qui,  suivant  un  calcul  fait  avec  les  premiers  termes,  est  en- 
viron 0,091.. ..  En  conclusion,  si  l'on  a 

0,09 1 . . .  <  <7  <  o ,  107653 . . . , 

^  est  nul  pour  une  valeur  de  v  comprise  entre  |(02  et  (1)2.  Si,  au 
contraire,  q  est  inférieur  à  0,091. ..,']/  ne  devient  pas  nul  pour  de 


21 8  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

telles  valeurs  de  i^.  S'il  en  est  ainsi,  il  faut  maintenant  considérer, 
pour  ^,  l'expression  précédente  diminuée  de  tî,  c'est-à-dire 

Pour  que  if  passe  par  la  valeur  zéro,  il  faudrait  alors  que  cette 
dernière  quantité  fût  positive  quand  on  y  supposerait  (;  =  |(i>2, 
que,  par  conséquent,  la  série  (35)  eût  une  valeur  supérieure  à  celle 
de  la  série  (34);  ce  qui  évidemment  n'a  pas  lieu.  Pour  obtenir  de 
ce  fait  une  preuve  rigoureuse,  nous  allons  former  un  autre  déve- 
loppement de  l'angle  ^,  en  nous  servant  de  la  série  trigonomé- 
Irique  (t.  I,  p.  4^6) 

■;r-= —  =  ir  colMz  H- 471  >    — sinniutz      (/n  =  9.,  4,  6,  . . .). 

Changeant  d'abord  11  en  «;'  -f-  -,  on  obtient  iA-r  (t.  I,  p.  234)  î 
mettant  ensuite  ly/y  au  lieu  de  q^  on  a 

— ' ^    '    ^  ; /  =  — tangp'7:-+-4  >   ^ SMiipv'iz 

Ti'3i{v' y  i  ^  q  )  ^di—(—q)P 

(P  =  I,  2,  3,  ...). 

Comme  v'  est  purement  imaginaire  (33),  nous  lui  substituons 
la  quantité  réelle,  positive  et  inférieure  à  l'unité, 

et  nous  avons,  conformément  à  la  formule  (33), 

(36)    ^i^r^inl-aV "^^    w,  frr-^'^")        (/>  =  i.2,3,  ...). 

Le  premier  terme r?  est  toujours  inférieur  à  l'unité,  il  est 

diminué  d'une  série  dont  tous  les  termes  sont  positifs.  On  voit 
donc  que  ^  est  toujours  moindre  que  7:.  Mais  c'est  là  l'expression 
de<}^  quand  on  suppose  v  >-|ti)2.  Pour  t'-<7ti>2,  ^  doit  être  encore 
diminué  de  tc,  et  c'est  alors  toujours  une  quantité  négative. 


CBAPITRB  Y.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.       21  Q 


Diverses  formes  de  la  courbe  y  le  discriminant  étant  négatif. 
Dans  la  discussion,  nous  considérerons  comme  donné  le  rapport 

des  périodes  ou  la  quantité  </==  <?  "',  ^  et  nous  examinerons  les 
diverses  formes  de  la  courbe  en  faisant  varier  v  depuis  0)2  jusqu'à 
zéro.  Nous  regarderons  la  longueur  a  comme  une  constante  ;  de 
sa  grandeur  dépend  seulement  la  grandeur  absolue,  non  la  forme 
de  la  courbe. 

Le  cas  que  nous  envisageons  d'abord,  et  qui  répond  k  ç  =  (02, 

ds 
offre  des  particularités  notables.  Comme  j)V  est  nul,  ^  est  nul 

aussi;  la  liaison  entre  5  et  /  se  trouve  dépourvue  de  sens.  Il  faudra 
considérer  ce  cas  comme  une  limite.  On  peut  alors  supposer  a 
infiniment  grand,  p'p  infiniment  petit,  de  telle  sorte  que  le  pro- 
duit oLp'ç  reste  fini;  mais  alors  Texpression  (2?.)  de  x±iy 
devient  infinie.  Cette  supposition  sera  examinée  plus  loin  ;  elle  con- 
duit à  la  courbe  élastique  sans  pression,  où  le  centre  des  forces 
élastiques  est  rejeté  à  Tinfini.  Nous  supposons  actuellement,  pour 
a,  une  longueur  fixe.  Alors  p'  v  étant  infiniment  petit,  s  varie 
infiniment  peu  avec  /,  tandis  que,  d'après  la  formule  (li),  on  voit 
que  le  carré  r^  du  rayon  vecteur  reste  aussi  presque  constant.  La 
courbe  est  loin  cependant  de  pouvoir  être  envisagée  comme  une 
circonférence  de  cercle.  Tandis,  en  effet,  que  l'arc  s^y  compris 
entre  deux  sommets  consécutifs,  est  infiniment  petit,  il  présente 
une  inflexion  ;  car  on  est  ici  dans  le  cas  B  (p.  2o5). 

En  outre,  la  courbure  (20)  est  partout  infinie,  sauf  au  voisinage 
de  l'inflexion^  elle  Test  notamment  aux  extrémités  de  Tare  5{,  et 
il  est  à  noter  que  l'on  a 

pi  =  —  po. 

On  peut  même  observer  que,  en  deux  points  également  distants 
et  de  part  et  d'autre  d'un  point  d'inflexion,  les  courbures  sont 
égales  et  de  sens  contraires. 

Prenons,   en   effet,    deux  points    dont   les    arguments  soient 

\ ^  ±it.  Puisque  v  =  (O2,  ces  deux  arguments  sont  de  la 

forme  — co,  ±  it  (t.  I,  p.  ji).  Ils  donnent  lieu  à  une  seule  et 


220  DEUXifont   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

même  valeur  de  la  fonction  p,  à  deux  valeurs  égales  et  de  signes 
contraires  pour  la  fonction  p'.  Comme  de  plus  p'i^  est  nul,  on 
obtient  ainsi  des  valeurs  de  p  dont  le  rapport  est  —  i . 

L'arc  5|  est  donc  infiniment  petit  et  infiniment  courbé  :  sa 
forme  ne  saurait  être  représentée  par  aucune  figure.  Mais  on  peut 
envisager  cet  arc  comme  la  limite  d'une  figure  obtenue  en  suppo- 
sant i'  voisin  de  0)2.  Cette  figure,  suivant  les  valeurs  de  q,  a  deux 
formes  très  différentes. 

En  premier  lieu,  nous  savons  que  le  maximum  du  rayon  vecleur 
correspond  à  ^=  o,  et  que  Ton  a  (p.  206) 

[d-s)>'''        Uj,>^'        P«>^'        P><^- 

Soient  obj  oa  les  rayons  maximum  et  minimum  contigus.  En  0 
la  concavité  est  tournée  vers  l'origine  o;  en  a  c'est  l'opposé. 

1°  Soit  ^r^"  0,1 07653. . ..  Nous  savons  (p.  216)  que  »}  est  né- 
galif,  c'est-à-dire  que  la  variation  totale  de  Tangle  polaire  sur  l'arc 
5|  est  de  sens  opposé  à  celui  de  la  variation  de  cet  angle  au  début. 
La  forme  de  l'arc  Si  est  donc  celle  d'un  S,  et  la  courbe  entière 
offre  un  point  double  sur  le  rayon  vecteur  de  chaque  sommet. 
Cette  forme  est  indiquée  par  la//^.  i.  Dans  celte  figure,  comme 
dans  les  autres  de  la  Planche,  on  a  marqué  par  une  grande  flèche 
le  sens  de  la  pression  normale  en  un  point  de  Tare.  Cette  pression 
est  ici  du  côté  de  la  convexité  au  sommet  de  rayon  maximum 
(p.  206).  On  a  figuré  en  plein  Tare  ab  limité  aux  points  a  et  b 

donnés  par  ^  =  -r-  et  /=  o.  En  supposant  une  verge  limitée  à  ces 

points  et  tenue  en  équilibre  par  des  forces  appliquées  aux  extré- 
mités, on  a  tracé  en  a  et  6  des  flèches,  dont  le  sens  indique  la 
direction  de  la  réaction  exercée  par  la  verge.  Ce  sens  est  opposé  à 
celui  de  la  force  extérieure  qu'il  faudrait  appliquer  pour  main- 
tenir l'équilibre.  Cette  force  est  perpendiculaire  au  rayon  vec- 
teur; elle  est  donc,  aux  sommets,  tangente  à  la  courbe;  elle  a 
pour  mesure /?r  (p.  19/î). 

2"  Soit  <7<;  0,1 07653 Maintenant,  ^  est  positif;  la  varia- 
lion  totale  de  l'angle  polaire  est  de  même  sens  qu'au  début  b  de 
l'arc.  La  courbe  présente  l'aspect  d'une  roue  dentée  {Jlg'  3). 

Dans  ces  deux  figures,   (^  )    ^M  7")    ^^^  "^  même  signe,  en 


s 

5; 


1 

V 


I 

4  1 


m 


•X 


V 


00 


v> 


^ 


3^ 

i 


•* 


\ 

I 


' 

/^^ 

co 

; 

\ 

r\. 


ïZ 


■^  \ 


2 


\ 


\ 

I 


ïZ 


■«o 


« 


—  >► 


0 


oo 


i^f--. 


«oo 


«oo 

Cb 


I 


A 

t 


I 

N 


■4 

V 

I 

I 


î 


/ 


CHAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      2!)1 

sorte  que  Tangle  0  présente  un  maximum  et  un  minimum  ou  ne 
présente  ni  Tun  ni  l'autre  ;  en  d'autres  termes,  il  y  a  deux  tan- 
gentes, issues  de  l'origine ,  ou  bien  il  n'y  en  a  aucune. 

La  forme  de  la  première  figure  indique  deux  tangentes;  c'est 
ce  que  le  calcul  vérifie  sans  peine.  Effectivement,  si  l'on  se  reporte 
au  Tableau  du  tome  I  (p.  84)  indiquant  la  manière  dont  varie  le 
rapport  des  périodes  avec  les  invariants,  on  y  voit  que  gz  est  po- 

sitif  quand  — ;-  est  inférieur  à  l'unité,  par  conséquent  q  supérieur 

à  e"^  =  0,04321  —  C'est  ce  qui  arrive  pour  la  première  figure 
où  q  est  supposé  supérieur  à  0,107633....  En  ce  cas,  comme  ou 

l'a  vu  page  209,  gz  étant  positif,  on  est  assuré  que  -7-  s'évanouit 
deux  fois. 

Dans  \di  Jig,  3,  il  y  a  deux  tangentes  issues  de  l'origine  si  q  est 

entre  les  limites  o,  107. . .  et  o,o43 Il  n'y  en  a  plus,  si  q  est 

ioférieur  à  la  limite  6"^=^  o,o43. . .  ;  car  alors  (t.  I,  p.  84)  ^''3  est 

négatif  et  l'on  a  vu  (p.  210)  que,  dans  ce  cas,  -7-  ne  s'évanouit  pas 
quand  v  est  voisin  de  (02. 

Examinant  maintenant  la  suite  des  valeurs  de  f%  nous  allons 
obtenir  les  diverses  formes  en  suivant  les  modifications  des  fi  g,  1 
et  3. 

Soit,  en  premier  lieu,  y  >  0,1 07653 Ce  sera  toujours,  quel 

que  soit  (^,  la  catégorie  des  courbes  désignée  par  la  lettre  B  (p.  2o3). 
Il  y  a  toujours  une  inflexion  sur  l'arc  S\,  Tant  que  \?  reste  supé- 
rieur à  |(02,  aucune  modification  essentielle  n'est  apportée  à  la 
Jig.  I.  Les  proportions  seulement  s'y  altèrent  j  l'angle  boa  grandit 
constamment  et  le  rayon  minimum  oa  diminue  relativement  au 
rayon  maximum  ob. 

Quand  v  atteint  §0)2,  le  sommet  a  coïncide  avec  l'origine  o. 

Quand  sf  devient  inférieur  à  |(02,  la  concavité  au  sommet  a  se 
tourne  vers  l'origine;  en  même  temps,  l'angle  boa,  en  valeur  ab- 
solue, augmente  de  tz.  C'est  ce  qu'on  voit  dans  \^  fig,  2.  Il  n'y  a 
plus  qu'une  seule  tangente  issue  de  l'origine. 

Quand  ç  continue  à  décroître  jusqu'à  zéro,  la  forme  2  se  conserve 
dès  lors.  Toutefois,  la  valeur  absolue  de  if  croissant  jusqu'à  l'in- 
fini (p.  2i3),  l'angle  boa  dépasse  bientôt  2?:,  4*7^»  •  •  •  et  la  boucle, 
dont  a  est  le  sommet,  exécute  une,  deux,  etc.  circonvolutions 


222  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIO!VS. 

autour  de  rorigine.  On  suppléera  facilement  aux.  figures  qui  n^ont 
pas  été  tracées  pour  ces  modifications. 

En  second  lieu,  soit  0,091  — <Cç  <^^j  1 0^653. ...  La  courbe 
conserve  d'abord  la  forme  3,  avec  deux  tangentes  issues  de  l'ori- 
gine; l'angle  boa  croît  d'abord,  puis  décroît,  puis  devient  nul 
(p.  217)  avant  que  i^  ait  atteint  la  valeur  fcog.  La  courbe  présente 
alors  \di  fig.  4*  Pour  les  autres  valeurs  de  o,  on  obtient  ensuite  les 
formes  i  et  2. 

En  troisième  lieu,  soit  o,o43...<^^<^  0,091 Ce  cas  présente, 

avec  le  précédent,  cette  difl'érence  que  l'angle  boa  ne  devient  pas 
nul;  le  point  a  franchit  l'origine  sur  le  rayon  oa  quand  l'angle  6 
est  encore  positif;  de  là  vient  la^^*.  5.  Cet  angle  boa  est  (p.  218) 
inférieur  à  t:;  sa  valeur  absolue  croît  ensuite,  atteint  t:  et  la  courbe; 
se  ferme  en  8,  comme  précédemment,  mais  l'origine  est  inté- 
rieure {Jig»  6).  La  suite  des  autres  valeurs  de  v  donne  lieu  à  des 
courbes  qui  ont  la  forme  représentée  par  Xdijig.  2. 

Soit,  en  quatrième  lieu,  0,00426.  ..<;  y  <^o,o432i. . .,  c'est- 

à-dire  q  compris  entre  e"^^  et  e~'^,  -~  compris  entre  i  et  yjï^  par 

conséquent  (t.  I,  p.  84)  gz  <  o,  ^2  <  o.  Ce  cas  présente,  avec  le 
dernier,  cette  seule  différence  que  isi/ig»  3  n'offre  pas  d'abord  de 
tangentes  issues  de  l'origine  ;  mais  ces  deux  tangentes  apparaissent 
bientôt  quand  (^  atteint  l'argument  b  {p.  ^^9)t  ^^  '^^  ^^^^^  ^^^^  ^^' 
sonnais  conformes  à  ceux  qui  concernent  le  cas  précédent. 

Soit  enfin  q  <  0,00426. . .,  c'est-à-dire  — r  supérieur  à  \/'i,  ou 

(t.  I,  p.  84)  ^3  <  o>  ff2  >  o.  C'est  alors  que  va  se  présenter  le 
cas  A  (p.  2o5),  où  disparaissent  les  inflexions.  Nous  avons  d'abord 
la  yig.  3  (sans  tangente  issue  de  l'origine),  jusqu'à  ce  que  v  at- 
teigne la  valeur  20)2  —  2^0'»  'e  point  d'inflexion  se  rapproche  de 
plus  en  plus  du  sommet  a. 

Quand  i^  atteint  cette  valeur  2(00  —  2ro,  la  courbure  est  nulle 
en  a.  On  a,  en  effet, 


•A 

donc 


Wj  =  tuj  —  Wj  —  ç^i  =  2a>i  —  Çq  ; 


'il- --h 


jri  -  —  Wj  I  =j)%'o  =  o, 


CHAPITRE  Y.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      223 

puisque  r©  est  une  racine  de  la  fonclion  j/.  Donc  —  =  o  (p.  2o5). 

Pi 

En  ce  point  a,  qui  est  un  sommet,  Tordre  du  contact  avec  la  tan- 
gente n^est  plus  égal  à  2,  comme  en  un  point  d^inflexion,  mais  égal 
à  3.  La  courbe  est  maintenant  convexe.  Quand  i^  devient  moindre 
que  2CO2 —  2^0»  cette  particularité  disparait,  mais  la  courbe  reste 
convexe  {^g*  7).  Le  sommet  a  se  rapproche  de  l'origine,  Tatteinl 
pourp  =  |(02,  puis  la  dépasse  {/Ig»  8).  Au  moment  du  passage, 

l'angle  boa  est  supérieur  à  -;  il  est  d'autant  plus  grand  que  q  est 

plus  petit,  et  environ  0,727c  pour  (7  =  0,00426 C'est  ce  qui 

résulte  de  la  formule  (36).  L'inflexion  reparaît  ensuite  quand  r 
dépasse  2(02  —  aç'i  (p.  2o5),  et  c'est  vers  le  point  a  qu'elle  repa- 
raît, comme  on  le  voit  par  le  même  raisonnement  que  précédem- 
ment. La  courbe  ne  reprend  pas  cependant  Idijig,  3;  car  l'angle  i 
est  devenu  négatif,  en  sorte  que  l'on  retrouve  la  Jig.  5,  puis, 
comme  dans  les  cas  précédents,  les  fi  g.  6  et  2. 

Voici  un  tableau  qui  résume  cette  discussion.  Les  numéros  des 
figures  y  sont  cités  dans  l'ordre  où  les  formes  correspondantes  se 
présentent  quand  ('  décroît  depuis  coo  jusqu'à  zéro. 

Figures. 

(  r  :.  •  l  (u,  I 


y  >  0,107653 

(  V'  <  i  wi  '^ 

o,io76j3...><7  >  0,091 ^  ■. 

,   ^                         (  r  ":>  o  a»j  3 

0,09I...><7>  0,00426 ^  -  rr 

(  f  <  âwj  5,0,7, 

0,00426..  .>   <7 <  ,  ^     r     i* 

'                     ^                                     (  »'<>j  8, 5, 6, '2 


Diverses  formes  de  la  courbe,  le  discriminant  étant  positif. 

Examinons  d'abord  la  catégorie  désignée  par  C2  (p-  2o5),  pour 
laquelle  i^  varie  de  (o  à  2(0.  L'arc  s^  est  limité  par  les  rayons  vec- 
teurs oa  minimum  et  ob  maximum,  qui  correspondent  à  w  = —  - 
et  £^  = 1-  (o'.  L'indice  zéro  se  rapporte  au  point  a,  l'indice  1 


224  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

se  rapporte  au  point  6.  On  a  (p.  209) 

PO<0,       p.<0,        (^,)^<0,        (3ijJ^,^       ,j,^.J^. 

La  pression  est  du  côté  de  la  concavité  (p.  ao6).  Il  n^j  a  jamais 
plus  d'une  tangente  issue  de  Torigine  (p.  209).  Quand  on  va  de  b 
vers  a,  la  variation  totale  de  Tangle  polaire  est  de  même  sens 
qu'au  début  de  Tare  (p.  214)* 

D'après  ces  résultats,  on  voit  que,  pour  i^^jw,  la  courbe  a 
l'aspect  déGni  par  la  Jig,  9.  Au  début,  quand  v  est  infiniment 
voisin  de  co,  l'arc  ba  est  infiniment  petit,  infiniment  courbé  et  à 
distance  presque  constante  de  l'origine.  Quand  r  =  |(o,  le  som- 
met a  vient  à  l'origine;  puis,  v  dépassant  --(o,  le  sommet  a  fran- 
chit l'origine,  la  courbe  présente  l'aspect  de  \^  Jig.  10.  Dans  la 
suite  des  valeurs  croissantes  de  (^,  l'angle  ^,  toujours  négatif, 
devient  infini  en  valeur  absolue  et  la  boucle  dont  a  est  le  sommet 
exécute  autour  de  Torigine  des  circonvolutions  de  plus  en  plus 
nombreuses. 

Passons  maintenant  aux.  cas  C|  et  D,  qu'on  obtient  successive- 
ment en  faisant  décroître  v  depuis  (o  jusqu'à  ia  d'abord,  puis  de- 
puis 'la  jusqu'à  zéro.  L'arc  S\  est  limité  parles  rayons  vecteurs 

oa  maximum  et  ob  minimum,  qui  correspondent  à  w  = et 


//  = -h  co 

•X 


Pour  le  cas  C|,  on  a  (p.  206) 

La  pression  est  du  côté  de  la  convexité  (p.  ao6).  Il  y  a  une  tan- 
gente issue  de  l'origine.  Quand  on  va  de  a  vers  6,  la  variation  to- 
tale de  l'angle  polaire  est  de  sens  opposé  à  celui  de  la  variation  de 
Fangle  au  début.  La  courbe  affecte  la  forme  donnée  par  Isijiff-  1 1 . 
L'arc  ab,  quand  v'  est  infiniment  voisin  de  (o,  est  infiniment  petit, 
infiniment  courbé,  et  les  rayons  vecteurs  sont  presque  constants. 
Pour  le  cas  D,  le  seul  changement  consiste  en  ce  que  pi  est  né- 
gatif. Au  passage  de  v  parla  valeur  2 a,  naît  une  inflexion.  Cette 

inflexion   naît  au   sommet   b:   car  on  a  alors (ù'=a  —  (o'. 


CHAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  FLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.       '220 

p"(  -  —  w'  )  r-  p''(a  -r-  m'),  et  a   -  co'  est  une  racine  de  la  fonction 

p' (l.  I,  p.  io8).  La  courbe  présente  Taspect  de  l'd  /ii,^,  12;  puis, 
i^  diminuant  de  plus  en  plus,  Tare  ab  exécute  autour  de  Torigine 
des  circonvolutions  de  plus  en  plus  nombreuses. 

En  résumé,  les  formes  de  la  courbe,  pour  A  1  o,  se  présentent 
dans  Tordre  suivant  : 

,,    \     «'^      ^'      ^'> »•    9» 

'  /  5  ro   '  t'    ;  uo ylfi",  10. 

< Il       'À a       V       co y/ji;'.  1 1 . 

I)  o       i'       'za.... y//,'.  1*2. 

Les  formes  C|  et  D  se  continuent,  mais  il  n'y  a  aucune  défor- 
mation continue  qui  fasse  passer  de  Cj  à  Ci  ;  car  les  formes  qui 
correspondent  -a  v  -^  to  sont  des  formes  limites  qu'on  ne  peut  re- 
présenter par  un  tracé. 


Courbe  élastique  sans  pression,  déduite  de  la  précédente. 

Supposons  maintenant  que,  i^  tendant  vers  co  (ou  (O2  si  A  -  :;  o), 
X  soit  infini,  de  telle  sorte  que  aj/r  ait  une  limite  finie  û,  et 
qu'ainsi  l'arc  s  ait  un  rapport  fini  d  avec  la  variable  t.  La  for- 
mule {'^2)  donne  pour  x  ;  iy  une  quantité  infinie,  mais  nous  al- 
lons la  développer  comme  il  suit. 

On  a  d'abord,  en  posant  v'  -  co  •{-■  ur  (t.  1,  p.  170), 

et,  par  la  formule  de  Tavlor, 

-  (  i^  +  i,  _  •}  „.  j  -   -  (  ;^"   , .  it-     .V  j      .1  .^  ^'  (  ~  -:-  il    -  »•)  .... 

de  telle  sorte  qu'il  vient,  si  I'od  se  borne  aux  termes  du  premier 
II.  iS 


226  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

ordre  par  rapport  à  rinfiniment  petit  çv, 


^    4-  iV  1  ...  I  gT^iW-îr,<r  ^cr.iv 


2r.//. 


D*autre  part,  on  a  aussi 

gî*YÇM  _  gîYii/  g-wvirpco  _  eî/i/^(  I  —  iwitpvo...). 

Prenant  Tangle  <j)  égal  à  zéro,  nous  aurons  donc,  pour  le  dévelop- 
pement de  la  formule  (aa), 

[|  est  manifeste  que  les  termes  purement  imaginaires,  au  second 
membre,  contiennent  le  facteur  çv,  dont  le  produit  par  a  donne 
une  quantité  finie.  Ainsi  l'ordonnée  ^  reste  finie;  quant  à  l'ab- 
scisse, c'est  la  partie  indépendante  de  t  qui,  dans  son  expression, 
devient  seule  infinie.  Si  donc  Xq  est  l'abscisse  d'un  autre  point  ar- 
bitraire sur  la  courbe,  x  —  Xq  reste  fini.  La  courbe  a  donc  bien 
une  limite  finie;  seul,  le  centre  des  forces  élastiques  s'est  éloigné  à 
l'infini  dans  la  direction  de  l'axe  des  x. 
Si,  dans  la  formule 

l(u-\-  V)  —  tu  —  li'  =  ~   — — - —  =  z  =  ■  -     '-^  , 

apw  —  ptf  'ip 

on  suppose  v  — •  (o,  on  obtient,  en  remplaçant  u  par  —  -  -h  iV, 

f^a  partie  réelle  de  î^f — \-  it]  est  donc ou  -  —  -  ,  et  l'on 

en  déduit 

£^  /'  1  _   '  \ 


X  —  x^  —  —  %wa, 


po  étant  le  rayon  de  courbure  qui  répond  à  l'abscisse  Xq,  Puisque 


CHAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      227 

xiv  a  une  limlle  finie,  si  Von  suppose  r  infiniment  voisin  d^ une 
demi-période  et  a  infini,  de  telle  sorte  que  7.p'v  ait  une  limite 
finie,   la  courbe  limite  a  cette  propriété  que  la  courbure  en 
chaque  point  est  une  fonction  linéaire  de  V abscisse. 

C'est  la  définition  trouvée  (p.  i()5)  pour  la  courbe  élastique 
sans  pression.  On  devait  s'y  attendre,  puisque  A,  donné  par  la 
Ibrinule  (i3),  est  ici  nul,  comme,  en  effet,  cela  doit  être  d'après 
la  formule  (2),  quand  la  pression  devient  nulle. 

La  quantité -^;;^  n  est  autre  que  ^p  ^  (t.  1,  p.   iy4)î  en  ex- 

trayant  la  racine  carrée,   nous  pouvons   prendre  un  signe  arbi- 
traire, car  il  importe  peu  ici  de  changer  le  sens  des  axes.  Mettons 

Nous  avons,  d'autre  part, 

a  —  lima  j>'((o  -  -  •>.  (i-;  —  f.oLiv  j>"(u. 

D'après  ces  égalités,  l'expression  de  x  —  Xo  devient 


.r 


û^  /  I  I  \ 

—  j-o-=  — ). 


C'est  aussi  ce  que  l'on  peut  trouver  par  le  moyen  de  l'expres- 
sion (I  1)  pour  /•*-.  En  effet,  on  voit  que  /•  a  pour  partie  principale 


i  ^^  ;  par  suite,  la  partie  principale  de  /* -i- /'o  est  ay  ajV'o). 
On  en  conclut  (1 1,  ao) 


La  différence  r  —  ro  a  pour  limite  la  différence  des  abscisses;  on 
retrouve  ainsi  la  formule  précédente. 

La  force  élastique  F,  constante  en  tous  points  de  la  courbe, 
étant  multipliée  par  œ  —  Xq,  doit  reproduire  le  moment  Qéchis- 

sant  El  ( ).  On  a  donc 


228  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

comme  on  l'obtient  aussi  en  prenant  la  limite  de  /?r  =  8EIAr. 
Pour  obtenir,   en  même  temps,  Tabscisse  sous  une  nouvelle 
forme  et  Tordonnée,  employons  la  formule  d'addition  des  argu- 
ments dans  les  fonctions  J^,  à  l'égard  des  arguments h  iV,  —  i7, 


•A 

10 


—     ;  elle  nous  donne 


il) 
pit  —  p- 

7. 


L'expression  de  x  -^  iy  devient  ainsi 


y/!^r,-i< 


x  -^  iy  =  OL^/  *-^-^  I    I  —  \wX, \-iw '- 4  t»^*^  P w 

pit—,p~ 


,r:,        P''^ 


-h  2  it'  T)  —  ^W^lt  —  }.M 


pU-p- 


En  supposant  que  Xq  réponde  à  <  :^^  o  et  remplaçant  olw  par  son 
expression,  on  obtient 


P  - 

X  —  ar©  = 


{3îi)  '  ^  ^■^- 

Ûe  /  1)'// 


/ h  21  Ç  t/  -^  7.  it  J)  U)  \  . 


Les  formes  de  la  courbe  élastique  sans  pression  se  déduisent, 
sans  nouvelle  discussion,  de  celles  qu'on  a  trouvées  pour  la  courbe 
avec  pression  : 

Iq  >  o,  107653. . . .  /ig,  I  5,  déduite  de  la  Jlg.  i , 

^  =  o,  107653 fig.  14,  déduite  de  la  Jig.  4, 

q  <  0,107653 fig.  1 3,  déduite  de  la  yî^.  3. 

A  r>  o       Jig,  16,  déduite  de  la  Jig.  9  ou  11. 


CHAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.       22g 


Courbe  élastique  sans  pression,  trouvée  directement. 

C'était  icî  un  exercice  utile  et  naturellement  indiqué,  déduire 
des  équations  de  la  courbe  générale  celles  de  la  courbe  élastique 
sans  pression.  Le  calcul  direct  n'offre  aucune  difficulté,  mais 
donne  lieu  à  une  remarque  importante. 

En  écrivant  que  la  courbure  est  proportionnelle  à  l'abscisse  et 
prenant  convenablement  l'origine  des  coordonnées,  on  obtient 
l'équation 

ils    (h-         as    as* 


f/jr 

Multipliant,   aux  deux  membres,   par  -j-  et   tenant  compte  des 
identités 

fl.r  f/^.r        (Iy  d^  y 


ds    ds'         ds    ds' 


m-  m  -^  ■■ 


on  en  conclut 


et,  en  intégrant, 


dsï  ~  -  •      ds 


-;-  -r-7  =  T  3.r^. 


V 


I 


L'élimination  de    ,-  conduit  ainsi  à  l'équation 

ds  ^ 

(4i.)  (^£)\.^-i';-\'ir■^)■', 

d'où  l'on  voit  que  x  est  une  fonction  elliptique  de  s.  En  faisan I 
rinversion  suivant  les  procédés  donnés  au  tome  T,  on  rencontre 
cette  circonstance  particulière  que  le  pol}nôme  du  quatrième  de- 
gré est  ici  bicarré  et  qu'ainsi  p't^,  d'après  la  formule  (54)  ^'^  '•* 
page  I20  (t.  1),  est  nul.  L'argument  v  est  donc  une  demi-pé- 
riode. On  voit  ainsi  que  l'expression  (Sg)  de  x  coïncide  exacte- 
ment avec  celle  que  fournit  le  procédé  général  d'inversion,  sous 
la  seconde  forme  exposée  au  tome  I  (p.  \?>i).  si  l'on  en  fait  l'ap- 
plication à  l'égalité  (  i  i  ). 


23o  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

La  courbe  actuelle  peut  aussi  être  envisagée  comme  un  cas  par- 
ticulier de  la  courbe  élastique  gauche,  qui  a  été  considérée  à  la 
fin  du  Chapitre  111.  EfTectivement,  supposons,  dans  les  équations 
différent ielles  de  la  page  i4?.,  a  =r=  S  =^  o  et  y  =  o,  puis  mettons-y 
la  lettre  y  au  lieu  de  z;  ces  équations  se  réduisent  ainsi  à  la  seule 
équation  (4o)«  Pour  retrouver  ici  les  formules  elliptiques  qui  peu- 
vent se  déduire  des  formules  établies  au  Chapitre  III  pour  l'élas- 
tique gauche,  éliminons  x  entre  les  équations  ci-dessus.  Nous 
trouvons  ainsi 

C'est  bien  Téquation  obtenue  au  début  du  Chapitre  III  (p.  83)  où 

l'on  suppose  a  =  S  =  o  et  où  Ton  remplace  cosCZ  par  ~' 

Le  calcul  direct  peut  donc  conduire,  pour  la  courbe  élastique 
actuelle,  à  des  formules  elliptiques  qui  rentrent  dans  celles  du 
Chapitre  111,  tout  aussi  bien  qu'à  des  formules  rentrant  dans  celles 
du  présent  Chapitre.  Mais  ces  deux  groupes  de  formules  sont  fort 
différents.  On  y  remarquera  en  particulier  que,  dans  les  formules 
du  Chapitre  III,  le  discriminant  des  fonctions  elliptiques  est  tou- 
jours positif;  dans  celles  du  Chapitre  actuel,  au  contraire,  il  est 
positif  ou  négatif  suivant  les  cas.  Ces  fonctions  elliptiques,  d'in- 
variants différents  et  dont  les  arguments  varient  proportionnelle- 
ment à  l'arc  de  la  courbe,  c'est-à-dire  proportionnellement  entre 
eux,  sont  liées  entre  elles  par  des  relations  algébriques  très 
simples.  Elles  nous  offrent  un  premier  exemple  de  faits  apparte- 
nant à  la  théorie  générale  de  la  transformation. 


Prisme  dlroit  chargé  debout. 

Soit  une  verge,  naturellement  droite,  encastrée  verticalement 
en  l'une  de  ses  extrémités  a.  L'autre  extrémité  ^i  supporte  un 
poids  P.  Il  n'y  a  pas  en  jeu  d'autre  force.  On  demande  les  formes 
d'équilibre. 

Ces  formes  appartiennent  à  la  courbe  sans  pression.  L'équilibre 
exige  que  la  force  élastique  F  soit  verticale  et  égale  à  P;  de  plus, 
à  l'extrémité  ^i,   où  n'agit  aucun  couple,  la  courbure  naturelle 


CDAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      23  I 

doit  être  conservée;  à  l'extrémité  a,  la  tangente  doit  être  verticale. 

La  courbure  naturelle  étant  nulle,  ^i  est  un  point  d'inflexion. 
La  tangente  en  a  devant  être  parallèle  à  la  force  élastique,  ce 
point  a  est  un  sommet. 

Les  formes  d'équilibre  appartiennent  donc  aux y?^.  i3,  i4,  i5, 
qui  correspondent  au  discriminant  négatif.  Dans  les  fig,  i4  ou  i5, 
la  différence  des  paramètres  t^  pour  les  extrémités,  est  un  quart  de 

période  — !  ;  car  les  inflexions  sont  également  distantes  de  deux 

sommets  consécutifs  (p.  219).   Dans  la  Jig,  i3,  cette  difTérence 

peut  être  (anH-  i)  — ??  n  étant  un  entier  quelconque. 

En  écrivant  que  le  poids  P  est  égal  à  la  force  élastique  (38),  on 
a  d'abord 

V  =  — -  /uj/co,. 

La  seconde  équation  s'obtient  en  exprimant  que  l'arc  aat  a  la 
longueur  /  de  la  verge;  on  a  donc  (i5) 

/  =  (  y»  /i  -^- 1  )  a  — 4  • 

'M 

En  éliminant  û,  on  obtient  une  condition  qui  fixe  les  éléments 
invariables  des  fonctions  elliptiques  à  employer 


Le  radical  doit  naturellement  être  pris  ici  positif. 

En  désignant  par  q  la  même  quantité  qu'à  la  page  21  5, 


.» .    ' 


et  observant  qu'on  a 
on  a,  d'après  (37), 


/jVto,  ^  _  J_  ^  _  e^ 
V       2  L*  3'«w; 

Il  vient  ainsi 


232  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

La  demi-période  w'^  joue  ici  le  rôle  de  w,  en  sorte  que  le  second 
membre  a  pour  expression  celle  de  (  —  yy  1  où  Ton  remplace  q 
par  i\lq-  Donc  (t.  f,  p.  45 1) 

Cette  équation,  o\iq  est  l'inconnue,  a  manifestement  une  racine,  el 
une  seule,  comprise  entre  zéro  et  l'unité,  sous  la  condition  néces- 
saire et  suffisante  que  l'on  ait 

I. 


(/i-hi)'El7:« 

Si  donc  — 1/ p7  est  compris  entre  2/?  -     1  et  2/1  4-  3,  il  existe, 

pour  la  verge  dont  il  s'agit,  n-f- 1  figures  d'équilibre,  outre  la  figure 
droite;  elles  correspondent  aux  fonctions  elliptiques  où  q  est  la 
racine  d'une  des  équations  (4^)»  dont  le  nombre  total  est  /i  -h  i . 
Si,  au  contraire,  on  a 


ir  V    El 


I. 


il  n'existe  plus  aucune  de  ces  figures  d'équilibre;  la  forme  droite 
est  seule  possible.  On  en  conclut  que,  si  cette  dernière  condition 
est  remplie,  la  verge  on  prisme  droit  chargé  debout  est  en  équi- 
libre stable. 

On  aurait  pu  tout  aussi  bien  employer,  au  lieu  de  çr  ==  e    ***«  , 

la  quantité  ^  ***"  ,  ce  qui  n'eût  amené  aucun  changement  dans  les 
calculs.  Le  second  membre  (42)  reste  inaltéré  si  l'on  y  met,  au 
lieu  de  q^  la  quantité  q^  liée  à  q  par  la  relation 

loff-  loc —  —  7:*. 


Anneau  comprimé  normalement. 

Un  anneau  circulaire  est  soumis,  sur  tout  son  périmètre,  à  une 
pression  normale  uniforme.  On  demande  ses  figures  d'équilibre. 


CHAPITRE  V.   —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.       ^3.^ 

Les  conditions  propres  îï  délcrinincr  les  (Ucmenls  des  formules 
sont  les  suivantes  :  i"  la  courbe  doit  être  fernirc;  '?P  son  péri- 
mètre doit  être  égal  à  celui  de  Tanneau.  Il  suffit  de  regarder  les 
figures  pour  s'assurer  que  les  formes  3  et  7  sont  seules  possibles. 
On  en  conclut  que,  pour  Texistence  de  figures  d'équilibre  autres 
que  la  forme  circulaire,  il  faut  que  la  pression  soit  extérieure;  en 
second  lieu,  ces  formes  appartiennent  à  des  courbes  où  le  discri- 
minant est  négatif  et  où  l'on  a  encore 

</         t>  I  107653  ....  V  >  \  102  (p.  'l>!i  ), 

La  question,  on  le  voit,  ne  concerne  que  les  anneaux,  compri- 
més extérieurement.  Quant  au  cas  où  la  pression  est  intérieure, 
la  théorie  actuelle  indique  la  stabilité  d'équilibre  quelle  que  soit 
la  pression. 

La  condition  que  la  courbe  soit  fermée  exige  que,  partant  d'uu 
sommet  a^  on  y  revienne  quand  le  paramètre  t.  croît  constamment. 

Ce  paramètre  /,  étant  zéro  au  début,  est  wn-}-  pour  tout  sommet 

homologue  à  a.  En  même  temps,  l'angle  des  ra\ons  vecteurs  cor- 
respondant aux  deux  sommets  est  2/?'L;  ce  doit  être  'it..  Ainsi,  la 

première  condition  c'est  que  -  soit  l'inverse  d'un  nombre  entier. 

Comme  on  a  <\;>f  (02,  h  est  donné  par  la  formule  (^ii);  ainsi  la 
première  équation  du  problème  est 

les  inconnues  sont  q  et  V, 

^<q  <  I,       q  <  V<  i: 

/^  est  un  entier  positif  arbitraire,  au  moins  égal  à  'x  nécessaire- 
ment, puisque  le  second  membre  est  essentiellement  inférieur  à 
l'unité. 

Soit  p  le  rayon  de  l'anneau;  son  périmètre  2*ro,  d'après  (i.Vi, 
fournit  l'égalité 

27:0  -     -  an  i'.5t//  — -  • 
'  i 


234  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

On  a,  d'autre  part  (2),  (  i3), 

P-  -■  \  -  —- L- 

8E1  2a3|y2i>' 

En  éliminant  a,  constante  arbitraire  d'homogénéité,  on  obtient 

équation  dont  le  second  membre  peut  être  exprimé  en  fonction 
de  V  et  q.  On  a  ainsi  les  deux  équations  (4^),  (44)  pour  déter- 
miner ces  deux  constantes. 
D'après  (27),  on  a 

dv^  i    * 

Mais,  suivant  l'expression  de  V  en  fonction  do  v  (p.  vi8j, 


d\       ir.  ^ 
-TT  =  —di>\ 

V  tOj 


par  conséquent, 


d^  _  ir,  ^d^  _      ii:  f    —  aV     ^     iq    /  1        , 

Soient  a,  6  les  sommes  des  deux  séries  (43),  (4^)-  Si  l'on  sup- 
pose q  infiniment  petit  et  V  fini,  on  a 


i-V  ,       V(i-  V) 


CHAPITRE  V.  —  COURBE  ÉLASTIQUE  PLANE  SOUS  PRESSION  NORMALE.      '>.35 

d'où  résulte 

/>=  Ja(i  — ««). 

Cette  valeur  de  6,  en  fonction  de  «,  est  une  valeur  limite;  c'est 
aussi  une  limite  inférieure,  et  nous  allons  montrer  que,  a  étant 
positif,  on  a  toujours 

(46)  />:    -J-ad-a»). 

Posant,  en  effet,     _^ . -,  =  «/,  on  déduit,  des  séries  (43),  (.4^)' 
celle-ci 

dont  tous  les  termes  sont  positifs.   On  peut  donc  conclure 

3  a'— «'3 


h-\-\ay> 


Mais  la  fonction croît  avec  a',  tant  que  o!  est  inférieure  \, 

Tci  a!  est  inférieur  à  Tunîté.  L'inégalité  a  donc  lieu  a  fortiori  si 
Ton  remplace  <?'  par  a^  qui  lui  est  inférieur.  Cette  substitution 
fournît  l'inégalité  demandée  (46). 

Le  problème  est  donc  impossible  si  l'on  n'a  pas 


P'i 


rA 


Ùi'-T^) 


4/1^ Kl  "    4 

(47)  kT  "*'*'"■''        "-'^• 

Voici  une  condition  nécessaire  pour  qu'il  existe  des  figures 
d'équilibre  autres  que  la  figure  circulaire.  Cette  condition  n'esl 
pas  satisfaite  si  l'on  a 

(48)  ^   :3. 

On  en  conclut  que  la  condition  (48)  assure  la  stabilité  de  l'é- 
quilibre. 


236  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Dans  une  étude  plus  approfondie,  on  doit  se  demander  sî  l'iné- 
galité (47)  assure  l'existence  de  solutions  pour  les  équations  (43) 
et  (44)'  On  trouvera,  sur  ce  sujet,  des  détails  complémentaires 
dans  Je  Mémoire  cité  en  tête  de  ce  Chapitre.  La  condition  (47)  "^ 
suffit  pas  et  doit  être  complétée  ainsi 

(/l— l)(-2/2  —  l)(3/î     -  i)>  4^   >/l»—  I. 

Mais  nous  passons  ces  détails,  dont  la  reproduction  nous  entraîne- 
rait hors  des  limites  de  cet  Ouvrage. 


GHAPITRK  VI.   —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       '^Sy 


CHAPITRE  VI. 


LIGNES  GEODESIQLES   DES  SURFACES   DE  RÉVOLUTION 

DU   SECOND   DEGRÉ. 


KquuLions  différcnlicllcs.  Surfaces  du  second  degré;  inversion.  Expressions 
elliptiques  des  constantes.  —  Discussion.  Lignes  gcodésiques  singulières  de 
la  surface  gauche  de  révolution.  —  Lignes  géodésiques  conjuguées.  -  Liai- 
son entre  les  lignes  géodésiques  et  riicrpolliodie.  —  Points  imaginaires. 
Comparaison  des  arcs  sur  une  nit^me  ligne  géodésique.  —  Propriétés  d'une  classe 
de  surfaces  développables.  -  Développable  ayant  pour  arête  de  rebroussement 
une  ligne  géodésique  de  surface  du  second  degré,  de  révolution.  —  Surfaces 
(.'oiifocales.  —  Cas  où  la  surface  confocale  rencontre  la  ligne  géodésique.  - 
Surface  confocale  inscrite  dans  les  développables.  —  Points  homologues.  • 
Théorèmes  sur  les  arcs.  Méridiens.  Théorème  sur  les  arcs  (l'ellipse  el 
d'hyperbole.  —  Propositions  sur  la  fonction  ^.  --  Les  lignes  géodésiques  des 
surfaces  de  révolution  du  second  degré  ne  sont  pas  algébriques.  Exemple 

d'une  courbe  analogue,  mais  algébrique.    -  Exemple  d'herpolhodic  algébrique. 


Équations  différentieUes. 
Soit  Z  une  roiiction  de  la  coordonnrc  :;,  cl 

(I)  X'—y^-^iL 

l'équalion  d'une  surfaee  de  révolution.  Les  équations  difl'érentielles 
des  lij^nes  géodésiques  sur  celle  surlace  sont 

(t.  s*  (is-  ^  d>^ 

L'arc  de  la  courbe  est  a*,  et  ces  équations  expriment  que  Je  plan 
osculateur  est  constamment  normal  à  la  surface.  Si  l'on  regarde 
la  courbe  comme  la  irajectoire  d'un  point  matériel  astreint  seule- 
ment à  rester  sur  la  surface,  on  peut  envisager  s  comme  désignant 
le  temps  \  N  est  la  moi  lié  de  la  réaction  exercée  par  la  surface. 


238  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Des  deux  premières  équations  se  déduit  l'intégrale  des  aires 

dv  dx 

puis  les  relations 

f(i7-(ë)'j<--^-'-(4:-.^:)'.(.s.rf)'. 

dx  dy       _,  dz 

X  _—  H- y  -y-  =  Z     ,-  , 
ds      "^   ds  ds 

jointes  aux  relations  (i,  2),  donnent  celle-ci 

où  les  variables  sont  séparées.  En  difTérentiant  aux  deux  membres 

d^z 
et  remplaçant  -r-j  par  —  NZ',  on  obtient,  pour  la  réaction  N,  l'ex- 
pression toute  connue 

Pour  trouver  ensuite  x  et^,  on  pose 

^-+-'>=^X,         x  —  iy  =  \, 

puis,  écrivant  la  relation  (2)  sous  la  forme 

I  ^V       I  d\  _  ic 
^^^  X'57""Y  177"  Z' 

on  fait  dépendre  le  rapport  X  :  Y  d'une  nouvelle  quadrature,  tan- 
dis que  le  produit  XY  =  aZ  est  déjà  connu. 

Surfaces  du  second  degré  ;  inversion. 
Soit  choisie,  pour  Z,  la  fonction 


z  =  "li,     ="' 


CHAPITRK  VI.   —  LIGNES  UÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       '>/6() 

en  sorte  que 

*.î        ..V*  w* 

représente  une  des  quatre  surfaces  du  second  dejjré  de  révolution 
à  centre,  savoir  : 

Un  ellipsoïde  aplati,  si a*  /   /;*  >  o, 

Un  ellipsoïde  allongé,  si 6*  ;..   a*  ;.  ■  o, 

Un  hyperboloïde  à  une  nappe,  si...  a^  ..     o  \.f^*<, 

Un  hyperboloïde  à  deux  nappes,  si.  0^  .      o   >  a*. 

En  prenant  z-  pour  inconnue,  au  Heu  de  :;,  on  écrira  l'équa- 
tion (3)  sous  la  forme 

(7)  ^1       [    ^^^    J    -  -        -  ,---    -   ,,i    ■--- 

Soient  posés  maintenant 


(«) 


a*  —  r^ 


.9.»  -3 -.  T*(<?,.  —  pai: 

r 

on  en  déduira 


^9«) 


j  rt'  —  c-  ,^  ^         .,  , 

f ^^ 0^    —    z*    =  T'  {   I)  W   —   Cy  ) . 


Tenant  compte  de  la  relation 
on  conclut  maintenant  de  l'équation  (7) 


ou  bien,  en  extrayant  la  racine  carrée, 


,-,0)  _^._^_.,e,    -j,«,, 


24o  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Voici  donc,  par  une  intégration,  l'expression  finie  de  l'arc  s 


(il)  s  =  r: (  e^w -i- Çw) -i- const. 

Pour  effectuer  ensuite  l'intégration  dans  l'équation  (5  ,  il  faudra 
mettre  Z,  à  un  facteur  constant  près,  sous  la  forme  pu  —  pr.  Ceci 
conduit  à  introduire  un  argument  constant  Vy  en  remplaçant  les 
égalités  (8)  par  celles-ci  : 


(!•..) 


Tî(ey-pp)  =  — -, 


a'' 


d'oii  l'on  conclut 


par  quoi  l'on  transforme  l'égalité  (lo)  en  celle-ci 
On  trouve,  d'autre  part, 

■  ■  »    ^       »     ""  ■     ■■■   ■    -  —  '— —      — -  ■  • 

Z   du  ( ^a  —  P ^ )  (P  "  —  P ^  ) 

Voici  donc  ce  que  devient  l'équation  (5)  : 

(i5)      !   du   ^^' Y  ~       («a  — pp)  (pw  — pi') 

(  =Ç(tt-f-i')  — Ç(w  — p)  -2!;(i'-T-a>a)-h2r,a. 

L'expression  (i4)  de  aZ  ^^XY  donne,  d'autre  part, 
du     ^  pu  —  pv 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.      2^1 

il  en  résulte 

d'où,   par  intégration,  en  dénotant  d'une  manière  appropriée  la 
constante  arbitraire, 


IX    -       Etv—- — —  e 


f     l  =^  —  r;  V ^ 

La  constante,  mise  devant  l'expression  de  Y,  est  choisie  d'ac- 
cord  avec  l'expression  de  aZ,  que  doit  reproduire  XY. 


Expressions  elliptiques  des  constantes. 

Les  formules  (12)  fournissent  les  éléments  elliptiques  en  fonc- 
tion des  constantes  primitives.  Inversement  on  en  tire  les  expres- 
sions de  ces  constantes  parles  éléments  elliptiques: 


ai  =  z^ »^ , 


ea    -  e^ 


(17}  {  b'^=-J(ea-ps^^), 


-  t2  ^^«  — p^)^^y  — p^) 


c  —  Z' 


e^  —  e, 


En  prenant  de  diverses  manières  les  indices  a,  j3,  y  et  l'argument 
v^  on  obtiendra  les  divers  cas  qui  peuvent  s'offrir,  soit  relativemenl 
à  la  nature  de  la  surface,  soit  à  la  nature  de  la  ligne  géodésique. 
L'examen  de  ces  divers  cas  va  faire  l'objet  d'une  discussion,  que 
l'on  pourrait  fonder  sur  l'étude  de  la  formule  (7),  mais  qui  sera 
plus  intéressante  si  l'on  prend  pour  point  de  départ  les  formules 
elliptiques. 

Discussion. 

Les  Conditions  nécessaires  et  suffisantes  pour  que  les  équations 
(16)  et  (y)  représentent  une  courbe  réelle  sont  les  suivantes. 
7  étant  supposé ,  comme  il  est  loisible ,  être  une  constante 
réelle. 

II.  j6 


9.42  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

1°  La  quantité  ip'vdu  doit  être  réelle; 

a**  Les  quantités  c^,  z^,  Tj  doivent  être  réelles  et  positives. 

Il  est  d'ailleurs  sous-entendu  que  le  discriminant  est  positif, 
puisque  les  racines  eot»  ^a?  ^y  sont  réelles. 

Ces  conditions,  évidemment  nécessaires,  sont  suffisantes;  on 
peut  le  voir  ainsi. 

Comme  pw  et  pç'  sont  nécessairement  réels,  on  voit  que  les 
conditions  relatives  à  ip'vdii  et  à  c^  assurent  la  réalité  de  ds  (  i3V 

Les  expressions  (i6)  de  X  et  Y  donnent  lieu  à  l'équation  (i5). 
d'où  l'on  peut  remonter  à  l'équation  (5),  où  ds,  c,  Z  sont  réels. 
On  est  donc  assuré  de  pouvoir  déterminer  la  constante  E,  de  ma- 
nière que  le  rapport  X  :  Y  ait  l'unité  pour  valeur  absolue  (mo- 
dule). D'autre  part,  le  produit  X Y  =^  2Z  est  réel  et  positif.  On 
trouvera  donc  ainsi  pour  X  et  Y  des  imaginaires  conjuguées.  Si  z^ 
est  positif,  on  voit  que  x,  y^  z  sont  réels.  La  courbe  est  donc 
effectivement  réelle. 

La  première  condition,  relative  à  ip'vdu,  limite  ceux  des 
intervalles  ( — 00,63),  (^sî^i)»  (^aj^O^  (^«»  +00)  où  peuvent  se 
trouver  pu  et  pç'. 

Les  rangs  des  intervalles  où  se  trouvent  ces  deux  quantités 
sont  de  parités  opposées. 

La  condition  relative  à  c^  se  traduit  par  celle-ci  (17)  : 

(18)  (>a  — Pt^X^y  — Pt')(>a~^p)>  o. 

Celle  qui  est  relative  à  5-  donne  (9) 

(19)  cp  — pw>o. 

Enfin  la  condition  relative  à  Z  s'exprime  ainsi,  d'après  (12,  i4)» 

(20)  (ey  —  pv)(pu  —  pv)>  o. 

Rien  n'est  plus  aisé  maintenant  que  de  trouver  les  divers  cas 
possibles.  Voici  un  spécimen  de  la  discussion. 

Supposons  a=i,  P  =  2,  y  ^=3.  La  condition  (18)  exige  que 
pç'  soit  supérieur  à  e^  ou  inférieur  à  e^.  Soit  pt^  <<  ^3  ;  alors,  sui- 
vant la  condition  (19),  pu  doit  être  moindre  que  €2  et  se  trouve 
ainsi  dans  l'intervalle  (es,  ej).  La  condition  (20)  est  alors  rem- 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  CÉODÊSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       243 

plie.  Soit,  en  second  lieu,  pi^;>ei  ;  alors  pu,  moindre  que  e^j  est 
nécessairement  au-dessous  de  <?3,  et  la  condition  {20)  est  encore 
remplie. 

Cet  exemple  doit  suffire  et  nous  n'avons  qu'à  noter  ici  le  ré- 
sultat. Dans  chaque  cas,  on  trouve  effectivement  aussi,  d'après  les 
égalités  (17),  des  valeurs  de  a-  et  b'^  réelles  et  qui  ne  sont  pas 
toutes  deux  négatives.  La  courbe  est  donc,  non  seulement  réelle, 
mais  véritablement  aussi  une  ligne  géodésique  d'une  surface 
réelle. 

Nous  figurons,  pour  chaque  cas,  les  quantités  dans  l'ordre 
croissant.  Les  deux  premiers  cas  sont  ceux  qu'on  vient  de  discuter. 


I. 

p^'i 

•  • 

pu, 

"P' 

e%  ; 

«*  >  b^  >  0. 

11. 

pfh 

• 

'r 

«a, 

pv\ 

] 

ni. 

J>W, 

-p> 

^'T' 

^a, 

r*'  \ 

\ 

a2>o:r  ^r 

IV. 

J)  M, 

e^, 

^'a, 

•    • 

j)p; 

V. 

^OLl 

P^'-. 

^r» 

J)W, 

ep; 

b^  >  rt»  >  0. 

VI. 

pu, 

^r^ 

P^\ 

^OL-i 

^s>o::.rtV 

Il  est  à  remarquer  que,  sur  les  six  permutations  des  indices  a, 
3,  Y,  l'une  se  trouve  répétée  deux  fois,  dans  les  cas  I  et  II,  et  une 
autre  manque  complètement.  Si  l'on  avait,  en  effet,  i'a<  ^3  <i  Cy. 

pr  devrait  être,  d'après  (18),  entre  e^  et  Cy.  D'après  (ic))  et  ['20). 
pu  devrait  être  supérieur  a  p^  cl  inférieur  à  (*-  Par  conséquent. 

pi'  et  pu  devraient  être  tous  deux  dans  l'intervalle  (<?«»  ^g)?  ce  qui 
ne  se  peut,  d'après  la  condition  imposée,  en  premier  lieu,  à  ces 
deux  quantités. 

On  ne  peut  manquer  d'observer  ce  fait  singulier  que  chacun 
des  cas  I,  V,  VI  répond  à  une  surface  différente,  ellipsoïde 
aplati,  ellipsoïde  allongé,  hyperboloïde  à  deux  nappes;  sur  cha- 
cune de  ces  surfaces,  il  n'y  a  qu'une  espèce  unique  de  lignes 
géodésiques.  Au  contraire,  les  trois  autres  cas  correspondent  à  la 
surface  gauche  de  révolution,  sur  laquelle,  on  le  voit,  il  se  trouve 
trois  espèces  (liHércnles  de  lignes  géodési(|ues.  C'est  là  un  fait  sur 
lequel  il  convient  de  s'arrêter. 


Îî44  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


Lignes  géodésiques  singulières  de  la  surface  gauche 

de  révolution. 

Il  est  naturel  d'examiner  les  particularités  que  la  dégénérescence 
des  fonctions  elliptiques  entraîne  pour  les  lignes  géodésiques  dans 
les  six  cas  précédents. 

Tout  d'abord  l'hypothèse  ('a  r=:  ^g,  suivant  l'égalité  (8),  est  à 

écarter  immédiatement  comme  dénuée  de  tout  intérêt.  Elle  cor- 
respond à  une  surface  indéfiniment  aplatie,  sur  laquelle  les  lignes 
géodésiques  se  réduisent  à  des  droites  quelconques. 

L'hypothèse  <?«  =--  ey,  dans  les  cas  I  et  II,  entraîne  aussi  (^a  =  ^q  • 
il  n'y  a  pas  lieu  d'y  revenir.  Pour  les  cas  V  et  VI,  elle  entraîne 
^a  =  p<'>  c'est-à-dire  a  =  o, suivant  (17).  La  surface  de  révolution 
disparaît.  Mais,  pour  les  cas  III  et  IV,  entre  lesquels  cette  hypo- 
thèse sert  de  transition,  elle  donne  lieu,  sur  la  surface  gauche,  à 
des  lignes  géodésiques  effectives  :  ce  sont  les  génératrices  recti- 
lignes.  On  voit,  en  effet,  par  l'équation  différentielle  [j),  que, 

pour  ce  cas,  -r-  est  une  constante.  C'est  ce  qu'on  peut  vérifier  aussi 

par  le  moyen  de  l'expression  de  N.  En  utilisant  l'égalité  (4),  on 
trouve  effectivement 

et  le  numérateur  est  nul,  suivant  (8),  quand  on  suppose  e^  --Cy. 
Par  cette  môme  expression  de  N,  on  observera  que  les  lignes  géo- 
désiques, sauf  le  cas  où  elles  sont  droites,  n'offrent  jamais  de 
point  d'inflexion  en  projection  sur  le  plan  de  l'équateur. 

L'hypothèse  ey^=<?û,    pour  les  cas   IV   et  VI,  entraîne  aussi 

f»gj  =  e„,  et  ne  doit  plus  être  envisagée.  Pour  les  cas  I  et  V,  elle 
exige  pa  =  ^o,  ce  qui  donne  3  =  0*,  on  obtient  ainsi  l'équateur 
de  la  surface.  Mais,  pour  les  cas  II  et  III,  on  peut  supposer 
(?==  f'y  en  laissant  varier  pu.  C'est,  on  le  voit,  Thypothèse  qui 

r 

sert  de  transition  entre  ces  deux  cas  H  et  III.  Il  y  correspond, 
sur  la  surface  gauche,  des  lignes  géodésiques  singulières  dont 
les  équations  peuvent  s'obtenir  sans  le  secours  des  fonctions 
elliptiques,  comme  on  voit  par  l'équation  différentielle  (7).  Cette 


CHAPITRE  VI.       -  LIGNES  (iÊODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       245 

équation,  par  riiypolhèse  c-  =  a-^  devient  Intégrable,  en  eirpl,  au 
moyen  des  fonctions  logarithmiques.  En  chaque  point  de  la  sur- 
face passent  deux  de  ces  lignes  singulières,  symétriquement  incli- 
nées sur  la  tangente  au  parallèle  et  faisant,  avec  cette  tangente, 
un  angle  dont  le  cosinus  est  égal  au  rapport  des  rayons  du  cercle 
de  gorge  et  du  parallèle.  On  se  rendra  facilement  compte  de  celte 
propriété  par  le  moyen  de  Téquation  (7),  qui  fournit  la  direction 
de  ces  lignes  singulières. 

En  un  point  arbitraire  de  la  surface  de  révolution,  il  y  a  lieu  de 
considérer  ainsi,  dans  le  plan  tangent,  quatre  droites,  savoir  les 
deux  génératrices  rectiligries  G,  (V  el  les  deux  tangentes  des  géo- 
désiques  singulières  T,  T'.  (]es  quatre  droites  se  coupent  au  point 
considéré  ;  elles  partagent  le  plan  en  quatre  régions  dont  chacune 
est  composée  de  deux  angles  opposés  par  le  sommet  et  qui  n'em- 
piètent pas  les  unes  sur  les  autres.  Une  de  ces  régions  est  limitée 
par  T  et  ï',  une  autre  par  G  et  G',  une  autre  par  G  et  T,  une 
quatrième  par  G'  et  T'. 

Cela  posé,  pour  toute  ligne  géodésique  qui  passe  au  point  con- 
sidéré, la  tangente  en  ce  point  est  contenue  dans  une  des  ([uatre 
régions.  Si  elle  est  contenue  dans  la  première  région  (T,  'F),  la 
ligne  géodésique  est  de  Tespèce  11.  Si  elle  a|>partient  à  la  troisième 
ou  à  la  quatrième  région  (G,  T)  ou  (G',  T'),  c'est  alors  l'espèce  III. 
Si  elle  appartient  endn  à  la  seconde  région  (G,  G'),  la  ligne  géo- 
désique est  de  l'espèce  IV. 

L'espèce  II  présente,  en  outre,  une  distinction  géométrique 
très  simple.  La  fonction  pu  y  varie  de  —  x  à  e^  ;  z^  ne  s'évanouit 
jamais  et  devient  minimum  pour  pu=r=e,i  :  la  ligne  géodésique 
ne  traverse  pas  le  cercle  de  gorge  et  touche  un  parallèle.  Au 
contraire,  dans  les  espèces  III  et  IV,  pu  varie  bien  de  la  même 
manière,  mais  ^-,  qui  tout  à  l'heure  était  égal  à  t- (^'2  —  P^)^ 
est  maintenant  représenté  par  ^'-(ea — P")*  Sou  minimum  est 
zéro;  la  fonction  uniforme  z  s'évanouit  en  changeant  de  signe 
quand  u  franchit  l'argument  correspondant  loa-  La  ligne  géodé- 
sique traverse  le  cercle  de  gorge  et  tous  les  parallèles. 

Sous  ce  point  de  vue,  les  lignes  géodésiipies  de  l'hyperboloïde 
à  deux  nappes  (cas  VI)  peuvent  être  assimilées  à  l'espèce  II  ;  elles 
sont  tangentes  à  un  parallèle. 


2^6  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Sur  les  deux  ellipsoïdes  (I  et  V  ),  pu  varie  de  e^k  Cy  ;  toutes  les 

lignes  géodésiques  sont  tangentes  à  deux  parallèles,  symétriques 
par  rapport  à  Téquateur,  et  traversent  Téquateur. 

Lignes  géodésiques  conjuguées. 

Avec  les  mêmes  fonctions  elliptiques  et  les  mêmes  arguments, 
de  part  et  d'autre,  considérons  deux  lignes  appartenant,  Tune  à 
l'espèce  II,  l'autre  à  l'espèce  III.  Les  équations  (i6),  sans  aucune 
altération,  saufles  facteurs  constants,  s'appliquent  en  même  temps 
aux  deux  courbes. 

Par  conséquent,  à  toute  ligne  géodésique,  d^ espèce  II  ou  III y 
tracée  sur  une  surface  gauche  de  révolution,  correspond  une 
seconde  ligne  géodésique,  tracée  sur  une  autre  surface  de 
même  espèce  et  de  même  axe,  de  telle  sorte  que,  sur  un  plan 
perpendiculaire  à  cet  axe,  les  deux  courbes  aient  une  seule  et 
même  projection.  De  ces  deux  lignes,  Vune  est  de  l^espèce  II, 
Vautre  est  de  V espèce  III \  leurs  arcs  correspondants  sont  pro- 
portionnels. 

Ce  mode  simple  de  correspondance  résulte  d'un  échange  entre 
les  indices  ^  et  y.  Il  n'existe,  dans  le  domaine  réel,  que  pour  les 
espèces  II  et  III.  Les  formules  (17)  donnent  immédiatement  les  re- 
lations entre  les  quantités  a^,  6^,  c-,  relatives  à  l'une  des  lignes, 
et  les  analogues  a'^,  6'^,  c'^,  relatives  à  l'autre  : 

— -  =  ; — »  a  =  c,  c  =  <x. 

Le  rapport  des  arcs  correspondants  est  j,* 

L'échange  des  indices  a  et  y  met  en  évidence  un  lien  fort  remar- 
quable aussi,  quoique  moins  simple,  entre  les  lignes  géodésiques 
de  l'ellipsoïde  allongé  et  de  l'hyperboloïde  à  deux  nappes  (V 
et  VI). 

Les  quantités  <?i,  ^2,  e^  étant  supposées  les  mêmes  pour  les  deux 
ligues,  soient  w,  r  les  arguments  relatifs  à  la  ligne  d'espèce  V  et 
a',  ^'  ceux  qui  sont  relatifs  à  la  ligne  d'espèce  VL  Prenons 

1^'  =  (^  —  0),  tt'  —   M  -^  O), 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉOUÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.      247 

ce  qui  est  conforme  à  la  nature  des  quatre  arguments  w,  v,  u\  i''. 
Pour  la  première  courbe,  on  a,  suivant  les  égalités  (i()  s 

Y  3"  (  M  —  w"  ; 

et,  pour  la  seconde, 

1  j^M  —  V' ) 

Comme  on  a  co"-^  co  -r-  co'  cl  r^" z=lz  t,  -}-  r/,  on  voit  qu'il  suffit  de 
clioisir  les  constantes  E,  E'  pour  conclure  à  l'égalité  des  rapports 
X  :  Y  et  X'  :  Y'.  Quand  il  en  est  ainsi,  les  deux  points  qui  se  cor- 
respondent sur  les  deux  lignes  géodésiques  sont  dans  un  même 
plan  méridien.  Pour  achever  de  préciser  la  correspondance,  il  faut 
donner  les  relations  entre  les  coordonnées  z  et  z'y  ainsi  qu'entre 
les  quantités  a-,  6-,  c^,  a'-*,  6'^,  c'^.  C'est  ce  qu'on  fait  aisément 
au  moyen  des  formules  d'addition  de  la  demi-période.  On  a,  en 
effet,  suivant  les  égalités  (9,  17)  et  les  formules  d'addition 

z^z'i  ==  ô^ b'^ --  -J-z'^iey^  —  p  w)^ei  —pu') 
D'après  les  égalités  (8),  on  a  aussi 


Par  l'élimination  de  t^,  t'-,  ces  relations  se  réduisent  aux  sui- 
vantes 

i{b^  —  a'-s{b'^  —  à^)  =  b^b'^, 
]  zz  =  bb'j 
(a*—c^na'i  —  c'i)  .-=:  a*rt'^ 

dont  la  dernière  peut  être  laissée  de  coté,  comme  on  va  le  recon- 
naître. Voici  donc  la  conclusion  : 


/>^ 

— 

6'* 

)b'^ 

{a*-'C^)b^ 

\ 

T^a» 

t'«(^'»- 

a'') 

2^8  DEUXIÈME   PARTIE.  —    APPLICATIONS. 

Soient  un  ellipsoïde  allongé 

et  un  hyperboloïde  à  deux  nappes 

dont  les  axes  satisfassent  à  la  première  relation  (21).  On  éta- 
blit une  correspondance  entre  les  points  de  ces  deux  sur/aces, 
situés  dans  un  même  plan  méridien  et  conformément  à  la  se- 
conde relation  (21). 

De  cette  manière,  les  lignes  géodésiques  des  deux  surfaces 
se  correspondent.  On  voit  que  la  relation  entre  c-  et  c'^  est  une 
conséquence  de  la  seconde  relation  (21).  Elle  traduit,  en  effet,  la 
correspondance  entre  les  points  où  les  deux  lignes  géodésiques 
sont  tangentes  à  des  parallèles. 

Par  l'échange  des  indices  a  et  p,  on  trouve  de  même  un  lien  al- 
gébrique entre  les  espèces  II  et  VI.  Soient  u,  v  les  arguments  re- 
latifs à  la  courbe  de  Tespèce  II,  u'  et  v'  ceux  qui  sont  relatifs  à  la 
courbe  de  l'espèce  VI.  On  prendra 

Des  calculs  tout  semblables  à  ceux  qui  précèdent  conduisent 
ainsi  à  cette  conclusion  : 

Sur  Vhyperboloide  à  une  nappe 

si  ron  envisage  une  géodésique  tangente  à  un  parallèle  de 
rayon  c,  et  sur  Vhyperboloide  à  deux  nappes 


-'î  _i_  v'2  js'î 


une  géodésique  tangente  à  un  parallèle  de  rayon  c',  et  que  les 
deux  relations 


CHAPITRE  VI.   —  LIG:9ES  GÉODÊSIQUKS  DES  SURFACES  DK  RÉVOLUTION.      a.^J 

aient  Heu,  les  points  de  ces  deux  Usines  n^éodésifjues  (coiwcndL- 
blenienl  orienU';os),  situés  dans  un  même  plan  méridien,  se  cor- 
respondent conformément  à  l'é/^alité 

Liaison  entre  les  lignes  géodésiques  et  llierpolhodie. 

La  forme  exléricuro  des  oqualions  (i6)  est  toute  semblable  à 
celle  qu'afTectcnl  les  équations  de  riierpolliodie  (II,  i4i  p.  55). 
Mais,  dans  Therpolliodie,  pu  est  placé  entre  e^  et  ^2?  P^^  entre  e-j 
et^i,  ce  qui  n'a  lieu  ici  dans  aucun  des  six  cas.  Dans  un  seul  cas, 
celui  de  l'ellipsoïde  allon«|;é  (V  i,  pu  et  pr  sont  placés  de  la  ma- 
nière inverse.  Il  est  alors,  pour  ce  cas,  possible  de  changer  les 
équations  (i6)  en  celles  de  l'herpolbodie,  au  nioven  du  change- 
ment de  u,  r  en  iu,  iv. 

Supposons,  à  cet  effet,  que  les  fonctions  elli|)tiques  employées 
pour  la  ligne  géodésique  soient  construites  avec  les  racines  cî- 
après  : 

auquel  cas  on  les  distingue  |>ar  un  trait  supérieur,  comme  on  l'a 
fait  dans  le  Tome  I  (p.  5^,  i4*>7  'y'^)-  l^mployons  aussi  les  carac- 
tères romains  u,  v,  a,  b,  c,  au  Heu  des  italiques  correspondants, 
pour  les  éléments  de  la  ligne  géodésique,  qui  se  distingueront  ainsi 
des  éléments  de  riierpolliodie. 

Prenons 

Il  —  in,        v  -  -  iv. 

D'après  les  conventions  précédentes,  nous  avons 

f  (  u  -  -  V  1    : /3'(//     -  r  ),  ^u~i^N,  ^y-  i^i\ 

et  il  en  résulte  celte  nouvelle  forme  des  équations  (i6) 


/ 


l'z  il     ^i  u V  )        .y.  , 

\         —  --  .     —  -  ('    l')    s»'    o>lw 


25o  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

S'il  s'agit,  d'ailleurs,  d'une  ligne  géodésique  apparlenanl  à  l'es- 
pèce V,  on  a,  quant  à  Tordre  de  grandeur, 

^a  <  P  V  <  «y  <  p  u  <  e^. 
c'est-à-dire 


^1^    P^  >  Cil      pu  >•  €3 


absolument  comme  dans  le  cas  de  riierpolhodie.  Les  équations  (22) 
sont  donc  celles  d'une  herpolhodie,  dont  on  achèvera  de  détermi- 
ner les  éléments  en  prenant,  suivant  l'expression  de  G  (p.  47)? 


c'est-à-dire 


iii_Çp  =  T,  —  Ç(i^-^w)     {tr-.-rzi), 


ith       ^.  ^  I        p'i' 


jji  1   pv  —  Cl 


Dans  les  équations  (7)  de  la  page  47»  prenons,  comme  il  a 
été  dit  (p.  49)  en  discutant  ces  équations,  a  =  i ,  ^  =  3,  y  :^  •>.. 
Nous  avons  alors 

a' — h^       iz\L       p' V 


h  'I,    ps^  —  Cl 

La  comparaison  des  deux  dernières  égalités  donne  a-=  o.  Il  s'agit 
donc  ici  de  ce  cas  particulièrement  simple,  dont  il  a  été  parlé 
(p.  74)»  et  dans  lequel  l'iierpolhodie  est  engendrée  par  le  roule- 
ment d'une  ellipse. 

Les  formules  de  la  page  47  et  les  formules  (12)  actuelles  don- 
nent facilement  la  détermination  des  éléments  de  cette  herpol- 
hodie : 


tt^t 


En  conclusion,  toute  ligne  géodésique  tracée  sur  un  ellip- 
soïde de  révolution  allongé  se  projette  sur  le  plan  de  réqua- 
teur  suivant  une  courbe  qui  peut  être  engendrée  par  une  ellipse 
dont  le  centre  est  fixe  et  qui  roule  sur  ce  plan. 

Soient  a  et  b  (a  -<  b)  les  axes  de  l'ellipsoïde,  c  le  rayon  des  pa- 
rallèles qui  sont  tangents  à  la  ligne  géodésique;  soient  &  et  r 
(})  <C  c)  les  axes  de  l'ellipse  roulante  et  h  <^  b  la  distance  de  son 


CHAPITBE  YI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.      25  I 

cenlre  au  plan.  Ces  diverses  longueurs  sont  liées  par  les  équa- 
tions (aS). 

Points  imag^aires. 

Faisons,  pour  quelques  instants,  abstraction  des  lignes  géode- 
siques  et  prenons  simplement  des  équations  de  la  forme  (i6) 

OÙ  p  et  q  seront  des  constantes. 

Il  est  manifeste  qu'on  pourra  choisir  ces  constantes  /?,  g  de 
manière  que  ces  équations  représentent  une  courbe  réelle,  pourvu 
que  pV  et  p^u  soient  opposés  d'espèce,  l'un  réel,  l'autre  purement 
imaginaire.  Effectivement  on  déduit  de  là  l'égalité  (ij) 

d  .      \                p'v(C't  —  P"^ 
—  lo<r  —  —  — i —^ — . 

du      ^\  <.ea— pi')  ip w— pw) 

Par  hypothèse,  p'v.du  est  purement  imaginaire.  La  partie  va- 

X 

riable  de  log  ^  est  donc  purement  imaginaire  et  l'on  peut  prendre 

-  de  telle  sorte  que  log  y  soit  lui-même  purement  imaginaire.  En 
second  lieu,  on  a 

et  l'on  peut  prendre  pq  de  telle  sorte  que  XY  soit  réel  et  positif. 
De  cette  manière,  X  et  Y  seront  imaginaires  conjugués  et  la  courbe 
sera  réelle. 

Il  faut  avoir  soin  d'observer  la  supposition  qui  est  faite  ici  :  on 
admet  que  ii  varie  d'une  manière  continue  et  que  sa  variation  soil 
toujours  ou  réelle  on  purement  imaginaire.  Mais  u  peut  avoir  une 
partie  constante,  période  ou  demi-période,  de  nature  opposée.  Si 
Ton  modifiait  cette  partie  constante  par  l'addition  d'une  période, 
il  faudrait,  pour  rendre  la  courbe  réelle,  changer  p  et  q.  Si  l'on 
change  cette  partie  constante  sans  altérer/?  et  y,  X  et  Y  prennent 
des  valeurs  qui  ne  sont  plus  imaginaires  conjuguées,  mais  qu'on 
rendrait  telles,  en  les  multipliant  par  des  constantes. 


2 5 '2  DEUXIÈME   PABTIE.    —   APPLICATIONS. 

Supposons  donc  p  el  q  choisis  de  manière  à  rendre  X  et  \ 
imaginaires  conjugués  quand  on  considère  une  suite  d'arguments 
que  nous  désignons  généralement  par  u.  Envisageons  maintenant 
les  arguments  u!  =  aw'  -h  m,  2w'  étant  une  période  quelconque; 
soient  X'  et  Y'  les  valeurs  que  prennent  X  et  Y,  /?  et  gr  n'étant  pas 
changés.  Les  deux  fonctions  X  et  Y  sont  doublement  périodiques 
de  deuxième  espèce  et  admettent,  relativement  à  la  période  2w', 

les  multiplicateurs  [x'  et  —  > 

H" 

En  multipliant  donc  X'  par  —  et  Y'  par  jjl',  on  retrouvera  deux 

imaginaires  conjuguées. 

Ces  deux  multiplicateurs  —  et  jjl'  ne  sont  pas  eux-mêmes  imagi- 
er ' 

naires  conjugués  si  aw'  n'est  pas  de  même  espèce  quec^w,  tout  réel 
ou  tout  imaginaire.  U  est  facile  de  s'en  convaincre.  Si,  en  effet, 
on  remplaçait  aco'  par  la  période  aw,  de  même  espèce  que  du, 
X  et  Y  resteraient  imaginaires  conjugués  en  se  multipliant  par 

les  multiplicateurs  correspondants  [jl  et->  qui  sont  ainsi  imagi- 

naires  conjugués,  en  sorte  que  [jl  a  la  forme  e"î',  i^  étant  un  angle 
réel, 

On  peut  écrire  jjl'  sous  la  forme  suivante  : 

î  —  (  r\v-k-k(ù  )     -  -  (  r,a)'-7i  w  ) 

La    quantité  tjw'  —  r/w  est  un  multiple  entier  de  -\  soit  n  —  ; 

A  mm 

en  sorte  qu'on  a 

nJTCf       Ci)'  /i/ir«'-f-i'l;f»)' 

Par  hypothèse,  w'  et  w  sont  l'un  réel,  l'autre  purement  imagi- 
naire ;  de  plus,  ç  est,  à  une  période  ou  demi-période  près,  de 
nature  opposée  à  du  et,  par  conséquent,  à  w.  De  là  résulte  que 
l'exposant  de  l'exponentielle  est  ici  tout  réel,  sauf  un  multiple  de 
iiz.  Par  suite,  jjl'  est  une  quantité  toute  réelle. 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       2  >3 

En  résumé,  c'est  par  les  multiplicateurs  réciproques  et  réels 

—7  et  fx'  qu'il  faut  multiplier  X'  et  Y'  pour  les  rendre  imaginaires 

conjugués  dans  le  cas  qui  nous  occupe.  C'est  ce  qu'on  traduirait 
en  langage  géométrique  fiji^uré  si  Ton  disait  :  la  portion  de  courbe 
pour  les  arguments  u!  se  compose  delà  portion  de  courbe  relative 
aux  arguments  w,  que  l'on  fait  tourner  autour  de  l'origine  d'un 

angle  purement  imaginaire  égal  à-  logfx',    absolument   comme, 

» 

pour  la  suite  des  valeurs  de  «,  la  courbe  se  compose  d'une  por- 
tion, toujours  la  même,  que  l'on  fait  tourner  successivement  des 
angles  réels  ^,  2^}^ 

Il  faut  examiner  maintenant  ce  que  deviennent  X  et  Y  pour  des 
arguments  lî^  de  la  forme  lî^  =  w'  -h  u. 

Soient  X  (w),  Y('i))  ce  que  deviennent  X  et  Y  quand  on  y  met, 
pour  M,  une  demi-période  w;  nous  avons 

/_  _../  ^-  _J i  ^sA'Ci)  —  gîr)f-f-îA{i)  —  M" 

/?Y((o)       C(tu  — i')  *^' 

c'est  le  multiplicateur  correspondant  à  la  période  *hù  dans  la  fonc- 
tion X.  Il  en  sera  autant  pour  toute  demi-période.  Prenons  deux 
demi-périodes,  l'une  g/  comprise  parmi  les  valeurs  admises  pour  w, 
en  sorte  que 

Y  (i'")        q  ^ 

soit,  par  hypothèse,  de  la  forme  e'?,  cp  étant  un  angle  réel  ;  prenons 
ensuite  w'-f-  w",  qui  diffère  delà  première  par  la  demi-période  w', 
la  même  que  ci-dessus.  Nous  avons,  de  même, 

car  le  multiplicateur  est  [jl'jjl"  pour  la  période  20»)'  -j-  ao)".  Ainsi 

X(u>--^cu')  X(a)-) 

Yltu'-f-o)";  "^   Y((o')  -  ^^^• 

Soit  £  =  ir  I  choisi  de  façon  à  rendre  positive  la  quantité  réelle 
six'.    Si    Ton    multiplie   X(co'-ho)")   par -p-T=- et   Y((i)'-|-w")  par 


254  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


rb  y/£[ji',  le  produit  de  ces  deux  quantités  ainsi  modifiées  sera 
simplement  multiplié  par  di  i  ;  il  était  égal  à  la  quantité  réelle 

PÇLp^ —  P{'^'  ~^  ^'')]î  ^"^  ^^^  positive  ou  négative.  £n  disposant 
du  signe,  on  rendra  le  nouveau  produit  réel  et  positif.  Le  quotient 
des  quantités  ainsi  modifiées  est  égal  à  d=  e'?  ^  donc  ces  quantités 
sont  imaginaires  conjuguées. 

Prenons  maintenant  des  arguments  de  la  forme  a>'  -}-  w  ;  nous 
savons  que  X  (w'  -j-  u)  et  Y  {(*>'  -i-  u)  deviennent  imaginaires  con- 
juguées si  on  les  multiplie  par  des  facteurs  constants.  Nous 
venons  de  trouver  ces  facteurs  en  supposant  la  valeur  particulière 
u  =  lù"  ',  il  n'y  faut  rien  changer  quand  u  est  variable.  Ainsi,  en 
résumé,  si  2w'  est  une  période  d'espèce  opposée  à  du,  et  jjl' le 
multiplicateur  de  la  fonction  X  pour  cette  période  :  i®  [x'  est  une 

quantité  réelle  ;  2"  X(ç«)'4-  m)  et  ii=  y/±:  jx' Y(w'-h  /i)  sont 

V        j 

imaginaires  conjugués  ;  3°  —  X  (2w'  4-  w)  et  [x' Y(20ù'-f-  //)  sont 

H" 

imaginaires  conjugués. 

Ces  résultats  s'appliquent,  sans  modification,  aux  cas  où  les 
équations  (24  )  représentent  la  projection  d'une  ligne  géodésique  de 
surface  de  révolution  du  second  degré.  Il  faut  joindre  aux  équa- 
tions (^4)  celle  qui  donne  la  coordonnée  z,  dont  le  carré  reste 
toujours  réel,  mais  peut  être  négatif,  quand  u  est  remplacé  par 
co'  -4-  u.  En  ce  cas,  z  (w'  -h  u)  devient  réel  si  on  le  multiplie  par  L 

Dans  le  langage  figuré  de  la  Géométrie,  on  peut  dire  que  les 
arguments  dont  il  s'agit  fournissent  les  courbes  qu'on  obtient 
en  faisant  tourner  une  courbe  réelle,  autour  de  l'axe,  d'un  angle 

imaginaire  et  en  multipliant  les  ordonnées  z  par  \/ — 1. 

Les  équations  (a4),  considérées  dans  leur  plus  grande  généra- 
lité, peuvent,  avons-nous  dit,  représenter  des  courbes  qui  ne  soient 
pas  des  projections  de  lignes  géodésiques  de  surfaces  de  révolu- 
tion du  second  degré.  On  peut  leur  donner  encore  une  acception 
plus  large  en  admettant  que  le  discriminant  y  soit  négatif.  La 
courbe  est  alors  réelle,  si  pw  et  pç  sont  séparés  par  eo  et  si  l'on 
prend  6^=^  c^. 

Nous  verrons  plus  loin  que,  parmi  ces  dernières  courbes,  à 
discriminant  négatif,  il  en  est  d'algébriques,  tandis  qu'il  n'en 
existe  aucune  parmi  les  autres. 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.   205 


Comparaison  des  arcs  sur  une  môme  ligne  géodésique. 

Sur  une  môrae  ligne  géodésique,  deux  points  variables,  répon- 
dant à  des  arguments  dont  la  somme  ou  la  différence  est  constante, 
sont  liés  Tun  à  Tautre  par  des  relations  purement  algébriques, 
non  seulement  entre  leurs  coordonnées,  mais  aussi  entre  les  arcs 
qui  aboutissent  à  res  points.  C'est  ce  qu'on  va  aisément  recon- 
naître. 

Soit  w  l'argument  de  l'un  de  ces  points,  dont  X,  Y,  z  sont  les 
coordonnées.  Toute  fonction  rationnelle  de  pu  et  p' u  est  une 
fonction  algébrique  de  5,  comme  on  le  voit  par  l'égalité  (9). 

Soit  w  zfu  l'argument  du  second  point,  dont  X',  Y',  z'  sont  les 
coordonnées.  Désignons  par  s  et  5' les  deux  arcs  aboutissant  à  ces 
points.  D'après  la  formule  (m),  en  laissant  de  côté  la  constante 
arbitraire,  nous  avons 

s  Js  —  'Z L^a^  -■-  ï(*^'  -  -  "):;«]. 

On  a  d'ailleurs  (t.  1,  p.  i38) 


.  ' .-.  _:  .  .^1 


l(w.:^u)z^tu^  Iw  -^ -  - —  . 

'À    pw  —  pu 

Ainsi  la  somme  ou  la  différence  des  arcs  est  algébrique,  en 
même  temps  que  la  somme  ou  la  différence  des  arguments  est 
constante. 

Pour  le  premier  cas,  prenons  le  produit  des  coordonnées  X,  X'. 
D'après  l'expression  (16)  de  X,  on  a 


XX' =  (e-z  ^y  e^'^io.-<^ 


V-¥U>a)]iV 


t^(ll  -+-  f)  3'(  H'  ---  V H) 

C^P  (jU<^{W u) 


ce  qui  est  une  fonction  doublement  périodique  de  w,  rationnelle- 
ment exprimable  au  moyen  de  pw  et  de  p' u  (t.  I,  p.  ai 3).  Il  en 
est  de  même  à  l'égard  des  produits  YY'  et  zz^,  où,  sauf  les  fac- 
teurs constants,  ç  est  remplacé  par  —  i^  pour  l'un,  par  wp  pour 
l'autre. 

Dans  le  cas  oii  la  différence  des  arguments  est  constante,  ce 
sont  les  quotients  X'  :  X,  Y':  Y  et  z'  l  z  qui  sont  doublement  pé- 


256  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

riodiques,  et  algébriquement  exprimables  en  fonction  de  ;;.  On 
peut  d'ailleurs  passer  facilement  de  l'un  à  l'autre  cas.  En  elfct, 
sauf  changement  de  la  constante  E,  X  et  Y  s'échangent  quand  on 
change  u  en  —  u.  Comme  d'ailleurs  XY  est  une  fonction  algé- 
brique de  z^  la  liaison  entre  les  deux  propositions  est  mani- 
feste. 

Nous  allons  faire  connaître  des  propositions  de  Géométrie  qui 
équivalent  à  cette  proposition  purement  algébrique  et  qui  servi- 
ront à  la  préciser. 


Propriétés  d'une  classe  de  surfaces  développables. 

Considérons  la  fonction  doublement  périodique  de  deuxième 
espèce 

dans  laquelle  v  désigne  un  argument  arbitraire.  Cet  argument  est 
une  racine  de  la  dérivée /'(w).  On  a,  en  effet, 

et  l'on  voit  que /'(f^)  s'évanouit  pour  u  -^y. 

Soit   pris  maintenant   un   autre   argument    quelconque    \v   et 
posons 

Cette  fonction  p   est  doublement  périodique  par  rapport  à  u  ; 

XI/        \ 

de  même  aussi  son  produit  par  ^y — r-«  Dans  ce  produit,  il  subsiste 

deux  pôles  seulement  (aux  périodes  près);  ils  répondent  à 
//  =:  —  ç;  et  w  =  —  (V.  En  effet,  le  pôle  u  ^^y  du  facteur  p  est  une 
racine  de  l'autre  facteur,  et  le  pôle  w  =^  o  de  ce  dernier  est  une 
racine  de  p.  De  plus,  la  dérivée  de  p  est,  pour  u  -—  o,   égale  à 

l'unité,  tandis  que  le  résidu  de  ^, —  est  l'unité  néerative.  En  con- 
séquence,  la  somme   i  -f-  p  '-Jh-.  >  qui  a  les  mêmes  pôles  que  le 


CHAPITRE  Vf.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.      257 

produit  précédent,  a,  en  outre,  la  racine  u  =  o.  Donc  enfin  le 
produit  de  cette  somme  par  f{u)  n'a  plus  le  pôle  w  =  o;  il  n'a 
pas  non  plus  le  pôle  u  =  —  ç,  qui  est  racine  de  /{u).  Il  lui  reste 
le  seul  pôle  u  =  —  w.  C'est  d'ailleurs  le  produit  de/(u)  par  une 
fonction  doublement  périodique;  c'est  donc  une  fonction  double- 
ment périodique  de  deuxième  espèce,  avec  les  mêmes  multiplica- 
teurs que  /{u),  11  ne  diffère  de  /{u  -^  w)  que  par  un  facteur 

constant  : 

/(a)-f-p/'(u)  =  A/(a-+.iv). 

Pour  déterminer  le  facteur  A,  il  suffit  de  donner  à  u  la  valeur 
V  —  w,  qui  fait  évanouir  p  ;  11  s'ensuit  ' 

(26)  f^u)-^pf'(u)=i^^^=^f{u-^w). 

Supposons  maintenant  une  courbe  gauche  (a:),  lieu  d'un  point 
dont  les  trois  coordonnées  rectilignes  x^,  x^^i  x^  dépendent  d'un 
paramètre  u  par  trois  équations  de  la  forme  commune 

(27)  ^A  =  Ckfk{u)  =  Ck  '^^^^'^/^^  eiÇv-i:(v-^.*)ia      (A-  =  I,  2,  3). 

Considérons  le  point  dont  les  trois  coordonnées  j^^i ,  ^2?  ^3  sont 
déterminées  par  les  trois  équations,  telles  que  celle-ci 

Ce  point  est  situé  sur  la  tangente  de  la  courbe  (x).  En  faisant 
varier  l'argument  arbitraire  iv  et  laissant  u  constant,  on  obtient 
ainsi  les  divers  points  de  cette  tangente.  En  faisant,  au  contraire, 
varier  u  et  laissant  iv  constant,  on  obtient  une  courbe  (y).  Consi- 
dérant u  et  w  comme  variables,  on  voit  que  J^oj^a?  JK3  sont  les 
coordonnées  d'un  point  quelconque  de  la  développable  dont  la 
courbe  (x)  est  l'arête  de  rebroussement. 

D'après  l'égalité  (26),  en  mettant  les  arguments  en  évidence,  on 
a  pour  les  coordonnées  y,  l'expression  générale 

(28)  yA-iii)  =  "^^^^^"^"^^  ^k(u-h-  w). 

Ainsi  les  trois  coordonnées  y  d'un  point  variable  sur  la  courbe  (y) 

sont  respectivement  dans  des  rapports  constants  avec  les  coor- 

II.  17 


258  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

données  x  d'un  autre  point  variable  sur  Farête  de  rebrousse- 
ment  (x).  En  d'autres  termes,  il  existe  sur  la  développable  une 
infinité  de  courbes  homo graphiques  à  l'arête  de  rebrousse- 
ment;  les  diverses  homographies  ont  toutes,  pour  plans  princi- 
paux, les  plans  des  coordonnées  et  celui  de  l'infini. 

Celte  propriété  appartient  à  la  développable  dont  l'arête  de  re- 
broussement  est  une  ligne  géodésique  de  surface  de  révolution  du 
second  degré.  Effectivement  X  et  Y  ont  la  forme  supposée  ici 
pour  Xk\  les  arguments  tels  que  s^k  sont  égaux  à  d=  t^.  La  coordon- 
née z  a  aussi  cette  forme,  puisqu'on  a,  d'après  (9), 

.     / .<3'(m-Hù)B) 

Pour  5,  l'argument  Vk  a  la  valeur  particulière  wp.  Quant  à  l'argu- 
ment V,  il  est  égal  à  la  demi-période  (1)^. 

A  cause  de  ces  circonstances,  les  propriétés  de  la  développable 
particulière,  dont  il  s'agit  maintenant,  se  précisent  davantage. 
C'est  ce  qu'on  va  examiner;  mais  il  faut  d'abord  chercher  les  con- 
ditions pour  que  le  point  y  soit  réel  en  même  temps  que  le 
point  X, 


Développable  ayant  pour  arôte  de  rebroussement  une  ligne 
géodésique  de  surface  du  second  degré  de  révolution. 

Reprenant  les  notations  X,  Y,  5,  au  lieu  de  x<,  x^y  x^,  nous 
emploierons  aussi  les  lettres  X<,  Yi,  :;i,  au  lieu  de^i,^2jj^3* 
Nous  mettrons  encore  les  arguments  en  évidence. 

Voici,  d'après  la  relation  générale  (28),  les  coordonnées  du 
point  j  : 

^^(")  = xô;;;) ' 

(30)  {Y,(.)=^(---ffJj--^-), 

^«(«>= JC^T) 

On  remarquera  d'abord  que  a)a  n'est,    pour  aucune   des   six 

espèces  de  lignes  géodésiques  (p.  243),  l'argument  d'un  point  réel. 

Nous  supposons  u  l'argument  d'un  point  réel.  Si  alors  u  -f-  (v 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQIES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTIOX.       269 

Test  aussi,  (v  est  ou  réel  (espèce  I)  ou  purement  imaginaire,  et 
tùa.  —  <ï'  n'est  pas  l'argument  d*un  point  réel.  Effeclivemenl,  Tune 
des  valeurs  de  (v  étant  zéro,  w»  et  wa  —  tv  sont  des  arguments  de 

même  espèce.  Mais  alors  — ■— ■  et     \, * sont  des  ima£;i- 

naires  conjuguées  et  -^ — j — - —  est  réel.  Comme  aussi  X(m  +  iv) 

et  Y(u  -h  <v)  sont  des  imaginaires  conjuguées  et  ^(w  -|-  w)  réel, 
on  voit  que  le  pointy  est  réeJ. 

Si,  au  contraire,  wa  —  <v  est  l'argument  d'un  point  réel,  soit  iii 
cet  argument;  on  a  alors  w -+- iv  =  wa -h  w  —  M|.  La  diiFérence 
u  —  //<  est  ou  réelle  ou  purement  imaginaire,  et  //  4-  <v  n'est  pas 
l'argument  d'un  point  réel.  Mais  alors  u  -H  iv  et  wa  sont  des  argu- 
ments de  même  espèce,  et  le  point  y  est  encore  réel. 

Ainsi  le  point  j^  peut  être  réel,  en  même  temps  que  le  point  x^ 
de  deux  manières  différentes.  Dans  l'une,  c'est  w  -h  «v  qui  appar- 
tient à  un  point  réel;  dans  l'autre,  c'est  Wa  —  iv. 

Nous  examinerons  d'abord  le  premier  cas,  celui  où  u  -i-  w  est 
l'argument  d'un  point  réel. 

Les  équations  (3o)  étant  écrites  abréviativement 

(3i)    \i(u)=zBX(u-hiv),        Yi(w)=BoY(z^-i-«'),        Zi{u)=:Cz{u-^iv), 

cl  B,  Bq  étant  imaginaires  conjugués,  C  réel,  le  point  j'  se  déduit 
d'un  point  de  la  géodésique,  celui  d'argument  u  4-  i*',  par  une 
transformation  homographique  fort  simple  :  elle  consiste  à  mut- 

tip  lier  par  des  constantes  (y/BBo  et  C  )  les  distances  au  plan  de 
l^équateur  et  à  l'axe,  et  à  faire  tourner  autour  de  l'axe  d'un 
angle  constant  cp  =  arg.  de  B. 

Telles  sont  les  transformations  homographiques  qui  changent 
la  géodésique  en  des  courbes  tracées  sur  la  développable  dont  elle 
est  l'arête  de  rcbroussement. 

Le  cas  où  u  et  wa  —  ^^  appartiennent  à  des  points  réels  pré- 
sente les  mêmes  propriétés,  mais  sous  forme  imaginaire,  ce  que 
nous  voulons  écarter  ici  de  nos  études.  On  peut  cependant  obser- 
ver que  la  partie  imaginaire  de  ligne  géodésique,  lieu  du  point 
dont  l'argument  est  u  4-  iv,  résulte  d'une  courbe  réelle  par  une 
transformation  homographique  imaginaire.  C'est  par  une  transfor- 
mation homographique  réelle,    toute  semblable    à  la  précédente, 


200  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

et  appliquée  à  celle  dernière  courbe  réelle,  que  Ton  oblicnt  main- 
tenant la  courbe  réelle,  lieu  du  point  j>^. 

Il  est  aisé  d'obtenir  Texpression  des  deux  constantes  y/BBo  et  C, 
qui  interviennent  dans  la  transformation.  L'équation  de  la  surface 

donne 

La  première  égalité  (gci)  nous  fournil 

Posant,  pour  abréger, 

nous  en  déduisons 

(a'  — 6«)(i-hX) 


(32) 


)BB„= , 


Il  est  visible  que  X  ne  change  pas  par  le  changement  de  w  en  —  (v  ; 
car  on  a,  suivant  (9), 

Non  seulement  C^,  mais  C  lui-même  reste  invariable  par   ce 
changement.  On  a  effectivement,  d'après  (29), 

"■       z{(uol)       "  3'(cua-i-a)p)3'((ua— «^)  ~"  3'aW* 

ce  qui  est  une  fonction  paire  de  (v. 

L'invariabilité  de  BBo  peut  encore  être  mise  en  évidence  autre- 
ment. Soit,  pour  abréger, 

on  a,  en  prenant  une  période  quelconque  w, 

iX ( (O  —  W)   __      ^(iO  —  iV  -h  y)  3*10         _  |i^^, 
~~X((o)      ""  3'((o  -^v):^((u  —  w)  ^         ' 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÊSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÊYOLUTION.      261 

Les  seconds  membres  de  ces  deux  égalités  sont  égaux  entre 
eux,  d'après  la  propriété  générale  (t.  I,  p.  i88) 


(3'(ci> -+- p)e-T'i*' =  3'(ai  —  ç)e 


r.v 


On  a  donc 


B  = 


CM) 


X(ci>x  —  w)  ^  Y(«i>3i-+-«v) 


Si  B'  et  B^  désignent  les  quantités  analogues  à  B  et  Bo,  mais 
relatives  à  l'argument  —  w,  nous  avons  ainsi 

(35)  B  =  Bq,         b  =  Bq. 

Reprenant,  avec  l'angle  ç,  son  analogue  ç',  nous  concluons 
ç  =  — ç',  ces  deux  angles  étant  les  arguments  des  imaginaires 
B  et  B'.  Ainsi  les  deux  transformations  ho mo graphiques  rela- 
tives à  deux  arguments  égaux  et  de  signes  contraires  diffèrent 
seulement  par  le  sens  de  la  rotation  autour  de  Vaxe.  La  gran- 
deur absolue  de  cette  rotation  est  la  même  dans  les  deux 
transformations. 

Soit  y  le  point  conjugué  de  j-,  déduit  du  point  x  avec  l'argu- 
ment —  w,  comme  Test  y  avec  Targument  w  ;  on  voit  que  les 
lieux  géométriques  de  deux  points  conjugués  sont  deux 
courbes  égales^  dont  l'une  se  déduit  de  l'autre  par  une  rota- 
lion  autour  de  l'axe.  Ainsi  la  courbe  (y)  se  déduit  de  (jr') 
par  une  rotation  égale  à  2tp. 

Surfaces  confocales. 

Les  deux  transformations  homographiques  qui  changent  la 
courbe  (x)  en  les  deux  courbes  (y)  et  (jy')  changent,  toutes  deux, 
la  surface,  sur  laquelle  la  géodésique  est  tracée,  en  une  seule  et 
même  surface  du  second  degré  de  révolution.  D'après  Téquation 
de  cette  dernière  et  les  relations  (3i),  la  surface  transformée  a 
pour  équation 

X,Y,  z\ 


a^BBa       6»  G* 


202  DEUXIÈMR   PARTIB.    —    APPLICATIONS. 

Les  carrés  de  ses  axes  a^BBo  et  b'^C^^  suivant  (32),  ont  les 
valeurs  suivantes  : 

^     ^  \  aj  — 6;  =  a«  — 6^ 

Ainsi  les  deux  transformations  homographiques  changent  la 
surface  sur  laquelle  est  tracée  la  géodésique  en  une  surface  con- 
focale.  En  d'autres  termes,  les  sur/aces  con/ocales  coupent  la 
développable  dont  la  géodésique  est  l'arête,  suivant  deux 
courbes  distinctes,  égales  entre  elles,  qui  diffèrent  de  position 
par  une  simple' rotation  autour  de  Vaxe,  et  qui  sont  homo^ 
graphiques  à  la  géodésique. 

Les  théorèmes  précédents  donnent  des  constructions  géométri- 
ques pour  trouver  une  suite  indéfînie  de  points  sur  une  ligne 
géodésique  de  surface  de  révolution  du  second  degré,  quand  on 
donne  deux  points  et  la  tangente  en  l'un  d'eux.  Ayant,  en  effet, 
les  points  d'arguments  u  —  w  et  u  et  la  tangente  en  ce  dernier, 
on  en  déduira  le  point  u-^-w^  et  la  tangente  en  ce  point.  On 
pourra  ensuite  trouver  le  point  u-\-iw^  etc.  C'est  donc  une 
construction  de  l'addition  des  arguments.  Mais  on  ne  doit  pas 
perdre  de  vue  que  deux  points  et  la  tangente  en  l'un  d'eux  con- 
stituent des  données  surabondantes. 

Considérons  maintenant  la  longueur  /  de  la  tangente,  comptée 
entre  les  points  x  ely.  Son  expression  est 

,         ds 

D'après  les  égalités  (lo,  25),  on  a  ici 

ds  _     v^a* —  6'                             ^a*~b*  3'(«  —  ti)a)3'(M  +  toa) 
dH  -^         b         («a--P«)-- 1 tfiutf'coa  ' 

^~      a'(a  —  Wa)  a'(w -f- iv)(3'(w  —  w^)' 
.  _         v<** — ^*  a'(a -H  ù)a)a'(  w -h  «'  —  ù)a)o'iv 

Considérée  comme  fonction  de  u,  l  ne  s'évanouit  que  pour  les 
valeurs  de  u  égales  à  (i)a(  ou  à  o)» —  w  (sauf  des  périodes).  La  pre- 
mière de  ces  racines  ne  correspond,  on  le  sait,  à  aucun  point  réel. 


CHAPITBE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUBS  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.      a63 

Dans  les  cas  que  nous  avons  supposés  jusqu'à  présent,  où  w  -h  iv 
correspond  à  un  point  réel,  nous  savons  aussi  que  Wa —  w  n'y  cor- 
respond point.  En  ces  cas,  /  ne  devient  jamais  nul.  Ainsi,  quand 
la  courbe  {y)  se  déduit  de  {x)  par  une  transformation  homo- 
graphique  réelle,  la  surface  confocale  correspondante  ne  ren- 
contre pas  la  géodésique.  Au  contraire,  c^est  en  prenant  des 
surfaces  confocales  rencontrant  la  géodésique  quon  obtient 
les  courbes  réelles  {y)  résultant  de  la  géodésique  par  une  trans- 
formation homographique  imaginaire. 

Nous  allons  examiner  spécialement  ce  second  cas. 

Cas  où  la  surface  confocale  rencontre  la  ligne  géodésique. 

Nous  supposons  maintenant  que  Wa — %i/ soit  l'argument  d'un 
point  réel. 

Ainsi,  par  hypothèse,  on  a 

et  u  —  U{  est  réel  ou  purement  imaginaire. 

On  a  vu  plus  haut  (p.  254)  qu'en  multipliant  X(w  -h  w)  par  une 

quantité  réelle  et  positive  -  (v  =  \J^^')i  et  Y(m  4-  w)  par  ±  v,  on 

rend  les  produits  conjugués.  Il  en  est  de  même  à    l'égard   de 

X(a>a)et  Y((i)a). 

Au  lieu  de  ±  v,  mettons  ( — i)"v.  Les  quantités  X(coa — w)  et 

Y(a)a —  w)  sont  conjuguées;  de  même,  -X(a)a)  et  ( — i)''vY(a)a). 
Les  quotients 

I    X((Oa—  w)  I    Y(a)a — (v) 


>  -r- 


'■'     iX(u..)  '■'•     ^^('*»> 


V 


sont  donc  conjugués,  et  l'on  a 


(38)  -i  ^^'■"-"')  =  Re'+,         JL  ^('y-"')  =  R,-/4., 


-X(a)a) 


R  étant  réel  et  positif,  ij  réel.  Par  conséquent, 

X,(a)  =  X(w  -+-  iv)i«R  e«^+''ofV), 


364  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Ainsiy  la  transformation  qui  fait  passer  du  point  imaginaire  x^ 
d'argument  u-^  w^  au  point  réel  y^  consiste  à  multiplier  la  dis- 
tance à  Taxe  par  la  quantité  réelle  ou  purement  imaginaire  e'^R,  et 
à  faire  tourner,  autour  de  l'axe,  d'un  angle  imaginaire  ^j^  -h  ilogv. 
Quant  à  la  transformation  de  l'ordonnée  z^  on  verra  de  même 
qu'elle  consiste  en  une  multiplication  par  une  quantité  réelle  ou 
purement  imaginaire. 

Considérons  maintenant,  comme  nous  l'avons  fait  dans  le  cas 
précédent,  le  point  conjugué  ^,  qui  se  déduit  du  même  point  x^ 
mais  au  moyen  de  l'argument  —  w.  Les  relations  (35)  sont  gé- 
nérales, quel  que  soitç^^.  La  nouvelle  transformation,  toute  sem- 
blable à  la  précédente,  en  diffère  donc  seulement  par  le  change- 
ment du  signe  de  la  rotation  imaginaire,  qui  est  maintenant 
—  (^  +  nogv). 

Ici  se  présente  une  sorte  de  paradoxe  :  les  deux  courbes  conju- 
guées {y)^  (y)  se  déduisent  l'une  de  l'autre  par  une  rotation 
imaginaire  "^{^  -\-  ilogv).  Toutes  deux  pourtant  sont  réelles. 

L'explication  de  ce  prétendu  paradoxe  est  fort  simple.  On  a  vu 
(p.  253)  que  ces  courbes  possèdent  des  parties  imaginaires  qui  se 
déduisent  des  parties  réelles  au  moyen  de  rotations  imaginaires. 
L'angle  de  rotation  est  /log[x'.  Mais,  précisément,  v  est  la  racine 
carrée  de  ±  [jl',  en  sorte  que  la  rotation  a  (^  -j-  '  Jog'^)  peut  se  dé- 
composer en  une  rotation  réelle  atjiou  2^  +  7t(siv  =  y/ —  ^' )  et 
la  rotation  ilog[i.'  qui  change  la  courbe  (j^)  en  elle-même.  Ainsi, 
dans  ce  cas,  comme  dans  le  précédent,  les  courbes  (y)  et  (y) 
diffèrent  seulement  par  une  rotation  réelle  autour  de  l'axe. 

Ces  circonstances  se  comprendront  encore  mieux  si  Ton  fait 
l'observation  suivante.  L'argument  Wa+fv  n'est  pas,  en  même 
temps  que  Wa —  w,  celui  d'un  point  réel,  mais  en  diffère  par  une 
période.  Soit,  en  effet,  w^une  demi-période,  argument  d'un  point 
réel;  l'argument  w<  est  de  la  forme  générale  (i)"-h  tt,  où  li  est  réel 
ou  bien  purement  imaginaire.  Par  conséquent, 

L'argument  to" —  t^  est  celui  d'un  point  réel  et  Wa-f-  w,  comme  on 
voit,  en  diflfière  d'une  période.  D'autre  part,  soit  u  =  (o"-f- 1\  on  sl 

aussi 

u  —  w  =  2(a)a —  0)')  •+■  WaH-  t  —  ti. 


CHAPITRE  YI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.      205 

L'argument  //  —  (v,  à  son  tour,  n'appartient  pas  à  la  même  série 
que  l'argument  u-h  iv;  car  (i)a+  w  —  u^  et  Wa-f-  ^  —  /|  sont  de  la 
même  série.  Si  Ton  change  w  en  iv —  a((i)a —  o)"),  on  trouve  le 
même  point  y';  car  la  fonction  p  (S^)  est  doublement  périodique 
par  rapport  à  iv.  De  cette  manière,  ce  point  j/^  se  déduit  du  point 
dont  l'argument  est  u  —  iv —  2(0)'' —  (!)«).  Ce  dernier  appartient  à 
la  même  série  que  celui  dont  l'argument  est  a  -f-  fv,  et  l'on  trouve 
directement  que  les  courbes  (y)  et  {y')  se  déduisent  l'une  de 
l'autre  par  une  rotation  réelle. 


Surface  confocale  inscrite  dans  la  développable. 

La  décomposition  de  la  courbe  suivant  laquelle  la  développable 
coupe  toute  surface  confocale  a  lieu  aussi  quand  la  surface  du 
second  degré,  sur  laquelle  est  tracée  la  ligne  géodésique,  n'est  pas 
de  révolution.  C'est  une  conséquence  facile  d'une  propriété  fort 
connue  :  les  tangentes  d^une  ligne  géodésique  de  surface  du 
second  degré  sont  tangentes  à  une  seconde  surface  du  second 
degré,  confocale  à  la  première. 

Pour  le  cas  particulier  où  la  surface  est  de  révolution,  cette  der- 
nière propriété  se  démontre  facilement  au  moyen  de  l'analyse  qui 
précède.  La  tangente  de  la  géodésique  est,  eb  effet,  tangente  à  la 
surface  confocale  si  la  quantité  /  reste  invariable  par  le  change- 
ment de  w  en  —  (v,  c'est-à-dire  si  w  est  une  demi-période  ou 
zéro.  Sur  les  quatre  valeurs  que  l'on  prévoit  ainsi  pour  (v,  il  en 
est  deux  qui  s'éliminent  d'elles-mêmes:  ce  sont  les  valeurs  zéro  et 
(i)a,  qui  rendent  /  nul  ou  infini.  La  valeur  Wy  doit  aussi  être  écar- 
tée; elle  donne,  en  effet,  (o^ — (v^wp;  donc  ).  =  0,  suivant  les 
égalités 

et  la  surface  confocale,  dont  l'axe  b^  est  nul  (36),  se  réduit  au 
plan  de  l'équateur,  compté  double.  Il  reste  donc  la  seule  valeur 
cop,  à  laquelle  correspond,  en  effet,  une  surface  confocale,  tan- 
gente à  la  développable.  Cette  surface  ne  rencontre  pas  la  géodé- 
sique quand  celle-ci  n'appartient  pas  aux  espèces  111  ou  IV;  elle 
la  rencontre,  au  contraire,  si  la  ligne  géodésique  est  l'une  de  ces 
deux  espèces. 


^66  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


Points  homologues. 

Les  deux  courbes  (y)  et  (y)  se  déduisant  l'une  de  l'autre  par 
tine  rotation  réelle,  chaque  point  y  de  l'une  a  son  homologue  y 
sur  l'autre,  de  façon  que  l'on  passe  de  ^^  à  ^  par  une  rotation 
indépendante  de  jk«  Quand  u-i-w  est  l'argument  d'un  point  réel, 
on  trouve  immédiatement,  comme  il  suit,  les  coordonnées  du 
point  y,  homologue  de  y. 

En  désignant  par  X'^(?£),  Y\(u),  z\{u)  les  coordonnées  du  point 
déduit  de  x  avec  l'argument  — (v,  on  aura,  changeant  u  en 
u  4-  2W  et  d'après  les  égalités  (34), 

z\(u-{-  2iV  )  =  C  z(  u  -{-  w), 

on  même  temps  que,  pour  le  point^,  on  a,  de  même, 

Xi(u)  =  B X(m -4-  (v),        Y,(m)  =  Bo  Y(a  +  iv), 

Zi{ii)  =  Cz(u-\-  w). 

La  liaison  entre  ces  deux  points  résulte  de  ce  que  l'on  en  déduit 
Xi(w)        ~   B   ~  '  Yi(i/)  Bo  ' 

Z\(U  -4-2iv)  _ 

11  est  d'ailleurs  manifeste  que  chaque  point ^  a  une  infinité  de 
points  homologues  réels,  qu'on  obtient  en  ajoutant  à  w  des  pé- 
riodes de  même  espèce  que  du.  C'est  un  fait  d'accord  avec  la  pro- 
priété que  possède  la  courbe  (^')  de  se  composer  d'une  infinité 
de  branches  se  déduisant  les  unes  des  autres  par  rotation  autour 
de  l'axe. 

Prenons  maintenant  le  cas  où  c'est  Wa  —  iv  qui  est  l'argument 
d'un  point  réel.  Avec  les  mêmes  notations  qu'à  Tavant-dernier 
paragraphe,  on  a 

Ainsi  «  4-  aw  appartient,  non  pas  à  la  même  série  que  m,  mais 


CHAPITRE  YI.  —  LIGNES  GÉODÊSIQUfiS  DES  SURFACES  DE  RÊV0LUTI01<î.      267 

à  une  série  qui  diffère  par  une  période.  Le  multiplicateur  relatif  à 
cette  période  est  [x',  et  l'on  a,  en  désignant  cette  période  par 
2  0)'=  2((o'' — Wflt),  et  prenant  B  et  Bo  dans  les  égalités  (34?  38), 

Ai(a)  •^    B  V* 

^^  J   Y',(WH-2W'-+-2(V)  I      B  ,.,vî        _^        ,.. 

\  Yi(u)  jJi'  Bo  |x' 

On  voit  par  là  que  le  point  ^  a,  pour  homologue  réeljr',  celui 
qui  se  déduit  du  point  x,  dont  l'argument  est  w  H-  aco'  +  2  w,  au 
moyen  de  Targument  — w. 


Théorèmes  sur  les  arcs. 

Considérons,  de  nouveau,  la  longueur  /  portée  sur  la  tangente 
de  la  géodésique  au  point  x,  pour  obtenir  le  point  y.  Nous  met- 
trons en  évidence  l'argument  du  point  x,  en  écrivant  l(n)  au  lieu 
de  /.  Cette  fonction  /(w),  doublement  périodique,  est  exprimée 
en  produit  de  facteurs  dans  la  formule  (37).  Si  nous  la  décompo- 
sons en  éléments  simples,  nous  obtenons 

Rapprochons-la  de  l'expression  de  l'arc  (11) 


s{u)  =  z Y («aW  +  Cm)  +  const. 

Soit  ^{s\>)  la  quantité  suivante,  indépendante  de  Uy 

pour  laquelle  on  doit  observer  que  c'est  une  fonction  impaire. 

Prenons  s(u)  et  s{u  -+-  w)  et  nous  avons 
(40)  l{u)  =z  s(u  -^  w)  —  s(u)  -^  ^(w). 


268  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Cette  égalité  nous  fournit  une  expression  de  la  différence  des 

arcs  comptés  dans  un  même  sens,  à  partir  d'une  même  origine,  et 

aboutissant  à  deux  points  variables  dont  les  arguments  diffèrent 

par  une  constante.  Elle  est  susceptible  d'un  énoncé  géométrique 

intéressant,  sur  lequel  nous  ne  nous  arrêterons  pas  cependant  à 

cause  des  détails  qu'exigerait  ici  la  nécessité  de  préciser  le  sens 

dans  lequel  est  comptée  la  longueur  /(w)  sur  la  tangente.  Nous 

passerons  aussi  sur  les  propositions  élégantes  exprimées  par  les 

égalités 

/(w)-h  /'(m  -^w)  =  o, 

l{u)  -^  /'(u)  =  s(u-\-  w)  —  is{u)-^  s{u  —  W)j 

l(u)  —  l'{u)  =  S{u-h  W)  —  S(U —  «')-H2<}^(w), 

où  l\u)  désigne  la  longueur  œy  portée  du  point  x  sur  la  tan- 
gente et  obtenue  par  le  changement  de  w  en  —  w  dans  l'expres- 
sion de  l(u).  Il  faut  seulement  observer  que  les  signes  de  l{u)  et 
t{u)  sont,  suivant  les  cas,  opposés  ou  concordants,  en  sorte  que 
l{u)-\-l{u)  peut  être  la  somme  ou  la  différence  des  longueurs 
absolues.  Quand  w  est  suffisamment  petit,  l{u)-^l'{u)  est  une 
différence  de  longueurs;  car  la  fonction  /(w)  passe  par  zéro,  en 
changeant  de  signe,  avec  w. 

Nous  arrivons  maintenant  à  la  proposition  la  plus  élégante,  que 
nous  obtiendrons  en  considérant  les  longueurs  l(u)  et  l'[u-\-2iv)^ 
comptées  à  partir  de  deux  points  homologues  y  d  y'  sur  les  tan- 
gentes de  la  ligne  géodésique,  qui  aboutissent  en  ces  deux  points. 
Pour  avoir  ici  un  énoncé  précis,  examinons  d'abord  le  signe  du 
rapport  de  ces  deux  fonctions.  D'après  la  formule  (37),  nous 
avons 

l'{u  -\-iiv  )  <^(u-\-iiv  —  W31)  c'a 

Que  la  surface  con focale,  correspondant  à  wp,  coupe  ou  ne  coupe 
pas  la  géodésique,  les  deux  arguments  u  et  w  -f-  2(P  sont,  dans  les 
deux  cas,  des  arguments  de  points  réels,  effectivement  ou  à  une 
période  près.  Que  ce  soit  seulement  à  une  période  près,  cette  cir- 
constance est  sans  influence  sur  le  premier  membre  (40»  ^^  effet, 
/(//)  est  une  fonction  doublement  périodique  de  w,  et  l'on  peut, 
sans  altérer  ce  premier  membre,  considérer  les  deux  arguments 
comme  étant  ceux  de  deux  points  réels. 


CHAPITRE  VI.  —   LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.      269 

Dans  le  second  membre,  envisageons  le  premier  facteur,  dont 
les  deux  termes  d{u  —  a)»)  et  ^{u'^-iw  —  Wa)  ne  deviennent 
jamais  nuls,  puisque  la  demi-période  coa  n'est  pas  un  argument  de 
point  réel,  quelques  périodes  qu'on  y  ajoute.  Ce  premier  facteur 
a  donc  un  signe  inaltérable.  Pour  reconnaître  ce  signe,  distin- 
guons deux  cas  :  i°  Si  w  et  z/  H-  2  w  sont  des  arguments  de  points 
réels,  sans  addition  de  période,  le  signe  est  plus,  comme  on  le 
voit  en  supposant  la  valeur  particulière  çv  =  o.  a**  Si  w  et  Wa  —  \v 
sont  des  arguments  de  points  réels,  le  signe  est  moins;  c'est  ce 
qu'on  voit  en  supposant  w  =  Wa  —  iv.  Ces  deux  cas  sont  les  seuls 
qu'il  y  ait  lieu  de  considérer,  comme  on  l'a  vu  précédemment,  et 
comme  on  le  reconnaît  aussi  par  cette  considération  que  le  second 
membre  (4o)  est  doublement  périodique  par  rapport  à  u,  La  dis- 
tinction de  ces  deux  cas  est  précisément  la  même  que  celle  des  cas 
où  la  surface  confocale  ne  coupe  pas  ou  bien  coupe  la  ligne  géo- 
désique. 

Venons  au  second  facteur  du  second  membre  (40'  Dans  le 
premier  cas,  en  laissant  u  constant,  faisons  varier  w  à  partir  de 
zéro.  Il  y  a  passage  par  zéro,  avec  changement  de  signe,  chaque 
fois  que  /z -f- 2  (v  franchit  une  période.  A  ce  moment,  le  point 
d'argument  a  -h  2(v  s'éloigne  à  l'infini.  Donc  le  signe  du  facteur 
Qsl  plus  o\x  moinSy  suivant  que  les  deux  points  considérés  sur  la 
géodésique  sont  séparés  par  un  nombre  pair  ou  impair  de  points 
à  l'infini.  Dans  le  second  cas,  où  (»)«  —  w  est  l'argument  d'un 
point  réel,  faisons  varier  u  à  partir  de  (Oa  —  w.  On  a  d'abord 

— j — ■'  e-*^aw  =  I 

en  sorte  que  le  signe  est  plus.  Il  y  a  ensuite  changement  de  signe 
chaque  fois  que  u  ou  que  z/  -f-  2(v  franchit  une  période,  et  le  ré- 
sultat est  le  même  que  dans  le  cas  précédent. 

En  résumé,  m  étant  le  nombre  des  points  à  l'infini  qui  séparent 
les  deux  points  considérés  (w  et  /^-f-atv),  le  signe  de  la  fonc- 
tion (4i)  est  ( — i)'"  si  la  géodésique  rencontre  la  surface  confo- 
cale, et  ( —  i)'""'"*  dans  le  cas  opposé. 

Dans  la  formule  (4o),  mettant  a  -h  2 (v  et  —  w,  au  lieu  de  u  et 
vv,  nous  avons 

l'(ll  -T-  9.w)  =  S{U  -\-  W)  — S(U  -h  2W)  —  '{'(«V). 


2/0  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Nous  concluons 
(42)  /(a)— /'(a-t-2tv)  =  5(w-ï-2tv)  — 5(i/)-h2<]/{tv). 

Pour  énoncer  ce  résultat,  nous  devons  observer  que  le  premier 
membre  est  une  différence  de  longueurs  absolues  ou  une  somme, 
suivant  que  l{u)  et  l\u  H-  aw)  ont  mêmes  signes  ou  des  signes 
opposés,  ce  que  nous  venons  d'apprendre  à  discerner. 

Voici  donc  le  théorème  (*)  : 

Sur  les  deux  courbes  d'intersection  d'une  sur/ace  confocale 
on  prend  deux  points  homologues  y  et  y'.  En  chacun  d'eux 
passe  une  tangente  de  la  géodésique ;  soient  x  et  x^  les  points 
de  contact.  Soient  s  et  s!  les  arcs  de  la  géodésique  aboutissant 
en  X  et  x'  et  comptés  à  partir  de  deux  points  fixes  x^  et  x\^ 
positions  particulières  des  points  x  et  x'.  Soit  m  le  nombre  des 
points  à  C infini  qui  séparent  x  et  x' .  La  différence  s'  —  s  des 
deux  arcs  et  la  somme  xy  -ài  ( —  i  Y^  x'y  ne  diffèrent  que  par 
une  quantité  constante. 

On  doit  prendre  le  signe  plus  quand  la  surface  confocale 
ne  rencontre  pas  la  géodésique,  le  signe  moins  dans  le  cas 
opposé. 

Dans  le  cas  où  il  n'j  a  pas  de  branche  infinie  entre  les  points 
X  et  x',  ce  qui  a  lieu  notamment  pour  les  lignes  géodésiques  des 
ellipsoïdes,  on  peut  dire  plus  simplement  que  Varc  xx'  et  la 
somme  xy  -j-  ^'y  diffèrent  par  une  quantité  constante,  quand 
la  surface  confocale  ne  rencontre  pas  la  géodésique.  Si,  au 
contraire,  il  y  a  rencontre,  on  doit  observer  que  s{u  4-  iw)  doit 
être  remplacé  par  5(«^ -f- 2a)'-h  2iv),  20)' étant  la  même  période 
que  dans  les  égalités  (Sg).  Cette  modification  de  l'argument 
change   la   constante    ii^[w)  de   la   formule   (4^)*    Remarquons 


(')  Par  une  rotalion  constante  autour  de  l'axe,  on  peut  amener  y'  en  coïnci- 
dence avec  y.  Celte  rotation,  imprimée  à  la  géodésique,  donne  une  seconde 
géodésique,  tangente  au  même  parallèle.  De  cette  manière,  on  a  une  proposi- 
tion concernant  les  arcs  de  deux  géodésiques  difTérentes  et  les  tangentes  qui  leur 
sont  menées  par  un  point  quelconque  de  l'intersection  de  leurs  développabics. 

Ayant  eu  l'idée  de  transformer  ainsi  le  théorème,  M.  Darboux  a  trouvé  qu'il 
s'applique  aux  géodésiques  tracées  sur  une  surface  du  second  degré  quelconque, 
sans  autre  modification  que  celle-ci  :  au  lieu  de  deux  géodésiques  tangentes  à  un 
même  parallèle,  il  faut  envisager  deux  géodésiques  tangentes  à  une  même  ligne 
de  courbure. 


CHAPITRE  YI.   —   LIGNES  GÊODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       27  1 

maintenant  que  les  deux  points  jk  et  j-'  viennent  simultanément 
se  placer  sur  la  ligne  géodésique  elle-même.  Pour  cette  position 
particulière,  xy  et  x'y'  sont  nuls.  Si  Ton  compte  donc  les  arcs  à 
partir  de  ces  deux  origines,  on  peut  énoncer  la  proposition  ainsi  : 
La  différence  xy  —  x'y  est  égale  à  la  différence  des  arcs y^x 
et  y'^x'^  comptés  à  partir  des  points  homologues  y^^  y\  situés 
sur  la  géodésique. 

Méridiens. 

C'est  en  supposant  c  =  o  que  Ton  fait  dégénérer  la  géodésique 
en  une  courbe  méridienne,  comme  le  montre  l'équation  (a).  Il  y 
correspond  l'hypothèse  pç  =  Cy  (l'j).  Cette  hypothèse  n'altère  en 
rien  les  expressions  de  la  coordonnée  z  (9)  et  de  l'arc  s  (11). 
De  là  résulte  que  les  arcs  géodésiques  s'expriment  fort  simple- 
ment en  arcs  d'ellipse  ou  d'hyperbole,  suivant  la  nature  de  la 
surface.  Voici,  à  cet  égard,  les  résultats  que  les  égalités  (8)  don- 
nent immédiatement. 

Sur  la  surface 

X*  -h  r'      z^ 

on  considère  une  géodésique  caractérisée  par  la  quantité  c;  on 
envisage,  d'autre  part,  la  conique 


-'«  r.'i 


a?  *      z    _^ 

avec  la  condition 

a' 

et  l'on  fait  correspondre  entre  eux  les  points  de  la  géodésique  et 
ceux  de  la  conique  suivant  l'égalité 

(a^  —  c^)z'*  =  a^z^. 

Les  arcs  décrits,  sur  les  deux  courbes,  par  les  points  correspon- 
dants, sont  égaux  entre  eux. 

On  remarquera  que,  pour  les  deux  espèces  II  et  III  de  lignes 
géodésiques,  la  proposition  n'a  point  lieu  réellement. 


272  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Théorème  sur  les  arcs  d'ellipse  et  d'hyperbole. 

Quand  la  géodésique  est  un  méridien,  Tintersection  de  la  déve- 
loppable  avec  une  surface  confocale  se  réduit  à  une  conique  de 
mêmes  foyers  que  ce  méridien.  Cette  conique  est  alors  la  réunion 
des  deux  courbes  d intersection,  distinctes  dans  les  autres  cas. 
Les  points  homologues  se  confondent  entre  eux.  Le  théorème 
sur  les  arcs  géodésiques  se  change  ainsi  dans  le  suivant  :  D^un 
point  variable  y^  pris  sur  une  conique,  on  mène  les  tangentes 
à  une  conique  confocale  ;  soient  x  et  x'  les  points  de  contact; 
soient  s  et  s!  les  arcs  aboutissant  en  x  et  x'  et  comptés  à  partir 
de  deux  points  fixes  x^  et  x\^  positions  particulières  des  points 
X  et  x\  La  différence  s'  —  s  des  deux  arcs  et  la  somme  xy  zhx'y 
ne  diffèrent  que  par  une  longueur  constante.  On  doit  prendre 
le  signe  plus  i^  quand  les  coniques  sont  toutes  deux  des  ellipses; 
2**  quand  ce  sont  deux  hyperboles  et  que  les  points  de  contact 
sont  sur  une  même  branche  d'hyperbole  ;  3°  quand  les  coniques 
sont,  la  première  une  ellipse,  la  seconde  une  hyperbole^  et  que 
les  points  de  contact  sont  sur  deux  branches  distinctes.  On  doit 
prendre  le  signe  moins  dans  les  trois  autres  cas. 

Propositions  sur  la  fonction  (. 

Nous  avons  vu  sommairement  (p.  80)  qu'il  y  a  des  herpolho- 
dies  algébriques.  La  liaison  qui  existe  entre  les  lignes  géodésiques 
des  surfaces  de  révolution  du  second  degré  et  les  herpolhodies 
(p.  249)  donne  naturellement  lieu  à  cette  question  :  outre  Téqua- 
teur  et  le  méridien,  peut-il  se  trouver  d'autres  lignes  géodésiques 
qui  soient  des  courbes  algébriques? 

C'est  pour  répondre  à  cette  question  que  nous  allons  établir 
quelques  propositions  concernant  la  fonction  Ç.  Voici  la  première  : 

Le  discriminant  étant  positi/j  l'équation 

(42)  Ç(t,-Ha>')-T/-^  =  o 

na  pour  racines  réelles  que  les  multiples  entiers  de  w  (o)'  dé- 
signe la  demi-période  purement  imaginaire,  et  (ù  la  demi-période 
réelle). 


CHAPITRE  TI.  —  LIGNES  GÉODÊSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.      278 

Comme  le  premier  membre  a  la  période  2  w  et,  de  plus,  esl  une 
ibnctioD  impaire  de  i^,  il  suffit  de  prouver  qu'il  n'existe  aucune 
racine  entre  zéro  et  w. 

La'dérivée  du  premier  membre  est  — p(t^4- w')  —  -;  elle  dé- 
croît constamment  quand  ç  croît  de  zéro  à  co  et,  par  conséquent, 
s'évanouit  une  fois,  au  plus,  dans  l'intervalle.  Mais  la  fonction  (42) 
est  nulle  pour  les  deux  valeurs  extrêmes,  et  reste  finie  dans  l'in- 
lervalle.  Elle  a  donc  un  maximum  et  un  seul,  partant  n'a  point 
de  racine  autre  que  les  deux  valeurs  extrêmes. 

Il  faut  avoir  soin  d'observer  que  l'hypothèse  sur  le  signe  du 
discriminant  est  indispensable  à  la  démonstration.  Quand  le  dis- 
criminant est  négatif,  ^(0)3  -h  w'^^)  est  infini  ;  car  W2  -H  ^'2  ^^^  ^^^ 
période  (l.  I,  p.  74)» 

En  corollaire,  on  voit  que  r équation 

na  pour  racines  purement  imaginaires  que  les  multiples  en- 
tiers de  co'. 

Une  autre  conséquence  de  la  démonstration  concerne  les  valeurs 
extrêmes  de  la  dérivée^  la  valeur  initiale  est  positive,  la  valeur 
finale  négative;  ainsi  l'on  a 

e3-+--<o,        eî-f-->o, 

comme  nous  l'avons  déjà  établi  par  le  moyen  des  développements 
en  séries  (t.  I,  p.  4^4 )>  a  fortiori^  ei  -f-  -  est  aussi  positif. 
Le  discriminant  étant  positif,  V équation 


(44)  ^^-i^  =  ^ 

na  pour  racines  réelles  que  les  multiples  impairs  de  w. 

En  effet,  la  dérivée  — pç  —  -  croît  constamment  depuis  — 00 

jusqu'à  la  valeur  négative  — e^  — ->  quand  v  croît  de  zéro  à  w. 
Elle  ne  s'évanouit  donc  pas  et  reste  toujours  négative  dans  l'in- 


11.  18 


274  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

tervalle.  La  fonction  (44)  est  donc  décroissante,  partant  n'a  pas 
de  racine  autre  que  la  dernière  valeur  de  ç^. 
De  même,  V équation 


(45)  Ç^,_^  =  o 


n'a  pour  racines  purement  imaginaires  que  les  multiples  im- 
pairs de  iù\ 

Si  le  discriminant  est  négatif,  la   même  preuve  a   lieu   pour 

l'équation  (44)?  dans  le  cas  où  la  valeur  finale  — e^ ^  de  la 

dérivée  est  négative.  Au  contraire,  si  cette  quantité  est  positive, 
la  fonction  (44)  ^  un  minimum  négatif  et  s'évanouit  avant  de  par- 
venir à  ce  minimum.  Si  l'on  pose,  comme  au  tome  l  (p.  267 
et  268), 

/'Un  757;    ,/-, 

e  =  *  V  ^  , 

que  l'on  remplace  q  par  i^^  ei  w,  t),  e«  par  w,,  r,,,  e^  dans  le 
développement  donné  (t.  I,  p.  44^),  on  obtient 

Si  l'on  se  reporte  au  tome  I  (p.  427  et  287),  on  reconnaît  que 
cette  dernière  quantité  est  positive  quand  q'  est  inférieur  à 
o,  1 07653 • . . ,  négative  dans  le  cas  opposé. 

Ainsi,  le  discriminant  étant  négatif  y  V  équation 

(46)  ç^,_]?iî:  =  o 

na  pour  racines  réelles  que  les  multiples  impairs  de  0)2 ,  si 
q'  est  inférieur  à  0,107653...;  elle  a  une  autre  racine  dans 
chaque  intervalle  d^ une  demi-période,  si  q'  est  supérieur  à 

o, 107653 

Ces  résultats,  qu'il  était  utile,  pour  la  clarté,  de  mettre  en  évi- 
dence ici,  ne  diffèrent  pas,  au  fond,  de  ceux  qu'on  a  établis 
(t.  I,  p.  285)  à  l'égard  des  fonctions  Sr. 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       2y5 


Les  lignes  géodésiques  des  surfaces  de  révolution  du  second  degré 

ne  sont  pas  algébriques. 

Pour  que  les   équations  (i6)  représentent  une   courbe  algé- 
brique, il  faut  cl  il  suffit  que  Ton  ait  (m  étant  entier) 

2w  étant  une  période  (t.  I,  p.  224). 

Pour  l'espèce  I(p.  243),  i^étant  purement  imaginai re  et  c«)a=  w, 
on  devra  avoir  ainsi,  n  étant  entier, 

m        oi 
r'ç 

C'est  l'équation  (43),  dont  les  seules  racines  répondent  aux 
méridiens. 

Pour  les  espèces  II  et  III,  on  devra  avoir 

En  posant  i^  -t-  a>  =  v^',  il  en  résultera 

c'est  l'équation  (44)>  dont  les  racines  donnent  pour  pune  période. 
A  une  telle  valeur  de  ^^  correspondent  des  valeurs  infinies  pour 
les  axes  (17). 

Pour  l'espèce  IV,  on  trouvera  de  même  l'équation  (42)  et,  pour 
les  espèces  V  et  VI,  l'équation  (44)  dont  les  racines,  en  ces  trois 
cas,  fournissent  les  méridiens. 

Il  est  donc  établi  que  les  lignes  géodésiques,  dont  il  s'agit  ici, 
ne  peuvent  jamais  être  algébriques. 


Exemple  d'une  courbe  analogue,  mais  algébrique. 

Tout  au  contraire,  on  peut  trouver  des  courbes  algébriques 
parmi  celles  que  représentent  les  équations  (16),  si,  comme  nous 


276  DEUXIÈME  PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

l'avons  dît  plus  haut,  on  y  accepte  un  discriminant  négatif.  Sup- 
posons, en  effet,  (»)«=  C02  et  i'  -t-  W2=  ^  réel;  la  courbe  sera  algé- 
brique si  Ton  a 

m  •        ^\  ^j 

d*où  résulte 

Cette  équation,  on  vient  de  le  voir,  peut  posséder  une  racine  non 
multiple  de  (o 2,  dans  chaque  intervalle  d'une  demi-période.  On 
conçoit  donc  qu'en  choisissant  l'invariant  absolu,  on  puisse  faire 
que  cette  racine  soit  commensurable  avec  (O2.  S'il  en  est  ainsi, 
ç  aura  la  valeur  exigée  et  la  courbe  sera  algébrique.  Voici  un 
exemple. 

Supposons  ^2  =  0  et,  pour  simplifier  l'écriture,  prenons 
^3  =  —  I ,  ce  qui  n'apporte  aucune  restriction  nouvelle.  Pour 
ces  fonctions  elliptiques  particulières,  la  division  des  périodes 
par  3  dépend  d'une  équation  très  simple.  La  fonction  ^3(w)  se 
réduit,  en  effet  (t.  I,  p.  96),  à  la  forme 

Elle  a  deux  racines  réelles  pu;  ce  sont  p  -—  et  p  -j^«  La  se- 
conde de  ces  racines  doit  être  inférieure  à  ^2?  1»  première 
doit  être  supérieure.  Comme  e,  est  ici  négatif  (  ^2  =  —  37=  )»  ^^  ^ 

acut 
p-3-=o. 

Nous  avons,  d'autre  part  (t.  I,  p.  198), 

(47)  ,  '''»(")= -^TiT' 

d'où,  par  la  dérivation  logarithmique,  on  conclut 

Supposons  u ^  =  a',   infiniment  petit.   Les   deux  termes 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÊODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉYOLUTION.       277 

du  second  membre  sont  infînis,  et  la  partie  principale  de  la  diffé- 
rence fournit  la  relation 


>/aa>,\        2r„         i   ^»  V    3    / 


De  l'expression  de  ^3 (m)  résulte 


^\(u)  =  gp'^up'u  =  54p'*wp*w. 
Par  conséquent, 

Voici  donc  un  cas  où  Téquation  (46)  a  une  racine  qui,  sans  être 
une  demi-période,  est  cependant  commensurable  avec  celte  demi- 
période. 

Si  nous  prenons  ainsi 

(;-+-(,),=:   — -  ,  t,  =  —   _    = —  , 

5  0  o 

dans  ce  cas  où  Ton  a  «^2  =  0,  la  courbe  représentée  par  les  équa- 
tions (16)  sera  algébrique.  Il  ne  reste  plus  qu'à  former  effective- 
ment l'expression  des  coordonnées  en  fonction  de  jDwet  jd'i/. 

Pour  abréger  un  peu  le  calcul,  nous  calculerons  le  quotient 
X:  Y,  comme  il  suit.  On  a  d'abord  (en  écrivant  (o  et  t)  au  lieu 
de  0)2  et  Tja) 


I  '2  tu  I 

L  ^"^T  J 


(48)  \— ^e''        =4(p'w-+-i). 


Effectivement  le  premier  membre  est  une  fonction  entière  de 
puelp'u  (t.  I,  p.  224))  et  cette  fonction  entière  est  complètement 
caractérisée  par  sa  partie  principale  pour  w  =  o,  et  par  sa  racine 

triple  u  =  ^^  •  La  partie  principale  du  second  membre  est -> 


278  DEUXlkMB   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

comme  celle  du  premier  membre.  A  l'égard  de  la  racine,  on  a 

en  sorte  que  le  second  membre  satisfait  aux  conditions  requises. 
De  l'égalité   (48),   on   conclut,   par  le   changement   de   u  en 

L'égalité  (47)  donne,  si  Ton  y  remplace  à  par  —  -f-  w  et  qu'on 
suppose  ensuite  u  =  o, 


(-¥)'= 


*(>«.  + 3 «)  ^_^^,„,,„,  ='3«  ^         3e«'-" 


4',(^H-«)  'i"(x-^")         'l'K^) 


On  a  vu  plus  haut  que  ^'^=3p'^.  Le  dénominateur  est  donc 
égal  à  —  3,  et  l'on  a 


2  0)     —  -  rj  O) 


Ainsi  Tcgalilé  (49)  se  réduit  à  celle-ci  : 
Lil'ona  poséX  =  pf /^ -h  —  V  Par  la  formule  d'addition,  on  a  en- 


ou 
suite 


VJ  I    f 


to\   î 


_  .  W  I 


Pour  obtenir  jd-?  il  faut  prendre  la  formule   d'addition   des 
demi-périodes  qui  donne 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÊODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       279 

Comme  on  a  ici  p  -r-  =  o,  e2  =  —  77^ >  il  en  résulte 

*^   3  '  J/4 


puis 


a>       3/- 


P3  =--3, 


En  conséquence, 


Nous  avons  ainsi  le  quotient  et  le  produit  de  deux  coordonnées. 
Le  carré  de  la  troisième  coordonnée  doit  être  pris  proportionnel 

à  62  —  pu.  Remplaçant  )v  parX^^,  on  peut  énoncer  le  résultat 
comme  il  suit  :  X  étant  un  paramètre  variable ^   les  équations 

(î)'=a(n-/8xnr7). 

représentent  une  co\irbe  ayant  ta  propriété  signalée  précédem- 
ment (p.  258):  il  existe  une  infinité  de  surfaces  du  second 
degré  (formant  un  faisceau  tangentiel),  dont  chacune  coupe, 
suivant  deux  courbes  distinctes  et  homo graphiques  à  la  courbe 
elle-mémey  la  développable  dont  celle-ci  est  V arête  de  rebrous- 
sèment. 

Exemple  dlierpolhodie  algébrique. 

A  ce   sujet  se  rattache  l'étude  des  herpolhodies  algébriques, 
dont  nous  allons  parler  sommairement  et  donner  un  exemple. 
Les  équations  de  l'herpolbodie  (p.  55)  ont  la  forme  ci-après, 

ar  zb  «  V  =  eix  (  -.  G  )      —3 — -— ^ ,  G  =  Xe    V  M-  /    . 

Le  discriminant  est  positif  et  l'argument  constant  v  est  égal  à 
(0  augmenté  d'une  quantité  purement  imaginaire.  Pour   que  la 


28o  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

courbe  soit  algébrique,  la  première  condilion  c'est  que  i^  soit  une 
fraction  de  période  :  donc 


p  =  w  H- 


/n 


la  seconde,  c'est  que  le   coefGcient  de  u  dans  l'exponentielle  G 


2/17) 

soit  —  T. -;  ainsi 

m 

ith       ^  inri 

=Çt'  — T) — -• 

[1  m 

Il  y  a  donc  deux  conditions,  et  leur  traduction  par  les  éléments 
géométriques  n'offre  que  des  difficultés  de  calcul,  sans  aucun  em- 
barras théorique.  La  première  condition,  en  effet,  se  traduit  par 
l'égalité  \m{v)  =  o,  où  l'on  devra  remplacer  pv  elp'ç  par  leurs 
expressions  en  fonction  des  éléments  géométriques  (p.  47)»  Quant 
à  la  seconde  condition,  le  même  calcul  qu'on  a  fait  tout  à  l'heure 
avec  l'hypothèse  m  =  3  fournit,  pour  l'exprimer,  Tégalilé 

où  l'on  remplacera,  de  même,  pv  et  jdV.  On  aura  donc  ainsi  deux 
équations  algébriques  pour  exprimer  toutes  les  conditions  du 
problème. 

La  seconde  équation  peut  être  simplifiée  quand  m  est  pair.  Soit 
m=^ip\  prenons  l'égalité 


pour  en  tirer 


On  dipv  =p{o  -h  niù'y  et  il  faut  observer  que  n  est  un  nombre  im- 
pair, sans  quoi  la  fraction  —  ne  serait  pas  irréductible.  U  s'ensuit 

que  tous  les  termes  sont  ici  finis.  D'autre  part,  ^(p^^)  est  égal  à 
pr^  -f-  nr^'j  en  sorte  que  l'équation  devient 

7~  ""  />*  ^p(^)' 


CIIAPITKE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       a8l 

C'est  celle  équation  que  nous  allons  appliquer  en  supposant  m  =  4- 
Il  faut  alors  employer  la  fonction  ^2i^)  =  —  p'^  (^«  I»  p»  96). 
Mais,  suivant  une  conséquence  du  théorème  d^addition  (t.  I, 
p.  107),  on  a 

p V  ^   p V  -4-  p'  2  P 
pV    ~~    pP  —  p^V 

et,  puisque  2 r  =  a w -f- w',  il  en  résulte  p'2ç=^0j  ^2(^  =  ^3. 
Ainsi  Téquation  se  réduit  à 

(5.)  '^^-'       ^'' 


fjt  4  pp  —  ça 

Dans  la  théorie  des  mouvements  à  la  Poinsot,  nous  avons,  au 
Chapitre  II,  employé  en  indices  les  lettres  a,  p,  y  au  lieu  des  chif- 
fres 1,3,  2.  La  correspondance  des  lettres  et  des  chiffres  peut 
être  quelconque;  mais,  en  établissant  la  correspondance  dans 
l'ordre  indiqué,  on  obtient  un  classement,  toujours  le  même, 
des  carrés  des  axes  et  de  h^  par  ordre  de  grandeur,  ainsi  qu'il  a  été 
expliqué  page  5o.  Employons  donc  cette  correspondance,  en 
sorte  que  l'indice  3  équivaut  ici  à  Pindice  p  des  équations  (7)  de 
la  page  47 ?  d'après  lesquelles  l'égalité  (5i)  devient 

—  2A»=6î-/i«        ou        h^  =  -b^. 

Voici  donc  déjà  un  résultat  très  simple,  qui  nous  montre,  en  outre, 
d'après  le  classement  des  carrés  des  axes,  la  nature  de  la  surface 
base  :  c'est  un  hyperboloïde  à  deux  nappes;  6-  et  c^  sont  néga- 
tifs, a^  positif. 

Au  lieu  d'employer  l'équation  t}/4(r)==o,  nous  pouvons  ici 
abréger  beaucoup;  car  nous  connaissons  les  fonctions  pv  et  p'v 
pour  les  quarts  de  période  (t.  I,  p.  5i).  A  propos  de  ces  quarts 
de  période,  on  a  fait  usage,  à  l'endroit  cité,  des  notations  sui- 
vantes, où  nous  employons  des  lettres  majuscules  pour  éviter  la 

confusion  : 

ep  —  ey  =  A»,         eai—e^=  G* 

Pour  l'argument  v,  dont  il  s'agit  ici,  on  a  (en  permutant  les  let- 
tres à  la  page  5i  du  tome  I) 

pç^  — eg=riCA,         p(>  — ey=  iA(C  — t'A),         pp  — Ca  =  --C(C— e'A). 


282  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

De  ces  égalités,  prenons  la  première,  en  remplaçant  pif  —  e^ 
par  son  expression  en  fonction  des  éléments  géométriques  (p.  4^), 

D'autre  part,  on  a  aussi  (p.  48) 


Aî  =  — 


[i^h*  fjt*6* 


_  _  (gg— 6»)(c«  — A»)  _  (<yî-^6«)(c»-4-6*) 
Kn  substituant  et  élevant  au  carré,  on  obtient 

Le  dernier  facteur  peut  seul  être  nul.  Le  premier,  en  effet,  est  la 
somme  de  deux  termes  négatifs;  et,  si  le  second  était  nul,  Thy- 
perboloïde   se  réduirait   à   un   point,   à    cause    de   la   condition 

Nous  mettrons  maintenant  —  6*^,  au  lieu  de  b^.  Voici  donc  le 
résultat  :  rhyperboloïde  à  deux  nappes,  dont  une  section  prin- 
cipale est  équilatère, 

roulant  sur  un  plan  dont  la  distance  au  centre  est  b,  engendre 
une  lierpolhodie  algébrique. 

Formons  Téquation  de  cette  herpolhodie. 

Il  convient  d'abord  de  préciser  A  et  C,  dont  les  carrés  seuls 
sont  définis,  à  savoir 

G>=  Cl— es,         (/A)*=  é'î—  ^3. 

L'expression  de  pfw-j-T^)»  donnée  au  tome  I  (p.  55),  montre 
(|ue  C  et  l'A  doivent  être  de  même  signe,  moyennant  quoi  v  est 
égal  (sauf  des  périodes)  à  co  ±:  —  •  Quant  aux  signes  mêmes  de 
ces  deux  quantités,  il  importe  peu  de  les  fixer  ici;  car,  en  les 
changeant,  on  passe  de  l'argument  (o  -f-  -p  à  l'argument  w  —  —  > 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       283 

ce  qui  ne  constitue,  en  fait,  qu'une  seule  et  même  solution.  Ce 
changement  a  pour  effet  de  changer  seulement  le  signe  de  pV,  de 
changer,  par  conséquent,  e  en  — e,  ou,  en  d'autres  termes,  le  sens 
d'un  axe.  A  cause  de  la  valeur  actuelle  de  c^  = — a^,  si  l'on  met, 
en  outre,  —  b^  au  lieu  de  ft^,  on  obtient,  d'après  les  expressions 
précédentes  de  A^  et  C^,  celles-ci  : 

/it  _<    Aï  n^ ht 

(52)  c=^-,         ,A=ÎÎ^-^  =  B, 

en  conformité  avec  la  condition  supposée  6^<  a^. 

Le  point  de  départ  pour  le  calcul  sera  pris  dans  la  relation 

Changeons  w  en  w  -f-  co ,  et  remplaçons,  au  dénominateur, 

^(u-h(ii  —  —  )  par  la  quantité  égale 

^/„+,_^'^    =_.-(„_„_    ^')X"-T); 

nous  aurons  ainsi  (eu  mettant  l'indice  ^  à  la  place  de  l'indice  3) 

c'ew  —  (0 j  r\  / 

Mais  on  a,  d'autre  part  (t.  1,  p.  194)5 


V^(ei  — e3)(e,— e,)       /t'AC       V'p^  — ^^ 
Il  vient  donc 


(33)     ^!^  e-.....» = _  v/±r:zlH 

Soit  0  l'angle  polaire;  on  a 


P 


284  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Il  faut  d'abord  examiner  la  nature  de  la  constante  arbitraire  A*. 
A  cet  effet,  on  peut  prendre  une  valeur  particulière  de  Targument  w, 
par  exemple  w'  ;  car,  on  se  le  rappelle,  u  —  w'  est  réel.  On  a 

On  voit  donc  qu'en  prenant  Torigine  de  l'angle  6  à  cette  valeur  de 
l'argument,  on  aura  Ar=  i.  Posant,  en  outre, 

0)' 
M  -h  U) =  W, 

a 


nous  avons  de  la  sorte,  suivant  (53), 

=  e*^  =  <«. 

De  là  nous  tirons,  en  mettant  B  au  lieu  de  /A  (62), 

pw  —  e^=  t^BG, 

pw  —  ea=  —  tc(c-  —  Bn, 

p'^w  =  -4B*G«^HB«-f-Gî— 2BGco84e), 
pw  —  pç  =  BG(/»-  I)  =  /iBCts'in^^, 

Nous  avons   maintenant  à  exprimer  pu  en   fonction  de  l  au 
moyen  du  théorème  d'addition;  car  on  a 

•y. 

Prenons  la  formule  d'addition  sous  la  forme  qui  est  indiquée  à 
la  page  ap  du  tome  I  (deuxième  ligne)  et  qu'on  peut  écrire  ainsi 

(^pw  —  pvf(jpu'-ez)  =  {pw  —  e{){pv  —e^){pv  —  e{) 

-\-{pv  —  e{){pw  —  e,  )(piv  —  e,)  —  \p'w  pV. 


Elle  donne,  après  suppression  du  facteur  commun  B^C*/^, 

4  sinî20(pM  -  c^)  =  (G  —  B)« 

^(C,-Bi)(ci-B.) 

-  2(G  —  B)  v/B»-HG«-tiBGcos40 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.      285 

OU  bien 

Bî-i-G*       _^       .    ^      G— B 


sin«?.0(pw  —  e^)  =  : BGcos'aO /BM-G«--2BGcos4e. 

Retranchons  maintenant  sin-5i6(pr  —  ^3)  el  nous  aurons 


sin220(j)a-j)i^)=  ^-^  ^  _  ^._J? /B*-h  G«— 2BC  cos4e. 

Le  signe  devant  le  radical  est  ici  précisé  par  cette  considération 
que  le  second  membre  doit  s'évanouir  pour  6  =  0,  qui  donne, 
nous  Tavons  vu  plus  haut,  w  =  w',  et  laisse,  par  conséquent, 
pu  —  pif  fini.  En  mettant,  à  la  place  de  B  et  C,  leurs  expres- 
sions (Sa),  nous  obtenons  ainsi 

^2sin»2  6(pa  —  pv)  =  26* —  2  v^6*cos*20  -+-a*sin*26. 

D'après  l'expression  de  a:  ±:  iy^  on  a 

voici  donc  l'équation  de  la  courbe  en  coordonnées  polaires  r,  6  : 

/•*  sin*  26-4-26*=  2  /ô*  cos*  2  6  -t-  a*  sin*  2  6 . 

On  y  retrouvera,  sans  difficulté,  les  carrés  des  rayons  vecteurs 
maxima  et  minima,  conformes  à  ce  qui  a  été  trouvé,  en  général 

(p.  61),  savoir  — ^ —  et  2(a-  —  6'^),  répondant  à  6  =  o  et  0  =  -• 

La  courbe  affecte  l'une  des  formes  données  par  les  /ig.  3  et  4 
(p.  63);  l'angle  compris  entre  les  deux  rayons  est  de  45®  et  la 
courbe  entière  se  compose  de  huit  arcs  égaux.  Lsi/ig,  3  a  lieu  si 
6*  est  inférieur  à  \a^',  c'est  \^fig*  4?  ^^  contraire,  dans  le  cas  op- 
posé. Ce  résultat  se  reconnaît  par  la  condition  établie  pour  les 
points  d'inflexion  (p.  64). 


278  DEUXlftME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

comme  celle  du  premier  membre.  A  l'égard  de  la  racine,  on  a 

P  -j-  =  '»»  P   -^  =  —  I,  P    —  =0,  p     -j-  =  O, 

en  sorte  que  le  second  membre  satisfait  aux  conditions  requises. 
De  l'égalité   (48),   on   conclut,    par  le   changement   de   u  en 

«  +  T' 

o  fil 

L'égalité  (^7)  donne,  si  l'on  y  remplace  à  par  —  +  w  et  qu'on 
suppose  ensuite  u  =  o, 

On  a  vu  plus  haut  que^3=3p''.   Le  dénominateur  est  donc 
égal  à  —  3,  et  l'on  a 


2  W       —  zT,tù 

(f  -^  e    ^        =1. 


Ainsi  l'égalité  (49)  se  réduit  à  celle-ci  : 
(50)  ltZl}el'"  =  h^s/^T-l 

OÙ  l'on  a  posé)v  =  pf // 4-^)*  Par  la  formule  d'addition,  on  a  en- 
suite 


Pour  obtenir  p-^i  il  faut  prendre   la  formule   d'addition   des 
demi-périodes  qui  donne 

(p  ^  — e,j  (p  —  — eij  =(ei  — ei)(e,  — 63)  =  3c^ 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       279 

Comme  on  a  ici  p  -^  =  o,  62  =  —  ^>  il  en  résulte 

tu  3/- 


puis 


P    3    =  -  3. 


En  conséquence, 


Nous  avons  ainsi  le  quotient  et  le  produit  de  deux  coordonnées. 
Le  carré  de  la  troisième  coordonnée  doit  êlre  pris  proportionnel 

à  62  —  pu.  Remplaçant  \  par)./2,  on  peut  énoncer  le  résultat 
comme  il  suit  :  )v  étant  un  paramètre  variable^   les  équations 

(îy=a(i  +  v^8xr;:7), 

représentent  une  co\irbe  ayant  la  propriété  signalée  précèdent' 
ment  (p.  258):  il  existe  une  infinité  de  surfaces  du  second 
degré  (formant  un  faisceau  tangentiel),  dont  chacune  coupe, 
suivant  deux  courbes  distinctes  et  hom,o graphiques  à  la  courbe 
elle-même,  la  développable  dont  celle-ci  est  l* arête  de  rebrous- 
sement. 

Exemple  dlierpolhodie  algébrique. 

A  ce   sujet  se  rattache  l'étude  des  herpolhodies  algébriques, 
dont  nous  allons  parler  sommairement  et  donner  un  exemple. 
Les  équations  de  Therpolbodie  (p.  55)  ont  la  forme  ci-après, 

x±iy  =  zil{  -.G]      —3 — -— ^  ,  G  =  ke    \  V-         /    . 

Le  discriminant  est  positif  et  l'argument  constant  v  est  égal  à 
0)  augmenté  d'une  quantité  purement  imaginaire.  Pour  que  la 


a8o  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

courbe  soit  algébrique,  la  première  condition  c'est  que  i^  soit  une 
fraction  de  période  :  donc 

{>  =  w  -^ : 

m 

la  seconde,  c'est  que  le  coefGcient  de  u  dans  l'exponentielle  G 

a/iT)'       •     . 
soit  —  T. :  ainsi 


m 


ith       ^  2/17)' 

Il  y  a  donc  deux  conditions,  et  leur  traduction  par  les  éléments 
géométriques  n'offre  que  des  difficultés  de  calcul,  sans  aucun  em- 
barras théorique.  La  première  condition,  en  effet,  se  traduit  par 
l'égalité  i(m{v)  =  o,  où  l'on  devra  remplacer  pv  elp'v  par  leurs 
expressions  en  fonction  des  éléments  géométriques  (p.  47)»  Quant 
à  la  seconde  condition,  le  même  calcul  qu'on  a  fait  tout  à  l'heure 
avec  l'hjpothèse  m  =  3  fournit,  pour  l'exprimer,  l'égalité 

où  l'on  remplacera,  de  même,  pv  et  p'v.  On  aura  donc  ainsi  deux 
équations  algébriques  pour  exprimer  toutes  les  conditions  du 
problème. 

La  seconde  équation  peut  être  simplifiée  quand  m  est  pair.  Soit 
m  =  2p;  prenons  l'égalité 


pour  en  tirer 


On  a  pç  =p(o  -f-  nto'j  et  il  faut  observer  que  n  est  un  nombre  im- 
pair, sans  quoi  la  fraction  —  ne  serait  pas  irréductible.  Il  s'ensuit 

que  tous  les  termes  sont  ici  finis.  D'autre  part,  Ç(/>^)  est  égal  à 
/?7i  4-  wvi',  en  sorte  que  l'équation  devient 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÊSIQLES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       28 1 

C'est  cette  équation  que  nous  allons  appliquer  en  supposant  m  =  4- 
Il  faut  alors  employer  la  fonction  t}/2((^)  =  —  pV  (t.  I,  p.  96). 
Mais,  suivant  une  conséquence  du  théorème  d^addition  (t.  I, 
p.  107),  on  a 

p'v  ~   pif  —  p^v  ' 

et,  puisque  2i^  =  ato -4- w',  il  en  résulte  p' 2(^=0,  p2v  =  e3. 
Ainsi  Téquation  se  réduit  à 

(5,)  ''^-'       ^'' 


[i        4  pv  —  ^i 

Dans  la  théorie  des  mouvements  à  la  Poinsot,  nous  avons,  au 
Chapitre  II,  employé  en  indices  les  lettres  a,  p,  y  au  lieu  des  chif- 
fres 1,3,  2.  La  correspondance  des  lettres  et  des  chiffres  peut 
être  quelconque;  mais,  en  établissant  la  correspondance  dans 
Tordre  indiqué,  on  obtient  un  classement,  toujours  le  même, 
des  carrés  des  axes  et  de  h^  par  ordre  de  grandeur,  ainsi  qu'il  a  été 
expliqué  page  5o.  Employons  donc  cette  correspondance,  en 
sorte  que  Tindice  3  équivaut  ici  à  Pindice  p  des  équations  (7)  de 
la  page  47 ?  d'après  lesquelles  l'égalité  (5i)  devient 

—  2A*=6«-/i»        ou        h^  =  -b^. 

Voici  donc  déjà  un  résultat  très  simple,  qui  nous  montre,  en  outre, 
d'après  le  classement  des  carrés  des  axes,  la  nature  de  la  surface 
base  :  c'est  un  hyperboloïde  à  deux  nappes;  b^  et  c^  sont  néga- 
tifs, a^  positif. 

Au  lieu  d'employer  l'équation  tj/4(r)  =  o,  nous  pouvons  ici 
abréger  beaucoup;  car  nous  connaissons  les  fonctions  pv  et  p'v 
pour  les  quarts  de  période  (t.  1,  p.  5i).  A  propos  de  ces  quarts 
de  période,  on  a  fait  usage,  à  l'endroit  cité,  des  notations  sui- 
vantes, où  nous  employons  des  lettres  majuscules  pour  éviter  la 

confusion  : 

ep  —  ey  =  A»,         ^a—  ^p  =  G» 

Pour  l'argument  p,  dont  il  s'agit  ici,  on  a  (en  permutant  les  let- 
tres à  la  page  5i  du  tome  I) 

P^  —  eQ=z  eCA,         pi>  — gy=  i;A(C  —  «A),         pv  —  eaL  =  —  C(C—  e'A). 


^82  DEOXIÈSE   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

De  ces  égalités,  prenons  la  première,  en  remplaçant  pi>  —  e^ 
par  son  expression  en  fonction  des  éléments  géométriques  (p.  48), 

_ ___  (çî— A»)(aî— A«)  __  (c»-4-&»)(a^-f-^«) 
D'autre  part,  on  a  aussi  (p.  48) 


Aî=- 


11^  h^  [i^b^ 


En  substituant  et  élevant  au  carré,  on  obtient 

Le  dernier  facteur  peut  seul  être  nul.  Le  premier,  en  effet,  est  la 
somme  de  deux  termes  négatifs;  et,  si  le  second  était  nul,  Thy- 
perboloïde   se  réduirait   à   un    point,   à    cause    de   la   condition 

Nous  mettrons  maintenant  —  6'^,  au  Heu  de  b^.  Voici  donc  le 
résultat  :  Chyperboloïde  à  deux  nappes,  dont  une  section  prin- 
cipale est  équilatère, 

roulant  sur  un  plan  dont  la  distance  au  centre  est  b,  engendre 
une  lierpolhodie  algébrique. 

Formons  Téquation  de  cette  herpolhodîe. 

Il  convient  d'abord  de  préciser  A  et  C,  dont  les  carrés  seuls 
sont  définis,  à  savoir 

L'expression  de  p(  w  4-  —  j,  donnée  au  tome  I  (p.  55),  montre 
(|ue  C  et  /A  doivent  être  de  même  signe,  moyennant  quoi  v  est 
égal  (sauf  des  périodes)  à  w  zh  —  •  Quant  aux  signes  mêmes  de 
ces  deux  quantités,  il  importe  peu  de  les  fixer  ici;  car,  en  les 
changeant,  on  passe  de  l'argument  co  -f-  -;-  à  l'argument  to  —  —, 


CHAPITRE  VI.   —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.       283 

ce  qui  ne  constitue,  en  fait,  qu'une  seule  et  même  solution.  Ce 
changement  a  pour  effet  de  changer  seulement  le  signe  de  pV,  de 
changer,  par  conséquent,  s  en  — e,  ou,  en  d'autres  termes,  le  sens 
d*un  axe.  A  cause  de  la  valeur  actuelle  de  c^  = — a^,  si  l'on  met, 
en  outre,  —  b^  au  lieu  de  A^,  on  obtient,  d'après  les  expressions 
précédentes  de  A^  et  C^,  celles-ci  : 

(5i)  C= .— ,         *A  = j— -  =  B, 

en  conformité  avec  la  condition  supposée  6^<  a^. 

Le  point  de  départ  pour  le  calcul  sera  pris  dans  la  relation 

Changeons  w  en  u  -\-  iù ,  et  remplaçons,  au  dénominateur, 

^(u-h(ù j  par  la  quantité  égale 

^(„  +  ,_^')=_^(„_,_<Î')X"-t); 

nous  aurons  ainsi  (eu  mettant  l'indice  ^  à  la  place  de  l'indice  3) 

Cl  M  —  w j  r\  / 

Mais  on  a,  d'autre  part  (t.  1,  p.  194)5 


Cu)  e 


'.-1"'"  = 


V^(«i  — «j)(ei— ej)       v^tAC       ^pv  —  e. 
Il  vient  donc 


(53) 


^(iiltliL)  e-...,.,»  .  _  V/K"-'--^')-^ . 


<^(u  —  i^)  /i)t^- 


e 


P 


Soit  0  l'angle  polaire;  on  a 


a84  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Il  faut  d'abord  examiner  la  nature  de  la  constante  arbitraire  k, 
A  cet  effet,  on  peut  prendre  une  valeur  particulière  de  l'argument  w, 
par  exemple  w'  ;  car,  on  se  le  rappelle,  u  —  tJ  est  réel.  On  a 

On  voit  donc  qu'en  prenant  l'origine  de  l'angle  0  à  cette  valeur  de 
l'argument,  on  aura  Ar=  i.  Posant,  en  outre, 

a  -h  u) =  w, 

a 

nous  avons  de  la  sorte,  suivant  (53), 

De  là  nous  tirons,  en  mettant  B  au  lieu  de  iK  (Si), 

pw  — e  =  ^îBG, 

pcv  — ea=— <G(C^  —  Bn, 

p'itv  =  -  4  B*C*^H*Î'-+-  G»—  2BC  COS46), 
pw  —  pv  =  BG(^>-  i)  =  2tBC<sin20. 

Nous  avons  maintenant  à  exprimer  pu  en  fonction  de  t  au 
moyen  du  théorème  d'addition;  car  on  a 

u  =  w  —  ix)  -\ =  w  -h  V  —  2a)^iv-hp. 

2 

Prenons  la  formule  d'addition  sous  la  forme  qui  est  indiquée  à 
la  page  ap  du  tome  I  (deuxième  ligne)  et  qu'on  peut  écrire  ainsi 

{pw  --  pv^ipu  —  Ci)  =  (pw  —  ei){pv  —ex)(pv  — e,) 

-^{pv  —ei)(pw  —  ei)(piv  —  ei)  —  jp'wp'v. 

Elle  donne,  après  suppression  du  facteur  commun  B^C*^^, 

4  sin«20(pM  —  €3)  =  (G  —  B)2 

+  (C.-Bl)(ci-B.) 

-  2(G  —  B)  v/B*-+-G«— 2BGCOS4O 


CHAPITRE  VI.  —  LIGNES  GÉODÉSIQUES  DES  SURFACES  DE  RÉVOLUTION.      285 

OU  bien 

sin«20(p^/  — 63)=  êl±-2!  -  BG  cos'aO  —  ^11^  /b«-+-  G»—  2BG cos40. 

Retranchons  inainlenant  sm^9.^(pv  —  ^3)  el  nous  aurons 

sin220(pa-pp)=  ^-^D*  -  -^J^  /bm^  G«—  2BG  cos4e. 

Le  signe  devant  le  radical  est  ici  précisé  par  celte  considération 
que  le  second  membre  doit  s'évanouir  pour  6  =  0,  qui  donne, 
nous  Tàvons  vu  plus  haut,  w  =  w',  et  laisse,  par  conséquent, 
pu  —  pi^  fini.  En  mettant,  à  la  place  de  B  et  C,  leurs  expres- 
sions (Sa),  nous  obtenons  ainsi 


{ji'sin*26(pa  —  pt')  =  26» —  2  /6*cos*20  -+-  a*sin*26. 
D'après  l'expression  de  x  ±  iy^  on  a 

voici  donc  l'équation  de  la  courbe  en  coordonnées  polaires  r,  9  : 

r*  sin' 2 6  H-  2  6*  =  2  /ô^  cos* 2 6  4-  a*  sin* 2  6 . 

On  y  retrouvera,  sans  difficulté,  les  carrés  des  rayons  vecteurs 
maxima  et  minima,  conformes  à  ce  qui  a  été  trouvé,  en  général 

(p.  61),  savoir  — ^ —  et  2(a- —  6^),  répondant  à  6  =  o  et  6  =  -r» 

La  courbe  affecte  l'une  des  formes  données  par  les  Jig.  3  et  4 
(p.  63);  l'angle  compris  entre  les  deux  rayons  est  de  45®  et  la 
courbe  entière  se  compose  de  huit  arcs  égaux,  h^ifig,  3  a  lieu  si 
6'  est  inférieur  à  \a^\  c'est  \^fig*  4j  ^^  contraire,  dans  le  cas  op- 
posé. Ce  résultat  se  reconnaît  par  la  condition  établie  pour  les 
points  d'inflexion  (p.  64). 


286  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 


CHAPITRE  VII. 


PROBLÈMES  DE  GÉODÉSIE  (») 


Préambule.  —  Latitude  réduite.  —  Calcul  de  q  et  des  arguments.  —  Azimut. 
—  Longitude.  —  Distance  géodésique.  —  Cercles  auxiliaires.  —  Développe- 
ments suivant  les  puissances  de  l'excentricité.  —  Formules  d'approximation.  — 
Degré  d'approximation.  —  Solution  des  problèmes  de  Géodésie. 


Préambule. 

Le  but  de  ce  Chapitre  est  (rappliquer  aux  ligues  géodésiques 
tracées  sur  un  ellipsoïde  de  révolution  aplati,  mais  d'un  faible 
aplatissement,  comme  est  la  Terre,  la  théorie  exposée  dans  le  Cha- 
pitre précédent. 

Soit  a  le  rayon  de  l'équateur,  soit  b  la  dislance  du  centre  au 

pôle.  \J aplatissement  est •  Pour  la  Terre,  on  admet  actuel- 
lement la  valeur  numérique r^  — -» 

^  a  '293 

Dans  les  formules,  ce  n'est  pas  l'aplatissement  qui  intervient 
naturellement,  mais  Vexcentricité,  dont  nous  désignerons  le 
carré  par  la  lettre  x.  Nous  prendrons  le  rayon  a  de  Téquateur 
pour  unité;  en  sorte  que  6^  sera  égala  (i  —  x). 

Le  facteur  d'homogénéité  T^,  qui  figure  dans  les  formules  du  Cha- 
pitre VI,  sera  pris  égal  à    "7    • 


Latitude  réduite. 

Le  rayon  d'un  parallèle  quelconque  se  représente  par  le  cosinus 
d'un  angle  \  qui  s'appelle  la  latitude  réduite.  Cette  dénomina- 


(*)  A  consulter  :  Jacobi,  Solution  nouvelle  d'un  problème  fondamental  de 
Géodésie  {Gesammelte  Werke^  t.  II,  p.  419). 


CHAPITRE   VII.    —    PROBLÈMES    DE   GÉODÉSIE.  287 

lion  provient  de  ce  que  cet  angle  est  un  peu  inférieur  à  la  latitude ^ 
angle  de  la  normale  à  l'ellipsoïde  avec  Téquateur. 

Le  maximum  de  X,  sur  une  ligne  géodësique,  correspond  au  mi- 
nimum du  rayon  du  parallèle;  nous  le  dénoterons  par  A.  C'est  le 
cosinus  de  cet  angle  qui,  au  Chapitre  VI,  est  désigné  par  c,  rayon 
du  parallèle  auquel  la  ligne  géodésique  est  tangente. 

En  fonction  des  latitudes  réduites  /i,  \  et  du  carré  de  l'excentri- 
cité X,  on  exprime  immédiatement  les  éléments  elliptiques  con- 
formément aux  formules  (9,  12)  du  Chapitre  VI.  Il  faut  se  sou- 
venir qu'on  a  supposé 


aî=  I,         6*=i  —  X.         c*=cos*A,         *:*=  


» 


et  que  les  indices  a,  p,  y  sont,  dans  cet  ordre,  respectivement 
égaux  à  I,  2,  3.  Il  en  résulte 

(e\  —  pp=i,  e\  —  pM  =  i  —  xcos*X, 

^.,  ej  —  pp  =  x,  ej — pw  =  xsin'X, 

(  €3 — p('  =  xcos*A;        C3  —  pM  =  x(cos*/i  —  cos*X). 

La  quantité  pw  est  entre  e-^  et  ei\  on  supposera  donc  11  —  w'  réel. 
La  quantité  pi^  est  inférieure  à  ^3;  on  supposera  r  purement  ima- 
ginaire. 

Calcul  de  q  et  des  argtiments. 

Les  différences  des  racines  ea,  suivant  les  égalités  (1),  ont  les 
expressions  suivantes  : 

(2)      ei— ej=i  —  X,        ej — e3  =  xsin*A,        e\  —  ej  =  i  — xcos*A. 

On  calculera,  par  leur  moyen,  la  quantité  y,  comme  il  a  été  ex- 
pliqué (t.  I,  p.  270), 

.        /i  —  xcos^/i — ^1  —  X 
~  \i—  kl         * 

/.jx  r  V^'  —  ^COS*A  H-  /l  —  X 


288  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Comme  x  est  un  nombre  fort  petit,  on  a  déjà  /  avec  une  faible 
erreur  relative,  en  prenant 

ce  qui  donnerait,  pour  q^  une  valeur  inférieure  à  o,ooo5  sin*/r. 
Dans  la  plupart  des  calculs,  Tapproximation  exigée  permet  de  né- 
gliger souvent  le  carré  de  q^  et  toujours  son  cube.  Par  le  mojen 
de  q^  on  a  immédiatement  les  quantités  ci-après  (t.  I,  p.  271 ,  4o4 
et  446)>  peu  différentes  de  l'unité, 

V     ^  y  i  —  x-hy^i  —  X  cos'  h 

(5)  = '=  ^^^-r / =|-hY. 

Pour  calculer  l'argument  w,  on  posera 

(6)  U=  (D  -\ — u, 

TZ 

et  l'on  emploiera  le  second  procédé  donné  au  tome  I  (p.  272); 
d'où  la  formule 

r  v/i  —  xcos*X  —  /(i  —  x)(i  —  X  cos*/i)  _  q  cosu  -t-  q^  cos3u  -+- ... 

'        '^  /l  -XCOS«X  -h  {/(i--x)(l  — XCOS»/!)   ~        I -h  9.7*COS2U -+-...       ' 

L'argument  -t>  compté  dans  l'intervalle  f  o,  -r\t  est  dans  la  se- 
conde moitié  de  cet  intervalle.  On  a,  en  effet,  suivant  (1,2), 

et  cette  quantité  est  supérieure  à  ^3  —  pç  z=  y,  cos^  A,  sauf  pour  les 
lignes  géodésiques  où  les  latitudes  sont  très  petites.  En  posant 
donc 

JTZitù'  —  v) 

(8)  e       w       =V, 

on  a,  comme  il  a  été  expliqué  (t.  I,  p.  278), 

I  —  {/(i :r^^—  X cos'A)  ^  y(v-iH-V)-f-7nv-^-4-v»)-^... ^ 

^^     ,   h{/(i  — x)(i-x"^osU)~  i4-7HV-»-+-V»)-t-... 


CHAPITRE   Vil.    —    PROBLÈMES    DE   GÉODÉSIE.  289 

Par  les  formules  (7)  et  (9)  on  pourrait  développer,  terme  par 
terme,  cosU,  et  V"'  -h  V,  suivant  les  puissances  ascendantes  de  x. 
On  aura  seulement  besoin  du  premier  terme  : 

/     X  2sin«X  4 

(10)  COSU  =   — r-r-7 l-f-...,  \-l-H  V   —  1  -h  .  .  .  l 

d'où  l'on  déduit 

Il        sinX  1/11/4  cosA  I  —  V  . 

(Il)  cos-  =  —. — r  -Î-. . .,      y-'    -  V  =     .       — h. . ., r,  "  cosA-h.... 

2       sinA  sin*A  i  -i-  V 


Azimut. 

La  direction  de  la  tangente,  en  chaque  point  de  la  ligne  géodé- 
sique,  se  détermine  par  son  azimut  a,  compté  dans  le  plan  tan- 
gent, à  partir  du  méridien.  Cet  azimut  est  le  complément  de  l'angle 
que  font  entre  elles  les  tangentes  à  la  ligne  géodésique  et  au  méri- 
dien. Les  cosinus  des  angles  que  ces  deux  droites  font  avec  les 

axes  sont,  pour  la  première,  -r-»  -;- ,  -^t  et,  pour  la  seconde, 
^— ^  >  — ^  y  o.  On  a  donc 

eus  A     cos A 

I      /     dv  dr\ 

sin a  =  ^  (x-, y  - ,-     • 

cos  A  \    as       "^   as  / 

La  quantité  entre  parenthèses  est  égale  à  c  (VI,  >.)  ou  cos  A. 

Ainsi 

cos  A 

(12)  sina  =  ^• 

cos  A 

Au  moyen  de  cet  angle  a,  on  peut  écrire  l'expression  (i)  de 
^3  —  P'^  sous  la  forme 

(i'{)  Ci  -  pu  =  —  'A cos^ h  coi^dj 

et  déduire  de  là,  par  les  égalités  (i), 

(i4)  ip"  =  y.  cos  h  sinX  cota  /i  —  )ccos*X. 

On  a  de  même,  pour  l'argument  i^,  en  tenant  compte  du  signe 
(t.  I,  p.  42) 

(i5)  \p'ç  —  ~  iy,  cos  h. 

IL  .9 


290  DKXXIÈMË    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Au  moyen  de  l'azimut,  on  conclut  aussi,  pour  le  premier  terme 
du  développement  suivant  les  puissances  ascendantes  de  x,  d'après 
(10  et  1 1), 

.    u       cosXcosa  u  ^ 

(16)  sm  -  =  .— , — ^  -f- tang- =  cotA  cosa -+-. . .. 


Longitude. 

La  longitude  est  l'angle  d'un  méridien  quelconque  avec  un  mé- 
ridien fixe.  Nous  prendrons,  pour  ce  dernier,  celui  qui  passe  par 
un  point  où  la  géodésique  touche  le  parallèle;  ainsi  la  longitude 
est  nulle  pour  \  =  h.  Nous  la  représenterons  par  la  lettre  ^. 

Les  formules  du  Chapitre  VI  donnent  aisément  l'expression  de 
la  longitude.  Le  quotient  X  :  Y  sera  égal  à  e^"?'  quand  on  aura 
choisi  convenablement  la  constante  E. 

Nous  allons  d'abord  calculer  la  quantité  suivante  : 


(17)  m 


=  ^\K{^^^)-li^-:-^~->')-r:]. 


Si  l'on  écrit,  pour  un  instant,  tu'  —  v'  à  la  place  de  r,  on  obtient 

l  TT  ffi          %0         t                         Ê             "^i    j  t  t 
=  w  (  tu  H-  OJ  —  V  ) -{ta  —  V   )  —  Ti- 
to                                                                  (U 

et  le  second  membre  coïncide  avec  celui  de  la  première  fonction 
numérotée  (34)  au  tome  I,  p.  /i'i6\  la  lettre  u  est  remplacée  par 
to  —  \>\  Le  terme  général  du  développement  est 

•?.T.        qP         .  I  v'\         XT.  i—\)P^^r//'    .     pr.v' 

—  — ^ — T-  sin/>7:(  I )  —  — —^—  sin 

(U     I  —  q^P        '       \  tu/         tu         I  —  q-P  U) 

10        I  -  -  q^P      ^  ^ 

On  a  donc 

(18)  '^=2^-^î-J^»?^^"''~^^''>'        7^-1,^.3,  .... 

On  peut  encore  représenter  rti  par  la  dérivée  logarithmique  de 
a  fonction  .3^3  (t.  I,  p.  266),  et  écrire  alors 

,   o      X  q(\-l.-\)^--,q'*(\-i—\i).-... 


I  -h  q{\'^-+-  V;  -r  7HV-*"- V2;-h... 


CHAPITRE   VII.    —    PROBLÈMES   DE   GÉODÉSIE.  29 1 

D'après  les  formules  approchées  (3  a)  et  (ii),  on  voit  que  le 
premier  terme  du  développement  suivant  les  puissances  ascen- 
dantes de  X  serait 

(i8^)  m  = -J-xcosA -h. . .. 

L'expression  (VI,  16)  de  X  donne 

La  constante  E  se  détermine  par  la  condition  que  '}  s'évanouisse 
pour  u  =  to'.  On  a  d'ailleurs 

=  e^Vf; 

par  conséquent 

Si  l'on  pose,  comme  précédemment,  r  =  tu' — r'  et,  en  outre, 
u=i  ij)' ■+-  u'y  cette  formule  devient,  eu  égard  à  l'égalité  (17), 

iL-i-mu  =  — .    log3'(i'  —  w) 

^  '2*  L  'iW  J 

^^    log3'( i;' -+-!/';— -^ . 

•2t  L      °  ^W  J 

Le  développement  (36)  de  la  page  4^8  (t.  1),  appliqué  ici. 
donne  pour  résultat 

/I-+-V          u\      \i     fj^p      \-P—\P  . 
(19)  ^'-^'^«u-arclangl^-j— ^tang-j-^— — ^ ^ -sin/>u. 

La  première  approximation,  conformément  aux  égalités  (i  1 ,  16), 
donne,  d'après  {\i), 

I -H  V           u                  rotXrosa  cola 

(19 a)      laiîfry  = n  tang  — h.  .  .= i h. .  .=  -; — v  -*-.••• 

Nous  allons  envisager  encore  un  autre  développement  relatif  à 
la  longitude,  bien  que  le  précédent  soit  très  propre  à  Tapplication. 


292  DEUXIÈME   PARTIE*    —    APPLICATIONS. 

Mais  le  nouveau  développement  a  l'avantage  de  fournir  Texprcs- 
sion  exacte  de  l'angle,  peu  différent  de  t}>,  dont  la  tangente  est 

justement  éiçale  à  -:-^* 

Supposons  deux  points  différents,  pris  sur  la  ligne  géodésique, 
et  répondant  aux  deux  arguments  u  et  W|  =  u  —  a.  En  considé- 
rant les  quantités  Xet  X|,  relatives  à  ces  deux  points,  nous  avons 

Par  la  décomposition  en  éléments  simples,  on  a  d'ailleurs 

On  peut  poser 

(9.0)  ^J  "3^    gCi»^  ^a))-Yii/f  —  y/'jTa  —  pvei^, 

j  V  j  ic 

et  0  est  un  angle  réel.  En  effet,  !^(r  -t-  w )  — r,  est  purement  imagi- 
naire (17),  ainsi  que  Vy  tandis  que  a  est  réel.  La  quantité  (20)  a 
donc  pour  conjuguée 

le  produit  de  ces  deux  conjuguées  est  pa  —  pv. 

Remplaçant  maintenant  X  par  cos)ve''^  et  X|  par  cos  A|  e' i'*,  nous 
obtenons 

Ajoutons  et  retranchons  s^i,  et  employons  la  formule  d'addi- 
tion de  l'argument  dans  les  fonctions  Ç,  comme  il  suit  : 

I    \U\  —  ^U-      ^{U —  Ui)= t 

1  '        1  pu  —  pUi 

'  2    pUi  —  pv 

Dans  les  seconds  membres,  toutes  les  quantités  sont  réelles, 
saufp'i^  qui  est  purement  imaginaire,  en  sorte  que  la  formule  (21) 
fournit  aisément  tang(^  —  ^i  -\-  0;. 


CHAPITRE   Vil.    —    PROBLÈMES  DE   GÉODÉSIE.  298 

Nous  nous  bornerons  à  considérer  le  résultat  dans  le  cas  parti- 
culier iii  =  w'  ;  ^,  et  p'wi  sont  alors  nuls.  La  première  des  quan- 
tités (22)  se  réduit  (i3,  i4)  à 


i       p'u       ^sinX\/i  —  xros*X 
1  pu  —  63  cos h  cot a 

et  la  seconde  (i ,  i5)  a 

I       p'  V  i 

— -^  —  ^^— — — ^^^—  '"'"  •^—^^^—  » 

•À  «3  —  pV         COS  h 

On  a  donc 

,1        /vv  cota 

tang(^-T-0)=  - 


sinXv/i  —  xcos*X 
Si  l'on  pose 


(23)  lang4''  =  /ï  —  xcos*X  lang(<j^  H- 0), 

on  a  la  définition  d'un  angle  ^5^',  lié  à  a  et  X  par  l'égalité 

(24)  lanR^  =  ^-j^^-. 

Il  reste  maintenant  à  donner  le  développement  de  l'angle  0.  Le 
calcul  est  analogue  à  celui  qu'on  a  fait  précédemment  pour  ^J/  : 


C(t'-T-a)  G'3(a  —  v') 


Ici  l'argument  a  =  u  —  u^  se  réduit  à  ii  —  to';  c'est  celui  que 
nous  avons  tout  à  l'heure  désigné  par  u'.  Le  développement  (38) 
de  la  page  4^8  (t.  I)  donne  immédiatement 

(25>  0  — mu=> — ^— r-   sin/?u. 


Distance  géodésique. 

La  distance  de  deux  points  est  la  longueur  de  la  ligne  géodé- 
sique qui  passe  par  ces  deux  points. 

Pour  origine  des   arcs  géodésiques,  nous   prendrons,  comme 


294  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

|)Our  les  longitudes,  le  point  où  la  géodcsique  touche  le  parallèle. 
L'arc  gcodésique  a  donc  pour  longueur  (\  I,  lo) 

TV  ri*  —  h'^,  ,         ^  ,, 

*  = -f^ [e,(w  — w  )-f-;//  — T.  ] 

ou,  avec  les  notations  actuelles, 

s  =  cxiC -r-  Ç((ij'---  m')  —  t/. 

L'arc  est  ainsi  exprimé  en  parties  du  rayon  de  ré([uateur.  Cette 
formule  doit  être  écrite  sous  la  forme  suivante  : 

En  employant  les  notations  (4 7  î>)  et,  pour  la  dernière  partie,  soit 
la  fonction  So?  soit  le  développement  (34)  du  tome  1,  p.  4-^-6,  on 
obtient 

(i-i-fl)«^--(i-4-7)-  =  4  — ^ ^ ■ 

^  '2  \  —  'iq  COS  U  -^  2 <7 •  COS  2  U  ... 

f  = — ^SiiiUH — ^-■— rSin2U--. .  .. 

l  I  —  q^  i  —  <j* 

La  partie  principale  de  s  est,  comme  on  yoit,  -  U,  dont  le  cosl- 

nus  a  lui-même,  d'après  (ri),  pour  partie  principale  -y—]'  Pour 

comparer  entre  eux  Tare  s  et  celui  dont  le  cosinus  a  celte  dernière 
yaleur,  cherchons  le  développement  de  s\  défini  par  Tégalilé 

,      sin). 

'  27)  COS  5    —  — —     . 

siri/i 

Suiyant  les  égalités  (1,  2),  nous  avons 

COS* 5'—  --—-'*.—  =  î — ; i         (,^'  — ,,  _aj') 

fj  —  «-3  J>  W    —  «-'3 

Sin*5  =  — ^,    — • 

On  a  yu  (t.  I,  p.  4^^^)  le  déyeloppement  de  arc  sin  ^^^  — -  *,  il 
suffit  de  l'appliquer  ici  pour  obtenir 

I  V      Q^       sin  pu, 

(28)  5'  =  -U-*-2>  — ^   —  — ^- — 


CHAPITRE   VII.    —    PROBLÈMES    DE   GÉODÉSIR.  2g5 

Au  lieu  d*introduire  les  laliludes  réduites  "X,  A,  on  peut  aussi 
considérer  les  latitudes  elles-mêmes,  que  nous  désignerons  par  jx 
et  A".  On  vérifie  aisément,  d'après  les  propriétés  élémentaires  de 
l'ellipse^  la  relation 

lang*X  =  (i  —  x)  tang'jji, 

qui  relie  [x  et  )^.  La  même  relation  a  lieu  aussi  entre  k  et  A,  qui 
sont  la  latitude  et  la  latitude  réduite  du  sommet  de  la  géodésique. 
Cette  relation  peut  revêtir  diverses  formes,  par  exemple 

Ci  —  xsin*(jL)(i  —  xcos'X)  —  i  —  x, 
(I  — xcos'X  )  siii*[jt  =  sin'X, 
(29)  \  (  I  —  XCOS*X)  COS'jJL  —  (i  —  x)  cos*X, 

(i  —  xsin'[jt)cos*X  —  cos^jjL, 

(i  —  X  sin*[jt)  sin'X  =  (i  —  x)  sin^  (jl. 

A  ce  point  de  vue,  au  lieu  de  prendre  s'  pour  terme  de  compa- 
raison avec  5,  on  devra  prendre  s",  en  posant 

(  3o  )  cos  s   =  -^-V  • 

blll  k 

On  a,  suivant  (39), 

,»  .,1— xcos^/i        e,    _  ^3    Ci  —  DM        dm'  —  et 

1  —  xcos*A        ei — pu    e^  —  ej         pu  —  e^ 

sin*5    =  — ^ ^. 

pu  —  ej 

En  comparant  ces  dernières  formules  à  celles  qui  sont  relatives 
à  s',  on  voit  qu'elles  en  diffèrent  seulement  par  l'échange  de  €2 
et  63,  Cet  échange  équivaut  au  changement  de  w'  en  w  -f-  w',  c'est- 
à-dire  au  changement  du  signe  de  q.  On  a  donc,  par  analogie 
avec  (îi8), 

(3i)  s  =  -\i  —  7.  y  ~ ^—  • 

Cercles  auxiliaires. 

Une  ligne  géodésique,  sur  le  sphéroïde,  est  déterminée  par 
une  seule  constante,  la  latitude  de  son  sommet,  point  où  la  géodé- 
sique touche  un  parallèle.  C'est  cette  latitude  que  nous  venons  de 


296  DEUXIÈnE   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

désigner  par  A*.  Pour  donnée  équivalente,  on  peut  prendre  la  lati- 
tude réduite  h  de  ce  même  sommet  Mq.  Un  point  quelconque  el 
variable  M,  sur  la  géodésique,  est  ensuite  déterminé  par  sa  lati- 
tude /x  ou  sa  latitude  réduite  \,  Soit  P  un  pôle  du  sphéroïde.  Les 
irois  points  P,  Mo,  M  sont  les  sommets  d'un  triangle  rectangle 
en  Mo,  dont  les  deux  côtés  PM  et  PMo  sont  des  arcs  de  méridien 
et  le  troisième  côté  M© M  est  un  arc  géodésique.  La  longueur  de 
ce  troisième  côté  est  5,  l'angle  en  M  est  Tazimut  a,  l'angle  en  P 
est  la  longitude  tj#. 

Sur  une  sphère,  considérons,  de  même,  un  pôle  P',  et  appelons 
parallèle  tout  petit  cercle  ayant  ce  pôle.  Un  grand  cercle  quel- 
conque est  défîni  par  la  latitude  de  son  sommet  M'„,  point  où  il 
touche  un  parallèle.  Prenons /t  pour  cette  latitude.  Nous  obtenons 
ainsi  un  grand  cercle  correspondant  à  la  précédente  ligne  géodé- 
sique. Sur  ce  cercle,  faisons  correspondre  le  point  variable  M'  au 
point  M  de  la  géodésique,  en  attribuant  à  M'  la  latitude  )..  Les 
trois  points  P,  M'^^,  M'  sont  les  trois  sommets  d'un  triangle  sphé- 

rique  rectangle  en  M'^, .  Les  côtés  P'M'  et  P'M,,  sont X  et  -  —  //, 

le  troisième  côté  M'M'^  est  égal  à  5';  l'angle  en  M'  est  égal  à  a, 
l'angle  en  P'  est  égal  à  '}/,  Effectivement,  les  trois  relations  (i!>., 
24^  î^y)  sont  bien  celles  que  la  Trigonométrie  fournil  entre  les 
cinq  éléments.  On  ne  manquera  pas  de  remarquer  que,  dans  ce 
mode  de  correspondance,  imaginé  par  Jacobi,  les  azimuts  sont 
conservés,  comme  on  vient  de  le  dire,  puisque  la  formule  (12)  est 
indépendante  de  l'excentricité. 

On  peut  aussi  définir  un  second  cercle  auxiliaire,  en  attribuant 
à  son  sommet  M'^  la  latitude  le.  On  fera  correspondre  alors,  au 
point  M,  le  point  M''  qui,  sur  le  cercle,  a  pour  latitude  [x.  Dans  le 
triangle  sphérique  rectangle  P^M^M",  les  côtés  FM"  et  P'M'y  sont 

-  —  H"-  et     —  k\  le  troisième  côté  est  égal  à  s".  L'angle  en  M"  est 

différent  de  ol\  soit  a"  cet  angle,  il  est  donné  par  la  formule,  ana- 
logue à  1 12), 


2 


cosA" 
sina  =  -         : 
cos  a 


en  sorte  qu'on  a,  suivant  (ay), 

sin'a"         I  —  xsin'X'         1  —  y.  cos^X 


(32) 


sin*  a         I  -  -  X  sin*  «i        i     -  x  cos*/i 


CUàPITRB   VII.    —    PROBLÈMES    DE  GÉODÉSIE.  '>.Qf} 

Quant  à  l^angle  au  pôle,  ou  la  longitude,  il  est  le  même  que  sur 
le  premier  cercle,  c'est-à-dire  égal  à  t}>'.  On  déduit,  en  effet,  des 
égalités  (24)  et  (29),  celle-ci  : 

^        tanp;^        tangA: 

Développements  suivant  les  puissances  de  l'excentricité. 

On  admet  généralement  comme  utile  pour  les  calculs  de  consi- 
dérer les  développements  des  divers  éléments  suivant  les  puis- 
sances ascendantes  de  l'excentricité.  Ces  développements  ne  se 
forment  point  sans  difficulté,  mais  il  suffit  toujours  de  se  borner 
à  deux  ou  trois  termes. 

Supposons  qu'on  veuille,  en  premier  lieu,  au  moyen  de  l'éga- 
lité (28),  trouver  la  partie  principale  de  ^' — ^,  c'est-à-dire  le 
premier  terme  du  développement  de  cette  quantité  suivant  les 
puissances  ascendantes  de  x.  On  a  immédiatement 

^'  —  ^  —  0  =  —  !  >t  cos*  X  cos  4^'  siinj;'  -4-  .  .  . . 

Les  égalités  (12,  a4)  donnent  lieu  aux  suivantes 

,,      cota  .    ,,      cosot  ,,  ^         , 

lanL'ù  =  -.— ;r  ,  sino  =    . — -rt         cosu/ =  tangA  cot  A, 

parle  moyen  desquelles  nous  trouvons 

<L'  —  ^  —  0  —  —  -1-  X  cos  X  sin  X  cos  a  cos  h    .  ,  ,  -h . . . . 
^        ^  '  sin'A 

D'autre  part,  ayant  (11,  16) 

X    .  ,,  mr  ,      mr      4  cos  A 

2  sin  X  cos  X  cos  a 

Sin  U  —   r-r-7 h  .  .  .  , 

nous  trouvons,  d'après  (26), 

0  —  mu  —  IxcosX  sinX  cos  a  cos  A   .— .-r  -H. . . , 
*  sin*  A 

en  sorte  que  le  développement  de  ('}' — ^  —  mU)  commence  par 


rtgS  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

un  terme  en  x-.  La  partie  principale  de  m  (iS)  est  q{\~*  —  \): 

par  conséquent,  i 

ni  =  ^y.  cos h  — ...  : 

la  partie  principale  de  U  est  25' (a8).  Ainsi,  en  négligeant  les 
termes  du  second  ordre,  on  a 

(33)  '\^  =  'Y-     [vLscosh. 

Mais,  par  le  moyen  de  la  formule  (19),  nous  pourrons  plus  facile- 
ment former  les  termes  du  second  ordre  et  surtout  apprécier  leur 
grandeur.  Soient 

(30  A^r^i  — X,         B*=  i  — xcosV?,         C*==i  — xcos^X. 

En  négligeant  seulement  les  quantités  du  quatrième  ordre  par 
rapport  à  q,  nous  prendrons,  d'après  les  égalités  (3,  7,  9), 

,_,  B-A  G«— AB  ....      _,.        i-AB 

(^^>  ^^  =  BrrÂ'    "^"^^"=0^--;:^'    ^(^  '-^)=iV:ûï' 

Considérons  l'arc  qui  figure  au  second  membre  de  la  formule 
(19)  et  posons 

tangîp=  ---^lan-iu. 

En  admettant  les  égalités  (35),  on  trouve,  par  un  calcul  facile, 

,^_(i-B2)(C2-A2) 


COS'CJ  = 


sin'c?  = 


(B*-A'^)(i--(:m 

0— _A«)(B2  — 02) 
(B»-'A»)(7— G2) 


Chaque  différence  de  carrés  (i  —  B-),  (C- — A-),  .  .  .  peut  se 
remplacer  par  le  quotient  d'une  différence  de  puissances  qua- 
trièmes et  d'une  somme  de  carrés.  Par  les  égalités  (34),  les  puis- 
sances quatrièmes  s'expriment  explicllcinent,  et  Ton  obtient 

(B»-+- A2)(i~-C2)       ,,, 

cos*o  =   ^cos^iL 

^'"^  ?       (,^H2)(Gî-^A*)         ^' 

.   ,         (B2-x-Aî)(i-i-Gî)    .   ,,, 
-^'"'?=(,-.-A^)(B^-.Cr)^^"^^- 


CHAPITRE  VII.  —  PROBLÈMES  DE  GÉODÉSIE.  299 

De  là  se  conclut  ensuite,  en  prenant,  par  exemple,  la  seconde 
équation, 


_  sin»cp  _  (1  — B<)(C»— A^) 


x*cos*/i  sin'X 


Bî)(AîH-C»)(B«-t-C»j 
ou  bien 

(36)  s.n.^,  -  s.n.ç  =  ( .  +  a» )( .  +  B» XÂ^-^B' ^TC^) ' 

Au  point  de  vue  du  développement  suivant  les  puissances  as- 
cendantes de  X,  on  tire  de  là  immédiatement  les  termes  en  x^  et 
x**,  sous  la  forme  suivante  : 

(36  a)    ^  —  'Y=  —  yjxïcos^X  sin'/i  cos']/'sini]^'    iH — (1-4-  cos*A  -h  cos*X)    -h  •  • 

Par  le  même  procédé,  on  peut  trouver  aussi  les  deux  premiers 
termes  du  développement  de  la  somme  qui  figure  au  second 
membre  (19).  Déjà,  par  les  égalités  (11,  16),  on  a  le  premier 
terme  ainsi 

<7*(V~* — V)  sinu  =  3*j  x*cosA  sinX  cosX  cosa-+-. . .; 
ce  qui  peut  aussi  s'écrire,  en  vertu  de  (3a),  sous  la  forme 
</*(V-*  —  V)  sinu  =  -jy  x'cos'X  sin^h  cos^^'sin'j/'. 

Par  les  égalités  (3j),  on  obtient 

^î(V-î— V)sinu 

v/(i  -  A«Hi  -  Bi)(C«-A'*)(B*—  G*) 


(I  ^  AB)(G«-i-  ABhB  -t-  A)2 
(37)     \       _  aABv/(i~AM(i  — B*)(G^  — A*)(B*— G"m 


.  (i  — AB)(G2-T-AB)(B-hA)V(i-T-Aî)(i-r-B*){C*-f-A«)(Bî-f-C*) 
■-=  3^j  x'cos^X  sin*A  cos^j/'sin^'     1  -^  -  (i  -+-  cos^h  -f-  cos'X)   -h 

D'après  l'égalité  (19),  les  deux  résultats  (36rt)  et  (37)  donnent 
celui-ci  : 

(38)      ^   r-  mu  -—  i]^'— â^x^cosîXsinî^sinai;^'    i -h  -  ( i -f- cos» A  H- 00s» X)     h- 


300  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Si  l'on  préfère  introduire  les  latitudes  [x,  A",  au  lieu  des  latitudes 
réduites  ).,  A,  il  est  aisé  de  modifier,  en  conséquence,  cette  for- 
mule, d'après  les  égalités  (29),  et  l'on  trouve 

(38  a)     4*  -^  ^^  "  '!''--  Jt  x'cos'ji  sin»X-sin2<j;'[i  4-  \  x(i  -h  sins/i  -t-  pîii'jjl)]  -+- 

Des  procédés  analogues  sont  applicables  pour  former  les  déve- 
loppements de  m,  It,  5;  mais  nous  ne  croyons  pas  utile  de  nous  y 
arrêter. 


Formules  d'approximation. 

De  préférence  aux  développements  suivant  les  puissances  de 
l'excentricité ,  on  peut  prendre  pour  formules  d'approximation 
celles  qui  se  sont  introduites  ici  dès  l'abord.  Si  Ton  veut  y  faire 
disparaître  la  quantité  auxiliaire  gr,  on  y  introduira,  comme  tout  à 
l'heure,  en  négligeant  les  puissances  quatrièmes  de  q^  les  quan- 
tités A,  B,  C(34),  ou  encore  B',  C,  au  lieu  de  B  et  C,  en  posant 

A*  A* 

(3q)  B'*— I  — xsin*/:  =  ït-,  >  G'*— i  —  x  sin*a  —  -— . 

^'  B*  Cl* 


On  a  ainsi,  suivant  (i8a), 


w  —  j  X  cos  h 


4v/ab 


;  (A-^B)/(i^A«)(i-t-B*) 

—  j  X  COS  k 


(i-B')v/B'(i--A«)(A2-    B'«) 

On  trouve  de  même,  par  les  égalités  (3)  et  (7), 
/  -  BrCî— \>)  B'(i--G'2) 

i     POS*-*-ll  — —    •  

)  *  (C*-T- AB)(B  — A)  -  (B'-T-C'«)(i--B'; 

^*'^)  _        ,  ,B(^-- A)(B*--A2)  _       ,  „B'(j-^B')(i-^Wi) 

[  "  ^^^  *  (Cî--AB")(G2-f-Aî)  ~^^^  *   (B'-.-G'2)('i-f-G'»)' 

(     -,1  .   ,  ,A(B-A)(B»-^Aî)         ...     (,-.-n')f,-x-B'«) 

<  4  i  r/  )    . 

i  •!  ,  ,A(G»-hA>)  ,  ,      i-i-G'î 

I    tan"'"  — Il  =  tanï^'ç —     --  tan^'v • 

'   ^  ""  »"      ^^"'^  ^  B(G^-r-B»)  "^      B'(B'-f-G'«) 


CHAPITRE  VII.  —  PROBLÈMES  DE  GÉODÉSIE.  3oi 

Enfin,  pour  le  calcul  de  la  formule  (26),  on  a  (4,  ^) 

I — 2<7COsu       B-f-Ay  AB  G*(i-+-B)  ^  ^ 


(^3)  y  =  yxsin*/isin25' 


4 


(B  -H  A)  /AB(C>-h  A2)(B*-h  G*) 


I       •   •  /    •       »  4  V  B' 

=  xîtsin*ASin'2  5 — 

C'«(i  -t-  B')  v/(i  -h  C'«)(G'*-H  B'>) 


Degré  d'approximation. 

Dans  les  formules  qui  viennent  d'être  développées,  on  a  négligé 
la  puissance  quatrième  de  y  :  il  est  évident  que,  en  aucun  cas,  des 
applications  pratiques  ne  sauraient,  à  beaucoup  près,  comporter 
dans  les  calculs  un  degré  d'approximation  supérieur. 

Si  Ton  s'en  tient  à  Tétat  actuel  de  la  Géodésie,  le  degré  d'ap- 
proximation qu'on  doit  chercher  est  beaucoup  moindre.  Avec- 
quelle  approximation  la  Terre  est-elle  un  ellipsoïde  de  révolution? 
C'est  ce  qu'on  ne  sait  pas  encore.  Mais,  en  la  supposant  telle, 
avec  quelle  précision  connait-on  son  aplatissement?  Ici  la  réponse 
est  certaine.  L'erreur  relative  à  craindre  sur  l'aplatissement  est» 
au  moins,  3^,  ce  qui  est,  à  peu  près,  la  valeur  numérique  de  ^x. 
On  ne  connaît  pas,  d'ailleurs,  le  sens  de  cette  erreur. 

Examinons  l'expression  (4o)  du  coefficient  m.  Nous  avons 


m  4/ÂB 


jxcos/i       (A  +  B)v/(i-+-A«)(i4-B*) 


=  I  -h  Jx(i  H-  cos*  A) 


En  prenant  l'unité  pour  valeur  approchée  du  second  membre, 
on  commet  une  erreur  relative  comparable  à  celle  qui,  dans  un 
sens  inconnu,  altère  déjà  la  partie  principale  de  m.  C'en  est  assez 
pour  rendre  à  peu  près  illusoire,  quant  à  présent,  toute  tentative  de 
substituer  à  {xcos/i  une  autre  expression  de  m,  plus  approchée. 


302  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

En  même  temps,  tous  les  termes  du  second  ordre,  dans  la  formule 
(38  a),  apparaissent  comme  dénués  d'utilité.  Celle  formule  serait 
alors  réduite  à 

(44)  ^  =  tj;'— {x/cosA. 

Pour  Texpression  de  Tare  géodésique,  on  obtient  une  formule 
assez  élégante  comme  il  suit.  Les  égalilés  (28)  et  (3i)  donnent 

s  -t-  s"  =^  n -i- 2  y  — - — —  ^—  y 


s  —  s  ~    >   — 


2r 


H-  q'^P-^         ip  —  I 

On  a  ainsi  les  expressions  approchées 


u  =  s'-\-  s", 


4<7sinu  =  *'—  /, 
et  la  formule  (26)  donne  celle-ci  : 
(45)  5  =  [i-{x(i-f-cos«A)]^i^'. 

Malgré  ces  considérations,  il  y  a  encore  grand  intérêt,  même 
pour  la  pratique,  à  employer  des  formules  plus  approchées,  no- 
tamment pour  des  calculs  qui  se  rapporlent  à  une  porlion  limitée 
de  la  Terre.  Dans  la  solution  des  problèmes,  lelle  que  nous  allons 
maintenant  l'indiquer,  on  Irouverail  facilement  le  moyen  d'obtenir 
une  approximation  aussi  grande  qu'on  voudrait,  sous  réserve  de  la 
connaissance  plus  exacte  de  raplalisscmcnl. 

Solution  des  problèmes  de  Qéodésie. 

Dans  les  divers  problèmes  qui  intéressent  la  Géodésie,  il  s'agil 
loujours  d'un  arc  géodésique  limilé  à  deux  points.  Les  cléments  à 
considérer  sont  alors  les  latitudes  et  la  différence  de  longitude  de 
ces  deux  points,  la  longueur  de  l'arc  et  les  azimuts  aux  extré- 
mités. Parmi  ces  six  éléments,  on  peut  en  donner  trois  et  chercher 
les  trois  autres.  En  tenant  compte  de  quatre  cas  où  les  données 
sont  symétriques  par  rapport  aux  deux  extrémités,  on  voit  qu'il  y 
a  douze  problèmes  différents,  dont  on  peut  désirer  la  solution. 


CHAPITRE  YIl.  —  PROBLÈMES  DE  GÉODÉSIE.  3o3 

Suivant  les  notations  déjà  emploj^ées,  soient,  pour  l'une  des  ex- 
trémités, [JL  la  latitude,  a  Tazimut,  s  l'arc  géodésique  et  ^  la  longi- 
tude, ces  deuTt  derniers  étant  comptés  à  partir  d'un  sommet; 
soient,  pour  l'autre  extrémité,  [jL|,  a^,  5<,  ^i  les  éléments  analo- 
gues. Les  données  sont  trois  des  six  éléments  [jl,  a,  ;jL|,  ai,  s  —  5|, 

On  doit  distinguer  d'abord  les  problèmes  où,  parmi  les  don- 
nées, se  trouvent  [jl  et  a.  Effectivement,  de  la  longitude  [jl  on  déduit 
immédiatement  la  longitude  réduite  )v,  puis  A  par  l'égalité  (12).  On 
peut  donc  calculer  y  et  V  par  les  formules  (3)  et  (9),  ainsi  que  tt 
par  la  formule  (7).  Si  la  troisième  donnée  est  [jL|  ou  ai,  on  obtient 
"ki  soit  au  moyen  de  [x^  soit  au  moyen  de  ai  par  l'égalité  (1  2).  On 
peut  calculer  U|.  Avec  y,  V,  U,  U|,  on  calculera  5,  5|,  <{/  et  ^i. 

Si  la  troisième  donnée  est  s  —  5|  ou  ^L  —  ^o  '^  mode  de  solution 
est  différent.  Supposons  que  la  donnée  soit  s  —  ^i  =  S.  On  peut 
tirer  Ui  de  l'égalité  (26),  qui  donne 

I   *         i-h  Y  i-h  Y 

siniii  —  '><I^  sin9.11, ... 


/(".)  = 


I —  iq  COSUi  . .. 


Nous  avons  ici  une  équation  analogue  à  celle  qui,  dans  l'étude 
du  mouvement  des  planètes,  se  rencontre  pour  le  calcul  de  l'ano- 
malie excentrique.  Ce  serait  la  même  équation,  si  l'on  bornait 
y(Ui  )  au  seul  terme  sin  U| ,  qui  en  est  très  voisin.  On  la  résout,  soit 
par  approximations  successives,  soit  par  la  série  de  Lagrange,  ce 
qui  n'offre  aucune  difficulté,  vu  la  petitesse  de  q.  Connaissant  U|, 
on  peut  calculer  ^i  comme  dans  le  cas  précédent.  On  pourra  aussi 
calculer  la  latitude  réduite  \\  ou  la  latitude  [jL|  parla  formule  (7). 
Mais,  pour  la  pratique,  ce  calcul  serait  désavantageux.  11  fourni- 
rait, en  effet,  A|  par  l'intermédiaire  de  i  —  xcos^Xi  ;  et  l'on  serait 
obligé  de  calculer  cette  dernière  quantité  avec  une  approximation 
supérieure  à  celle  que  l'on  veut  obtenir  pour  cos^T^i.  Pour  éviter 
cet  inconvénient,  au  lieu  d'employer  la  formule  (7)  qui  détermine 
e\  —  pwi,  on  prendra  une  formule  propre  à  déterminer,  soit 
^2 — pi^M  soit  e-i  —  J3W|,  celle-ci,  par  exemple, 

ej —  pii\  _  sin'X, 
et —  Cj    ~"  siii*A 


3o4  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

qui  donne  aisément  X<  en  fonction  de  w<.  Ce  mode  de  solution 
s'interprète  d'une  manière  intéressante.  D'après  la  formule  (27  a), 
on  voit  qu'on  introduit  ici  l'arc  de  cercle  auxiliaire  s\ .  Cet  arc  peut 
aussi  se  trouver  au  moyen  de  la  série  (28),  et  U^  doit  alors  être 
considéré  comme  permettant  le  calcul  d'une  correction  par  laquelle 
on  passe  de  5<  =5  —  S  k  s\.  Si  Ton  envisage  U  de  la  même  ma- 
nière, on  peut  considérer  S' =  s' — s\  comme  déduit  de  la  donnée 
S  au  moyen  d'une  correction  aisée  à  calculer.  Ayant  S',  il  est  na- 
turel d'achever  le  calcul  au  moyen  du  premier  cercle  auxiliaire, 
c'est-à-dire  résoudre  le  triangle  sphérique  P'M'M'^,  où  Ton  con- 
naîtra deux  côtés,  FM'=  -  —1  et  MM\  --=  S',  avec  l'angle  com- 
pris, qui  est  a.  On  en  déduit  le  côté  P'M'^  =  ^ "kt,   l'angle    en 

Mj,  qui  est  ai,  puis  l'angle  en  P',  qui  est  ^^  —  <i'^.  De  ce  dernier, 
on  conclura  ^  —  i^\  au  moyen  d'une  correction,  fournie  par  la 
formule  (38  a). 

On  peut  tout  aussi  bien  employer,  pour  cette  solution,  le  second 
cercle  auxiliaire.  C'est  alors  la  formule  (3i)  qui  fournira  la  cor- 
rection au  moyen  de  laquelle  on  passera  de  l'arc  S  à  l'arc 
S"  =  /  —  s^.  On  aura  à  résoudre  un  triangle  sphérique  dont  les 

côtés  sont  -  —  [JL,  S"  et  l'angle  compris  a",  déduit  de  a  par  Téga- 

lité  (32).  La  résolution  de  ce  triangle  fournit  encore  •}' — ^'^, 
comme  tout  à  l'heure,  ainsi  que  [jL|  et  a",. 

Pour  l'application,  ces  deux  procédés  paraissent  équivalents. 
Dans  le  premier,  on  trouve  directement  l'azimut  ai,  mais  il  faul 
remonter  delà  latitude  réduite  \\  à  la  latitude  [jL|  ;  dans  le  second, 
il  faut  remonter  de  a"^  à  a,,  mais  on  a  directement  la  latitude  [jL|. 
Le  premier  de  ces  deux  procédés  est  celui  qui  a  été  développé  par 
Jacobi. 

Les  deux  premières  données  étant  encore  [jl  et  a,  supposons  que 
la  troisième  donnée  soit  i^  —  tj;^  =z  ^.  Après  avoir  calculé  ^  comme 
tout  à  l'heure,  on  a,  par  l'égalité  (19  ), 

1  —V 

tang^u,=  — — ^tan8[i};  — U^-T-o(u,)J. 


CHAPITRE  VII.    —   PROBLÈMES  DE  GÉODÉSIE.  3o5 

Comme  m  (i8a)  est  du  même  ordre  que  q^  c'est  encore  là  une 
équation  d'où  Ton  tire  aisément  tt|  par  approximations  succes- 
sives ou  bien  encore  par  la  série  de  Lagrange.  La  solution  s'a- 
chève comme  dans  le  problème  précédent  et  peut  s'interpréter  en- 
core parle  calcul  d'une  correction,  faisant  passer  de  V  à  V,  et  par 
la  résolution  d'un  triangle  sphérique  auxiliaire,  dont  on  donne  un 
côté  et  les  deux  angles  adjacents. 

Les  autres  problèmes  présentent  plus  de  complication  dans  les 
calculs  et  se  résolvent  par  approximations  successives.  Pour  donner 
une  idée  de  leur  solution,  nous  allons  envisager  l'un  d'eux  seule- 
ment, celui  où  les  données  sont  [x,  [X|,  ^  —  <};,  =  V.  Les  deux  ex- 
trémités de  l'arc  géodésique  sont,  comme  on  voit,  des  points 
définis  par  leurs  coordonnées  géographiques. 

Admettons  d'abord  qu'on  veuille  négliger  le  carré  de  l'excen- 
tricité. La  formule  (44)  nous  donne 

On  ne  connaît  ni  A,  ni  s —  s\  ;  mais  on  peut  les  évaluer  à  des 
quantités  près,  du  môme  ordre  que  x.  Il  suffît,  à  cet  effet,  de  cal. 
culer  les  analogues  sur  la  sphère  avec  les  données  mêmes  du  pro- 
blème. Pour  ce  but,  il  est  indifférent  d'employer  l'un  ou  l'autre 
des  cercles  auxiliaires,  la  différence  des  résultats  étant  ici  négligée. 
En  conséquence,  comme   première  opération,  on   considère   le 

triangle  sphérique  T©  dont  on  donne  deux  côtés [jl  et ix, 

avec  l'angle  compris  V.  On  y  calcule  le  troisième  côté  So  et  la 

hauteur  -  —  /i©.  Ces  éléments  servent  à  calculer  la  correction  qui 

fait  passer  de  V  à  W\  et  l'on  a  (en  écrivant  W\  pour  cette  expres- 
sion approchée  de  W) 

W\  =  ^'-+- JxSocosAq. 

La  suite  du  calcul  se  compose  maintenant  de  la  résolution  d'un 

triangle  sphérique  Ti  dont  on  connaît  deux  côtés  -  —  \ )., 

avec  l'angle  compris  V^.  On  y  calcule  le  troisième  côté  S',  et  les 
deux  angles  a^*^  et  a'^*^  Ces  deux  derniers  sont  les  azimuts  extrêmes 
de  la  géodésique,  calculés  avec  l'approximation  dérivée. 

Pour  avoir  S,  on  peut  calculer  la  correction  de  S'^,  mais  il  sera 

IL  20 


3o6  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

mieux  d'employer  la  formule  (45).  A  cet  effet,  dans  un  nouveau 
triangle  sphérique  T'^,  dont  on  donne  deux  côtés  -  —  [x,  ^ |jl, 

avec  Tangle  compris  W\ ,  on  calcule  le  troisième  côté  S', ,  et  l'on  a 

enfin 

3  S',  -  S\ 


S  =     I  — ->c(i  4-cos*Ao) 


Examinons  maintenant  comment  on  peut  opérer  si  Ton  désire 
obtenir  une  approximation  plus  grande,  tenir  compte,  par  exemple, 
du  carré  et  du  cube  de  l'excentricité. 

Soit A|  la  hauteur  du  triangle  Ti  ;  il  est  clair  que  ht  ap- 
proche de  A,  plus  que  Aq.  De  même,  S\  est  une  expression  de  S', 
plus  approchée  que  Sq.  Si  l'on  emploie  donc  ht  et  S',,  au  lieu  de 
ho  et  So,  on  peut  trouver  une  expression  de  V,  plus  approchée 
que  W^.  Mais  alors  il  faut  faire  entrer  en  compte  les  termes  du 
second  ordre. 

Prenons,  à  cet  effet,  la  formule  (38),  que  nous  mettons,  au 
préalable,  sous  la  forme 

'^  -+-  //m  =  ^' —  ^  x'  siniX  cosA  cosa. 

On  pourra  calculer  l'expression  approchée  de  m  par  la  formule 
(4o),  qui  donne 

I       .  i\/âb; 

/m  =  7  X  cos  hi — -  > 

4  (A-+-Bj)/(i-+-A«)(i-+-liî) 

A  =  v^i  —  X,         Bi  =  v/i  —  xcos*^i, 

OU  bien  encore  par  les  deux  premiers  termes  du  développement 
suivant  les  puissances  de  x, 

/m  =  J  xcosAi[i  -h  J  x(i  -h  cos* Al)]. 

Aux  termes  du  second  ordre  près.  Il  coïncide  avec  s'-^s",  en 
sorte  que  la  nouvelle  expression  W.^,  prise  pour  W\  est  donnée 
par  l'égalité 

V,  =  V-i-i/H,(S'i  H-S';)-î-^x«cos/ji(sin'jtXcosa^»^  — sinaX,  cosaV>). 

Dans  le  nouveau  triangle  sphérique  T^,  dont  les  côtés  sont 
- — "k  et \i  avec  l'angle  compris  W^,  on  calculera,  pour  les 


CHAPITRE   VII.    —    PROBLÈMES    DE   GÉODÉSIE.  807 

azimuts    extrêmes,  des  valeurs  plus  approchées  a^^',  et^^K  Si  l'on 
veut  poursuivre  l'opération  en  utilisant  les  termes  du  troisième 

ordre,  on  calculera  aussi  la  hauteur Aj,  qui  servira  ensuite  à 

trouver  un  nouvel  angle  ^3,  approchant  de  V  plus  que  W^. 

Si  cependant  on  voulait  effectivement  pousser,  dans  ce  pro- 
blème, la  solution  jusqu'à  y  faire  intervenir  les  termes  du  troi- 
sième ordre,  il  serait,  sans  doute,  préférable  de  présenter  celte 
solution  sous  une  autre  forme  que  nous  allons  développer. 

Posons 

Cî  — A»  ,.,      B«  — A» 

^^''S*  A  =  y^^  ,  tang»  H  =  -^^^  • 

Pour  l'angle  cp,  déjà  employé  dans  les  formules  (36)  et  (36a), 

il  en  résulte 

tangA  cotH  =  cos<p. 

On  voit  ainsi  que  les  angles  A,  H,  (p  jouent,  par  rapport  à  un 
nouveau  cercle  auxiliaire,  le  même  rôle  que  X,  A,  i^*  ou  que  [x, 
A*,  ^'  par  rapport  aux  cercles  auxiliaires  déjà  considérés.  Les  an- 
gles A  et  H  diffèrent  de  a  et  h  ou  de  [x  et  A*  par  des  quantités  du 
premier  ordre  ;  mais  cp  diffère  de  i^^  par  une  quantité  du  second 
ordre  seulement  (36a).  Ces  détails  ne  sont  donnés  ici  que  pour 
faire  mieux  comprendre  l'origine  de  la  solution  actuelle,  où  Ton 
n'aura  d'ailleurs  à  mentionner  aucun  cercle  auxiliaire. 

Pour  parvenir  aux  formules  que  nous  allons  donner,  il  n'y  a 
qu'à  transcrire  celles  qui  ont  été  développées  plus  haut.  On  y  re- 
marquera seulement  que  l'aplatissement  e  intervient  ici  plus  natu- 
rellement que  l'excentricité;  aussi  le  mettrons-nous  en  évidence. 

Les  données  du  problème  sont  les  latitudes  [x  et  pii  de  deux 
points  et  la  différence  W  de  leurs  longitudes.  On  désigne  par  e 

l'aplatissement  de  la  Terre,  s  =  — »  • 

1^  En  fonction  des  données  on  détermine  deux  angles  A  et  A|, 
peu  différents  de  [jl  et  [Xi  : 

tang*A  _^  I  —  6 -h /i  —  g(2  —  g)sin*[i 
tângV  ~"      ,  4-  /i_e(2  — 6)sin»[Jt 

tang*A|  __  I  — eH-/i  —  t{'i  —  e)sîn'p.i 
tang«  ai  ~       j  _^  /i  —  6(2  —  e)  sinVi 


3o8  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPUCATIONS. 

2^  On  prend  pour  inconnue   principale  un  angle  H,  et  pour 
inconnues  auxiliaires  trois  autres  angles  tt,  ttf ,  4». 
3**  En  posant,  pour  abréger  Técriture, 

A»  =-- 1  —  E, 

B«  =  i  — Ecos*H, 

G*  =  I  —  s  cos*A, 

CJ  =  I  —  £COS*Ai, 

on  a  les  équations  suivantes  : 

.,,       lanff*A-t-  laiiff*A|  —  2  tan&:Atan£:AiC0s4> 
tan  g»  H  =  — — ——rir-^ ^^— ^ > 

4>  =  V  -H  e-~^  (M  —  Ui )  cos H  4-  R, 

_       AE^ABcosH      /sinAv/cos*A  —  cos*H      sin  Aiv/cos*A|  —  cos*Il\ 
"  (F-i-  ABXA  -h  B)ï  \  G*"+XB  CÎ-+-AB  /  ' 


i  A  cos' A  —  cos' H 


tang«-u==- 


1  B  sin'A 

.  I            A  cos*  Al  —  cos' H 
tang'  -  ui  =  ^  :-— 

4°  Pour  trouver  H,  on  procédera  par  approximations  succes- 
sives en  prenant  d^abord  W  pour  première  approximation  de  4»  ; 
la  valeur  trouvée  ainsi  pour  H  par  la  première  équation  servira  à 
approcher  davantage  de  4».  La  nouvelle  valeur  de  ^  donnera 
ensuite  une  valeur  de  H,  plus  approchée,  et  ainsi  de  suite.  La 
quatrième  valeur  trouvée  ainsi  pour  H  sera  définitive,  les  formules 
données  ici  ne  permettant  pas  une  approximation  supérieure. 

Avec  cette  dernière  valeur  de  H,  on  calculera  la  dernière  valeur 
deB  et  dett  — lî|. 

5^  Les  azimuts  extrêmes  a,  ai  sont  donnés  par  les  formules 

.  .        cos' A  I-+-G'  .  .  cos* Al  i-hC? 

sin*a  = -rr  7— j  sm'ai  = -rs   rr. • 

cos'H  14-B'  *       cos'H    1-+-B» 

6^  La  distance  géodésique  S  des  deux  points  est  déterminée 
par  Tégalilé 

P  =  r=  (sinA  v^cos'A  —  cos* Il  —  sinAi  v/cos'\i  —  cos' II). 

(A^B)v/AB  ri/ 


CHAPITRE   YII.    —    PROBLfcMRS   DE   GÉODÉSIE.  30Ç) 

7"  On  observe  que  la  dernière  valeur  de  B  est  seulement  né- 
cessaire pour  le  calcul  de  U  —  tt|  et  du  coefGcient  [ — ; —  ]    dans 

l'expression  de  S.  Pour  le  calcul  de  y,  la  seconde  valeur  de  H  et 
de  B  est  seulement  nécessaire.  Le  degpré  d'approximation  que 
Ton  peut  demander  à  ces  formules  ne  doit  amener  aucune  dilTé- 
rence  entre  les  valeurs  de  y  que  Ton  obtiendrait  avec  les  valeurs 
suivantes  de  H  et  de  B.  La  même  observation  s'applique  au  calcul 
de  R.  Pour  P,  la  troisième  valeur  de  H  et  B  sufGra. 

Les  autres  problèmes  peuvent  être  résolus  d'une  manière  ana- 
logue. Il  suffira  d'avoir  ici  développé  la  solution  du  problème  le 
plus  important  :  trouver  la  distance  géodésique  de  deux  points 
dont  on  donne  les  coordonnées  géographiques. 


3lO  DEUXIÈME  PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


CHAPITRE  VIII. 


ATTRACTION  D'UxN  ANNEAU  ELLIPTIQUE  (•) 


Préambule.  —  Attraction  d'un  anneau  de  forme  quelconque.  —  Anneau  ellip- 
tique; solution  de  Gauss.  —  Nouvelle  solution.  —  Solution  modifiée  par  l'em- 
ploi des  covariants.  —  Discussion.  —  Sur  l'usage  de  la  fonction  <l>.  —  Résumé 
de  la  solution.  —  Remarques  sur  les  covariants. 


Préambule. 

Le  problème  que  nous  allons  traiter  a  été  posé  par  Gauss  dans 
CCS  termes,  : 

«  Les  variations  séculaires  qui,  pour  les  éléments  d'une  orbite 
planétaire,  résultent  de  la  perturbation  causée  par  une  autre  pla- 
nète, sont  indépendantes  de  la  position  qu'occupe  cette  dernière 
dans  son  orbite.  Au  lieu  de  considérer  celte  planète  comme  dé- 
crivant son  orbite  elliptique  suivant  les  lois  de  Kepler,  si  l'on 
imaginait  sa  masse  répartie  sur  cette  orbite  proportionnellement 
au  temps  que  la  planète  emploie  à  parcourir  chaque  élément, 
on  trouverait,  par  cette  hypothèse,  les  mêmes  perturbations.  Il 
en  est  ainsi,  du  moins,  quand  les  durées  de  révolution  sont  in- 
commensurables entre  elles  pour  la  planète  troublante  et  la  pla- 
nète troublée. 

»  Cet  élégant  théorème,  s'il  n'a  pas  été  encore  explicitement 
énoncé,  se  démontre  aisément  par  les  éléments  de  l'Astronomie. 


(*)  A  consulter:  i*  Determinatio  attractionis  quant  in  punctum  quodvis, 
positionis  datas,  exerceret  planeta,  si  ejus  massa  per  totam  orbitam  ratione 
temporis  quo  singulœ  partes  describunturj  uni/ormiter  esset  dispertita  {Gauss 
Werke,  t.  III,  p.  333).  C'est  à  la  fin  de  ce  Mémoire  que  Gauss  a  parlé,  pour  la 
première  fois,  de  la  moyenne  arithmético-géométriquCy  dont  il  sera  question  au 
t.  III  du  présent  Ouvrage.  —  3*  Thèses  présentées  à  la  Faculté  des  Sciences  de 
Paris  par  M.  Edmond  Bour.  Mallet-Bachelier;  i855. 


CHAPITRE   VIII.    —    ATTRACTION   d'uN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  3ll 

»  Voici  donc  un  problème  très  digne  d'attention,  tant  par  lui- 
même  que  par  divers  artifices  nécessaires  à  sa  solution  :  détermi- 
ner  l'attraction  qu'exerce  sur  un  point  quelconque  une  orbite 
planétaire  ou,  en  d^autres  termes,  un  anneau  elliptique  dont 
r épaisseur  varie,  en  chaque  point,  suivant  la  loi^  ci-dessus  ex- 
pliquée. » 

Le  théorème  queGauss  a  qualifié  d^élégant  se  trouve  démontré 
dans  un  Mémoire  très  récent  de  M.  George-W.  Hill  (^).  On  y 
voit  clairement  que  l'attraction^  conclue  de  ce  théorème^  conduit, 
en  effet,  à  la  détermination  des  variations  séculaires,  aux  termes 
près  du  second  ordre  par  rapport  aux  forces  troublantes.  M.  Hill 
a  d'ailleurs  complété  la  solution  du  problème  en  continuant  les 
calculs  de  Gauss  jusqu'au  point  où  peut  se  faire  l'application  nu- 
mérique. 

Nous  donnerons  ici,  par  une  analyse  nouvelle  et  simple,  la  so- 
lution du  problème  sous  deux  formes  différentes,  dont  l'une  est 
celle  de  Gauss. 


Attraction  d'un  anneau  de  forme  quelconque. 

Soit  une  aire  plane,  limitée  par  une  courbe  M;  soit,  en  outre, 
dans  le  même  plan,  un  point  /Wo,  que  l'on  prend  pour  le  sommet 
commun  de  secteurs  mm^m\  ayant  pour  bases  des  arcs  mm'  de  la 
courbe  M.  On  suppose  que  celte  courbe  M  est  la  figure  d'un  an- 
neau matériel,  dont  la  densité,  au  point  m,  est  proportionnelle  à 
l'aire  du  secteur  mm^m'^  le  point  m'  élant  infiniment  voisin  du 
point  m. 

Il  s'agit  d'évaluer  l'attraction  qu'exerce  l'arc  mm'  sur  un  point  S 
quelconque,  puis  celle  qu'exerce  l'anneau  entier. 

Employons  des  coordonnées  rectangulaires  ayant  leur  origine 
au  point  attiré  S.  Soient  ^oj  J^oj  ^o  les  coordonnées  du  point  m©; 
Xyy^  z  celles  du  point  m\  x  -\-  dx^  . . .  celles  du  point  ml . 


(  '  )  On  Gaussas  method  of  Computing  secular  perturbations,  with  an  appli- 
cation to  the  action  o/ Venus  on  Mercury;  by  George-W.  Hill,  assistant  v^m^rt- 
can  Ephemeris  (  Astronomical  papers  prepared  for  the  use  of  the  American 
Ephemeris  and  Nautical  Almanac  under  the  direction  of  Simon  Newcomb, 
vol.  I;  1882). 


3l2  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Le  tétraèdre  Smmoni  a  pour  volume  le  sixième  de  la  quantité 
suivante  : 

6V=  XQ(y  dz  —  z  dy)  -r-y^^z  dx  —  xdz)  -r-  z^{x  dy  — y  dx\ 

Soit  h  la  distance  du  point  S  au  plan  de  la  courbe  M  el  dési- 
gnons par  rfo"  l'aire  du  secteur  mm^m!\  on  a  aussi  3V=  A  rfo-.  De 
là  on  conclut  une  expression  de  <ia-.  Cet  élément  aréolaire  étant, 
par  hypothèse,  proportionnel  à  la  densité  de  l'arc  mm! ^  l'at- 
traction a  pour  mesure  le  quotient  de  cette  aire  par  le  carré 
(^^4-j^^-h  5*)  de  la  distance  Sm  el  s'exprime  ainsi  : 

T^{y  dz  —  z dy)  -^yo(zdx  —  x dz)  -i-  z^(x  dy  — y  dx) 

1  h(x^ -h  y^ -h  z^  ) 

Pour  obtenir  les  composantes  de  cette  attraction  suivant  les 

trois  axes,  on  doit  multiplier  l'attraction  elle-même  par  les  trois 

quantités 

X  y  z 

^X^-i-y^-i-Z^  /x*-f-^*-r-.5*  /-P* -+- J'* -+- -5* 

Que  l'on  pose  donc,  pour  abréger, 

p  =  \/x*-^y*-^z^, 

^^    ^l  x(ydz  —  zdy)       ^   ^l  yiydz  —  zdy)       ^^   ^  £  z{ydz  —  zdy) 
'2  p'  '  ^      2  p'  '  "       2  p' 

,  V    I    fr^         '  xizdx  —  xdz)         ,^        I  yizdx — xdz)         ,^        i  zizdx — xdz) 
^  '    »  2  p»  ■'2  p'  2  p' 

_  I  x(xdy-'ydx)       ^R   =  -  yi^dy—ydx)         ,      ^  1  z(xdy  —  ydx) 
^"•^      a  p3  '  ^       2  p»  '        ^      2  p» 

que  l'on  désigne  par  P^,  . . . ,  R^  ces  différentielles  intégrées  tout 
le  long  de  la  ligne  M,  on  aura,  pour  les  composantes  de  l'attrac- 
tion totale,  les  expressions  suivantes  : 

(2)  {    ^y=   ^(XoPy-i-ytiQyr-ZoRy), 


CHAPITRE   VIII.    —    ATTRACTION   d'uN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  3l3 

II  y  a  place  ici  pour  plusieurs  remarques.  Tout  d'abord,  les 
neuf  différentielles  (i)  sont  homogènes  et  du  degré  zéro  par  rap- 
port aux  coordonnées  x^  y  y  z.  Les  quantités  P^r,  . . . ,  R^  sont 
donc  purement  numériques  et  ne  dépendent  absolument  que  de  la 
forme  du  cône  ayant  S  pour  sommet  et  M  pour  base.  Que  Ton 
prenne  pour  figure  de  Panneau  une  section  quelconque  de  ce 
même  cône  et,  pour  point  fixe  m^,  un  point  arbitraire  dans  le 
plan  de  cette  section,  les  composantes  de  la  force  attractive  seront 
modifiées  seulement  par  les  quantités  /<,  cc^^y^^  Zq^  tandis  que  les 
neuf  quantités  P^,  * . . ,  R^  ne  seront  pas  altérées. 

En  second  lieu,  ces  dernières  quantités,  dont  le  calcul  exige 
des  quadratures,  peuvent  être  réduites  à  cinq  seulement.  On  a, 
en  efi*et,  la  première  relation  évidente 

(3)  P^-t-Q^.4-R^=o. 

Un  calcul  direct  donne  aussi 

(4)  d(  ""  )  ==  rf(Q,-  R^), 

avec  deux  relations  analogues,  d'où  résulte  une  réduction  dans  le 
nombre  des  quantités  considérées.  Si  l'anneau  est  fermé,  l'inté- 
grale du  premier  membre  (4),  prise  tout  le  long  de  cet  anneau, 
est  nulle.  Ainsi,  pour  un  anneau  fermé,  on  a  les  relations 

(5)  Qc=Rr.         Rar=Pz,         P,-Qx. 

Quand  il  en  est  ainsi,  on  peut  considérer  ^^9  ^/}  ^z^  données 
par  les  égalités  (2),  comme  les  demi-dérivées  partielles,  prises  par 
rapport  à  Xo^yo^  ^O}  dans  une  forme  quadratique 

(6)  *=  ^(a?îPxH-roQr-+-^oR5-+-^Qx^oro-^  ^Rr^'o^o^-JiPc^o^o). 

Voici  enfin  une  dernière  remarque  générale,  relative  au  cas  où 
le  cône,  toujours  quelconque,  présente  quelque  symétrie. 

Si  le  cône  est  symétrique  par  rapport  au  plan  a:  =  o,  il  est 
manifeste  que  les  intégrales  Qx  et  R^  se  composent  d'éléments 
qui  sont,  deux  à  deux,  égaux  et  de  signes  opposés,  en  sorte  que 
Qx  et  Rx  sont  nulles.  . 


3o6  DEUXIÈMB   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

mieux  d'employer  la  formule  (45).  A  cet  effet,  dans  un  nouveau 

txîangle  sphérique  T'^,  dont  on  donne  deux  côtés  -  —  [jl,  -^  —  p-i 

avec  l'angle  compris  W\ ,  on  calcule  le  troisième  côté  S] ,  et  l'on  a 
enfin 

^  Q'    —S* 


=     i  — ^'^C'  -+-cos«Ao) 


Examinons  maintenant  comment  on  peut  opérer  si  Ton  désire 
obtenir  une  approximation  plus  grande,  tenir  compte,  par  exemple, 
du  carré  et  du  cube  de  l'excentricité. 

Soit ht  la  hauteur  du  triangle  T<  ;  il  est  clair  que  ht  ap- 
proche de  A,  plus  que  /iq.  De  même,  S'^  est  une  expression  de  S', 
plus  approchée  que  So.  Si  l'on  emploie  donc  h^  et  S'^,  au  lieu  de 
ho  et  So,  on  peut  trouver  une  expression  de  ^',  plus  approchée 
que  W\,  Mais  alors  il  faut  faire  entrer  en  compte  les  termes  du 
second  ordre. 

Prenons,  à  cet  effet,  la  formule  (38),  que  nous  mettons,  au 
préalable,  sous  la  forme 

^  -H  mil  =  ^' —  JL.  x'  siniX  cosA  cosa. 

On  pourra  calculer  l'expression  approchée  de  m  par  la  formule 
(4o),  qui  donne 

I      .  iv/âïï; 


i  (A-t-B,)/(iH-A«)(i-HB5j 

A  =  v^i  —  X,         Bi  = /'  —  xcos*/ii, 

OU  bien  encore  par  les  deux  premiers  termes  du  développement 
suivant  les  puissances  de  x, 

nii  =  J  xcos/ii[i  -h  ^x(i  -H  cos*/ii)]. 

Aux  termes  du  second  ordre  près,  U  coïncide  avec  s' -{-s",  en 
sorte  que  la  nouvelle  expression  m"'.^,  prise  pour  W\  est  donnée 
par  l'égalité 

Dans  le  nouveau  triangle  sphérique  ï^,  dont  les  côtés  sont 
-^ — X  et  ; }h  avec  l'angle  compris  W^,  on  calculera,  pour  les 


CHAPITRE   VII.    —    PROBLÈMES    DE   GÉODÉSIE.  807 

azimuts    extrêmes,  des  valeurs  plus  approchées  a*^^^,  et^^K  Si  l'on 
veut  poursuivre  Topera tion  en  utilisant  les  termes  du  troisième 

ordre,  on  calculera  aussi  la  hauteur A2,  qui  servira  ensuite  à 

trouver  un  nouvel  angle  ^3,  approchant  de  W^  plus  que  W,. 

Si  cependant  on  voulait  effectivement  pousser,  dans  ce  pro- 
blème, la  solution  jusqu'à  y  faire  intervenir  les  termes  du  troi- 
sième ordre,  il  serait,  sans  doute,  préférable  de  présenter  cette 
solution  sous  une  autre  forme  que  nous  allons  développer. 

Posons 

Cî  — A«  ,.,      B«  — A» 

tang«  A  =  -j--^  ,  tang«  H  =  -^—-^  . 

Pour  l'angle  cp,  déjà  employé  dans  les  formules  (36)  et  (36a), 

il  en  résulte 

tangA  col  H  =  cos<p. 

On  voit  ainsi  que  les  angles  A,  H,  cp  jouent,  par  rapport  à  un 
nouveau  cercle  auxiliaire,  le  môme  rôle  que  )^,  A,  ^'  ou  que  [jl, 
A*,  ^'  par  rapport  aux  cercles  auxiliaires  déjà  considérés.  Les  an- 
gles A  et  H  diffèrent  de  A  et  A  ou  de  [x  et  Xr  par  des  quantités  du 
premier  ordre  ;  mais  (p  diffère  de  ^'  par  une  quantité  du  second 
ordre  seulement  (36a).  Ces  détails  ne  sont  donnés  ici  que  pour 
faire  mieux  comprendre  l'origine  de  la  solution  actuelle,  où  Ton 
n'aura  d'ailleurs  à  mentionner  aucun  cercle  auxiliaire. 

Pour  parvenir  aux  formules  que  nous  allons  donner,  il  n  y  a 
qu'à  transcrire  celles  qui  ont  été  développées  plus  haut.  On  y  re- 
marquera seulement  que  l'aplatissement  e  intervient  ici  plus  natu- 
rellement que  l'excentricité;  aussi  le  mettrons-nous  en  évidence. 

Les  données  du  problème  sont  les  latitudes  jx  et  pii  de  deux 
points  et  la  différence  W  de  leurs  longitudes.  On  désigne  par  e 

l'aplatissement  de  la  Terre,  s  =  — r« 

1^  En  fonction  des  données  on  détermine  deux  angles  A  et  A|, 
peu  différents  de  [jl  et  [jL|  : 


tang*A  __  I  —  e -h /i  —  e(2  —  e)  sin'fjt 

tang*A|  _  I  — eH-/i  —  e(a  —  6)sin»p.i 
îang^H^  ~"       i  -i-  v/i  — 6(2  — e)sinVi 


3o8  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

2**  On  prend  pour  inconnue   principale  un  angle  II,  et  pour 
inconnues  auxiliaires  trois  autres  angles  tt,  U|,  4». 
3**  En  posant,  pour  abréger  l'écriture, 

A«  ^  1  —  £, 
B«  ^  I  — ecosMI, 
G*  =  I  —  e  cos*A, 
CJ  =  I  —  scos*Ai, 

on  a  les  équations  suivantes  : 

,__       lang'A-t-  tan«î*Ai  —  •?.  tangA  tan^^Ai  cos4> 
tang'  11  = .  , > 

*  =  V  -i-  s-/-^  (u  -  u,)  cosll  -h  R, 

u_       'e'ABcosH       /sinA  v/cos*A  —  cos*I1       sin  Aiy'cos'Ai  —  cos*H\ 
(I  -i-  ABXA  H-  B)«  \  G«~-ïr\B  CÎ-+-AB  J  ' 

.  1          A  cos'  A  —  cos*  H 
tang*  -  M  —  -„  .— , 

.  I  A  cos'Ai  —  cos*II 

tang»  -  Ui   =  -jr:   r-;- 

4°  Pour  trouver  H,  on  procédera  par  approximations  succes- 
sives en  prenant  d^abord  W  pour  première  approximation  de  ^  ; 
la  valeur  trouvée  ainsi  pour  H  par  la  première  équation  servira  à 
approcher  davantage  de  4».  La  nouvelle  valeur  de  ^  donnera 
ensuite  une  valeur  de  H,  plus  approchée,  et  ainsi  de  suite.  La 
quatrième  valeur  trouvée  ainsi  pour  II  sera  définitive,  les  formules 
données  ici  ne  permettant  pas  une  approximation  supérieure. 

Avec  cette  dernière  valeur  de  H,  on  calculera  la  dernière  valeur 
deB  et  dett  — «,. 

5^  Les  azimuts  extrêmes  a,  ai  sont  donnés  par  les  formules 

.   .  cos'A   I-+-G*  .   .  ros'Ai    IH- G? 

COS*ll    1-hB*  COS*II     I -r-  B* 

6^  La  distance  géodésique  S  des  deux  points  est  déterminée 
par  l'égalité 

V  =  r:=  (sinA  v^cos*A  —  ces* H  —  sinAi  i/cos*\i  —  cos'll). 

(A-r-B)v/AB  ^ 


CHAPITRB   YII.    —    PROBLfcMRS   DE   GÉODÉSIE.  SoQ 

7**  On  observe  que  la  dernière  valeur  de  B  est  seulement  né- 
cessaire pour  le  calcul  de  II  —  t^^  et  du  coefficient  ( — ; —  j    dans 

l'expression  de  S.  Pour  le  calcul  de  y,  la  seconde  valeur  de  H  et 
de  B  est  seulement  nécessaire.  Le  degré  d'approximation  que 
Ton  peut  demander  à  ces  formules  ne  doit  amener  aucune  diffé- 
rence entre  les  valeurs  de  y  que  Ton  obtiendrait  avec  les  valeurs 
suivantes  de  H  et  de  B.  La  même  observation  s'applique  au  calcul 
de  R.  Pour  P,  la  troisième  valeur  de  H  et  B  sufGra. 

Les  autres  problèmes  peuvent  être  résolus  d'une  manière  ana- 
logue. Il  suffira  d'avoir  ici  développé  la  solution  du  problème  le 
plus  important  :  trouver  la  distance  géodésique  de  deux  points 
dont  on  donne  les  coordonnées  géographiques. 


3 10  DEUXIÈME  PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


CHAPITRE  VIII. 


ATTRACTION  D*UN  ANNEAU  ELLIPTIQUE  (»). 


Préambule.  —  Attraction  d'un  anneau  de  forme  quelconque.  —  Anneau  ellip- 
tique; solution  de  Gauss.  —  Nouvelle  solution.  —  Solution  modifiée  par  l'em- 
ploi des  covariants.  —  Discussion.  —  Sur  l'usage  de  la  fonction  4>.  —  Résumé 
de  la  solution.  —  Remarques  sur  les  covariants. 


Préambule. 

Le  problème  que  nous  allons  traiter  a  été  posé  par  Gauss  dans 
ces  termes  : 

a  Les  variations  séculaires  qui,  pour  les  éléments  d'une  orbite 
planétaire,  résultent  de  la  perturbation  causée  par  une  autre  pla- 
nète, sont  indépendantes  de  la  position  qu'occupe  cette  dernière 
dans  son  orbite.  Au  lieu  de  considérer  cette  planète  comme  dé- 
crivant son  orbite  elliptique  suivant  les  lois  de  Kepler,  si  Ton 
imaginait  sa  masse  répartie  sur  cette  orbite  proportionnellement 
au  temps  que  la  planète  emploie  à  parcourir  chaque  élément, 
on  trouverait,  par  cette  hypothèse,  les  mêmes  perturbations.  Il 
en  est  ainsi,  du  moins,  quand  les  durées  de  révolution  sont  in- 
commensurables entre  elles  pour  la  planète  troublante  et  la  pla- 
nète troublée. 

»  Cet  élégant  théorème,  s'il  n'a  pas  été  encore  explicitement 
énoncé,  se  démontre  aisément  par  les  éléments  de  TAstronomie. 


(*)  A  consulter  :  i"  Determinatio  attractionis  quant  in  punctum  quodviSy 
positionis  datas,  exerceret  planeta,  si  ej'us  massa  per  totam  orbitam  ratione 
temporis  quo  singulœ  partes  describuntur,  uniformiter  esset  dispertita  {Gauss 
Werke,  t.  III,  p.  333).  C'est  à  la  fin  de  ce  Mémoire  que  Gauss  a  parlé,  pour  la 
première  fois,  de  la  moyenne  arithmético- géométrique,  dont  il  sera  question  au 
t.  III  du  présent  Ouvrage.  — -  5»  Thèses  présentées  à  la  Faculté  des  Sciences  de 
Paris  par  M.  Edmond  Bour.  Mallct-Bachelier;  i855. 


CHAPITRE   VIII.    —    ATTRACTION   d'uN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  3ll 

»  Voici  donc  un  problème  très  digne  d'attention,  tant  par  lui- 
même  que  par  divers  artifices  nécessaires  à  sa  solution  :  détermi- 
ner  Vatlraction  qiC exerce  sur  un  point  quelconque  une  orbite 
planétaire  ou,  en  d^autres  ternies,  un  anneau  elliptique  dont 
V épaisseur  varie,  en  chaque  point,  suivant  la  loi^  ci-dessus  ex- 
pliquée.  » 

Le  théorème  que  Gauss  a  qualifié  d^élégant  se  trouve  démontré 
dans  un  Mémoire  très  récent  de  M.  George-W.  Hill  (*),  On  y 
voit  clairement  que  Tattraction^  conclue  de  ce  théorème^  conduit, 
en  effet,  à  la  détermination  des  variations  séculaires,  aux  termes 
près  du  second  ordre  par  rapport  aux  forces  troublantes.  M.  Hill 
a  d^ailleurs  complété  la  solution  du  problème  en  continuant  les 
calculs  de  Gauss  jusqu^au  point  où  peut  se  faire  Inapplication  nu- 
mérique. 

Nous  donnerons  ici,  par  une  analyse  nouvelle  et  simple,  la  so- 
lution du  problème  sous  deux  formes  différentes,  dont  Tune  est 
celle  de  Gauss. 


Attraction  d'un  anneau  de  forme  quelconque. 

Soit  une  aire  plane,  limitée  par  une  courbe  M;  soit,  en  outre, 
dans  le  même  plan,  un  point  mo,  que  Ton  prend  pour  le  sommet 
commun  de  secteurs  mm^m' ^  ayant  pour  bases  des  arcs  mm'  de  la 
courbe  M.  On  suppose  que  celte  courbe  M  est  la  figure  d'un  an- 
neau matériel,  dont  la  densité,  au  point  m,  est  proportionnelle  à 
l'aire  du  secteur  mm^m'^  le  point  m'  étant  infiniment  voisin  du 
point  m. 

Il  s'agit  d'évaluer  l'attraction  qu'exerce  l'arc  mm'  sur  un  point  S 
quelconque,  puis  celle  qu'exerce  l'anneau  entier. 

Employons  des  coordonnées  rectangulaires  ayant  leur  origine 
au  point  attiré  S.  Soient  ^oj^o?  ^o  les  coordonnées  du  point  m©; 
X,  y^  z  celles  du  point  m;  a:  -j-  dx^  . . .  celles  du  point  m' , 


{^)  On  Gauss's  metfiod  of  Computing  secular  perturbations,  with  an  appli- 
cation to  the  action  of  Venus  on  Mercury  ;  by  George-W.  Hill,  assistant  Ameri' 
can  Ephemeris  (Astronomical  papers  prepared  for  the  use  of  the  American 
Ephemeris  and  Nautical  Almanac  under  the  direction  of  Simon  Newcomb, 
vol.  I;  1882). 


3 12  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Le  tétraèdre  Sniniorn  a  pour  volume  le  sixième  de  la  quantité 
suivante  : 

6V  =  J"o( j  dz  —  z  dy)  —y^iz  dx  —  x dz)  ~  Zq{x dy  --y  dx). 

Soit  h  la  distance  du  point  S  au  plan  de  la  courbe  M  et  dési- 
gnons par  dv  Taire  du  secteur  mm^ni! \  on  a  aussi  3V=  A  rfo-.  De 
là  on  conclut  une  expression  de  da.  Cet  élément  aréolaire  étant, 
par  hypothèse,  proportionnel  à  la  densité  de  l'arc  /wm',  l'at- 
traction a  pour  mesure  le  quotient  de  cette  aire  par  le  carré 
{x'^-^y^-^-  5*)  de  la  distance  S  m  et  s'exprime  ainsi  : 

Tq(y  dz  —  z  dy)  -^r^iz  dx  —  x  dz)  -.-  Zvi{x  dy  —y  dx) 

'2  h{x^ -h  y^ -h  z^  ) 

Pour  obtenir  les  composantes  de  cette  attraction  suivant  les 
trois  axes,  on  doit  multiplier  l'attraction  elle-même  par  les  trois 

quantités 

X  y  z 


Que  l'on  pose  donc,  pour  abréger, 

p  =  s/^r^y^-.-  z^, 

dp    =  '  x(ydz-zdy)^     dV    =  '  y(ydz—zdy)  jp    ^  '  z{ydz-~zdy) 

'         »                   p'                                ^         '1                   p'  ^         2                   p' 

,  ,    ,    ,^^         I  x(zdx  —  xdz)         .^         I    yizdx — xdz)  ,^        i  zizdx — Tdz\ 

^  /    \      ^-^       2              p*                         '       1              p'  -1              p» 


,_         i  x(xdy—ydx)         ,_,         i    y(xdy—ydx)         ,_         iz(xdy—ydx) 

'2  p*  J  2  p»  '2  p^ 

que  l'on  désigne  par  P^,  . . . ,  R;;  ces  différentielles  intégrées  tout 
le  long  de  la  ligne  M,  on  aura,  pour  les  composantes  de  l'attrac- 
tion totale,  les  expressions  suivantes  : 

(  2  )  '^    «1>_^.  =   ^^  (  Xo  Vy  -^  Vu  Qy  -^  -0  Ry)y 


CHAPITRE   VIII.    —    ATTRACTION   d'uN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  3l3 

Il  y  a  place  ici  pour  plusieurs  remarques.  Tout  d'abord,  les 
neuf  différentielles  (i)  sont  homogènes  et  du  degré  zéro  par  rap- 
port aux  coordonnées  x^  y  y  z.  Les  quantités  P^,  ...,11-  sont 
donc  purement  numériques  et  ne  dépendent  absolument  que  de  la 
forme  du  cône  ayant  S  pour  sommet  et  M  pour  base.  Que  Ton 
prenne  pour  figure  de  Panneau  une  section  quelconque  de  ce 
même  cône  et,  pour  point  fixe  ma,  un  point  arbitraire  dans  le 
plan  de  cette  section,  les  composantes  de  la  force  attractive  seront 
modifiées  seulement  par  les  quantités  A,  x^^y^^  Zo,  tandis  que  les 
neuf  quantités  P^,  . . . ,  Rr  ne  seront  pas  altérées. 

En  second  lieu,  ces  dernières  quantités,  dont  le  calcul  exige 
des  quadratures,  peuvent  être  réduites  à  cinq  seulement.  On  a, 
en  effet,  la  première  relation  évidente 

(3)  P^^Q^-4-R-  =  o. 
Un  calcul  direct  donne  aussi 

(4)  d(-—=L=r=\  =  6?(Q,-  R^), 

avec  deux  relations  analogues,  d'où  résulte  une  réduction  dans  le 
nombre  des  quantités  considérées.  Si  l'anneau  est  fermé,  l'inté- 
grale du  premier  membre  (4),  prise  tout  le  long  de  cet  anneau, 
est  nulle.  Ainsi,  pour  un  anneau  fermé,  on  a  les  relations 

(5)  Qc=Rr,        Rx=Pz,        P,-Qx. 

Quand  il  en  est  ainsi,  on  peut  considérer  ^xt  ^/j  ^z?  données 
par  les  égalités  (2),  comme  les  demi-dérivées  partielles,  prises  par 
rapport  à  Xo^yo^  Zq,  dans  une  forme  quadratique 

(6)  *=  ^i^ll'x-^ ylQy-^  zlïi^-h  ^q^^oy^-^  9.Ryyo^o-^  -^Pz^o^i))' 

Voici  enfin  une  dernière  remarque  générale,  relative  au  cas  où 
le  cône,  toujours  quelconque,  présente  quelque  symétrie. 

Si  le  cône  est  symétrique  par  rapport  au  plan  x  =  o,  il  est 
manifeste  que  les  intégrales  Qj  et  Rx  se  composent  d'éléments 
qui  sont,  deux  à  deux,  égaux  et  de  signes  opposés,  en  sorte  que 
Qx  et  Rj:  sont  nulles.  . 


3l4  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

La  symétrie  par  rapport  à  un  axe  entraîne  aussi  révanouisse- 
ment  de  deux  intégrales;  ainsi,  la  symétrie  par  rapport  à  Taxe 
des  X  fait  évanouir  les  deux  intégrales  P^  et  P^. 

En  particulier,  si  le  cône  est  symétrique  par  rapport  aux  trois 
axes,  les  six  quantités  (5)  sont  nulles,  et  la  forme  quadratique  ^ 
est  réduite  à  trois  carrés.  Les  coefficients  de  ces  carrés  ont  d'ail- 
leurs, d'après  (3),  zéro  pour  somme,  et  il  n'y  a  que  deux  inté- 
tégrales  à  calculer  pour  ce  cas.  Nous  avons  alors,  d'après  (2), 

—  «PxH <PyH <i>2  =  o. 

La  force  attractive  est  donc  située  dans  un  plan  dont  la  posi- 
tion, indépendante  de  la  forme  du  cône,  est  entièrement  déter- 
minée par  les  deux  points  S  et  nio.  Si  l'on  envisage  un  parallélé- 
pipède rectangle  ayant  son  centre  au  point  S,  ses  côtés  parallèles 
aux  axes  et  un  sommet  au  point  mo,  et,  sur  ce  parallélépipède,  les 
trois  faces  passant  par  m^]  les  trois  sommets,  opposés  à  mo  sur 
chacune  de  ces  trois  faces,  déterminent  le  plan  dont  il  s'agit. 

Anneau  elliptique.  —  Solution  de  Oauss. 

Supposons  que  la  courbe  M  soit  une  ellipse;  le  cône  est  du  se- 
cond degré.  Rapporté  à  ses  axes  de  figure,  il  a  pour  équation 

,    ^  .r*         y*        z^ 

(7)  h  ^  -+-  -  =0, 

p  q  r 

et  deux  des  quantités  /?,  y,  r  ont  un  même  signe,  la  troisième  a  le 
signe  opposé.  On  peut  supposer  les  deux  premières  /?,  q  négatives, 
la  troisième  /•  positive,  et  mettre  ces  signes  en  évidence  par  les 
notations 

(8)  ^=._G',        y  =  -G',        /=:G. 
L'équation  (7)  est  satisfaite  si  Ton  pose 

(9)  ^  :  /G^cosT  ::y  :  /(/sinT  ::  z  :  /G, 

et  T  est  une  variable  auxiliaire  qui  servira  pour  l'intégration. 
On  a  déjà  observé  que  les  différentielles  (i)  sont  homogènes  et 


CHAPITRE  VIII.    —    ATTRACTION    d'uN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  3l5 

du  degré  zéro;  elles  ne  dépendent  que  des  rapports  mutuels  des 
coordonnées.  On  y  remplacera  donc  les  coordonnées  parles  quan- 
tités (9)  qui  leur  sont  proportionnelles,  et  Ton  aura  ainsi 


-7 


7t 


:rov/GG'G*    /  cosîTrfT 

^x  = — 


^y  =  - 


0 


(G  + 

G'cos»T-f-G' 
sin«TrfT 

sin»T)« 

(G-f- 

G'C0S«T-r-G* 

sin«T)^ 

'G^  r  dT 


(G^G'cos'T-HG'sinJT)' 

Telles  sont  les  composantes  de  Tattraction,  sous  la  forme  même 
considérée  par  Gauss.  On  obtient  ces  trois  intégrales  en  dérivant, 
par  rapport  à  G,  G'  ou  G",  l'intégrale  unique 


"-f 


7C 


dT 


V^G  -^  G'  cos«  T  -4-  G'  sin*  T 


qui  se  ramène  immédiatement  à  une  période  elliptique.  Suivant  le 
signe  de  (G' —  G"),  on  peut  l'écrire,  en  effet,  sous  l'une  ou  l'autre 
des  formes  suivantes  : 


1Z 


v/G'-t-G    /       ,  /        G'-G',.  ,„ 

7Z 


IJ    = 


y^G    I       ^  /        G'- 


:r-  COS>T 


On  peut  indifféremment  remplacer,  dans  ces  intégrales,  cos^T 
et  sin*T  l'un  par  l'autre;  on  voit  donc  que  les  deux  intégrales 
sont  ici  la  demi-période  K  pour  les  fonctions  elliptiques  dont 

r*t r*9 

le   carré    du  module  k^  est  l'une    des    deux   quantités  p/^p  > 

Q» Qt 

r>0      h  •  L'une  de  ces  deux  quantités  est  positive,  moindre  que 

l'unité. 

Par  le  moyen  des  formules  (36)  el  (87)  du  Chapitre  X  (t.  I, 


p.  :k.*î  .  m  »rcpnnie  4isfm#»ni  .es  lerrvr*-^  ir?  i.  -»n  :iiai:*.u*n  it*  x 
«»t  H^î  rinr>3ralH  'ïnmoleSH  E-  L^  'îaii!:il    w  .'ainu:îiua  -?:h    uns-* 

^>fXiÇ  aurar.iinn  -fs!.  ai»*a  !eîle  riii  -i*»  mpoorttt  kii  i  m  même  i«iî^ 
A»r  0«»usH.  pnnrv'i   xn  iff  :iipan.xé?  >  poinr  71.,   r//  -oy^^r  £**     '^f- 
/<i)<<f  y(.  En  elTtît.  't'ionis  lae  les  -ois   ie  S-taier.  .a  -^tesît»  ir»rj- 
kir/»  'i'rine  ptstiifîiî  ^«r  -win  -irhittr  -îst  TncL^rtuote  niana  !e  T«iinine! 
/i^^  ^^jitiéinr^  *îft  il»  .Sîlwl,  ••*•»?«-•*- lire  ^e  rnv^r  ie  .'imiie. 

(^tynr  Mni'n^utr  Tf^Ui*  itiiutinn.  .î  ratit  'aicnier  ji  iDsiuoa  ti  a 
jr^ixdenr  «iiw  ixe*  iii  ''.àiii»  iv^at  -îtin  -nimmeL  lu  idiql  iirir^  :?.  ■** 
Htfvnt  I»  h«we  est  i'irîiirtf  tmnbiaaie.  '3**  pnnit*nie  it^  ^iir^  •}fti)ini-- 
r.ri^  <^  revint  rîicilimiiîat-  'inmmt*  .m  fait:  Tiair?  i.  -tîtil:*»  a  rv=**- 
IiitÎArt  'l'rMU»  éqiuuioa  «iii  trai>H»*xiitî  ietrré.  ùiat  G.  'j'  -î  — ''^ 
WAt  i<^  rai^nm  •  '  .  :^  oiiiia  a'IiMÏrHAiiiâ^  pas  iav.iii(au*?.  i-t^i.  nie  a 
r^^vvliib<Mi  «i4»  «Uitti»  «»fpiacii)a  'lu  trni.^rieme  it^zr^  -î^  ?»  perdue. 
Vrvtis  ikilmui  ['•éviftf»r  en  Lnim«iiiiâaac  Les  fam^tioa.*?  •iilinaime^  tiiius 

SRwraife  tnlimnw 

fré»pr'»noas  f'^/piatîoa  «In  c.jae  -h.u.t  La  :'«:rTiie    •  .  '.^a  t^'i  .   "ç.- 


I 


ri- 

P 

l 

1 

■  P  - 

J^ 

— 

i 

■p 

• 

'  'V    — 

.• 

- 

r 

-    P 

* 
* 

rnl nation  4e  «  et  s-  F-K  pla^,  on  en  'i^.duh  imi 


CHAPITRE  VIII.    —    ATTRACTION   D*UN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  817 

Des  deux  dernières  égalités  (lo),  on  conclut 

par  conséquent,  d'après  (i), 

dP   =  -  ^^      (r  —  q)ds 

Mais  les  égalités  (lo)  donnent 

p^      ^p-q){q-r)(r^py^      ^^^      ^^^        ^ 

Posons,  pour  abréger. 


(11) ,,^^^,, :=C,         v/4(5-y>)(*-y)(j-r)  =  S.. 

Nous  aurons  alors,   pour  dPx,  et,  par  permutation  des   lettres, 
pour  dQy  et  rfRz,  les  expressions  suivantes  : 

S  dPa:^-\  G(r  -  q){s  — />)  ds, 
Sdqy=iC(p~r)(s-^g)ds, 
S  rfR-  =  \C(q  —p)(s  -  r)ds. 

Pour  exprimer  ces  différentielles  par  des  fonctions  elliptiques, 
on  posera 

(12)  = '—  =  =  I  ; 

pu  —  6(1       pu  —  60       pu — e^ 

d'où  résulte 

S  =p'«,        S  du  =  dsj 

et,  par  conséquent, 

/  dPa:=  î  C(r  —  q)(pu-  ea)du, 
(i3)  dqy=iC(p-  r)(pu^e^)du, 

\  d^z=  \  C(q  —  p){pu—  ey)du. 

Les  fonctions  elliptiques  sont  ici  à  discriminant  positif  et  les  ra- 
cines Ca  sont  déterminées  par  les  égalités 

(14)  «a— />  =  «p— ^  =  ey— r  =  —  \{p^q^r). 


3l8  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Supposons  encore,  comme  plus  haut,  que  deux  des  quantités 
/?,  q^  r  soient  négatives ,  la  troisième  positive.  D'après  les  éga- 
lités (lo),  la  réalité  de  x^y^  z  exige  que  s  soit  entre  les  deux  plus 
petites  des  trois  quantités/?,  q^  r.  Si,  au  contraire,  on  supposait 
deux  quantités  positives  et  une  négative,  s  devrait  être  entre  les 
deux  plus  grandes. 

Dans  Phypothèse  adoptée,  pu  reste  compris  entre  les  deux  plus 
petites  racines  e»,  c'est-à-dire  entre  e^  et  e^i  en  sorte  que  u  —  co' 
est  réel.  On  fera  le  tour  complet  du  cône  en  faisant  varier  u  —  co' 
dans  l'étendue  d'une  période  2(0.  L'intégrale  indéfinie  de  pu  —  e^ 
est  —  {^u  4-  uea)',  l'intégrale  définie  est  donc  —  2(7,  -î-  toe^).  Re- 
mettant pour  e^  son  expression  (i4)}  on  obtient 

Les  autres  composantes  Q^-,  R«  se  déduisent  de  là  par  la  permuta- 
tion circulaire  des  lettres  /?,  y,  r.  En  multipliant  Pj-,  Qy,  R^  res- 

pectivement  par-^^,  ^)  y  >  on  a  les  composantes  de  l'attraction. 

Jusqu'à  présent,  cette  solution  diffère  seulement  par  la  forme 
de  celle  qui  a  été  exposée  d'abord.  Les  axes  de  coordonnées 
sont  les  mêmes  et  la  connaissance  de  /?,  y,  /*  paraît  nécessaire. 
Mais  on  sait  (t.  I,  ch.  X)  que  Tj  et  oj  peuvent  être  calculés  par  le 
moyen  des  invariants  seulement,  sans  qu'il  soit  nécessaire  de 
trouver  les  racines  <?a.  On  pourra  donc  ici  trouver  r,  et  10  par  les 
coefficients  du  polynôme  (5 — p){s  —  7)(^  —  '*)»  s^"*  calculer 
les  racines/?,  q,  r.  Pour  s'aifranchir  entièrement  du  calcul  de  ces 
racines,  il  faut,  en  outre,  trouver  les  composantes  de  l'attraction 
suivant  des  axes  quelconques;  c'est  ce  que  nous  allons  faire  au 
moyen  de  la  forme  quadratique  4>. 

Si  nous  posons  (en  supprimant  l'indice  o  de  ./*,  v,  :; ) 

^''^  1  N  =C[p(g-r)j:^-r-q{r-p)y'-r-r{p-q)z^l 

nous  avons  maintenant,  pour  la  forme  'ï>,  l'expression  suivante  : 

(16)  A*  =  ^T,—  IL^^^I-^io\  M-f-ojN. 

Il  s'agit  de  calculer  les  deux  formes  quadratiques  iM  et  N. 


CHAPITRE   VIII.    —   ATTRACTION   d'uN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  SlQ 


Solution  modifiée  par  l'emploi  des  coyariants. 

Les  trois  formes  quadratiques,  propres  au  calcul,  sont  les  sui- 
vantes : 


(17) 


j.        X^  V*  z^ 

/  =  —    -+-  —   -H    -, 

'  p  9  r 


Il  faut  y  joindre  les  fonctions  symétriques  de  /?,  y,  /•,  savoir 


(18) 


/  X,  ==jo    -i-<7    -+-r, 
<  kt  =  pq  -hqr-^  rp, 

(    X'3  = 


/>(/'•. 


et  exprimer  les  formes  M,  N  par  ces  quantités. 

Par  la  multiplication   de   deux  déterminants,    on   obtient   M 
comme  il  suit 


1  x^    y    z* 

I      I     I 

-v     ^i     3 

1 

p       q       r 

1 

1      I     I 

P     q     r 

— 

f     3     ^'^ 

1   I        I        1 

p     q     r 

f     k\—iki    /•, 

ce  qui  donne,  en  déve 

île 

)ppant, 

—  (p-q){q  —  r){r-^p)  ^ 

En  remplaçant  C  par  son  expression  (11),  on  voit  s^iutroduire 
ici  le  produit  des  carrés  des  différences  {p  —  çYi^  —  ^)^(^  — pY^» 
dont  on  connaît  Texpression  par  les  fonctions  symétriques.  On 
retrouve  d'ailleurs  ce  résultat  en  remplaçant  dans  la  dernière 
équation  x^,y^,z^  par  qr^  ^P^PÇj  hypothèse  qui  change  M  en 
—  C{p  —  g){'J  —  '')(''  — p)j  ^  en  k2,  /en  X',  et  ç  en  SA'j.  On 
a,  de  cette  manière, 


(19) 


(20) 


ip-çnq-ryir^py 

=  i8XiX,X3-4X:5-i-X:îX:|-4X:îX3-a7X-J  =  îV^ 

2X',(3X-,-X:î)/-h(9X,-.XiX,)cp. 


320 


DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


Un  calcul  analogue  donnerait  N  exprime  par  tj^,  /,  :p.  Mais,  pour 
la  suite,  il  vaut  mieux  exprimer  N  par  '},  ^,  jjl.  On  y  parvient  en- 
core par  la  multiplication  de  deux  déterminants  : 


px^    qy^ 
P        y 


r  A» 

r 
1 


I 

1             I 

o      A,             3 

1 

P 

1              I 

q               ~r 

=  ^    ^       t 

p 

r      p      p       q 

q               r 

c  °  2  /> 

M 


Y^{p  —  7)(Ç  —  '')(^  —  P)y 


C        (p-..q)(q^.r){r'-p) 

Le  dernier  déterminant  peut  donc  s^écrire  ainsi  :     • 


^i(p  —  Ç)(Ç  —  f')ir—p) 


i(     3 


!^ 


3Xr, 


Quant  au  second  déterminant,  on  a 


I 

I 

1> 

q  —  r 


I 
I 

r  —  p 


I 
I 


_  9.(Xî-3X>) 


/ 


en  sorte  qu'on  trouve  finalement 


1       A 


Les  invariants  des  fonctions  elliptiques  s^obtiennent  par  la  dis- 
parition du  second  terme  dans  le  polynôme 


(•Jt2) 


i^—p)i^  —  7)(*  —  '•)  =  s^—AiS^-\-  A^s  —  /s 


On  il,  de  la  sorte, 

(■23) 

11  en  résulte 


\  ^î-=^'(A?-3/,), 


^-7^"3). 


îi^i^'i— 9^r3=  4(^*1^1—9^3), 


CHAPITRE   VUI.    —    ATTRACTION   d'uN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  32 1 

ce  qui  est  le  coefficient  de  |jl  clans  le  second  membre  (^i  ).  De  là 
celte  conséquence 

qui  permet  de  transformer  l'expression  (iti)  de  4>  en  celle-ci  : 

(.4)  A*=(,-^£î.„)mh-?^(/,^-3^). 

Suivant  le  résultat  obtenu  au  tome  1  (p.  343),  la  demi-période 
va  être  exprimée  en  fonction  de  l'invariant  absolu  J,  par  l'inter- 
médiaire de  la  quantité  suivante  : 

(a5)  Ç=^^  =  î^. 


^j 


*/■ 


C'est  (o  v4é^2  ^^^  s'offre  naturellement^  soit  donc 

(26)  o>i/jyi=wa). 

En  employant,  comme  au  Chapitre  IX  du  tome  I,  l'opération  D, 


D  =  1-2^3  — 1-   -  ir?  _r  _ 


d  9.      ^     d 

on  a  (t.  I,  p.  307) 

©I  6  1 

et  l'on  doit  observer  que  le  discriminant  A  des  fonctions  ellipti- 
ques est  ici  le  même  que  la  quantité  désignée  déjà  par  cette  lettre; 
c'est  ce  qui  résulte  de  la  définition  (19),  comparée  à  celle  du  dis- 
criminant des  fonctions  elliptiques  (t.  I,  p.  25), 

(ej  — e2)«(ej— ea)*(^i— ^i)*=iV^t 

les  différences  des  racines  e»  et  celles  des  racines  /?,  q^  r  se  con- 
fondant les  unes  avec  les  autres  (i4)* 
Des  équations  précédentes,  il  résulte 

II.  21 


3l4  DEUXIÈME  PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

La  symétrie  par  rapport  à  un  axe  entraîne  aussi  l'évanouisse- 
ment de  deux  intégrales  ;  ainsi,  la  symétrie  par  rapport  à  Taxe 
des  X  fait  évanouir  les  deux  intégrales  P^  et  P^. 

En  particulier,  si  le  cône  est  symétrique  par  rapport  aux  trois 
axes,  les  six  quantités  (5)  sont  nulles,  et  la  forme  quadratique  ^ 
est  réduite  à  trois  carrés.  Les  coefficients  de  ces  carrés  ont  d'ail- 
leurs, d'après  (3),  zéro  pour  somme,  et  il  n'y  a  que  deux  inté- 
tégrales  à  calculer  pour  ce  cas.  Nous  avons  alors,  d'après  (2), 

—  <P;rH «PyH 4>5  =  o. 

a^o  ro  -50 

La  force  attractive  est  donc  située  dans  un  plan  dont  la  posi- 
tion, indépendante  de  la  forme  du  cône,  est  entièrement  déter- 
minée par  les  deux  points  S  et  m^.  Si  l'on  envisage  un  parallélé- 
pipède rectangle  ayant  son  centre  au  point  S,  ses  côtés  parallèles 
aux  axes  et  un  sommet  au  point  mo,  et,  sur  ce  parallélépipède,  les 
trois  faces  passant  par  mo  ;  les  trois  sommets,  opposés  à  m^  sur 
chacune  de  ces  trois  faces,  déterminent  le  plan  dont  il  s'agit. 

Anneau  elliptique.  —  Solution  de  Oauss. 

Supposons  que  la  courbe  M  soit  une  ellipse;  le  cône  est  du  se- 
cond degré.  Rapporté  à  ses  axes  de  figure,  il  a  pour  équation 

,    .  ^*        y*       z'^ 

(7)  h  ^  -+-  -  =0, 

p  q  r 

et  deux  des  quantités  /?,  ç,  r  ont  un  même  signe,  la  troisième  a  le 
signe  opposé.  On  peut  supposer  les  deux  premières/?,  q  négatives, 
la  troisième  /*  positive,  et  mettre  ces  signes  en  évidence  par  les 
notations 

(8)  />--G',        ^  =  -G%        7=0. 
L'équation  (7)  est  satisfaite  si  l'on  pose 

(9)  X  :  v/G^cosT  ::y:  /G^sinT  ::  z  :  /G, 

et  T  est  une  variable  auxiliaire  qui  servira  pour  l'intégration. 
On  a  déjà  observé  que  les  différentielles  (i)  sont  homogènes  et 


CHAPITRE   VIII.    —    ATTRACTION    d'uN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  3l5 

du  degré  zéro;  elles  ne  dépendent  que  des  rapports  mutuels  des 
coordonnées.  On  y  remplacera  donc  les  coordonnées  parles  quan- 
tités (9)  qui  leur  sont  proportionnelles,  et  Ton  aura  ainsi 


:rov/GG'G'    C  cosîTrfT 

*^  = X / V 

J^     (GH-G'cos«TH-G'sin«T)« 

roV^GG'G'    C'^  sin«TrfT 

*r  =  -* yT /         T> 

•^0     (G-t-G'cos«T-r-G'sin«T)* 

*,  =  H Î^-T /       j- 

J^     (G4-G'cos>T-*-G'sin»T)« 

Telles  sont  les  composantes  de  l'attraction,  sous  la  forme  même 
considérée  par  Gauss.  On  obtient  ces  trois  intégrales  en  dérivant, 
par  rapport  à  G,  G'  ou  G'^,  l'intégrale  unique 


dH 


. —  y 


cos«T-»-G'sin*T 

qui  se  ramène  immédiatement  à  une  période  elliptique.  Suivant  le 
signe  de  (G' —  G"),  on  peut  l'écrire,  en  effet,  sous  l'une  ou  l'autre 
des  formes  suivantes  : 

/G'+G    /  /        G'- G'  .  ,_ 


0 

- 


^'zi.S.'cos«T 


On  peut  indifféremment  remplacer,  dans  ces  intégrales,  cos^T 
et  sin*T  Tun  par  l'autre;  on  voit  donc  que  les  deux  intégrales 
sont  ici  la  demi-période  K  pour  les  fonctions  elliptiques  dont 

pf n» 

le  carré    du  module  k^  est   l'une    des    deux   quantités -^7377^» 

n» r*t 

nu  _,n  '  L'une  de  ces  deux  quantités  est  positive,  moindre  que 

l'unité. 

Par  le  moyen  des  formules  (36)  el  (87)  du  Chapitre  X  (t.  I, 


3l6  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

p.  253),  on  exprime  aisément  les  dérivées  de  U  en  fonclion  de  K 
et  de  l'intégrale  complète  E.  Le  calcul  de  Tattraction  est  ainsi 
achevé. 

Cette  attraction  est  bien  celle  qui  se  rapporte  au  problème  posé 
par  Gauss,  pourvu  qu'o/i  suppose  le  point  m^  au  foyer  de  V el- 
lipse M.  En  effet,  d'après  une  des  lois  de  Kepler,  la  vitesse  aréo- 
laire  d'une  planète  sur  son  orbite  est  constante  quand  le  sommet 
des  secteurs  est  le  Soleil,  c'est-à-dire  le  foyer  de  l'orbite. 

Pour  appliquer  cette  solution,  il  faut  calculer  la  position  et  la 
grandeur  des  axes  du  cône  ayant  son  sommet  au  point  attiré  S,  et 
dont  la  base  est  l'orbite  troublante.  Ce  problème  de  pure  Géomé- 
trie se  résout  facilement,  comme  on  sait;  mais  il  exige  la  réso- 
lution d'une  équation  du  troisième  degré,  dont  G',  G"  et — G 
sont  les  racines  (^  ).  Si  nous  n'insistons  pas  davantage,  c'est  que  la 
résolution  de  cette  équation  du  troisième  degré  est  superflue. 
Nous  allons  l'éviter  en  introduisant  les  fonctions  elliptiques  sous 
la  forme  moderne. 

Nouvelle  solution. 

Reprenons  l'équation  du  cône  sous  la  forme  (7).  On  peut  ex- 
primer j:^,  ^^,  z^  par  deux  variables  auxiliaires  s  et  p,  comme  il 
suit  : 

(lu)  ^yl  =  —      ^-^         _^  pî 

^    ^  "^  iq-pKç-r)'^  ' 


z^  =  — 


rjs  —  r) ^j 

(r—p){r-~q)^ 


Ces  égalités  donnent  lieu  effectivement  à  la  relation  (7)  par  éli- 
mination de  s  et  p.  De  plus,  on  en  déduit  aussi 

en  sorte  que  p  a  la  même  signification  que  précédemment. 


(')  C'est  Bour  qui,  dans  sa  Tlièâc  citée  prccédeinmcnt,  a  donne  cette  interpré- 
tation géométrique  des  formules  abstraites  développées  par  Guuss. 


CHAPITRE   VIII.    —    ATTRACTION    D*|]IS   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  817 

Des  deux  dernières  égalités  (lo),  on  conclut 

\z         y)       \s  —  r       s  —  q]  (s  —  r){s  —  q) 

par  conséquent,  d'après  (i), 

,/p   _  '   ^r-       (r  —  q)ds 

4      p'     {s--r){s-q) 


Mais  les  égalités  (lo)  donnent 


xyz 


s/pqi 


Posons,  pour  abréger, 


^(s^pXs—qXs—  r). 


(11) /^    ^^C,        /4(,-^)(5-çr)(*-r;  =  S.. 

Nous  aurons  alors,   pour  e/Pxy  et,  par  permutation  des   lettres, 
pour  dQy  et  rfR^,  les  expressions  suivantes  : 

S  dPjc=  \C(r  —  q)(s  --p)  ds, 
SdQy=iC{p~r){s^q)ds, 
S  dR^=  iC(q  —p){s  —  r)ds. 

Pour  exprimer  ces  différentielles  par  des  fonctions  elliptiques, 
on  posera 

5—/)  5  —  7  s  —  r 

(12)  ^—  =  '—  = =  I  ; 

'  pu  —  e»       pu  —  Ca       pu — e^ 

d'où  résulte 

S  =  p'  «,        S  rfa  =  6^*, 

et,  par  conséquent, 

/  dPj:=iC{r-^q){pu^eoL)du, 
(i3)  dQy^iCip-  r){pu-e^)du, 

I  rfR5=  J  C(7  — />)(pa— ey)rfM. 

Les  fonctions  elliptiques  sont  ici  à  discriminant  positif  et  les  ra- 
cines 6(1  sont  déterminées  par  les  égalités 

(i4)  ea—p  =  ep—  q  =  Cy—  r  =  -  î  (/>  4-  7  -h  r). 


3l8  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Supposons  encore,  comme  plus  haut,  que  deux  des  quantités 
/?,  q^  r  soient  négatives ,  la  troisième  positive.  D'après  les  éga- 
lités (lo),  la  réalité  de  x^y^  z  exige  que  s  soit  entre  les  deux  plus 
petites  des  trois  quantités/?,  q,  r.  Si,  au  contraire,  on  supposait 
deux  quantités  positives  et  une  négative,  s  devrait  être  entre  les 
deux  plus  grandes. 

Dans  rhypothèse  adoptée,  pu  reste  compris  entre  les  deux  plus 
petites  racines  ea,  c'est-à-dire  entre  e^  et  e^i  en  sorte  que  u  —  o>' 
est  réel.  On  fera  le  tour  complet  du  cône  en  faisant  varier  u  —  o>' 
dans  l'étendue  d'une  période  aw.  L'intégrale  indéfinie  de  pu  —  e» 
est  —  (Çw  H-  uea)',  l'intégrale  définie  est  donc  —  2(rj  -|-  (o^a).  Re- 
mettant pour  ea  son  expression  (i4))  on  obtient 

Les  autres  composantes  Q^,  R^  se  déduisent  de  là  par  la  permuta- 
lion  circulaire  des  lettres  /?,  q,  r.  En  multipliant  P^»  Q/»  lU  res- 

f  A         Va        Xa 

pectivement  par-T  ,  ^j  y  >  on  a  les  composantes  de  l'attraction. 

Jusqu'à  présent,  cette  solution  difi^ère  seulement  par  la  forme 
de  celle  qui  a  été  exposée  d'abord.  Les  axes  de  coordonnées 
sont  les  mêmes  et  la  connaissance  de  /?,  ^,  r  paraît  nécessaire. 
Mais  on  sait  (t.  I,  ch.  X)  que  tj  et  w  peuvent  être  calculés  par  le 
moyen  des  invariants  seulement,  sans  qu'il  soit  nécessaire  de 
trouver  les  racines  e».  On  pourra  donc  ici  trouver  r^  et  w  par  les 
coefïicienls  du  polynôme  (s — p){s  —  q){s  —  r),  sans  calculer 
les  racines/?,  q,  r.  Pour  s'aHranchir  entièrement  du  calcul  de  ces 
racines,  il  faut,  en  outre,  trouver  les  composantes  de  l'attraction 
suivant  des  axes  quelconques;  c'est  ce  que  nous  allons  faire  au 
moyen  de  la  forme  quadratique  <P. 

Si  nous  posons  (en  supprimant  l'indice  o  de  x,  v,  z) 

nous  avons  maintenant,  pour  la  forme  <P,  l'expression  suivante  : 
(i6)  /i*=  ^T,—  ^'^3  "^^<^)  Mh-wN. 

Il  s'agit  de  calculer  les  deux  formes  quadratiques  M  et  N. 


CHAPITRE   VIII.    —   ATTRACTION   d'uN   ANNEAU  ELLIPTIQIB.  SlQ 


Solution  modifiée  par  l'emploi  des  covariants. 

Les  trois  formes  quadratiques,  propres  au  calcul,  sont  les  sui- 
vantes : 


(17) 


/  =  —     -I-  — 
'  P  Ç 


Il  faut  y  joindre  les  fonctions  symétriques  de  /?,  y,  /*,  savoir 


(18) 


/  A,  =/>    -hq     -f-r, 
<  kt  =  pq  -\-qr-h  rpy 


et  exprimer  les  formes  M,  N  par  ces  quantités. 

Par  la  multiplication   de   deux  déterminants,    on  obtient   M 
comme  il  suit 


X» 

y' 

z^ 

p 

ç 

r 

l 

I 

1 

I 

I 

I 

1 

I 

I 

— 

— 

— 

— — 

P 

9 

r 

P 

9 

r 

^ 


-    i    z    =   f 


3 


3 

h 


<p     /?— a/-,    Al 


ce  qui  donne,  en  développant, 


M 


-  i P  -  q){q  —  r){r -^ p)  ^ 

En  remplaçant  G  par  son  expression  (11),  on  voit  s'introduire 
ici  le  produit  des  carrés  des  différences  {p  —  qYiç  —  ^^i^  — /^)^' 
dont  on  connaît  l'expression  par  les  fonctions  symétriques.  On 
retrouve  d'ailleurs  ce  résultat  en  remplaçant  dans  la  dernière 
équation  x^,y^,  z^  par  qr^  ^P^  PÇj  hypothèse  qui  change  M  en 
—  C(/>  —  g){'J  —  ^)(^  — />)>  ^  en  /r2,  /en  A|  et  ^  en  S/tj.  On 
a,  de  cette  manière, 


(19) 


(20) 


(p-q)'(g-ryir^py 

=  i8/-iX:,A3- 4X:5 -I- AJAi  -  4X:ÎA,- 27X:J  =  îV  ^ 
|.=  ~-^M=(Aî/,-2Aî-3/iA,)^. 

2A,(3A',-A?)/-f-(9X-,-A-,A,)?. 


à 


320 


DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


Un  calcul  analogue  donnerait  N  exprimé  par  t{/,  /,  cp.  Mais,  pour 
la  suite,  il  vaut  mieux  exprimer  N  par  t}/,  cp,  [jl.  On  y  parvient  en- 
core par  la  multiplication  de  deux  déterminants  : 


px^     qy^ 

r^» 

\             I              I 

©      kt            3 
1         » 

P        1 

r 

1              I               I 

>             q              ~r 

— 

*  '    i: 

1          1 

I 

q       r     r      p      p       q 
p              q               r 

e  •  2V 

^^-f-  =     tJ"^     ^^^^     ""^^^     ^^' 

M                              [1 

^       (p-9K9-r)(r^p) 
Le  dernier  déterminant  peut  donc  s'écrire  ainsi  : 


^%(p-'qKç  —  '')(^—p) 


<p  A:, 
4;  3 
[1      o 


3/-, 
Ai 


Quant  au  second  déterminant,  on  a 


I 
1 

q  —  r 


I 

I 

Ç 
r—p 


I 

I 
/• 

p^q 


_  a(X'î-3A',) 


en  sorte  qu'on  trouve  finalement 


[(/'i/,-9A-,)|ji-H,V^(Ai^'-3^)]. 


Les  invariants  des  fonctions  elliptiques  s'obtiennent  par  la  dis- 
parition du  second  terme  dans  le  polynôme 


(22) 


{s  —  p){s  —  q){s  —  r)  =  s^  —  kxS^-h  kfS  —  k^ 


On  a,  de  la  sorte, 

(23) 

Il  en  résulte 


i  ^,=|(A-;-3x,), 

1  ^3  =  l^(2Aî— 9/-,A, 


37  A3). 


aXi^î— 9^3=  4(A:iA,— 9A-3), 


CHAPITRE   VUI.    —    ATTRACTION   d'uN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  32  1 

ce  qui  est  le  coefGcient  de  |jl  dans  le  second  membre  (ai  ).  De  là 
celte  conséquence 

qui  permet  de  transformer  l'expression  (i6)  de  <^  en  celle-ci  : 


(24) 


Suivant  le  résultat  obtenu  au  tome  I  (p.  343),  la  demi-période 
va  être  exprimée  en  fonction  de  l'invariant  absolu  J,  par  l'inter- 
médiaire de  la  quantité  suivante  : 

(25)  ^^J    -i_.7/r; 


J  ff\ 


'r 


C'est  (o  v4^2  qui  s'offre  naturellement^  soit  donc 

(26)  oii/jy,  =  wa). 

En  employant,  comme  au  Chapitre  IX  du  tome  I,  l'opération  D, 

â        9.        à 

on  a  (t.  I,  p.  3o^) 

et  ô  J 

et  l'on  doit  observer  que  le  discriminant  A  des  fonctions  ellipti- 
ques est  ici  le  même  que  la  quantité  désignée  déjà  par  cette  lettre; 
c'est  ce  qui  résulte  de  la  définition  (19),  comparée  à  celle  du  dis- 
criminant des  fonctions  elliptiques  (t.  I,  p.  a5), 

(ei  — e2)*(^î— ^3)*(^J— ^i)*=lV^» 

les  différences  des  racines  e^  et  celles  des  racines  />,  y,  /•  se  con- 
fondant les  unes  avec  les  autres  (i4)* 
Des  équations  précédentes,  il  résulte 

II.  31 


322  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

En  mettant  cette  expression  de  vj  dans  l'égalité  (24),  rempla- 
çant aussi  M  par  son  expression  (20)  en  [jl,  (o  par  l'expres- 
sion (26),  on  obtient 


(27)        A*  =  i.iy^ri(A:,4,-3o)V(Ç)-i^Vv'(?)l. 

^«  V     ^s   L  ^  Si  J 


Il  ne  reste  plus  qu'à  exprimer  U^  en  série  hypergéométriquepour 
avoir  la  formule  définitive. 


Discussion. 

La  fonction  ^  s'exprime  par  la  somme  de  deux  séries  hj^per- 
géométriques,  comme  il  suit  (t.  I,  p.  343)  :  soient  P  et  P4  les 
deux  séries  hypergéométriques  contenant  seulement  les  puissances 
à  exposants  entiers  et  positifs  de  ^,  A  et  B  deux  transcendantes 
numériques,  on  a 

(28)  V  =  2AP  — BPiV^. 

La  formule,  empruntée  au  tome  I  (^loco  citato)^  contient  une 
ambiguïté  de  signe,  que  nous  reportons  ici  sur  la  racine  carrée. 
On  a  vu  que  le  signe  du  second  terme  doit  être  contraire  à  celui 
de  ^3,  pour  que  Ton  obtienne  effectivement,  comme  il  le  faut  ici, 

(o  et  non  -r«  Il  faudra  donc  prendre  \^^\  du  même  signe  que  ^3. 

Dans  notre  analyse,  nous  avons  supposé  k^  positif,  ce  qui  était 
permis.  La  supposition  inverse,  également  permise,  aurait  con- 
duit à  une  analyse  à  peine  différente.  Il  convient,  dans  le  résultat, 
de  faire  disparaître  cette  supposition. 

Le  second  membre  de  la  formule  (27)  présente,  comme  il  le 
faut,  une  homogénéité  par  rapport  aux  quantités /?,  q^  ''(*)•  La 
quantité  entre  crochets  est  homogène  et  du  degré  i  ;  .elle  se  re- 
produit, changée  seulement  de  signe,  quand  on  change  les  signes 
de  /?,  y,  r  en  conservant  les  valeurs  absolues.  Ceci  a  lieu,  bien 


(*)  En  communiquant  les  résultats  de  ces  recherches  à  PAcadémie  des  Sciences 
(  Comptes  rendus,  t.  CIU,  p.  36G),  l'auteur  avait,  par  inadvertance,  omis  un  dé- 
nominateur g^  au  premier  terme  du  crochet  (27),  ce  qui  troublait,  à  tort,  Tho- 
mogénéité  et  conduisait  à  une  ambiguïté  de  signe  entièrement  erronée. 


CHAPITRE   VIII.    —    ATTRACTION   D*UN  ANNEAU   ELLIPTIQUE.  828 

entendu,  à  condition  que  ^'(5)  ne  soit  pas  altéré,  comme  effecti- 
vement cela  se  produit  pour  Ç.  Il  faudra  donc,  en  même  temps, 

changer  le  signe  de  ^^Ç,  puisque  Pi  ne  subit  aucune  altération. 
Ainsi,  levant  toute  restriction  sur  les  signes  de  />,  q^  r,  on  doit 

prendre  y/^Ç  du  même  signe  que  k^g^. 

En  mettant,  au  dehors  du  crochet  dans  la  formule  (27),  y^ 

au  lieu  de  v/a^j  ^^  ^  disposé  cette  formule  pour  permettre  d'y 
supposer  k%  négatif.  Elle  est  donc  affranchie  maintenant  de  toute 
restriction  sur  les  signes  de  /?,  q^  r. 

Nous  avons  encore  à  examiner  la  formule  qui  doit  remplacer  la 
précédente  (28),  quand  on  veut  développer  ^  suivant  les  puis- 
sances ascendantes  de  $i  =  j>  au  lieu  de  Ç  =  — |— •  Ceci  est  né- 
cessaire quand  \  est  voisin  de  Tunité. 

Deux  développements  très  différents  représentent  les  deux 
demi-périodes  quand  on  emploie  ^1  au  lieu  de  Ç  (t.  I,  p.  344)- 
L'un  d'eux,  composé  d'une  seule  série  hypergéométrique,  con- 
serve une  valeur  finie  et  se  réduit  à  son  premier  terme,  quand  Ç| 
devient  nul.  L'autre,  au  contraire,  où  la  série  hypergéométrique 
est  multipliée  par  le  logarithme  de^i,  devient  alors  infini.  Le  pre- 
mier de  ces  développements  correspond  au  cas  où  les  deux  termes 
du  second  membre  (28)  sont  de  signes  opposés  ;  le  second  corres- 
pond à  l'autre  cas.  Ce  sera  donc  le  premier  ou  le  second  dévelop- 
pement qui  conviendra  suivant  que  k^g^  sera  positif  ou  négatif. 

Le  second  développement,  on  vient  de  le  rappeler,  donne  lieu, 
pour  Ç,  =  o,  à  des  valeurs  infiniment  grandes  pour  les  coefficients 
de  la  forme  <^.  La  force  attractive  est  infiniment  grande  ;  l'hypo- 
thèse correspondante  se  rapporte  donc  au  cas  où  le  point  attiré 
est  situé  sur  l'orbite  attirante.  Quant  au  premier  développement, 
si  l'on  y  suppose  \x  =  o,  on  obtient  le  résultat  qui  correspond  au 
cas  où  deux  des  quantités  />,  q^  r  sont  égales  entre  elles  :  le  cône 
est  de  révolution. 


Sur  l'usage  de  la  fonction  4>. 


Mise  sous  la  forme  (27),  la  fonction  <^  a  une  expression  que 
Ton  peut  regarder  comme  indépendante  des  axes  de  coordonnées. 


324  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Effectivement,  pour  les  polynômes  ^,/,  f  et  les  coefGcienls  A',  on 
connaît  des  expressions  indépendantes  des  axes;  ce  sont  des  co- 
variants  et  des  invariants,  dont  nous  allons  d^ailleurs  parler  dans 
un  instant.  Supposons  donc  <^  ainsi  exprimé  au  moyen  de  coor- 
données quelconques  X,  Y,  Z.  Soient 

5  =  cX  -+-  C'Y  -f-  c'Z 
les  formules  du  changement  de  coordonnées.  Elles  donnent 

d\  ôx  of  ()z 

Puisque  7~'  ")-»  "p  sont  les  projections  rectangulaires  de  l'at- 
traction sur  les  axes  des  x^y^  5,  et  que  ces  derniers  sont  rectan- 
gulaires, on  voit  que  tv  est  aussi  la  projection   reclangulairc  de 

Tattraction  sur  l'axe  des  coordonnées  X.  Ainsi,  avec  des  coor- 
données  rectilignes  quelconques^  les  trois  dérivées  partielles 
de  ^  par  rapport  à  ces  coordonnées  représentent  les  projections 
rectangulaires  de  l'attraction  sur  les  trois  axes  de  coordon- 
nées. Ce  sont  les  composantes,  si  les  axes  sont  rectangulaires. 


Résumé  de  la  solution. 

La  manière  dont  se  composent  les  polynômes  t}/,  /,  (jj  et  les 
coefficients  k  va  se  trouver  mise  en  évidence  dans  le  résumé  sui- 
vant, où,  bien  entendu,  les  coordonnées  sont  supposées  quel- 
conques : 

r*  La  forme  quadratique  ij  représente  le  carré  de  la  distance 
d'un  point  à  Torigine  des  coordonnées. 

a°  La  forme/,  égalée  à  zéro,  représente  un  cône  égal  ethomo- 
tliétique  à  celui  qui  a  pour  base  l'orbite  et  pour  sommet  le 
point  attiré.  Elle  n'est  déterminée  qu'à  un  facteur  constant  près; 
cette  indétermination  disparaît  dans  la  formule  finale,  qui  est  ho- 
mogène et  du  degré  zéro  par  rapport  aux  coefficients  de/. 


CHAPITRB   VIII.    —    ATTRACTION   D*UN   ANNEAU   ELLIPTIQUE.  325 

3°  La  forme  cp,  égalée  à  zéro,  représente  le  cône  supplémen- 
taire ou  réciproque  du  précédent  (polaire  réciproque  par  rapport 
à  une  sphère  concentrique).  Elle  doit  être  composée  avec  les 
coefficients  de  /*,  de  telle  sorte  que  les  discriminants  des  deux 
formes  y  et  'f  soient  réciproques.  C'est  effectivement  ainsi  qu'on 

a  pris  précédemment  y  et  cp;  leurs  discriminants  sont —  elpqr. 

4°  SoitSyie  discriminant  de/*;  soit  aussi  o/i  le  discriminant  de 
la  forme 

Les  coefficients  /ti,  /r2,  fcz  sont  ceux  du  quotient  des  deux  discri- 
minants : 

C'est,  en  effet,  ce  qui  a  lieu  pour  les  formes /et  ^,  telles  qu'on  le» 
a  envisagées. 

5**  Avec  ces  formes  et  ces  coefficients  Â',  on  compose  la  forme 
auxiliaire  [x, 

{x=(itîA-,-2A;-3/i/-,)'>^-2/r3(3/-,-X:î)/-+.(9A-3-A'iA:,)?, 

et  les  quantités  suivantes 


6^  Dénotant  par  ^(i)  une  transcendante,  qui  va  être  déter- 
minée plus  loin,  et  par  h  la  distance  du  point  attiré  au  plan  de 
l'orbite,  on  considère  la  forme  quadratique  <ï> 

Si  l'on  prend  la  dérivée  partielle  de  <ï>  par  rapport  à  une  quel- 
conque des  trois  coordonnées,  x  par  exemple,  et  qu'on  mette,  au 
lieu  de  x,  ^,  z,  les  différences  Xq  —  x,  yo  —  y,  Zq — z  des  coor- 
données du  foyer  de  l'orbite  (le  Soleil)  et  du  point  attiré,  celte 


326  DEl'XI^E    PARTIE.    —    APPLICATfOKS. 

dérivée  partielle  représente  la  projection  rectangulaire  de  Tattrac- 
tion  sur  Taxe  des  x. 

7"  La  transcendante  ^'(Ç)  s'exprime  par  des  séries  hypergéo- 
métriques,  comme  il  suit 

HXO  =  2  A  F(-;„  A,  î,  $)  -  B  F(ff,  ^,-,  \,  0 y/â, 
A=  1,311028777146..., 
B  =  0,599070117367. . ., 

et  y/yi  doit  être  pris  avec  le  même  signe  que  kzg%- 
Quand  A 3 ^3  est  positif,  on  a  aussi 

quand  A'3^3  est  négatif,  la  seconde  expression  de  ^(X)  ^^^  '^  s^'" 
vante 

«'(0  =  jJi  [q -^  F( .'l>  A,  •.  •  -  0  log ^^] . 
OÙ  Q  figure  la  série  (t.  I,  p.  344) 


/I  =:  00 


\*         '  12/1  —  7/ 


Tel  est  le  résumé  complet  de  la  solution,  mise  sous  la  forme 
désirable  :  les  résultats  sont  explicites  et  les  fonctions  elliptiques, 
qui  ont  servi  de  moyen,  ont  entièrement  disparu. 

Pour  mieux  faire  comprendre  'celte  solution,  voici  les  expres- 
sions des  diverses  quantités  avec  des  axes  rectangulaires  particu- 
liers, les  axes  de  symétrie  de  l'orbite  et  la  perpendiculaire  à  son 
plan.  Nous  les  donnons  sans  démonstration,  comme  des  consé- 


CHAPITRE   VIII.    —    ATTRACTION   D'uN   ANNEAU    ELLIPTIQUE.  827 

quences  des  éléments  de  la  Géométrie  analytique;  a,  p,  y  dési- 
gnent les  coordonnées  du  point  attiré  : 

__  (73-  — gg)*      (Y.r— 3^)»  __  z^ 

J  Y*a*  Y*^*  Y*' 

A-,  =  a*  -f-  6î  —  aï  —  3»  —  yS 

X:3=  a'ô'Y*»         /'  =  Y* 

On  voit  que,  dans  le  coefficient  qui  afiecte  l'expression  de  <ï>,  la 

quantité  -r  \lk\  se  réduit  à  a 6,  en  sorte  que  la  formule  s'applique 

aussi,  comme  il  convient,  au  cas  où  le  point  attiré  est  dans  le 
plan  de  l'orbite. 

Pour  avoir  les  composantes  de  l'attraction,  il  faudra,  dans  les 
dérivées  partielles  de  <ï>,  remplacer  x^  y,  z  par  les  projections  de 
ia  distance  du  foyer  au  point  attiré,  prises  sur  les  trois  axes. 

Le  cas  où  g^  est  nul  répond  à  la  formule  très  simple 


.  2  A 


3^îA 


V^(A-.4^-3cp). 


Le  lieu  du  sommet  du  cône,  pour  ce  cas,  est  une  surface  du 
sixième  degré. 

Quand  le  cône  est  de  révolution  (et  le  lieu  du  sommet,  pour  ce 
cas,  est,  comme  on  sait,  une  hyperbole),  la  formule  devient 


Remarques  sur  les  covariants. 

Revenons  aux  formules  de  début  et  dénotons  par  une  seule 
lettre  chacun  des  déterminants,  tels  que  (y  dz  —  zdy)  : 

a  =zy  dz  —  z  dy^        b  =  zdx  —  xdzy        c  =:  x dy  — y  dx. 

Mettons  encore  i^,  au  lieu  de  x^-H^^-l-  z-^  et  ji/^^  au  lieu  de 

x^  ....  On  a  ainsi 

_  » 


328  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Posant  alors 

C?*  —  Xq  d<Par  -^J'o  d<Py  -+-  Zo  C?*^, 

on  en  conclut 

_s 

Cette  différentielle  c/<^,  en  vertu  des  égalités  (5),  est  bien  celle 
dont  rintégrale  donne  la  fonction  <^  envisagée  plus  haut.  Son 
expression  se  présente  actuellement  comme  étant  celle  d'un 
covariant,  tel  qu'on  les  considère  dans  la  théorie  des  formes  homo- 
gènes. On  peut  y  envisager  ^  comme  une  forme  quadratique  quel- 
conque, {jc^y,  z)  et  (j^O)  J'oj  ^o)  comme  deux  systèmes  de  varia- 
bles cogrédientes  ou  coordonnées  de  deux  points,  (a,  t,  c) 
comme  un  système  de  variables  contragrédientes  ou  coordonnées 
d'une  droite.  Pour  faire  de  ce  covariant  la  différentielle  précé- 
dente, on  doit  considérer  cette  droite  comme  la  tangente  variable 
(l'une  courbe  /*=  o,  le  point  de  contact  étant  (jt,  y^  z).  Dans  le 
problème  ci-dessus,  la  courbe /=o  était  une  conique.  L'inté- 
grale, proposée  de  cette  manière,  devait  donc  apparaître  comme 
un  covariant  de  deux  formes  quadratiques,  renfermant  les  seules 
variables  Xqj  yo^  Zq.  C'est  effectivement  ce  qu'on  a  trouvé  ;  ce  co- 
variant est  une  forme  quadratique  à  coeffîcients  transcendants. 

A  ce  point  de  vue,  il  faut  seulement  remarquer  qu'on  a  sup- 
posé, pour  la  forme  ^,  un  discriminant  égal  à  l'unité;  mais  cette 
hypothèse  n'introduit  aucune  restriction  et  on  la  fait  disparaître 
en  divisant  ']/  par  la  racine  cubique  de  son  discriminant.  Il  con- 
viendrait aussi  de  remplacer  ip  par  un  covariant,  ce  qui  est  facile, 
comme  on  le  verra  dans  le  Chapitre  X.  Le  sujet  qu'on  y  traitera 
est  tout  géométrique;  il  se  rapporte  à  la  figure  composée  de  cîeux 
coniques  situées  dans  un  même  plan.  Très  différent  par  sa  nature 
apparente  et  par  son  origine,  il  se  relie  étroitement  au  sujet  qui  a 
fait  l'objet  du  présent  Chapitre. 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION   D*EULER.  829 


CHAPITRE  IX. 

ÉQUATION  D'EULER. 


Relation  entre  deux  fonctions  elliptiques.  —  Équation  doublement  linéaire.  — 
Équation  doublement  quadratique.  —  Équation  doublement  quadratique  et 
symétrique.  —  Équation  doublement  quadratique  et  dissymétrique.—  Équation 
dissymétrique  déduite  d'une  équation  symétrique.—  Invariants.—  Équation  ca- 
ractéristique. —  Équation  d'Euler  —  Première  manière  de  former  l'intégrale. 
—  Autres  formes  de  l'intégrale.  —  Formes  doublement  quadratiques  de  l'inté- 
grale. —  Réduction  des  intégrales  elliptiques  à  la  forme  normahe.  —  Première 
réduction.  —  Deuxième  réduction.  —  Troisième  réduction.  —  Formule  de 
duplication.  —  Propriétés  des  polynômes  du  quatrième  degré.  —  Discriminant 
des  équations  doublement  quadratiques. 


Relation  entre  deux  fonctions  elliptiques. 

Pour  abréger  le  langage,  nous  désignerons,  dans  ce  Chapitre, 
par  le  nom  de  fonction  elliptique  toute  fonction  fractionnaire  et 
doublement  périodique.  C'est  donc  une  fonction  rationnelle  quel- 
conque de  pw  et  f!u.  Ayant  à  considérer,  à  la  fois,  plusieurs 
fonctions  de  même  nature  et  des  mêmes  périodes,  nous  omettrons 
aussi  de  mentionner  cette  coïncidence  des  périodes,  qui  sera  tou- 
jours sous-entendue.  Parlant  donc  de  deux  fonctions  elliptiques 
avec  même  argument  z/,  il  sera  convenu  qu'il  s'agit  de  deux  fonc- 
tions rationiielles  de  pe/  et  p'u. 

Comme  p'u  est  fonction  algébrique  de  pw,  deux  fonctions 
elliptiques,  au  même  argument  u^  dépendent  algébriquement 
d'une  même  variable  pu\  elles  sont  donc  liées  par  une  relation 
algébrique. 

Toute  fonction  elliptique  a  autant  de  racines  que  de  pôles 
(t.  I,  p.  21 3).  Soit  X  une  telle  fonction,  ayant  m  pôles.  La  fonc- 
tion X  —  Xo,  qui  a  m  pôles,  a  aussi  m  racines,  quelle  que  soit  la 
constante  Xq.  Ainsi,  à  chaque  valeur  de  ^  répondent  m  valeur.s  de  z/, 
à  des  périodes  près.  Soit  y  une  autre  fonction  elliptique  de  u^ 


33o  DEUXIÈME    PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

ayant  Ji  pôles.  A  chaque  valeur  àe  y  répondent  ji  valeurs  de  u.  A 
chaque  valeur  de  u  répond  d'ailleurs  une  seule  valeur,  soit  de  x, 
soit  de  y.  Donc  à  chaque  valeur  de  x  répondent  m  valeurs  àe  y\ 
à  chaque  valeur  de  y  répondent  n  valeurs  de  x.  Ceci  caractérise 
les  degrés  de  x  el  Aey  dans  Téquation  algébrique,  qui,  liant  ces 
variables,  résulte  de  Télimination  de  pu.  Ainsi  deux  fonctions 
elliptiques  x  et  y^  au  même  argument,  et  qui  ont,  la  première 
m  pôles,  la  seconde  n  pôles ,  sont  liées  par  une  équation  du 
degré  ni  en  y  et  du  degré  n  en  x. 

Par  exemple,  soit  x  une  fonction  à  deux  pôles  et  soit  y  sa  dé- 
rivée. Celle-ci  a  les  mêmes  pôles,  mais  doubles,  soit  quatre  pôles. 
La  relation  est  donc  du  second  degré  en  y  et  du  quatrième  degré 
en  X.  Soit  sv  la  somme  des  infinis  de  la  fonction  x,  La  somme 
des  racines  de  la  fonction  x  —  Xq  est  aussi  égale  àcv(t.  I,  p.  21 5). 
Par  conséquent,  x  ne  change  point  par  le  changement  de  u  en 
(V  —  u.  Comme  y  est  la  dérivée  de  x  par  rapport  à  u^  ce  même 
changement  transforme  y  en  — y,  La  relation  entre  x  et  j^  ne 
contient  donc  j^  qu'au  carré.  Enfin,  puisque  x  el  y  deviennent 
infinis  ensemble,  le  terme  du  plus  haut  degré,  en  y^  a  pour  coef- 
ficient une  constante,  et  de  même  pour  x,  La  relation  a  donc  la 
forme  suivante  : 

f  dx\^ 

Effectivement  nous  avons  déjà  vu  (t.  I,  p.  120)  que  toute  équa- 
tion de  cette  forme  est  vérifiée  par  une  fonction  elliptique  à  deux 
pôles.  L'argument  u  n'est  déterminé  qu'à  une  constante  additive 
près  ;  c'est  la  constante  d'intégration. 

En  supposant  que  les  pôles  de  x  coïncident,  que  x  n'ait  plus 
qu'un  seul  pôle,  mais  double,  on  voit  que  j'  n'a  plus  qu'un  pôle 
triple  ;  le  polynôme  X  s'abaisse  alors  au  troisième  degré.  C'est  ce 
qui  arrive,  en  eff'et,  comme  nous  le  savons  bien,  pour  la  fonc- 
tion oLpu  -+-  p. 

Revenons  à  une  fonction  x  quelconque,  ayant  m  pôles.  Grâce 
à  la  décomposition  en  éléments  simples  (t.  I,  p.  2o5)  ou  à  la  dé- 
composition en  produit  de  fonctions  c^  (t.  I,  p.  21 3),  nous  savons 
qu'elle  est  définie  par  2 m  constantes,  les  invariants  étant  connus. 
L'ensemble  de  cette  fonction  x  et  d'une  seconde  fonction  j^  ayant. 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION   D^EULER.  33 1 

celle-ci,  n  pôles,  sera  donc  définie  par  n^m-^n)  constantes.  Si 
Ton  veut  aussi  envisager  les  invariants  comme  non  donnés,  il  faut 
compter  deux  constantes  en  plus;  mais  si,  en  même  temps,  on 
doit  éliminer  Targument,  il  faut  observer  que  u  peut,  sans  chan- 
gement pour  la  relation  entre  les  deux  fonctions,  être  remplacé 
par  au-\-  b\  àt  \k  deux  constantes  en  moins.  La  relation  entre  x 
eiy  dépend  donc  de  2(/n  +  n)  constantes. 

D'autre  part,  l'équation  la  plus  générale,  du  degré  /i  en  a:  et  du 
degré  m  en^,  qui  contient  (/w-+-i)(/2-hi)  termes,  dépend  donc 
de  mn  -\-  m-\-  n  constantes,  nombre  supérieur  au  précédent,  saut 
dans  le  cas  le  plus  simple  de  tous,  celui  où  l'on  a  m  =  /i  =  2.  En 
ce  dernier  cas,  on  trouve,  de  part  et  d'autre,  huit  constantes. 

Il  est  donc  certain  qu'une  équation  quelconque,  du  degré  n  en 
X  et  du  degré  m  en  y^  n'est  pas  la  traduction  de  la  liaison  entre 
deux  fonctions  elliptiques,  sauf  au  cas  m  =  n  =  a.  Mais,  pour  ce 
dernier  cas,  il  reste  à  s'assurer  si  effectivement,  comme  le  nombre 
des  constantes  le  donne  à  penser,  toute  équation  ^  du  second 
degré  par  rapport  à  deux  variables  séparément,  traduit  la 
liaison  entre  deux  fonctions  elliptiques,  au  même  argument. 

Cette  proposition  est  exacte  et  nous  allons  l'établir.  Nous  com- 
mencerons par  examiner  un  cas  particulier. 

Équation  doublement  linéaire. 

Considérons  une  fonction  elliptique  à  deux  pôles,  f{u).  Soit  w 
la  somme  des  infinis  :  l'expression  en  produit  a  la  forme 


Nous  la  donnons  ici  pour  bien  rappeler  qu'à  un  facteur  constant 
près,  c,  une  telle  fonction,  quand  w  est  co'nnu,  est  entièrement 
déterminée  par  une  racine  ^  et  un  infini  y. 

Soit  donc/*,  {u)  une  autre  fonction  à  deux  pôles  et  qui  ait  même 
somme  w  pour  ses  deux  infinis.  Les  deux  fonctions 

^i(")-/i(?)     et    A(u)-M^) 

sont  encore  de  même  espèce  (à  deux  pôles,  avec  w  pour  somme  de 


33a  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

leurs  infinis),  et  elles  ont  les  mômes  pôles  que/i(w).  Mais,  dans 
leur  quotient,  les  pôles  dc/i  (u)  disparaissent,  et  ce  quotient  est 
une  fonction  à  deux  pôles,  avec  w  pour  somme  des  infinis.  Il  a 
la  racine  ^  et  l'infini  y.  C'est  doncy(w),  à  un  facteur  constant 
près  : 

f(u)  =  C,  ^ '      /l' 

Il  y  a  donc  entre  /{u)  et  f\{u)  une  équation  doublement  li- 
nraire.  Cette  équation  est  d'ailleurs  quelconque,  car  les  constantes 
^«)  /<(?)  ^^/iiv)  peuvent  être  choisies  à  volonté.  Ainsi  toute 
équation  du  premier  degré  entre  deux  variables  séparément 
(ou  doublement  linéaire) 

(i)  axy -r  bx -h  cjr -r  h  ~  o 

traduit  la  relation  entre  deux  fonctions  elliptiques  à  deux 
pôles  et  pour  lesquelles  les  sommes  des  infinis  coïncident  entre 
elles. 

Déjà,  sans  l'aide  des  fonctions  ^,  on  a  vu  [t.  I,  Ch.  IV,  p.  1 16, 
éq.  (46)]  quey(a)  s'exprime  par  une  fonction  rationnelle  du  pre- 
mier degré  en  p(tt  —  a^^)-  O*^  pourrait,  par  là,  établir  aussi  la 
proposition  précédente,  f\{u)  s'exprîmant  aussi  par  une  fonction 
rationnelle  du  premier  degré  en  p(/^  —  \  iv). 

On  se  rend  aisément  compte  de  la  manière  suivant  laquelle  la 
relation,  qui,  en  général,  est  du  second  degré  par  rapport  à  cha- 
cune des  deux  fonctions  à  deux  pôles,  se  réduit  au  premier  degré 
quand  ces  fonctions  ont  même  somme  pour  leurs  infinis.  A  chaque 
valeur  jTq  de  x  répondent,  pour  w,  deux  valeurs  u^  et  tv  —  Uq.  En 
général,  ces  deux  valeurs  de  u  donnent  deux  valeurs  distinctes 
pour  y.  Mais,  quand  (v  est  aussi  la  somme  des  infinis  de  y^  ces 
deux  valeurs  àe y  coïncident  entre  elles.  Ainsi,  pour  ce  cas  parti- 
culier, le  premier  membre  de  Téquation,  du  second  degré  en  x 
et  y  séparément,  devient  un  carré.  CVst  ainsi  que  l'équation 
se  réduit  à  la  forme  linéaire. 

Considérons  maintenant  deux  fondions /(//)  et/,  (//),  encore 
à  deux  pôles,  mais  ayant  des  sommes  d'infinis  différentes,  tret  (v,. 

La  fonction  y  f  mh — -M  est  aussi  à  deux  pôles,  mais  la  somme 

de  ses   infinis  est  (n,  comme  pour/i(a).  Par  conséquenl,/(//) 


GBÀPITRE   IX.    —    ÉQUATION   D*£ULER.  333 

et/i{u)  étant  deux  fonctions  elliptiques  quelconques  à  deux 
pôles  y  il  existe  une  équation  doublement  linéaire  (i)  telle 
que  si  Von  y  met  x=^f{u),  y=.f^{Ui)^  il  en  résulte  que  la 
différence  des  arguments  u  et  U\  est  constante,  et  égale  à  la 
demi-différence  ^  ((v  —  w\)  des  sommes  des  infinis  des  deux  fonc- 
tions. On  peut,  à  volonté,  dire  aussi  que  la  somme  des  arguments 
u  et  Ui  est  constante,  égale  à  j  (tv  4-  tV4),  puisque  le  changement 
de  u  en  w  —  u  n'altère  pas/(w). 


Équation  doublement  quadratique. 

On  appelle  ainsi  l'équation  du  second  degré  par  rapport  à  deux 
variables  séparément.  Elle  a  neuf  termes,  dont  chacun  peut  être 
distingué  par  les  exposants  m^  n  de  x  et  y.  Soit  (m,  n)  le  coeffi- 
cient du  terme  en  x^y'^.  L'équation  peut  se  représenter  abrévia- 
tivement  ainsi 

o  =  F  =  2(/n, /i)jr'"j«,  ^=0,1, -A. 

Ordonnons  F  de  deux  manières,  par  rapport  à  ^  ou  par  rap- 
port àjK>  ce  qui  donne 

F  =  Aj»,-*-  7.^ y  -i-  C  =  A'x«H-  aB'a:  h-  C. 

Les  coefficients  A,  B,  C  sont  des  polynômes  du  second  degré 
en  x\  A',  B',  C  sont  des  polynômes  du  second  degré  en  j^,  par 

exemple 

A  =  (2,  2)07* -h  (i,  2)a?-h(o,  2), 

•2B  =  (2,  i)a7*-H(i,  i)a7-f-(o,  i). 

Lia  demi-dérivée  partielle  de  F,  par  rapport  à  y^  est  Aj^4-B; 
mais,  si  x  ely  vérifient  l'équation  F  =  o,  on  a 

AjH-B=ihv/B>— AG. 

Même  observation  étant  faite  pour  la  dérivée  par  rapport  à  x^ 
on  voit  que  l'équation  F  =  o  conduit  à  l'équation  différentielle 

dy  v/B«— AG  db  dx  /B'«— A'G'  =  o. 


334  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Soient 

B«—  AC  =  X,        B'î—  A'G'=  Y. 

X  est  un  polynôme  du  quatrième  degré  en  x^  Y  un  polynôme  du 
quatrième  degré  en  y^  et  nous  avons  Téquation  différentielle 

/    \  dx    .    dy 

où  les  variables  sont  séparées.  Nous  allons  d'abord  examiner  le 
cas  où  Féquation  F  =  o  est  symétrique  en  x  et  y. 

Équation  doublement  quadratique  et  symétrique. 

La  symétrie  de  Téquation  exige  la  symétrie  du  polynôme  F;  si, 
en  effet,  la  transposition  de  J7  et  j^  altérait  le  polynôme,  ce  ne 
pourrait  être  qu'en  le  reproduisant  changé  de  signe,  cas  dans  le- 
quel F  contiendrait  le  facteur  (x  — y)  et  s'abaisserait  au  premier 
degré.  Ce  cas  n'est  pas  à  considérer. 

La  symétrie  de  F  réduit  à  six  le  nombre  des  coefficients  dis- 
tincts et  se  traduit  par  les  relations 

(o,   l)  =  (l,  o),  (o,  9.)  =  (9,0),  (l,-^.)  =  ('^.,   1). 

Les  polynômes  X  et  Y  ne  diffèrent  plus  que  par  les  variables 
qui  y  figurent  ;  ils  ont  mêmes  coefficients. 

Nous  venons  de  rappeler  qu'au  polynôme  X,  du  quatrième 
degré,  est  liée  une  fonction  elliptique  à  deux  pôles /(«/),  telle 
que,  si  Ton  prend  x=/{u)^  il  en  résulte 

'dx 

—   =  (tu. 

Si,  en  même  lemps,  on  pose  y  =f(^u^)^  Féqualion  {'i)  se 
change  en  du±du\=^o  et  fournit  l'intégrale  m  rb  //|  =  constante. 
Si,  comme  précédemment,  (v  désigne  la  somme  des  infinis  de 
f{ii)j  cette  fonction  ne  change  point  par  le  changement  de  u  en 
(V —  u.  On  peut  donc,  à  volonté,  considérer  comme  constante, 
soit  la  somme,  soit  la  différence  des  arguments  u  et  //|. 

Ainsi,  toute  équation  doublement  quadratique  et,  de  plus  y 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION   D*EULER.  335 

symétrique,  exprime  la  relation  entre  fi^u)  Qlf{u  -{-  Vi)^  fêtant 
une  fonction  elliptique  à  deux  pôles,  u  l  argument  variable  et 
U  une  constante. 

C'est,  pour  le  cas  particulier  où  il  y  a  symétrie,  la  proposition 
qu'il  s'agissait  de  prouver.  Avant  de  passer  au  cas  général,  pre- 
nons pour  exemple  l'équation  qui  lie  pu  et  p(i/-f-U).  Envisa- 
geons les  trois  arguments  w,  —  (w  +  U)  et  U,  dont  la  somme  est 
nulle.  Soient 

x  —  pu^       ^  =  p(w-+-U),       ^  =  pU. 

Par  le  théorème  d'addition  (t.  I,  p.  3o),  nous  savons  que  la 
liaison  entre  x,  y,  z  se  traduit  par  le  fait  suivant  :  on  peut  déter- 
miner deux  quantités  a  et  6,  telles  que  l'équation 

it^-git^g^={at^bY 

ait  x^y^  z  pour  racines,  il  en  résulte 

^xyz  —  g^=  6«. 
La  relation  demandée  s'obtient  par  élimination  de  a  et  b\  c'est 

{x-\-y  -{-  z){^xyz  —  g^)=z  {xy -^ yz -^  zx -h  l^i)*. 

On  y  doit  considérer  .s  comme  une  constante,  aussi  bien  que  g2 
et  ^3.  Voici  maintenant  une  conséquence.  Reveuons  à  une  fonc- 
tion f{u)y  encore  à  deux  pôles,  mais  quelconque,  ayant  w  pour 
somme  de  ses  infinis.  On  a  rappelé  tout  à  l'heure  que /(m)  s'ex- 
prime par  une  fraction  du  premier  degré  en  p(  w  —  ^  w).  Soit 

f(u\  =   tp{u—\w)^?^ 

cette  fraction.  Si  l'on  pose 

a  —  J-  tv  =  u',        x'  =  pu\        X  =  fu^ 
on  peut  dire  qu'une  substitution  linéaire,  remplaçant  x  par 


336  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

change /(«)  en  pu'.  Considérons,  en  même  temps,  comme  tout 
à  l'heure,  ^  =  /(m  4-  U)  et  effectuons  sur ^  la  même  substitution. 
Cette  substitution  remplace  j^  par 

Nous  obtenons  donc  le  résultat  suivant  : 

Au  moyen  d'une  substitution  linéaire,  remplaçant 

toute  équation  du  second  degré,  en  x  et  y  séparément ^  et , 
de  plus,  symétrique,  peut  être  réduite  à  la  forme 

(0  (^  -+-r  -+-  -)(4^r-  —  ^3)  =--  (^  -^.-yz-^zx-r-l  giY, 

où  5,  g2i  gi  sont  des  constantes.  Ces  constantes,  on  le  voit,  sont 
des  invariants  de  Téquation  pour  les  substitutions  linéaires  opé- 
rées simultanément  sur  les  deux  variables;  mais  ce  sont  des  im^a- 
riants  relatifs,  non  pas  des  invariants  absolus.  Effectivement, 
si,  dans  Téqualion  (4),  on  remplace  à  la  fois  t,  y^  z,  g2,  gz  par 
ax,  ay^  az,  a^ g^^  ci^ g^y  l'équation  reste  inaltérée.  Il  y  a  donc 
seulement  deux  invariants  absolus.  Nous  en  reparlerons  un  peu 
plus  loin. 

La  substitution  (3)  est  une  quelconque  de  celles  au  mojen  des- 
quelles le  polynôme  X  se  change,  à  un  facteur  constant  près,  en 

4  T^  —  iT'*  nr  —  fr^ 

Si  l'on  se  reporte  au  Chapitre  IV  du  tome  I  (p.  i3i),  on  verra 
que,  pour  connaître  ces  substitutions,  il  faut  résoudre  Téquation 
X  =  o. 


Équation  doublement  quadratique  et  dissymétrique. 

Prenons  maintenant  le  cas  général,  où  F  n'est  point  symétrique. 
Pour  une  valeur  quelconque  de  y^  considérons  les  deux  racines  x 
cl  Xs  de  l'équation  F  =  o.  La  seconde  racine  x^  donne  lieu,  elle 


CHAPITRE   IX.    —    ÊQUATIOX   D*EULER.  887 

aussi,  à  Téqualion  difTérentielIc  (2),  où  x  sera  remplacé  par  X|, 
et  Ton  en  déduit 

dx        dx\ 

Les  deux  polynômes  X  et  Xf  ont  ici  mêmes  coefficients;  x  et  x^ 
sont  donc  des  fonctions  elliptiques  d'un  même  argument  1/,  com- 
posées comme  dans  le  cas  où  il  y  a  symétrie.  Mais,  par  les  deux 
équations 

iXy'i'  -hsiBj    -f- C   =0, 

dont  la  seconde  est  obtenue  en  mettant  X\  au  lieu  de  x,  on  peut 
exprimer  j^  en  fonction  rationnelle  de  x  el  x^^  Donc  ^  est  aussi 
une  fonction  elliptique  de  w,  et  il  est  prouvé  effectivement  que 
toute  équation  doublement  quadratique  traduit  la  liaison 
entre  deux  fonctions  elliptiques  d'un  même  argument. 

La  fonction  y  est,  comme  x,  à  deux  pôles,  puisque  l'équation 
est  du  second  degré  en  x.  C'est  ce  qu'on  peut  reconnaître  aussi 
en  tirant  des  équations  (5) 

AGi — GA|  , OBj — BCj 

•^"^  Ï(BA,— ABT)'         ^  ~  BA,  — AB,' 

Chacun  des  trois  déterminants  BA|  —  ABi,  etc.,,  est  divisible 
par  X  —  x^  et  le  quotient  a  la  forme  pxx^  -{-  q(x  -i- Xi)  -{-  r.  En 
y  substituant,  pour  x  et  Xj,  les  expressions /(m)  el/(u  4-  U),  on 
obtient  une  fonction  à  quatre  pôles.  Ces  pôles  sont  les  mêmes 
pour  les  trois  fonctions  qui  proviennent  des  trois  déterminants,  en 
sorte  que  y  et  j^^  se  présentent,  tous  deux,  comme  des  fonctions  à 
quatre  pôles  au  plus  ,  puisque  les  infinis  communs  aux  deux 
termes  d'une  même  fraction  disparaissent  de  cette  fraction. 
Comme y^  a  quatre  pôles,  au  plus,^  n'en  peut  avoir  plus  de  deux 
et  les  a  effectivement,  puisqu'une  fonction  elliptique  n'en  peut 
avoir  moins. 

Soit  (V  la  somme  des  infinis  dej{u);  la  somme  correspondante, 

pour  /{u  -+-  U),  est  w  —  2U.  Par  suite,  q((v  —  U)  est  la  somme 

des  infinis  de  pxXi-{- q{x -i~  Xi) -{- r\  c'est  aussi  la  somme  des 

infinis  de  la  fonction  y'^.  Donc,  pour  r,  la  somme  des  infinis  est 

H.  22 


338  DEUXifeXB   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

((V  —  U).  La  demi-différence  entre  cette  somme  et  la  somme  i\\ 
relative  à /(w),  est  jU.  Si  donc  on  pose  ^  =  /(ii  4- ^U),  il  existe, 
suivant  une  proposition  précédente  (p.  33a),  une  relation  double- 
ment linéaire  entre^  et  x'.  Que  l'on  exprime,  de  cette  façon, ^  au 
moyen  de  x',  l'équation  F  =  o  se  transforme  en  une  autre,  du  se- 
cond degré  également,  par  rapport  aux  deux  variables  x,  x'.  Mais, 
puisqu'on  a 

(6)  x=f{u),        y=/(M-hiU), 

celte  transformée  est  symétrique.  Ainsi,  une  équation  dissymé- 
trique peut  être  transformée  en  une  équation  symétrique  au 
moyen  d^une  substitution  linéaire  appliquée  à  une  seule  v>a- 
riable.  Soit  maintenant 

une  telle  substitution.  On  en  conclut 


?(^') 


^    "~        .»  ^1    ,     ï'  û  ' 


<5  {x')  étant  un  polynôme  du  quatrième  degré.  Do  là 
Mais  on  a  déjà 

,  .     dx  dx'         ,     dy 

v/X  v^X'  y/ Y 

Il  en  résulte  '^  ( x')  =  (yo'  --  oy')^X',  ce  qui  prouve  que  X'  est  le 
transformé  de  Y  par  la  substitution  (7).  Ainsi,  F  étant  un  poly- 
nôme quelconque  en  x  et  y  séparément, 

F  -.  Aj2  -  -  y.hy  -+-  C  --  Vx^  ■■.-  iWx  -\-  C\ 

les  deux  polynômes  du  quatrième  déféré  \  -  B-  —  AC  et 
Y  =  B'-  —  \'Çy  peuvent  être  transformés  l'un  dans  l'autre  par 
une  substitution  linéaire,  qui,  en  même  tcm/fs,  donne,  pour  F, 
un  transformé  symétrique. 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION   D^EULER.  SSq 


Équation  disssrmétriquey  déduite  d'une  équation  symétrique. 

Par  la  considération  des  deux  racines  x^  x^^  qui  répondent  à  une 
même  valeur  de  y  y  nous  venons  de  voir  que  d'une  équation  dis- 
symétrique on  déduit  une  équation  symétrique.  Il  est  fort  remar- 
quable que  l'opération  inverse  puisse  être  faite  sans  indétermina- 
tion, sauf  une  substitution  linéaire,  opérée  sur^. 

Soit  une  équation  symétrique  du  second  degré  en  x  et  X\  sépa- 
rément. Elle  comprend  les  termes  suivants 

X^X\^       XX\(^X-\-  Xx),       X*-i-a7},       XXx^       x -r- Xx 

et  un  terme  constant.  Posons 

5  =  XXx^  71  =iX-\-Xi. 

Uéquation  se  change  en  une  équation  ordinaire,  du  second  degré, 
on  Ç  et  7i  pris  ensemble.  On  peut,  comme  on  sait,  exprimer  Ç  et  r, 
en  fonction  rationnelle  d'un  paramètre^  sous  la  forme 

P,  Q,  R  sont  des  polynômes  du  second  degré  en  y.  L'équation 
proposée  résulte  de  l'élimination  de  y  entre  ces  deux  dernières. 
On  voit  donc  que  x  et  Xx  sont  les  racines  de  l'équation 

R;f»  — Qx-î-P  =  o; 
c'est  l'équation  cherchée. 

Invariants . 

Les  invariants  de  l'équation  F  =  o  sont  des  fonctions  de  ses 
coefficients,  ayant  la  propriété  de  rester  invariables  quand  on  y 
remplace  les  coefficients  de  F  par  ceux  d'une  transformée  quel- 
conque, obtenue  au  moyen  d'une  substitution  linéaire  opérée  sur 
les  variables  x^  y,  A  ce  point  de  vue,  la  distinction  entre  les  équa- 
tions symétriques  et  les  équations  dissymétriques  disparait  d'abord  : 
car,  on  vient  de  le  voir,  la  symétrie  peut  être  établie  par  une 


34o  DBUXlfcXE   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

substitution  linéaire.  La  forme  réduite  (4)  convient  donc  à  tous 
les  cas  et  il  y  a  toujours  deux  invariants  absolus. 

La  distinction  entre  les  deux  cas  reparaît  cependant  sous  une 
autre  forme,  attendu  qu'on  peut  envisager,  pour  les  deux  variables 
x^y^  soit  une  même  substitution,  soit  des  substitutions  diffé- 
rentes. Nous  avons  donc  à  considérer  les  invariants  pour  deux 
cas  :  1°  l'équation  est  symétrique  et  les  variables  doivent  être 
transformées  par  une  même  substitution  ;  2"*  Téquation  est  symé- 
trique ou  dissymétrique,  et  les  variables  doivent  être  transformées 
séparément  par  des  substitutions  linéaires  distinctes.  - 

On  peut  définir  les  invariants  par  une  voie  purement  algébrique, 
au  moyen  des  coefficients  de  Téquation  ;  c'est  ce  que  nous  ferons 
à  la  fin  de  ce  Chapitre.  On  peut  aussi  les  trouver  par  un  autre 
moyen,  qui  se  rapporte  mieux  au  fond  même  du  sujet.  C'est  ce 
que  nous  allons  montrer  maintenant. 

Pour  chaque  .valeur  de  x^  l'équation  F  =  o  donne  deux  ra- 
cines y.  Ces  deux  racines  coïncident  entre  elles,  si  x  est,,  lui- 
même,  une  racine  de  X.  11  y  a  quatre  racines  de  ce  polynôme  X^ 
soient  ao,  «i,  aj,  ol^,  A  chacune  d'elles  correspond  une  seule  ra- 
cine y]  soient  po>  ?i>  ?2?  Ps?  correspondant  respectivement 
à  a^,  aj,  a2,  «3.    • 

Tout  d'abord  le  rapport  anharmoniquc 

(îst  un  invariant  absolu,  que  nous  adopterons  comme  caractéris- 
tique pour  les  deux  cas  différents  que  nous  avons  à  envisager. 

Pour  le  premier  cas,  celui  où  les  variables  x^  y  doivent  être 
transformées  par  les  mêmes  substitutions,  nous  adjoindrons  à  a  le 
rapport  anharmoniquc 

(3o  — «iXa.!  —  a^) 


?- 


(?o  —  îf4)(îf3  — «i; 


l^our  le  deuxième  cas,  celui  où  les  variables  x  eiy  doivent  être 
transformées  par  des  substitutions  différentes,  nous  adjoindrons 
à  a  le  rapport  anharmoniquc 

^       (?o-?i)(?3-?i)' 


CHAPITRE  IX.    —   ÉQUATION  d'eULBR.  34 1 

Il  s*agît  de  montrer  que  a,  p  dans  le  premier  cas,  ou  a,  y  dans 
le  second,  définissent,  sans  ambiguïté,  Téquation  F=o,  à  des 
substitutions  linéaires  près. 

Prenons  d'abord  le  premier  cas.  Avec  la  forme  réduite  (4),  on 
a  X  =  pu^r=: p{u  -hV).  Quand  x  est  donné,  on  en  conclut, 
pour  Uy  deux  valeurs  égales  et  de  signes  contraires.  Les  deux  ra- 
cines y  correspondantes  sont  donc  p{u±U).  Elles  coïncident 
entre  elles,  si  u  est  égal  à  zéro  ou  à  une  demi-période.  Voici  donc 
un  des  choix  qu'on  peut  faire  : 

On  a,  de  la  sorte, 

(10)  a=  ,  p  =  a^-=^ . 

La  condition  (?|  4-  e^  -h  ^3  =  o  permet  de  déterminer  les  rap- 
ports mutuels  de  e,,  e^t  e^  en  fonction  de  a  : 

(I,)  ^'      "'        ^'       ' 


•2  —  a       -2  a— I        — (a-i-i)       3*: 

La  lettre  t  désigne  une  constante  arbitraire.  Le  rapport  a  n'est 
autre  que  le  carré  du  module  dans  l'ancienne  notation  des  fonc- 
tions elliptiques  (t.  I,  p.  25).  On  en  déduit  (t.  I,  p.  60) 

(11)       Tî^,=  1(1  — a-Haî),      tV3  =  — |^(i-+-a)(2  — 3t)(i  — 2a). 

En  mettant,  dans  l'expression  de  p,  les  valeurs  de  ^a,  63,  on  a 
ensuite 


3TpU  = 


(  2  a  —  I  )  j3 -f- a  (  a  —  2  ) 


Nous  avons,  de  la  sorte,  g'a,  ^3,  pU  =  3,  exprimés  en  fonction 
de  a,  p.  La  forme  réduite  ^4)  est  donc  pleinement  déterminée. 
L'équation  F  =  o  est  une  quelconque  des  transformées  obtenues 
en  effectuant  une  même  substitution  linéaire  sur  x  ely. 

C'est  maintenant  une  autre  question  de  savoir  si  inversement 
ces  invariants  sont  déterminés  sans  ambiguïté  par  l'équation.  Il 
n'en  est  pas  ainsi  évidemment,  puisque,  par  la  permutation  des 
indices,  on  obtient  diverses  valeurs  pour  a,  p.  Mais  on  sait  déjà 


34^  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

que  rinvariant  absolu  gl  :  gl  est  déterminé,  sans  ambiguïté,  par 
les  coefficients  de  X,  et  conséquemment  par  ceux  de  F.  C'est 
qu^efTectivement  cet  invariant  ne  change  pas  quand  on  permute 
les  indices  de  ao,ai,a2,  (Xz*  L^^  même  propriété  appartient  aussi 
à  rinvariant  absolu 

Pour  le  prouver,  considérons  d*abord  l'échange  des  indices  i 
et  3,  qui  change,  à  la  fois,  a  et  ^  en  i  —  a  et  i  —  ^.  Cet  échange 
laisse  l'invariant  (i3)  inaltéré.  Il  en  est  autant  pour  l'échange  des 
indices  i  et  a,  qui  change  a  et  p  en  leurs  inverses.  L'invariant  (i3) 
est  donc  inaltéré  par  les  six  permutations  des  indices  i ,  2,  3. 

Considérons,  en  second  lieu,  le  double  échange  des  indices  o 
et  1  et  des  indices  2  et  3,  fait  simultanément.  Par  là,  a  reste  inal- 
téré. Le  second  invariant  devient 

^       (?i~a3)(ai-«o)' 

et  l'on  Si  pi  =  jj(U  4-  Wj  ).  D'après  la  formule  d'addition  des  demi- 
périodes,  il  en  résulte 

Cj  — es  Ct  —  ez  (em  —  r:^)  (pV  —  Ci) 


p(L  H-cDi)  — es         (ei  —  ei)(e^  —  e^)  (^i  —  e3)(p  U  —  e,) 

p  U  —  e'i 

On  voit  donc  que  p  est  inaltéré,  comme  a;  l'invariant  (i3)  n*est 
donc  pas  changé.  Il  en  résulte  manifestement  que,  en  résumé, 
rinvariant  (i3)  a  une  seule  valeur,  tandis  que  l'ensemble  a,  ^  en 
a  six. 

L'invariant  absolu  (i3)  est  donc  certainement  déterminé  sans 
ambiguïté  par  les  coefficients  de  l'équalion  F  =  o.  Quant  à  son 
expression  même  par  les  coefficients,  on  la  verra  à  la  fin  de  ce 
Chapitre;  mais  elle  ne  sera  pas  utile  pour  nos  applications. 

Prenons  maintenant  le  second  cas,  celui  où  les  variables  Xj  y 
sont  transformées  par  des  substitutions  différentes.  En  conservant 
le  même  choix  des  indices  que  précédemment  (9),  nous  avons, 
sans  changement,  les  égalités  (11,  12).  II  faut  maintenant  envi- 


CHAPITRE   IX.    —   ÉQUATION   d'bULER.  3^'S 

sager  le  rapport  y,  composé  avec  les  éléments 

Po  =  piU,        p,  =  p(i  U  -4-  a>0,        P,  =  p(iU  -H  0),),        p8  =  P(iU  -+-  a>3) 

En  employant  la  formule  fondamentale 

^'^^  P^-P^^"  JÏ^^T^ 

et  mettant,  pour  un  instant,  a,  6,  c,  e/  au  lieu  des  quatre  argu- 
ments des  ^,  on  aurait 

^  ""  ^{a  —  c)  <^{a  -^  c)  <^(d  —  b)  (ï{d  -^  b)  ' 
Remettons  les  arguments  eux-mêmes  et  nous  aurons 

a" Oit  ^(wj  —  u)j)  a'(U  -h  toi)  a'(U  -f-  a)î-i-ci>s) 


ï  = 


a'wj  a'(  (1)3  —  (Oi  )  <3'(  U  -h  (Oj  )  a'(  U  -t-  coi  -h  coj  ) 


Supposant  (i)|  4-  W2  -l-  <*>3  =  o,  nous  pouvons  écrire  aussi,  tou- 
jours en  vertu  de  la  relation  (i4)î 

'  ~  <^{o>3  ■+-  tO|)  a'(ci>3  —  oii)  a'(U  T+-  oij)  3'(U  —  coj) 

(poi,  —  PCD3)  (pU— pcoj)' 
.,  ^_  (g«  -  g»)  (pU  -  ei  )  _  ^  pU  -  gi . 

C'est  Texpression  trouvée  tout  à  Theure  pour  ^.  Dans  le  para- 
graphe précédent,  on  a  vu  comment  à  l'équation  F  =  o,  entre  x 
et y^  on  peut  en  adjoindre  une  seconde  ^  =  o,  entre  les  deux 
racines  x  qui  répondent  à  une  même  valeur  de  j'.  Pour  cette  der- 
nière, qui  est  symétrique,  c'est-à-dire  où  les  variables  se  trans- 
forment par  une  même  substitution ,  l'argument  constant  est 
précisément  U.  Ainsi  l'invariant  y,  relatif  à  l'équation  F  =  o, 
coïncide  avec  l'invariant  |3,  relatif  à  l'équation  ^  =  o.  Celte  der- 
nière est  donc  déterminée  sans  ambiguïté  au  moyen  de  a  et  y* 
Il  en  résulte,  comme  on  Ta  dit  au  dernier  paragraphe,  que 
l'équation  F  :=  o  est  déterminée  de  même,  sans  aucune  ambi- 
guïté. 


344  DECXIËME   PARTIE.    —    APPLICATIONS 


Équation  caractéristique. 
Soient 

Les  Irois  quantités  /?,  q^  r  sont  les  racines  d'une  équation  du 
troisième  degré 

(16)  Q  —(s  —  p)  {s—  q^  {$  —  r)  =  s^  —  kxs^  -r-  k^s  —  k^ , 

que  l'on  peut  appeler  caractéristique.  Ses  coefficients  sont  des 
invariants,  dont  Tensemble  équivaut  à  J)U,  ^25  gz-  O^  ^j  en 
effet , 

3TpU  =  Xi. 

De  même,  t^^2  et  'z^ gz  sont  des  l'onctions  entières  de  Ati,  A"2,  ^3. 
Réciproquement,  Ati  ,  A'2,  A'3  sont  des  fonctions  entières  de 
tpU,  'z^gn^  ^'^3*  Les  rapports  anharmoniques  s'expriment 
comme  il  suit,  par  les  racines  de  l'équation  caractéristique, 

(17  a:rri ,  ^f   ^.   L__I . 

Cette  propriété  suffit  à  définir  l'équation  caractéristique  dans 
les  applications  géométriques.  A  la  fin  de  ce  Chapitre  on  verra 
comment  on  peut  la  former  au  moyen  de  l'équation  F  =  o. 

Équation  d'Euler. 

L'équation  différentielle 

dx        dy 

(18}  --=  -+-  -i  ^-  o, 

011  les  deux  polynômes  du  quatrième  degré  X  et  Y  diffèrent  seu- 
lement par  les  variables  qui  y  figurent,  x  pourl'un,  j^pour  l'autre, 
est  connue  sous  le  nom  d^équation  cVEuler,  En  découvrant 
qu'elle  s'intègre  algébriquement,  Euler  a  semé  le  premier  germe 
de  la  théorie  des  fonctions  elliptiques. 


CHAPITRE    IX.    —    ÉQUATION    D*EULER.  3^5 

Former  l'intégrale  générale  de  l'équation  d'EuIer,  c'est  écrire 
le  théorème  d'addition  des  arguments  pour  les  fonctions  ellipti- 
ques à  deux  pôles.  Nous  savons  que,  par  une  substitution  linéaire, 
toute  fonction  à  deux  pôles  se  transforme  en  la  fonction  p,  dont 
nous  connaissons  le  théorème  d'addition.  Le  problème  d'intégrer 
l'équation  d'Euler  est  donc  par  là  virtuellement  résolu.  Il  reste 
seulement  à  dégager  le  résultat  de  la  substitution  qui,  à  ce  point 
de  vue,  peut  être  envisagée  seulement  comme  un  mo)^en.  En 
d'autres  termes ,  nous  possédons  explicitement  l'intégrale  de 
l'équation  (i8)  quand  le  polynôme X  se  réduit  au  troisième  degré; 
nous  savons  que,  par  une  substitution  linéaire,  l'équation  peut 
être  ramenée  à  ce  cas.  Mais  nous  voulons  obtenir  explicitement 
aussi  l'intégrale  pour  le  cas  général. 

Deux  modes  différents  peuvent  être  envisagés  pour  l'intégrale. 
L'un  d'eux  consiste  en  une  équation,  mise  sous  forme  entière, 
entre  x  et  y;  par  exemple  l'équation  (4),  relative  à  pu. 

Dans  le  cas  général  (18),  l'intégrale  s'écrira  sous  la  forme  d'une 
équation  doublement  quadratique  et  symétrique.  Il  s'agira  de 
former  cette  équation  au  moyen  des  coefficients  de  X.  Pour  ce 
mode  d'intégrale,  l'équation  différentielle  (18)  comporte  le  double 
signe  devant  les  radicaux. 

Le  second  mode  d'intégration  consistera  en  une  équation  con- 

tenantles  irrationnelles ^/X  et  y/ Y  ou  des  facteurs  de  ces  irration- 
nelles. Tel  est  le  théorème  d'addition  de  la  fonction  p;^  sous  la 
forme  habituelle  \  il  nous  offre  l'intégrale 

(19)  ,^^^^.^.(^L_^j   , 

OÙ  z  est  la  constante  arbitraire,  et  qui  convient  au  cas  où  X  est 
réduit  à  4^^  —  ©2^  —  ffs- 

Pour  ce  mode  d'intégrale,  les  signes  des  radicaux  ne  sont  pas 
indifférents.  Dans  l'intégrale  (19) ils  sont  pris  les  mêmes  que  dans 
lequation  différentielle  (18). 

Il  n'est  pas  besoin  d'ajouter  que  chaque  intégrale,  formée  sui- 
vant un  de  ces  modes,  peut  être  transformée  en  une  intégrale 
prise  suivant  l'autre  mode. 


346  DEUXIÈME   PARTIK.    —   APPLICATIONS. 


Première  manière  de  former  l'intégrale. 

L'intégrale  générale  consiste  dans  l'équation  doublement  qua- 
dratique et  symétrique  F  =  o.  C'est  donc  une  manière  naturelle 
(juc  de  chercher  à  déterminer  F  par  les  coefficients  de  X.  Il  faut, 
pour  ce  but,  déterminer  trois  polynômes  du  second  degré  A,  B,  C 
par  la  condition 

jointe  à  celle-ci  :  A^^ -+- 2  B^- -t- C  doit  être  symétrique  en 
X  et  y, 

La  seconde  condition,  qui,  seule,  offre  des  difficultés,  peut  être 
écartée  par  l'artifice  suivant. 

En  mettant  jTi  au  lieu  de  y^  dans  Téquation  différentielle  (18), 
il  nous  est  permis  de  regarder  x  et  x^  comme  les  deux  racines 
qui  répondent  à  une  même  valeur  de  y  dans  une  équation  dou- 
blement quadratique,  mais  dissymétrique  (p.  389).  Nous  avons 

alors 

A^*-^  2B7  -t-C  —  o, 

Ai7«-+-'2B,/-i-Gi  =  0, 

A|,  Bj,  Cl  désignant  les  mêmes  polynômes  que  A,  B,  C,  mais  avec 
la  variable  jTf,  au  lieu  de  x.  L'élimination  de  ^,  entre  ces  deux 
rquations,  se  fait  sous  la  forme  bien  connue 

(ACi  — 2BBi-f-CA,)«=  4(B»  — AG)(B}  — A,Ci}, 

ou,  en  mettant  X  et  X|  au  second  membre, 

{:>A)  (ACi  —  2BB,  -+-  CAO»  =  4XX,. 

Telle  est  l'intégrale  générale  de  Téquation 

dx  _j_   dxi 


V/X        v^Xi 

où  X  et  X|,  du  quatrième  degré,  diffèrent  seulement  par  la  va- 
riable. Les  polynômes  du  second  degré  A,  B,  C  sont  choisis, 
d'ailleurs  arbitrairement,  de  manière  à  fournir  rcgaIilé(2o). 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION  d'eULBR.  347 

Mais  ici  se  présente  une  certaine  difliculté,  une  obscurité  pour 
le  moins.  Le  choix  de  Â,  B,  C  par  la  condition  (20)  comporte 
des  indéterminées  ;  on  peut  prendre,  par  exemple,  B  tout  à  fait 
arbitrairement  ^  car  B^  —  X,  étant  un  polynôme  du  quatrième 
degré,  peut  être  décomposé  en  deux  facteurs  du  second  degré  Â,  C. 
Il  semble  donc  d'abord  y  avoir  trop  d'indétermination;  on  doit 
exiger  que  Tunique  constante  arbitraire,  qui  seule  peut  exister 
vraiment,  soit  mise  en  évidence. 

Il  semblerait,  par  exemple,  naturel  de  décomposer  X  en  deux 
facteurs  du  second  degré  P,  Q,  en  prenant  X  =  —  PQ,  et  de 
composer  A,  B,  C  par  des  combinaisons  linéaires  de  P,  Q.  Le 
calcul,  bien  facile,  fait  disparaître  les  constantes  arbitraires,  qui 
existent  cependant  dans  ces  expressions  de  A,  B,  C,  et  Ton  trouve 
une  intégrale  sans  aucune  constante  arbitraire,  celle  même  qu'on 
obtient  en  supposant  B==o,  A  =  P,  C  =  Q: 

(PQ,^QP,)2  =  4XX,      (X  =  PQ). 

Voici  comment  on  peut  écarter  ces  difficultés.  Soit  un  poly- 
nôme doublement  quadratique  et  symétrique,  que  nous  écrivons 
in  extenso 

-+-  icxf  -f-  203(0?-+- k)  -+-«4. 

Si  Ton  y  suppose  j^  =  x,  on  obtient 

(a'2)  ^(x^x  )  =  flo^*  -H  '\aiX^  -H  (4c  H-  •Àb)x*'i-  4a3^-+-  «v- 

Soit  maintenant  un  autre  polynôme  analogue  <P'{x,y),  supposé 
tel  qu'il  devienne  identique  au  premier  pour^'  =  x.  Cette  con- 
dition 

4>'(x,a:)  =  ^(XjX) 

implique,  on  le  voit,  l'identité  des  coefficients,  tels  que  tZo, 
^1,  a-if  as,  chacun  à  chacun  pour  les  deux  polynômes,  et,  pour  les 
autres,  Tégalité 

D'après  ce  résultat,  on  aura 

^(x,y)  -  ^\x,y)  =  (6  —  b'){x^ -^/«  -  ^xy)  =  {b^b'){x  -  j)«. 


348  DEUXlfeXE   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Ainsi  deux  polynômes  doublement  quadratiques  et  synié- 
triquesy  tous  deux,  qui  deviennent  identiques  entre  eux  pour 
X  =y,  diffèrent  seulement  par  la  quantité  \{y  —  xY^  où  \  est 
une  constante  quelconque. 

Reprenons  maintenant  le  polynôme  AC|  —  2BB|  -hCA|,  qui 
figure  dans  l'intégrale  (ai).  Pour  x^  =  x^  il  devient  a(AC —  B*), 
c'est-à-dire  —  aX,  résultat  indépendant  du  choix  arbitraire  de  B. 
C'est  aussi  le  même  résultat  que  donne  la  supposition  Xi  =  jr 
dans  le  polynôme  particulier  PQ,  -f-QP,.  L'un  et  l'autre  de  ces 
polynômes  sont  doublement  quadratiques  et  symétriques.  D'après 
la  proposition  précédente,  on  a  donc 

ACi  —  ri  BB,  -T-  CA,  =  PQ,  -i-  QP,  —  l(x  -  x^  )« 
Voici  donc  l'équation  intégrée  : 

Le  polynôme  X  étant  décomposé  en  deux  /acteurs  du  second 
degré  P,  Q,  oai  obtient  V intégrale  de  l'équation  d'Euler 

(A3)  f'^-^i-O 

sous  la  forme 

CM)  [HQi4-QPi-X(.r      x,YY=\\\,, 

où  X  est  la  constante  arbitraire. 

En  extrayant  la  racine  carrée  ei  mettant  PQ,  P<Qi  au  lieu  de 
X  et  X|,  on  a  d'abord 

(  PQi-H  QPi)»-  1  v/i*>*7^>Q^  =  Mj^  -  xiY-, 
ou,  si  l'on  remarque  que  le  premier  membre  est  un  carré, 

(Al)  I__^.  _vv__i  =const.(»). 

.r  —  Xi 

Celle  intégrale,  où  figurent  des  irrationnelles,  correspond  à  un 
choix  détermine  du  signe  ambigu  dans  T^qualion  di(rérenlielle(ri3). 
Nous  allons  lever  cette  ambiguïlé  en  observant  que  nous  connais- 


(')  Laourrre,  Sur  les  propriétés  des  coniques  qui  se  rattachent  à  l'équation 
d'Euler{youvelles  Annales  de  Mathématiques;  i«7J)î 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION   D*EULER.  349 

sions  déjà  cette  intégrale.  Prenons,  en  effet,  la  deuxième  formule 
d^addition  (12)  du  tome  I  (p.  20), 

I  -f-  dn  (  Ml  -+-  M  )  _  su  {/  en  Ui  —  sn  Ui  en  fi  ^ 
k*sn(ui-r-  u)    ~  dnui  — dnu         ' 

changeons  uel  Ut  en  iu  et  iui  et  employons  les  formules  de  trans- 
formation (i5)  du  tome  I  (p.  46);  nous  obtenons,  en  ayant  soin 
de  mettre  A/  au  lieu  de  A", 

cn(i/ -+- ai)-f- dn(a -h  Wi)  snu  —  snui 


k'^sn(u-^  Ui)  cni/idni/  —  cnudnui 

Si  u  -+- Wi  est  constant,  le  premier  membre  Test  aussi  ^  mettante 
pour  sn  w,  y/i  —  x^  et  v*-—  A^^x^  pour  en  i/,  dnw,  nous  avons  donc 

(26)  ^-^^ — =  const., 

X—Xi 

pour  Tintégrale  de  l'équation  ("îS),  en  y  supposant 

(•27)  X-(i-:rï)(i-A:«^«), 

et  en  y  prenant  le  signe  plus.  On  voit  déjà,  par  cet  exemple,  que 
c'est  le  signe  plus  qu'il  faut  prendre.  Mais,  en  outre,  cette  forme 
particulière  de  X  n'entraîne  aucune  restriction.  Par  une  substitu- 
tion linéaire 

où  les  coefficients  seront  convenablement  choisis,  on  pourra  ré- 
duire P  et  Q  aux  formes 

On  aura,  en  même  temps, 

*""  (ol' x' -^  ^' ){ol' x\ -t- ^' y 

Le  premier  membre  (26)  se  réduit  àlaforme(26),  et  Téquation 
différentielle  (a3)  ne  contient  plus  que  le  polynôme  réduit  (27). 


35o  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Nous  avons  donc,  en  somme,  une  nouvelle  démonstration  de  ce  fait 
que  l'équation  (20)  fournit  l'intégrale  générale  de 

Autres  formes  de  Tintégrale. 

Les  formes  précédentes  exigent  la  décomposition  de  X  en  deux 
facteurs  du  second  degré.  En  modifiant  légèrement  la  proposi- 
tion qui  a  servi  dans  le  dernier  paragraphe,  nous  allons  faire  dispa- 
raître ce  défaut. 

Reprenons  le  polynôme  4>(j:,  a;)  exprimé  par  l'égalité  (22)  et,  pour 
récrire  sous  la  forme  usuelle  des  polynômes  du  quatrième  degré, 
représentons  par6a2  le  coefGcientdu  terme  milieu.  En  posant 

(•28)  6  =  a,-+-4[X,  C  =  0,— 2[X, 

nous  aurons  effectivement  /^c  -h  ^b  =  6 «a-  Soit  donc 
un  polynôme  du  quatrième  degré  quelconque,  et  posons 

<3o)  J:        ^    V     0  IJ 

L'expression  générale  des  polynômes  doublement  quadrati- 
ques et  symétriques  <^{x^  y)^  qui  satisfont  à  la  condition 

^\X,T)  =^\X), 

est 

(3i)  *(^,r;  =  n-^4;i(:r-^)% 

ou  jjL  est  une  constante  arbitraire  (•). 


(')  C'est  un  ras  particulier  d'une  proposition  générale  concernant  les  poly- 
nômes à  doux  variables  et  pour  laquelle  on  pourra  consulter:  1°  Cledsoi,  Théorie 
(ieralgcbraischcii  biniiren  Formen,  p.  18;  -  •?."  Laglerrk,  Sur  l'application  de 
la  théorie  des  formes  binaires  à  la  géométrie  des  courbes  tracées  sur  une  sur- 
face du  second  ordre  {Bulletin  de  la  Société  mathématifjue  de  France,  l.  I. 
p.  3i).—  Ces  {géomètres  éminents  paraissent  avoir  Irouvé,  tous  deux,  cette  proposi- 
tion d'une  manière  indépendante. 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION   d'eULKR.  35 1 

Appliquons  cette  proposition  au  polynôme 

ACi  — 2BB,-hGAi=  ^(x,xi). 

Dénotons  X  par  W[x).  Nous  avons  déjà  observé  qu'on  a 

^(x,x)  =  —  iW(x). 
Par  conséquent, 

ACi--'2BBi-i-CAi=  -aVj  -+-4fA(^  — ar,)2. 
L* intégrale  de  V équation 
/ON  dx  dy 

(3*2)  , -4-      .-l—   =0 

peut  s'écrire  sous  la  j orme 

(33)  [^>:-a[x(r-^)«p  =  v(^)^'(r)» 

ou  y  la  racine  carrée  étant  extraite, 


^/— v/^(^)^(r) 

(34)  -^ — J — ^      ,,  ^-^^  =  a  =  const. 

Nous  avons,  ici  encore,  à  lever  Pambiguïté  d'un  signe,  que 
nous  n'avons  pas  fait  apparaître  en  écrivant  l'équation  diflTéren- 
lielle  (3a)  avec  son  intégrale  (34).  Nous  avons  ainsi  préjugé  le 
résultat,  que  nous  allons  vérifier,  comme  tout  à  l'heure,  en  recon- 
naissant, dans  cette  forme  de  l'intégrale,  le  théorème  d'addition. 

Dans  la  formule  (t.  1,  p.  29) 

'  a(pa  —  pMi)* 

mettons 

pu=--x,        pui=yy        p'u  =  \/^\x),        p'ui  =  )/W{y), 
(33)  ^'(^)  =  4^^— éTî-^-^a. 

Celte  expression  de  p{u  -+-  W|)  coïncide  alors  avec  celle  de  |jl  (34  ) 
et  nous  voyons  que  les  signes  sont  ainsi  bien  choisis. 

L'intégrale  (34)  est  mise  sons  forme  de  covariant.  Nous  l'avons 
trouvée  directement  pour  un  polynôme  quelconque  W{x)]  mais, 
vérifiée  pour  le  polynôme  particulier  (35),  auquel  une  substitu- 


352  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

lion  linéaire  peut  toujours  ramener,  elle  est  vérifiée  aussi  pour 
tous  les  cas.  Nous  en  avons  donc,  en  définitive,  fourni  une  se- 
conde preuve. 


Formes  doublement  quadratiques  de  l'intégrale. 

Les  formes  (24)  ^^ 33)  de  l'intégrale  ne  peuvent  être  considé- 
rées comme  définitives,  puisqu'elles  ne  sont  pas  réduites  au  se- 
cond degré  par  rapport  à  chacune  des  deux  variables.  Cette  ré- 
duction exige  évidemment  que  Ton  développe  le  carré,  au  premier 
membre,  et  qu'on  fasse  apparaître  le  facteur  [x  —  ^1  )^  dans 
Téquation  (^4)- 

Soient 

011  eu  déduit 
(  PQi-QPi 

Mettant,  au  second  membre  (24), 

4XX,-4PPiQQi  =  (PQi-   QPr)--(PQi-  QPi^-, 
on  trouve  immédiatement,  en  écrivant^  au  lieu  de  x^^ 

|.  a3'-  3aVvH-(aY'- Ya')(.r  -j')-.-  ?y'-  Y?')? 

-•AM(a^'^-?a7-^Y)(<r'-^lO'-^V')-^(^'-^'-^?\r--Y')(a^^ 

pour  intégrale  générale  de  l'équation  (Sa)  d'Euler,  en  supposant 

^Vix)  =^(a^2-t-?^-f-Y)C.a^'-f-?'^-^Y')- 

Il  s'agit  enfin  de  faire  le  calcul  analogue  dans  l'équation  (3.'^), 
de  former,  par  conséquent,  le  quotient  (  '  ) 


Cj  Voici  le  calcul  pour  les  Iccleurs  faiiiiliariséâ  avec  l'emploi  du  calcul  symbo- 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION   d'eULER.  353 

Pour  ce  but,  nous  écrirons  W;J'  sous  les  deux  formes 

et,  par  conséquent, 

—  (Aar}-r-  2B|a7-i-  Ci)(Aia72-+- 2Bia? -f- Ci). 
De  là,  suivant  la  formule  (36), 

w(x)^(x:)-{w%^)- 

X  —  Xi 

=  2(ABi— BAi)j:ari-+-(ACi- CAi)(a?-i-a:i)-f-2(BC,—  CBi). 

Chacun  des  déterminants,  tels  que  AB|  —  BA| ,  se  calcule  encore 
par  la  même  formule  (36),  et,  conformément  aux  expressions  des 
polynômes  A,  B,  C  (3o), 

A  =  UqX^-^  laix-^  a,, 
B  =  aix^-^  ^a^x  -+-  as, 
C  =  a^x^-r-  la^x  -T-  a^. 

! i  =  i(aQai  —  a])xxi  -T-iaoa^— aiai)(x-hxi)-hi{aiai — al), 

X  —  Xi 

4  p   r"  \ 

— ~ —  =  2(ao«3  — «i«î)a?X|-+-(ao«v— a^)(a7-f-3-i)-+-  2(aia4— aj^s), 

X  —  Xi 
or»    r>n 

— î i  =  2(aia3—  a|)xxi-+-(aiav — aia3){x -h Xi)-h  2{ata^  —  al), 


lique;  on  y  meltra  y  au  lieu  de  x^.  Désignant  V(x)  par  ai  ou  6j,  on  a 

=  {{alb\-a\biy={{aby{xyy{a^b^-^a^b^)\ 

i\l  =  {abyalbl. 
\2HÎ={aby{a^by-^ayb^y+2{abYa^b^ayb^, 

{abY{xyy=  {a^by-ayb^y{aby={aby{a^by-\-a^b^Y^!i{abya^.b^a^b^. 

Des  deux  dernières  égalités  on  tire 

(ab'y{a,by-i-a^b^y=:SHy-h^{aby{xyy. 

Substituant  dans  la  première  et  mettant  C,  à  la  place  de  ^{ab)*,  on  obtient 

IL  23 


(37) 


354  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Remettons  maintenante^  au  lieu  dext,  et  nous  obtenons 

iW( t)W(  y)  --  CV*^>' 
n  =  (x  —  r)^ — ^  =i{<^oai  —  a\)x^y^-i-i{aoa3-'aiaj)(X'hy)jry 

L intégrale  de  Véquation  (82)  peut  donc  s'écrire  sous  la 

forme 

n -+- 4  jx  vr__  4  jx«(a:— j^)ï  =  o, 

où  [ji  est  la  constante  arbitraire  et  U  le  polynôme  (37). 

On  peut  désirer  mettre  II  sous  la  forme  (3i).  Soit  4H(j:)  le 
polynôme  que  l'on  obtient  en  faisant  y  =^  x  dans  H.  Voici  ce  po- 
lynôme : 

\  H(a:)  =  (aoaj — aî)ar*-T-2(aoa3  — «i«j)^'-^(«o«v^-2aia3  — 3a|)a:* 
(  -4- '2(0104 — atcii)x  -ha^a^  — aj. 

C'est  celui  que  l'on  nomme  le  hessien  de  W{x),  Le  coefficient  de 
{x'-\'y^)  dans  {Il  est{(aoe74  —  a\)\  le  coefficient  de  &x^  dans 
H(x)  est 

■î(«o«4-^  '-i«i«3  —  3a|), 
La  différence 

■î(«o«4— «î)  —  i(«o  «4-^^0,03— 3aî)  = -1^5(0004  — 4a, as— 3a|)=^  G, 
est  le  coefficient  de  {x  — yY  dans  {H  —  HJ.  On  a  donc 

et  l' intégrale  de  Véquation  (32)  d'Euler  peut  s'écrire  sous  la 
forme 

Il  est  bon  de  noter  que  la  constante  arbitraire  est  ici  la  même 
que  dans  l'intégrale  (34). 

Le  premier  membre  (Sg)  est  ici  mis  sous  la  forme  qu'on  a 
trouvée  plus  haut  comme  étant  celle  des  polynômes  doublement 
quadratiques  et  symétriques,  savoir  J^j4-v.(a: — y)'^.  Considérons 
6  comme  donné, 

'^{x)  =  bQX^-\-  ^bxX^-r-  ^biX^-^  ^bzX  -r-  bs^y 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION   d'eULER.  355 

en  sorte  que  le  premier  membre  (Sg)  soit  F  : 

F  =  Av«4-'2Bj^-+-C, 
A  =  ^0^'  -+-  2  61  a:  -+-  ôj  -i-  V, 

B  =  bxx^  -^2(ÔJ---Jv)a:-4-68, 
C  =  {b%  -\-  v)j?*-i-  ibzx-i-  b^. 

Le  polynôme  ^(^),  à  un  facteur  constant  près,  est  B-  —  AC. 
En  composant  cette  quantité,  on  trouve  immédiatement  qu'elle  se 
réduit  à  —  h  —  v<|^,  A  étant  le  hessien  de  t}/.  On  a  donc 

et,  en  même  temps,  comme  on  vient  de  le  trouver, 

4;  =  H  -f-  fx^\ 

De  là  on  peut  conclure  que  h  s'exprime  linéairement  par  H 
etW;  en  d'autres  termes,  W  étant  un  polynôme  du  quatrième 
degré  et  H  son  hessien,  tout  polynôme  composé  linéairement  de 
W  et  de  H  (ou  du  faisceau  H,  W)  a  pour  hessien  un  polynôme  de 
cette  même  /orme  (ou  du  même  faisceau)  (*  ). 

C'est  là  une  propriété  fondamentale  des  polynômes  du  qua- 
trième degré,  que  nous  trouvons  ici  par  une  voie  indirecte,  et  que 
nous  préciserons  plus  loin. 

Réduction  des  intégrales  elliptiques  à  la  forme  normale. 

Dans  le  Chapitre  IV  du  Tome  I,  nous  avons  appris  à  faire  ïin- 
version  de  l'intégrale  u  =  /-p-»  c'est-à-dire  exprimer  x  en  fonc- 
tion elliptique  de  u.  Exprimer  inversement  p^^  en  fonction  de  x^ 
c'est  ce  qu'on  appelle  réduction  à  la  forme  normale.  Effective- 
ment, si  pw  =  ^  est  pris  pour  variable,  au  lieu  de  x,  on  aura 

,    _  dx  _^  dz 


Ce   problème  de  réduction  est  évidemment  résolu   en  même 
(')  Proposition  découverte  par  M.  Cayicy. 


356  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPL1CATI0>S. 

temps  que  le  problème  d'inversion;  il  ne  faut  que  dégager  le  ré- 
sultat. C'est  ce  que  nous  allons  faire  ;  mais  il  faut,  avant  tout,  re- 
noncer d'une  manière  plus  précise  en  ajoutant  que  g-^  et  g^  doi- 
vent être  les  invariants  du  polynôme  X. 

La  solution  de  ce  problème  comporte  une  arbitraire,  la  valeur 
initiale  de  a:,  celle  qui  correspond  à  uz=o.  Soit  j*  cette  valeur 
initiale  et  supposons  qu'on  ait  trouvé  jj£/  =:zf{^Xjy).  Cette  éga- 
lité, si  l'on  y  considère  jj ?/  comme  une  constante,  est  l'intégrale 
générale  de  l'équation  d'Euler;  car  on  en  déduit 

dx        dy 

Le  problème  de  réduction,  pris  ainsi  dans  sa  forme  générale,  ne 
diffère  donc  pas  de  celui  qu'on  vient  de  traiter,  l'intégration  de 
l'équation  d'Euler.  Mais  nous  allons  le  résoudre  directement. 

Dans  l'inversion  telle  qu'elle  a  été  présentée  (t.  I,  p.  120),  la 
valeur  initiale  de  x  est  infinie.  Pour  éviter  toute  confusion,  réser- 
vons la  notation  u  à  l'argument  correspondant.  Avec  d'autres  va- 
leurs initiales  de  jt,  l'argument  sera  ?/,  augmenté  d'une  constante; 
nous  prendrons,  quand  il  conviendra,  une  autre  notation  pour  ce 
nouvel  argument. 

Afin  de  mettre  en  évidence  l'homogénéité  des  fonctions  ellipti- 
ques, nous  introduirons  un  facteur  arbitraire  t,  comme  nous 
l'avons  toujours  fait  dans  les  applications.  Nous  écrirons  donc 


(40)  ida  — 


-  ) 


employant  ainsi  la  notation  ^r(-^-)î  ^"  ^'^^'^  ^^  -^'  pour  le  polynôme 
du  quatrième  degré;  nous  continuerons  aussi  à  désigner  par  Co  et 
C3  les  deux  invariants  de  ce  polynôme, 

(40  <         Cî=rtya4 — Xa^a^-T-  \a\, 

\         G3=  as^a^a^-^  inya^a-^ — a\  —  a^a\  —  «Ja^. 

Les  invariants  des  fonctions  elliptiques  sont 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION   d'eULER.  ^5^ 

Les  formules  d'inversion  (t.  I,  p.  120),  avec  la  modification 
qu'entraîne  Tintroduction  du  coefficient  d'homogénéité,  sont  les 
suivantes  : 


p'v 


/«o  ^    pu  —  pv 

(42)      \  'z^^aoW(a:)  =  pu—p{u-hi>), 

I         _  qf  —  qpfla  i_    '    _  ^3^0  —  Sapai  at^ -h  2 a? 

'*  «0        '         '*  /ôj 


Première  réduction. 

L'égalité  suivante  (t.  1,  p.  i3i),  dans  laquelle  Xq  désigne  une 
racine  du  polynôme  W(j:.), 


X       Xq  — I 


('  =  «-;) 


nous  présente  l'inversion  effectuée  par  une  substitution  linéaire, 
c'est-à-dire  que  z=:  pt  est  une  fraction  dont  les  deux  termes  sont 
du  premier  degré  en  x.  Mais  p^r  et  p'\v  ont  quatre  valeurs,  se 
permutant  les  unes  dans  les  autres,  en  même  temps  que  Xq  s'é* 
change  avec  les  autres  racines.  Aussi,  malgré  la  première  appa- 
rence, celte  forme  de  la  réduction  est  fort  compliquée  :  rendue 
rationnelle  par  rapport  aux  coefficients  de  ^,  elle  s'élève  au  qua- 
trième degré  par  rapport  aux  variables,  comme  on  verra  effecti- 
vement un  peu  plus  loin. 

Deuxième  réduction. 

Aux  formules  (4^^)?  joignons  celle-ci  (éq.  48«  de  la  page  118, 
t.I), 

—  {a^x-^  «1)'=  p(w  -h  i>)-4-pM-+-pi', 

et  nous  avons,  en  éliminant  j)(w  -f-  r),  puis  substituant  l'expres- 
sion de  pv^ 

2  / 

(43)  —  pa  =  a^x^-^  'kaiX-\'  aj-f- v'^o^'X^)- 


358  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

C'est  la  formule  de  réduction  propre  à  la  valeur  initiale  oo,  prise 
pour  X.  Le  changement  du  signe  devant  le  radical  correspond, 
comme  on  Ta  déjà  vu  maintes  fois,  au  changement  de  u  en 
—  (m4-  v). 

Nous  pourrions  passer  maintenant  à  la  formule  générale  en  pre- 
nant cette  expression  (43)  de  j)m,  puis  une  semblable  J3M<,  avec 
une  autre  variable  y^  et  composant  j3(m — w<),  au  moyen  du 
théorème  d'addition.  Mais  la  formule  (43)  contient  en  elle-même 
cette  généralisation;  c'est  ce  qu'on  va  montrer. 

Troisième  réduction. 

Soit  /(-s)  un  polynôme  du  quatrième  degré.  A  la  variable  z 
substituons  la  variable  x^  en  posant 

(44)  ex  -\-  az  -=  xz. 

Soit  T(j:)  le  transformé  de/(;5)  par  cette  substitution;  on  a 

L'équation  différentielle  (4o)  devient 

T    ,  dz 

aa  =    ,  • 

Sauf  le  changement  insignifiant  du  facteur  d'homogénéité,  elle 
conserve  la  même  forme,  soit  avec  x  et  ^(^),  soit  avec  z  eif(^z). 
Mais  maintenant  la  valeur  initiale  de  z  est  la  quantité  arbitraire  c, 
correspondant  à  ^  =  oo.  Pour  avoir  la  formule  cherchée,  il  n'y  a 
donc  qu'à  transformer  le  second  membre  (43)  en  y  introduisant 
z  el/{z),  au  lieu  de  x  et  de  W{x), 

D'une  manière  générale,  cp(:;)  étant  un  polynôme  du  degré  ai,  on  a 

d_      ^(z)     _  (z  —  c)o'(z)—  no(z) 
dz  (z  —  c)'^"  (-5  — c)«-^-i  ' 

et,  si  l'on  suppose  ^(z)  rendu  homogène  par  l'emploi  d'une  se- 
conde variable  z\  la  propriété 

do         ,  âo 

no^  z  —i-  -h  z  -~ 
^  Oz  Oz 


CHAPITRE  IX.    —   ÉQUATION  D^EULER.  SSq 

transforme  la  dérivée  précédente  ainsi  : 


c 


â^         âo 


d      «pC-s)     _  àz 


dz' 


dz  {z  —  c)^  i^z  —  c)^-*-^ 

Si  Ton  suppose  ^  lié  à  a;  par  la  relation  (44))  îi  s'ensuit 

d        9  (-5)  àz       dz' 

dc  — ^  — *— — - —  '=  '  • 

dx  {z  —  c)'*'      (^>5  —  c)'*-i 

Le  numérateur  étant  du  degré  (/i  —  i),  on  peut  lui   appliquer 
ce  qu'on  vient  de  dire  pour  ç,  et  conclure 

rX       '   _j_  o/» J_  _4_  i 

et  ainsi  de  suite.  C'est  cette  dernière  formule  qui  nous  importe 
ici.  Y  mettant y(^)  au  lieu  de  cp,  supposant  /i  =  4,  nous  voyons, 
au  numérateur,  sauf  le  facteur  numérique  12,  la  combinaison  que 
nous  avons  dénotée  par/^.  En  outre,  la  fonction  que  l'on  dérive, 
au  premier  membre,  est  W(j:)  d'après  l'égalité  (45).  Ainsi 


(  ac  )' (  ao  ar' -h  2  ai  37 -+- aj  )  =:: 


r 


Kz  —  c)^ 


Prenant  aussi,  dans  l'égalité  (45)^  ^^  partie  principale  de  l'un 
et  l'autre  membre  pour  ^  =  c,  nous  avons 

ao(ac)*  =  /(c). 
L'équation  (43)  devient  donc 


< 

Revenons  maintenant  aux  notations  précédentes,  x^  y^  ^  au 
lieu  de  >s,  c,  f\  changeons  la  notation  du  facteur  d'homogénéité, 
et  nous  avons 


r-      dx  I  yvy^^W{x)W(y) 


(*)  D'aprùs  M.  Félix  Klein,  il  paraît  y  avoir  incertitude  sur  le  premier  inven- 


36o  DEUXIÈME  PARTIE.     -   APPLICATIONS. 

(]'est  la  formule  cherchée;  on  y  retrouve  l'intégrale  (34)  de  Té- 
quation  d'Euler.  C'est  aussi  une  formule  d'addition,  U  étant  égal 

Nous  avons  déjà  mis  sous  forme  rationnelle  cette  intégrale  de 
l'équation  d'Euler.  C'est  l'équation  (Sp),  que  nous  reproduisons 
ici  (en  mettant  z  au  lieu  de  [ji)  : 

Telle  est  la  formule  générale  fournissant  la  solution  du  pro- 
blème de  réduction. 

L'une  des  solutions  z  de  cette   équation    (46)  est;;^j3U,    où 

\J  =  if  —  //i-  Quant  à  l'autre  solution,  on  l'obtient  en  changeant 
le  signe  de  l'un  des  radicaux  \/W(x)y  par  exemple,  ce  qui  change 

u  en  —  li  —  V]  c'est  donc  — jP(w  -f-  W|  -f-  r).  En  prenant,  au  lieu 

de  a,  l'argument  t  qui  s'évanouit  quand  ût  est  une  racine  de  ^,  on 

a,  pour  les  deux  racines,  -^p(t  —  /|)  et  -^p(t  +  t^). 

Formule  de  duplication. 

Si,  dans  l'égalité  (46),  on  suppose  x  =  J^,  une  racine  z  devient 
infinie;  en  supposant  \/W(a:)  et  ^W[y)  pris  alors  avec  un  môme 

signe,  cette  racine  infinie  est  —p{u  —  U\),  L'autre  racine  est  fi- 
nie, c'est  ~  j)(2w  +  i').  D'ailleurs,  pour  j?=j^,  HJ  et  WJ  devien- 
nent l^{x)  et  W{x)\  par  conséquent,  la  substitution  (Ç  étant  cette 
racine) 

(4/)  ^--U^)' 

oh  II (^)  désigne  le  hessien  de  W{x)^  donne  lieu  à  V égalité 

idx  d^ 


(i8) 


v/ÛX.r)        /4C3_c,$-G, 


leur  de  cette  belle  formule,  qu'il  faut,  sans  doute,  attribuer  à  M.  Weierstrass  : 
voir  Ueber  hyperelliptische  Sigmafunctionen,  von  F.  Klein  {Math.  Ann., 
p.  \^)-:  avril  188^)). 


CHAPITRE    IX.    —    ÉQUATION   d'eLLER.  36i 

Arrêtons-nous  un  instant  sur  cette  formule,  pour  en  examiner 
les  conséquences  algébriques.  D'après  l'expression  de  Ç,  elle 
donne 

dx  dx  _ 

/^^H^^CjTTT^  —  Gj  U^»  ~ 

Soit  T  le  polynôme  suivant,  du  sixième  degré, 

il  vérifie  donc  l'identité 

(5o)  4T«  =  — 4H3-+-C,Hn^-«— CaM^-î. 

C'est  en  prenant  pour  point  de  départ  cette  identité,  démontrée 
par  la  pure  Algèbre,  quand  naissait  la  théorie  des  invariants,  que, 
par  une  marche  inverse  de  celle  que  nous  venons  de  suivre  ici, 
M.  Hermite  (  *  )  a  trouvé  la  propriété  qu'expriment  les  égalités  (47) 
et  (48). 

Nous  reviendrons  tout  à  l'heure  sur  l'identité  (5o);  il  nous  faut 
auparavant  faire  encore  quelques  remarques  sur  les  résultats  qui 
précèdent. 

Si  ^(^)  est  le  polynôme  réduit  4^'  —  gi^  —  8^^  ^  est  égal 
à  pw,  i^  est  nul,  et  \  est  égal  à  2J)m.  L'égalité  (47)  nous  fait  retrou- 
ver la  formule  de  duplication  (6)  du  Tome  I,  p.  pS.  Rien  n'est  plus 
facile,  en  effet,  que  de  contrôler  les  deux  formules,  en  observant 
que,  ^{^x)  étant  écrit  sous  la  forme  générale  (40*  ^^^  coefficients 
sont  ici 

ao=o,        «1  =  1,        a,=  o,         «3  =  — T^Ç'î»        <^\  =  — gz- 

Le  hessien  (38),  changé  de  signe,  coïncide  avec  le  numérateur 
de  la  formule  qui  donne  piu, 

La  quantité  Ç  (47)  est  égale  à  —  j)2/,   t  étant  l'argument  u  + 

qui  s'est  offert  dans  la  première  réduction.  Mettant,  dans  l'égalité 

(47),  à  la  place  de  $,  l'expression  de  -jpa^  en  fonction  de  p/,  et 


(  »  )  Journal  de  Crelle,  t.  LU. 


362  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

remplaçant  pt  par  -z^z,  g^  et  gz  par  t*C2  et  t^^Cs,  on  voit  dispa- 
raître le  facteur  d'homogénéité  t,  et  il  reste 

C'est  la  relation  dont  il  a  été  question  plus  haut,  celle  qu'on  ob- 
tient en  rendant  rationnelle,  par  rapport  aux  cocflGcients,  la  sub- 
stitution linéaire  qui  fournit  la  première  réduction.  On  peut, 
comme  on  voit,  l'écrire  sous  la  forme 

(5i)  h{^z)W{x)^n{x)^{z)=z  o, 

où  h{z)  désigne  le  hessien  du  polynôme  i^{^z)=^  4^' —  Ca-s —  C3, 
considéré  comme  du  quatrième  degré. 

Plus  généralement,  si  t}^(^)  désigne  un  polynôme  transformé  de 
W[x)  par  une  substitution  linéaire  quelconque,  et  h{z)  son  hes- 
sien, la  même  relation  (5i)  traduit  manifestement  l'ensemble  de 
quatre  substitutions  linéaires  par  lesquelles  cette  même  transfor- 
mation peut  s'opérer. 

En  particulier,  si  l'on  prend,  pour  i^,  le  polynôme  W  lui-même, 
et  qu'après  avoir  divisé  par  x  —  -s  on  considère  Téquation  entière 

\\{z)^{x)—\\{x)^'(z)_ 

■  —  o» 


X  —  z 


le  premier  membre  est  décomposable  en  trois  facteurs  linéaires. 
Cette  équation  représente  l'ensemble  des  trois  substitutions  qui, 
échangeant  les  racines,  par  couples,  les  unes  dans  les  autres,  trans- 
forment le  polynôme  W  en  lui-même.  Pour  le  polynôme 

les  facteurs  linéaires  sont 

(^  — <?a)(-  — ^a)  — (<^a— «p)(<îa— «y)        (a,  p,  y  =  i,  2,  3), 

comme  on  le  sait  par  la  formule  d'addition  des  demi-périodes. 

Propriétés  des  polynômes  du  quatrième  degré. 

Nous  avons  reconnu  précédemment  que,  ^  étant  un  polynôme 
du  quatrième  degré,  H  son  hessien,  tout  polynôme  i^  du  faisceau 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION   D'bULER.  363 

(H,T)  a  son  hessien  h  compris  dans  ce  même  faisceau.  Celte  pro- 
priété s'est  trouvée  exprimée  par  les  égalités 

(52)  pW  =  h-^^^,        4^  =  H-+-|x^, 

dans  laquelle  [jl,  v,  p  sont  trois  constantes.  Une  seule  de  ces  con- 
stantes est  arbitraire,  et  nous  connaissons  déjà,  d'après  l'inté- 
grale (39),  la  relation 

(53)  v  =  jVC,-ix« 

entre  les  constantes  [jl,  v  et  l'invariant  quadratique  C2  de  W.  Il 
reste  encore  à  trouver  p. 

Considérons  le  polynôme  t^  analogue  à  T(49),  mais  composé 
avec  '}  et  A.  D'après  les  égalités  (02),  on  a  t  =  —  pT.  En  dési- 
gnant par  Ci  et  c^  les  invariants  de  t}^,  on  aura,  suivant  l'iden- 
tité (5  o),  cette  autre 

Substituons,  au  second  membre,  les  expressions  de  H  et  ^ 
tirées  de  (52)  et  identifions,  de  part  et  d'autre,  les  coefficients  de 
A',  etc.,  nous  aurons  d'abord 

(54)  4?=  — 4[^'-+-C,{i-4-G3. 

Le  terme  en  k^^  fournit  la  relation  (53)  ;  les  deux  autres  serviront 
à  trouver  Cj  et  C3,  dont  nous  n'avons  pas  besoin. 

La  double  égalité  (5»)  et  l'identité  (5o)  renferment  toute  la 
théorie  des  équations  du  quatrième  degré,  sur  laquelle  nous  ne 
devons  pas  nous  arrêter  davantage.  Il  nous  faut  seulement  retenir 
la  conséquence  principale,  celle  d'où  découle  la  résolution  algé- 
brique. Soit 

4|x3— C,{i  — C3  =4(|x  — jxi)(ix  — fxi)(f^  —  f^s); 

on  a,  d'après  l'identité  (5o), 

(55)  T«  =  — (H-+-iJiiU^)(HH-ix,U^)(H-t-iJi3V>. 
En  prenant,  pour  H,  l'expression  suivante 


'■=;s[<''S: -'(£)■] 


364  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

on  reconnaît  que  II  et  W  sont  deux  polynômes  premiers  entre 
eux.  De  là  résulte  qu'au  second  membre  (35),  chaque  facteur  est 
un  carré  parfait.  Ainsi,  dans  le  faisceau  H-^  [nW,  il  y  a  trois 
polynômes  qui  sont  des  carrés;  on  les  obtient  en  prenant,  pour 
[JL,  une  quelconque  des  trois  racines  de  V équation  (résolvante) 

(56)  4jj,3_C,IJL-C3=0(t). 


Discriminant  des  équations  doublement  quadratiques. 

Revenons  aux  équations  doublement  quadratiques  F  =  o,  en  ne 
considérant,  toutefois,  que  des  équations  symétriques.  Nous  sa- 
vons que  le  premier  membre  peut  être  mis  sous  la  forme 

(3;)  F--<.J-f-v(:r'-j.)«, 

et  que  Téquation  d'Euler,  dont  F  u^  o  fournit  l'intégrale  générale, 
étant  relative  au  polynôme  ^*,  on  a  les  relations 

L'équation  F  =  o  traduit  la  relation  qui  existe  entre  deux  fonc- 
tions elliptiques  semblables  t,  r,  dépendant  Tune  d'un  argument  u, 
l'autre  d'un  argument  i^i,  dont  la  différence  U  est  constante. 

Par  l'intermédiaire  du  polynôme  T,  la  constante  U  et  les  inva- 
riants elliptiques  nous  sont  connus,  savoir 

(5<))  ^j^T^C,,  ^3=':«C3,  pU^T*!!, 

T  étant  un  facteur  arbitraire  d'homogénéité. 

Le  dernier  progrès  qui  nous  reste  à  faire  est  de  trouver  ces 
mêmes  quantités  directement  sur  le  polynôme  F  ou,  plus  précisé- 
ment encore,  former  explicitement  IV^wa^/o/*  caractéristique  {i(S)^ 
dont  les  racines  sont  proportionnelles  aux  trois  quantités  e^,  —  pU. 
C'est  pour  ce  but  que  nous  allons  considérer  le  discriminant  de  F. 


(')  Pour  cette  théorie  des  polynômes  du  quatrième  degré,  on  trouvera  tous  les 
détails  désirables  dans  l'Ouvrage  de  Cledscu  déjà  cité,  Théorie  der  algebraischen 
binaren  Formen,  ou  dans  celui  de  M.  Salmon,  Lessons  introductory  to  the  mo- 
dem Algebra. 


CHAPITRE   IX.    —    ÉQUATION    d'bULKR.  365 

On  a  déjà  observé  (p.  SSp)  que  F  est  un  polynôme  du  second 
degré  ordinaire  par  rapport  aux  deux  variables  xy  et  x  -\-y.  En- 
visagé ainsi,  il  a  un  discriminant  qui,  égalé  à  zéro,  exprime  la 
possibilité  de  décomposer  F  en  deux  facteurs  linéaires  par  rapport 
à  xy  et  X  -+■  J'.  C'est  ce  discriminant  que  nous  considérons  ici  et 
dont  l'évanouissement  exprime,  comme  on  voit,  que  F  est  le  pro- 
duit de  deux  polynômes  doublement  linéaires  en  x  eiy. 

Si  le  discriminant  est  nul,  de  F  =  o  on  tire  deux  expressions 
de  y  rationnelles  en  x\  B*  —  AC  est  donc  un  carré.  On  se  sou- 
vient que  B^  —  AC  n'est  autre  que  ^{x).  C'est  en  considérant  les 
polynômes  H  4-  |Xa^,  où  [Xa  est  racine  de  Téquation  (56),  poly- 
nômes qui  sont  des  carrés,  que  nous  allons  parvenir  au  but. 

Dans  le  faisceau  (H,  ^),  prenons  un  autre  polynôme  quel- 
conque W,  p'^'  =  A  -h  v't}^. 

Éliminant  h  et  i^  entre  les  équations  (58)  et  cette  dernière, 
nous  avons 


V  V  •  V 


Le  polynôme  F',  relatif  à  W ^  a  la  forme  (Sy),  où  v  est  remplacé 
par  v';  c'est  donc  F  -f-  (v'  —  v)(x  — yY  ;  ou  bien,  si  on  le  divise  par 


rt—  fi 


r/  —  v),  ce  sera  s¥  -{-  {x  — y)-^  en  prenant  5  =  — 

Si  Ton  suppose  a  =  [Xa,  W  est  un  carré;  F'  est  donc  alors  dé- 
composable  en  deux  facteurs  et  son  discriminant  est  nul;  par  con- 
séquent, le  discriminant  de  s¥  -\-{x — yY  a  pour  racines  s  les 

trois  quantités  ~ — -•  Or,  suivant  les  égalités  (Sg),  les  racines  (x^ 
de  l'équation  (56)  sont  les  trois  quantités  —  ^a*  Les  trois  racines  s 

ont  donc  pour  expression  —   ^        ;  elles  sont  proportionnelles  aux 

trois  quantités  Ca — pU.  Ainsi,  l'équation  caractéristique  a 
pour  premier  membre  le  discriminant  de  s¥  -i-  {x — y)^.  Les 
invariants  de  F  sont  ainsi  trouvés  de  la  manière  la  plus  complète 
et  la  plus  simple. 

On  pourrait  donner  bien  d'autres  détails  sur  les  polynômes  F, 
examiner  la  composition  du  discriminant  relativement  aux  inva- 
riants C27  C3  de  6;  mais  nous  devons  nous  borner^  et  nous  nous 


3^36  DECXlËn   PARTIE.    —    APPUCATI05S. 

conleQterons  de  dire  encore  comment  le  discriminant  de  F  est 
composé  avec  les  quantités  précédentes. 

D'après  la  forme  '  '^  •   des  racines^  on  voit  que  le  discriminant 

de  5F  —  \x  — »•)-,  sauf  un  facteur  indépendant  de  j,  s^obtient  en 
mettant  sz  -t-  ;jl.  au  lieu  de  ;jl  dans  le  polvnùme  (56).  C'est  donc 

sauf  un  facteur  indépendant  de  5,  et  qu*il  faut  trouver.  En  faisant 
5  =  o,  on  doit  obtenir  ici  le  discriminant  de 

IX  —  v^*  —  I  -r  —  y\^  —  4  jn\ 

Si  Ton  envisage,  pour  prendre  les  discriminants,  x  4-^  comme  la 
première  variable  et  xr  comme  la  seconde,  (j:  — yy  a  pour  dis- 
criminant —  {•    Le   facteur  est  donc   le   quotient  de    —  4    par 

4;-t'  —  Cju.  —  Cj;  c'est  -^58).  Dans  (66),  le  coeilicient  de  s^  est 

4p'  ;  en  le  divisant  par  p,  on  aura  4  p^>  Ainsi,  le  discriminant  de  F 
a  pour  expression  4p^  ou  bien 


CHAPITRE   X.    —   LES   POLYGONES  DE   PONCELET.  36'] 


CHAPITRE  X. 


LES  POLYGONES  DE  PONCELET. 


Préambule.  —  Représentation  géométrique  des  équations  doublement  quadra- 
tiques. —  Interprétation  des  éléments  doubles.  —  Lignes  polygonales  repliées. 
—  Condition  de  fermeture.  —  Théorème  de  Poncelet.  —  Expression  géométrique 
de  la  condition  de  fermeture.  —  Représentation  elliptique  des  lignes  polygo- 
nales. —  Invariants.  —  Invariants  de  fermeture.  —  Cas  où  les  deux  coniques 
sont  tangentes  entre  elles.  —  Équation  caractéristique.  —  Coniques  ayant  un 
contact  du  second  ou  du  troisième  ordre.  —  Autre  méthode.  —  Autre  expres- 
sion des  invariants  de  fermeture.  —  Expression  des  invariants  de  fermeture 
par  des  déterminants.  —  Sur  une  forme  de  l'intégrale  elliptique  de  première 
espèce.  —  Sur  les  covariants  de  deux  coniques.  —  Formule  de  duplication.  — 
Combinants  d'un  faisceau  de  coniques.  —  Fonctions  elliptiques  sous  forme  de 
combinants.  —  Représentation  elliptique  des  points  d'un  plan.  —  Multiplica- 
tion des  arguments  par  2.  —  Multiplication  des  arguments  par  un  nombre 
quelconque.  —  Lieu  des  points  dont  les  arguments  sont  des  parties  aliquotes 
de  périodes.  —  Nouvelle  intégration  de  l'équation  d'Eulcr.  —  Nouvelle  expres- 
sion de  pu. 


Préambule. 

Dès  le  début  du  Tome  I,  on  a  vu  (p.  i3)  Taddition  des  argu- 
ments représentée  par  une  construction  géométrique  au  moyen  de 
deux  cercles.  A  chaque  point  de  l'un  des  cercles,  on  fait  corres- 
pondre un  argument  elliptique  :  la  corde  qui  joint  deux  points,, 
dont  la  différence  des  arguments  est  constante,  enveloppe  le  second 
cercle. 

Cette  construction  de  l'addition  peut  être  modifiée  de  façon 
que,  au  lieu  de  deux  cercles,  on  ait  à  considérer  deux  coniques 
quelconques.  On  n'en  saurait  douter,  d'après  les  enseignements 
de  la  Géométrie  projective.  Mais  il  convient  de  présenter  directe- 
ment cette  construction  sous  sa  forme  générale.  C'est  à  quoi  se 
prête  merveilleusement  la  considération  des  équations  doublement 
quadratiques,  objet  principal  du  Chapitre  précédent. 


368  DEl'XIÈXE    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


Représentation  géométrique  des  équations  doublement 

quadratiques. 

Soit  Xune  courbe  unicursale^  c'est-à-dire  qu'à  chaque  pointa: 
de  la  courbe  correspond  une  valeur  unique  d'un  paramètre  x  et 
réciproquement.  Toute  équation  entre  deux  variables  jrel  x%  peut 
être  envisagée  comme  une  relation  entre  deux  points  x  et  a"i,  va- 
riables ensemble  sur  la  courbe  X.  S'il  s'agit  d'une  équation  qua- 
dratique en  Xij  le  point  x  a  pour  correspondants  deux  points; 
soit  a7|  l'un  deux.  S'il  s'agit  maintenant  d'une  équation  symétrique 
entre  les  deux  variables,  le  point  x^  a,  pour  correspondants,  deux 
points  dont  l'un  estx;  soit  x^  le  second.  Ce  dernier  a,  pour  corres- 
pondants, le  point  Xi  et  un  nouveau  point  x^^  et  ainsi  de  suite.  De 
même,  le  second  correspondant  de  x  peut  être  dénommé  ^_i, .... 
Ainsi,  une  ligne  polygonale  variable,  complètement  déterminée 
par  un  seul  de  ses  sommets,  et  inscrite  dans  une  courbe  unicur- 
sale  X,  peut  servir  à  représenter  une  équation  doublement  qua- 
dratique et  symétrique. 

Pour  donner  une  forme  entièrement  géométrique  à  ce  mode  de 
représentation,  il  faut,  en  supposant  plane  la  courbe  X,  connaître 
l'enveloppe  des  cotés  de  la  ligne  polygonale.  Si  l'on  admet  alors 
que  X  soit  une  conique,  on  trouve  immédiatement  cette  enve- 
loppe. Chaque  coté  n'a,  en  eflTet,  avec  X,  d'autres  points  de  ren- 
contre que  les  sommets  adjacents.  Par  chaque  point  de  X  passent 
donc  deux  tangentes  de  l'enveloppe  et  deux  seulement,  ce  qui 
n'aurait  pas  lieu  si  X  n'était  pas  une  conique  (').  L'enveloppe  est 
donc  de  deuxième  classe;  c'est  une  seconde  conique  Y.  Ainsi  toute 
équation  doublement  quadratique  et  symétrique  traduit  la  re- 
lation entre  tes  extrémités  d'aune  corde  variable,  inscrite  dans 
une  conique  X  et  enveloppant  une  conique  Y. 

Sur  la  conique  Y,  les  points  v  peuvent  être  représentés  aussi 
par  un  paramètre  j'.  Pour  le  point  de  contact  du  coté  xx^j  ce  para- 
mètre^ est  lié  au  paramètre  x  par  une  équation  algébrique.  Mais 
celte  équation  doit  convenir  aussi  bien  au  point  de  contact  du 


(  '  )  Si  Ton  prenait,  pour  X,  une  cubique  unicur>alc,  il  passerait,  par  chaque 
point,  deux  autres  tangentes  de  l'enveloppe  ;  celle-ci  serait  donc  de  quatrième 
classe. 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE  PONGELET.  869 

côté  xx_i.  Elle  est  donc  du  second  degré  en  y.  D'autre  part, 
quand  j^  est  donné,  cette  équation  doit  convenir  aussi  bien  à  a^t 
qu'à  X.  Elle  est  donc  du  second  degré  en  x.  C'est  une  équation 
doublement  quadratique  entre  x  et  y. 

Ce  mode  de  représentation  conduit  à  envisager,  parmi  les  équa- 
tions doublement  quadratiques,  deux  espèces  différentes,  absolu- 
ment comme,  dans  le  Chapitre  précédent,  on  l'a  fait,  au  point  de 
vue  des  invariants.  Sur  une  conique  on  peut  changer  le  paramètre 
X  sans  changer  le  point  correspondant.  De  la  manière  la  plus  gé- 
nérale, on  peut,  sans  changement  de  la  figure,  transformer  le  pa- 
ramètre par  une  substitution  linéaire  quelconque  (fractionnaire). 
Les  équations  symétriques,  où  les  deux  variables  doivent  être 
transformées  par  une  même  substitution,  se  rapportent  à  deux 
points  situés  sur  une  même  conique.  Les  équations  où,  au  con- 
traire, les  variables  peuvent  être  séparément  transformées  par  des 
substitutions  linéaires  différentes,  se  rapportent  à  des  points  si- 
tués sur  deux  coniques. 

Interprétation  des  éléments  doubles. 

11  y  a  quatre  valeurs  particulières  a©,  aj,  a^,  as  du  paramètres, 
à  chacune  desquelles  correspond  une  racine  double  y;  soient  ^O) 
^if  ?2i  ^3  c^s  quatre  racines  doubles  y.  Du  point  ao  les  tangentes 
menées  à  Y  coïncident;  c'est  donc  que  a©  est  sur  Y.  Ainsi  a©,  a^ 
a^,  as  sont  les  paramètres,  sur  X,  des  points  communs  aux  deux  co- 
niques, et  ^09  ^M  ^2?  ^3  sont  les  paramètres  de  ces  mêmes  points 
sur  Y. 

Il  y  a,  de  même,  quatre  valeurs  P'^,  ^\,  p^,  p,  du  paramètre  y, 
à  chacune  desquelles  correspond  une  racine  double  x\  soient  a^, 
a',,  a'j,  a'j  ces  quatre  racines  doubles  x,  La  tangente  de  Y,  au  point 
P'qj  rencontre  X  en  deux  points  confondus;  c'est  donc  qu'elle  est 
tangente  à  X.  Ainsi  les  nouveaux  paramètres  sont  ceux  des  points 
de  contact  des  quatre  tangentes  communes  aux  deux  coniques. 

Lignes  polygonales  repliées. 

Pour  premier  sommet  de  la  ligne  polygonale,  prenons  l'un  des 
points  a  communs  aux  deux  coniques.  Soient  a*,  a^,  . . .  les  som- 
IL  24 


370  DEUXlfeME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

mets  successifs.  Celle  ligne  polygonale  ne  peut  être  prolongée  dans 
Tautre  sens.  Si  l'on  prend  pour  origine  x  de  cette  ligne  le  point 
a",  avec  a'*"*,  a""^,  . . .,  pour  sommets  suivants,  on  voit,  au  point  a, 
la  ligne  polygonale  se  replier  sur  elle-même,  et  Ton  a 

(1)     5*;,=  a,         a^rt^-l  =  Xrt_l,         x  n-^\=- oc  n-\t  ...,  a"j/»=  x  =  fit". 

Le  même  fait  n'aurait  pas  lieu,  en  général,  si  de  Porigine  x  on 
faisait  partir  la  ligne  polygonale  dans  le  sens  opposé. 

Pour  premier  sommet  d'une  autre  ligne  polygonale,  prenons  un 
point  a'  où  X  est  touchée  par  une  tangente  commune.  Du  point  a' 
partent  deux  tangentes  de  Y;  l'une  est  la  tangente  commune.  Pre- 
nons l'autre  tangente  pour  premier  côté;  nous  aurons  ainsi  des 
sommets  successifs  a'* ,  a'^,  ....  Si  l'on  voulait  prolonger  cette  ligne 
dans  l'autre  sens,  il  faudrait  envisager  la  tangente  commune  comme 
étant  le  second  côté  aboutissant  au  sommet  a'.  Mais,  sur  ce  côté, 
le  second  sommet  est  encore  a'.  La  ligne  polygonale  se  replie  donc 
sur  elle-même  encore.  Si  l'on  prend,  pour  origine  x^  le  point  a''*, 
avec  a'^a'""*  pour  premier  côté,  la  ligne  polygonale  est  repliée  et 
l'on  a 

Là  encore,  le  même  fait  n'aurait  pas  lieu,  en  général,  si,  de  l'o-  . 
rigine  x,  on  faisait  partir  la  ligne  polygonale  dans  le  sens  opposé. 

Condition  de  fermeture. 

Parmi  les  lignes  polygonales,  en  est-il  qui  se  ferment?  Pour  ré- 
pondre à  cette  question,  on  observe  que  les  paramètres  x  et  Xmi 
tout  comme  a;  et  x^^  sont  liés  par  une  équation  doublement  qua- 
dratique et  symétrique,  puisque,  un  sommet  étant  donné,  la  ligne 
polygonale  est  déterminée  sans  ambiguïté  :  il  y  a  donc  deux  som- 
mets, et  deux  seulement,  distants  du  premier  par  m  rangs.  La 
condition  de  fermeturey  qui  doit  fournir  un  polygone  fermé, 
ayant  m  sommets,  est  j:m  =  *ï^«  Cette  supposition  faite  dans  Téqua- 
lion  qui  lie  Xm  et  x^  on  obtient  une  équation  du  quatrième  degré 
en  X  :  nous  en  connaissons  les  racines.  Si,  en  effet,  m  est  pair, 
m  =  2n,  ces  quatre  racines  sont  les  paramètres  des  quatre  points 


CHAPITRE   X.    —    LES    POLYGONES    DE    PONCBLET.  871 

aj,  a',',  a![,  aj,  sommets  de  lignes  polygonales  qui  commencent  par 
les  points  ao,  a^  a2,  aj  communs  aux  deux  coniques.  Si  m  est  im- 
pair, m  =  2/1  -h  I,  ces  racines  sont  alors  les  paramètres  aj*,  a'^^^ 
a",  a',",  appartenant  à  des  sommets  pris  sur  les  lignes  polygo- 
nales (2),  qui  commencent  par  les  points  de  contact  des  tan- 
gentes communes  aux  deux  coniques. 

Ainsi  la  condition  de  fermeture,  pour  chaque  entier  m,  est 
effectivement  satisfaite  par  quatre  lignes  polygonales,  dont  cha- 
cune, sans  constituer  un  polygone  fermé,  se  replie  sur  elle- 
même. 

Théorème  de  Poncelet. 

Il  n'y  a  donc,  en  général,  aucun  polygone  fermé,  à  la  fois  inscrit 
dans  une  conique  X  et  circonscrit  à  une  autre  conique  Y.  Mais,  si 
ces  deux  coniques  ne  doivent  pas  être  prises  arbitrairement,  il 
peut  certainement  exister  de  tels  polygones.  A  un  triangle,  un 
quadrilatère  ou  un  pentagone,  on  peut,  à  la  fois,  inscrire  une 
conique  et  circonscrire  une  autre  conique. 

Quand  il  en  est  ainsi,.  Téquation  de  fermeture,  qui  a  plus  de 
racines  que  d'unités  dans  son  degré,  se  réduit  à  une  identité;  elle 
est  satisfaite  alors,  quel  que  soit  le  point  x.  C'est  le  théorème  de 
Poncelet  :  s^il  existe  un  polygone  fermé,  inscrit  dans  une  conique 
et  circonscrit  à  une  autre  conique,  il  existe  une  infinité  d^ au- 
tres polygones^  du  même  nombre  de  côtés,  inscrits,  comme  le 
premier,  dans  l'une  des  coniques  et  circonscrits  à  Vautre. 

Expression  géométrique  de  la  condition  de  fermeture. 

Supposons  deux  coniques  X  et  Y,  telles  que  les  lignes  polygo- 
nales se  ferment  efiectivement  toujours,  en  formant  des  polygones 
de  m  côtés.  Cette  propriété  se  retrouve  aussi  dans  les  lignes  po- 
lygonales repliées,  et  c'est  ce  fait  que  nous  allons  examiner. 

Considérons  la  ligne  repliée  (i),  qui  commence  au  pointer,  et 
supposons  2  n  inférieur  à  m.  La  ligne,  en  se  continuant  au  delà  de 
Xa/ï,  doit  satisfaire  à  la  condition  ^to==  ^^  H  faut  donc  qu'elle  se 
replie,  de  nouveau,  au  delà  de  X2nj  qu'on  ait  donc 


872  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Si  m  est  pair,  les  sommets  qui  coïncident  de  la  sorte  sont  di- 
stants d'un  nombre  pair  de  rangs;  c'est  le  caractère  de  la  ligne  re- 
pliée de  première  espèce  (i). 

Si,  pour  origine  de  la  ligne  polygonale,  on  prend  le  point 
Xn'=-  (3c,  on  aboutira  donc  à  un  autre  point  a;  entre  ces  deux  points 
il  y  a  \{m  —  2)  sommets. 

Si  m  est  impair,  les  sommets  en  coïncidence  sont  distants  d'un 
nombre  impair  de  rangs  :  c'est  le  caractère  des  lignes  repliées  de 
seconde  espèce  (2).  Si  donc,  pour  origine  de  la  ligne  polygonale, 
on  prend  le  point  a,  on  aboutit  à  un  point  a'^  entre  les  deux  points, 
ilya^(m  —  3)  sommets. 

Considérons,  en  second  lieu,  la  ligne  repliée  (2).  On  aura 

Si  m  est  pair,  les  sommets  qui  coïncident  ainsi  sont  distants 
d'un  nombre  impair  de  rangs  :  c'est  le  caractère  des  lignes  repliées 
de  seconde  espèce.  Ainsi,  partant  d'un  point  a',  on  aboutit  à  un 
autre  point  a';  entre  ces  deux  points,  ilyaj(/n  —  4)  sommets. 

Si  m  est  impair,  partant  d'un  point  a',  on  aboutit  à  un  point  a; 
entre  ces  deux  points,  il  y  a  \{m  —  3)  sommets.  C'est  une  ligne 
polygonale  qu'on  vient  déjà  d'envisager,  mais  en  la  parcourant 
dans  l'autre  sens. 

Voici  donc,  d'une  manière  générale,  la  condition  d'existence 
des  polygones  de  m  côtés  :  si,  pour  premier  sommet,  on  prend 
un  des  points  communs  aux  deux  coniques  ou  Vun  des  points 
de  contact  d^une  des  tangentes  communes,  on  doit  aboutir  à 
un  autre  pareil  point,  de  même  espèce  si  m  est  pair,  d* espèce 
opposée  si  m  est  impair. 

Si,  quand  on  prend  pour  premier  sommet  un  quelconque  des 
huit  points  a  ou  a',  cette  condition  est  satisfaite,  on  voit  qu'elle 
Test  aussi  quand  on  prend  pour  premier  sommet  tout  autre  de  ces 
huit  points..  Mais  c'est  là  une  propriété  qui  résulte  aisément  de  ce 
fait  bien  connu,  que  la  figure  composée  de  deux  coniques  se 
change  en  elle-même  de  diverses  manières,  par  homographie  el 
par  polaires  réciproques. 

Voici  les  constructions  qui  résultent  de  la  proposition  précé- 
dente : 

i^A  une  conique  Y  on  circonscrit  une  ligne  polygonale  ayant 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE    PONCELET.  SjS 

(n  —  i)  sommels.  Si,  par  ces  sommets  et  par  les  deux  points  de 
contact  des  côtés  extrêmes,  on  peut  mener  une  qonique  X,  il  y  a 
des  polygones,  de  2/i  côtés,  inscrits  dans  X  et  circonscrits  à  Y. 

2^  Dans  une  conique  X,  on  inscrit  une  ligne  polygonale  ayant 
(n  —  i)  côtés 5  on  prend,  en  outre,  les  tangentes  de  X  aux  som- 
mels extrêmes;  s'il  existe  une  conique  Y  tangente  à  ces  (n  -\-  \) 
droites,  il  y  a  des  polygones,  de  an  côtés,  inscrits  dans  X  et  cir- 
conscrits à  Y. 

Ces  deux  constructions,  corrélatives  l'une  de  l'autre,  s'appli- 
quent sans  obstacle  jusqu'à  n  =  4-  Elles  fournissent  donc  les  cas 
du  quadrilatère,  de  l'hexagone  et  de  l'octogone. 

3"  Dans  une  conique  X,  on  inscrit  une  ligne  polygonale  ayant 
{n  —  i)  côtés;  on  prend,  en  outre,  la  tangente  de  X  au  dernier 
sommet;  s'il  existe  une  conique  Y  tangente  à  ces  n  droites  et 
passant,  en  outre,  au  premier  sommet,  il  y  a  des  polygones,  de 
2/1  —  I  côtés,  inscrits  dans  X  et  circonscrits  à  Y. 

Cette  construction  s'applique  jusqu'à  /i=:4  et  fournit  les  cas 
du  triangle,  du  pentagone  et  de  l'heptagone. 

C*est  maintenant  aux  fonctions  elliptiques  que  nous  allons  de- 
mander la  définition  générale  de  la  condition  de  fermeture  pour 
un  nombre  quelconque  de  côtés. 


Représentation  elliptique  des  lignes  polygonales. 

Ainsi  qu'on  Ta  vu  au  Chapitre  IX,  on  peut  considérer  les  para- 
mètres X  et  Xi  comme  égaux  à  pu  etp(wH-U),  u  étant  un  argu- 
ment variable,  U  constant.  De  cette  manière,  les  sommets  succes- 
sifs x_2f  x_i ,  j:,  a?!,  X2j  .  • .  ont  pour  paramètres  les  valeurs  de  la 
fonction  p  pour  les  arguments  u  —  aU,  u — U,  u,  w-hU, 
w  -h  2U,  ....  Les  paramètres  y  y  correspondant  à  x  =  puy  sont 
p(«±iU). 

Les  arguments  des  paramètres  a  sont  zéro  et  les  demi-périodes; 
ceux  des  paramètres  p  sont  ^U  ou  ^U  augmenté  des  demi-pé- 
riodes. Ce  sont  aussi,  en  ordre  inverse,  les  arguments  des  para- 
mètres (x!  et  P'. 

Les  arguments  des  sommets,  sur  les  lignes  polygonales  repliées, 
sont  de  la  forme  w  +  nU  (w  étant  zéro  ou  une  demi-période). 


I 


I>r^  deux  înianaDt?  ci:<«-:*î*js  2.  *'.  qu:  cu'irtt'rî^eiit  rêquation 
douUrriD^Dl  qiiai-iralâ:jue  p.  5i>  .  ont.  sjr  ]ii  njran?,  des  ioterpré- 
Uitionf>  5Împlr?.  <]>e5  deux  inv^iHant^ 

X|  2  3; »•  1|  i;         3] Ij 

2  =    *  ~   =    — = : -. , • 

X, 2-        2j 2,  •  i|  1.         Ij i; 

que  DOQs  a\ODS  en\i>a^ê5  c>:*nime  des  rapf«L*Tt5  anharmooîques, 
Kinl  effectÎTemeot  les  rapf^orts  aoharmoniqucs  des  quatre  points 
commuas  aux  deux  coniques,  coosidêrés.  dans  un  même  ordre, 
soit  sur  X.  soit  sur  ^  . 

La  ^proposition  prouvée  au  Chapitre  précédent,  et  qui  coDsîsIe 
en  ce  que  ces  deux  invariants  déterminent  Téquation  sans  ambi- 
guïté, à  des  substitutions  linéaires  près,  cette  proposition  est  évi- 
dente par  le  mode  de  représentation  actuel.  Etant  pris,  en  eflel, 
quatre  points  à  \oIonté.  il  existe  une  conique  unique  X.  lieu  du 
^'Ommet  d'un  faisceau  dont  les  cùlés  passent  par  ces  points  et  dont 
le  rapport  anharmonique  soit  égal  à  z.  Sembla blement,  la  co- 
nique Y  est  déterminée,  sans  ambiguïté,  par  le  rapport  y-  ^^s 
deux  coniques  déterminent  les  li^'nes  poUgonales  et,  par  suite, 
l'équation  doublement  quadratique. 

On  peut  intervertir  les  rôles  des  variables  .r  et  i\  Les  rapports 
anharinoniques  analogues  à  z  et  à  *'  doivent  reproduire  ces  der- 
niers. Ils  sont  composés  avec  les  paramètres  â'  et  z'.  On  retrouve 
ainsi  cette  proposition  très  connue,  que  le  rapport  anharmoni- 
que des  points  d'intersection,  pris  sur  une  des  coniques,  est  égal 
au  rapport  anharmonique  des  tangentes  communes,  pris  sur 
l'autre. 

InYaiiants  de  fermeture. 

Ia'.s  invariants  de  fermeture  sont  ceux  qui,  égalés  à  zéro,  expri- 
ment la  condition  pour  l'existence  de  polygones  inscrits  dans  X 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE   PONCELET.  875 

el  circonscrits  à  Y.  Ce  sont  des  fonctions  des  deux,  invariants  fon- 
damentaux a,  y.  Nous  les  trouverons  en  exprimant  que  mU  est 
une  période. 

Et,  d*abord,  excluons  le  cas  où  aU  est  une  période;  ce  cas 
correspond  à  la  supposition  que  la  conique  Y  se  réduise  à  un 
point.  Par  cette  supposition,  qui  entraîne  pourpU  Tune  des  va- 
leurs €ij  €2,  ^3,  Y  aurait  Tune  des  valeurs  o,  oo,  i. 

Nous  allons  considérer,  en  premier  lieu,  le  cas  où  4U  est  une 
période.  On  a  vu  (t.  I,  p.  5i)  qu'en  prenant 

<3)  pV  =  tfs-+- V^(ei  — e3)(e,— es), 

on  obtient,  pour  U,  un  quart  de  période.  Avec  cette  valeur  de 
pU,  on  a 

pu  — 

P 


u  —  €1       y    et —  63 


A  cause  des  égalités  (IX,  lo,  i5) 

^  ei  —  e^  ♦  pU  — e, 

il  en  résulte  7.  =  ^^.  C'est  une  forme  élégante  de  la  condition 
pour  le  cas  des  quadrilatères  :  il  y  a  des  quadrilatères  inscrits 
dans  une  conique  X  et  circonscrits  à  une  conique  Y,  quand  le 
rapport  anharmonique  des  points  communs  à  ces  coniques^ 
pris  sur  X,  est  le  carré  du  rapport  anharmonique  de  ces 
mêmes  points^  pris  sur  Y.  C'est  d'ailleurs  une  traduction  im- 
médiate de  la  condition  graphique,  trouvée  plus  haut  :  les  tan- 
gentes de  Y,  en  deux  points  communs  aux  deux  coniques^  doi- 
vent concourir  sur  X. 

Il  y  a  six  valeurs  de  pU,  analogues  à  la  valeur  (3),  et  qui  cor- 
respondent à  des  quarts  de  périodes.  L'égalité  a  =  Y^  n'est  donc 
pas  seule  pour  traduire  la  condition  relative  aux  quadrilatères. 
Au  lieii  de  considérer  les  six  valeurs  de  pU,  nous  pouvons  aussi 
effectuer  le  système  complet  des  six  substitutions,  qui  remplacent 

à  la  fois  a  et  p  par  i  —  a  et  1  —  p,  -  et  tt  »  •  •  •  •  H  naît  de  là  trois 

r 

égalités  seulement,  savoir 

(5)  y'— «  =  o>        Y*""  ^ï  "+"*  =  ®i        ï* — aaY-+-a  =  o. 


376  DEUXlfeMB   PARTIE.    —    APPUCATIONS. 

Les  premiers  membres  de  ces  trois  égalités  constituent  trois 
facteurs  de  la  fonction  ^4(U),  dont  les  racines  sont  les  quarts  de 
périodes  (t.  I,  p.  96).  Nous  allons  former  effectivement  cette 
fonction,  ainsi  que  celle  d'indice  3.  Par  là  on  trouvera  tous  les 
invariants  de  fermeture. 

Par  les  égalités  (4),  on  conclut  e,,  ^2,  ^3,  sauf  un  facteur  arbi- 
bitraire  t,  comme  on  Ta  déjà  vu  au  Chapitre  IX,  et  Ton  a 

Y  —  * 
-.  a(a  —  i) 

/    iT  \       «(ï  — 0 

'^(pU-e3)=     ^'_^    ' 

De  là  résulte,  si  Ton  multiplie  membre  à  membre, 
(6)  ^V.U=-<''^'-'>'<\-'^^ 

et,  si  Ton  différentie,  en  laissant  a  constant,  ainsi  que  t,  ce  qui 
laisse  constants  les  invariants  elliptiques, 

En  différentiant  encore  dans  Tégalité  (6)   et  remplaçant,  au 

//Il 
premier  membre  tj)'U  -t-  par  Texpression  (7),  on  obtient 

Au  moyen  de  Tégalité  (6)  et  de  l'expression  de  TpU,  savoir 

Y  —  a 

nous  obtenons  immédiatement  i3(U),  qui  s'exprime  ainsi  (l.  I, 
p.  93  et  96) 

d'où  résulte 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE   PONGBLET.  877 

Le  développement  du  second  membre  offre  des  réductions,  el 
il  reste 

Pour  calculer  ensuite  ^i(U),  on  a  la  formule 


qui  donne 


^^=p'*U-p'U^.,(U), 


t:«i^4(U)       aa»(a— 1)» 


P, 


P  étant  un  polynôme  entier  dont  le  terme  du  plus  haut  degré  en 
Y  provient  de  la  seconde  partie  — p''U<{^3(U);  c'est  y*.  Revenant 
aux  égalités  (5),  on  en  conclut 

Prenons  maintenant,  comme  au  tome  I  (p.  io3),  les  deux  quan- 
tités (que  Ton  ne  confondra  pas  avec  les  paramètres  des  coniques) 

(9)  ar  =  ^.Jt{;-«,        y  =  ^i^i\ 

en  nous  souvenant  que  ^2  n'est  autre  que  — p'.  Nous  aurons 


(10) 


2>a(a  —  i)7'(y  —  i)* 


y 


«) 


En  résumé,  dans  les  deux  égalités  (10),  a  e/  y  désignent  les 
rapports  anharmoniques  des  quatre  points  communs  à  deux 
coniques  IL  et  Y ^  pris  dans  un  même  ordre  sur  X  et  sur  Y  res- 
pectivement. La  condition  pour  Vexistence  de  polygones  de 
m  côtés ^  inscrits  à  H  et  circonscrits  àY^  est 


X  =  o, 

r  =  0, 

y  —  x  =  o, 

y  —  X  —  y^  =  o, 

{y  —  x){ix-'y)  —  xy^=  o, 

y^{y  ~  ^  — r*)  —  (r  —  ^)'  =  o, 

y^{ry  —  x^—y^)  —  x(y  —  x  —y^  )«  =  o, 

(a:/  —  37»  —  X»  ){y  —  a?)»  —  xy{y  —  a?  —7*)»  =  o, 


Pour  m  — 

3.... 

m  = 

4.... 

m  = 

5.... 

/Il  = 

6.... 

m  — 

7.... 

m  — 

8.... 

m  — 

9.... 

m  = 

10. . . . 

m  = 

II.. . . 

À 


3yS  DEUXIÈME  PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

et  ainsi  de  suite,  conformément  à  la  formule  récurrente  qui  a  été 
démontrée  au  tome  I  (p.  io3). 

Cas  où  les  deux  coniques  sont  tangentes  entre  elles. 

Si  l'on  voulait  considérer  deux  coniques  tangentes  entre  elles, 
on  se  trouverait  dans  le  cas  où  les  fonctions  elliptiques  dégénè- 
rent. Il  est  à  remarquer  que  les  formules  précédentes  s'appliquent 
fort  bien  à  ce  cas  singulier,  comme  on  va  voir. 

Supposant  les  points  ao  et  ai  infiniment  voisins,  on  devra  ad- 
mettre, pour  les  différences  a©  —  a,  et  j3o — Pu  des  arguments 
de  ces  points,  sur  les  deux  coniques,  des  quantités  infiniment  pe- 
tites d'un  même  ordre.  Les  rapports  anharmoniques  a  et  v  sont 
donc  infiniment  petits,  et  leur  rapport  est  une  quantité  finie  c. 
D'après  celle  supposition,  les  formules  (lo)  se  réduisent  ainsi 

(il)  a:  =  — rir~'       y=     3  t  > 

et  les  résultats  ci-dessus  sont  toujours  valables. 

Pour  comprendre  leur  exacte  signification  en  ce  cas,  observons 
que  a  est  le  carré  du  module  des  fonctions  elliptiques,  supposé 
nul  ici.  La  fonction  sn  dégénère  en  la  fonction  sinus  et  l'on  a  [en 
prenant  ).  =  i  dans  l'égalité  (19)  du  tome  I,  p.  24] 

p  U  -  — 


3        sin*U 
D'après  nos  suppositions,  la  formule  (8)  donne,  en  supposant 

T=I, 

-x-^  c 

ipL  = • 

*  I  —  c 

De  ces  deux  égalités  résulte 

c  =  cos*U. 

Les  expressions  (11)  de  x  et^  peuvent  alors  être  écrites  sous  la 

forme 

sin'SU  C0S2U 

2*  sin*U  cos*U  *^        a'cos^U 


CHAPITRE   X.    —   LES   POLYGONES   DE   PONCELET.  879 

On  a  vu  (t.  I,  p.  198)  que  la  fonction  <{^«(U)  s'exprime  par  la 


fonction  d  sous  la  forme 


^'*^    '^       (s'il)'** 


Pour  la  combinaison  y,,,  employée  au  Chapitre  IV  du  tome  I  et 
dont  nous  venons  de  faire  usage,  il  en  résulte 


/i«-4  n«— I 


(la)  T/,(U)  =  a'(/«U)(3'U)    ^    (o'aU)      »    . 

Quand  se  présente  la  dégénérescence  supposée  actuellement,  la 
fonction  <^  se  réduit  à  un  sinus  (t.  I,  p.  i83),  sauf  un  facteur  qui 
disparaît  dans  la  combinaison  (12),  et  Ton  a 


T/»  = 


sin/iU(sinU)    ' 


/»«— 1 


(sin2U)    ' 


Les  deux  quantités  ^  et  ^  ne  sont  autres  que  y'  et  V4^  on  a 
bien  effectivement 

3  _  (sin3U)HsinU)s  _  (sin3U)'  __ 

^^~         (sinaU)»         ~  •2»(sinU)»(cosU)«  ^  ^' 

_  sin4U(sinU)^  _      cosaU      _ 
"^'*  ~       (sinaU)*       ""  a'CcosU)^  ~-^" 

On  voit  donc  que,  pour  le  cas  où  les  coniques  sont  tangentes, 
le  calcul  employé  précédemment  conduit  à  des  résultats  que  l'on 
peut  trouver  directement  par  la  multiplication  des  angles,  et  qui 
peuvent  s'énoncer  ainsi  :  deux  coniques  IL  et  Y  étant  tangentes 
entre  elles,  on  prend  les  rapports  anharmoniques  a,  y  de  leurs 
points  d^ intersection,  comme  précédemment,  en  supposant  ol 
et  Y  infiniment  petits  et  y  l  ol=^  cos^U  ;  la  condition  pour  V exis- 
tence des  polygones  y  de  m  côtés,  inscrits  dans  X  et  circonscrits 
à  Y,  est  alors  sinmU  =  o. 

Il  n'existe  aucune  simplification  nouvelle  pour  le  cas  où  les 
coniques  ont  entre  elles  deux  contacts  séparés,  sont,  comme  on 
dit,  bitangentes.  En  eifet,  on  peut  supposer,  à  la  fois,  ao  —  ai  et 
«3  —  0^2  infiniment  petits  ;  a  et  y  ont  encore  un  rapport  fini,  qui 
constitue  un  invariant  c.  Le  calcul  précédent  s'applique  sans  au- 


38o  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

cunc  modification.  Deux  coniques  bi tangentes  peuvent,  on  le  sait, 
ôlre  considérées,  au  point  de  vue  de  la  géométrie  projective, 
comme  deux  cercles  concentriques.  A  ce  point  de  vue,  le  lien  est 
manifeste  entre  la  condition  d'existence  des  polygones  et  la  multi- 
plication des  angles. 

Les  cas  où  les  coniques  ont  un  contact  du  second  ou  du  troi- 
sième ordre  seront,  tout  à  Theure,  examinés  plus  nettement  par 
un  autre  procédé.  On  doit  prévoir  que,  pour  ces  cas,  l'existence 
des  pol}^gones  est  toujours  impossible  ;  car,  dans  une  telle  figure, 
il  n'y  a  aucun  invariant  absolu. 


Équation  caractéristique. 

Nous  avons,  au  Chapitre  IX,  appelé  équation  caractéristique 
celle  dont  les  racines />,  y,  r  sont  les  trois  quantités  ^(pc  —  e«  ),  etc. 
Par  ces  racines  les  deux  rapports  anharmoniques  a,  y  s'expriment 
ainsi  : 

Ces  deux  égalités  ont  précisément  la  forme  de  celles  qui  servent 
à  exprimer  les  deux  rapports  anharmoniques  a,  y  par  les  racines 
de  l'équation  dite  équation  en  s  dans  la  théorie  analytique  des 
coniques.  Soient  X  =  o,  Y  =  o  les  équations  des  deux  coniques 
en  coordonnées  ponctuelles.  Envisageons ,  dans  le  faisceau 
.çX  4-  Y  =  o  ,  quatre  coniques  caractérisées  par  les  valeurs  Sqj  s^ , 
.V,,  ^3  du  paramètre  5,  et  prenons  la  quantité 

(Sn  —  Si)  (.y.T  —  5i) 

(So  —  Sî)  {S3  —  S1)' 

C'est  le  rapport  anharmonique  des  tangentes  de  ces  quatre  coni- 
ques en  un  quelconque  des  quatre  points  communs.  D'après  cette 
propriété,  prenons  So  =  x>,  de  façon  que  Tune  des  coniques  envi- 
sagées soit  X.  Prenons  ensuite,  pour  5|,  5^,  .Sa,  les  paramètres  au 
moyen  desquels  5X4- Y=o  représente  deux  droites.  Chacune 
des  tangentes  est  alors  une  des  trois  droites  qui  joignent  l'un  des 
quatre  points  aux  trois  autres,  tandis  que  la  première  tangente  est 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE    PONCELET.  38 1 

celle  de  X.  Le  rapport  anharmonique  des  quatre  tangentes  est 
donc  celui  des  quatre  points  sur  la  conique  X. 

Si/?,  q^  r  sont  les  trois  paramètres  dont  il  s'agit,  on  voit  que 
ce  rapport  anharmonique  a  l'expression  donnée  tout  à  l'heure 
pour  a.  Si  l'on  prend  maintenant  5o  =  o  et  encore/?,  y,  r  pour 
Ss ,  ^2}  ^3?  on  a,  de  même,  le  rapport  anharmonique  y  avec  son 
expression  (i3). 

Les  rapports  mutuels  des  quantités  />,  y,  r  sont  seuls  déter- 
minés, parles  égalités  (i3),  en  fonction  de  a,  y.  De  même  aussi 
les  rapports  seuls  des  paramètres  sont  déterminés  par  la  condition 
que  sX-f- Y  =  o  représente  deux  droites;  car  chacun  des  polj^- 
nômes  X  et  Y  est  déterminé  à  un  facteur  près  seulement.  Aussi 
peut-on  conclure  en  disant  :  Soient  X  =  o,  Y  =  o  les  équations 
des  deux  coniques  en  coordonnées  ponctuelles  ;  l'équation  ca- 
ractéristique  a  pour  premier  membre  le  discriminant  de 
sX-hY. 

Cette  proposition,  extrêmement  élégante  et  qui  est  due  à 
M.  Cayley,  peut  encore  être  établie  de  diverses  manières. 

Pour  éviter  toute  confusion,  désignons  les  coordonnées  cou- 
rantes (homogènes)  par  5|,  53,  z^.  Supposons  la  conique  Y  figurée 
par  l'équation 

(ï4)  Y  —  z\  —  2Ziz^  =  o, 

en  sorte  que  l'on  puisse  représenter  les  points  au  moyen  d'un 
paramètre  y  en  posant 

£1  :iy  ::  z^  :  iy^  ::  z^\  i. 
La  tangente  a  pour  équation 

lyzi  —5, —  2/* -53  =  0. 

Prenons  deux  tangentes  répondant  aux  paramètres  j^ et yi.  Les 
coordonnées  du  point  d'intersection  sont  les  suivantes 

(i5)  ^1  :y-^y\  ::  ^1  :  ^yy\  ::  ^3  :  i. 

Supposons  maintenant  les  deux  tangentes  mobiles,  mais  liées 
entre  elles  par  la  condition  de  se  couper  sur  une  conique  X, 
représentée  par  une  équation  du  second  degré  homogène  entre 


382  DEtXlÈlE    P4ITIC.    —    APPUCàTKi5S. 

^1,  ^2»  ^3-  Celle  condilioD  se  irouve  exprimée  si  l'on  remplace, 
dans  Téquation  de  X.  les  coordonnées  par  les  quantilés  propor- 
tionnelles (ij).  Ainsi. 

étant  Téquation  de  \ .  on  aura  l'équation  de  condition  en 
écrivant 

(lO)  X  ^  V  —  »'i,  avv|.  n  =  o. 

Cette  anahse  a  un  lien  évident  avec  celle  qui  a  été  employée 
au  Chapitre  IX.  (p.  339),  ^^  ''^"  voit  immédiatement  comment, 
X  étant  le  paramètre  du  point  d'intersection  sur  X.  on  déduira  la 
relation  doublement  quadratique  entre  x  et  i'.  Mais  c*est  une 
autre  conséquence  que  nous  voulons  atteindre  ici.  Nous  avons 
actuellementréqualion  doublement  quadratique  et  symétrique  (i  6) 
et  nous  savons  (p.  365)  que  l'équation  caractéristique  a  pour 
premier  membre  le  discriminant  de  sX  -f-  {y  — î*i  )*.  Or.  si  l'on 
remplace  y  et  j'i  par  z^^  wj,  ^3,  en  vertu  des  relations  (10), 
X  redevient  le  premier  membre  de  l'équation  de  la  conique  X 
cl  (y — yxf  se  remplace  par 


premier  membre  de  l'équation  de  la  conique  Y.  C'est  donc  bien 
le  discriminant  de  5X  -r  Y  que  nous  retrouvons  ainsi. 


Coniques  ayant  on  contact  du  second  ou  du  troisième  ordre. 

Le  discriminant  se  réduit  à  un  cube  quand  les  coniques  ont 
trois  ou  quatre  points  d'interseclion  confondus  en  un  seul.  Les 
trois  racines  Ci,  e^^  e^  sont  toutes  trois  nulles.  C'est  le  cas  ultime 
de  dégénérescence  pour  les  fonctions  elliptiques,  celui  où  la  fonc- 
tion iu  se  réduit  simplement  à  u.  On  prévoit  donc  que  les  points 
successifs  de  la  ligne  polygonale  seront  caractérisés  parTaddition 
d'une  constante  à  un  certain  paramètre.  Nous  allons  trouver  aisé- 
ment un  tel  résultat. 

Conservant,  pour  Y,  la  forme  d*équation  (i4)'  prenons 

X  =  Y  -1-  2).  Ci^j, 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE    PONCBLET.  383 

(le  façon  qu'il  y  ait  contacl  du  second  ordre  au  point  ^,  =  3<,  =  o. 
L'équation  (i6)  devient  alors 

(17)  (r  ~ri)'  -+-  2^(r-+-ri)  =  <>• 

Résolue  par  rapport  à^i,  elle  donne 

L'équation  différentielle  correspondante  est  donc 

et  l'intégrale  (17)  peut  s'écrire 


=i=v/X»  — 4X7ii:v/Xî  — 4XJ1  =  2X. 

Il  n'y  a  plus  aucune  période.  En  choisissant  les  signes  des  ra- 
dicaux, on  peut  écrire  simplement 


/X»  -  4  Vi  =  y/X*  - 4X7  -4-  aX, 
puis  conclure 

v/X«  — 4X7,,,=  y/X*  — 4X7-+-amX. 

Le  polygone  ne  se  ferme  jamais,  puisque  X  ne  saurait  être  nul. 
Pour  le  cas  d'un  contact  du  troisième  ordre,  on  prendra 

X  =  Y  •—  X^î 
et  l'on  aura 


Autre  méthode. 

Voici  maintenant   une  autre  manière  d'établir  cette  théorie. 
Prenons  l'équation  d'une  conique  X  sous  la  forme 

p         q         r 

De  même  qu'au  Chap.,VIII,  exprimons  les  carrés  des  trois 


384  DEUIlfeUE   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

coordonnées  en  fonction  de  deux  paramètres  s  et  p^^  et  posons 

P(s—p) 


{p-q)(p-r)^  » 


(I«)  '-?  =  — 


,a  _  rjs  —  r)  ^ 

-3  (r-;>)(r-^)P  • 

Pour  traduire  ces   relations   sous  la    forme   elliptique,    nous 
faisons 

(iq)  J['^Lll^  =  ^*' "7/j  =  P^  —  g»  ^  » , 

oe  qui  donne 

-zpç^s-^l^p-^q-hr). 


Nous  désignons  par  U  l'argument  qui  n'pond  à  5  =  o,  en  sorte 
qu'on  a 

/     ^  pU  —  g|  _.  pU  — g»  ^  pU  — <*!  _.__.«. 

Les  expressions  (i8)  des  trois  coordonnées  z^  sonl  comprises 
alors  dans  la  forme 

ce  que,  d'après  le    théorème  d'addition   des  demi-périodes,   on 
peut  encore  écrire 

~^  »»•»  — 


pi     *        |)(U  — wa)  — t'a 

On  reconnaît  ici  l'expression  de  cos^a^,  employée  au  Chapitre  I 
(p.  a)  de  ce  Volume. 

En  extrayant  la  racine  carrée,  nous  pouvons  écrire,  au  lieu  de 
Tégalité  (21),  celle-ci 

(^^)  p-*= ?77û ^ 

comme  on  l'a  fait,  a  l'endroit  cité,  pour  cosa^. 


CHAPITRE   X.    —    LRS   POLYGONES   DE   PONCELET.  385 

Considérons  une  aulre  conique  Y,  dont  nous  pouvons  prendre 
Téquation  sous  la  forme 

Y  =  zf  -+-  zf  -h  z}  =  o. 

Représentons  les  points  de  cette  conique  par  les  égalités  ana- 
logues 

Cette  dernière  peut  être  envisagée  comme  découlant  de  Tana- 
logue  (21)  où  Ton  ferait  U  =  o,  et  où  l'on  prendrait,  pour  z^,  la 
limite  de  ±U5a?  en  sorte  que,  suivant  la  forme  (22)  donnée  à 
Tégalité  (21),  on  a  maintenant 

(23)  -^,z^=  — e 

On  en  déduit 

99 


=  ^vïû^  2^^'~"')^(^"""')^(' ~ 


Cl) 


la  sommation,  au  second  membre,  devant  s'étendre  aux.  trois 
demi-périodes.  Cette  somme  nous  est  connue  (p.  10);  nous  savons 
qu'elle  est  égale  au  double  produit  des  quatre  fonctions 


^(^±^y 


Elle  est  donc  nulle  si  nous  lions  les  deux  arguments  v  et  p'  par  la 
relation  v'  =v±\i.  La  droile  joignant  les  deux  points  est  alors 
tangente  à  la  seconde  conique,  comme  l'exprime  la  relation 

z\  Z\  -+-  z\  Z\  -{-  z'^z^  =  o. 

Voici  donc  démontré  à  nouveau  le  théorème  fondamental.  Pour 
se  bien  convaincre  que  le  mode  actuel  de  représentation  nedififôre 
pas,  au  fond,  de  celui  qu'on  avait  considéré  d'abord,  il  faut  faire 
l'observation  suivante.  Par  les  formules  (22,  a3)  les  coordonnées 
z  et  z'  sont  représentées  comme  des  fonctions  de  v^  doublement 
II.  25 


386  DEUXIÈME  PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

périodiques  de  seconde  espèce,  ayant  chacune  un  seul  pôle.  Mais 
ce  sont  ici  les  fonctions  particulières  dont  les  multiplicateurs 
sont  =t:  I  (t.  I,  p.  234).  Elle  se  changent  en  fonctions  double- 
incnl  périodiques  ordinaires  si  Ton  y  met  22/,  au  lieu  de  v;  ces 
fonctions  ont  alors  quatre  pôles.  C'est  ce  qui  doit  être,  en  efiet, 
quand  on  exprime  les  coordonnées  d^une  conique  en  fonction 
rationnelle  du  second  degré  par  un  paramètre,  et  que  l'on  repré- 
sente ce  paramètre  par  une  fonction  doublement  périodique  à 
deux  pôles.  Si  Ton  met  ainsi  211  et  2u\  au  lieu  de  v  et  r',  sans 
changer  U,  la  relation  entre  les  deux  arguments  variables  devient 
u'  =  w  =ii  jU,  et  Ton  reconnaît  que  U  est  bien  le  même  argument 
qu'on  a  envisagé  jusqu'ici.  Par  les  égalités  (20)  nous  trouvons 
maintenant  encore  que  les  trois  quantités  (ca — pV)  sont  pro- 
portionnelles aux  trois  racines  />,  9,  r  de  l'équation 

ayant  pour  premier  membre  le  discriminant  ^X — Y. 


Autre  expresaion  des  invariants  de  fermeture. 

Soit 

le  déterminant  de  sX.  —  Y,  dont  les  racines  sont  proportionnelles 
aux  trois  quantités  (pU — ea),  ou,  plus  exactement,  ce  discrimi- 
nant divisé  par  celui  de  X.  Considérons  d'abord  un  argument  va- 
riable i',  défini  par  les  égalités  (19).  On  aura 

(24)  T3p'îi;=r.  4F(5),  'Zp9  =  S-U'l' 

Pour  calculer  ^3(^),  nous  pourrions  procéder  comme  nous 
l'avons  déjà  fait  plus  haut  (p.  376).  Afin  de  varier,  observons 
deux  propriétés  caractéristiques  de  àz{u)'  On  a  (t.  I,  p.  96) 

d'où  résulte 

-g  =  I2P»-  3^,p  -  3^3  =  3p'*. 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES  DE   PONGELET.  887 

De  plus,  les  coefficients  de  ^3,  comparé  au  polynôme  général  du 
quatrième  degi^é 

aop*-+-  iaip^-h  6aip^-^  ^a^p  4-  «vi 
sont 

3,    o,     — i^„     — f^s,    — iT^λ 

et  l'invariant  aoa^ —  4^i«8-f-  3aJ  se  réduit  à  zéro.  Ces  deux  pro- 
priétés sont  caractéristiques.  De  la  première  on  déduit 

par  conséquent 

^^1)^3(1;)=  3**  —  kiS^-\-6ktS^  —  i2kzS  -h  const. 

Par  la  seconde  propriété,  on  détermine  cette  constante,  qui  doit 
faire  évanouir  l'invariant  quadratique.  Il  en  résulte 

C'est  en  supposant  5  =  0  que  l'on  voit  i>  se  réduire  à  U.  Ainsi 

On  trouve  tout  aussi  facilement 

(26)  {        /^ 

Les  deux  invariants  de  fermeture  ^,  j^  (9)  ont,  d'après  ces  éga- 
lités, les  expressions  suivantes  : 

2«A5         '        -^  2»  A:} 

Expression  des  invariants  de  fermeture  par  des  déterminants. 

Le  calcul  de  la  condition  pour  l'existence  des  polygones  à  m 
côtés  se  fait,  au  moyen  des  invariants  x^  y,  comme  il  a  été  indi- 
qué précédemment.  C'est  ce  qu'on  a  de  plus  simple  sur  ce  sujet. 
On  ne  saurait  néanmoins  omettre  un  autre  moyen  de  faire  le 


â 


388  Dirxitai  pâetik.  —  appucâtioxs. 

calcul,  infiniment  moins  commode,  mais  extrêmement  élégant.  Il 
a  été  trouvé  par  M.  Carier  et  se  rattache,  de  la  manière  la  plus 
directe,  à  la  théorie  des  fractions  continues,  ainsi  qu^on  le  verra 
dans  un  Chapitre  ultérieur. 

Ce  mo\en  consiste  à  exprimer  la  fonction  *!»«  sous  forme  de  dé- 
terminant, comme  on  Ta  fait  au  tome  I  (p.  ^222)^  mais,  au  lieu  de 
composer  le  déterminant  avec  des  dérivées  prises  par  rapport  à 
Fargument,  on  emploiera  des  dérivées  prises  par  rapport  à  pU. 

La  condition  que  mU  soit  une  période  peut  s*exprimer  sous  la 
forme  suivante  :  il  existe  une  fonction  entière  de  pr  et  p' v  ayant 
la  seule  racine  i*=L\  multiple  d^ordre  i?i.  Cette  fonction  est 
précisément  celle-là  même  qui  est  dénommée  /(f)  à  la  page  224  du 
tome  I,  sauf  les  notations  fi,  r  au  lieu  de  i\  U.  On  peut  la  mettre 

sous  la  forme  M-f-N\'F^5),  M  et  X  étant  des  polynômes  entiers 

par  rapport  à  la  variable  5,  qui  remplace  pw  comme  ^F(5)  rem- 
place p'(i'). 

La  valeur  particulière  U  de  Targumenl  r  répond  à  5  =  o.  L'exis- 
tence de  la  racine  U,  multiple  d'ordre  /?},  exige  donc  que  le  dé- 
veloppement de  M  -I-  Ny'F(5),  suivant  les  puissances  ascendantes 
de  5,  commence  par  un  terme  du  degré  m.  Pour  effectuer  ce  dé- 
veloppement,   nous    prendrons    les    expressions   explicites   des 

polynômes  M  et  N,  el  nous  supposerons  \  F^^s)  développé  ainsi 


(27)  V^F(*)  =PQ-^PKS-^pt5^-^PiS^-T- 

Pour  les  degrés  de  M  et  N,  il  faut  distinguer  deux  cas,  d'après 
cette  condition  que,  s  étant  regardé  comme  du  degré  2  (ainsi  que 

p w),  M  4-  N  \/F(7)  doit  être  du  degré  m. 


i®  m  =  in. 


M  =  ao-+-  ais-ir  a^s^-^. .  .-h  a^j",        N  =  bQ-\-  biS  -\-. .  .-4-  6/,_iJ'«-*. 

La  disparition  des  termes  dont  les  degrés  sont  o,  1,  2,...,/i 
fournit  des  équations  contenant  les  coeflîcienls  de  M.  Pour  les 
termes  suivants,  les  coefficients  de  N  interviennent  seuls  : 

ba-i  Pk        -+-  ^«-3  />*        H-  .  .  .  -+-  bopn-hi  =  O. 


^n-tPa-k-ï  -H  ^/i-3/>/n-î-*-«  •  •-+-  ^oPln-l  =  O. 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES  DE    PONCELET.  889 

2°  m  =  2/i-t-i.   La  forme  de  M  est  la  même,  maïs  N  a  un 
terme  de  plus  bn_iS"^*^  et  les  équations  sont  les  suivantes  : 


àoPn-¥l 
boPn-k-i 


O, 

o, 


^/t-1  Pn-*-i  H-  bn-\Pii-¥t  -+-...-+-  b^pm    =  O. 

Voici  donc  le  résultat  :  ayant  développé  sous  la  forme  (27) 
la  racine  carrée  du  discriminant  de  (5X  —  Y),  on  obtient, 
pour  V existence  des  polynômes  de  2n  côtés,  la  condition 


/>» 

Pk 

•  •      Pn-ht 

/>* 

Pi 

•  •     Pn-i-i 

Pn-ht 

Pn-i-1      ' 

' .     Pin- 

=  0, 


et,  pour  celle  des  polynômes  rfe  (an  -i-  i)  côtés,  la  condition 


Pi 

P^ 

•  •     Pn-^\ 

Pi 

•    m 

Pt. 

•    •                          • 

•  •      Pn-^-l 

•   •              •    •    •    • 

Pn-^l 

Pn-\t      • 

.  .     Pin 

=  o. 


Ainsi,  pour  les  triangles,  la  condition  est  ^2=  o;  pour  les  qua- 
drilatères. p^=o.  On  vérifiera  aisément  la  concordance  de  ces 
conditions  avec  celles  qui  ont  été  trouvées  précédemment. 

La  liaison  avec  la  théorie  des  fractions  continues  est  ici  évidente^ 
mais  nous  réservons  Tétude  de  ces  faits  pour  le  moment  où  nous 
formerons  effectivement  les  fractions  continues  elles-mêmes. 


Sur  une  forme  de  l'intégrale  elliptique  de  première  espèce. 

Par  un  calcul  tout  semblable  à  celui  qui  a  été  fait  au  Chap.  VIII 
(p.  317),  on  déduit  des  égalités  (18) 


p  ypqr  ds  ^ir{ztdzi  —  Z\dzt) 

__  2/? ( Zj dzj  —  Zf dzi )  __  iq{zxdzi —  z^dzi) 
~"  Zi  ""  «, 


3gO  DBUXIÈIB  PARTIE.  —   APPLICATIONS. 

Mettons  les  lettres/*  et  fp  pour  désigner  les  deux  formes  quadra- 
tiques, représentées,  jusqu'à  présent,  par  X  et  Y  : 

.1  -3  -1 

/  = r-  —  H > 

'        p         q         r 

1^=  z\  -^  z]  -h  zl. 

Soient  aussi 

J'-lUTC       -f^-llT,'       '^'-l'ôT,' 

Par  les  relations  (i8),  on  a  "1  =  p^,  et  les  égalités  précédentes 
peuvent  s'écrire 

/  ^(Zfdzi  —  Z\dzf) Ui(z^dzi — z^dz^) 

('28)<  2(zidzi — z^dzi)  ds 


'-''    \/(-;-')(i-)a-) 


On  voit  apparaître,  sous  le  radical,  le  discriminant  de  {sf —  ^). 
Ces  égalités,  obtenues  en  considérant  ainsi  les  formes  quadratiques 
y  et  ^  réduites,  s'étendent  manifestement  à  des  formes  non  ré- 
duiteSy  et  voici  maintenant  comment  on  peut  les  trouver  d'une 
manière  directe. 

Soity.-^o  l'équation  (homogène  en  ;;i,  s^,  r3)d'une  conique. 
On  peut  représenter  les  coordonnées  d'un  point  de  cette  conique 
par  trois  égalités,  telles  que 


m t  a:*  -+-  a  m\  ar  -+-  m",         m%  x*  -h  i  m\  x  -\-  m\ 


*»3 


/Il  8  07* -r  AZ/lj  X  -h  //Ij 


«"  —  '*> 


OÙ  X  est  le  paramètre  et  X  un  coefficient  tout  à  fait  arbitraire.  Ceci 
étant,  les  trois  déterminants,  tels  que  (^arfc, —  3|  rfwa),  s'expri- 
ment ainsi 

5jm5|  —  Zi  ClZf 

dx 
=  2  X*  [(  /?i  1  /?i 2  —  mj  /II',  ) ar* +(  m  I  m\  —  /ii  j  m\  )x-h  m\  m\  —  m\  m\  J . 

Prenons,  d'autre  part,  les  trois  demi-dérivées  partielles  de  y, 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE   PONCELET.  SqI 

par  exemple  /a,  en  y  substituant,  pour  les  coordonnées,  leurs 
expressions  (29).  On  a  ainsi 

/j=X(Aa:«-+-B:r-4-C), 

et  les  coefficients  A,  B,  C  sont  des  constantes,  indépendantes 
de  X.  Les  trois  rapports,  tels  que  -^ — 'f".  *  ^*>  sont  donc  indé- 
pendants de  X.  En  vertu  de  l'équation/ =  o,  qui  entraine  rf/'=  o, 
on  a 

f\  dzx  -h/,  dz^  -+-/,  dz^  =  o, 

/i«i    -H/î^i    -^fzz^    =0; 
d'où  résulte 

,  ^   .  Z\  dz\  —  Z\  dz\  Zi  dzf  —  Zi  dz^  Zi  dz^  —  z^  dz\ 

\fzdx         ~~         X/idx         ~~         X/fdx 

Chacun  de  ces  rapports  a,  pour  termes,  deux  polynômes  du  se- 
cond degré  en  x^  indépendants  de  X.  Comme  d^ailleurs  les  trois 
polynômes  dénominateurs  n'ont  aucun  facteur  commun,  il  faut 
que  les  polynômes  numérateurs  reproduisent  les  dénominateurs, 
sauf  un  facteur  constant.  Ainsi  les  trois  rapports  (3o)  sont  con- 
stants: c'est  ce  qu'on  exprime  habituellement  en  introduisant  trois 
arbitraires  C|,  Cj,  C3,  dénotant  par  (cidz^z^)  le  déterminant 


(3i)  {cidztZi)=z 


Cl  c,         C3 

dzi     dzf   dzi 

Zi  Z%        Zi 


et   disant   que  le  quotient  r- — jA-^ — 7^ — ^    r  ^  ^     est   constant, 

quelles  que  soient  les  arbitraires  C|,  C2,  C3. 

Soit  maintenant  ^  un  polynôme  du  second  degré,  ou  forme 
quadratique,  homogène  en  ^(,  ^29  ^z*  ^^  y  niettant,  pour  les  .3, 
leurs  expressions  (29),  on  obtient  le  produit  de  X^  par  un  poly- 
nôme X,  du  quatrième  degré  en  x.  Il  en  résulte 

(3.)  (Cidz,z,) dx 

(ci/i  -4- Cfft -h C3/8 )  V^       /X 

Voilà  donc  une  nouvelle  forme  des  difTérenlielles  elliptiques  de 
première   espèce.    Cette   différentielle,    qui    figure    au    premier 


392  DECXltlE  PAITIE.    —   APPLICATIOKS. 

membre  (82),  est  prise  tout  le  long  de  la  conique  f^=^o^  c*esl- 
à-dîre  qu'on  y  considère  les  variables  comme  liées  par  réqualion 
f=  o.  Elle  est  indépendante  des  quantités  c;  de  plus,  elle  ne  dé- 
pend que  des  rapports  des  trois  variables.  Enfin  elle  est  mise  sous 
forme  inçariante^  comme  il  est  évident.  Mettre  aussi  sous  forme 
invariante  la  substitution  qui  amène  la  variable  s^  c'est  ce  qui 
n'offre  pas  de  diilGculté  par  les  formules  (18);  on  en  tirera  s 
ainsi 

et  l'on  exprimera  le  second  membre  par  les  invariants  et  covarianU 
de/,  '}.  C'est  là  un  calcul  analogue  à  celui  qui  a  été  fait  au  Cha- 
pitre VIII.  Mais,  pour  qu'on  aperçoive  mieux  le  lien  avec  la  for- 
mule de  duplication  de  M.  Hermite  (IX,  48),  nous  prendrons, 
comme  point  de  départ,  une  identité  entre  des  co variants. 


Sur  les  coTariants  de  deux  coniques. 


Soit/ une  forme  quadratique 

(|ui,  égalée  à  zéro,  représente  une  conique/.  Son  discriminant, 
que  nous  désignerons  par  /lo,  est  le  déterminant  des  coeflicients. 


^0  = 


«11  «11  «13 
«11  «SI  «13 
«13       «13       «33 


les  mineurs  de  ce  déterminant  seront  désignés  par  les  lettres  x  : 

2lI=«ll«3J — «Îj»  3[13=  «I3«12—  «11«13»  •••• 

D'après  les  propriétés  élémentaires  des  déterminants  :  1°  le  dé- 
terminant analogue,  formé  avec  les  a,  est  égal  au  carré  de  /i©  : 


«11 

«11 

«13 

K- 

«Il 

«11 

«13 

«18 

«13 

«38 

CHAPITRE    X.    —   LES   POLYGONES   DE   PONCELET.  SgS 

2°  les  mineurs  de  ce  dernier  reproduisent  les  coefficients  primi- 
tifs, multipliés  par  h^. 

(33)       Ao^ti  =  Ait>33 — «la»         ^o«î3  =  «i8«n — *tl«tJ>         

En  désignant  par  ^i,  ^29  Ss  l^s  coefficients  de  Péquation  d'une 
droite 

on  sait,  par  les  éléments,  que  la  forme 

égalée  à  zéro,  représente  la  coniquey*en  coordonnées  tangentielles, 
c'est-à-dire  la  condition  pour  que  la  droite  touche  la  conique. 
Soit  maintenant  une  autre  forme  quadratique 

Le  discriminant  de  5/ —  if  est  un  polynôme  du  troisième  degré 

en  s 

0  =  h^s^  —  Al 5* -H  his—  Aj: 

le  premier  coefficient  est  le  discriminant  /t©  de/*,  le  dernier  A3 
est  le  discriminant  de  i/.  Les  coefficients  intermédiaires  sont  com- 
posés comme  il  suit 

A|  =  "Ldijbij^        A,=  Zaij^ij, 

la  lettre  ^  étant  employée  pour  représenter  les  mineurs  du  dis- 
criminant de  ^. 

Soit  ^'  la  forme  adjointe  à  ^,  commet  kf,  et  considérons  la 
forme  composée^' —  sf^'.  Son  discriminant  est 

0'  =  a;— a;  j'-4-  a',5'«-  a'j  j'». 

Comme  on  Ta  observé  déjà,  AJ,  et  A,  sont  les  carrés  de  A©  et  A3. 
On  a  aussi,  à  cause  des  égalités  (33), 

A',  =  Ao  S  aij  p/y  =  Ao  Aj,        A,  =  As  2  a/j  btj  =  A3  Ai . 

De  là  résulte 

0'  =  AJ  —  Ao  Al5'-^-  A,Ai5'«—  AJs'». 


3^4  DCCXIÈIB  PâITIE.    —    APPLICATIONS. 

Si  Ton  pose 
il  vienl 

en  sorte  qu'à  chaque  racine  5  de  o  correspond  la  racine  ~-  de  3'. 

Pour  une  telle   racine,  sf —  i  =  o   représente   deux   droites  et 
f — s'^'=  o  deux  points. 

Prenons  maintenant  l'équation  de  la  conique^^  —  s'^'  en  coor- 
données ponctuelles;  son  premier  membre  est 

(34)  /io/-*'?-^*'*>ij'M*»' 

s  étant  une  forme  nouvelle  dont  voici  les  coefficients  : 

V    =   *-  A/y  5|  Zj\ 

Aij=  3tii3n-T-  2is3i3 —  3{j^ii —  «H  pjj.         

Reprenons  l'expression  (34),  remplaçons  5'  par  -—-  et  concluons 
que  la  forme 

s 

devient  un  carré  si  Ton  y  met,  au  lieu  de  5,  une  quelconque  des 
racines/?,  q,  r  de  0.  Soient  donc 

r 

(3>)  (?-^V-/'o7•^'-Q^ 

les  équations  P  =  o,  Q  =  o,  R  =  o  représentent  les  trois  côtés  du 
triangle  conjugué  commun  aux  deux  coniques^  et  6.  L'ensemble 


(•)  Il  en  résulte  que  9*— 4^,^,/+  =  o  représente  les  quatre  tangentes  com- 
munes à/et  ij/y  et  que  la  conique  9  —  0  coupe  les  deux  coniques  /et  ^  aux  points 
de  contact  de  ces  tangentes.  Cette  propriété,  bien  connue,  sera  invoquée  plu» 
loin. 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE   PONCELET.  SqS 

de  CCS  trois  côtés  est  représenté  aussi  par  révanouissement  du 

jacobien 

/i    /«    /j 
D  =    <];,     ^,     ^3 

<pi       <pi       <p3 

Effectivement,  en  multipliant  ce  déterminant  par  celui  qui  est 
formé  des  coefficients  des  premiers  membres  (35),  on  obtient  le 
jacobien  de  P^,  Q^,  R^,  c'est-à-dire  PQR  multiplié  par  le  déter- 
minant des  coefficients  des  trois  polynômes  du  premier  degré  P, 
Q,  R.  Par  conséquent,  sauf  un  facteur  constant,  on  a 


(36) 


I>*  =  IJ(?  -  T-^~  ^''^)  ^'  =  P^  ^'  '•)' 


le  produit,  indiqué  par  II,  s'appliquant  aux  trois  racines  de  2. 
Pour  s'assurer  qu'effectivement  Tégalité  a  lieu,  telle  qu'on  vient  de 
récrire,  il  suffit  d'envisager  un  point  commun  aux  deux  coniques 
/  et  r^.  En  supposant  ce  point  au  sommet  ^,  =  ^2=  o  du  triangle 
de  référence,  on  aura  «33=  633=  o,  d'où  résulte 


«11  = 
Pii  = 


a 


SS) 


— y»« 


A33 


«n  =  —  «îj»         «it 

Pît  =  -^Î3,  Plî 

(«13^13— «jj^ia)*' 


^J3^t3» 
^t8^t3» 


Par  conséquent,  en  ce  point, 

^  ^  //■4'.-/.4'.y. 

Or,  en  un  point  où  y  et  ^  s'évanouissent,  on  a 

/t-5l-^A^J-+-/3^3  =0, 

et,  par  conséquent, 

Zi  Z\  z^ 


D 

? 


Donc  enfin,  en  un  tel  point, 


( 


ou  0^:=  ç',  comme  le  veut  l'égalité  (36). 


396  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Quand  on  suppose/-^  o,  le  second  membre  se  réduit  au  produit 
des  trois  binômes,  tels  que  (cp — />/2o^)«  Comme  3  est  le  produit 
des  trois  binômes  tels  que  (s — /?),  on  a  ainsi 

(3;)  pour    /  =  o        cl        5  =  t^,  D»=AJd;«8. 

L'égalité  (36),  étant  développée,  prend  la  forme 
(38)1  ^'=?'-(^«/-^^i '!')?'-+- [^i^»/'-^^*^o<'*+^^i^»-^'^oA3)/4']? 

Nous  aurons  encore  à  utiliser  une  autre  propriété  qui  résulte 
aisément  des  mêmes  considérations. 

Désignons,  en  général,  par/:'  une  polaire 

oti/i ,  /q,  /^  contiennent  les  coordonnées  z.  Abréviativement  aussi 
mettons/(5),  J{2^)  pour  désigner  la  formel  avec  les  coordonnées 
z  ou  zf.  Envisageons  la  combinaison 

(39)  (/V)  =  ^/i^î'-A-)H^')-A-')H^\ 

qui  pourra  être  composée  aussi  avec  une  seule  forme 

(4o)  h(//)  =  (rz)'-A-)A-)' 

Si  on  la  compose  ainsi  avec  une  forme  carrée,  on  obtient  zéro 
pour  résultat.  Prenons  donc  Tun  quelconque  des  trois  carrés  (35) 
et  concluons  que  Ton  a 

quand  on  met  pour  s  Tune  quelconque  des  trois  racines  />,  y,  /•. 
De  là,  trois  identités  que  voici 

(4o)  hi(//)-\-hi(^^)=2{^r^), 

Nous  aurons  à  employer  la  première. 


CHAPITRE   X.   —    LES   POLYGONES   DE  PONCELET.  897 


Formules  de  duplication. 

En  supposant  >3|,  ^2,  z^  variables  d'une  manière  quelconque, 
nous  avons 

?  =  ?1  -Si  H-  ?1  «J-+-  ?8-«J,  'l'  =  'l'i  «I  H-  'l'i'Sj  -h  ^Z^i, 

(çpj  ^,  —  <p,  ^,  )(^,  cf^,  —  ^j  dzi  ). 


Nous  pouvons  écrire  cette  dernière  quantité  sous  la  forme 

(40  \(^d^  —  od^)  =  {c\,  dzf.  Zi), 

comme  nous  avons  fait  précédemment  pour  le  déterminant  (3 1). 
Les  quantités  c'  sont  ici  ^2^3  —  fs'j'i»  •  •  •>  et  la  quantité  corres- 
pondante (c',/i -H  C2/2-I- Cj/3)  n'est  autre  que  — D.  Supposons 
maintenant  les  variables  assujetties  à  la  condition  y=  o.  La  diffé- 
rentielle (32)  est  indépendante  des  quantités  c.  On  y  peut  donc, 
sans  la  changer,  mettre  les  c'  au  lieu  des  c;  on  a,  de  la  sorte, 
d'après  (40» 

(f^)  (Cj.dzi.Zi)  _       I  ^do-^t^d^ 

Si  Ton  pose  maintenant 

on  obtient,  d'après  l'égalité  (37), 

(ct.  dz^,  ^j)  _,    T  ds 


(44) 


(ci/iH-c,/,-4-C3/3)v^  ^  /Ao«'— At*'-+-^j*  — A3 


L'égalité  (43)  constitue  l'expression  de  s  par  des  covariants, 
dont  il  a  été  parlé  (p.  392).  D'après  les  relations  (19),  où  Ton 
prendra,  pour  simplifier,  t=4Ao)  le  second  membre  (44)  est 


398  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

égal  à  ^dç.  Puisque  (^  est  le  double  de  Targument  u^  on  voit  que 
Téquation  difTérentielle 

(45)  du  =  (Ci'dz,.z,) 

(ci/i-h  c,/,-h  c,/,)  v^j' 

définit  précisément  ce  même  argument  u  dont  il  a  été  question 
jusqu'à  présent.  C'est,  au  reste,  ce  qui  résulte  aussi  de  ce  faitque, 
si  on  le  suppose  nul  en  Tun  des  points  ^  =  o,  il  est  égal  à  une 
demi-période  en  chacun  des  trois  autres  points  analogues.  Ceci 
supposé,  l'argument  211  est  égal  à  une  période  quand  5  est  in- 
fini (43).  L'égalité  (44)  donnant 

(46)  9.du=-—=:  ^^ 


^h^s^ —  Al  j'-h  Aj5  —  Aj 
on  en  conclut 

(47)  5=  ^(4p2tt-+--iAi). 

La  ressemblance  de  cette  analyse  avec  celle  qui  a  suggéré  à 
M.  Hermite  la  formule  de  duplication  (IX,  48),  indique  suffisam- 
ment une  autre  voie  par  où  l'on  parviendrait  encore  à  ces  ré- 
sultats. 

En  supposant  les  z  exprimés  par  un  paramètre  x  (29),  on  ob- 
tient, pour  ^j^,  un  polynôme  du  quatrième  degré  X.  En  même 
temps,  cp  devient  aussi  un  tel  polynôme,  et  il  est  visible  que 
cp  +  ^/ii  ^  doit  se  changer  en  le  hessien  de  X,  tandis  qu'en  même 
temps  D  reproduit  le  covariant  T  (*).  Un  autre  moyen  s'offre  en- 
core. En  définissant  U  par  la  différentielle  (45)  intégrée  le  long 
de  la  conique  y  entre  deux  points  z!  et  z,  il  y  aura  lieu  de  cher- 
cher l'expression  de  pU,  comme  on  l'a  fait  au  Chapitre  IX 
(p.  359),  et  la  formule  (47)  devra  en  résulter.  Cette  recherche  est 
rejelée  à  la  fin  du  Chapitre. 

Les  égalités  (4^)  et  (47)  nous  donnent 

(48)  piii  =  ~^^ |-î-^. 


(')  Voir  à  ce  sujet  un  Mémoire  de  M.  Li!idemax!i,  intitulé  :  Sur  une  représen- 
tation géométrique  des  covariants  des  formes  binaires  {Bulletin  de  la  So- 
ciété mathématique,  t.  V|  p.  3i3,  et  t.  VI,  p.  19.5). 


CHAPITRE  X.    —    LES   POLYGONES   DE   PONGELET.  899 

En  difTéren liant,  nous  obtenons  , 

2  P  2  U  du  =   - i— : ' ^ 

OU,  diaprés  les  égalités  (4^)  4^)) 

(49)  p'2U=—- 


Calculons  encore  p".  Les  égalités  (46,  47)  nous  donnent 

^p':Ludu  =  \hodSj 
p'^'AU  =  iV^5(^*'—  his*-h  hts  —  As). 

De  là,  par  difTérentiation  dans  la  dernière,  résulte 

p'2a  =  J  Ao(3Ao**— 2A15-H  Aj), 

c'est-à-dire,  suivant  (43), 

(5o)  p''9.a=  g^,(©*-|AiÇ'!'-+-iAoA,^^*). 

Nous  reviendrons,  un  peu  plus  loin,  sur  ces  formules  de  dupli- 
cation. Il  faut  actuellement  observer  que  la  définition  (45)  ne  fait 
pas  intervenir  la  conique  ^  elle-même,  mais  seulement  les  quatre 
points  où  elle  rencontre  la  conique  /.  Effectivement,  comme  dans 
la  difi'érentielle  on  suppose  /==  o,  on  peut,  sans  changement,  y 
remplacer  <j^  par  ^  +  X/.  L'argument  u  est,  comme  on  dit,  un 
combinant  du  faisceau  ^  4-Xy.  Dans  la  théorie  des  polygones  de 
Poncelet,  il  faut  encore  définir  Targument  U.  Nous  savons  déjà 
que  c'est  la  valeurde  l'argument  awpour  s=  o  [éq.  (19)  et  (ao)]. 
C'est  ce  qu'on  retrouve  facilement  ici  par  l'égalité  (43),  où  l'on 
voit  que  s  est  nul  au  point  de  contact  de  /  avec  chaque  tangente 
commune  (p.  3g4,  en  note).  Les  arguments  u  de  ces  points  de 
contact  sont^U,  sauf  des  demi-périodes.  L'argument  U  est  donc 
bien  la  valeur  àe  2U  pour  ^  =  o. 

Nous  venons  de  considérer  les  fonctions  elliptiques  comme  des 
combinants  du  faisceau  de  coniques,  en  faisant  varier  seulement 
la  conique  ^.  II  est  naturel  d'étendre  cette  notion  et  de  faire  va- 
rier aussi  la  conique  /.  Pour  ce  but,  il  nous  faut  dire  quelques 
mots  des  combinants. 


400  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 


Combinants  d'un  faisceau  de  coniques. 
Au  lieu  dey  et  ^y  on  considère  F  et  W,  en  posant 

/>,  />',  q^  q'  étant  des  constantes  quelconques.  On  a  alors 

s  =  — ^-,- 

^q-q 

Soit  Ho  S'  —  H|  S2  +  Ha  S  —  Ha  le  discriminant  de  (SF  —  W)  ; 
il  reproduit  celui  de  (s/ —  '}),  multiplié  par  (q' —  S^r)'.  On  a  donc 

HoS'— IIiS«-hH,S  — H3=     Ao(S/>  — />')'-+- /*i(Sj»— y )«(Sy  — y') 

à,{Sq-q')^-\-h,(Sp~-p')  (Sç-q')^, 


Par  là  sont  déterminés  les  nouveaux  coeflGcients  H,  qu^il  n'est  pas 
nécessaire  de  développer. 

Le  nouveau  covariant  ^,  qui  remplace  es,  est  composé  linéaire- 
ment avec  <p,  y,  ^l  soit  Acp+  Bf-{-C^  son  expression.  D'après 
Texpression  de  D  sous  forme  de  déterminant,  on  voit  que  D  se 
reproduit  multiplié  par  A(/>5r' — qp')-  Mais,  dans  Tidentité  (38), 
le  terme  en  4>'  seul  reproduit  un  terme  en  cp',  et  ce  terme  est  af- 
fecté du  coefficient  A^  ;  on  a  donc 

A«(/>y'-y/)«=A3; 
d'où  résulte 

^  =  (pq'-qp'y' 

Ainsi,  D  se  reproduit  multiplié  par  (pq' — 7/>')'î  c'est  la  seule 
conséquence  qui  nous  importe  ici.  Mais  on  verra  tout  à  Theure 
aussi  quels  sont  les  coefficients  B  et  C. 

D'une  manière  générale,  on  posera,  pour  un  polynôme  P  du 
degré  n  en  ^i,  ^2?  ^zy 

P  _  '  ^P  P  _  '  ^P  p        ^  àP 

n  ozi  n  OZi  n  ozi 

comme  on  Ta  fait  déjà  pour/,  <p,  ^,  où  n  était  égal  à  2. 


CHAPITRE   X.    —    LBS   POLYGONES    DE  PONCELET.  ^Oï 

Supposons  que  ce  polynôme  P  soit  exprimé,  comme  l'est  D*, 
par  une  fonction  de/,  <p,  <j^,  à  coefficients  constants,  homogène  et 
du  degré  m,  en  sorte  que  l'on  ait  n  =  2m.  Formons  le  détermi- 
nant (/i.  ^2-  Ps)'  Soit 

on  aura  manifestement 

2m(/,.^;,.  P3)  =  i:2Yc/V?^"'(/i. 'I^i.  Ta), 
OU  bien 

Ainsi,  le  déterminant  (/|.  ^2»  Ps)  s'obtient  en  multipliant  par 
—  D  la  dérivée  partielle  de  P,  prise  par  rapport  à  cp  considérée 

comme  une  variable. 

Appliquons  ce  résultat  à  D*,  pour  lequel  on  a  m  =  3,  et  obser- 
vons que  (D^)i  est  égal  à  DDi  ;  nous  aurons,  d'après  l'expres- 
sion (38)  de  DS 

(  E  =  (/t.  ^,.  D3)  =  ?*-  lihi/-^  ht^)o 

C'est  un  nouveau  combinant,  qui  se  multiplie  pdiT  (pq' — ÇP^Yj 
quand  on  change  /et  <j^  en  F  et  W. 

Appliquons  ce  même  résultat  à  E  et  nous  aurons 


g =  ^^iinij-hhi^). 


C'est  encore   un  combinant,  qui  se  reproduit  multiplié  par 
{pq'  —  Çp'y-  On  a  donc 

*-i(H,F-+-HiV)  =  (/>^'-^/>')M?-l(A./^-/*i'^)], 

égalité  qui  fait  connaître  explicitement  4>,  comme  on  l'annonçait 
tout  à  l'heure. 


Fonctions  elliptiques  sous  forme  de  combinants. 

Imaginons  que  nous  ayons  défini  l'argument  elliptique  ;/,  non 
plus  au  moyen  de  la  conique/,  mais  au  moyen  d'une  conique  quel- 
II.  26 


402  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

conque  F  du  faisceau.  Soit  ainsi 

(c^F, -+.c,F,-+.c,F,)v/v' 


du  = 


Celle  difTérenlielle  esl  considérée  le  long  de  la  conique  F  =  o, 
el  u  a  la  valeur  iniliale  zéro  en  un  des  points  fixes  du  faisceau, 
toujours  le  même.  On  aura  Tégalité  analogue  à  (48))  savoir  : 


}û2u= = — - —  : 


mais,  puisque  F  esl  supposé  nul,  on  peut  écrire  aussi 

I  *- J(H,VH-n,F) 


piu  = 


4  ^^ 


Le  numérateur  étant  un  combinant,  nous  pouvons  écrire  celte 
égalité  sous  la  forme 


(/>7' 


zr^-Fjt  p2M  =  ?-iA,4.  —  i  A,/. 


Semblablement,  dans  Tégalité  analogue  à  (49)?  D  se  reprodui- 
sant multiplié  par  {pq'  —  gp'Y,  on  a  aussi 


t:v — ;;;?    ^  2a  =  — 2D. 


Écrivons  Tidentité  (38)  sous  la  forme  suivante  : 
D«  =  ^3  —  K, <p»  -t-  Kî^  —  K3  =  .f  (o), 

K,  =  hji^p  +  h^h^^^  -t-  (/i,/ii  —  3/13/10)/'!', 
ot  posons 


les  expressions  de  p2u  el  p'^u  prennent  la  forme 

Tp2W  =  «p  —  ïKi,  ''Jp'^2U  =  4  J'(?), 


CHAPITRE   X.    —   LES   POLYGONES  DE   PONCELET.  4o3 

toutes  semblables,  dans  Taspect,  aux  expressions  (a4)  àe  pi> 
et  p'^i^'  La  lettre  ç  remplace  s.  La  signification  des  lettres  est,  de 
part  et  d'autre,  bien  difilérente  cependant  ;  les  coefficients  du  po- 
Ij^nôme  ^  et  la  quantité  t  sont  ici  des  quantités  variables.  Malgré 
cette  difilérence,  toutes  les  autres  fonctions  elliptiques  se  composent 
encore  ici  par  des  formules  toutes  pareilles  à  celles  qu'on  a  trou- 
vées dans  le  premier  cas.  Prenons,  par  exemple,  p"2u.  Dans  son 
expression  (5o),  on  reconnaît  le  combinant  E  (5i),  où  l'on  a  fait 
F  =  o.  On  a  donc  maintenant 

T'p*2tt=  6E. 

Mais,  d'après  la  manière  même  dont  on  a  formé  E,  on  a  aussi 
Par  conséquent, 
exactement  comme  les  expressions  (2^)  de  p^f  ei  p'ç  donnent 

C'en  est  assez  pour  que  l'on  déduise  de  là,  par  analogie  avec  les 
égalités  (26,  26),  celles-ci  : 

Soient  maintenant,  comme  plus  haut  (9), 

nous  avons  pour  ces  fonctions  les  expressions  suivantes  (^2  étant 
égal  à  —  p')  : 

XrJ  j  -,  <JJ 

2«^*  2*^» 

Par  leur  moyen,  on  pourra  calculer  une  quelconque  des  fonc- 
tions (t.  I,  p.  102) 

Y»(2a)  =  4/«(2a)^/,(2a)      '   , 


4o4  DEUXIÈME  PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

d'après  les  formules  récurrentes  déjà  employées  dans  ce  Chapitre. 
Toutes  ces  fonctions  nous  sont  donc  dès  maintenant  connues  sous 
forme  de  combinants  absolus.  Chacune  d'elles  est,  par  nos  for- 
mules, déterminée  en  tout  point  du  plan ,  et  leur  expression  est  in- 
dépendante des  deux  coniques  particulières/^  <!/,  qu'on  a  choisies 
dans  le  faisceau. 

Ici  se  présente  tout  naturellement  la  considération  du  lieu  géo- 
métrique défini  par  Téquation  ^„(2£/)  =  o.  Nous  devons  donner 
de  ce  lieu  géométrique  une  définition  indépendante  des  fonctions 
elliptiques  et  mettre  en  lumière  un  fait  bien  remarquable  :  ce  lieu 
se  décompose  en  plusieurs  lignes  distinctes,  comme  déjà  nous  le 
voyons  à  regard  du  lieu  ^}^2(2w)  =  o.  Effectivement,  t|/a  n'étant 
autre  que  p',  ce  lieu  est  défini  par  D  =  o;  il  se  compose  des  trois 
côtés  du  triangle  conjugué,  commun  à  toutes  les  coniques  du 
faisceau. 


Représentation  elliptique  des  points  d'un  plan. 

Nous  supposons  donnés,  dans  le  plan,  quatre  points  fixes  ocq, 
ai  y  a2,  as,  pivots  du  faisceau,  et  nous  affectons  à  chacun  d'eux, 
pour  argument,  une  demi-période,  y  compris  zéro.  Soient,  pour 
fixer  les  idées,  o,  C0|,  toa,  W3  les  arguments  respectifs  de  a©)  «i, 
a2,  as,  dans  cet  ordre.  L'invariant  absolu  ou  module  des  fonc- 
tions elliptiques  doit  être  d'ailleurs  considéré  comme  variable,  en 
sorte  que,  pour  chaque  point  du  plan,  il  y  aura  un  module  et  un 
argument,  servant  de  coordonnées. 

Soit  z  un  point  du  plan.  Envisageons  la  conique  /  du  faisceau 
qui  passe  par  ce  point.  Le  rapport  anharmonique  a  des  quatre 
points  a,  sur  cette  conique,  définit  l'invariant  absolu  (4)  des 
fonctions  elliptiques.  En  supprimant  la  conique,  nous  avons, 
pour  a,  le  rapport  anharmonique  du  faisceau  de  droites,  ayant  son 
sommet  au  point  z,  et  passant  par  les  quatre  points  a. 

La  fonction  pu  est  alors,  pour  les  divers  points  de  la  conique  y, 
un  paramètre  correspondant  uniformément  aux  divers  points  de 
cette  courbe,  et  prenant  les  valeurs  oc,  e^ ,  Co,  e^  aux  quatre  points  a. 
En  désignant  par  y  le  rapport  anharmonique  du  faisceau  de  quatre 
droites  dont  a©  est  le  sommet  et  qui  passent  par  z^  a,,  a2,  as,  on 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE   PONCBLET.  4o5 

a  donc 


T 

_pu- 
pu- 

-et 

«3  — 
«3  — 

et 
ex 

a  = 

<Î3- 

-ei 

en  même  temps  que 

a  = 

^3  — «I 

Voilà  donc  les  fonctions  elliptiques  et  l'argument  définis,  pour 
chaque  point  du  plan,  par  les  rapports  anharmoniques  de  deux 
faisceaux  de  droites.  Il  s*agit  maintenant  de  reconnaître  la  pro- 
priété géométrique  des  points  qui  répondent  à  des  parties  ali- 
quotes  de  périodes. 

Joignons  le  point  z  au  point  ao  et  envisageons  la  conique  ^ 
du  faisceau  qui  a  cette  droite  clqZ  pour  tangente.  Pour  cette  couple 
de  coniques /et  ^,  l'argument  u  du  point  z  coïncide  avec  l'argu- 
ment dénommé  précédemment  U. 

Voici  donc  la  propriété  géométrique  de  tout  point  z  dont  l'ar- 
gument u  est  une  m**-'"*  partie  de  période  :  si  y  par  z^  on  mène 
une  conique  f  du  faisceau  et  que,  tangentiellement  à  a©  z,  on 
prenne  une  autre  conique  ^  du  faisceau,  il  existe  des  poly^ 
gones  de  m  côtés,  inscrits  dansf  et  circonscrits  à  ^. 

Pour  chaque  entier  m,  il  y  a  un  lieu  du  point  z\  c'est  ce  lieu 
qui  doit  être  examiné.  Mais  il  est  bon  de  s'arrêter  un  instant  sur 
une  conséquence  du  mode  actuel,  employé  pour  représenter  les 
fonctions  elliptiques. 

Multiplication  des  arguments  par  2. 

Un  point  z  du  plan  représentant  un  module  et  un  argument 
elliptique,  il  s'agit  de  trouver  le  point  y  qui  représente  le  même 
module  et  l'argument  double. 

Pour  cet  objet,  nous  avons  une  construction  :  considérer  les 
coniques /et  ^,  comme  on  vient  de  le  dire,  puis  mener  du  points 
à  la  conique  tj^  la  seconde  tangente,  prendre  le  second  point  d'in- 
tersection de  cette  tangente  avec/:  c'est  le  point  y  demandé. 
C'est  cette  construction  que  nous  devons  réduire  en  formules. 

Pour  triangle  de  référence,  nous  choisissons  le  triangle  con- 
jugué du  faisceau;  nous  affectons  aux  quatre  points  a  les  coor- 


4o6  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

données  :;,  =  i ,  Z2  =  àzi^  z^=z±i  et  choisissons  les  signes  plus 
pour  le  poinl  ao.  En  désignant  par  x  les  coordonnées  courantes, 
on  a,  comme  on  s'en  assurera  aisément,  les  formes  suivantes  pour 
les  équations  des  coniques /et  ^, 

'^  =  (5î—  Z3)X\  -+-(^3  —Zi)xl-^'{Zi  —  Zf)xl   t=0. 

Le  point  de  contact  x  de  la  seconde  tangente,  menée  du  point  z 
à  la  conique  ^^  a  pour  coordonnées 

Xi  =  ZfZi  —  ZiZf  —  -«1^3» 

(54)  \  Xi  =  ZiZi—ZiZz  —  ZfZi, 

X^  =  ZiZf  —  Z^Zi  —  Z^Zi» 

Enfin,  le  second  point  y  où  cette  tangente  coupe  la  conique  / 
a  les  coordonnées 

11' .     —^     "^  î    T  ï    —    ^  î    y  î    —    ^  *    ^  • 
yl  —  ^J*3  —  '*'!'*»  *'l^3ï 
V.   -î  ^î  -t  Z'  "^   -* 
yî  —  *'iZ^  —  ^t^3       '**i'^if 
Z3  =  Z}Z\  —  ZIZ}  — -5Î-5Î. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  la  démonstration  de  ces  for- 
mules, que  chacun  pourra  vérifier  sans  peine  par  les  procédés  de 
la  Géométrie  analytique.  On  reconnaîtra  aussi  qu'à  chaque  point^ 
correspondent  quatre  points  ^,  comme  cela  doit  être,  puisqu^en 
passant  de^  à  ;;  on  divise  l'argument  par  le  nombre  a. 

Les  formules  (55)  donnent 

=   -; r =    r —  Ati^f-^ZfZi-i-  >m3>«*i, 

(^l — Zf)Xi  {Zf  —  Z3)Xi  {.Zi—ZijXt 

par  ou  l'on  reconnaît  que  l'équation 

(56)  Aq  =  ZiZt-T-ZiZi-^  ZiZi  =  o 

caractérise  les  points  z  coïncidant  avec  leurs  correspondants^;  ce 
sont  ceux  dont  les  arguments  sont  des  tiers  de  périodes. 

Remarquons  enfin  que  les  trois  droites,  joignant  deux  à  deux 
les  points  ai,  a2,  as,  et  dont  les  équations  sont 

'Sî-+--S3=0,  -53  H- -51=0,  ^i-H^j=0, 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES    DE   PONCELET.  ^OJ 

coupent  une  conique  quelconque  du  faisceau,  chacune  en  deu)c 
de  ces  points  ai,  a2,  as. 

Enfin,  nous  déduisons  des  formules  (55  )  y  i  -hya  =  —  2  5^  s^ , ...  ; 
ce  qui  fait  retrouver  ce  résultat  déjà  connu,  que  le  lieu  des  quarts 
de  périodes  se  compose  des  trois  côtés  du  triangle  de  référence. 

Multiplication  des  arguments  par  un  nombre  quelconque. 
Ces  éléments  suffisent  pour  construire  les  deux  fonctions 

(57)  ^  =  YÎ(u)=      ^.(,^)     >         J-  =  Ï4(u)=     ^,^^^^    . 

Nous  savons  que  ce  sont  des  fonctions  rationnelles  de  pu  et 
des  invariants.  Ce  sont  donc  ici  des  fonctions  rationnelles  des 
coordonnées  z.  Composons  des  fonctions  rationnelles  de  ces 
coordonnées,  ayant  les  mêmes  racines  et  les  mêmes  pôles,  avec  les 
mêmes  ordres  de  multiplicité.  Ce  seront  les  fonctions  x,  y  sauf 
des  facteurs  constants,  qui  se  détermineront  sans  peine.  D'après 
ces  considérations,  nous  avons 

/53\j,_'        {zxZi-^- Ztz^-^  z^ZxY  sxZtZj 

Ces  fonctions,  en  effet,  homogènes  et  du  degré  zéro,  ne  dépen- 
dent que  du  seul  point  z.  Elles  ont  les  racines  et  les  pôles  de- 
mandés, avec  les  degrés  de  multiplicité  nécessaires;  car,  on  le  re- 
marquera, la  fonction  dénominateur 

{Zx-^-  Zi){Zi-^Zi){z^-\-  Zx) 

admet  chaque  demi-période  pour  racine  double.  Enfin  les  valeurs 
numériques  des  fonctions,  pour  u  =  o,  coïncident  de  part  et 
d'autre.  Les  expressions  (Sj)  donnent,  en  effet,  pour  w  ==  o, 

-  ?!  -  A  -  1. 

tandis  que,  pour  les  quantités  (58),  on  trouve,  en  supposant 
5,  =  ;;2  = -33,  c'est-à-dire  au  point  ao,  les  mêmes  valeurs  numé- 
riques. 


4o8  DEUXIÈUB   PARTIE.    —    APPLICATIONS» 

Au  moyen  des  deux  fonctions  x  et  y,  nous  savons  effectuer  la 
multiplication  de  Targument  par  un  nombre  entier  quelconque. 

Lieu  des  points  dont  les  arguments  sont  des  parties  aliqnotes 

de  périodes. 

D'une  manière  générale,  appelons  Zm  un  point  dont  Targument 
est  la  m*'^'"®  partie  d'une  période.  Nous  connaissons  déjà  le  Heu 
des  points  ^3,  c'est  Ao  (56),  et  celui  des  points  54,  c'est  l'ensemble 
des  trois  côtés  du  triangle  de  référence. 

Le  lieu  des  points  z^  est  formé  par  Tensemble  de  trois  coni- 
ques A|,  A2,  A3,  dont  on  obtient  les  équations  en  égalant  à  zéro 
les  trois  quantités  :r  (54).  C'est  une  conséquence  immédiate  des 
propriétés  que  nous  avons  reconnues  aux  lignes  polygonales  re- 
pliées. Mais  voici  un  autre  moyen. 

Soit l'argument  d'un  pointée*  Les  deux  entiers/! 

et  n'  ne  doivent  pas  être  pairs  tous  deux,  sans  quoi  il  s'agirait 
d'un  point  z^.  Considérons  le  point  dont  l'argument  est  nco  -4-  /l'w'; 
c'est  un  des  points  a/,  mais  non  pas  ao,  comme  on  le  voit  par 
l'observation  faite  sur  n  et  n',  La  différence  entre  les  arguments 

de  ce  point  a<  et  du  point  z^  est r •  Si  donc  on  mené  une 

conique  ^1,  tangente  à  la  droite  cLiZa,  l'argument  correspondant 
U  est  un  tiers  de  période.  Le  point  ^0  ^  donc,  par  rapport  au  point 
a/,  la  même  propriété  que  chaque  point  Z3  par  rapport  au  point  a^. 

Par  le  changement  du  signe  des  coordonnées,  on  échange  les 
quatre  points  a  les  uns  dans  les  autres.  Ce  changement  a  pour 
effet  de  changer  la  conique  Aq  en  l'une  des  coniques  A|,  A2,  Aj. 
La  proposition  est  donc  prouvée. 

On  parvient  encore  au  même  résultat  par  cette  observation  que 
l'on  a,  d'après  les  formules  (55), 

yo'2'^yiyi-+-y3yt  =  AqAj  AjAj. 

Si,  de  même,  dans  A|,  A2,  A3,  on  substitue,  à  la  place  des  z^ 
les  y,  exprimés  par  les  formules  (55),  on  obtient  les  équations  de 
trois  courbes,  composant  le  lieu  des  points  Zi2»  Répétant  cette 
même  substitution,  on  obtient  le  lieu  des  points  Z24,  .... 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE   PONCELET.  4o9 

D'une  manière  générale,  on  voit,  par  les  mêmes  raisonnements, 
que  le  lieu  des  points  -52/1+1  se  compose  d'une  courbe  :  en  trans- 
formant cette  courbe  par  la  substitution  (55),  on  obtient  trois 
nouvelles  courbes,  lieu  des  points  ^4/14.2,  et  l'on  peut  obtenir  les 
mêmes  courbes,  en  changeant,  dans  l'équation  de  la  précédente, 
les  signes  des  coordonnées.  En  répétant  ensuite  la  même  substitu- 
tion (55),  on  obtient  constamment  trois  courbes,  composant  le 
lieu  des  points  Zg„^^,  5|8„+87  •  •  •• 

Pour  les  points  z^,  le  lieu  se  compose  de  trois  lignes  droites  ; 
en  répétant  la  substitution  (55),  on  obtient  toujours  aussi  trois 
courbes  distinctes,  pour  le  lieu  des  points  dont  l'indice  est  une 
puissance  de  2. 

Revenons  maintenant  aux  combinants  rationnels  par  lesquels 
s'expriment  ^^^{^u)^  ^1^4(2  w), . ...  La  fonction i{^;„ (2 1^)  a  pour  racines 
toutes  les  /i^èmc»  parties  de  périodes,  n  étant  un  diviseur  de  2m.  Si 
m  est  impair,  le  lieu,  obtenu  en  égalant  à  zéro  le  combinant  cor- 
respondant, comprend  les  lieux  des  points  Zn  et  ^2/1,  en  tout 
quatre  courbes,  pour  chaque  diviseur  de  n.  Il  se  compose,  au 
total,  de  courbes  distinctes  dont  le  nombre  est  égal  à  quatre  fois 
celui  des  diviseurs  de  m.  Soit  maintenant  m  =  2^m',  m'  étant  im- 
pair. Outre  les  courbes  analogues,  en  nombre  4S/i',  relatives  aux 
di\îseurs  de  m',  nous  aurons  encore  d'autres  courbes,  en  nombre 
3a,  lieux  des  points  dont  les  indices  sont  4^'?  8n',  ...,  2''"*"*n', 
pour  chaque  diviseur  n\  y  compris  l'unité.  En  résumé,  si  l'on  a 
m  =2^ m' y  Fn!  étant  impair,  l'équation  ^m{2ti)  =  o  représente 
des  courbes  dont  le  nombre  est  3a-f- (3a -h  4)S/i',  n'  étant  un 
diviseur  quelconque  de  m\  l'unité  non  comprise.  Si  l'on  a  m  =  a**, 
le  nombre  des  courbes  distinctes  est  seulement  3  a. 

Par  exemple,  le  combinant  #,  est  le  produit  de  quatre  facteurs 
quadratiques  AqAi  A2  A3.  Le  combinant  ^2  est  le  produit  de  trois 
facteurs  du  quatrième  degré:  c'est ^i^2y8*  Les  trois  autres  courbes 
nécessaires  pour  former  le  nombre  six,  exigé  par  l'énoncé  précé- 
dent, sont  les  trois  droites  5,  ^2^3  =  0,  conformément  à  l'éga- 
lité (53). 


4 10  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 


NouTelle  intégration  de  l'équation  d'Eoler. 

En  définissant  la  difTérentielle  de  l'argument  elliptique  au 
moyen  de  l'égalité 

on  peut  refaire,  sous  une  forme  appropriée,  les  théories  qui  ont 
été  exposées  dans  le  Chapitre  précédent. 

D'après  les  égalités  (29),  tout  polynôme  du  second  degré  en 
X  peut  être  remplacé  par  une  fonction  linéaire  et  homogène  des 
coordonnées  Z{,  z^^z^  d'un  point  de  la  conique/*.  Un  polynôme 
doublement  quadratique  et  symétrique  de  deux  paramètres  x^y 
peut  donc  être  remplacé  par  une  fonction  doublement  linéaire  et 
symétrique  des  coordonnées  ^1,  z^y  z^  et  z^y  z,^^  z^  de  deux  points 
pris  sur  cette  conique/.  Une  telle  fonction  est  la  polaire  F^  d'une 
forme  quadratique.  Ainsi  l'intégrale  de  l'équation  d'Euler  peut 
être  présentée  sous  la  forme  F|'=  o,  ce  qui,  en  termes  géomé- 
triques, peut  s'énoncer  ainsi  : 

Une  ligne  polygonale  étant  inscrite  dans  une  conique  et  cir- 
conscrite à  une  autre  conique,  il  existe  une  troisième  conique 
par  rapport  à  laquelle  deux  sommets  consécutifs  quelconques 
sont  conjugués  (*  ). 

C'est  sous  cette  forme  qu'il  s'agit  de  mettre  effectivement  l'in- 
tégrale. L'équation  d'Euler  exprime  que  la  droite  zz!  est  tangente 
à  une  conique  fixe,  faisant  partie  du  faisceau  (/i^).  Soit  i^  —  \f 
le  premier  membre  de  l'équation  de  cette  conique.  La  condition 
de  contact  s'exprime  par  l'égalité 

qui  se  réduit  à 

(*)  C'est  sous  cette  forme  mùme  que  les  polygones  de  Poncelet  ont  été  consi- 
dérés par  M.  Moutard  dans  le  Mémoire  inséré  au  Tome  I  des  Applications  d'Ana- 
lyse  et  de  Géométrie  de  Poncelet  (p.  535).  L'élude  de  ce  Mémoire  ne  saurait 
être  trop  recommandée.  Comme  on  le  dira  dans  l'historique,  à  la  fin  du  Tome  III, 
on  trouve  dans  ce  Mémoire  les  formules  de  la  multiplication  de  l'argument  don- 
nées, pour  la  première  fois,  sous  leur  véritable  forme. 


CHAPITRE   X.    —   LES   POLYGONES   DE   PONGELBT.  4^1 

puisque /(;;)  ei/{z')  sont  nuls.  On  lire  de  là  d'abord  l'intégrale 
(6o)  X  =  ill^l^pilï:)  =  const., 

Jz 

entièrement  équivalente  à  l'intégrale  (34)  du  Chapitre  IX. 

Dans  rintégrale  sous  forme  entière  (Sg),  il  y  a  lieu  de  faire  une 
transformation  toute  semblable  à  celle  qu'au  Chapitre  IX  on  a 
faite  pour  passer  de  l'intégrale  (33)  à  l'intégrale  (39).  Or,  suivant 
la  notation  (39)  du  Chapitre  actuel,  cette  intégrale,  étant  déve- 
loppée, s'écrit  ainsi  : 

i(H)-î^Hi7r-HX«(/r)«  =  o. 

Mais  on  a,  suivant  l'égalité  (4o), 

Ao(H)=2(?/)-^o(,//), 
ce  qui,  en  vertu  des  suppositions y"(2)=  o^  f{z')=-  o,  se  réduit  à 

^o(H)=4?r/r-2^,(/r)«. 

Le  facteur /l'  supprimé,  on  a  donc 

C'est  l'intégrale  cherchée,  sous  la  forme  définitive  (*). 

Si  l'on  prend  le  cas  particulier  où  z  et  z'  coïncident,  une  ra- 
cine \  devient  infinie*,  quant  à  l'autre,  elle  se  réduit  à  t^;  elle 
coïncide  avec  la  variable  s  (48),  envisagée  précédemment. 

NouTelle  expression  de  pu. 
Soit  l'argument  U  défini  par  l'égalité 

(6.)  \}=  r  — <^^'^^>'^'^ — -, 

^z'      (  Ci/i  -h  C,/,  H-  Cs/3  )  ^ 


(*)  Cette  forme  est  inédite;  l'auteur  eu  doit  la  coDuaissance  à  une  bienveil- 
lante communication  de  M.  Gcudelfingeb,  professeur  à  Darmstadt,  qui  a,  le  pre- 
mier, considéré  la  différentielle  elliptique  sous  la  forme  (3a)  et  trouvé  la  formule 
de  duplication  {t^Z il\t^))  y o\t  Journal  fiir  die  reine  undang, Math.,  t.  LXXXIII. 


4 12  DEUXIÈME    PARTIE.   —    APPLICATIONS. 

OÙ  Ton  entend  que  Tintégrale  est  prise,  le  long  de  la  conique/, 
depuis  le  point  ;:'  jusqu'au  point  Zy  le  premier  étant  envisagé 
comme  fîxe. 

La  quantité  \  qui  devient  infinie  quand  z'  coïncide  avec  z  et 
non  autrement,  est  nécessairement  un  binôme  du  premier  degré 
en  pU.  Nous  allons  trouver  ce  binôme. 

Si  Ton  envisage  les  intégrales  a,  i/  analogues  à  (6i),  mais  prises 
depuis  Tun  des  points  où  ^  est  nul,  Tune  jusqu'à  z,  l'autre  jus- 
qu'à z',  U  est  égal  à  w  —  «/';  Tune  des  racines  X  de  Téquation  (5g) 
est  ap{u  —  u')-+-  b.  L'autre  racine  est  ap{u  -+-'/') -h  6;  c'est  ce 
qu'on  voit  immédiatement,  comme  au  Chapitre  IX  pour  Téquation 

analogue,  par  le  changement  du  signe  de  ^<^(z').  Si  maintenant 
on  fait  coïncider  z'  avec  -3,  cette  dernière  racine  devient  ap  2 1£  -+-  b» 
Or  nous  venons  d'observer  que,  dans  ce  cas,  X  coïncide  avec  5,  et 
nous  avons  déjà  trouvé  l'expression  (47)  de  s  par  piu.  Nous 
pouvons  donc  conclure  maintenant  que,  l'argument  U  étant  dé- 
fini  par  Végalité  (61),  on  a 

„ÎT  1  I.    ^ /lo  ^^WJûjïTf^ 

p  u  =  —  7ï  /Il  -H  —  j^, y 

expression  entièrement  analogue  à  celle  qu'on  a  trouvée  au  Cha- 
pitre IX  (p.  359). 


CBAPITRE   XI.   —   LES   COURBES   DU    PREMIER   GENRE.  4^3 


CHAPITRE  XI. 


LES  COURBES  DU  PREMIER  GENRE;  LA  CUBIQUE  PLANE  (•). 


Généralités  sur  le  mode  de  représentation  des  courbes  du  premier  genre.  —  Second 
mode  de  représentation.  —  Propriétés  élémentaires  des  courbes  du  troisième 
degré.  —  Distinction  des  divers  cas,  au  point  de  vue  de  la  réalité.  —  Rapport 
anharmonique  des  tangentes.  —  Nouvelle  forme  de  l'intégrale  elliptique  de 
première  espèce.  —  Expression  elliptique  de  la  première  polaire.  —  Dérivation 
par  rapport  à  l'argument.  —  Expression  elliptique  de  la  seconde  polaire.  — 
Les  fonctions  elliptiques  exprimées  par  des  polaires.  —  Autre  démonstration. 

—  Sur  l'expression  des  covariants  par  des  polaires.  —  Les  fonctions  elliptiques 
exprimées  par  des  covariants.  —  Multiplication  par  3.  —  La  cubique  rapportée 
à  un  triangle  d'inflexions.  —  Expression  des  fonctions  elliptiques  et  des  inva- 
riants. —  Multiplication  de  l'argument.  —  Sur  les  combinants.  —  Biquadra- 
tiquc  gauche.  —  Nouvelle  forme  de  l'intégrale  elliptique  de  première  espèce. 

—  Deux  modes  de  coordonnées  elliptiques  dans  l'espace. 


Généralités  sur  le  mode  de  représentation  des  courbes 

du  premier  genre. 

Soit  une  courbe  plane  du  troisième  degré,  que  Ton  représente 
par  une  équation  entre  des  coordonnées  rectilignes  x^  y^  dont 
Torigine  est  prise  sur  la  courbe.  Si,  dans  cette  équation,  on  pose 
y  =  \x^  on  obtient,  par  disparition  d'un  facteur  x, 

(i)  /3(X)57»  -+-  2/,(X)a:  -t-/i(X)  =  o. 

Chacun  des  coefficients  est  un  polynôme  entier  dont  le  degré 


(*)  A  consulter  :  les  Leçons  de  Clebsch,  pour  la  théorie  des  cubiques  planes; 
pour  celle  de  la  biquadratique  gauche,  un  Mémoire  de  M.  Harnack  :  Ueber  die 
Darstellung  der  Baumcurve  4"  Ordnung  erster  Species  und  ihres  Secanten- 
Systems  durch  doppelt  periodische  Functionen  {Math,  Annalen,  XII,  p.  48). — 
Comme  application  des  théories  de  ce  Chapitre,  nous  recommandons  particuliè- 
rement Tclude  d'un  beau  Mémoire  dû  à  M.  Darboux  :  De  Remploi  des  fonctions 
elliptiques  dans  la  théorie  du  quadrilatère  plan  {Bulletin  des  Sciences  mathé- 
matiqueSf  a*  série,  t.  III,  p.  109). 


4l4  DEUXIÈME  PARTIE.   —   APPLICATIONS. 

est  marqué  par  son  indice.  L'expression  qu'on  en  tire  pour  x  con- 
tient la  seule  irrationnalité  y/F(X)  : 

F{X)=/Î(X)-/,(X)/,(X). 

Le  polynôme  F,  soumis  au  radical,  est  du  quatrième  degré.  Or 

on  sait  que  \  et  \JY  peuvent  être,  à  la  fois,  exprimés  sous  forme 
de  fonctions  elliptiques  d'un  même  argument.  Il  en  est  donc 
ainsi  de  x  et  aussi  de  ^  =  \x.  Par  conséquent,  les  coordonnées 
d'un  point  variable  sur  une  courbe  plane  du  troisième  degré 
peuvent  être  exprimées  par  des  fonctions  elliptiques  d^un  même 
argument. 

Les  racines  de  F  correspondent  aux  tangentes  menées  de  rori- 
gine  à  la  courbe.  Si  la  courbe  a  un  point  double,  deux  racines  de- 
viennent égales  entre  elles  et  le  polynôme  soumis  au  radical  se 
réduit  au  second  degré  :  les  fonctions  elliptiques  dégénèrent. 

On  voit  donc  que  ce  mode  de  représentation  des  coordonnées 
par  des  fonctions  elliptiques  concerne  les  cubiques  sans  point 
double  ou  de  sixième  classe. 

Examinons  la  proposition  réciproque  et,  généralement,  consi- 
dérons deux  fonctions  ellipliqucs  (entendues  comme  au  début  du 
Chapitre  IX)  ayant,  toutes  deux,  les  mêmes  pôles,  en  nombre  n. 
Soient  x^  y  ces  deux  fonctions.  Elles  sont  liées  par  une  équation 
algébrique,  qui  est  du  degré  n  par  rapport  à  chacune  d'elles  sépa- 
rément ;  mais,  comme  elles  ont  les  mêmes  pôles,  l'équation  est 
aussi  du  degré  n  par  rapport  k  x  ei  y  considérés  ensemble.  Elle 
représente  donc  une  courbe  de  ce  degré  n.  On  peut  encore  dire 
que  Kx  4-  B/  4-  C  est  une  fonction  à  n  pôles,  qu'elle  a  donc  n 
racines  et  que,  par  suite,  toute  ligne  droite  coupe  la  courbe  en  n 
points;  ce  qui  conduit  à  la  même  conclusion. 

Pour  préciser  les  courbes  dont  il  s'agit,  nous  allons  considérer 
aussi  leur  équation  en  coordonnées  tangentielles.  A  cet  effet, 
prenons  d'abord  des  coordonnées  homogènes  X|,  x^^  ^3,  au  lieu 
des  coordonnées  cartésiennes  x^  y.  Ces  trois  coordonnées  seront 
proportionnelles  ou,  si  Ton  veut,  égales  à  trois  fonctions  ellip- 
tiques du  même  argument,  ayant  les  mêmes  pôles,  en  nombre  /i. 
Mais  maintenant  ces  pôles  sont  arbitraires  ;  on  peut  les  supposer 
réunis  en  un  seul,  multiple  d'ordre  n.  En   altérant  l'argument 


CHAPITRE  XI.  —  LES  COURBES  DU  PREMIER  GENRE.        4'^ 

d^une  constante,  on  peut  supposer  que  ce  pôle  réponde  à  e/  =  o  ; 
diaprés  quoi,  Ton  a  simplement  trois  équations  de  cette  forme 

(•2)         par/ =  a/-i- ô/pMH- c/p'u-h  . . . -h //p^'»""*^a    («  =  i,a,  3). 

Les  coordonnées  tangentielles  sont  proportionnelles  aux  trois 
déterminants  binaires  formés  avec  les  coordonnées  ponctuelles  et 
leurs  dérivées  premières,  par  exemple 

Dans  ce  déterminant,  le  terme  p(«-2)p(/i-i)  disparaît.  Réduisant 

tous  les  autres  termes  à  la  forme  linéaire  en  pu,  p'Uy  etc (t.  I, 

p.  2o3),  on  obtient 

(4)     p'U  =  A>t-f-BA:pa-hCAp'M-h...  H- L;tp{««-«J  M    (A:  =  1,2,  3), 

expression  toute  semblable  à  celle  des  coordonnées  ponctuelles, 
sauf  changement  de  n  en  2/i. 

Ainsi,  en  général,  la  courbe  représentée  par  V équation  (2), 
en  même  temps  qu^elle  est  de  degré  n,  est  de  la  classe  in. 

D'après  la  théorie  générale  des  points  multiples,  on  doit  con- 
clure que  cette  courbe  a  des  points  doubles  en  nombre  \n{n  —  3). 

Un  tel  point  double,  en  général,  provient  de  deux  valeurs  dif- 
férentes qui,  attribuées  à  Targument  z/,  donnent,  pour  les  coor- 
données a:,  deux  systèmes  de  valeurs  proportionnelles.  Il  faut  se 
garder  de  le  confondre  avec  le  point  singulier  qui  se  présenterait 
dans  le  cas  où  deux  des  fonctions  ^xi  auraient,  à  la  fois,  une  même 
racine  u,  multiple  pour  toutes  deux.  Les  circonstances  qui  se 
présentent  en  un  tel  cas  se  comprendront  mieux  sur  le  second 
mode  de  représentation  que  nous  allons  exposer  pour  les  coor- 
données. 

Second  mode  de  représentation. 

La  fonction  (2)  peut  être  exprimée  par  une  fraction  dont  le 
dénominateur  est  {duY  et  dont  le  numérateur,  sauf  un  facteur 
constant,  est  le  produit  de  n  fonctions  ^(2/  —  a),  où  la  somme 
des  racines  a  est  nulle.  Le  dénominateur  étant  unique  pour  les 
trois  fonctions  analogues,  dont  le  rapport  seul  intervient,  on  peut 


4l6  DEUXIÈME   PABTIE.    —    APPLICATIONS. 

omettre  ce  dénominateur.  Dès  lors,  on  peut  changer,  de  nouveau, 
Targument  u  et  omettre  la  condition  relative  à  la  somme  des  ra- 
cines a.  On  aura  donc 

(5)  par/  =  3'(a- a/)  S'en -?/)...  C(a-X,)      (i  =  i,  a,  3), 

avec  cette  condition  que  la  somme  ai  4- p/ -f- •  •  • -H  ^«  ait  une 
seule  et  môme  valeur  pour  les  trois  coordonnées. 

Dans  ce  nouveau  mode  de  représentation,  on  voit  clairement 
qu^on  ne  doit  point  supposer  Texistence  d'une  racine  commune 
aux  trois  fonctions.  Si  une  telle  racine  a  existait,  en  effet,  il  y  cor- 
respondrait, dans  les  trois  fonctions,  le  facteur  commun  (i(^u  — a), 
qui  serait  à  supprimer  du  second  membre,  comme  pouvant  être 
compris  dans  le  facteur  p  du  premier  membre. 

Supposons  maintenant  que  deux  des  trois  fonctions  aient  une 
racine  commune  a  et  que  cette  racine  soit  multiple  de  Tordre  u. 
pour  Tune  des  fonctions,  d'un  ordre  égal  ou  supérieur  pour 
l'autre.  II  est  visible  qu'en  ce  cas  cette  racine  appartient  aussi  aux 
trois  déterminants  (3),  qu'elle  est  multiple  de  l'ordre  jx  —  i  dans 
l'un  d'eux  et  d'ordre  égal  ou  supérieur  dans  les  deux  autres.  S'il 
en  est  ainsi,  les  fonctions  p'^A,  réduites,  elles  aussi,  à  la  nouvelle 
forme  (5),  contiennent  le  facteur  commun  [cJ'(m  —  ot)]!^"*,  qui  doit 
être  supprimé.  Ces  fondions,  au  lieu  de  2/i  facteurs,  en  con- 
tiennent seulement  'in  —  (|jl  —  i). 

Plus  généralement,  si  deux  combinaisons  linéaires  des  quan- 
tités ^Xi  contiennent  ainsi  une  racine  commune  et  multiple  a,  la 
même  conclusion  s'applique  encore;  caries  coordonnées  tangen- 
ticUes  ç  se  transforment  par  une  substitution  linéaire  en  même 
temps  que  les  coordonnées  ponctuelles  x. 

Une  brandie  singulière  de  la  courbe  correspond  donc  à  tout 
argument  qui  est  racine  multiple,  à  la  fois,  dans  deux  combinai- 
sons linéaires  des  trois  coordonnées  ponctuelles.  Soit  u.  l'ordre  de 
multiplicité  de  cette  racine  dans  la  combinaison  où  il  est  le 
moindre  ;  ce  nombre  \k  est  dit  l'ordre  de  multiplicité  de  la  branche 
singulière. 

Cela  posé,  la  classe  de  la  courbe  est  in  —  S([x  —  i),  la  som- 
mation s' appliquant  à  toutes  les  branches  singulières.  C'est,  en 
effet,  ce  qui  résulte  de  notre  analyse,  puisque  les  expressions  des 


CHAPITRE   XI.    —    LES   COURBES   DU    PREMIER   GENRE.  4^7 

quantités  Ç^t  contiennent,  pour  chaque  branche  singulière,  un 
facteur  [^{u  —  a)]^~S  qui  doit  être  supprimé. 

Dans  la  théorie  des  courbes  algébriques,  le  nombre  [x,  ordre 
d'une  branche  singulière,  a  une  définition  générale  qui  s'applique 
aux  branches  singulières,  indépendamment  du  mode  de  représen- 
tation précédent,  et  concerne  aussi  les  courbes  qui  ne  sont  pas 
susceptibles  d'être  représentées  de  la  sorte. 

Nous  venons  de  trouver  que  la  classe  de  la  courbe  («)  étant  n\ 
on  a 

(6)  n'  —  a/i-i-£(|jt  —  i)  =  o. 

Ce  nombre  n'  —  a/i  -hS(|jL  —  i),  pour  toute  courbe  algébrique 
plane,  est  toujours  pair,  au  moins  égal  à  —  2;  en  le  dénotant  par 
2(7?  —  i),  on  a  la  définition  du  nombre  entier  positif/?,  qui  s'ap- 
pelle le  genre.  Les  courbes  du  genre  zéro  ou  unicursales  ont 
cette  propriété  que  les  coordonnées  x/sont  exprimables  en  fonc- 
tion entière  d'un  paramètre.  Nous  voyons  que  les  courbes  (2)  sont 
du  premier  genre  (/?  =  i).  La  théorie  générale  des  courbes  algé- 
briques permet  de  démontrer  que,  réciproquement,  toute  courbe 
du  premier  genre  est  susceptible  de  ce  mode  de  représentation. 
Nous  ne  pouvons  entrer  ici  dans  le  détail  de  la  démonstration.  Il 
suffira  de  rappeler  son  analogie  avec  ce  que  nous  avons  dit  précé- 
demment sur  les  courbes  du  troisième  degré.  Une  courbe  du  pre- 
mier genre  étant  donnée,  il  existe  un  faisceau  cp  4-  X»]^  =  o,  com- 
posé de  courbes  qui  coupent  la  proposée  en  des  points  dont  deux 
seulement  sont  variables,  en  sorte  que  l'on  peut  trouver  ces  points 
par  une  équation  du  second  degré,  analogue  à  l'équation  (i),  mais 
où  les  coefficients  sont  difl*éremment  composés  par  rapport  à  l'in- 
déterminée \.  Le  polynôme,  soumis  au  radical,  est  cependant 
encore  du  quatrième  degré.  On  démontre,  en  effet,  que,  dans  le 
faisceau,  il  y  a  seulement  quatre  courbes  tangentes  à  la  proposée 
en  des  points  différents  des  points  fixes,  pivots  du  faisceau.  Quant 
aux  courbes  qui  sont  tangentes  à  la  proposée  en  ces  points  fixes, 
elles  correspondent  à  des  paramètres  A  qui  sont  racines  multiples 
de  F()v)  et  d'ordre  pair  de  multiplicité.  Le  polynôme  F(X)  est 
donc  le  produit  d'un  carré  par  un  polynôme  du  quatrième  degré, 
qui  seul  reste  soumis  au  radical.  Les  conclusions  subsistent  donc 
absolument  les  mêmes  que  pour  les  courbes  du  troisième  degré. 

n.  27 


4 10  DEUXIEME   PABTIB.    —    APPLICATIONS. 


Nouvelle  intégration  de  l'équation  d'Euler. 

En   définissant    la    différentielle  de  Targument  elliptique  au 
moyen  de  l'égalité 

du  =  {c\^dzi,z^) 


r=  y 


on  peut  refaire,  sous  une  forme  appropriée,  les  théories  qui  ont 
été  exposées  dans  le  Chapitre  précédent. 

D'après  les  égalités  (29),  tout  polynôme  du  second  degré  en 
X  peut  être  remplacé  par  une  fonction  linéaire  et  homogène  des 
coordonnées  Z|,  Z2jZz  d'un  point  de  la  conique  y.  Un  polynôme 
doublement  quadratique  et  symétrique  de  deux  paramètres  Xjjr 
peut  donc  être  remplacé  par  une  fonction  doublement  linéaire  et 
symétrique  des  coordonnées  ^1,  G21  z^  et  z\y  z^^  z^  de  deux  points 
pris  sur  cette  conique/.  Une  telle  fonction  est  la  polaire  F|'  d'une 
forme  quadratique.  Ainsi  l'intégrale  de  l'équation  d'Euler  peut 
être  présentée  sous  la  forme  F*'=  o,  ce  qui,  en  termes  géomé- 
triques, peut  s'énoncer  ainsi  : 

Une  ligne  polygonale  étant  inscrite  dans  une  conique  et  cir- 
conscrite à  une  autre  conique,  il  existe  une  troisième  conique 
par  rapport  à  laquelle  deux  sommets  consécutifs  quelconques 
sont  conjugués  {*). 

C'est  sous  cette  forme  qu'il  s'agit  de  mettre  effectivement  l'in- 
tégrale. L'équation  d'Euler  exprime  que  la  droite  zz'  est  tangente 
à  une  conique  fixe,  faisant  partie  du  faisceau  (/»^).  Soit  ^  —  X/ 
le  premier  membre  de  l'équation  de  cette  conique.  La  condition 
de  contact  s'exprime  par  l'égalité 

('^r-Vf)«-['K^)-V(^)]['K^')-V(-')]=o, 

qui  se  réduit  à 

(59)  {Vz'-'^/î'y-^(-)H^')=o, 

{*)  C'est  sous  cette  forme  môme  que  les  polygones  de  Poncelet  ont  été  consi- 
dérés par  M.  Moutard  dans  le  Mémoire  inséré  au  Tome  I  des  Applications  d'Ana- 
lyse et  de  Géométrie  de  Poncelet  (p.  535).  L'étude  de  ce  Mémoire  ne  saurait 
être  trop  recommandée.  Comme  on  le  dira  dans  Thislorique,  à  la  fîn  du  Tome  III, 
on  trouve  dans  ce  Mémoire  les  formules  de  la  multiplication  de  l'argument  don- 
nées, pour  la  première  fois,  sous  leur  véritable  forme. 


CHAPITRE   X.    —    LES   POLYGONES   DE   PONCELBT.  4ll 

puisque /(s)  ei/(z')  sont  nuls.  On  lire  de  là  d'abord  l'intégrale 

(e„)  X  =  ii:±4pMï:)  =  const., 

entièrement  équivalente  à  l'intégrale  (34)  du  Chapitre  IX. 

Dans  l'intégrale  sous  forme  entière  (Sq),  il  y  a  lieu  de  faire  une 
transformation  toute  semblable  à  celle  qu'au  Chapitre  IX  on  a 
faite  pour  passer  de  l'intégrale  (33)  à  l'intégrale  (Sp).  Or,  suivant 
la  notation  (39)  du  Chapitre  actuel,  cette  intégrale,  étant  déve- 
loppée, s'écrit  ainsi  : 

Mais  on  a,  suivant  l'égalité  (4o), 

/io(H)=^(?/)-^o(//), 

ce  qui,  en  vertu  des  suppositions /(^)=  o,/{z')=-  o,  se  réduit  à 

^o(H)=4?i7r-2/i,(/r)«. 

Le  facteur  yi'  supprimé,  on  a  donc 

C'est  l'intégrale  cherchée,  sous  la  forme  définitive  (*  ). 

Si  l'on  prend  le  cas  particulier  où  ^  et  z^  coïncident,  une  ra- 
cine X  devient  infinie-,  quant  à  l'autre,  elle  se  réduit  à  7^;  elle 
coïncide  avec  la  variable  *  (48),  envisagée  précédemment. 

Nouvelle  expression  de  pu. 
Soit  l'argument  U  défini  par  l'égalité 

(6.)  ^=/'  (^i-^^i-^O 


(  Ci/i  -h  c,/,  -+-  Cj/,  )  v/if 


(*)  Cette  forme  est  inédite;  Fauteur  eu  doit  la  connaissance  à  une  bienyeil- 
lante  communication  de  M.  Gchdelfingeb,  professeur  à  Darmstadt,  qui  a,  le  pre- 
mier, considéré  la  différentielle  elliptique  sous  la  forme  (3a)  et  trouvé  la  formule 
de  duplication  (43,44  )>  voir /oarnaZ/arc^ie  reine  undang.  Math,,  t.  LXXXIII. 


4^0  DEUXIÈME    PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

est  2(w  —  //|);  Tun  des  quatre  arguments  étant  i/|,  la  somme  des 
trois  autres  est  2iv  —  iu^^i^\  Ces  trois  points  sont  donc  en 
ligne  droite  :  les  points  de  contact  des  trois  tangentes  menées 
d\in  point  d'' inflexion  sont  en  ligne  droite  ;  cette  ligne  droite, 
pour  une  raison  qu'on  verra  plus  loin,  s'appelle  axe  harmonique 
du  point  d'inflexion  considéré.  Il  y  a  neuf  axes  harmoniques,  un 
pour  chaque  point  d'inflexion. 

Un  quelconque  des  points,  où  la  cubique  est  rencontrée  par 
Taxe  harmonique,  a  pour  argument  j(w  —  u^)  -+-  zéro  ou  une  demi- 
période.  Le  sextuple  de  cet  argument  est  une  période.  On  voit 
donc  qu'un  tel  point  peut  être  envisagé  comme  la  réunion  de  six 
points  d'intersection  de  la  cubique  avec  une  conique  :  il  y  a,  en 
un  tel  point,  contact  exceptionnel,  du  cinquième  ordre,  entre  la 
courbe  et  une  conique  :  les  axes  harmoniques  rencontrent  la 
courbe  en  ses  points  sextactiques ,  tel  est  le  nom  donné  par 
M.  Cajley,  dans  la  théorie  générale  des  courbes,  aux  points  où 
il  y  a  contact  exceptionnel  avec  une  conique. 

Distinction  des  divers  cas  au  point  de  vue  de  la  réalité. 

Dans  l'analyse  employée  au  premier  paragraphe,  pour  une 
courbe  réelle,  le  polynôme  F  a  ses  coeflicienls  réels.  Les  fonctions 
elliptiques  ont  donc  leurs  invariants  n'cls  et  deux  cas  principaux 
sont  à  distinguer,  suivant  le  signe  du  discriminant. 

Les  coordonnées  homogènes  s'expriment  linéairement  en  fonc- 
tion de  pu  et  p' u  (?.).  Si  l'on  prend  pour  coordonnées  des  com- 
binaisons linéaires  convenablement  choisies,  ces  coordonnées 
seront  proportionnelles  à  i ,  j)^/,  j)';/.  En  termes  géométriques, 
ceci  revient  à  dire  que  toute  courbe  du  troisième  degré,  saFis 
point  double  y  est  la  perspecti^^e  réelle  de  celle  qui  est  repré- 
sentée par  Véquation 

où  g'i^  g^  sont  des  constantes  réelles  quelconques. 

Cette  courbe  (8)   présente  deux  cas  bien  distincts. 

1°  A  =  5^2  ~  '^1S\  >  o.  — Le  second  membre  (8)  a  trois  racines 
réelles  e^i  e^^  e^, 

€l>  C2>  €3, 


CBAPITRB   XI.    —   LES   COURBES   DU    PREMIER   GENRE.  4^3 


CHAPITRE  XI. 


LES  COURBES  DU  PREMIER  GENRE;  LA  CUBIQUE  PLANE  (•). 


Généralités  sur  le  mode  de  représentation  des  courbes  du  premier  genre.  —  Second 
mode  de  représentation.  —  Propriétés  élémentaires  des  courbes  du  troisième 
degré.  —  Distinction  des  divers  cas,  au  point  de  vue  de  la  réalité.  —  Rapport 
anharmonique  des  tangentes.  —  Nouvelle  forme  de  l'intégrale  elliptique  de 
première  espèce.  —  Expression  elliptique  de  la  première  polaire.  —  Dérivation 
par  rapport  à  l'argument.  —  Expression  elliptique  de  la  seconde  polaire.  — 
Les  fonctions  elliptiques  exprimées  par  des  polaires.  —  Autre  démonstration. 

—  Sur  l'expression  des  covariants  par  des  polaires.  —  Les  fonctions  elliptiques 
exprimées  par  des  covariants.  —  Multiplication  par  3.  —  La  cubique  rapportée 
à  un  triangle  d'inflexions.  —  Expression  des  fonctions  elliptiques  et  des  inva- 
riants. —  Multiplication  de  l'argument.  —  Sur  les  combinants.  —  Biquadra- 
tique  gauche.  —  Nouvelle  forme  de  l'intégrale  elliptique  de  première  espèce. 

—  Deux  modes  de  coordonnées  elliptiques  dans  l'espace. 


Généralités  sur  le  mode  de  représentation  des  courbes 

du  premier  genre. 

Soit  une  courbe  plane  du  troisième  degré,  que  Ton  représente 
par  une  équation  entre  des  coordonnées  rectilignes  x,  y^  dont 
Torigine  est  prise  sur  la  courbe.  Si,  dans  cette  équation,  on  pose 
y  =  \x,  on  obtient,  par  disparition  d'un  facteur  x, 

(0  /3(X):r«-t-2/,(X)a:-t-/t(X)  =  o. 

Chacun  des  coefficients  est  un  polynôme  entier  dont  le  degré 


(*)  A  consulter  :  les  Leçons  de  Clebsch,  pour  la  théorie  des  cubiques  planes; 
pour  celle  de  la  biquadratique  gauche,  un  Mémoire  de  M.  Harnack  :  Ueber  die 
Darstellung  der  Baumcurve  4"  Ordnung  erster  Species  und  ihres  Secanten- 
Systems  durch  doppelt  periodische  Functionen  {Math.  Annalen,  XII,  p.  48). — 
Comme  application  des  théories  de  ce  Chapitre,  nous  recommandons  particuliè- 
rement l'étude  d'un  beau  Mémoire  dû  à  M.  Darboux  :  De  remploi  des  fonctions 
elliptiques  dans  la  théorie  du  quadrilatère  plan  {Bulletin  des  Sciences  mathé- 
matiques f  2*  série,  t.  III,  p.  109). 


4l4  DEUXIÈME  PARTIE.   —   APPLICATIONS. 

est  marqué  par  son  indice.  L'expression  qu'on  en  tire  pour  x  con- 
tient la  seule  irrationnalité  y/F(X)  : 

F(X)=/Î(X)-/,(X)/,(X). 

Le  polynôme  F,  soumis  au  radical,  est  du  quatrième  degré.  Or 

on  sait  que  \  et  ^JY  peuvent  être,  à  la  fois,  exprimés  sous  forme 
de  fonctions  elliptiques  d'un  même  argument.  Il  en  est  donc 
ainsi  de  x  et  aussi  de  j^  =  \x.  Par  conséquent,  les  coordonnées 
d*un  point  variable  sur  une  courbe  plane  du  troisième  degré 
peuvent  être  exprimées  par  des  fonctions  elliptiques  d^un  même 
argument. 

Les  racines  de  F  correspondent  aux  tangentes  menées  de  Pori- 
gine  à  la  courbe.  Si  la  courbe  a  un  point  double,  deux  racines  de- 
viennent égales  entre  elles  et  le  polynôme  soumis  au  radical  se 
réduit  au  second  degré  :  les  fonctions  elliptiques  dégénèrent. 

On  voit  donc  que  ce  mode  de  représentation  des  coordonnées 
par  des  fonctions  elliptiques  concerne  les  cubiques  sans  point 
double  ou  de  sixième  classe. 

Examinons  la  proposition  réciproque  et,  généralement,  consi- 
dérons deux  fonctions  elliptiques  (entendues  comme  au  début  du 
Chapitre  IX)  ayant,  toutes  deux,  les  mêmes  pôles,  en  nombre  n. 
Soient  x^y  ces  deux  fonctions.  Elles  sont  liées  par  une  équation 
algébrique,  qui  est  du  degré  n  par  rapport  à  chacune  d'elles  sépa- 
rément ;  mais,  comme  elles  ont  les  mêmes  pôles,  l'équation  est 
aussi  du  degré  n  par  rapport  k  x  cl  y  considérés  ensemble.  Elle 
représente  donc  une  courbe  de  ce  degré  n.  On  peut  encore  dire 
que  Ax  -+■  By  4-  G  est  une  fonction  à  n  pôles,  qu'elle  a  donc  n 
racines  et  que,  par  suite,  toute  ligne  droite  coupe  la  courbe  en  n 
points;  ce  qui  conduit  à  la  même  conclusion. 

Pour  préciser  les  courbes  dont  il  s'agit,  nous  allons  considérer 
aussi  leur  équation  en  coordonnées  tangentiellcs.  A  cet  effet, 
prenons  d'abord  des  coordonnées  homogènes  x^^  x^-,  oc^,  au  lieu 
des  coordonnées  cartésiennes  x^  y.  Ces  irois  coordonnées  seront 
proportionnelles  ou,  si  l'on  veut,  égales  à  trois  fonctions  ellip- 
tiques du  même  argument,  ayant  les  mêmes  pôles,  en  nombre  /i. 
Mais  maintenant  ces  pôles  sont  arbitraires  ;  on  peut  les  supposer 
réunis  en  un  seul,  multiple  d'ordre  n.  En   altérant  l'argument 


CHAPITRE  XI.    —   LES  COURBES  DU  PREMIER  GENRE.  ^l5 

d'une  constante,  on  peut  supposer  que  ce  pôle  réponde  à  w  =  o  ; 
d'après  quoi,  Ton  a  simplement  trois  équations  de  cette  forme 

(2)         pxt=  ai-hbipu-hCip'u-h  .  ..-^  lip^f^-^^u    (1  =  1,2,  3). 

Les  coordonnées  tangentielles  sont  proportionnelles  aux  trois 
déterminants  binaires  formés  avec  les  coordonnées  ponctuelles  et 
leurs  dérivées  premières,  par  exemple 

Dans  ce  déterminant,  le  terme  j)("-2)j)(/i-o  disparaît.  Réduisant 

tous  les  autres  termes  à  la  forme  linéaire  en  pu,  p'u^  etc (t.  I, 

p.  2o3),  on  obtient 

(4)       ?'U  =  Axr  H-  B^pM  -t-  Ga-P'm  -h  .  .  .  -+-  L;tP^"*-*^M      (^  =  I,  2,  3), 

expression  toute  semblable  à  celle  des  coordonnées  ponctuelles, 
sauf  changement  de  n  en  in. 

Ainsi,  en  général,  la  courbe  représentée  par  V équation  (2), 
en  même  temps  qu^elle  est  de  degré  /i,  est  de  la  classe  2/1. 

D'après  la  théorie  générale  des  points  multiples,  on  doit  con- 
clure que  cette  courbe  a  des  points  doubles  en  nombre  ^n{n  —  3). 

Un  tel  point  double,  en  général,  provient  de  deux  valeurs  dif- 
férentes qui,  attribuées  à  l'argument  m,  donnent,  pour  les  coor- 
données j:,  deux  systèmes  de  valeurs  proportionnelles.  Il  faut  se 
garder  de  le  confondre  avec  le  point  singulier  qui  se  présenterait 
dans  le  cas  où  deux  des  fonctions  pxi  auraient,  à  la  fois,  une  môme 
racine  e/,  multiple  pour  toutes  deux.  Les  circonstances  qui  se 
présentent  en  un  tel  cas  se  comprendront  mieux  sur  le  second 
mode  de  représentation  que  nous  allons  exposer  pour  les  coor- 
données. 

Second  mode  de  représentation. 

La  fonction  (2)  peut  ôtre  exprimée  par  une  fraction  dont  le 
dénominateur  est  ((^z/)"  et  dont  le  numérateur,  sauf  un  facteur 
constant,  est  le  produit  de  n  fonctions  (^  (  w  —  a),  où  la  somme 
des  racines  a  est  nulle.  Le  dénominateur  étant  unique  pour  les 
trois  fonctions  analogues,  dont  le  rapport  seul  intervient,  on  peut 


4l6  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

omet  Ire  ce  dénominateur.  Dès  lors,  on  peut  changer,  de  nouveau, 
{^argument  u  et  omettre  la  condition  relative  à  la  somme  des  ra- 
cines a.  On  aura  donc 

(5)  pir/  =  a'(M— a/)a'(M— p/)...  (^(w  — X/)      {t  =  i,2,3), 

avec  cette  condition  que  la  somme  a,  4- Pi -+-••• -h  ^'  ait  une 
seule  et  même  valeur  pour  les  trois  coordonnées. 

Dans  ce  nouveau  mode  de  représentation,  on  voit  clairement 
qu^on  ne  doit  point  supposer  l'existence  d'une  racine  commune 
aux  trois  fonctions.  Si  une  telle  racine  a  existait,  en  effet,  il  y  cor- 
respondrait, dans  les  trois  fonctions,  le  facteur  commun  ^(i/  — a), 
qui  serait  à  supprimer  du  second  membre,  comme  pouvant  être 
compris  dans  le  fadeur  p  du  premier  membre. 

Supposons  maintenant  que  deux  des  trois  fonctions  aient  une 
racine  commune  a  et  que  cette  racine  soit  multiple  de  Tordre  |a 
pour  Tune  des  fonctions,  d'un  ordre  égal  ou  supérieur  pour 
l'autre.  Il  est  visible  qu'en  ce  cas  cette  racine  appartient  aussi  aux 
trois  déterminants  (3),  qu'elle  est  multiple  de  l'ordre  \k  —  i  dans 
l'un  d'eux  et  d'ordre  égal  ou  supérieur  dans  les  deux  autres.  S'il 
en  est  ainsi,  les  fonctions  p'^A,  réduites,  elles  aussi,  à  la  nouvelle 
forme  (5),  contiennent  le  facteur  commun  \^<i{u  —  a)]l*~%  qui  doit 
être  supprimé.  Ces  fonctions,  au  lieu  de  a/i  facteurs,  en  con- 
tiennent seulement  in  —  ([x  —  i). 

Plus  généralement,  si  deux  combinaisons  linéaires  des  quan- 
tités ^Xi  contiennent  ainsi  une  racine  commune  et  multiple  a,  la 
même  conclusion  s'applique  encore  ;  car  les  coordonnées  tangen- 
tielles  i  se  transforment  par  une  substitution  linéaire  en  même 
temps  que  les  coordonnées  ponctuelles  x. 

Une  branche  singulière  de  la  courbe  correspond  donc  à  tout 
argument  qui  est  racine  multiple,  à  la  fois,  dans  deux  combinai- 
sons linéaires  des  trois  coordonnées  ponctuelles.  Soit  jx  Tordre  de 
multiplicité  de  cette  racine  dans  la  combinaison  où  il  est  le 
moindre  ;  ce  nombre  (x  est  dit  Tordre  de  multiplicité  de  la  branche 
singulière. 

Cela  posé,  la  clause  de  la  courbe  est  in  —  S((x  —  i),  la  som- 
mation s' appliquant  à  toutes  les  branches  singulières.  C'est,  en 
effet,  ce  qui  résulte  de  notre  analyse,  puisque  les  expressions  des 


CHAPITRE   XI.    —    LES   COURBES   DU    PREMIER   GENRE.  ^IJ 

quantités  ^j^  contiennent,  pour  chaque  branche  singulière,  un 
facteur  [^(w  —  «)]•*"*?  q^î  doit  être  supprimé. 

Dans  la  théorie  des  courbes  algébriques,  le  nombre  (x,  ordre 
d'une  branche  singulière,  m  une  définition  générale  qui  s'applique 
aux  branches  singulières,  indépendamment  du  mode  de  représen- 
tation précédent,  et  concerne  aussi  les  courbes  qui  ne  sont  pas 
susceptibles  d'être  représentées  de  la  sorte. 

Nous  venons  de  trouver  que  la  classe  de  la  courbe  (a)  étant  n\ 
on  a 

(6)  n'  — 2/1 -i- £([x  —  i)  =  o. 

Ce  nombre  n' —  a/i  -f-S((x  —  i),  pour  toute  courbe  algébrique 
plane,  est  toujours  pair,  au  moins  égal  à  —  2;  en  le  dénotant  par 
2(p  —  1),  on  a  la  définition  du  nombre  entier  positif/?,  qui  s'ap- 
pelle le  genre.  Les  courbes  du  genre  zéro  ou  unicursales  ont 
cette  propriété  que  les  coordonnées  j:/ sont  exprimables  en  fonc- 
tion entière  d'un  paramètre.  Nous  voyons  que  les  courbes  (2)  sont 
du  premier  genre  (/>  =  1).  La  théorie  générale  des  courbes  algé- 
briques permet  de  démontrer  que,  réciproquement,  toute  courbe 
du  premier  genre  est  susceptible  de  ce  mode  de  représentation. 
Nous  ne  pouvons  entrer  ici  dans  le  détail  de  la  démonstration.  Il 
suffira  de  rappeler  son  analogie  avec  ce  que  nous  avons  dit  précé- 
demment sur  les  courbes  du  troisième  degré.  Une  courbe  du  pre- 
mier genre  étant  donnée,  il  existe  un  faisceau  cp  4-  X^  =  o,  com- 
posé de  courbes  qui  coupent  la  proposée  en  des  points  dont  deux 
seulement  sont  variables,  en  sorte  que  l'on  peut  trouver  ces  points 
par  une  équation  du  second  degré,  analogue  à  l'équation  (i),  mais 
où  les  coefficients  sont  diff'éremment  composés  par  rapport  à  l'in- 
déterminée \,  Le  polynôme,  soumis  au  radical,  est  cependant 
encore  du  quatrième  degré.  On  démontre,  en  eflet,  que,  dans  le 
faisceau,  il  y  a  seulement  quatre  courbes  tangentes  à  la  proposée 
en  des  points  diff'érents  des  points  fixes,  pivots  du  faisceau.  Quant 
aux  courbes  qui  sont  tangentes  à  la  proposée  en  ces  points  fixes, 
elles  correspondent  à  des  paramètres  A  qui  sont  racines  multiples 
de  F().)  et  d'ordre  pair  de  multiplicité.  Le  polynôme  F(X)  est 
donc  le  produit  d'un  carré  par  un  polynôme  du  quatrième  degré, 
qui  seul  reste  soumis  au  radical.  Les  conclusions  subsistent  donc 
absolument  les  mêmes  que  pour  les  courbes  du  troisième  degré. 
IL  27 


4l8  DEUXIÈME  PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

En  résuméy  Tégalilé   (6)  caractérise    entièrement    les    courbes 
susceptibles  d'être  représentées  par  les  équations  (2). 

Propriétés  élémentaires  des  courbes  du  troisième  degté. 

Les  coordonnées  d'un  point  variable  sur  une  courbe  du  troisième 
degré  sont  exprimables  par  des  fonctions  elliptiques  d*un  même 
argument  :  ces  fonctions  ont  trois  pôles,  qui  leur  sont  communs. 
Telle  est  la  proposition  simple  et  fondamentale  d'où  l'on  peut  dé- 
duire de  nombreuses  conséquences. 

Soit  (V  la  somme  des  trois  valeurs  de  l'argument  répondant  aux 
trois  pôles,  ou  somme  des  infinis;  c'est  aussi  la  somme  des  racines 
pour  chaque  coordonnée  et  pour  chaque  combinaison  linéaire  de 
ces  trois  coordonnées.  Donc  trois  points  en  ligne  droite  sont 
caractérisés  par  cette  condition  que  la  somme  de  leurs  argu- 
ments est  constante  (égale  à  tv),  quelle  que  soit  la  droite  qui  les 
joint. 

Plus  généralement,  une  fonction  entière  et  de  degré  m  des 
coordonnées  devient,  sur  la  courbe,  une  fonction  elliptique  où  la 
somme  des  infinis  est  mw\  c'est  aussi  la  somme  des  racines.  Donc 
les  3  m  points  d'intersection  de  la  cubique  avec  une  courbe  du 
degré  m  ont,  pour  leurs  arguments,  la  somme  constante  niw. 

Par  exemple,  six  points  sont  sur  une  même  conique  si  la  somme 
de  leurs  arguments  est  liv. 

En  considérant  des  points  comptant  double,  on  obtient  des  pro- 
positions concernant  des  contacts  avec  la  cubique  :  pour  qu'une 
conique,  par  exemple,  soit  tangente  à  la  cubique  en  trois  points 
ayant  les  arguments  Wo,  W|,  u^,  il  faut  que  2(^/0  +  "i  4-  u^)  soit 
égal  à  2tv,  sauf  une  période.  Si  cette  somme  était  égale  à  2(v,  les 
trois  points  seraient  en  ligne  droite  ;  donc,  pour  que  trois  points 
soient  les  points  de  contact  de  la  cubique  avec  une  conique^  la 
condition  est  Uq  -f-  W|  -+-  //2  —  <v  =  une  demi-période. 

La  tangente  en  un  point  Ux  coupe,  de  nouveau,  la  courbe  en  un 
point  dont  l'argument  est  ?/o  =  —  lu^  -hsv.  Inversement,  d'un 
point  Uqj  on  peut  mener  des  tangentes  à  la  courbe  :  pour  le  point 
de  contact,  l'argument  u%  doit  satisfaire  à  la  condition 

Mo  -î-  2Ml  ^  w, 


CHAPITRE  XI.  —  LA  CUBIQUE  PLANE.  4 '9 

d'où   les    quatre  solutions  //|  =  — - — -  -+-  zéro    ou    une    demi- 
période. 

riQ    un    Hp«   arp-iimpnfjQ   #/.  t-^ 


'X 


Prenons  un  des  arguments  f/,  =  --  -h  -:r->   aw  étant  une  pé- 


riode quelconque.  On  a,  en  ce  cas, 

Mo  =  —  2  Mj  -f-  tV  =  ^  CV ^  W  =  U\  'X  Ôi  ^  Ml. 

Le  nouveau  point,  où  la  tangente  coupe  la  courbe,  est  le  point 
de  contact  lui-même  ;  c'est  le  caractère  des  points  d'inflexion. 

Il  y  a  neuf  arguments  distincts,  de  la  forme  ^w;  il  y  a  donc 
neuf  po in ts  d^ inflexion . 

On  peut  caractériser  ces  neuf  points  par  leurs  arguments, 
comme  il  suit  : 

m,  m'  =  o,  1,2. 

Les  points  d'inflexion  sont,  trois  par  trois,  en  ligne  droite,  et  il 
y  a  quatre  triangles  dont  chaque  côté  contient  trois  d'entre  eux  : 
ce  sont  les  triangles  d* inflexions  ;  leurs  côtés  sont  les  droites 
d^ inflexion.  Voici  une  règle  mnémonique  assez  curieuse  pour 
retenir  la  composition  de  ces  triangles.  On  considère  l'ensemble 
(/w,  m!)  comme  composant  le  double  indice  d'un  terme  dans  un 
déterminant 


(7) 


Un  premier  triangle  d'inflexion  a  pour  côtés  les  trois  droites 
figurées  par  les  lignes  horizontales;  un  second,  par  les  colonnes 
verticales;  un  troisième,  par  les  trois  termes  qui  auraient  le  signe 
plus  dans  le  déterminant;  un  quatrième,  par  les  trois  termes  qui 
auraient  le  signe  moins. 

D'un  point  d'inflexion  on  peut  mener  seulement  trois  tangentes; 
effectivement  l'argument  ^(fv  —  W|  )  -f-  û,  qui  est  celui  du  point  de 
contact  d'une  des  quatre  tangentes  menées  du  point  u^^  coïncide 
avec  U\  =  3ÇV  -h  |c5.  En  général,  les  points  de  contact  des  quatre 
tangentes  menées  d'un  point  Uq  ont  des  arguments  dont  la  somme 
est  a(w  —  Wo),  sauf  une  période.  Dans  le  cas  présent,  cette  somme 


00 

01 

02 

10 

1 1 

12 

20 

21 

22 

DEUXIÈME   PARTIE. 


APPLICATIONS. 


est  2{w  —  ^/,);  Tiin  des  quatre  arguments  étant  i/|,  la  somme  des 
trois  autres  est  2w  —  3W|  ^ (V.  Ces  trois  points  sont  donc  en 
ligne  droite  :  les  points  de  contact  des  trois  tangentes  menées 
dhin  point  d"* inflexion  sont  en  ligne  droite  ;  cette  ligne  droite, 
pour  une  raison  qu'on  verra  plus  loin,  s'appelle  axe  harmonique 
du  point  d'inflexion  considéré.  Il  y  a  neuf  axes  harmoniques,  un 
pour  chaque  point  d'inflexion. 

Un  quelconque  des  points,  où  la  cubique  est  rencontrée  par 
l'axe  harmonique,  a  pour  argument  ^(çv  —  Wi  )  H-  zéro  ou  une  demi- 
période.  Le  sextuple  de  cet  argument  est  une  période.  On  voit 
donc  qu'un  tel  point  peut  être  envisagé  comme  la  réunion  de  six 
points  d'intersection  de  la  cubique  avec  une  conique  :  il  y  a,  en 
un  tel  point,  contact  exceptionnel,  du  cinquième  ordre,  entre  la 
courbe  et  une  conique  :  les  axes  harmoniques  rencontrent  la 
courbe  en  ses  points  sextactiques ,  tel  est  le  nom  donné  par 
M.  Cajley,  dans  la  théorie  générale  des  courbes,  aux  points  où 
il  y  a  contact  exceptionnel  avec  une  conique. 


/ 


Distinction  des  divers  cas  au  point  de  vue  de  la  réalité. 

Dans  l'analyse  employée  au  premier  paragraphe,  pour  une 
courbe  réelle,  le  polynôme  F  a  ses  coefiicients  réels.  Les  fonctions 
elliptiques  ont  donc  leurs  invariants  réels  et  deux  cas  principaux 
sont  à  distinguer,  suivant  le  signe  du  discriminant. 

Les  coordonnées  homogènes  s'expriment  linéairement  en  fonc- 
tion de  pu  et  p' u  ('i).  Si  l'on  prend  pour  coordonnées  des  com- 
binaisons linéaires  convenablement  choisies,  ces  coordonnées 
seront  proportionnelles  à  \  ^pu^  p' u.  En  termes  géométriques, 
ceci  revient  à  dire  que  toute  courbe  du  troisième  degré,  sans 
point  double,  est  la  perspective  réelle  de  celle  qui  est  repré- 
sentée par  Véquation 


(8) 


î  —    J  /r3 


y^=  4^^  — ^2.r  — ^3 


OÙ  g2,  gi  sont  des  constantes  réelles  quelconques. 

Cette  courbe  (8)   présente  deux  cas  bien  distincts. 

1°  A  =  ^j  ~  2ygl  >  o.  —  Le  second  membre  (8)  a  trois  racines 
réelles  Ci,  ^2,  ea, 

€1  >ei>€i. 


CHAPITRE   XI.    —   LA   CTBIQUE    PLANE.  ^21 

La  courbe  comprend  un  ovale  symétrique  par  rapport  à  l'axe  des 
Xy  ayant  pour  points  extrêmes,  sur  cet  axe,  ceux  dont  les  abscisses 
sont  62  et  e^;  et,  en  outre,  une  seconde  partie,  également  symé- 
trique par  rapport  à  Taxe  des  x  ;  les  abscisses  s'y  étendent  depuis  ^, 
jusqu'à  l'infini  positif.  Cette  partie  de  la  courbe  est  parabolique, 
mais  la  tangente,  aux  points  de  plus  en  plus  éloignés,  tend  à 
devenir  parallèle  à  l'axe  des  ^^ 

Les  points  de  la  courbe  étant  représentés  par  les  égalités 

(9)  x  =  pu,      y  =  p'u, 

on  voit  que,  sur  l'ovale,  u  —  w'  est  réel  (aux  périodes  près),  tandis 
que,  sur  la  branche  infinie,  l'argument  u  est  lui-même  réel. 

Dans  ces  égalités  (9),  l'argument  constant  w  est  pris  égal  à  zéro . 
Les  points  de  contact  des  tangentes,  menées  d'un  point  dont  l'argu- 
ment est  //,  ont  pour  arguments  — ^w,  à  une  demi-période  près. 
De  ces  derniers  arguments,  deux  sont  réels  et  deux  réels  à  co'  près, 
si  u  est  réel;  tous,  au  contraire,  sont  imaginaires  et  aucun  d'eux 
n'a  pour  partie  imaginaire  w',  si  u  —  co'  est  réel.  Donc  d* un  point 
de  l'ovale  on  ne  peut  mener  aucune  tangente  réelle;  d'un 
point  de  la  branche  infinie  on  peut  mener  quatre  tangentes 
réelles  y  dont  deux  touchent  V  ovale  et  deux  autres  touchent  la 
branche  infinie. 

L'argument  zéro  donne  un  point  d'inflexion  réel,  à  l'infini, 
dans  la  direction  de  l'axe  des  y.  Il  y  a,  en  outre,  sur  la  branche 
infinie,  deux  points  d'inflexion  réels  (symétriques  par  rapport  à 

Taxe  des^).  Leurs  arguments  sont  -^  et  ^«  Tous  les  autres  sont 

imaginaires.  Il  y  a  un  triangle  d'inflexion  réel  ;  chacun  de  ses  côtés 
contient  un  des  points  d'inflexion  réels:  ce  sont,  avec  la  droite 
de  l'infini,  deux  droites  se  coupant  sur  l'axe  des  x.  En  les  trois 
points  dont  les  abscisses  sont  ei,  e^^  e^j  les  tangentes  sont  paral- 
lèles à  l'axe  des^.  L'axe  des  j?  est  donc  l'axe  harmonique  du  point 
d'inflexion  à  l'infini.  Toute  parallèle  à  ces  tangentes  rencontre  la 
courbe  en  deux  points  symétriques  ;  c'est  la  raison  du  nom  d^axe 
harmonique  :  appliquant,  en  eff'et,  cette  propriété  aux  autres 
points  d'inflexion,  ce  qui  se  peut,  puisque,  évidemment,  on  peut 
échanger  entre  eux  ces  trois  points  par  une  perspective  réelle,  on 
conclura  ainsi  :  L'axe  harmonique  de  chacun  des  trois  points 


422  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

d^ inflexion  réels  coupe  la  courbe  en  trois  points  réels  ;  toute 
droite  passant  par  un  point  d^ inflexion  rencontre  la  courbe 
en  deux  points,  par  rapport  auxquels  le  conjugué  harmonique 
du  point  d^inflexion  a,  pour  lieu,  Vaxe  harmonique. 

1^  ^=z  g\  —  27^3  <;  o. —  Le  second  membre  (8)  a  une  seulera- 
cine  réelle  e^,  La  courbe  comprend  seulement  une  branche  infinie, 
symétrique  par  rapport  à  Taxe  des  x  et  coupant  cet  axe  au  point 
d'abscisse  e^.  Les  arguments  des  points  de  cette  branche  sont 
réels,  à  des  périodes  près.  Des  quatre  tangentes  menées  d^ un 
point  réel,  deux  sont  toujours  réelles  et  deux  seulement. 

Comme  dans  le  cas  précédent,  il  y  a  trois  points  dUnflexion 
réels  (dont  l'un  à  rinfini)  ;  Taxe  des  x  est  Taxe  harmonique  cor- 
respondant à  ce  dernier.  On  reconnaît  l'existence  de  la  même 
propriété  que  dans  le  cas  précédent,  pour  justifier  le  nom  à^axe 
harmonique.  Mais  Vaxe  harmonique  d'un  point  d' inflexion 
réel  coupe  la  courbe  en  un  seul  point  réel. 

On  peut  faire,  en  ce  cas  A  <^  o,  une  distinction  nouvelle,  fondée 
sur  la  considération  des  signes  de  g2  et  ^3  (t.  I,  p.  112).  Si  g^  est 
négatif  ou  bien  si  ^2  et  g^  sont,  tous  deux,  positifs, ^^  n'a  ni  maxi- 
mum ni  minimum.  Si,  au  contraire,  on  a  ^2  !>o>  ^3  <I  O1  y  ^  un 
maximum  et  un  minimum.  Celle  circonstance  se  traduit  par  Texis- 
tence  de  deux  tangentes  réelles  parallèles  à  l'axe  des  x.  Etendant 
cette  propriété  aux  autres  points  d'inllexion,  on  conclut  que,  e/a/i5 
le  cas  g2'>  o^  gz  <.0y  on  peut  mener  deux  tangentes  réelles 
par  le  point  de  rencontre  d\ine  tangente  d'inflexion  réelle 
et  de  Vaxe  harmonique  correspondant  ;  dans  les  autres  cas 
(A  étant  toujours  négatif),  ces  tangentes  sont  imaginaires.  Elles 
sont,  au  contraire,  réelles  dans  le  cas  A>-  o. 


Rapport  anharmonique  des  tangentes. 

Quelle  est  l'expression  géométrique  de  l'invariant  absolu  des 
fonctions  elliptiques?  A  cette  question  on  peut  aisément  répondre 
par  la  considération  des  racines  du  polynôme  F()v);  mais  nous 
suivrons  un  autre  procédé. 

Pour  faciliter  les  notations,  nous  emploierons,  dans  ce  qui  suit, 
une  même  lettre  à  désigner  un  point,  ses  coordonnées  homogènes 


CHAPITRE  XI.  —  LÀ  CUBIQUE  PLANE.  ^23 

ponctuelles  et  son  argument.  Ainsi  le  point  j:  a,  pour  coordonnées, 
Xi,  X29  ^3,  et,  pour  argument,  x.  Sans  faire  aucun  choix  particu- 
lier de  coordonnées,  nous  avons 


(10) 


pxi=  Ui-h  bipx -^Cip'x        (1  =  1,2,  3). 


La  seule  hypothèse  qui  particularise  ces  équations  a  trait  au 
choix  de  l'argument  u.  La  somme  des  racines  est  supposée  être 
une  période,  ce  qui  revient  à  placer  l'origine  de  l'argument  u  en 
un  point  d'inflexion.  C'est  uniquement  pour  simplifier  l'écriture 
que  nous  faisons  celle  supposition;  on  la  fera  disparaître  à  vo- 
lonté en  mettant  u  —  a,  au  lieu  de  u.  On  aura  alors  iv  =  3a. 

Pour  ahrégcr,  désignons  par  une  lettre  G  le  double  du  détermi- 
nant des  coefficients  des  trois  égalités  (lo),  divisé  par  p', 

C=  -^(aibtCi). 

Pour  trois  points  x^y,  z,  la  notation  (xyz)  désignera,  suivant 
un  usage  assez  répandu,  le  déterminant 


Oi) 


{xyz)  = 


Nous  aurons 


(xfz) =  C 


Xi 

Xi 

^3 

7i 

yt 

y^ 

'^i 

^t. 

Zz 

I 

px 

p  X 

I 

?y 

v'y 

I 

pz 

p'z 

Ce  dernier  déterminant  nous  est  connu  (t.  I,  p.  219);  nous  en 
concluons 


(12)         {xyz)=zC 


(f{x — y)'^{y  —  -5)  <3'('S  —  ^)  (^{x-^-y  -h  z) 

{^x  ^y  ^zf 


En  considérant  deux  autres  points  j^,  z\  nous  obtenons,  de  la 
sorte,  l'expression  du  rapport  anharmonique  du  faisceau  de  droites 
dont  X  est  le  sommet  : 


{xyz){xyz') 
{xy'z)(xyz') 


^  <^(y  —  z):f(y'—z')^(x-\-y-^z)<^(X'^y-^z') 
<^(y'-  -5 )  a'(7  —  z')<^{x-^y'-^z)  (f{x  h- y  4-  z') 

^  [p(i^-^-g)  — p(i^-^-7)][p(¥^-^-s')— p(lar-4-y)]^ 
[p(ix'hz)-p({x'^y')][p(\x-i-z')'--p(\x-\-y)]  ' 


4^4  DEUXIÈME   PARTIE.    —   ÀPPLIGATIOlfS. 

Prenons,  pour  i',  5,  y  ^  z\  les  quatre  points  de  contact  des  tan- 
gentes menées  de  x  ;  alors  les  quatre  arguments  ^x  +y^  •  •  •  sont 
égaux,  Tun  à  zéro,  les  autres  aux  demi-périodes;  on  a  donc 

^xyz)^xyz')  -  ^«-  e,         ^^'  ?'  ^  -  "'  ^'  ^>' 

c'est-à-dire  que  le  rapport  anharmonique  des  quatre  tangentes 
menées  dhin  point  quelconque  de  la  courbe  est  constant;  il 
constitue  V  invariant  absolu  des  fonctions  elliptiques  correspon- 
dant à  la  courbe. 

Quand  g^  est  nul,  une  des  racines,  par  exemple  ey,  est  nulle; 
les  deux  autres  sont  égales  et  de  signes  opposés.  Les  quatre  tan- 
gentes forment  alors  un  faisceau  harmonique.  On  dit  alors  que  la 
cubique  est  harmonique  ;  cette  locution  s'étend  parfois  aux  fonc- 
tions elliptiques  correspondantes. 

Quand  gt  est  nul,  le  faisceau  est  celui  qu'on  appelle  équian- 
harmonique,  caractérisé  par  ce  fait  que  les  six  déterminations  du 
rapport  anharmonique  s'y  réduisent  à  deux  seulement,  savoir  les 
deux  racines  cubiques  imaginaires  de  —  i .  La  cubique  est  alors 
dite  éq  uianharmo  nique  ;  on  le  dit  aussi  des  fonctions  elliptiques 
correspondantes. 

Nouvelle  forme  de  Tintégrale  elliptique  de  première  espèce. 

Soit/=:  G  l'équation  de  la  cubique  en  coordonnées  ponctuelles 
iT,,  X2'i  Xz*  ^^^^  /i^/'2j/z  on  désigne  les  trois  dérivées  partielles, 
au  facteur  -^  près, 

f  ^  L  ^L  r  -  L  AL  f  -  l  AL 

Le  point  x  étant  supposé  sur  la  courbe,  on  a 

^l-^i/ï  -^  dxtfi  -h  C/X3/3  =  o 
et,  par  conséquent, 

^î  d^%  —  ^3  flx^       Xi  dxi  —  Xi  dxi  .r I  dx^  —  x^  dx\ 

/i  du  ~~  f%du  /j  du 


CHAPITRE   XI.    —    LA   CUBIQUE   PLANE.  ^2^ 

Il  y  a  place  ici  pour  un  raisonnement  tout  semblable  à  celui 
qu'on  a  employé  au  Chapitre  X  (p.  ^qi).  Les  trois  quantités 


I    /      cLrj  dxA 


sont  des  fonctions  entières  de  pw  et  p'u^  ayant  le  pôle  w  =  o  sex- 
tuple. Les  polynômes  /i,  du  second  degré  en  x,  étant  divisés  par 
p^,  deviennent  des  fonctions  analogues,  quand  on  y  substitue  aux 
X  leurs  expressions  (lo).  Ces  dernières  fonctions  sont  d'ailleurs 
sans  racine  commune.  Les  fonctions  numérateurs  leur  sont  donc 
proportionnelles.  Soit  k  le  facteur  constant  de  proportionnalité. 
On  en  conclut 

(i3)  k  du  =  -J^'^-p)-—^  . 

Voici  donc  une  nouvelle  forme  de  la  différentielle  elliptique  de 
première  espèce.  La  différentielle,  au  second  membre,  est  prise  le 
long  de  la  cubique /=  o  ;  elle  dépend  seulement  des  rapports  des 
coordonnées  variables;  elle  est  indépendante  des  arbitraires  C|, 
C2,  C3,  constantes  ou  variables,  qui  figurent  là  pour  la  symétrie. 
Dans  cette  formé,  il  faut  noter  qu^il  n'apparaît  explicitement 
aucune  irrationnalité.  L^équation  d'Ëuler  se  partage  alors  en  deux 
équations  vraiment  distinctes.  Soit  (^  l'argument  qui  répond  à  un 
second  point  /,  comme  //  répond  à  x.  On  a  d'abord  l'équation 
du -{- dv  =,  o  ^  dont  on  obtient  l'intégrale  en  écrivant  que  les 
points  j:  et^  sont  en  ligne  droite  avec  un  point  fixe  pris  sur  la 
cubique.  En  second  lieu ,  Péquation  du  —  ûfp  =  o,  toute  diffé- 
rente, sera  intégrée  si  Ton  écrit,  par  exemple,  que  les  droites, 
joignante  etj^  à  deux  points  fixes,  concourent  sur  la  courbe. 

Expression  elliptique  de  la  première  polaire. 

Pour  faciliter  l'écriture,  nous  emploierons  une  notation  abrégée 
qui  représentera  les  polaires.  On  écrira  [cj:^]  pour  la  polaire  qui 
figure  dans  la  différentielle  (i3) 

(i4)  [cx^]  =  Ci/i{x)  -h  C,/,(J?)  -T-  Ciji(x). 

Cette  notation  rappelle  les  degrés  de  la  polaire,  soit  par  rapport 


A26 


DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


aux  lettres  c,  soit  par  rapport  aux  lettres  x.  Nous  aurons  aussi  a 
employer  la  notation  analogue  avec  trois  lettres 


[  c^j]  =  :^  (. 


y'-a^.-^y^w.-^y' 


.i)[-^]' 


qui  représente  une  polaire  de  la  précédente  fonction. 

On  doit  observer  que  [cav>']  est  symétrique  par  rapport  aux 
coordonnées  des  trois  points  c,  x^^y.  Ces  polaires  se  réduisent  au 
polynôme  /  quand  les  points  coïncident  entre  eux.  Elles  se  rédui- 
sent à  zéro  si  les  points  réunis  sont  sur  la  cubique. 

Nous  allons  d'abord  chercher  l'expression  elliptique  des  po- 
laires [cx^],  en  supposant,  comme  il  sera  dorénavant  entendu, 
que  tous  les  points  considérés  sont  sur  la  cubique. 

Prenons  le  déterminant  (^xyz)y  considéré  précédemment  (la), 
et  supposons  le  point  z^  sur  la  courbe,  infiniment  voisin  du  point  x* 
L'arbitraire  p  étant  censée  fixée,  on  devra  remplacer  Zi  par 
Xi'\-  dxi.  Le  déterminant  devient  donc  —  (yxdx).  Au  signe  près 
et  sauf  changement  de  la  notation,  y  au  lieu  de  c,  c'est  le  numé- 
rateur (i3).  Suivant  une  convention  déjà  faite  et  que  nous  renou- 
velons, employons  la  leUre  x,  au  lieu  de  w,  pour  l'argument  du 
point  X  ]  employons  aussi  la  notation  [j 'J^^]  pour  la  polaire  et 
concluons  que  le  déterminant  (xyz),  quand  on  suppose  z  infini- 
ment voisin  de  x  sur  la  courbe,  devient  — k[yx']dx.  Le  second 
membre  (12)  devient 

Nous  avons  donc  celte  expression  de  la  polaire 


(i5) 


Il  ne  faut  pas  oublier  que  l'origine  des  arguments  est  en  un 
point  d'inflexion,  circonstance  qu'on  écarte,  avons-nous  dit,  en 
ajoutant  une  constante  arbitraire  à  chaque  argument;  mais  il  n^y 
a  aucun  inconvénient  à  sous-entendre  cette  modification. 

II  serait  facile  de  trouver  autrement  cette  expression  de  la  po- 
laire, en  observant  que,  si  l'on  y  considère  les  ;'  comme  coordon- 
nées courantes,  la  polaire,  égalée  à  zéro,  fournit  l'équation  de  la 


CHAPITRE   XI.    —    LA   CUBIQUE   PLANE.  4^7 

langente  au  point  j;.  On  comprendra  ainsi  la  signification  du  fac- 
teur ^{ix  -hj). 

Prenons   deux  pareiBc^  polaires  et,  nous   servant  encore   de 
Tégalité  (i5),  concluons  la  suivante  : 

(i6)  {3ryzY  [i{z  —  x)(^{X'\-y-^z)\^ 

\  =  p(x' — z)  ^ p{x -\- y -\- z). 


Dérivation  par  rapport  à  Targument. 

Soient  <p  et  ^  deux  fonctions,  homogènes  et  du  même  degré, 
des  coordonnées  Xi.  Leur  rapport,  considéré  le  long  de  la  cubique, 
est  une  fonction  du  seul  argument  x  (et  non  de  p);  on  veut  en 
obtenir  la  dérivée  par  rapport  à  cet  argument.  On  y  parvient  par 
une  analyse  toute  semblable  à  celle  qui  a  été  employée  au  Cha- 
pitre X  (p.  397).  Soient,  n  étant  le  degré  commun  de  cp  et  ^, 


j 


•  • 


'  *  ~  /i  dxi  '  ^*       n  àxi 

on  a 

-  (4^  </^  —  cp  d^)  =  (^i93  —  4'3©î)(:ri  dxs  —  xz  dx^)  -+- 

En  prenant,  dans  l'égalité  (i3),  C|  =  ^afa  —  ^3 'fa»  •  •  •  et  met- 
tant Xj  pour  l'argument,  au  lieu  de  u,  on  conclut 

formule  qui  donne  la  dérivée  par  rapport  à  V argument  x. 

Nous  allons  avoir  besoin  d'une  telle  dérivée  pour  le  cas  où  ^ 
sera  égal  à  {xyz)'K  En  ce  cas,  on  a 

'i^i  =  {xyzY-^{ytZz  —  y^Zi), 

Le  numérateur  (17)  devient  alors,  sauf  le  facteur  {xyzY~\ 


4aB  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

OU  bien 

*=    (ri?i-i-rj?i^-xi?3)^-i/i-+--ï/i-^-jA) 

On  a,  de  cette  manière, 


(i8)  -j-  - — î —  =nA- 

II  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que,  dans  Çi,/i,  •••,  ce  sont 
les  coordonnées  x  qui  figurent.  Les  facteurs  (3</i+...)  et 
(>•,/<-!-...)  sont  les  polaires  [zx^^^  et  [^J^*];  les  deux  autres 
sont  des  polaires  analogues,  relatives  à  la  fonction  ^. 


Expression  elliptique  de  la  seconde  polaire. 

Appliquons  au  premier  membre  (16)  la  formule  de  dériva- 
tion (18)  et  dérivons  aussi  le  second  membre  par  rapport  à  x; 
nous  obtenons 

(19)      p'{jr^z)-p\x-^y-i-z)  =  'ik^^-- \^^^^,  Jl  ^    J   . 

Pour  parvenir  à  Tcxpression  de  la  seconde  polaire  [j^^Ks],  pre- 
nons Téquation  semblable  où  les  lettres  x^  y^  z  sont  permutées 
circulairement  et  retranchons  membre  à  membre.  Il  vient  ainsi 

Vi-r-z)-  j)'(  j  --  .r)  =  ik^  !-- ^-^- ^^-U-J—L-^^-^LL L  . 

Pareille  opération  étant  failc  sur  Tégalité  (i<>),  on  a  aussi 

n(jr  — w)— i)(v  — .r)  =  ~  A*' Li—l-J L^ — i±^ .■• . 

Divisant  membre  à  membre  ces  deux  égalités,  nous  obtenons 

(20)  ^ifZi]  _  _  1  j)^(3-  — ^)  — j)7r-^) 

(X75)  '2  p{^  —  ^)  —  p{y  —  ^) 

ou  bien,  d'après  la  formule  d'addition  (t.  I,  p.  i38), 

\xy^) 


CHAPITRE   XI.    —    LÀ   CUBIQUE   PLANE.  4^9 

C'est  là  un  résultat  sur  lequel  nous  allons  revenir  un  peu  plus 


loin. 


Les  fonctions  elliptiques  exprimées  par  des  polaires. 


Suivant  le  théorème  d'addition  (t.  I,  p.  3o),  la  somme  des 
fonctions  p  pour  les  trois  arguments  x  —  Zj  y  —  x,  z — y  est 
égale  au  carré  de  la  quantité  (^o).  L'égalité  (16)  et  ses  semblables 
donnent  donc 


(22) 


(23) 


[  3(2:/^)* 


La  différentiation  dans  la  formule  (22),  par  rapport  à  l'un  quel- 
conque des  arguments,  donne  lieu  à  des  réductions  remarquables 
et  Ton  obtient 

L'égalité  (19)  donne  ensuite  celle-ci 

(25)      / 

J     ^[-^'][^y']ly^']-^[^^'][y^'][^y^]-'^\^^][y^']ly^'] 

[  {xyzY 

Dans  les  formules  (23,  aS),  il  faut  remarquer  que  les  seconds 
membres  contiennent  les  coordonnées  du  point  jk,  bien  que  les 
premiers  membres  soient  indépendants  de  ce  point.  On  peut 
fonder  sur  cette  observation,  faite  a  priori^  une  démonstration 
de  ces  formules,  comme  l'a  fait  M.  Georg  Pick,  qui  les  a  trou- 
vées (*). 

(')  Zur  Théorie  der  elUptischen  Functionen,  von  Georg  Pick,  in  Prag  {Math. 
Ann.,  l.  XXVIII,  p.  309;  1887). 


43o  DEUXIÈME   PARTIE.    ~    APPLICATIONS. 


Autre  démonstration. 

Voici  une  autre  manière  de  parvenir  à  ces  mêmes  résultats. 
Envisageons,  dans  la  polaire  [j'^^],  les  coordonnées  x  comme 
variables  et  les  coordonnées  >'  comme  étant  celles  d'un  point  fixe 
sur  la  courbe  :  on  reconnaît  tout  de  suite  que  la  fonction  [^^'X*]*  a, 
pour  racines  doubles,  les  arguments  des  points  de  contact  des  tan- 
gentes menées  de  r  et  pour  racine  quadruple  Targument  de  y, 
C^est  aussi  ce  qui  a  lieu  pour  le  polj^nôme  du  quatrième  degré 
en  Xy  qui  forme  le  premier  membre  de  l'équation  des  quatre  tan- 
gentes. 11  y  a  donc  identité  entre  ce  premier  membre  et  [>'^*]*» 
quand  x  est  sur  la  courbe.  Mais,  pour  avoir  un  résultat  plus  corn- 
plet,  considérons  la  fonction 

(-if,)  \yT^\^-\\ocy^\Rx)^'^{^) 

et  prenons  ses  polaires 

^,  F,  (:r)  -  . . .  =  \xyz\\yx^\  -  \\zy^\f{x)  -  \xy^\\zx^\. 

Les  polaires  suivantes  s'en  déduisent  par  la  permutation  de  x 
et  z  dans  la  première  polaire  et  dans  la  fonction. 
Si  Ton  suppose  x  coïncidant  avec  y^  on  obtient 

On  voit  que  ces  trois  polaires  sont  identiquement  nulles  (quel 
que  soit  le  point  z\  si  le  point  j^  est  sur  la  courbe.  Il  suffit  d'en- 
visager la  dernière  pour  conclure  que  Téqualion  F(j?)  =  o,  en  ce 
cas,  représente  quatre  droites,  passant  au  point  j^. 

Soient 

a  =  a^Xx  -r-  ûfjXj-T-  03^-3  =0,         b  =  ^larj  ■+-  b^Xi-^-  b^x^  =  o 

les  équations  de  deux  droites  arbitraires,  passant  en  j/*;  on  a  de  la 
sorte 

F(x)  =  Aoa^-i-  4A,rt'6  -f-  6A,a«^»«-h  4  Ajo^'-i-  k^b^=^'{a,  b). 


CBAPITRE   XI.    —    LÀ  CUBIQUE   PLANE.  43 1 

On  peut  supposer 

d'où  résulte  cette  expression  du  déterminant 

(^1  a?j  dx^ )  =  adô  —  b da, 
La  différentielle  (i3),  où  Ton  met  ^  au  lieu  de  c,  devient  ainsi 

(  Vi  Xi  dxy  )        adb  —  h  da 


k  du  = 


[yx^]  y/^{a,b) 


Si  Ton  y  prend  le  rapport  a  \  b  pour  variable,  elle  est  mise 
explicitement  sous  la  forme  habituelle  des  différentielles  ellip- 
tiques de  première  espèce  et  telle  qu'on  l'aurait  trouvée  par  l'ana- 
lyse du  premier  paragraphe.  Nous  allons  maintenant  appliquer  le 
résultat  démontré  au  Chapitre  IX  (p.  SSg)  et  consistant  dans  les 
deux  formules 

J,    }J^\x)        ^*  lix-zy 

Ici  X  doit  être  remplacé  par  a  \  b.  Pour  mettre  les  coordonnées  en 
évidence,  écrivons  Gx  et  bx  au  lieu  de  a  et  b.  Nous  mettrons  aussi 
az  et  bz  quand  les  coordonnées  d'un  point  z  remplaceront  celles 
du  point  X.  Ainsi,  la  différence  x  —  5  du  dénominateur  de  p\]  est 

Le  dénominateur  bxbz  disparaîtra,  et  il  est  clair  qu'on  peut  opé- 
rer directement  sur  les  variables  homogènes  a,  6,  sans  se  préoccu- 
per de  ce  dénominateur.  On  voit  immédiatement  que  les  polaires 
de  la  forme  binaire  W{a^b)  coïncident  avec  celles  de  la  forme 
ternaire  F(j?).  La  polaire  du  second  ordre  W].  n'est  autre  que 
5^FH(jr)4-. . .,  calculée  plus  haut.  En  conséquence,  mettant  le 
double  signe  devant  le  radical  et  remplaçant  W{x)^  ^*(^)  P^"^ 
[^j:2  j2^  [^3-]^,  suivant  l'égalité  (26),  on  conclut 


432  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

Pour  des  raisons  immédiatement  visibles,  cette  formule,  suivant 
qu'on  prend  le  signe  plus  ou  le  signe  moinSy  donne  l'une  ou  l'autre 
des  deux  formules  (22,  a3). 

La  transformation,  que  nous  venons  d'employer  et  qui  fait  passer 
si  aisément  de  la  différentielle  (i3)  à  la  forme  usuelle,  est  due  à 
M.  Aronhold.  Cet  éminent  géomètre  s'en  est  servi,  quand  ce  sujet 
de  recherches  était  encore  tout  nouveau,  pour  exprimer  p(x  —  z) 
par  une  formule  beaucoup  plus  remarquable  que  la  formule  (23) 
et  qu'on  trouvera  un  peu  plus  loin  (3i). 

Sur  rexpression  des  covariants  par  des  polaires. 

A  regard  du  seul  argument  x^  le  second  membre  de  l'ëga- 
lité  (21)  contient  la  plus  générale  fonction  elliptique  à  deux 
pôles.  Toute  fonction  elliptique  de  x  peut  être  exprimée  par  une 
somme  de  telles  fonctions,  multipliées  par  des  facteurs  constants. 
C'est  une  conséquence  immédiate  de  la  décomposition  en  éléments 
simples.  Il  en  est  ainsi,  du  moins,  quand  on  envisage  une  fonction 
dont  les  pôles  sont  simples.  Pour  ne  pas  écarter  les  fonctions  à 
pôles  multiples,  il  faut  joindre  à  l'élément  simple  (21)  les  élé- 
ments p{x  —  5),  p'{x  —  z),  . . . ,  dont  les  formules  (23,  25)  et  les 
analogues  fourniraient  les  expressions. 

Toute  fonction  rationnelle  des  coordonnées  du  point  jr,  envi- 
sagée le  long  de  la  cubique,  devient  une  fonction  elliptique  de 
l'argument  x.  On  peut  donc  exprimer  celte  fonction  par  des  élé- 
ments tels  que  le  premier  membre  (21)  et  les  seconds  mem- 
bres (23,  25),  etc.  La  même  fonction  étant  envisagée  ensuite  pour 
un  point  quelconque,  non  plus  situe  sur  la  cubique,  on  voit  que 
la  différence  entre  cette  fonction  et  l'expression  qu'on  vient  d'en 
trouver  est  divisible  par  le  premier  membre  de  Téquation  de  la 
cubique.  Le  quotient  est  susceptible  d'être  transformé  de  la  même 
manière.  De  là  se  conclut  cette  proposition  :  Toute  fonction  ra- 
tionnelle des  coordonnées  Xy  multipliées  par  des  déterminants 
{xyz),  {xy  z')^  . . .,  peut  être  exprimée  sous  forme  entière  par 
de  tels  déterminants  et  des  polaires,  prises  par  rapport  (i  une 
cubique. 

Nous  allons  donner  des  exemples  qui  vont  être  utilisés  un  peu 
plus  loin. 


CHAPITRE   XI.    —    LÀ   CUBIQUE   PLANE.  4^3 

Considérons  le  hessien  de  f{jc)^  dont  l'expression,  en  détermi- 
nant, est  la  suivante  : 


H(:r)  = 


/il  f\t  fn 
/il  fti  /is 
/iz    fiz    fzi 


fiJ—  Â 


I    àif 


6  àxiàxj 


Multiplions   ce  déterminant  par  {xyz).  Dans  le  déterminant 
produit,  voici  les  éléments  de  la  première  ligne  : 


^i/ii  -^  ^i/iî  ^3  -T-/u 


y\fn-^ytfn-r-yzf\i=  - 


2       ^Xi 


^\f\\  -^ z%  fii-^^zf\z  =  - 


I  'b\zx^] 

1        ^X\ 


Les  éléments  de  la  deuxième  et  de  la  troisième  ligne  diffèrent  de 
ceux-ci  par  le  changement  de  x^  en  x^  ou  x^*  Le  produit 
{xyz)  H(j?)  est  ainsi  un  déterminant  dont  chaque  ligne  se  com- 
pose des  dérivées  des  trois  fonctions  |/,  ^[^^^],  ï[^^^]>  prises 
par  rapport  k  x^^  ou  x^^  ou  x^. 

Multiplions  encore  par  {xyz).  Le  nouveau  déterminant  pro- 
duit se  compose  des  polaires  de  ces  trois  mêmes  fonctions,  prises 
avec  les  coordonnées  x,  y  ou  z.  Il  vient  ainsi 


{xyz  )^\{{x)  = 


/ 


[zx*] 
[xyz] 


[zx*]    [xyz]    [xz*] 


Le  développement  du  déterminant  fournit  l'un  des  exemples 
que  nous  avions  en  vue  : 


(a-) 


(xyz)^li(x)  =  2[jar*][2J7*][ar)^z]  —  [^a7*]*[j7^'] 

-  [zx^Y[xy^]-h  [ixy^][xz^]/-  {^y^Yf^ 


Prenons  la  polaire  -z^  ^ h ...  ;  son  expression,  par  le  second 

membre,  contient  le  polynôme /avec  les  variables  x  et  aussi  avec 
les  variables  z.  Ce  dernier  provient  de  la  polaire  de  [j:^^]. 

En  supposant  les  points  x  et  z  sur  la  cubique,  nous  néglige- 
rons les  termes  correspondants,  que  cette  hypothèse  fait  évanouir. 
IL  ^  28 


DBUXIÈSIB   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 


On  obtient  ainsi 


V^oici  un  autre  exemple  où  le  calcul  est  analogue.  Soit 


(  '^\)  ) 


l{T,y,z)  = 


/m  /h  /i3  /i(/) 

/m  /lî  /îJ  /s(j) 

/iJ  /î3  /33  /îCj) 

/l(-)  /j(-)  /3(-)  O 


OÙ,  bien  entendu, /h  .  . .  contiennent  les  coordonnées  j?,  comme 
précédemment.  Nous  multiplierons,  deux  fois  de  suite,  ce  déter- 
minant par  [xyz).  en  écrivant 


{xyz)  = 


Xi  Xi  x^  o 

yi  }'t  ri  o  ' 

J3\  -5*  "^H  o 

0  0  0  1 


Le  premier  produit  est  liguré  par  le  déterminant 


;/,(r)  [>'j-«],  [jj-«], 

;/»(•'')  [vxMi  [-x«i, 

'/j(-^)  [vx«),  [^r«J, 

i  k-'J  [>--M  /^-' 


o 


le  second  produit  est  ensuite 


/(r)  [.)-x»]  [ix*]  [rc'J  ; 
[v-r'l  [.rr'J  [x,-3l  [yi^]  \ 
[zr^\     [ryz]     [x=«]    f{z)    \ 

I  [^>''l    /(/)     [=7'J       o        I 

En  développant  et  supprimant  les  termes  qui  contiennent 
/(•^))/0' ),/"(-),  c'est-à-dire  supposant  les  trois  points  sur  la 
cubique,  on  obtient 


(  '50  ) 


[{ryz)'-{j(T.y,3) 

---[ryzY{xy^\[xzi]    -[xyz\^[yx^\\zy^][rz'-\-^[xy*][y3*\[5x*]) 
-[rymxz^\({zx*\{zy^\   r-[yx^][yz^]^{xy^\[xz*]) 

'\yx*\[zx^\[y=*]{=y^\. 


CHAPITRE   XI.    —    LA   CUBIQUE   PLANE.  435 


Les  fonctions  elliptiques  exprimées  par  des  covariants. 

Considérons  la  formule  (23).  La  présence  des  coordonnées^-, 
qui  figurent  un  point  arbitraire  doit  être  envisagée  comme  un 
défaut  de  celte  formule,  défaut  inévitable  si  Ton  veut  que  le  nu- 
mérateur soit  exprimé  par  des  polaires.  Pour  faire  disparaître  ce 
point^,  le  moyen  le  plus  naturel  consiste  à  le  supposer  Infini- 
ment voisin  de  x  (ou  de  5),  ce  qui,  d'après  Tégalité  (i3),  amènera 
au  dénominateur  la  polaire  [22:^]  au  carré. 

Il  est  aisé  de  voir  que  [32:^]  est  infiniment  petit  du  second 
ordre  quand  les  points  x  el  z  sont  à  une  distance  infiniment  pe- 
tite du  premier  ordre,  et  Ton  doit,  par  là,  pressentir  que  le  déno- 
minateur se  réduira  à  la  première  puissance  de  [s^r^].  Ce  calcul 
se  trouve  ici  évité  par  l'emploi  de  Tégallté  (28),  qui  nous  donne 
immédiatement  (*) 

ex  \  _L  r^f-r—  -\  -  ^i  Hi(:g)  -f-  g»  lUix)  -\-  gaHsÇar) 

Le  second  membre  est  dissymétrique  par  rapport  k  x  et  z.  Le 
fait  qu'il  représente  néanmoins  une  fonction  symétrique  des  deux 
points  constitue  une  identité  importante  dans  la  théorie  des  formes 
cubiques,  ï identité  de  Salmon, 

En  dérivant  par  rapport  à  -G,  suivant  la  règle  (1  7),  on  déduit  de 
la  formule  (3i)  celle-ci  : 

R  désignant  le  déterminant  suivant  : 

Il  —  ifxz.f^^x,  W^x). 


(*)  CeUc  transformation  de  la  formule  (33)  apparaîtra  directement  comme  évi- 
dente aux  personnes  qui  connaissent  le  calcul  symbolique.  On  est,  en  effet,  certain 
que  le  numérateur  (33),  multiplié  par  la  polaire  [wX^],  doit  contenir  le  facteur 
i^xyz)*»  L'apparition  de  ce  facteur  ne  peut  avoir  lieu  que  par  celle  de  facteurs  tels 
que  (a^6c,)  dans  récriture  symbolique.  Mais  il  n'y  a  que  trois  figures,  c'est- 
à-dire  que  le  produit  est  du  troisième  degré  par  rapport  aux  coefficients  de  la 
cubique.  C'est  donc  le  carré  de  ce  déterminant  qui  doit  apparaître.  Il  se  trouvera 
donc  le  facteur  (a6c)>;  eu  égard  aux  degrés  en  x  et  z^  on  conclut  que  le  numé- 
rateur est  nécessairement  {abcyaiàz' 


436  DEUXIÈME   PARTIE.    ~    APPLICATIONS. 

De  Tégalîté  (3i)  on  peut  déduire  une  expression  assez  simple 
pour  p(x  4-.y  -+-  ^),  comme  il  suit. 

Considérons  z  comme  le  troisième  point  d'intersection  de  la 
cubique  avec  une  droite  qui  rencontre,  en  outre,,  cette  courbe  aux 
points  1',  t.  Nous  avons  alors 

-/  =  '>yi-^\»-ti        (i=  1,2,3), 

et  le  rapport  X  :  jx  se  détermine  par  l'équation /( 5  )  ^=  o.  Cette  der- 
nière, à  cause  des  hypothèses /(j')  =f(^i)  =  o,  se  réduit  à 

en  sorte  qu'on  a,  pour  les  coordonnées  de  5, 

La  substitution  de  ces  expressions  dans  la  formule  (3i)  fournil 
l'égalité  cherchée;  car,  suivant  l'hypothèse,  l'argument  z  est  égal 
à — O'+O-  Nous  avons  donc  (en  remettant  la  lettre  z  au  lieu 
de  t) 

(32)  ^^p(^+^  +  .)_  [yz'^][yT^\-[zy^\[zxt\ 

Cette  manière  d'ajouter  des  arguments  entre  eux  s'applique  à 
un  nombre  quelconque  d'arguments;  clic  doit  être  particulière- 
ment remarquée. 

En  supposant  z^=x^  on  réduit  [^^-]  à  /{x),  qui  est  nul,  et 
Ton  a 

(33)  ._,,^,^-,-^.;=  L^-L^ [-^j.  ^ 

La  formule  (Sa)  présente  le  défaut  de  n'être  point,  au  second 
membre,  explicitement  symétrique.  On  peut  en  trouver,  à  sa 
place,  une  autre,  qui  soit  exempte  de  ce  défaut,  et  dont  le  degré 
soit  le  moindre  possible.  Nous  l'indiquons  brièvement  ;  car  elle 
semble  de  pure  curiosité. 

Soit  V  la  seconde  polaire  de  11, 

^'=s(^'ii7;^---j(/'è-*----)"^: 


CHAPITRE   XI.    —    LA   CUBIQUE   PLANE.  437 

c'est  une  fonction  symétrique  des  trois  points,  dont  on  obtient, 
par  l'égalité  (27),  l'expression  suivante,  les  trois  points  étant  sur 
la  cubique, 

Au  mojen  de  celte  relation,  des  égalités  (28),  (3o)  et  de  leurs 
analogues,  obtenues  par  permutation  des  lettres,  on  exprime  aisé- 
ment le  numérateur  (22)  par  les  nouvelles  combinaisons  et  Ton 
trouve 

La  somme  se  compose  de  trois  termes  seulement,  qu'on  obtient 
par  la  permutation  circulaire  des  lettres  Xy  y^  z. 


Multiplication  par  3. 

En  prenant,  dans  les  formules  précédentes,  les  expressions  des 
fonctions  elliptiques  pour  les  trois  arguments 


a7-h^-T--s,         X — y,        X  —  z 


) 


nous  pourrons  trouver  les  fonctions  elliptiques  de  la  somme,  qui 
est  3x.  Les  formules  sont  toutes  rationnelles;  les  expressions 
de  p'ix  et  p'Zx  seront  donc  rationnelles  aussi.  Elles  contien- 
dront, il  est  vrai,  les  coordonnées  de  deux  points  arbitraires^,  >5, 
mais  ces  dernières  devront  disparaître  d'elles-mêmes.  Il  est  donc 
certain  que  les  fonctions  elliptiques  de  l'argument  Zx  devront 
s'exprimer  rationnellement  parles  seules  coordonnées  du  point  x. 

C'est  là  un  fait  dont  on  se  rend  compte  aussi  par  l'observation 
suivante  :  l'argument  x  est  défini  comme  ayant  son  origine  en  un 
point  d'inflexion  ;  de  là,  dans  les  fonctions  de  cet  argument  lui- 
même,  une  irrationnalilé  qui  correspond  au  choix  de  l'un  des 
neuf  points  d'inflexion.  Mais  ceux-ci  répondent  aux  tiers  de  pé- 
riode :  leurs  arguments  triplés  sont  des  périodes,  et  les  fonctions 
elliptiques  de  l'argument  ix  sont  indépendantes  du  choix  qu'on 
a  pu  faire  pour  le  point  d'inflexion,  pris  comme  origine. 

Le  calcul  de  p'^x  offrirait,  par  le  procédé  qu'on  vient  d'indi- 


438  DEIXIÈSIE   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

quer,  des  difficullcs  sérieuses  quand  on  voudrait  faire  disparaître 
les  points  V  et  z.  Cependant  il  n^est  pas  impraticable  si,  prenant 
la  formule  (33),  on  forme  3^  par  Paddition  de  aœ  -^y  et  x  — y. 
On  verra  bientôt  comment  a  été  trouvée  Texpression  de  p3x. 
Nous  allons  d'abord  en  donner  une  démonstration  a  posteriori. 
Considérons  le  déterminant  suivant,  où  les  variables  (non 
écrites  explicitement)  sont  les  coordonnées  du  points, 

f\l     fit      /t3       Hj 
/l3      ^21      fzZ       Hj 

H,     Ui    H3     o 

C'est  lui  qui  va  être  le  numérateur  dans  l'expression  de  pix. 

Multiplions  ce  déterminant,  deux  fois  de  suite,  par  {xyz)^  en 
effectuant  ce  calcul  comme  nous  l'avons  montré  précédemment 
pour  Tanalogue  l]{2g).  Nous  obtenons 


(34) 


?=^ 


A 

[j^'l 

[zx^] 

H 

[r^'] 

l^j'J 

I  ^r- 1 

^'iHi    .   ... 

[zx^] 

[^V5] 

[xz^] 

Zi  H|  -f-  .  • . 

II 

jiH,  -*-... 

JZ^  Il  i  —H  .  .  . 

0 

(35)     {Tj'z)^^  = 


Supposons  que  z  soit  le  point  où  la  cubique  rencontre,  de 
nouveau,  la  tangente  au  point  x]  on  a  ainsi,  quant  aux  argu- 
ments, 2X'^z  =  O.  La  formule  (10),  où  Ton  mettrait  5,  au  Heu 
dej^',  fait  voir  que  [zx^]  est  alors  nul,  comme  on  le  sait  aussi  par 
la  théorie  des  polaires.  Mais,  en  même  temps,  la  formule  (3i) 
montre  que   la   polaire   ^^11^4-...    est  nulle   aussi.   Le  second 

membre  de  cette  formule  s'oflre  sous  la  forme  -»  et  c'est  sa  valeur 

o 

que  nous  cherchons  précisément,  puisque  l'hypothèse  z  -{-  20:  =  o 
amène,  au  premier  membre,  pix. 

En  supposant  donc  nulles  les  deux  polaires  [^J^^]  et  Zt  Hi  +  ..., 
développons  le  déterminant  (35),  qui  devient  très  simple,  yx  étant 
nulle  aussi  : 

I     «         Ir^^] 

{xyzY^  =  \ 

i      II        JiHi-f-.. 

(36)   {xyz)^^^\\\[xyzy\\^'i[yx^][xz^]{y^\i-i-, .  :)-[xy^][xz^]\\\. 


o  II 

I^J-J  J^'iIIi-^- 

[xz^]  o 

o  o 


CHAPITRE  XI.    —    LÀ   CUBIQUE   PLANE.  4^9 

Changeant,  dans  l'égalité  (28),  5  en  ^  et  supposant  [5;r^]  nul, 
on  a 

Semblablement,  l'égalité  (27)  se  réduit  à 

On  en  conclut 

[xyz]^-  [xjr^]lxz^]-^^[jrx^][xz^]  y^^^'^". 

Le  dernier  membre,  comme  on  voit  par  l'égalité  (aS),  est  juste- 
ment la  valeur  limite  de 

quand  on  suppose  [zx^^  nul.  C'est  aussi,  suivant  l'égalité  (36),  la 
valeur  de  {xyzf  ^'  Voici  donc  la  conclusion  : 

(37)  }i^^^^\\i' 

formule  qui  donne  pix  par  le  quotient  de  la  fonction  ^  et  du 
<îarré  du  hessien. 

Soit  désigné  maintenant  par  i^  le  déterminant 

(38)  4.  =  2(/,.H,.P3). 

D'après  la  règle  de  dérivation  (17),  on  déduit  de  la  formule  (87) 
celle-ci  : 

Les  invariants  des  fonctions  elliptiques  étant  g2  et  ^3,  soient 

;^^j=C,,        z^/r3=C3. 

Ces  constantes  C2  et  C3  sont  deux  invariants  de  la  cubique  et 
les  égalités  précédentes  fournissent  la  relation 

(4o)  ^'=4?^— C,^H*-C3ns 


440  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

qui  a  lieu  sur  la  cubique,  c'est-à-dire  quand  les  coordonnées  de  x 
vérifient  réqualîony(j:')  =  o.  Cette  relation  entre  des  covariants 
est  analogue  à  celles  dont  il  a  été  parlé  dans  les  précédents  Cha- 
pitres (IX,  5o  et  X,  38).  Par  la  définition  (38)  de  ^  et  cette  rela- 
tion, comme  on  l'a  montré  déjà  pour  les  analogues,  on  conclut 
que   la  difTérentielle  elliptique  (i3)  acquiert  la   forme   normale 

quand  on  prend  pour  variable    !*-•  C'est  ainsi,  par  la  découverte 

directe  de  la  relation  (  4o),  déduite  de  la  théorie  des  formes  cubi- 
ques, que  la  formule  (3^)  s'est  offerte  à  M.  Brioschi. 


La  cubique  rapportée  à  un  triangle  d'i 

Si  Ton  prend  pour  triangle  de  référence  un  triangle  d'inflexions, 
chaque  coordonnée,  d'après  le  second  mode  de  représentation  (5), 
est  le  produit  de  trois  fonctions  c^,  ayant  pour  racines  des  tiers 
de  périodes.  Multipliant  ces  fonctions  d  par  des  exponentielles 
convenables,  on  les  pourra  changer  en  des  fonctions  2t^  (t.  I, 
p.  'ioi).  C'est  la  forme  que  nous  allons  employer.  Mais,  comme 
les  produits  dont  il  s'agit  s'offriront  encore,  avec  d'autres  par- 
lies  aliquotcs  de  périodes,  dans  des  théories  importantes^  nous 
allons,  des  à  présent,  les  considérer  avec  ce  degré  de  générali- 
sation. 

Soit  p  un  nombre  entier  et  positif.  Considérons  le  produit 

\        P      P    I      \        P         P       J  \        P  P  ; 

On  doit  se  souvenir  que  les  périodes  sont  i  et  t. 
Par  cette  définition,  on  a 

V  p  / 

et  aussi  (t.  I,  p.  r>.54) 


\         P        P    I 


ç,i(r) 


CHAPITRE   XI.    —    LA   CUBIQUE   PLANE.  44 1 

ce  que  nous  écrirons  sous  cette  forme 


(42) 


a  étant  un  facteur  indépendant  de  n, 

Quand  on  ajoute  à  i^  la  période  i,  les  fonctions  fn{^)  se  repro- 
duisent sans  changement.  Si  Ton  ajoute  la  période  t,  on  voit,  par 
l'égalité  (42),  qu'elles  se  reproduisent  multipliées  par  le  facteur 

î/irr 
-{l-^-i^*'^-^•p-l)  ,       ,,.^ 

aPe     P  =  aPe- </»-*>"", 

qui  est  indépendant  de  n.  Les  diverses  fonctions  ^fn(^)  sont  donc 
proportionnelles  à  des  fonctions  doublement  périodiques.  Elles 
ont,  par  conséquent,  le  caractère  propre  à  la  représentation  (5) 
des  coordonnées. 

Les  fonctions  ffn  sont  en  nombre  égal  à  p  seulement  ;  si,  en 
effet,  on  change  n  en  n-^p,  c'est  comme  si  l'on  ajoutait  à  t;  la 
période  i  sans  changer  n.  Par  là,  chaque  fonction  3|  se  reproduit 
changée  de  signe  (t.  I,  p,  2  54);  ?//+;»  estégal  àdzç,,.  On  obtiendra 
les  diverses  fonctions  cp;,  en  prenant  p  nombres  entiers  consé- 
cutifs pour  n. 

Au  cas  ^  =  3,  les  trois  fonctions  <fn  ont  ensemble  pour  racines 
tous  les  tiers  de  périodes,  au  nombre  de  neuf.  Elles  représentent 
un  triangle  d'inflexions. 

Suivant  que  l'on  construit  d|  avec  une  des  quatre  périodes 


0)'  o)        (0  -^  eu'        eu'  —  w 


•c  =  —  , ,  >      »      - 

O)  b>  b>  O) 


les  trois  fonctions  cp«  représentent  ensemble  un  quelconque  des 
quatre  triangles  d'inflexions,  comme  on  le  reconnaîtra  immédiate- 
ment par  la  comparaison  de  leurs  racines  avec  le  tableau  (7). 

Voici  maintenant  une  proposition  qui  se  rapporte  seulement 
au  cas  où  p  est  un  nombre  impair.  On  peut,  en  ce  cas,  supposer 
pour  n  des  valeurs,  deux  à  deux  égales  et  de  signes  contraires, 
dont  l'une  est  zéro.  La  plus  petite  est  alors  — ^(p  —  1).  On  peut 


[\l\1  DEUXIÈME   PAETIE.    —    APPLICATIONS. 

supposer  aussi  a  =  —  [^{P —  0*  ^'  ^^^  alors  visible  que  ^«(o)  et 
o_n{o)  sont  composés,  sauf  le  signe,  des  mêmes  facteurs  écrits  en 
ordre  inverse,  en  sorte  qu'on  a,  puisque/)  est  impair, 

Mais,  par  les  relations  (4i,  4^),  on  voit  que  la  somme  23Jj(i'*) 
se  reproduit,  sauf  un  facteur  exponentiel,  si  Ton  ajoute  à  v  des 
^i  mes  parties  de  période.  Cette  somme  est  donc  nulle  aussi  quand 
on  suppose  pour  v  une  quelconque  des  /?*''™"  parties  de  période; 
elle  a  les  mêmes  racines  que  le  produit  des  p  fonctions  cp/,.  Comme, 
d'ailleurs,  cette  somme  et  ce  produit  sont,  tous  deux,  homogènes 
et  du  même  degré  /?,  leur  quotient  est  constant,  comme  étant  dou- 
blement périodique  et  n'ayant  ni  racines  ni  pôles.  Ainsi,  quand  p 
est  impair,  les  fondions  'f//(i')  satisfont  à  V équation 

oii  A  est  une  constante.  En  particulier,  si  /?  =  3  et  que  Ton 
mette  :r|,  x^^  x^  au  lieu  des  fonctions  <p,  on  voit  que  l'équation 
d'une  cubique,  rapportée  à  un  triangle  d^ inflexions,  prend  la 
forme 

(43 )  f  ~  ^]  ^  ^l  '^'  -^3  "■  OaxiTiXi  —  o. 

(^ette  équation  ne  change  point  si  Ton  remplace  x^^  Xi,  x^  par 
.ri,  0^2,  6^^3,  6  étant  une  racine  cubique  de  l'unité,  ou  si  Ton 
permute  les  indices.  Ces  changements  constituent  un  groupe  com 
prenant  i8  substitutions.  Nous  connaissons  déjà  un  sous-groupe, 
comprenant  9  substitutions  seulement.  On  l'obtient  en  joignant 
à  la  première  substitution  la  permutation  circulaire  des  indices; 
d'après  les  relations  (4i,  /\2),  les  substitutions  de  ce  sous-groupe 
peuvent  s'obtenir  en  ajoutant  à  l'argument  un  tiers  quelconque 
de  période  :  par  là,  tous  les  points  d'inflexion  se  permutent  les 
uns  dans  les  autres.  Pour  obtenir  le  groupe  complet,  il  suffit  d'ad- 
joindre à  ces  substitutions  le  changement  de  r  en  —  r  ;  de  là  pro- 
viennent 9  substitutions  dont  chacune  conserve  un  point  d'in- 
llexion  en  permutant  les  autres. 

Les  points  d'inflexion  sont  sur  les  cotés  du  triangle  de  réfé- 


CHAPITRE  XI.  —  LÀ  CUBIQUE  PLAKB.  443 

rence.  L'équation   (4^)  nous   donne  immédiatement,  pour  Tun 
d'eux,  les  coordonnées 

(  4  î  )  Xi  =  o,         ar,  =  —  Xi. 

C'est  à  celui-là  que  nous  allons  attribuer  l'argument  zéro. 
Avec  la  forme  (43)  de/,  la  hessienne  H  a  la  forme  également 

réduite 

H  =  — a*(arj  -+- J7j  -T-arJ)-f-  (2a»  -t-i)ar,ar,a*|. 


Expression  des  fonctions  elliptiques  et  des  invariants. 

• 

D'après  le  premier  mode  de  représentation  (2),  les  coordon- 
nées Xi  sont  proportionnelles  à  trois  fonctions  linéaires  de  pu 
et  j)'w,  d'où  l'on  pourra  tirer  inversement  pu  et  p' u  sous  forme 
de  fractions,  du  premier  degré  en  J^i,  0:2,  ^3. 

Nous  allons  trouver  ces  expressions  par  la  formule  (3i),  où 
nous  supposerons,  pour  le  point  z,  le  point  d'inflexion  (44)*  Nous 
prenons  donc  Zi  =0,  ^2  =  —  z^  et,  pour  faciliter  le  calcul,  nous 
intervertissons  x  et  z,  employant  ainsi  la  formule 

J_        _  XiUi( z) -h xt\U( z)  -h  XjHzi z) 

A-«'^"~      Xifi(z)-r-Xtft(z)-\-Xi/i(z) 

Avec  l'hypothèse  faite  sur  z,  nous  avons  ainsi 

I  i  3a^(Xf -¥- Xi)  —  (2a^ -+-i)xi  .        i       (8rt'-J-i)a:i 

7—  p  M  =  —  — =  —  CL^  — • 

A:*  3  Xf-r-x^  —  laxi  ^Xi-r-x^  —  2.ax\ 

Par  la  règle  de  dérivation  (17),  on  obtient  immédiatement 

...  1,1  f8a»-t-  i)C:r.,  —  Xf) 

k^  3     Xt-JfX^  —  laxx 

et,  en  dérivant  encore, 

I     -         2(8a»-t- i)  I  (3-1  H- ««iTj -^  a^a:,)* -f-a(i  —  a»)(jrj -+- Xs)«  I 

7—  p   M  = — . 

Le  numérateur  peut  s'écrire  ainsi 

2  j  [3a*(a:j  -{-  Xz)  -i-  {la^  -r-  \)xY -r-  a{\  —  a')(ar, -f-ar,  —  2aa:i)*  ',, 


444  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

en  sorte  que  Ton  conclut 

U6)  C,=  ±^,=  ji(6p«a-p''a)  =  |a(a»-i). 

Pour  trouver  le  second  invariant,  on  peut  prendre  un  autre  point 

d^inflexion 

j7,  =o,        a?i:T3  =  — 6        (6»  =  i); 


on  a,  de  cette  manière,  pu  =  —  à^k'^^p'  u  =  ^{8a^-{-i)k^^ — 3, 


( 


47)    C>  =  ïi^3  =  ;fi(4p'«-^«P"  — P''")  =—  ~(8a«^2oa«— ij 


L'invariant  absolu  et  irrationnel  a  se  trouve  déterminé  en  fonc- 
tion de  rinvariant  rationnel  par  Téquation 

c|  ~  (8a«-+-2oa»--i)* ' 

qui  est  du  quatrième  degré  par  rapport  à  a'.  Chacune  des  quatre 
racines  se  rapporte  à  un  des  quatre  triangles  d^inflexion. 

On  peut  encore  trouver  les  expressions  (46,  47 )  ^^s  invariants 
par  la  considération  suivante  :  supposant  j*3  =  ^^2  =  i  ?  on 
obtient  Xt  par  Tcquation  de  la  cubique  qui  donne 

(48)  x^  -^6ax  -r-  •!  =  o. 

Mettant^'  au  lieu  de  jjpw  et  observant  que,  d'après  (45),  p'i/ 
est  nul,  on  conclut  que  cette  équation  doit  se  transformer  en 

4r*  -  ^ly  —  Gj  =  o 
par  la  substitution 

_  (  la^ -r-  i)x  -\- 6a* 
^  ~         6{ax  —  I  ) 

Ce  procédé  fournit  immédiatement  l'expression  du  discrimi- 
nant. Le  discriminant  de  l'équation  (48)  est  —  3^.  2*(8flr^  -r-  i);  le 
déterminant  de  la  substitution  est  — 6(8rt^--i),  et  l'on  en 
conclut 


CHAPITRE  XI.    —    LA   CUBIQUE   PLANE.  44^ 


Multiplication  de  rargument. 

Soit  y  le  point  d'argument  zéro  (yt  =  o,  j'a  =  i,  j'a  :=  —  i)  ; 
on  a 

[yx^]  =  x^  -^  laxix^  —  x\  —  lax^x^  =  {xt  —  Xi)(x^  h-  x^  —  lax^). 
L'égalité  (33),  comparée  avec  (3i),  donne  donc  celle-ci  : 

(p2M  —  PW)  =  — 


k^  '^  *^  [^Xt  —  a:,)*(a7j  H- arj — laxi) 

Comme,  d'ailleurs  (t.  I,  p.  96), 


p'«M 
il  en  résulte 


p2u  —  pu  =  —  :—-■  > 


j_         _        (8a3-Hi)»H 


ou  encore,  à  cause  de/=  o. 


I   ,  (Sa^  -\-i)^XiXiX* 


Dans  la  multiplication  de  l'argument  par  2,  on  peut  procéder 
autrement.  Considérons  les  deux  équations 

qui,  résolues  par  rapport  aux^,  donnent 

yi        ^        rt        ^        r» 

xi(x\—xl)       xti,xl—xl)       Xi{x]—xiy 

yi^t^i  XiXfXi 

La  dernière  égalité  montre  que  le  point  j^  est  sur  la  cubique,  en 
même  temps  que  x.  Les  deux  premières  équations  font  voir  que 
ce  point  jK  est  sur  la  tangente  de  la  cubique  en  x^  cette  tangente 
ayant  pour  équation 


44^  DEUXIÈME   PÀRTIF.    —    ÀPPIJCATIOIVS. 

Ainsi  j^  est  le  point  où  la  cubique  rencontre  la  tangente  menée  au 
point  X,  L'argument  de  x  étant  w,  celui  de  y  est  —  2  w.  D'après 
Tégalité  (45) ,  le  changement  de  /«  en  —  u  correspond  à  l'échange 
des  indices  1  et  3,  comme  on  Ta  déjà  observé  plus  haut.  En 
conséquence,  la  multiplication  de  V argument  par, is^ opère  au 
moyen  des  formules 

(49)  — ^' •^' ^' 


\  Xi{x\  —  X\)         XiKXl^X\)         xt{x\  —  x\) 

c'est-à-dire  que,  l'argument  de  x  étant  w,  celui  de^  est  iu. 

On  pourra  donc  obtenir  p'iu^  p'^w  en  mettant,  dans  les 
expressions  de  pu  et  p'w,  au  lieu  des  x^  les  dénominateurs (49)- 
Faisons  le  calcul  pour  J3'2w;  au  lieu  de  X2-\-  x^  —  aao^i,  on  a 

=  (a*3  —  Xi)[x^Xi{Xi  -Harj)  -+- a:} -+-  iaxx{x\-^x^x^  h- j-f)]. 

Remplaçant  x\  par  son  expression  tirée  de  /=o,  on  obtient 
cette  nouvelle  forme 

(^2—  x^  )3( j-j  H-  j-3  —  aaa?! », 

d'après  laquelle  on  conclut 

I     ,  (8a* -4- i)(rj:ri! -I- Xs-rî  —  Xix}  —  rjj??) 

,-  j)  2  w  — — ■ :^- — . 

k^  à{x^— x^y{xi-^  x^  —  laxi) 

Suivant  une  relation  générale  [t.  I,  p.  io5,  éq.  (aS)],  on  a 

'^^u  —  —  j)' x u(p'u  )'♦ . 
Nous  avons  donc 

I    "l^u  _  (Sa^  -»-  dK J'î.rJ  -f-  X:iX]  —  x^x]  —  J^^arJ^ 
A*^  p'u  3M .Ts  -+-  Xi  —  ÀUXi )'* 

Il  est  aisé  de  former  maintenant  les  deux  fonctions  qui  servent 
de  fondement  à  la  multiplication  par  un  nombre  quelconque 
(dénotées  par  x  et  y  au  t.  I,  p.  10:^), 

V  _  'V'"  Y-       '^^" 

A  —   -7 --  >  1    — TZ —  • 

p  *  M  J)  •  U 


CHAPITRE   XI.     —    LA   Cl  BIQUE    PLANE.  4^7 


Voici  leurs  expressions  : 


_         9(8a3  -i-i)(j'iar,j'5)5 


(5o;  .'  Y- 


_  ■r^\i 


(Xj  — JT,) 


Tandis  que  Y  ne  contient  pas  explicitement  la  constante  ^r,  X  la 
contient,  au  contraire;  mais  on  peut  la  faire  disparaître  en  la  rem- 
plaçant par 


a  =  — 


^XiXfX^ 


d'après  l'équation  de  la  cubique.  Celte  transformation  est  très 
digne  d'intérêt,  comme  on  va  voir.  Elle  donne  d'abord 

3xiXiX3(ia  -+- 1)  =  ~(xi-¥'Xi-^  x^)(xi  -h  9Xî-h  6*X3)(xi  -+-0*Xî  -h  6x3), 

0  étant  une  racine  cubique  imaginaire  de  l'unité.  On  en  conclut 

lyiXiXtX^yiSa^  -r  I)  =  —  n(a:i  -h  sxj  -h  s'xs), 

le  produit  II  s'appliquant  aux  neuf  facteurs  qu'on  obtient  en  pre- 
nant, de  toutes  les  manières, 

^3=1,  £'3  =  1. 

D'autre  part,  la  transformation  du  dénominateur  de  X  s'opère 
ainsi  : 

3arsTs(Xî  -4- r j  —  2a Xi)  =  x\-h(Xi  -^  .rj)»  =  U(xi  -^  zx^  -+-  sxj). 
Il  en  résulte 
(5i)  X  —  — — -XiXtU{xi-hzXi^  z'Xi), 

avec  cette  condition  que  s  et  s'  doivent  être  toujours  différentes 
entre  elles  dans  un  même  facteur,  en  sorte  qu'il  y  a  seulement  six 
facteurs. 

Lia  signification  géométrique  de  cette  formule  est  fort  simple  : 
dans  chaque  triangle  d'inflexions,  il  y  a  un  côté  qui  passe  par  le 
point  d'inflexion  choisi  pour  origine  de  l'argument.  Il  reste  donc 
huit  droites  d'inflexions  qui  ne  contiennent  pas  ce  point.  On  ob- 
tient leurs  équations  en  égalant  à  zéro  les  huit  facteurs  du  numé- 


448  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

rateur  de  X  ;  deux  de  ces  facteurs  sont  Xj  et  x^\  les  autres  sont 
soumis  au  signe  II. 

Sur  les  combinants. 

La  transformation  qu'on  vient  d'opérer  sur  X  peut  être  faite 
aussi  sur  les  expressions  de  p  w  et  de  p'«,  qui  ne  contiendront  plus 
a,  mais  seulement  les  coordonnées  du  point  x.  De  cette  manière, 
tous  les  points  du  plan  se  trouvent  représentés  par  des  fonctions 
elliptiques.  C'est  une  représentation  analogue  à  celle  qui  a  été 
envisagée  au  Chapitre  précédent  (p.  4o4)-  En  un  point  quel- 
conque X  passe  une  cubique  appartenant  au  faisceau  (43),  où  a 
est  arbitraire.  On  prend  constamment  le  point  (o,  i,  — i)  pour 
origine  de  l'argument  sur  chaque  cubique.  Le  point  x  a,  dès  lors, 
sur  cette  courbe  un  argument  bien  déterminé,  relativement  à  des 
fonctions  elliptiques  dont  les  invariants  dépendent  de  ce  point  x 
lui-même. 

Les  fonctions  fondamentales  pour  la  multiplication  de  Targu- 
ment  sont  figurées  par  les  égalités  (5o)  et  (5i).  Parleur  mojeo,  on 
obtiendra  la  solution  des  problèmes  où  cette  multiplication  inter- 
vient. Que  l'on  demande,  par  exemple,  le  lieu  du  point  dont  l'ar- 
gument est  la  m*^'""'  partie  d'une  période.  Ce  sera,  pour  m  =  2,  la 
droite  X3  =  iC,,  d'après  l'expression  de  p'u\  pour  m  =  3,  le  nu- 
mérateur de  X  devra  être  égalé  à  zéro  ;  ce  seront  donc  huit  droites 
d'inflexions  ;  pour  m  =  4,  on  égalera  à  zéro  le  numérateur  de  Y; 
pour  m  =^  5,  le  numérateur  de  Y  —  X  (l.  I,  p.  io3);  pour  m  =  6, 
celui  de  Y  —  X  —  Y-,  etc.  C'est  surtout  quand  m  est  un  mul- 
tiple de  3  que  ce  lieu  géométrique  offre  de  l'intérêt.  Soit  m  =  3n. 
Le  point  x  jouit  alors  de  cette  propriété  que  Ton  y  peut  mener 
une  courbe,  du  degré  n,  et  dont  tous  les  points  d'intersection  avec 
la  cubique  sont  réunis  au  seul  point  x.  Par  une  analyse  semblable 
à  celle  qui  a  été  employée  dans  le  Chapitre  X,  on  reconnaît  que  le 
lieu  est  alors  décomposable,  comme  on  vient  de  le  voir  pour  le 
cas  m=:  3.  Il  se  décompose  en  huit  ou  neuf  courbes,  suivant  que 
n  est  divisible  ou  non  divisible  par  3.  Nous  renvoyons  le  lecteur, 
pour  ces  détails,  au  Mémoire  original  qui  les  contient  (*). 


(*)  Becherches  sur  les  courbes  planes  du  troisième  degréy  par  G.-II.  Halphen 
{Mat/icmatische  Annalerif  t.  \V,  p.  SSq). 


CHAPITRE   XI.    —    BIQUÀDRATIQUB   GAUCHE.  4^9 

En  se  plaçant  à  ce  nouveau  point  de  vue  et  pour  s'afTrancliir  de 
la  considération  des  coordonnées  particulières  qu'on  vient  d'em- 
ployer, il  faudrait  mettre  les  expressions  (Sj,  Sg)  de  p3u  et 
p'iu  sous  une  autre  forme  et  y  remplacer  les  numérateurs  <p  et  '^ 
par  des  combinants.  On  nomme  ainsi,  dans  le  sujet  actuel,  des 
covariants  qui  restent  inaltérés  quand  on  remplace /*  par  une  com- 
binaison linéaire  de  /  et  H.  On  voit,  en  effet,  par  les  expressions 
réduites  de/" etH,  que  toute  cubique  du  faisceau  s'obtient  par  une 
telle  combinaison.  Or  il  arrive,  en  premier  lieu,  que  <]/  est  effecti- 
vement un  combinant;  quant  à  (p,  on  change  cette  fonction  en  un 
combinant  parla  simple  addition  d'un  covariant,  multiplié  par/. 
La  relation  (4o),  qui  a  lieu  en  vertu  de  l'équation /=  o,  se  change 
ainsi  en  une  identité,  fondamentale  dans  la  théorie  des  cubiques. 
C'est  ce  que  le  lecteur  pourra  trouver  dans  les  Leçons  de  Glebsch. 

Biquadratique  gauche. 

Les  considérations  générales,  qui  se  trouvent  au  début  de  ce 
Chapitre,  s'étendent  tout  naturellement  aux  courbes  de  l'espace.  Il 
ne  faut  envisager  qu'une  coordonnée  de  plus.  Les  quatre  coor- 
données homogènes  x^y  x^i  x^,  x^  d'un  point  étant  donc  prises 
proportionnelles  à  quatre  fonctions  elliptiques,  dont  les  pôles  com« 
muns  soient  en  nombre  n,  on  défînit  une  courbe  du  degré  n.  Les 
déterminants  binaires,  formés  avec  les  coordonnées  et  leurs  déri- 
vées, ont  2  n  pôles  ;  les  déterminants  ternaires,  formés  avec  les 
mêmes  éléments  et  les  dérivées  secondes,  ont  3/i  pôles.  Les  courbes 
dont  il  s'agit,  quand  elles  n'ont  pas  de  points  singuliers  (et,  en 
général,  elles  n'ont  pas  même  de  points  doubles),  sont  ainsi  carac- 
térisées par  ces  propriétés  :  la  développable,  dont  une  telle  cpurbe 
est  l'arête  de  rebroussement,  est  du  degré  2/1  et  de  la  classe  3/i. 

La  moindre  valeur  que  l'on  puisse  prendre  pour  /i,  c'est  n  =  4. 
sans  quoi  la  courbe  serait  plane.  Par  le  premier  mode  de  repré- 
sentation (a),  on  voit,  en  effet,  que,  si  n  était  inférieur  à  4j  les 
quatre  coordonnées,  s'exprimant  linéairement  par  pu  qI  p'u,  se- 
raient liées  par  une  relation  homogène  du  premier  degré.  Ce  cas, 
n  =  4)  est  le  seul  dont  nous  parlerons  et  fort  sommairement,  bien 
qu'il  puisse  donner  lieu  à  des  développements  très  variés  et  très 
intéressants. 

IL  29 


45o  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

Pour  la  courbe  dont  nous  nous  occupons  (71  =  4)7  1^^  quatre 
coordonnées  sont  proportionnelles  à  quatre  fonctions  linéaires  de 
pUj  p'  u^  p^ ^'  £q  prenant  donc  des  coordonnées  convenables,  on 
aura 


(52) 

Par  les  relations 


Xx  Ti  Ti  J"4 


pu       pu       pu 


on  conclut 

(33)       xix^  =  ùxl^  i^SriarjXfc,        xl  =  ^x^ix^  —  fftx^)  —  g'^xl; 

par  conséquent,  la  courbe  est  l'intersection  de  deux  surfaces 
du  second  degré;  c'est  ce  qu'on  appelle  une  biquadratique* 
C'est  une  biquadratique  quelconque,  malgré  la  forme  particulière 
des  équations  (53),  dont  la  première  représente  un  cône.  On  sait 
bien,  en  effet,  que  par  une  biquadratique  quelconque  passent 
quatre  cônes  du  second  degré. 

Dans  les  équations  (5a),  les  fonctions  elliptiques,  auxquelles  les 
coordonnées  sont  proportionnelles,  ont  un  seul  pôle,  mais  qua- 
druple, M  ==  o.  Comme  on  l'a  vu  précédemment,  cette  particularité 
correspond  simplement  au  choix  qu'on  a  fait  pour  l'origine  de 
l'argument.  On  va,  dans  un  instant,  voir  quel  est  ce  choix.  On 
trouve  immédiatement  les  propriétés  élémentaires  suivantes  : 
quatre  points  dans  un  même  plan  sont  caractérisés,  sur  la  bi- 
quadratique,  par  ce  fait  que  la  somme  de  leurs  arguments  est 
une  période.  Deux  points,  dont  la  somme  des  arguments  est 
zéro  ou  une  demi-période,  sont  dans  un  même  plan  bitangent 
à  la  courbe,  c* est-à-dirc  que  la  corde  qui  les  joint  est  la  géné- 
ratrice d'un  cône  du  second  degré  passant  par  la  courbe.  A  un 
point  correspondent,  de  la  sorte,  quatre  points,  qui  sont  les  extré- 
mités de  cordes  analogues  ;  ce  fait  correspond  à  l'existence  des 
quatre  cônes  du  second  degré.  Le  plan  osculateur,  en  un  point 
d'argument  w,  rencontre  de  nouveau  la  courbe  en  un  point  dont 
l'argument  est  —  3  a  .Les  seize  points,  dont  les  arguments  sont 
zéro,  une  demi-période  ou  un  quart  de  période,  sont  ceux  oii 
le  plan  osculateur  a  un  contact  du  troisième  ordre  avec  la 


CHAPITRE   XI.    —    BIQUADRATIQUE   GAUCHB.  l\5l 

courbe  ;  le  plan  est  surosculateur  ou  stationnaire.  C'est  en  pre- 
nant un  de  ces  points  pour  origine  de  l'argument  variable  qu'on 
réduit  à  zéro  la  somme  des  racines  relatives  à  une  coordonnée 
quelconque. 

L'étude  des  points  où  le  plan  osculateur  est  stationnaire  est 
analogue  à  celle  des  points  d'inflexion  des  cubiques  planes  :  tout 
plan  qui  contient  trois  de  ces  points  en  contient  un  quatrième. 
Il  existe  des  tétraèdres  dont  chaque  face  est  constituée  par  un  de 
ces  plans.  Si  l'on  prend  un  de  ces  tétraèdres  pour  figurer  les  coor- 
données, le  second  mode  de  représentation  a  les  propriétés  qu'on 
a  signalées  précédemment  pour  les  triangles  d'inflexions  des  cu- 
biques. 

Considérons  une  corde  fixe  G,  dont  les  extrémités  aient  a  pour 
somme  de  leurs  arguments.  Pour  toute  corde  D,  qui  rencontre  G, 
la  somme  analogue  est  égale  à  —  a,  puisque  les  quatre  extrémités 
sont  dans  un  même  plan.  Les  cordes  D  sont  les  génératrices  d'une 
surface  du  second  degré  contenant  la  courbe,  et  l'on  voit  que,  sur 
une  même  surface  du  second  degré  passant  par  la  courbe^  chaque 
génératrice  rectiligne,  parmi  celles  d*un  même  système^  ren- 
contre la  courbe  en  deux  points  dont  la  somme  des  arguments 
est  constante.  Pour  les  deux  systèmes  de  génératrices  rectili- 
gnes,  les  deux  sommes  sont  égales  et  de  signes  opposés.  Les  sur- 
faces du  second  degré  sont  ainsi  caractérisées  par  l'argument  =i=  a. 
On  a  déjà  vu  que,  pour  les  cônes,  cet  argument  est  zéro  ou  une 
demi-période. 

On  peut  envisager,  sur  une  de  ces  surfaces  du  second  degré, 
une  ligne  polygonale  formée  successivement  de  génératrices  rec- 
tilignes  de  l'un  et  l'autre  système  et  inscrite  dans  la  courbe.  L'ar- 
gument d'un  sommet  étant  u^  on  a  successivement,  pour  les  autres 
sommets,  les  arguments 

a  —  M,     — 2a-hw,     3a  —  m,     — \a->ru,     5a  —  m,     — 6  a -i- m,     .... 

Une  telle  ligne  ne  se  fermera  jamais  si  a  est  quelconque.  Au 
contraire,  elle  se  ferme  toujours,  quel  que  soit  m,  si  a  est  choisi 
convenablement.  Ainsi,  ces  lignes  polygonales  se  ferment  toujours 
sur  des  surfaces  du  second  degré  particulières  ;  les  quadrilatères 
se  ferment  sur  l'une  quelconque  des  six  surfaces  correspondant 
aux  quarts  de  périodes  ;  les  hexagones,  sur  l'une  quelconque  des 


452  DEC\lkai   PAITIF.    —   APPUCATI05S. 

seize  surtaces  correspondant  aux  sixièmes  de  périodes.  En  géné- 
ral, les  polygones  de  2/1  cotés  se  ferment  sur  a(/i^ — 1)  surfaces 
différentes,  quand  n  est  un  nombre  premier,  comme  Tindique  le 

degré  de  la  fonction  -^—1  polynôme  entier  en  pa  (t.  I,  p.  99). 

Considérons  le  second  mode  de  représentation  (5)  et  supposons 
que  Tun  des  sommets  X|  =  Xs:=  Xj  :e=  o  du  tétraèdre  de  référence 
soit  pris  sur  la  courbe  même,  en  un  point  d*argument  2.  Les  trois 
fonctions  X|,  x^,  x^  ont  alors  le  facteur  commun  ^(a  —  a).  Si 
Ton  fait  abstraction  de  X4,  on  voit  que  les  trois  coordonnées  X|, 
jTs,  X3  sont  proportionneUes  à  trois  fonctions  elliptiques  ayant 
seulement  trois  infinis,  d'ailleurs  communs.  Pour  la  cubique  plane, 
perspective  de  la  courbe  quand  le  point  de  vue  est  pris  sur  cette 
courbe,  nous  trouvons  ainsi  la  représentation  elliptique  ordi- 
naire. La  proposition  relative  au  rapport  anharmonique  des  tan- 
gentes (p.  4^4)  conduit  à  cette  nouvelle  proposition  :  le  rapport 
anharmonique  des  quatre  plans  tangents  menés  à  la  courbe 
par  une  corde  (les  plans,  menés  par  la  corde  et  les  tangentes  en 
ses  extrémités,  n'y  comptent  point)  e^/co/i^^^/i^;  cest  r invariant 
absolu  des  fonctions  elliptiques  correspondant  à  la  courbe. 

Nouvelle  forme  de  l'int^rale  elliptique  de  première  espèce. 

Soient  y"=  o  et  ^  =  o  les  équations  de  deux  surfaces  du  second 
degré  passant  par  la  biquadralique.  Pour  un  point  quelconque  de 
la  courbe,  on  a 

Il  est  convenable  ici  de  prendre,  pour  les  polaires,  la  notation 
suivante,  afin  de  ne  pas  confondre  les  polaires  relatives  aux  deux 
surfaces  : 

\  I       àf  ôf  \  i  /       do  ào  \ 

en  sorte  qucf{xx)  représente  le  polynôme /lui-même. 

Soient  encore  j,  ^,  ^  des  points  quelconques  de  Tespace  et 
a,  b  deux  plans  quelconques 

a  =  ajXt  -t-  aiXi  -r-  0^X3  —  a-^x^  =  a^, 

i/  =i  ÙiXi-r-  O^Xf  -h  6jXj  -r-  ^v^fc  =  ^jc» 


CHAPITRE  XI.     —    BIQUÀDRATIQUE   GAUCHE.  l\oi 

Si  Ton  multiplie  entre  eux  les  deux  déterminants 

en  tenant  compte  des  égalités  (54))  on  trouve,  pour  le  produit, 


=  {adb  —  bda)  [Axy)ts^{xz)  -  f{xz)o{xy)\\ 


f{^y)  f{xz)  o  o 

o{xy)  o{xz)  o  o 

ay  az  a  da 

by  bz  b  db  \ 

d^où  l'on  conclut 

(55)  ^^ {_y^^.x,d^O ^       adb-bda      ^  ^^^^ 

A^r)'?{^^)—/(xz)o{xy)       (fix.o^x.ai.b,,) 

Cette  égalité  montre  que  les  deux  difTérentielles  sont  indépen- 
dantes, la  première,  des  points  arbitraires  y^  Z'^Isl  seconde,  des 
plans  arbitraires  a,  6.  En  raisonnant  comme  on  Ta  déjà  fait  plus 
haut  (p.  4^5),  on  reconnaît  que  ce  sont  bien  là  deux  formes  de  la 
différentielle  kdu^  u  étant  l'argument  du  point  x  sur  la  courbe. 

Cette  forme  nouvelle  de  la  différentielle  elliptique  comprend,  à 
la  fois,  celle  qui  s'est  présentée  pour  la  cubique  plane  et  celle  qu'on 
a  rencontrée  au  Chapitre  X  pour  la  figure  composée  de  deux 
coniques. 

A  l'égard  de  la  cubique  plane,  considérons  la  fonction 

(56)  ^{x)  =  /{xy)  ^{xx)  —  o{xy  )/(xx)y 
dont  en  obtient  ainsi  la  première  polaire 

i  —<^{yz)/(xx)  —  'î^{xy)/{xz). 

Supposant  x  en  coïncidence  avec  j^,  on  en  déduit 

3^1  Fi(>^)  -+-...  =  o(yz )/{yy)—/(yz  )  9{yy), 

ce  qui  est  zéro,  quel  que  soit  z^  si^  est  sur  la  courbe.  En  ce  cas, 
l'équation  F  =  o  représente  donc  un  cône  du  troisième  degré, 
cône  perspectif  de  la  courbe,  le  point  de  vue  étant  en  y.  La 
fonction  F  est  alors  composée  avec  trois  coordonnées  homogènes 


454  DEUXIÈME   PARTIE.    —   APPLICATIONS. 

seulement,  X|,  X2,  X3  par  exemple, 

(  58  )      X,  =  xiyi  —  x^yi ,       X,  =  x^y^  —  x^jr^,      X,  =  x^y^  —  op^jr^. 

Pour  une  telle  foDCtlou,  on  a,  en  prenant  les  dérivées  par- 
ticllcSy 

^^  d\i  "  dxi'         -^^  d\^  "  âxt'         ^^  dX,  *"  dar,  ' 


/à  à  à     \ 


à  à     \  d 

âx^ 


Si  Ton  prend  maintenant  un  autre  point  z  et  que  Ton  pose  sem- 
biablement 


il  en  résultera 

(60)     Zi  ,x, -^  ^*  dx, -^- ^»  dX, 

d              d              d               à 
dxi            dxf           dxi            dx4 

Si  l'on  a  soin  de  prendre,  au  lieu  de  F(x),  son  produit  par^J, 
on  a  eflectivement  ainsi  une  fonction  homogène  de  X4,  X2,  X3,  à 
coefficients  indépendants  dey.  Elle  donne  lieu  à  la  différentielle 

(61)  k'du  =  -  — ;  ^~-^  —  , 

ce  qui,  d'après  les  égalités  (07,  58,  09,  60),  peut  s'écrire,  ç(xj:) 
et/{xx)  étant  nuls, 

•>.  ,  (zx.yt.Xi.dx^) 

-  fc  au  —  -7. 7 ; — • 

3  J{xjr)o{xz)  —/{xz  )  cp(ay^  ) 

C'est  l'expression  (55)  déjà  trouvée  pour  la  différentielle  de 
l'argument  sur  la  biquadratique  ;  il  faut  avoir  soin  d'observer  que, 
dans  les  formules  (55,  61),  on  doit  prendre  2k'  =  ik.  Les  for- 
mules établies  plus  haut  pour  les  cubiques  s'appliqueront  ainsi  à 
la  biquadratique.  Nous  venons  de  voir  que  la  polaire  [ZX^]  se 
remplace  par 

[ZX']=  l\/(xy)^(xz)-^/{xz)^(xy)y. 


CHAPITRE   XI.    —   BIQUAT)1tATIQUE   GAUCHE.  4^5 

la  seconde  polaire  se  calcule  aisément  par  Tégalité  (5^),  et  l'on 


trouve 


Mais  la  substitution  de  ces  expressions  dans  la  formule  (a3),  par 
exemple,  offre  trop  de  complications  pour  qu^on  doive  s'y  arrêter. 
La  manière  la  plus  générale  de  réduire  la  différentielle  (55)  à  la 
forme  qu'on  a  trouvée  dans  le  Chapitre  X  consiste  à  supposer 
que  la  surface  /=  o  soit  un  des  cônes  du  second  degré  passant 
par  la  biquadratique  et  que  le  point  z  soit  le  sommet  de  ce  cône. 
La  polaire  /{xz)  est  alors  réduite  à  zéro.  On  sait  que  la  quantité 

4>  =  o{xz)^  —  ^{xx)  ^{zz) 

est  le  premier  membre  de  l'équation  d'un  cône  ayant  son  sommet 
au  point  z.  En  remplaçant,  dans  la  première  expression  (55)^  cp  (xz) 

par  y/<>,  et  observant  que  /  correspond  aussi  à  un  cône  ayant  z 
pour  sommet,  on  n'aura  seulement  que  des  coordonnées  ternaires, 
qu'on  pourra  introduire  exj)licitement,  comme  on  vient  de  le  faire 
dans  le  cas  précédent.  On  obtiendra  ainsi  la  transformation  de- 
mandée. 


Deux  modes  de  coordonnées  elliptiques  dans  l'espace. 

La  biquadratique  a  pour  perspective,  d'un  point  de  vue  arbi- 
traire, une  courbe  du  quatrième  degré,  à  deux  points  doubles. 
Ainsi  en  un  point  quelconque  de  l'espace  se  croisent  deux  cordes 
de  la  courbe.  Les  quatre  arguments  des  extrémités  de  ces  cordes, 
arguments  dont  la  somme  est  constante,  constituent  un  système  de 
coordonnées  propres  à  représenter  le  point  de  croisement.  Ce  sys- 
tème de  coordonnées,  dont  on  pourrait,  sans  doute,  tirer  des  con- 
séquences importantes,  n'a  point  été  encore  étudié. 

Un  plan  quelconque  coupe  la  courbe  en  quatre  points,  que  l'on 
peut,  de  trois  manières  différentes,  partager  en  deux  couples. 

Si  l'on  a  pris  l'origine  des  arguments  en  un  point  où  le  plan 
osculateur  est  stationnaire,  la  somme  des  arguments  dans  un 
couple  est  égale  et  de  signe  contraire  à  la  somme  analogue  dans  le 
couple  conjugué.  En  faisant  abstraction  du  signe,  on  a  donc  trois 


456  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIONS. 

pareilles  sommes,  qui  peuvent  élre  envisagées  comme  étant  des 
coordonnées  du  plan.  Changeant,  par  la  dualité,  les  points  en 
plans  et  réciproquement,  on  est  ainsi  conduit  à  un  système  de 
coordonnées  elliptiques  :  chaque  point  de  l'espace  est  déterminé 
par  trois  arguments,  dont  le  signe  est  indifférent  ;  la  figure  à 
laquelle  se  rapportent  ces  coordonnées,  c'est  le  système  des  sur- 
faces du  second  degré  inscrites  dans  une  même  déveioppable, 
transformée  de  la  biquadratique.  Ce  sont  là  justement  les  coor- 
données connues  sous  le  nom  de  coordonnées  elliptiques^  et  dont 
il  va  être  question  dans  le  Chapitre  suivant. 


CHAPITRE   XII.    —    ÉQUATION   DE   LAMÉ.  4^7 


CHAPITRE  XII. 


ÉQUATION  DE  LAMÉ  («)• 


Coordonnées  elliptiques.  —  Équation  des  potentiels  en  coordonnées  elliptiques. 

—  Formules  diverses.  —  Les  arguments  elliptiques,  considérés  comme  des  tem- 
pératures. —  Problème  de  Lamé.  —  Fonctions  de  première  sorte.  —  Fonctions 
de  deuxième  sorte.  —  Fonctions  de  troisième  sorte.  —  Existence  des  fonctions 
de  Lamé.  —  Transformation  de  l'équation  de  Lamé.  —  Solutions,  sous  forme 
algébrique.  —  Solutions,  sous  forme  elliptique.  —  Intégrales  définies.  —  Solu- 
tion] du  problème  de  Lamé.  —  Remarque  sur  les  cas  où,  le  nombre  2/1  est  im- 
pair. —  Sur  la  seconde  solution  de  l'équation  de  Lamé.  —  Intégrale  de  Liou- 
ville.  —  Attraction  d'un  ellipsoïde.  —  Potentiel  d'une  surface  ellipsoïdale.  — 

Développement  de  -•  —  Nouvelle  manière  d'envisager  l'équation  de  Lamé.  — 

Intégrale  sous  forme  de  produit.  —  Produit  des  deux  intégrales.  —  Solution. 

—  Discussion.  —  Calcul  de  l'élément  simple.  —  Cas  exceptionnels  de  l'élément 
simple.  —  Digression  sur  l'équation  de  Riccati.  —  Forme  générale  de  la  soIu> 
tion.  —  Décomposition  de  l'intégrale  en  éléments  simples.  —  Recherche  directe 
de  l'intégrale.  —  Formules  pour  n  =  2.  —  Formules  pour  n  —  S.  —  Formules 
pour  n  =z  l^.  —  Exemples  de  calcul  pour  n  —  5. 


Coordonnées  elliptiques. 

La  défiai  tion  des  coordonnées  elliptiques,  que  nous  allons  rap- 
peler, est  fondée  sur  la  considération  d'un  système  de  surfaces  du 
second  degré  confocales. 

Par  Xi,  :rj,  x^  nous  dénotons   les  coordonnées  rectangulaires 


(*)  A  consulter  :  Lamé,  Mémoire  sur  l'équilibre  des  températures  dans  un 
ellipsoïde  à  trois  axes  inégaux  {Journal  de  Math.y  i"  série,  t.  IV,  p.  ia6).  — 
LiouviLLE,  Lettres  sur  diverses  questions  d'Analyse  et  de  Physique  mathéma- 
tique, concernant  Vellipsoïde  {ibid.,  t.  XI,  p.  217  et  a6i).  —  E.  Heine,  ffand- 
buch  der  Kugelfunctionen  ^  t.  I.  —  Hermite,  Sur  quelques  applications  des 
fonctions  elliptiques.  —  Brioschi,  Théorèmes  relatifs  à  l'équation  de  Lamé  et 
Sur  une  application  du  théorème  d'Abel  {Comptes  rendus,  t.  XCII,  p.  325,  et 
t.  XCIV,  p.  686). 


458  DEUXIÈME   PARTIE.    —    APPLICATIOIVS. 

d'un  point  quelconque  de  l'espace;  par  p^^  /?,,  ^3  les  carrés  des 
axes  d'une  des  surfaces;  enfin,  par  l'équation 


1)  * ! 2 1 î î  =  0 

Px—8  Pi— S  Pz—S 

nous  représentons  une  quelconque  des  surfaces  du  système;  s  est 
le  paramètre  qui  caractérise  cette  surface. 

L'équation  (i),  quand  on  y  considère  les  x  comme  donnés  et  s 
comme  l'inconnue,  a  trois  racines  réelles,  X,  [x,  v,  qui  sont  ainsi 
rangées,  avec  les  données,  par  ordre  de  grandeur, 

C'est  ce  qu'on  voit  immédiatement  par  le  signe  du  premier 
membre  (i)  quand  on  substitue,  à  la  place  de  5,  l'infini  négatif, 
puis  des  valeurs  voisines  de/?o  /?2,  p^^. 

Ainsi,  par  chaque  point  de  l'espace,  il  passe  trois  surfaces  du 
système,  savoir:  un  ellipsoïde  (5^^X),  un  hyperboloïde  à  une 
nappe  {s  =  jjl),  un  hyperboloïde  à  deux  nappes  (5  =  v). 

Les  trois  racines  X,  [jl,  v  de  l'équation  (i)  sont  les  coordonnées 
elliptiques  du  point  x.  En  fonction  de  ces  coordonnées,  on  ex- 
prime, comme  il  suit,  les  coordonnées  rectangulaires  : 

(3)  ,.     (p^-^)(p^-i^)(p^-^)      u,?r:  =  i.^.n 

Eflcctivcmenl,  si  l'on  pose 

(4)  (*— /'i)(5--y3î)u— />3)  ^-/{s), 

on  conclut  de  régalilé  (3) 


2 


y>a— A       .ÀM  J'ipoi) 


ainsi  que  Tapprend  la  théorie  des  fractions  rationnelles.  On  voit 
par  là  que,  si  les  x  ont  les  expressions  (3),  l'équation  (i)  admet 
la  racine  s  =  X.  Elle  admet  aussi,  à  cause  de  la  symétrie,  les  ra- 
cines jJL  et  V.  Par  là  se  trouve  justifiée  la  triple  égalité  (3). 

Voici  maintenant  comment  on  va  introduire,  à  la  place  de  X,  |jl,  v. 


CHAPITRE  XII.    —    ÉQUATION   DB   LAMÉ.  f\Sg 

trois  arguments  elliptiques.  Désignant  par  t  un  coefficient  arbi- 
traire d*lioniogénéité,  posons 

3'c«tfa=/>p-f-/>y— 2/?a  (a,  p,  Y  =  1,2,  3), 

d^où  Ton  conclura 

Suivant  que  s  est  une  des  racines  \y  [x  ou  v,  pu  est,  par  rapport 
à  Ci,  e2y  ^3,  dans  un  intervalle  différent. 

Nommons  u,  v  ou  w  l'argument  u,  suivant  que  s  est  une  des  ra- 
cines Xj  [X  ou  V.  Nous  avons  ainsi,  d'après  les  inégalités  (2), 

p  a  >  <?,  >  p  i'  >  c,  >  p  w  >  «j. 

A  des  périodes  près,  u  et  w  —  w'  sont  réels,  tandis  que  v  —  w  est 
purement  imaginaire.  Les  fonctions  elliptiques  employées  ici  sont 
à  discriminant  positif. 

La  formule  (3)  se  transforme  en  celle-ci 

On  peut  y  extraire  la  racine  carrée,  ce  qui  donne  (t.  I,  p.  194) 


1 


Le  signe  choisi  en  extrayant  la  racine  au  second  membre  est  in- 
différent :  ce  second  membre,  en  effet,  est  une  fonction  impaire 
de  chaque  argument. 

Si  Ton  augmente  un  des  arguments  de  la  période  20D1X7  ^a  se  re- 
produit sans  changement,  tandis  que  x^  et  x-^  se  reproduisent 
changés  de  signe. 

De  ces  deux  circonstances,  on  conclut  que,  en  faisant  varier 
chaque  argument  dans  l'étendue  d'une  demi-période  seulement, 
on  obtiendra  tous  les  points  compris  dans  un  des  huit  trièdres 
formés  par  les  axes  de  coordonnées. 

La  formule  (7)  présente  cet  avantage  que,  par  elle,  les  coor- 
données i/,  (>,  w  conviennent  à  un  seul  point,  tandis  que  les  coor- 
données X,  [X,  V  représentent  toujours  huit  points  à  la  fois. 


46o  DECUÈME  PARTIE.    —   APPUCATlOlfS. 

Équation  des  potentiels  en  coordonnées  elliptiques. 
Soit  a  une  arbitraire  :  posons 

Les  X  étant  remplacés  par  leurs  expressions  (3),  ou  a 
(())  *(a)=  y—,         ç(a)  =  (a  —  X)i'a  —  ti)(a  —  v), 

comme  on  le  voit  par  la  décomposition  eu  fractions  simples.  De 
Tégalité  (8)  résultent  celles-ci  : 


). 


Reprenons  Téquation  (i),  qui  devient  une  identité  si  l'on  y  met. 
pour  5,  Tune  des  racines,  A  par  exemple.  En  diflTérentiant  par 
rapport  à  x»,  on  a 

d'où  résulte 

^'^'  ■(>j:a  "(/>,-- Xj*'(  À)'  Zà\àxJ      '       4>'(X)' 

a 

Si  Ton  prend  uncautreracine  u,  on  conclut  aussi  deTéquation  (i) 

résultat  bien  connu  et  qui  exprime  Torthogonalité  des  coordonnées 
curvilignes. 

Différentions  encore,  dans  Téquation  (i),  par  rapport  à  x,,  il 
vient 

77=^"^(/>a-X)*  c^Xa   '       \)xj   2àlpoL-\)^'^d^2d{poi—X)f*^' 
_^__, 8j;-Î 4_^Î*'(X) .KV),^'^  _, 


CBÀPITRB  XII.  —  ÉQUATION  DE  LAMÉ.  4^1 

Si  l^on  ajoute,  membre  à  membre,  les  trois  pareilles  égalités, 
obtenues  en  changeant  Tindice  a,  on  voit,  d'après  les  relations  (lo), 
disparaître  les  termes  du  milieu  ^  il  reste 

y^ôn_  2/(1) 

^àxl  /(X)4>'(^)' 

a 

d'où  Ton  conclut 

a  oc 

Conformém